HIVER 2019 / NUMÉRO 68
‘DONNER ENVIE’
Magazine • Fukushima, le jour d’après • Les Grands brûlent • Queyras dévoilé
SPECIAL TESTS • 110 paires de skis • Chaussures Light l’An 1 • Best Of Textile
ESCAPE # 66
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S.CHNEIDER
00 LE MAGAZINE
TESTS HIVER 2019
FOCUS I Protect Our Winters, blanc comme neige ? P 12 FOCUS II Ladakh, l’autre Tibet P 14 FOCUS Objectif mont Blanc P 18 ALTERNATIF Les Grands ont brulé P 32 MATOS Pour randonner sécurisé P 36 A RIDER PRÈS DE CHEZ VOUS Queyras, le Retour de Tournée P 50 ENQUÊTE Fukushima, le Jour d’Après
P 68 SKIBOOTS
P. 8
e team K2 en backcountry. Par Anton Brey
Alpine Light / P 69 Free Touring / P 70 Touring / P 74 P 78 SKIS
Touring&Freetouring / P 79 Catégorie de l’Année / P 88 Racing / P 90 All Mountain Carve / P 98 Freeride – Fat / P 108 Girls / P 124 P 126 TEXTILE
Membranes PFC Free / P 126 Best Of Membranes / P 130 Plume vs Synthétique / P 132 Best of Plumes / P 134 Best Of Synthétiques / P 136 Best Of 2ème Couches Hybrides / P 140
P 144 A SHOPPER Eyewear / P 146 Headwear / P 135
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ARTHUR GHILINI
SOMMAIRE
LES «GRANDS» BRÛLENT Vive les Grands !
19 62
© TRISTAN SHU
TESTS SKI
20 ans de tests aux Arcs-Paradiski !
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SOMMAIRE
© FREDRIK MARMSATER
© MAMMUT
MATOS SÉCURITÉ Tais-toi et creuse…
BEST OF MEMBRANES
«PFC Free» si possible
32 126
ESCAPE # 68
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ESCAPE, GUIDE OUTDOOR est édité par Editions Cosy SAVOIE Technolac 18, ALLÉE DU LAC ST ANDRÉ 73 382 LE BOURGET DU LAC CEDEX Tél : +33 (0)4 79 65 46 10 Fax : +33 (0)4 79 65 46 12 Site Internet : www.cosy-edition.com DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Claude Borrani claude@cosy-editions.com RÉDACTEUR EN CHEF Laurent Molitor Laurent@cosy-editions.com CONTRIBUTEURS Arthur Ghilini, Chloe Roux-Mollard, Guillaume Vallot, Reuben Krabbe, Matt Cote, Sylvain Chneider, Laurent Boiveau, Loic Martin. DIRECTION ARTISTIQUE / MAQUETTE Sonia Roussin PUBLICITÉ Directeur du service commercial et développement Kamel Beghidja kamel@cosy-editions.com
© Arthur Ghilini
CHEF DE PUBLICITÉ Fanny Marguet fanny@cosy-editions.com Olivia Gontharet olivia@cosy-editions.com Manon Pietri manon@cosy-editions.com ADMINISTRATION ET RELATIONS CLIENTS Laurence Rémy laurence@cosy-editions.com Illustrations : Pattern by jonathan li from
DONNER ENVIE ! Escape ne vend rien. Chaque saison, grâce aux marques qui partagent le même esprit et qui nous soutiennent, on essaye à chaque numéro de vous en donner plus. Des exemples pour asseoir cette volonté de vous donner envie de sortir ?
Vous livrer les clefs d’un retour d’Est sur Abriès, (enfin, ne venez pas trop nombreux quand même !) minuscule station du haut Guil, à la fois si proche et si retirée. Vous donner soif d’aventure à la force des mollets dans le bassin d’Argentière, maintenant que la benne des Grands Montets n’est plus. Vous (re)donner faim de poudre japonaise, qui, d’après notre enquête, ne serait finalement pas si radioactive ! Partager avec vous notre connaissance du matériel acquise en deux décennies de tests non-stop et vous offrir l’analyse de plus de 100 paires de ski et des meilleures chaussures du marché, testées, analysées, décortiquées pour vous. Un matériel 2019 qui, on l’affirme haut et fort, ouvre les portes d’un autre univers, celui de la légèreté et de la polyvalence ultime. De quoi vous donner soif d’aventure et franchir en toute liberté les limites du domaine dès que l’occasion se présente. 140 pages qui ne vous auront pas coûté un euro, et au fil desquelles on aura fait tout notre possible pour vous donner envie d’aller dehors à la moindre occasion. A vous de jouer ! LM.
the noun project , franck juncker / fjopus7 from the noun project, man by eucalyp from the noun project, , flower of life by kick from the noun project, japanese decorative by olena panasovska from the noun project,
Dépôt Légal : à parution Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle par quelque procédé que ce soit des pages publiées dans le présent magazine faites sans l’autorisation de l’éditeur est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part, les reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, et d’autre part, les courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’oeuvre dans laquelle elles sont incorporées. (art. L.122-4, L.122-5 et L.335-2 du Code de propriété intellectuelle).
FOCUS I POW
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Janvier 2018. Gressoney, Italie. Bientôt les vacances de février, Chloe va devoir ranger le camion avec lequel elle parcourt les Alpes pour ressortir sa tenue de monitrice de ski, histoire de financer ses prochaines expéditions.
PROTECT OUR WINTERS, BLANC COMME NEIGE ?
POW, c’est avant tout une association de loi 1901 à but non lucratif, fondée et présidée par le snowboarder de légende Jeremy Jones, et qui rassemble aujourd’hui tout une communauté de passionnés, d’athlètes et de professionnels du business de la neige, tous mobilisés pour lutter contre le dérèglement climatique. Skieurs, snowboardeurs, alpinistes (…), mais aussi des marques qui souhaitent s’engager, des entreprises ou des magasins de sport qui désirent agir, faire un premier geste en faveur de l’environnement. PROPOS RECEUILLIS PAR LAURENT MOLITOR
© GIULIO SALZANI
C’est faire le choix entre pointer du doigt un aspect négatif, ou valoriser un effort ou une action positive.
FOCUS I POW
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© GIULIO SALZANI
« Avec POW, j’ai intégré un réseau de gens sensibles à ces sujets, impliqués à leur manière, et inspirants. C’est vraiment cet échange qui est le plus important pour moi ».
© ILL. ILARIA VITALI
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epuis sa fondation par JJ, j’avoue ne pas avoir trop suivi le travail sur le terrain de POW, jusqu’à tomber l’hiver dernier sur le communiqué de la section française, s’indignant haut et fort contre la tenue du Big Air du High Five Festival et sa production de neige artificielle. Extrait : « fabriquer de la neige de culture en Octobre, à plus de 20° de température extérieure, envoie aux plus jeunes générations une image difficilement compréhensible de nos activités. Nous montrons à ce public que ces problèmes actuels liés au climat ne sont pas si graves, car il est toujours possible de fabriquer de la neige. NON ce n’est pas normal de fabriquer de la neige à cette période et à cette température ». Honnêtement, au vu du spectacle offert, rarement vu en France, et l’opération étant évidemment relativement maitrisée, j’avais trouvé à l’époque un poil mesquine cette tentative de gâcher la fête… L’impression qu’ils se trompaient de cible, ou alors d’être juste dans l’envie de faire un ‘coup’ médiatique, un peu à l’image de végans plus ou moins extrémistes manifestant devant l’étal d’une boucherie en prenant soin d’appeler les caméras. Soucieux de ne pas rester sur cette relative mauvaise impression, et préférant les gens qui agissent aux personnes qui critiquent… Rencontre avec l’une des 160 000 adhérentes de l’assoce, la freeskieuse-slacklineuse Chloe Roux-Mollard, pour voir de l’intérieur si POW est aussi blanc comme neige que leurs revendications. A part dénigrer l’organisation du High Five Festival pour sa production de neige de culture, agir contre le réchauffement climatique, c’est quoi ? Vaste question. En allant du plus abstrait au plus concret, on peut commencer par l’une des premières actions de POW, qui est de rassembler une centaine d’athlètes professionnels de par le monde sous la bannière de la ‘Rider’s Alliance’. Leaders d’opinion et premiers témoins des effets du réchauffement climatique sur le terrain, leur mission est d’inspirer, faire prendre conscience au grand public que la nature est en train de changer, et que chacun y a son impact. Par le biais des réseaux sociaux, le rôle de la ‘Rider’s Alliance’ est de toucher
le maximum de gens. Et avant que les controverses ne s’attisent, non, les athlètes engagés ne sont pas irréprochables ni parfaits, loin s’en faut. Certains voyagent pour des compétitions, d’autres filment, ont une voiture... Nous sommes des citoyens du Monde et n’avons pas pour objectif de revenir à l’âge de pierre ! Certains sont plus avancés que d’autres dans leur démarche de protection de notre environnement, mais nous nous sentons tous concernés. Nous sommes tous prêts à réfléchir, à nous remettre en question sur les petits gestes du quotidien que nous pouvons améliorer, les mauvaises habitudes que nous pouvons changer.
Tous les jours Avant tout, c’est vivre en conscience avec ses valeurs, mettre en perspective chacun de nos actes et réfléchir à leurs conséquences. Faire de son mieux pour continuer à vivre nos passions, parcourir le monde, réaliser nos rêves : oui ! Mais peut-être existe-t-il un moyen de compenser, d’équilibrer notre empreinte, de trouver un compromis. Perso, lorsqu’une amie Autrichienne, la snowboardeuse Daniela Hochmuth, m’a parlé pour la première fois de POW en essayant de m’impliquer, ça sonnait faux en moi... « Je fais des compétitions, je voyage 3 jours pour aller une semaine quelque part avec une soixantaine d’autres coureurs, venant de toute l’Europe : c’est juste contraire à un engagement pour la cause environnementale !! ». Mais, évidemment, elle a fini par me convaincre. « Nous avons besoin de gens comme toi, qui placent la nature au cœur de leur vie et de leurs valeurs, qui en sont profondément convaincus ». Adhérer à POW, c’est faire le choix entre pointer du doigt un aspect négatif, ou valoriser un effort ou une action positive. C’est décider d’être optimiste et avancer vers le changement ensemble, plutôt que de broyer du noir, sombrer dans la fatalité et le négativisme. Tout sauf s’abandonner à croire la lutte déjà perdue, qu’il est trop tard, et donc : autant en profiter sans se prendre la tête ! Pour lutter contre un éventuel défaitisme, POW France a édité une petite charte de 7 comportements de base, permettant au niveau individuel d’agir au quotidien pour faire évoluer la situation. À retrouver sur le site protectourwinter.fr >AGIR > « Les 7 conversions pour le climat ». …
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Chloe Roux-Mollard. 5 ans sur le Freeride World Qualifier ; aujourd’hui freeskieuse supportée par Eider, Zag et Julbo ; slacklineuse et organisatrice du Winter
© GIULIO SALZANI
Festislack des Arcs.
Sensibiliser Un second volet d’actions est mis en images depuis deux ans, à travers un projet de films appelé « Climate Lines ». Y sont abordées différentes thématiques du réchauffement climatique, mettant en lien athlètes/pratiquants, scientifiques et acteurs locaux. En 2017, POW a présenté le premier épisode sur l’étude et la fonte des glaciers, aux ‘Rencontres Ciné Montagne’ de Grenoble. Le deuxième, concernant l’étude de la neige, sera présenté ce mois Novembre au même festival, et le troisième film, sur le permafrost, sortira en 2019. Une série de vidéos qui permet d’illustrer des thèmes scientifiques spécifiques, et les transmettre au grand public. Un projet dans lequel je me suis impliquée, car il me parlait. L’idée n’est pas d’aller chercher des informations scientifiques complexes, mais de recueillir leurs constats, analyses et regard de spécialistes. Images de la réalité du terrain et regard des athlètes sont mis en parallèle pour que la communauté des sports de montagne, et plus largement de l’outdoor, se sente concernée. Et dès cet automne, un nouveau programme d’actions va être mis en place, avec des interventions d’athlètes dans les écoles pour aborder et sensibiliser les générations futures au dérèglement climatique.
Ma pomme et POW J’ai grandi à la montagne, mais j’ai surtout eu la chance d’avoir été sensibilisée très jeune à cette problématique environnementale, par mon éducation. A la maison, mes parents –enfin, surtout ma mère !ont toujours privilégié une alimentation biologique et une santé au naturel. Sans être végétariens, nous ne mangions que rarement de la viande ou du poisson, et surtout privilégiant dès mon enfance il y a plus de 20 ans, les circuits courts et les produits locaux. Puis est venue pour moi l‘époque des voyages. Les expériences que j’ai alors vécues et les populations rencontrées m’ont amenée à devenir végétarienne, pour des raisons éthiques et environnementales. Mon alimentation et ma façon de dépenser mon argent sont depuis longtemps une forme d’engagement envers mes valeurs profondes.
« Vivre nos passions, parcourir le monde, réaliser nos rêves : oui ! Mais peut-être existe-t-il un moyen d’équilibrer notre empreinte, de trouver un compromis ? » Ma passion pour la montagne m’amène pourtant à voyager souvent, et j’essaye de m’imposer quelques limites. Ne pas prendre l’avion juste pour passer un week-end. Si je dois prends un vol long courrier pour changer de continent ou aller très loin, je reste au moins deux mois... Ça ne change pas en soit l’impact du trajet, mais j’ai l’impression de limiter les dégâts et de gagner en retour, en prenant le temps de m’imprégner d’un endroit ou d’une culture. Et surtout, pas toujours facile pour une hyper active comme moi : ne pas courir de projets en projets, ne pas sombrer dans une boulimie de choses ‘à faire’, et me concentrer sur « être», en conscience. Avec POW, j’ai intégré un réseau de gens sensibles à ces sujets, impliqués à leur manière, et inspirants. C’est vraiment cet échange qui est le plus important pour moi. Nous avons chacun notre manière d’agir et de penser, et en s’informant, en discutant, en participant à différents projets, on ne cesse d’évoluer, de se remettre en questions et de partager, pour avancer ensemble. C’est par exemple grâce à POW que cet été, j’ai rencontré le réalisateur de films de montagne Bertrand Delapierre, pour le « Climate Lines » sur le permafrost, en immortalisant un projet qui me tenait à cœur depuis trois ans. Celui de réaliser la première répétition de la highline entre les aiguilles de Ravanel et Mummery, ouverte en 2014 par les Flying Frenchies (avec une énorme pensée au passage pour Tancrède Melet †).
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FOCUS I DECOUVERTE
© GUENTER GUNI
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Le monastère de Karzok au Ladakh. Le village bordant les rives du sublime lac Tsomoriri est l’un des plus hauts du monde, perché à 4 500 m d’altitude.
LADAKH, L’AUTRE TIBET
Situé à l’extrême nord de l’Inde, et souvent désigné comme « le petit Tibet », le Ladakh et ses cols à plus de 3 000 mètres offrent une ambiance et des paysages très particuliers au cœur de la chaîne himalayenne. La ‘terre des hauts cols’ offre tour à tour canyons et pics acérés, hauts plateaux désertiques et grands lacs où plongent les sommets enneigés. Nous avons demandé à Marie, responsable de la destination chez Allibert Trekking, de nous tirer le portrait cette haute terre à part.
FOCUS I DECOUVERTE
Marie Allibert, ‘Chef Produit’ chez Allibert Trekking, tombée toute petite dans la marmite du voyage.
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ffervescence ! Aucun doute quant à la première impression à la rencontre de Marie Allibert. Un patronyme qui laisse entendre que c’est dans le bain du voyage, où elle a plongé toute petite, qu’elle pétille depuis toujours, avec la montagne comme terrain de prédilection. Aujourd’hui ‘chef de produit’ chez Allibert Trekking, après avoir fait ses armes en tant que ‘prestataire Alpes’, elle est en charge aujourd’hui de la conception des voyages en Asie centrale. De l’idée à la concrétisation, il s’agit d’imaginer un itinéraire, en vérifier l’intérêt et la faisabilité, orchestrer toute la logistique et le travail des équipes locales… Elle pourrait s’attabler des heures pour parler de son métier : « cette activité comporte de nombreux aspects. Avant tout, il faut évidemment bien connaître les destinations que l’on gère et surtout, les apprécier. Et pour moi, l’Himalaya est un endroit chargé de souvenirs, j’y ai voyagé très tôt avec mon père, qui était guide (et l’un des fondateurs d’Allibert, ndlr) ». Ses allers-retours en Himalaya ne datent pas d’hier, et au sujet du Ladakh, d’où elle vient juste de revenir, elle s’enthousiasme : « les paysages sont minéraux, voire désertiques, on pourrait les comparer un peu à ceux du Mustang. Le plus frappant, c’est sans doute l’omniprésence de la culture bouddhiste, très vivante. Des dizaines de monastères sont encore occupés, on se croirait au Tibet, mais avant l’invasion chinoise ! Et les Ladakhis sont vraiment chaleureux, tout est simple et doux dans l’échange avec eux... »
© GUENTER GUNI
« Dadul Samtan a convaincu les habitants de nous accueillir le soir. Grâce à lui nous avons pu créer des treks chez l’habitant, une première ! »
© CHRISTOPHE LEVET
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Local primordial Marie insiste sur l’importance de trouver le ‘bon partenaire local’ avant de ‘créer’ un nouveau voyage. « C’est primordial. La relation qu’on établit avec lui crée un pont entre ici et là-bas. Il faut pouvoir s’appuyer sur quelqu’un qui connaît parfaitement son terrain et peut gérer les aléas, mais possède également un bon réseau de relations. J’ai la chance de travailler depuis quelques années avec Dadul Samtan, qui a vraiment un parcours hors normes. Il a grandi dans la vallée de Shara, une petite vallée très enclavée. Très tôt, il n’a eu qu’une envie : aller voir au-delà de ses montagnes. Ce qu’il a fait en devenant moine, puis résistant lors de l’attaque pakistanaise et enfin guide ! Il connaît tout et tout le monde, les recoins, les sentiers, les points d’eau, il échange avec les bergers, discute avec les chefs de village. Il a pu négocier entre autres la construction de quelques ponts. Et surtout, il a convaincu les habitants de nous accueillir le soir. C’est grâce à lui que nous avons pu créer des treks entièrement chez l’habitant, et c’est une première. C’est magique ! Contrairement au Népal, où l’hébergement s’est beaucoup professionnalisé, ici, on partage réellement le quotidien des familles. On voit les enfants rentrer de l’école, on prépare le thé avec eux. Tous pays confondus, c’est devenu une expérience de plus en plus rare ». Marie aurait pu parler longtemps encore, mais elle doit boucler son sac pour son départ imminent vers la Kirghizie cette fois. C’est donc debout qu’elle conclut : « c’est aussi grâce à Dadul Samtan que nous avons pu monter un voyage d’exception, et un vrai, promis ! Un mois entier sur les chemins, du Ladakh aux plaines du Gange, des hauts plateaux jusqu’à la vallée de Spiti. Juste incroyable, on part de chez les bouddhistes et on arrive chez les hindouistes ! C’est pas de la traversée, ça ?!... ». Déjà dans l’escalier, elle lance en riant : « merci Dadul ! ».
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AVENTURE DE PROXIMITÉ I ONE GOAL
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« Tout le monde en a bavé ! Une ascension du mont Blanc, ce n’est jamais facile ! Il y a toujours un moment où t’as un coup de mou ».
VIVIAN BRUCHEZ Guide de haute montagne et skieur de pente raide, 20 premières descentes à son actif dans le massif du MontBlanc entre 2012 et 2016. Son film ‘Tes pas bien là ?!’ réalisé par Seb Montaz-Rosset, a donné un grand coup de projecteur sur la discipline. © MATHIS DUMAS
Viv’ Bruchez, guide de haute montagne
F-Team Dynastar
OBJECTIF MONT BLANC
Si la Dynastar Factory Team existe, c’est bien pour vivre ensemble et partager sa passion de la montagne ! Rassembler au sein du ‘Chamonix Base Camp’ de la marque athlètes et ingénieurs qui se nourrissent de la même passion, dans le même environnement… L’assurance de retours d’expériences uniques, en direct du plus beau terrain de jeux des Alpes, avec parfois des idées visionnaires qui prennent naissance lors d’une nuit en refuge ou dans un couloir à 4000 mètres… PHOTOS MATHIS DUMAS
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ffervescence ! Quand le massif du MontBlanc fait partie de vos racines. A force de passer au pied du toit de l’Europe pour aller au régulièrement au ‘bureau’ rencontrer les responsables du développement de leurs skis et matériel de course respectif… L’idée de prendre de la hauteur, d’aller parler ‘ski’ et passion entre athlètes de la F-Team sur ‘leur’ terrain historique, depuis le sommet du mont Blanc ; a fini par s’imposer comme une évidence. Et comme une grosse envie de se lancer un petit défi, on ne renie pas ses gènes de compétiteurs ! Montagnards, freeskieurs ou racers, en contournant les crevasses ou en tournant autour des piquets, l’envie de glisse et de performance reste la même. Ajouter à cette expérience le côté collectif ne pouvait
qu’augmenter le plaisir de relever le challenge. Car challenge il y a, ceux qui ont déjà réalisé l’ascension du toit de l’Europe pour le redescendre à ski en savent quelque chose. « Tout le monde en a chié ! » résume à sa façon Vivian Bruchez, le guide de cette expédition un peu particulière. « Une ascension du mont Blanc : ce n’est jamais facile ! Il y a toujours un moment où t’as un coup de mou. Evidemment pour certains l’effort parait plus long et plus dur que pour d’autres ! ». Une chose est sûre, ce n’est pas Viv’, comme tout le monde l’appelle, qui en a le plus bavé à la montée… Aujourd’hui, il a pour compagnons de cordée des clients un peu spéciaux. Une équipe de riders professionnels, comme lui, mais habitués à d’autres us et coutumes..
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JEAN-FRED CHAPUIS Le skieur de Val Thorens, premier Champion du Monde français de Skicross, entre dans la légende du ski en 2014 à Sotchi, en devenant le premier Champion Olympique de la discipline et surtout en participant avec Arnaud Bovolenta et Jonathan Midol au premier triplé olympique français des Jeux d’Hiver.
MATTEO EYDALLIN 53 kilomètres pour 8000 mètres de dénivelé en 5 h 35 mn pour relier Zermatt à Verbier ! Lors de sa seconde victoire à la Patrouille des Glaciers, l’italien Matteo et ses deux compagnons de course pulvérisent lors de l’édition 2018 un record vieux de 8 ans.
REINE BARKERED Plus d’une décennie que le Suédois ‘promène’ ses spatules sur les plus belles faces de la planète, devenant au passage Champion du Monde de Freeride FWT 2012, et surtout triple vainqueur de l’Xtreme de Verbier, LA compétition référence dans le monde du freeride.
SOPHIE LECHASSEUR Freerideuse professionnelle ; Québécoise longtemps basée à Whistler, sa passion de la montagne l’a irrésistiblement attirée vers les Alpes, où elle partage son temps de ski entre la vallée de Chamonix et celle de Haute Tarentaise, où elle réside désormais.
AVENTURE DE PROXIMITÉ I ONE GOAL
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« Ça m’enrichit de croiser des riders qui pratiquent une autre forme de ski, quand je sens qu’au final, nous partageons le même ‘Power’ de la glisse. C’est magnifique ! »
© MATHIS DUMAS
Sophie Lechasseur
AVENTURE DE PROXIMITÉ I ONE GOAL
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MON MONT-BLANC PROPOS RECUEILLIS PAR ARTHUR GHILINI Rien de tel que de se mettre un peu ‘dans le dur’ pour recharger les batteries, se sentir plus vivant que jamais ; et surtout, se découvrir, partager, apprendre des autres pour faire évoluer ‘le ski’ au cœur de son élément. Chacun a vécu ‘son’ montBlanc d’une façon particulière, Viv revient sur ceux qui le suivaient… Ou parfois le précédaient de quelques longueurs. MATTEO EYDALLIN / Ski alpinisme « Matteo venait de remporter la mythique “Patrouille des Glaciers“, tout simplement la plus grande course de ski alpinisme de la planète... Malgré ses facilités -c’était presqu’une balade pour lui-, il était franchement ravi d’être en montagne avec toute la F-Team. Matteo est monté comme une flèche au sommet, en compagnie de Reine Barkered et de Doud’s Charlet, leur guide et pote chamoniard. Ils sont arrivés une bonne demi-heure avant nous ! » REINE BARKERED / Freeski « S’il fallait en trouver un encore plus motivé que les autres, c’est Reine ! Gravir et skier le sommet du mont Blanc représentait quelque chose de grand pour lui. J’ai beaucoup d’affinités avec Reine, et pouvoir partager toutes mes astuces en montagne avec lui, ça a donné encore plus de sens à cette ascension ! Tout comme avec Sophie Lechasseur, qui a la même passion pour la montagne ! »
© MATHIS DUMAS
SOPHIE LECHASSEUR / Freeski « Avec Sophie on était sur la même corde dans cette ascension. On se connait très bien, on a voyagé ensemble l’hiver dernier en Géorgie. Elle est montée comme une fleur au sommet. Les distances lui ont tout de même paru un peu longues sur la fin, mais elle a toujours gardé une super motivation. »
« J’ai beaucoup d’affinités avec Reine, et pouvoir partager toutes mes astuces en montagne avec lui, ça a donné encore plus de sens à cette ascension » Viv’ Bruchez
JEAN FRED CHAPUIS / Ski cross « Je suis admiratif devant la carrière de Jean-Fred, et partager un sommet comme le mont Blanc avec lui : c’est un beau symbole. Jean Fred a une fois encore montré toute sa force mentale. Il souffrait d’une douleur au genou, et il ne voulait pas que cette blessure s’aggrave en marge de sa préparation physique. Mais il avait trop envie d’y aller, il en bavé et il y est arrivé. Fatigué, mais heureux. » Dynastar a eu le nez creux en rassemblant sous la même bannière de la F-Team des personnalités très différentes, mais toutes plus passionnées les unes que les autres par la glisse, la montagne et tous les challenges qui vont avec. Honneurs aux dames, c’est Sophie, la ‘petite dernière’ à avoir rejoint l’équipe Dynastar, qui nous livre sa vision de l’intérieur. « La Factory Team, ce n’est pas juste un team d’athlètes recrutés aux 4 coins de la planète ski. L’intérêt, c’est de réunir des personnages qui ont un même esprit ; la même passion de la glisse, de l’échange. Au final, on a tous les mêmes objectifs, on aime se surpasser pour aller toujours plus loin. Ça m’enrichit de croiser des riders qui pratiquent une autre forme de ski, quand je sens qu’au final, nous partageons le même ‘Power’ de la glisse. C’est inspirant ! Je trouve ça magnifique, et ça fait toute la différence ! Et se retrouver pour faire le sommet du mont Blanc, c’était génial ! Rien que le coucher de soleil auquel on a eu droit valait tous les efforts de la montée. Au sein de la F-Team, on veut vivre les choses, tout simplement. Ressentir et apprécier le moment présent, pour mieux imaginer le futur du ski en compagnie des concepteurs et designers, qui eux n’ont pas la chance de passer leur temps de travail en montagne. Apporter nos compétences respectives et nos envies pour créer des skis à notre image, c’est super motivant ». Vivian confirme. « Être ensemble en montagne ; les lumières qu’on a eues ce soir-là au sommet resteront gravées en nous pour toujours. Ça fait plus que de souder un team. On s’apprécie tous beaucoup et on s’inspire les uns des autres. C’est essentiel pour nous. C’est motivant, enrichissant et constructif ! Du partage à l’état pur ! ».
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Les «Grands» ont brûlé ! Vive les Grands ! Ou comment profiter du bassin d’Argentière sans la benne des Grands Montets. TEXTE ET PHOTOS ARTHUR GHILINI
Il y a quelques années, la Compagnie du Mont-Blanc (CMB) a relevé le défi de rénover le parc vieillissant des remontées mécaniques de la vallée de Chamonix. Chaque saison, un nouveau projet voit le jour et, doucement, l’ensemble des installations s’accorde dans une modernité désirée depuis fort longtemps par les locaux et les clients de la ‘Compagnie’. Malheureusement, l’usure et l’obsolescence de certains sites ont peut-être été pris un peu la légère, et pendant cet été 2018, le destin a frappé là où on ne l’attendait pas. C’est aujourd’hui l’ensemble du domaine qui se retrouve soumis à des travaux faramineux, ce qui ne rassure en rien les habitants de la vallée, et moins encore les insatiables touristes assoiffés de poudreuse.
11 Septembre 2018. La gare des Grands Montets part en fumée.
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Matthieu Vigier et Lucie Huguenin, col supérieur du Tour Noir. Une des plus belles vues sur le bassin d’Argentière. Descente vers la Suisse et le village de La Fouly.
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Télécabine du Panoramic MontBlanc qui lâche ; câble de l’aiguille du Midi coincé dans la glace ; torsion du triangle de la cabine des Grands Montets ; problèmes de poulies au Brévent et à la Flégère ; de moteur sur la télécabine de Charamillon au Tour. Jusque-là, tout va bien…
Face Nord de l’aiguille
T
out s’accélère en fait pendant l’hiver 2017-2018. Une saison qui a vu passer une série de tempêtes exceptionnelles, accompagnées de chutes de neige record, comme on n’en avait pas vues depuis longtemps. On a même pensé un moment à évacuer une partie de la ville. Et si, en bas, les choses se sont vite calmées, en haute altitude, la saison fut rude et laissa des séquelles qui allaient coûter beaucoup de temps et d’argent. Ce sont d’abord les télécabines « Panoramic Mont-Blanc » qui lâchent pendant la tempête Eleanor. Le câble reliant l’aiguille du Midi à la pointe Helbronner en Italie tombe sur le glacier, avec toutes ses cabines. Puis, c’est au tour du câble du deuxième tronçon du téléphérique de l’aiguille du Midi de se retrouver coincé dans la glace. La série continue avec une torsion du triangle de la cabine des Grands Montets, des problèmes de poulies au Brévent et à la Flégère, ainsi que des problèmes de moteur sur la télécabine de Charamillon au Tour, cette dernière cessant régulièrement de fonctionner à cause de sa vétusté. Mais jusque-là, tout allait bien. Rien qui ne paraissent insurmontable, du moins pour ceux des incidents portés à la connaissance du public. Comme l’affirme le dicton : il n’y a pas de problème, il n’existe que des solutions.
Chamonix, ton hiver impitoyable C’était sans compter sur les problèmes qui allaient s’enchaîner cette seconde partie d’année. Les deux lifts iconiques de la vallée sont gravement touchés. Fin août, c’est tout d’abord l’aiguille du Midi qui doit fermer ses portes. Déjà changé en 2017, le câble retiré des glaces pendant l’hiver est touché, on doit le remplacer pour la deuxième fois en un an ! Malheureusement, après seulement 3 mois d’exploitation, à la surprise générale et sans que l’on en détermine clairement les causes : le câble doit de nouveau être remplacé ! Tout le monde travaille encore pour trouver une solution pour rouvrir la benne. Puis, c’est le 11 Septembre. Un jour pas comme les autres. A Chamonix, cette date prend du coup une nouvelle signification. La gare de Lognan est en feu ! La station intermédiaire des Grands Montets vient
d’Argentière. Hiver 2018. Image rare de ce couloir très rarement en conditions. Chris Miolane se régale.
de partir en fumée, avec ses câbles, ses moteurs, ses restaurants. Une des cabines du deuxième tronçon tombe et se fracasse dans la face. Il n’y a plus rien. Le choc fait mal. A l’origine de l’incendie, la rénovation de quelques tôles. Une erreur humaine sans doute. Il faut dès aujourd’hui trouver des alternatives, deux à trois années de travaux étant attendues. Certes, pour rassurer tout le monde, la CMB assure que l’aiguille du Midi et toutes les autres remontées ouvriront pour la saison. A part bien évidemment le sommet des Grands, le reste du domaine restant accessible par la télécabine de PlanJoran. Mais pour les Chamoniards, la saison 2018-2019 s’avère déjà être un casse-tête avant même de commencer.
Plan B Escape vous propose donc de tirer parti de ce mauvais plan. Pour tous les aficionados de grands espaces et de neige vierge, c’est le bon moment pour un retour aux sources ! Il est l’heure de changer ses habitudes et de se servir de tout ce matériel qui attend sagement d’être utilisé à bon escient. Passez enfin sous la corde, et partez avec nous, mais à la force de vos mollets, à la découverte du bassin d’Argentière. Si tous les grands penseurs affirment que seules les idées qui viennent en marchant ont de la valeur, il doit bien y avoir une raison ! Lorsque l’esprit et les jambes viennent à se mettre au diapason, certaines promenades se transforment en séances de méditation. Chaque environnement possède une énergie qui lui est propre, et le bassin d’Argentière dégage lui une puissance aussi formidable qu’apaisante. Un lieu où les problèmes se changent en solutions, où les questions trouvent parfois leurs réponses. Le glacier d’Argentière, comme la plupart de ses confrères, tire son nom du village vers lequel il glisse. Situé au beau milieu du
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Pep Fujas et quelques VIP Patagonia en balade dans le bassin.
massif du Mont-Blanc, aux environs des 3000 m, il est entouré d’un côté de sommets massifs culminants à plus de 4000 m, tel l’aiguille Verte (4121m), et à l’opposé, de fines aiguilles et cols aux courbes alléchantes. Il y a 100 ans, ses glaces bleues venaient encore lécher les maisons des villageois vers 1200 m d’altitude. Cet ensemble forme le bassin d’Argentière. Pour y accéder, rien n’était plus facile. Il suffisait de prendre la benne. Cette saison, il faudra faire sans. Depuis le plateau de Lognan (1900m,) ou encore depuis le sommet de la télécabine de Bochard (2700m), la route n’est pas si longue pour arriver sur le glacier. Pour l’occasion, les pisteurs préparent en collaboration avec la Compagnie des Guides de Chamonix une solution pour aménager et baliser une ‘piste’ de randonnée permettant d’accéder au col des Rachasse et au sommet des Grands Montets en toute sécurité. Mais malgré ce coup de pouce, prévoir quelques nuitées au refuge d’Argentière ne sera pas du luxe. Surplombant le glacier et faisant face à la plus belle école de ski de pente raide du monde, ce refuge offre à tous la possibilité de se perdre dans un lieu hors normes. Situé à 2771 m sur le versant Sud du bassin, il est le point de départ pour tous les sommets environnants, et c’est aussi le premier stop pour des raids à skis tel le célébrissime Chamonix-Zermatt. Lorsque l’on n’est pas habitué à évoluer en milieu glaciaire, se rendre jusque-là est déjà une aventure en soi. Le printemps reste ici sans aucun doute la meilleure période pour profiter de l’ensemble des itinéraires. La période de gardiennage hivernal commence généralement début Mars pour se terminer deuxième quinzaine de Mai. Pour les dates d’ouverture précises que l’on espère plus précoces qu’à l’accoutumée, il faudra, en cette saison si particulière, rester vigilant et prendre la température régulièrement.
Gaffe ! Comparée à la randonnée classique, les sorties sur glaciers demandent une préparation minutieuse, et qui plus est : obligatoire. Lorsque que l’on évolue en haute-montagne, il est indispensable de savoir où l’on met ses spatules et de préparer son itinéraire. Il n’est pas question ici de partir faire un tour pour se dégourdir les jambes sur un bord de piste, mais bien de se confronter à la vraie montagne, avec ses dangers omniprésents. Plus on prend de l’altitude, plus les conditions changent vite, et il serait fâcheux de se retrouver perdu au milieu du brouillard et des crevasses, sans carte, ni altimètre ou GPS. Comme dans toute pratique du ski hors-piste, le principal danger reste les avalanches. Sur glacier, on ajoute quelques difficultés. Les crevasses par exemple. Après une grosse chute de neige et que tout est recouvert d’un grand manteau blanc, une lecture lente doit être effectuée et des décisions sages doivent être prises. Les trous se bouchent lentement au fur et à mesure de la saison. Reste certaines crevasses, juste recouvertes d’un mince pont de neige et susceptible de craquer on ne sait trop quand. Sans pisteurs-secouristes pour les marquer clairement, ici, il faut prendre le temps d’apprendre pour avancer détendu. Rien ne sert de courir, il suffit de partir à la bonne heure. Et pour ne pas faire d’erreur, rien ne vaut mieux qu’un guide de haute-montagne pour commencer à crapahuter. Si la benne ne tourne pas, pour le coup, il y aura moins de monde sur le glacier des Grands Montets, tout comme dans l’ensemble du bassin d’Argentière. Ce qui laisse là beaucoup de place pour aller faire ses traces, ou tout simplement aller pique-niquer à l’abri des regards. ‘Selecta Escape’ de quelques sorties, à picorer selon votre niveau technique et physique. …
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Une pente qui fait rêver, mais qui se mérite… 400 m de couloir à remonter, une arête très aérienne à franchir avant d’arriver à la Face Nord de l’aiguille de l’Amône. Fin du premier mur, qui se termine par une falaise, pour Matthieu Vigier, il va être de temps de tirer à gauche toute.
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Aiguille du
Face Sud-Est
tour noir et col
du Chardonnet.
d’Argentière
Damien Deschamps et Jeremy Picq.
Aiguille Verte - Col de la Verte
POUR TOUT LE MONDE / Le col des Rachasses Le col des Rachasses se situe juste sous le sommet des Grands Montets. On y accède en traversant depuis Bochard, ou en remontant depuis l’arrivée du télésiège de la Herse. Depuis le col, on arrive directement au glacier des Grands Montets, et c’est la voie la plus sûre pour rejoindre le sommet du domaine. 1 à 2 heures jusqu’au col. C’est aussi par cet itinéraire que vous accéderez au reste du bassin et au refuge d’Argentière, en une petite heure de randonnée. Pour ceux qui préfèrent marcher plus que skier, vous avez également la possibilité de rejoindre le bassin depuis le plateau de Lognan. 3 à 4 heures jusqu’au refuge.
montée, tout d’abord par la moraine rive droite. On se retrouve ensuite dans une zone particulièrement crevassée, où l’on opte généralement pour une traversée et une remontée sur la droite du glacier (rive gauche) jusqu’au plateau sommital, qui lui, est sans danger. On continue à plat jusqu’au col et voilà. La plus grande difficulté de cet itinéraire est sans doute son nom. Se situant droit au-dessus du refuge, il n’en porte néanmoins pas le nom. De plus, le glacier, qui remonte jusqu’au col n’est pas le celui du Tour Noir mais celui des Améthystes. Le glacier du Tour Noir, tout à côté, mène lui jusqu’au col d’Argentière. Pas simple !
PREMIERS PAS / Le col du Chardonnet
LA VARIANTE PASSE MONTAGNE / Couloir Est du col supérieur du Tour Noir
> Orientation : Sud Ouest
> Orientation : Est
> Altitude : 3323 m
> Altitude : 3690 m
> Dénivelé depuis le refuge : 552m
> Dénivelé depuis le refuge : 919 m
Pas de grandes difficultés pour atteindre ce col en 3 ou 4 heures. La montée est régulière, un petit coup de cul à mettre au début. La voie normale passe rive droite du glacier. Depuis le refuge, on traverse directement sous le glacier du Chardonnet et on remonte sur sa gauche. Une fois sur le plateau sommital, un long plat mène jusqu’à destination skis aux pieds. C’est également par ce col que l’on rejoint la Suisse le plus facilement, et il est donc très fréquenté. PROCHE ET LA PLUS BELLE VUE / Le col du Tour Noir > Orientation : Sud Ouest > Altitude : 3535 m > Dénivelé depuis le refuge : 764 m
Un peu plus dur d’accès que le col du Chardonnet à cause d’un terrain un peu plus crevassé, cet itinéraire de 3 ou 4 heures part juste derrière le refuge. On attaque donc tout de suite par de la
Même itinéraire que pour atteindre le col du Tour Noir (1 h de plus), mais, une fois arrivé sur le plat du glacier des Améthystes, il faut alors s’orienter vers l’Est et finalement sortir piolets et crampons. Attention à ne pas se tromper de couloir, il y en a deux qui se dessinent ici. Un plutôt étroit, celui de l’aiguille de l’A Neuve. Le second est peu plus large, plus régulier en enneigement : c’est le bon. En arrivant de bonne heure, il y a de grandes chances de trouver de la neige très dure dans le couloir de montée orienté Sud (qui chauffe et qui regèle), donc ici, on part équipé. Une fois en haut, et si on y est assez tôt, c’est sous les rayons du soleil qu’on va pouvoir skier, ces derniers ayant eu le temps de réchauffer la neige juste ce qu’il faut. Important : en bas, on se retrouve en Suisse, dans village de La Fouly, et si vous n’avez pas demandé à un pote de venir vous chercher (1 h en voiture), comptez 2 à 3 heures avec l’option sauvons la planète en utilisant les transports en commun : bus jusqu’à Martigny et train ensuite jusqu’à Chamonix.
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Col supérieur du Tour Noir. Matthieu Vigier.
Morgane Arrête, couloir Barbet
Le Triolet
Surplombant le glacier et faisant face à la plus belle école de ski de pente raide du monde, le refuge d’Argentière offre à tous la possibilité de se perdre dans un lieu hors normes. LA MONTAGNE AUX 4 FACES / L’aiguille d’Argentière par le glacier du Milieu > Orientation : Sud Ouest > Altitude : 3901m > Dénivelé depuis le refuge : 1130m
L’aiguille d’Argentière est l’une des plus belles montagnes du bassin. Culminant juste en-dessous des 4000 m, son gros avantage, c’est que la neige y monte jusqu’au sommet depuis les 4 côtés. D’une part, cela rend son ascension d’autant plus facile (4 à 5 heures), mais surtout cela donne la possibilité de skier 4 orientations différentes. On part directement du refuge, la voie normale passe par le glacier du Milieu ; l’aiguille d’Argentière est située entre les cols du Chardonnet et du Tour Noir. Une traversée amène rive gauche du glacier. Après avoir passé la moraine, c’est une montée assez soutenue qui vous attend. Une quinzaine de conversions plus tard, on se retrouve sur un grand plat, avec quelques petits coups de cul, pour finalement faire face à la difficulté majeure du jour. Cette course se termine par une montée sèche d’environ 400 m environ. Depuis la rimaye, aux alentours de 3500m, on sort les crampons et piolets pour se hisser jusqu’au sommet, avec une pente qui s’incline progressivement jusqu’à 45° dans certaines portions. Une fois en haut, on a le choix. Redescendre par là où l’on est monté (S-O) ; skier à l’opposé, le couloir Barbet (N-E) ; plonger dans sa face Nord (50°) ; emprunter le couloir en Y orienté Sud (45°, étroit avec rappel en sortie). Attention ! Chaque couloir arrive d’un côté différent de la montagne !
LA PLUS LOIN ET LA PLUS EXPOSÉE / Face Nord de l’aiguille de l’Amône > Orientation : Nord-Est > Altitude : 3586 m > Dénivelé depuis le refuge : 815 m
Sur le papier, avec un dénivelé de positif 800 m depuis le refuge, elle ne fait peur à personne. Mais dans la réalité, le couloir de montée (Sud) est si loin qu’on met autant de temps pour arriver à ses pieds que pour le gravir (4 à 5 heures en tout). Le couloir Sud se skie aussi bien qu’il se monte. A savoir, une pente régulière de 400 m, aux alentours des 45°. Son orientation Sud ne lui laisse guère la chance de garder la neige fraîche, à l’image du col supérieur du Tour Noir. Et comme pour ce dernier, il est préférable de skier sur le versant Nord-Est. Pour ça, il faut passer par une course d’arête d’une cinquantaine de mètres, hyper aérienne, avec 500 m de gaz au bas mot de chaque côté. Chaud tendu. Mais c’est sans compter sur la beauté de la pente qui vous attend… Depuis le sommet (45° à 50°), on peut entamer la descente droit dans l’axe, mais très vite, une falaise bloque le passage. La seule sortie possible est sur la gauche, et tout le temps sur la gauche. Une fois en bas, naviguer travers les crevasses pour rejoindre le village de La Fouly en Suisse. LA PLUS BELLE ÉCOLE / Les faces Nord Que dire sur le versant Nord du bassin d’Argentière !? Si ce n’est que c’est la meilleure et la plus belle école de pente raide au Monde. Une improbable concentration de faces et de couloirs ; un accès d’une facilité déconcertante, et des conditions pratiquement bonnes du début à la fin de la saison, et encore meilleures en Mai et Juin. Forcement tributaire des conditions de neige et à la fois tellement protégé. La prochaine étape, pour ceux qui envisagent d’aller toujours plus haut. Une dernière fois : la haute montagne est dangereuse, tous les jours, et son apprentissage est long et jonché d’embûches. Ne prenez jamais les choses à la légère. Restez concentré et préparezvous toujours au pire, surtout pendant une journée de rêve. …
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LE BASSIN D’ARGENTIÈRE
LA ‘HIT LIST’ DU BASSIN Randonnées faciles • Le col du Passon (AD) • Le col du Chardonnet (PD+) • Le col du Tour Noir (PD) • Le col d’Argentifère (PD+) • Visiter le fond du bassin (balade) Ski-alpinisme • L’aiguille du Chardonnet face Sud (TD+) • L’aiguille d’Argentière par le glacier du Milieu (D) -• Le col supérieur du Tour Noir (TD-) • Le couloir Sud de l’aiguille de l’Amône (D+)
Pentes raides • Face Nord aiguille d’Argentière (45°-50° conditions très rares) • Le couloir en Y aiguille d’Argentière (45° soutenue) • Le couloir Est du col supérieur du Tour Noir (40°-45° sur la Suisse) • Face Est col d’Argentière (45° compliqué) • Face Nord-Est aiguille de l’Amône (45°-50° super expo, sur la Suisse) Faces Nord • L’aiguille Verte, Couturier, Cordier, Nant Blanc, Whymper (1000m, 55° max) • Le col de la Verte (900 m, 60° max) • Le col des Droites (650 m, 55° max) • Les Courtes (850 m, 55° max) • L’aiguille qui Remue (700 m, 50° max) • Le col des Cristaux (600 m, 45° max) • Le col des Courtes (600 m, 50° max) • Le Triolet (sans commentaires)
Le bassin d’Argentière. Le bassin d’Argentière. Pour y accéder, Pour y accéder, rien n’était plus rien n’étaitIlplus facile. facile. suffisait Il suffisait de de prendre la prendre la benne ! Cette saison, benne ! Cette il faudra faire sans saison, il faudra faire sans.
Tof Henry, tout content d’arriver au sommet du couloir en Y.
INFORMATIONS Refuge d’Argentière FFCAM • Accès depuis Lognan 3 à 4 h • Accès depuis télécabine de Bochard 2h • Ouverture non définie pour la saison 2018-2019, habituellement de début Mars à mi Mai • Nuitée plein tarif: 32,60 euros • +33 4 50 53 16 92 Remontées mécaniques • Domaine des Grands Montets de Décembre à Mai • Forfait journée : 53 euros (accès télécabine de Bochard) • Forfait 1 montée Lognan / Planjoran 14,50 euros - Aller/Retour 18 euros • www.montblancnaturalresort.com/fr/
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Pour profiter du bassin en mode alternatif, prévoir quelques nuitées au refuge d’Argentière.
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TRIPTYQUE VITAL ‘Monsieur sécurité’ des ‘Salomon Mountain Academy’ et guide de haute montagne, Tony Lamiche s’occupe de la piqûre de rappel avant l’hiver. « Pour ce qui est des DVA (3 antennes avec fonction marquage), l’essentiel réside dans l’entraînement pour connaitre son outil et quelles en sont les limites. Aujourd’hui les appareils sont de plus en plus sensibles pour augmenter la portée, et de nouveaux problèmes apparaissent ». Supprimer les interférences À savoir tout ce qui influe sur un signal radio, Smartphone et autres appareils électroniques, et donc sa portée et son bon fonctionnement. En mode émission, ne rien mettre qui puisse interférer à moins de 20 cm de votre DVA. En réception, ne rien avoir à moins de 50 cm, et éteindre tous les appareils. Sauf nécessité, pas de téléphone en communication à moins de 25 m de la zone de recherche. Et même si toutes ces précautions sont respectées, reste la possibilité d’un signal fantôme (le DVA pense détecter un signal qui n’existe pas).
« Tous les modèles ne réagissent pas de la même façon, et c’est donc l’entrainement et la connaissance de son matos qui feront la différence. Le respect des distances dans une face reste toujours la meilleure stratégie pour en cas d’avalanche avoir une personne ensevelie au maximum, et le reste du groupe disponible pour mettre en place rapidement sa recherche. La phase DVA n’étant pas la partie la plus longue d’une recherche, le pelletage aussi doit être maitrisé, car il prend énormément de temps et d’énergie. Quel que soit le DVA adopté, il faut bien être conscient que son utilisation demande de l’implication ».
LES DVA POUR LES PROS BLACK DIAMOND
GUIDE BT — 400 €
Portée de 60 m / bande de recherche 55 mètres Durée piles en mode émission : 400 h (Alcalines) / 600 h (Lithium) 225 g avec les piles
Antennes X et Y ont la même puissance et s’ajustent automatiquement : quand l’une est perturbée, l’autre prend le relais pour envoyer le meilleur signal. Scan et marquage pour les ensevelissements multiples indiquant la distance des différentes victimes pour répartir plus vite les secours. Pas de perte de puissance en recherche multiple une fois
la première victime localisée. Fonction d’autocontrôle pour une précision maximale des antennes et traitement antiparasites des signaux numériques (DSP) pour détecter les appareils qui subissent une déviation de fréquence. Connexion Bluetooth pour une meilleure gestion des réglages et de la batterie à partir du Smartphone, des mises à jours logiciel gratuites et un check complet de l’appareil sans passer par le SAV. Inclinomètre intégré pour mesurer facilement l’angle d’une pente. Compatible avec la sonde iProbe pour des possibilités de recherche accrues.
© MAMMUT
« Quel que soit le DVA, son utilisation demande de l’implication ».
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LES DVA POUR LES NULS
MAMMUT
BARRYVOX® S — 399,90 €
Bande de recherche analogique 100 m (numérique 70 m) Durée des piles en mode émission : 300 h (Alcalines) / 350 h (Lithium) 250 g avec piles
Les fonctionnalités du Barrivox S marquent une nette évolution par rapport au Pulse. Reste que sur le Terrain, le Pulse reste très performant. Prise en main. Une interface simplifiée qui change vraiment la donne avec des infos condensées et très claires, qui permettent de comprendre immédiatement les actions à enclencher, et ainsi de gagner énormément de temps. A la différence du Pulse, on ne reste plus jamais en statique entre différentes phases, tu as toujours toutes les infos pour te dire comment bouger ton cul. Il y a moins de boutons, on peut tout manipuler sans enlever les gants et on peut regarder l’écran avec des lunettes polarisées. Recherche primaire. 70m en mode analogique étendu à 100 m. Bon, c’est sur le papier ou en conditions très idéales, mais en tout cas : on gagne du temps sur la capture du premier signal et les zones de zig zag sont plus étendues. Un nouveau capteur fonctionne un peu comme une quatrième antenne : si tu te trompes de sens dans la réception de l’onde (le DVA indique une victime à 30 m ; alors que celle-ci est toute proche dans la direction opposée, à la fin de la boucle de l’onde), le capteur te remet dans la bonne direction. Gain de temps et moins de stress. Recherche multiple. Idem, là encore on gagne sur tous les tableaux. Le DVA localise et vous emmène par le chemin le plus court aux différentes victimes. Pas de fausse manipulation possible. En mode Pro, même s’il est beaucoup plus intuitif, il s’adresse aux mêmes usagers, ceux qui prendront le temps de s’entraîner avec pour optimiser encore le gain de temps. Fonctions auto test + check de groupe, bien plus rapide que sur le Pulse. Comme sur le Pulse, un mode ‘vital’ permet de savoir, si les personnes ensevelies sont équipées du même modèle, si leur cœur bat encore ou pas. On peut rentrer son nom dans l’appareil, et là : il y a du pour et du contre… « En fonction de qui vient te secourir, si ton nom s’affiche et qu’il te connaît, il ne va peut-être pas réagir correctement dans le tri des victimes et des priorités. Mais c’est un autre débat… ».
ORTOVOX
ZOOM+
BLACK DIAMOND
RECON BT — 300 €
— 199,95 €
40 m largeur bande de recherche Durée piles en mode émission : 250 h (Alcalines) . 200 g
50 mètres de bande de recherche circulaire Durée piles en mode émission : 200 h (Alcalines) / 300 h (Lithium). 210 g
Toute la technologie Triple antenne Ortovox dans un DVA ultra facile d’utilisation avec seulement 2 boutons. Smart antenne (se commute automatiquement sur l’antenne la mieux orientée). Grand écran rétro éclairé pour recherche fine avec guidage visuel. Capteur de mouvements. Recherche acoustique. Recherche victimes multiples, sans fonction marquage. Système Recco intégré.
Avec son seul et unique bouton, le plus simple d’utilisation des DVA Black Diamond assure une recherche rapide et précise. La connexion Bluetooth permet la gestion des réglages et les mises à jour logiciel à partir de votre Smartphone. Fonctions marquage pour les ensevelissements multiples. Boîtier doté de points de contact souples qui améliorent la manipulation.
Bonne idée : retrouvez sur Issuu.com/ortovox le ‘Safety Academy Guide Book’, regroupant les informations essentielles en matière d’avalanches.
MICRO
PIEPS
— 350 €
ARVA
NEO+
— 279.90 €
70 m de bande de recherche en latéral Durée piles en mode émission : 250 h (Alcalines) . 215 g
Le côté ultra intuitif et la grande simplicité de manipulation du Neo ont déjà séduit nombre de pratiquants, et la nouvelle version Neo+ ne change évidemment pas son ergonomie. La vraie amélioration, c’est sa bande de recherche qui passe désormais à 70 m (en latéral, pas en circulaire) au lieu de 60 m. Le retour automatique en mode émission est passé d’un timer à un détecteur de mouvement. Nouveau Holster plus pratique : on peut passer en mode émission sans l’enlever. Son seul défaut : pas de mode analogique pour une recherche primaire au son.
50 mètres de bande de recherche circulaire Durée de la pile en mode émission : 200 h (Alcaline) / 350 h (Lithium). 150 g pile incluse
Le Micro est le plus petit et surtout le plus léger des DVA 3 antennes du marché, idéal pour tous les adeptes de ski-alpinisme où chaque gramme compte. Mais c’est aussi le plus instinctif à utiliser de la gamme Pieps, à recommander à tous les publics. C’est tout automatique ! Livré avec son holster en plastique, il se commute automatiquement en mode émission une fois en place. À l’inverse, dès que vous le sortez, il passe tout seul en mode recherche. Un seul bouton multifonctions au maniement instinctif, dont le marquage de 3 victimes. Si plus de victimes, il vous l’indique par un bip sonore. Connecté Bluetooth pour le check complet de l’appareil et les mises à jour.
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TAIS-TOI ET CREUSE !
Le temps passe vite quand on cherche une victime et ses chances de survie diminuent très rapidement, d’environ moitié à chaque heure. Sachant que 50% des victimes sont ensevelies sous moins d’un mètre de neige, rien d’impossible pour les sauver si vous êtes équipés ET entrainés.
Sans sonde pour la localisation finale, sans pelle pour dégager la victime, avec juste vos mains pour creuser : il ne vous restera que vos yeux pour pleurer.
DVA +
LES CHIFFRES QUI TUENT
TEMPS DE DÉGAGEMENT D’UNE VICTIME
DVA +
1.
+
= 11 mn =
= 25 mn =
35% chances de survie
DVA SEUL = 60 mn =
ALU 240 PFA
— 69,90 €
3.
Avec son système exclusif de mise en tension rapide PFA 2.0 (Patented Flash Assembly), la nouvelle sonde Ortovox Alu 240 PFA (plus compacte, avec une nouvelle poignée caoutchoutée) fait tout pour vous faire gagner du temps. Avec sa nouvelle sangle quick release, l’ouverture du sac et la mise sous tension s’effectuent simultanément d’un seul geste. Un guidage visuel intuitif permet d’optimiser la stratégie pour creuser.
78 % 13 % 7 % 2 %
2. ORTOVOX La vitesse de dégagement de la victime dépend de l’efficacité de votre pelle ! Très compacte, la nouvelle Pro Light est également extrêmement légère (440 g), sans rien sacrifier à la rigidité de son manche ou du godet, pour un pelletage au top de la rapidité. Fonction ancre à neige grâce aux rainures ; tranchant aiguisé.
3. MAMMUT
ALUGATOR LIGHT
— 79 €
La nouvelle pelle Alugator Light (460 g) occupe peu d‘espace grâce à son design. Lame de la pelle renforcée et anodisée extrêmement stable. Bord affuté et des appuis intégrés pour un pelletage plus efficace.
4. MAMMUT
PROBE 240 SHORT
— 55 €
Pour seulement 185 grammes et avec 7 segments au lieu de 6, la 240 short a tout d’une grande. Mais ne mesure que 38 cm une fois repliée, au top pour s’adapter aux sacs les plus compacts.
1. 2.
GONFLÉ ! 1. BLACK DIAMOND
PRO LIGHT
— 79,90 €
20% chances de survie
CHANCE DE SURVIE EN CAS D’ENSEVELISSEMENT MULTIPLE
2.
1. ORTOVOX
90% chances de survie
4.
5.
5. BLACK DIAMOND
QUICKDRAW CARBON 240
— 79,90 €
Ultra light (271 g) et rigide, pour ceux qui veulent rider léger (existe également en 320 cm). Housse de rangement à dépliage rapide : la sonde sort du sac et se déplie en tirant d’un seul mouvement. Grip antidérapant pour une prise en main plus sûre.
6. BLACK DIAMOND EVAC SHOVEL
— 99 € en version pioche — 75 € sans
La pelle des pros. Solide et au godet large pour pelleter plus de neige ; il est également orientable, tout pour gagner du temps pour dégager la victime. Dans l’idéal, une ou deux personnes creusent à la pelle, une troisième évacue la neige avec la fonction pioche. 900 g.
6.
HALO JETFORCE 28 L — 1050 € / 2850 g Au top ! Surtout pour les randonnées au long cours, où les 3 semaines de charge de la batterie vous garantissent une sécurité tout du long. D’autant plus que le poids de la batterie n’est pas rédhibitoire (environ 400 g de plus à volume égal) au regard du gain de sécurité. Juste au niveau des entraînements, ça change la donne. Se rassurer en connaissant l’effet que fait le sac quand il se gonfle, autant d’éléments de surprises supprimés. Niveau portage, c’est du BD : super confort et avec son système exclusif de bretelles reliées entre elles par un câble et les sangles ventrales articulées, Le sac suit tous les mouvements du corps.
2. ORTOVOX ASCENT 40 L
— 719,90 € / 2290 g avec cartouche carbone Le moindre détail a été optimisé sur le nouveau Ascent 40 l, le plus volumineux des sacs Ortovox équipés de l’Avabag. Une unité de déclenchement (système + sac gonflable) surprenante de compacité et très légère, le tout laissant le maximum de place au matériel nécessaire à de longues randonnées. Malgré son volume, le plus important de cette sélection, l’Ascent 40 litres est également le plus léger. Avec ou sans le système, l’Avabag étant amovible, pour utiliser le sac ultra light en toutes saisons (1290 g seul). Le système peut se déclencher sans cartouche, permettant de transformer le déclenchement en un geste reflexe.
D E S T I N AT I O N S S E C R È T E S I C ’ E S T À S K I E R P R È S D E C H E Z V O U S
Ça craint ou pas pour rider ?! Le sérieux ingénieur météo a trop vu de cartons et a trop conscience de la complexité de la question pour dire en deux mots si « ça craint ou pas » à un type un peu trop curieux. Même si je remets une tournée !
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D E S T I N AT I O N S S E C R È T E S I C ’ E S T À S K I E R P R È S D E C H E Z V O U S
QUEYRAS
Le Retour de Tournée TEXTE ET PHOTOS GUILLAUME VALLOT
Depuis quelques hivers, à Abriès, la minuscule station du haut Guil (un télésiège et trois téléskis), on entend périodiquement parler Québécois, Suédois, Russe ou Espagnol : on se croirait à La Grave ! Magie des ‘PowderAlarms’ sur Internet, ou celle d’un phénomène météo qualifié dans le pays de «baguette magique» ? Une enquête au pays des mélèzes à la rencontre de quelques locaux s’imposait. Une seule option pour les faire parler et nous livrer quelques secrets : direction un bar bien nommé : le Retour d’Est.
Coup de vent sur les crêtes de la Taillante et la frontière italienne, vues depuis le sommet de la station d’Abries.
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« Faut juste pas oublier que les mélézins, c’est habité par plein mais vraiment plein de bébêtes qui peuvent mal, mais très mal prendre que tu leur mettes tes carres sur la tronche ! »
Romain, avant-dernière tournée
Hiver 2018. Magique ! La version météo du coup de baguette magique. Les chasseurs de powpow la connaissent bien, cette petite musique violette et orange. Sur la carte des alertes à la poudre, vers le Sud des Alpes, la couleur écarlate tant attendue fait parfois une très excitante petite ligne au milieu de l’océan bleu de l’arc alpin : le grand méchant ‘retour d’Est’ va encore frapper. Mais encore ? Ce jour-là, en prenant quelques infos de base auprès des pisteurs-secouristes du Queyras après leur travail, je tombe au comptoir sur Florian Labit, ingénieur prévisionniste chez Météo France, venu assister les pisteurs dans leurs ‘coupes de battage’. L’occasion est trop belle pour des infos de première main. « Le retour d’Est ? Oui, on peut prévoir ce phénomène météo très spectaculaire. Il faut d’abord une dépression stationnaire sur le golfe de Gênes (Italie). Ensuite, s’il y a à l’Est une masse d’air humide et froide – par exemple apportée par une perturbation active venue de l’Ouest quelques jours avant – celle-ci est «ramenée» sur les Alpes par le flux d’Est puissant, d’où son nom. Au niveau de la frontière avec l’Italie, sur quelques kilomètres seulement, les quantités de neige peuvent être conséquentes. Jusqu’à plus d’un mètre cinquante en 24 heures. » Par sa situation très orientale et son altitude, Abriès en Queyras est l’une des stations les plus favorablement positionnées des Alpes pour en “profiter». Profiter entre guillemets car, parfois, c’est pas toujours drôle, pour les routes et les villages qui sont alors coupés du monde. En décembre 2008, il est tombé 3 mètres 50 en 48h... L’église de Valpréveyre n’a pas résisté, fauchée pour la première fois en trois siècles. « Le 15 janvier dernier » poursuit Florian, « Abriès a reçu une chute d’un mètre. Ce même jour, il est tombé 15 cm à Serre-Chevalier et zéro à Val d’Isère : typique d’un retour d’Est. » Niveau stabilité, ça craint ou pas pour rider ?! Le sérieux ingénieur préfère garder le silence. Il a trop vu de cartons et a trop conscience de la complexité de la question pour dire en deux mots si « ça craint ou pas » à un type un peu trop curieux ... Si je paye ma tournée, je parie qu’il se met à table ! C’est en fait un jeune en tenue Picture qui m’interpelle au comptoir ! « Nous, on aimerait bien que ce soit un peu moins ‘prévisible’ cette affaire. » Manifestement, ce n’est pas la pinte vide de ‘Ristoline’, la mousse locale trônant devant lui, ni la douce chaleur du feu …
Les hors-pistes d’Abries attirent des visiteurs de marque. Tel l’alpiniste Yann Borgnet dans Grande Combe, face nord de Gilly.
SKIER EN MÉLÉZIN
Les forêts de mélèzes s’étagent de 1 200 à 2 300 mètres et couvrent l’ensemble du pays queyrassin jusqu’au mont Viso. Réserve à poudreuse l’hiver, le mélézin queyrassin est un véritable paradis pour le ski, mais d’abord un refuge pour la faune fragilisée par le froid. Le sous-bois y est dégagé, aéré ; les arbres poussent comme des «I», espacés à bonne distance et ordonnés, un slalom naturel qui garde la neige poudreuse. Les branches basses du mélèze cassent volontiers en biseau, formant des extrémités pointues et potentiellement coupantes. Une randonnée queyrassine classique démarre en fond de vallée, skis aux pieds à la voiture. D’un dénivelé moyen entre 800 et 1000 mètres, elle traverse d’abord un mélézin sur quelques centaines de mètres (entre 400 et 600) jusqu’à la zone d’alpage et d’altitude où pointent les sommets. Au niveau paysage, le Queyras de l’Est (haut Guil) présente un mélange de reliefs mous schisteux rehaussés de pointes de gabbro (Bric Bouchet, Pelvas, Viso, Tête des Toillies). On peut pratiquement randonner sur tous les versants en Queyras. Les possibilités sont innombrables.
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Véro s’offre un couloir matinal avant d’aller donner ses cours à l’ESI. Ici dans le nord de droite de l’Agrenier.
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Corniche sommitale de la Gardiole de l’Alpe à Molines en Queyras. Faces sud-ouest en pentes douces ensoleillées vers Ville-Vieille, faces nordest des couloirs raides en rang d’oignons.
Pam Berecca profite de sa splitboard pour aller chercher la peuf dans la Grande Pente de Cascavelier, secteur St Véran.
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L’inévitable Véro s’applique dans la face nord de Jamberoute, vers Brunissard.
de bois qui pousse Julien à se confier. Plutôt un certain ras-le-bol amusé, cette irrésistible envie de raconter un pays qu’on aime. « C’est devenu une habitude, à chaque retour d’Est, on voit débarquer la moitié du département... Quand ce ne sont pas des Russes ou des Canadiens qui descendent de Chamonix. » La station, il est vrai, est d’une échelle lilliputienne si on la compare aux industries de la ‘Yaute’. « Ça sature vite au parking et aux téléskis. Heureusement, qu’on a encore nos petits coins... » Là, je sens que j’ai un coup à jouer. Mon gars Julien a l’air de m’avoir à la bonne. Si j’en remets une… « Je ne te parle pas de la Varenc, à droite de l’Aiguiller où il faut aller tôt le matin avant que ça ‘mate’ », reprend-il, sur le ton de la confidence. « Ni des bois du Ruibon, les gens savent même pas qu’il y a une passerelle en bas pour passer le torrent du Bouchet. Même les bois de la Brune, et les combes du Bois Noir sont vite ‘draillées’ maintenant. Non, ce que je veux te dire... » J’entends soudain un bruit de chaise et un coup de coude part dans les côtes de mon nouvel ami qui vacille. Un de ses potes tente discrètement de lui rappeler qu’on ne donne JAMAIS son coin à morilles. Je sens qu’il va falloir que j’arrose aussi le copain. Chose faite, le dénommé La Bûche se range à l’avis général : la neige c’est pas comme les champignons, ça appartient à tout le monde, et après tout, un petit bout de secret peut se partager, surtout avec un type qui a la main facile sur la tireuse à pression. On trinque, et tandis que La Bûche s’évade dans ses rêves de poudre blanche, Julien se penche toujours plus vers moi. Je peux maintenant sentir son haleine subtilement houblonnée. « Le vrai bon truc, c’est de prendre les peaux et de filer depuis le haut de la station sur la crête de Peyra Plata, reprend-il à voix basse. T’en as pour 200 mètres de dénivelé et là, tu t’ouvres tout un terrain de jeu plein Nord. Gaffe, hein, ça peut-être chaud ! C’est là que Pinpin s’est fait coffrer y’a quelques hivers, pas vrai La Bûche. » Dans un coin de ma cervelle doucement ramollie par les effets enivrants de la
« Nous, on aimerait bien que ce soit un peu moins ‘prévisible’ cette affaire ».
Julien, jeune freerider en tenue Picture devant sa chope vide.
coriandre, je note précieusement ces lieux-dits. Interpelé, La Bûche, de retour parmi nous, se mêle à la conversation. Avec sa chemise et sa carrure de bûcheron, t’as pas idée de l’interrompre. « Ouaiiip, ça a été un chouette hiver. Avant cette grosse pétée d’un mètre du 15 janvier, on avait déjà pris 7 fois 30 cm bien, répartis. Et après, ça n’a pas vraiment arrêté. C’est tombé par petits paquets de 15/20 cm, pratiquement deux fois par semaine, jusqu’à fin mars. En tout, on a eu vingt jours de neige. Les employés communaux au déneigement et les copains moniteurs sont devenus fous, transformés en grenouilles, mais nous, globalement : on s’est gavés. » Voyant ma mine interrogative devant l’histoire des grenouilles, un troisième larron vient à ma rescousse. « Salut moi c’est Romain, normalement on n’aime pas trop filer nos petits coins aux gars du Nord, vu que les remontées sont peu nombreuses. Mais toi, tu dis que tu fais de la rando alors tu peux aller partout ! Et là ‘bro’, le Queyras : c’est juste iiiimmense ! ». Cette soirée au Retour d’Est va finir par me coûter un forfait saison. Vas-y patron, … mets ma tournée à Romain !
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Le terrain le plus cool du monde « Cette année, la neige est tombée plutôt mouillée, un peu collante. C’était un peu moins cool pour le ride, ça matait très vite au soleil, mais au moins, ça a permis une bonne cohésion. Le risque moyen d’avalanches a été beaucoup plus bas que lors d’épisodes de ce type. » Romain se tait soudainement, il me laisse le soin de faire le lien, si je peux encore. Si les randonneurs qui pouvaient choisir leurs créneaux de sortie s’en sont donnés à cœur-joie, les moniteurs, qui eux ne le pouvaient pas, ont passé une partie de l’hiver la goutte au nez à enseigner sous des chutes récurrentes de neige humide... D’où les « grenouilles ». A mon sourire complice, Romain s’essuie la lippe et reprend. « Je ne peux pas te citer tous les spots majeurs pour randonner en Queyras, bro’. D’autant que toutes les « stationsvillages » comme ils disent à l’office de tourisme - Molines, SaintVéran, Arvieux, Ceillac - ont à la fois leurs coins de hors-piste et leurs départs de rando. Mais bon, je vais te donner deux ou trois idées de boucles dont tu me diras des nouvelles. » Et le voilà parti à me citer un nombre incalculable de montagnes, de versants, de cols, de couloirs et de forêts. Dans son inépuisable litanie, je retiens toutefois deux trucs qui font tilt. Le premier, c’est l’insistance qu’il met à souligner la présence de sous-bois de mélèzes. Le second, c’est l’existence de plusieurs cascades de glace. Romain s’interrompt et m’explique. « Les Mélèzes, c’est simple, c’est juste le terrain le plus cool à rider qui puisse exister : un sous-bois dégagé, espacé, un grand slalom anarchique. Avec les souches et les canaux qui font des ruptures de pente, plus ludique, tu meurs. Faut juste pas oublier que c’est habité par plein mais vraiment plein de bébêtes qui peuvent mal, mais très mal prendre que tu leur mettes tes carres sur leur tronche. Je pense en particulier aux tétras qui nichent au pied des arbres. Ils sont invisibles. Les trucs à faire : respecter les zones de défense (à Maloqueste, l’Eypiole et la Gardiole), t’abstenir de hurler et de rider en bande comme des tocards et t’abstenir tout court si t’as un doute. » Bien... Et les cascades ? Moi qui croyais qu’à part au spot surfréquenté de Ceillac, y avait rien à grimper en Queyras. « Tu te trompes dans les grandes largeurs. Y a un topo qui recense tout ça et ça fait bien une cinquantaine de lignes en plus de la dizaine de classiques de Ceillac. » Tout content de mon bon coup, j’ai pris leurs 06, rangé mon téléphone, salué et remercié chacun. Je me suis dirigé le plus dignement possible vers la sortie... C’est là que j’ai entendu la voix de stentor du patron des lieux « Hey minute, l’étranger… » … « Tu n’aurais pas oublié de payer les consommations... ?! » Et là, tout le monde a éclaté de rire. •
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« Je retiens toutefois deux trucs qui font tilt. Le premier, c’est les Mélèzes et leurs sous-bois : le terrain le plus cool à rider qui puisse exister ». Guillaume à la troisième tournée
3 RANDOS COUP DE CŒUR SECTEUR AIGUILLES Col de la Lauze en traversée. La station d’alpin d’Aiguilles ayant fermé, c’est tout un réseau d’anciennes pistes qui permettent de visiter le mélézin de Marassan, l’un des plus beaux, très apprécié des scieries locales. Une plaquette-topo « Espace montagne et sécurité » a été éditée par la mairie pour en valoriser les itinéraires balisés pour certains. SECTEUR ABRIÈS Le Sommet de la Queyrlaye. Au départ du bar chez Pilou, tournez le dos à la station et empruntez les flancs orientaux de la forêt de Marassan. Au retour, le rade pour la mousse est tout trouvé ! L’Eypiol et les bois de l’Issartin. Son accessibilité, la beauté de son mélézin et la variété des itinéraires de descente possibles : un grand classique. SECTEUR RISTOLAS Vallons de Nalbert et du Pisset. Au départ du hameau de l’Echalp, deux vallons jumeaux et dotés des spécimens parmi les plus vieux et les plus beaux du Queyras. Nombreuses possibilités de traversée de l’un à l’autre et de jeu dans les pentes et couloirs des rives. Le Grand Bois de Maloqueste. Une telle classique que les tétraslyre ont vu rouge. Maintenant, vous veillerez à respecter leur réserve, délimitée par des cordes et quelques panneaux pédagogiques.
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La plume d’une main et le piolet dans l’autre. L’auteur de cette immersion queyrassine, Guillaume Vallot, à l’ouverture du rideau des «Trois Soe urs», grade 5, l’Echalp.
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PRATIQUE
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ITINÉRAIRES
UN HIVER À METTRE ENTRE TOUTES LES MAINS... Pour éviter tout quiproquo, on préfère vous prévenir tout de suite : le free-ski en Queyras, c’est juste L’INVERSE des usines à ski du Nord des Alpes... Déjà, l’accès, faut vouloir. Comme dit Benoit, un vieux briscard de mécano au télésiège d’Abriès, « les gens qui viennent skier chez nous, des stations, ils en ont laissé deux ou trois sur la route avant d’arriver... ». Les remontées mécaniques sont comptées, démarrent tranquillement à 9h30 et certaines ont acquis un caractère propre. Comme le téléski du Ruibon qui aime dérailler juste quand il faut pas. Ceux qui aiment les saltos la perche entre les cuisses sont priés de s’abstenir. Le mieux pour profiter à fond de ce haut Guil si sauvage, si attachant, c’est le principe de souplesse : on amène les fats autant que les peaux de phoque, voire les piolets et les crampons si on est de la partie. Si ce n’est pas bon en station et que vous êtes prêts à marcher 600 mètres de dénivelé, vous trouverez TOUJOURS un petit coin de mélézin où la neige est restée légère : c’est la magie conjuguée des sous-bois et de l’altitude qui gardent la neige froide. La tête aussi, vous saurez froide garder. Pas plus qu’ailleurs mais pas moins non plus, l’avalanche est LA menace. Sur la frontière, le grand piège supplémentaire au classique cocktail raideur + neige froide (nord), ce sont les pentes Ouest quand c’est rentré de l’Est. Il arrive que le vent déplace la neige sans précipitations pendant la nuit, donnant l’illusion que les conditions de la veille sont restées stables alors qu’elles ont changé du tout au tout. Regard croisé et circonspect de rigueur sur le BERA et l’avis des locaux, si possible avant l’apéro.
Les classiques d’Abriès, du Sud au Nord en passant par l’Ouest. Accès 1/ La Varenc (prononcer « la varinque ») : Attention à vos GPS : hé oui, le col départ à droite du téléski de l’Aiguiller dans de l’Izoard est bien fermé l’hiver ! les sous-bois de Mélèzes plein Ouest sur Important : suite à l’éboulement du Pas 150 m, puis d’immenses prairies d’alpage de l’Ours entre Aiguilles et Abriès, entre les ruines de Patarel et de la Varensc. une route provisoire délicate quand Vers 1750 m, tirer à droite pour ne pas louper il a neigé rend l’accès au haut Guil un chemin qui ramène au télésiège de Gilly. plus délicat encore qu’à l’accoutumée. Itinéraire à faire dès la chute de neige ou Se renseigner sur les conditions après une nuit froide car il prend le soleil. du jour avant de monter. Un service de navette à 2€ le trajet assure la liaison entre les villages et vallées du Queyras. Météo Hautes-Alpes : 08 36 68 02 05, bulletins de prévisions à 5 jours affichés quotidiennement en saison à l’entrée des offices de tourisme de chaque village du Queyras. Documentation gratuite disponible à l’Office du Tourisme : Plaquette « Espace Montagne et Sécurité », présente le DVA Park et les itinéraires ski et raquette de la Lauze. Plaquette « Aiguilles l’Hiver, le Queyras multisport », présente en détail la cascade et l’Espace Ludique d’Aiguilles Topos de référence Queyras. L. Volle, L. Tassan, Toponeige/ Volopress, nov. 2012. Pour la rando à ski. Cascades en Queyras, Vallot G. Viso éd. 2014. Locaux et pros à la fois : Nicolas Bernard : 06 50 40 95 35 Richard Clermont et Sylvain Pusnel : 06 63 11 60 36 Pascal Giraud : 06 71 88 23 20 Damien Tron : 06 83 10 82 57
2/ Les bois de Ruibon. Multiples possibilités le long du téléski éponyme. La réserve collinaire est le point de repère à laisser 100 m sous les spatules si on veut récupérer le téléski. Sinon, on peut pousser jusqu’à la route (moins tracé) en visant la passerelle au niveau de la Gasque. Choper la navette qui passe toutes les 15 min en espérant qu’il reste de la place. 3/ Les bois de la Brune. Du sommet du TK de Ruibon, suivre la piste noire de la Brune (non damée), multiples possibilités sur ses flancs dans un sous-bois parfois un peu trop dense... On peut même jouer autour de la barre des Goures pour les amateurs de raide. 4/ Les combes Nord. Grande et Petite Combe sont les super classiques d’Abriès. Ça skie ici parce que c’est dégagé. Et c’est dégagé parce que ce sont des couloirs d’avalanche... 5/ Peyra-Plata. Pas si plate la pierre. De la collette de Gilly, on peaute pour suivre la crête vers l’Est, ça ouvre tout un versant de montagne qui ramène au hameau de Valpréveyre d’où on récupère la navette retour station... Plaqué par forts vents d’ouest dominants. C’est aussi le départ royal pour la boucle du col d’Urine et de la Mait d’Amunt et ses 900 m de face nord à 38°.
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Particularité du Rofan : ses falaises de karst et ses murailles rocheuses impressionnantes. © SYLVAIN CHNEIDER
Quasi 1000 m de gaz sous les pieds de certaines via ferrata. Dan, ‘Pack Designer’ chez Lowe Alpine, accompagne le groupe des journalistes les plus motivés pour leur expliquer ‘in situ’ les fonctionnalité de l’Altus.
Lowe Alpine
SORTIR DES BUREAUX Pour fêter ses 50 ans, Lowe Alpine a bien fait les choses. Un tout nouveau système de portage à découvrir l’été prochain, avec l’arrivée de leur dernier né, un sac 4 saisons pour ‘les traversées techniques et engagées’, l’Altus. Nous y étions !
O
k, pour célébrer l’anniversaire, ils avaient un an de retard ! C’est 1967 que les frères Lowe, Greg, Mike et Jeff, décident de fabriquer leur propre sac de montagne pour répondre à leurs exigences d’alpinistes précurseurs. 51 ans après la naissance du premier ‘ Expedition Pack ‘de Lowe Alpine Systems, un petit parterre de journalistes et bloggeurs européens se retrouve dans les montagnes du Rofan en Autriche, invité à une ‘conférence de presse’ pas comme les autres. En direct depuis le sommet d’un montagne accessible via une petite randonnées de quelques heures et face à la magnifique Rotspitze. Bienvenue dans les montagnes du Rovan, au cœur du Tyrol autrichien. Le spot, son décor, méritent vraiment le détour et on en reparlera dans le prochain numéro été d’Escape. Excellent choix pour passer un weekend à randonner ou explorer les nombreuses via-ferratas qui rayonnent autour de la très accueillante ‘Erfurter Hütte’, qui nous a servi de camp de base pendant ces 3 jours de tests. Planté à 1834 m d’altitude et accessible
depuis la bourgade de Maurach par téléphérique du Rofan, ce refuge ‘à l’Autrichienne’, (top accueil et top rapport qualité-prix, mais les cuisines ferment à 19 h et heureusement le bar reste ouvert jusqu’à 22h) est le point de départ pour de nombreuses randonnées tranquilles… Et quelques via ferratta et de nombreux spots d’escalades qui le sont beaucoup moins.
In Situ Sac Altus sur le dos, quelques heures de via ferrata plus tard, vient le moment du rendez-vous avec Dan Jenkin, un des ‘Pack Designer’ qui a travaillé sur le développement de l’Altus. Dan attend patiemment que les blogueurs qui ont survécu reprennent leur souffle. Chez Lowe, on fait d’abord tester les produits aux journaleux, et on leur explique après. Nickel pour découvrir en action les fonctionnalités et savoir ensuite de quoi l’on parle, lors de la fameuse conférence de presse ‘à la Lowe Alpine’. “Loin des bureaux et si possible pas le cul sur une chaise“, c’est marqué dans le dossier de presse de la marque, CQFD.
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Quand on parle de respect de l’environnement, les labels Bluesign® et autres, c’est bien, mais un produit dure toute une vie, c’est encore mieux. Lowe lance
© LM.
solide et réparable, qui
début 2019 la Keep Moving
OSPREY
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Guarantee™, une garantie à vie qui encourage une
Le confort de portage bien chargé. La ceinture équipée de porte-matériel. Armature, poche-rabat supérieur et ceinture amovible pour descendre à 725 g.
Manque de poches zippées. Pas sûr que ce soit assez ventilé pour une utilisation en été (évidemment, après avoir tourné le Osprey Exos 58 dont c’est la spécialité).
politique de « réparer plutôt que jeter ».
Vue imprenable sur hauts plateaux du massif du Rofan, avec au loin l’impressionnante Rotspitze. A 2300 m d’altitude, Dan est tout fier de nous présenter son nouveau bébé. L’Altus. 200% dans l’ADN de Lowe, à savoir : “a bag for a lifetime“. Pas d’esprit minimaliste ici, mais deux objectifs annoncés : solidité à toute épreuve et haut niveau de technicité en portage et fixations des accessoires pour se frotter aux traversées les plus techniques. Un test longue durée est en cours quelque part au Népal, retour dans le prochain numéro, et de toute façon, embargo sur les infos, on n’a pas le droit de le dévoiler avant Mars 2019....
Un petit ‘teasing’ quand même ! Ce qui saute aux yeux, c’est la qualité et l’importance du grammage des matières utilisées. Un sac à toutes épreuves, surtout les pires. Le genre de sac à dos qu’au bout de 20 ans à le jeter dans le coffre de votre caisse, à lui en mettre plein la tronche dans les rochers, à bourriner sur les sangles, le dropper sur les toits des bus surbondés du Népal, sera ‘comme neuf ou presque’. Du solide, renforcé de partout. Le deuxième objectif semble lui aussi atteint (à confirmer sur la durée et avec plus de charge), avec une qualité de portage et de tenue adaptée au matos nécessaire à une ‘traversée longue et technique’. Testé dans la Via Ferrata la plus aérienne de la région, en version 52 l : le sac reste collé au dos et s’oublie en mouvement. Pas de doute, Lowe a bien fait bien les choses, et pas seulement parce qu’ils ont payés la note de bières à la fin des 3 jours de tests !
Le sac d’escalade le plus léger chez Osprey débarque cet hiver avec une 5° génération optimisée. « Un sac conçu pour se porter même lourdement chargé tant il est confort ». « Parfait pour les courses de plusieurs jours avec son grand confort de portage et toutes les attaches très pratiques pour le matériel ». Mais aussi « top en escalade, les bretelles sont suffisamment fines et serrées pour être agréables, et encore plus confortables que sur la précédente génération. Vraiment top dans une voie grâce à sa souplesse et sa légèreté ». Léger mais costaud et bien accessoirisé, une ceinture imposante, qui assure une super tenue, toutes les sangles et réglages coulissent très bien d’une seule main. L’accès principal au contenu se fait par le rabat supérieur flottant, qui est amovible. « Même lorsque le rabat est enlevé, on garde une bonne compression et une protection contre les intempéries avec son système FlapJacket™ qui garantit une fermeture ‘étanche’. Système de hissage par plusieurs points d’attache renforcés, pas testé, et fond de sac renforcé, ça c’est bien aussi ». Utilisé également en petit trek au printemps, « c’est peut être pratique pour mettre les piolets, mais ça manque de proches ». En hiver aussi d’ailleurs, il n’y en a plus si on enlève la tête amovible.
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© LM.
Un spot qui mérite le détour.
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Tissu ultra résistant Fermeture de la tête du sac pas pratique
RAS si on est prêt à quelques sacrifices pour avoir de l’ultra light
Rapport légèreté-solidité exceptionnel pour un sac 4 saisons réservé aux pros et à tous ceux qui font la chasse au gramme. C’est tout d’abord le tissu qui impressionne, une fibre Dyneema® ‘plus résistante que l’acier’. Après un hiver intensif passé avec, il est comme neuf. A l’usage, le faible poids est un vrai bonheur. Tout a été optimisé pour gagner quelques grammes, sans nuire à la fonctionnalité… A part l’absence de tirettes de Zip, qu’on a du rajouter pour l’hiver, sinon obligé d’enlever les gants. L’armature Alu qui ne pèse que 85 g est pourtant amovible. Volume sympa et modulable avec sa tête amovible, au top pour des sorties avec plein de matos. Un très beau sac de pro extrêmement léger et bien confortable lors de sorties de plusieurs jours.
Caractère minimaliste poussé à l’extrême. Bretelles peu rembourrées, pas fait pour être trop lourdement chargé comme le prouve l’absence de sangle de rappel de charge. Idéal en sac de ski car il épouse parfaitement le dos et ne se sent pas. « En Dayback aussi pour aller travailler, mais pas en sac d’alpinisme ». Faut rajouter les straps en TPU pour avoir des sangles de portage (c’est bien pour le style qu’elles soient amovibles), OK, mais dans tous les cas : pas de porte piolet, ça limite les possibilité en montagne ; « moyen d’en bricoler un, mais bon, sur un sac à 280 €… ». Et surtout le système de fermeture a crochet du capot n’est pas pratique, impossible à manipuler avec gants. « C’est la grande mode les crochets métalliques pour fermer les sacs : bof ! ». Bon OK, il y a un accès latéral par un grand zip étanche. Reste que le capot n’est pas efficace, il laisse la neige rentrer dans la poche séparée destinée à la pelle et la sonde (pas dans le reste du sac). Testé mais pas franchement validé par les testeurs, rare pour un produit Arc’Teryx !
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Le jour d’après Fukushima PHOTOS REUBEN KRABBE TEXTE MATT COTÉ
Comment la catastrophe nucléaire de Fukishima a-t-elle affecté la ski-culture Japonaise ? Nous avons acheté un compteur Geiger pour mesurer les radiations et nous sommes partis pour la capitale du freeride made in Japan : Hakuba-Nagano. Nous avons interrogé les habitants et les skieurs rencontrés, sur leur approche en matière de radioactivité lors de leurs déplacements et avons mesuré le rayonnement dans le manteau neigeux. Et surtout, nous avons skié des tonnes et des tonnes de poudreuse.
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hicago, 1942. Sous les gradins du Stagg Field, le stade de l’université locale, Enrico Fermi lance le premier réacteur nucléaire au monde. Il a utilisé 50 tonnes de matières radioactives pour produire un flux constant d’un demi-watt de puissance par heure. L’expérience faisait partie du projet Manhattan, qui a donné au monde la bombe atomique. Au cours des 76 prochaines années, 31 pays utiliseront la fission nucléaire pour produire de l’électricité. Y compris le Japon, pourtant dévasté par deux bombes atomiques en 1945, qui a adopté le processus de libération d’énergie consistant à fractionner des atomes. 2011, Fukushima. Un tremblement de terre suivi d’un tsunami secoue la centrale nucléaire de Daiichi, provoquant le deuxième désastre nucléaire de niveau 7 au monde - après la fusion de Tchernobyl, ex-URSS, en 1986. Les manchettes du monde entier évoquent la fin du monde, alors que les travailleurs condamnés courent pour sceller les réacteurs éventrés, et tenter de stopper les radiations et la contamination se déversant dans l’océan Pacifique. Sept petites années plus tard, l’hystérie qui régnait alors n’est plus qu’un lointain souvenir. Je descends de l’avion à Tokyo, en compagnie du photographe Reuben Krabbe et des pro riders Adam McCraw et Carter McMCillan, ainsi qu’une flopée d’autres chasseurs de neige, tous venus ici pour goûter à la poudreuse du Pacifique, celle de début février, à nulle autre pareille. Plus de titres apocalyptiques, juste du ski épique au programme. De fait, un nombre record d’occidentaux rejoint désormais un endroit qui, il y a peu de temps, était considéré comme l’épicentre de la disparition imminente de l’humanité. Depuis, les reportages alarmistes ont disparu des ondes et des réseaux, et quelque 30 millions de touristes affluent chaque année sur l’archipel… Je n’étais pas super chaud pour venir. Mon assurance voyage comportait même une clause excluant la couverture en cas d’empoisonnement par radiation ! Existait-elle avant la catastrophe de Fukushima? Réponse du vendeur : non, évidemment. Mais, comme tous ceux embarqués dans le même avion, ma curiosité culturelle, et surtout mon appétit pour la poudre dépassent l’appréhension d’un risque plus ou moins immatériel. Comment faire face à quelque chose que je ne peux ni voir ni ressentir, et dont j’aurais peut-être à subir les conséquences bien plus tard, à l’image d’une improbable tumeur qui se développerait à mon insu pendant que je me gave de poudre ? …
La plupart des tempêtes de neige arrivent de l’Ouest. Et la centrale endommagée se trouve à l’Est d’Hakuba. Jusquelà, tout va bien… 31 pays dont le Japon, pourtant dévasté par deux bombes atomiques en 1945, ont adopté le processus de libération d’énergie consistant à fractionner des atomes.
L’atmosphère est le bouclier de notre planète contre le rayonnement cosmique naturel mesuré par le compteur Geiger. C’est pourquoi les pilotes et les astronautes disposent d’un nombre maximal d’heures annuelles d’exposition. Les skieurs et tous ceux qui passent leur vie en altitude sont également plus exposés naturellement à des doses de rayonnement plus élevées, a fortiori s‘ils prennent souvent l’avion !
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La plupart des tempêtes de neige arrivent de l’Ouest. Et la centrale endommagée se trouve à l’Est d’Hakuba. Jusquelà, tout va bien…
En 2018, le parc nucléaire civil mondial comptait 447 tranches nucléaires dans 31 pays. Les EtatsUnis, la France et le Japon représentent plus de 50% du nombre total de centrales en activité. Sur les 58 projets de construction en cours, la Chine en mène 19 à elle seule.
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Hakuba évidemment La saison de la chasse à la poudre d’un autre monde prend son essor au début du mois de décembre et dure jusqu’à la mi-février. Les dépressions d’une incroyable profondeur sont ici aussi fiables que les horaires d’un train suisse. L’air froid arrive de Sibérie, accumule l’humidité du Pacifique et la rejette presque tous les soirs le long de la colonne vertébrale du Japon. Les 500 domaines skiables nippons sont le plus souvent soumis à des règles très strictes en matière de ski hors-piste ou de randonnée. Beaucoup interdisent carrément le ski en forêt ou tout simplement de franchir des limites du domaine balisé. C’est du côté d’Hakuba qu’on trouve quelques stations ouvertes au ski en forêt, d’autres nécessitent de prendre un guide, certaines obligent juste à porter un DVA. Beaucoup plus permissives et logiquement destinations de choix des chasseurs de poudreuse. Selon le conseil de promotion de la vallée d’Hakuba, le nombre de visiteurs étrangers a été multiplié par quatre entre 2012-2013 et 2017-2018, pour atteindre 330 400. Radioactif ou pas, l’arrière-pays et ses promesses de terrain de jeux sans limitations attirent du monde, nous les premiers ! Depuis le mont Karamatsu (2696m), sommet de Happo One Winter Resort et plus haut point de la région d’Hakuba, on parcourt une longue crête jusqu’aux énormes spines où se déroule l’étape japonaise du Freeride World Tour. C’est le terrain de jeu unique qui nous attire ici (en plus des 11 m de cumulé de neige en moyenne chaque hiver). Grâce au sol géothermique de la région, fissures, ruptures de pentes et autres canyons offrent un relief torturé, idéal pour des runs engagés. McCraw et McMCillan choisissent chacun une crête qui me font penser à des dos de dinosaures. Des lignes magnifiques, dans des conditions un poil instables. Avant de dropper dans la pente, je jette un dernier coup d’œil vers la côte Ouest du Japon et l’océan, au loin. Une tempête se lève, c’en est fini de la enêtre météo du jour. La neige commence à tomber. Les flocons se forment autour de la poussière, principal vecteur de contamination nucléaire. La poudreuse qui se pose sur mon visage est-elle radioactive ?! Heureusement, la majeure partie de l’humidité qui compose ces blizzards vient de l’Ouest. Et la centrale endommagée se trouve à l’Est. Tout va bien… …
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7 ans après Fukushima, l’hystérie qui régnait alors n’est plus qu’un lointain souvenir.
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« Peut-être que je n’ai pas étudié la question des radiations parce que, tout simplement, je préfère ne pas vraiment savoir ». Jasmin Caton, guide rencontrée à Hakuba.
Contrairement à la plupart des stations voisines, en grande partie situées au-dessous de la limite des arbres, le sommet de la station de ski de Happo est plus élevé, et l’on y trouve souvent une poudreuse de qualité supérieure. Inconvénient : les sommets prennent certes plus souvent les intempéries, mais les jours de ride par tempête de bleu sont rares !
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Question : est-ce vraiment sans risques ?
Poudreuse et isotopes
Mon compteur Geiger coûtait 140 $ et mesurait les 3 rayonnements émis par les noyaux radioactifs : les rayons bêta, gamma et x. Après la crise de Fukushima, la demande mondiale pour ces appareils a fortement augmenté. Ils sont devenus plus petits et moins chers. Pendant notre voyage vers les Alpes japonaises, j’utilise un petit appareil blanc, pas plus gros qu’un Smartphone, pour tester notre environnement et notre nourriture. Au bout de quelque temps, Krabbe coupe le clic odieux de la machine et la cache des yeux locaux. La culture populaire et le sujet nucléaire… Tabou d’aborder le sujet en public, Godzilla n’étant qu’un exemple des relations complexes et difficiles des Japonais avec l’énergie atomique. Les skieurs que nous rencontrons sur place, eux, ne se sentent pas vraiment concernés par le souci de se faire ou pas irradier. « C’est la seconde fois en 4 ans que je viens au Japon », confie la guide Jasmin Caton, de Nelson, BC. « Je n’ai rencontré personne qui soit préoccupé par la contamination et moi la première. Lorsque je pars en voyage, je crains davantage que mes clients ne tombent dans un trou et ne suffoquent ensevelis sous la neige. Mais peut-être que je n’ai pas étudié la question parce que, tout simplement, je préfère ne pas vraiment savoir ».
Mes pensées dérivent. J’ai peur d’avoir offensé les isotopes. Compteur Geiger en main, je n’en vois aucun signe sur la figure hilare d’Adam, qui a pourtant fait le sous-marin toute la matinée. A mon tour d’en profiter ! Je me concentre sur le plaisir de découper des tranchées, enfoncé dans la neige jusqu’à la taille. Nous traçons dans les clairières de la station de ski de Cortina. McCraw et McMillan se tirent la bourre et se débarrassent des arbres courbés par la neige en les survolant, trickant dans tous les sens, assurés qu’ils sont de trouver un épais matelas pour un atterrissage sans encombre. Les jours où il neige moins, c’est en randonnée que nous contournons les stations à la recherche de poudreuse restée immaculée. La zone entre Goryu et Mt. Norikura Resort est idéale pour des randonnées de proximité. Chaque nuit, nous avons de la chance avec les conditions météo qui restabilisent le manteau neigeux. Avant que se lève le soleil, imprégnant le paysage de ses radiations, pouvant provoquer par rayonnement la destruction de ces pentes qui n’attendent que nous. Pas très différent finalement de ce que la radiation nucléaire fait aux cellules vivantes. Curtis B. Caldwell, Docteur en Biophysique et Médecine Nucléaire à l’Institut de Sécurité du Rayonnement du Canada, précise : « il y a des particules et il y a aussi des rayons. Les rayons ressemblent à la lumière, mais à une énergie plus élevée. Un faisceau de photons lumineux peut brûler votre peau, comme un coup de soleil, alors que les photons de rayons gamma ou de rayons X peuvent interagir plus profondément en vous pour provoquer des brûlures de radiation. C’est ce qui arrive quand vous êtes dans …
Mais savoir quoi ? Suite à Fukushima, toutes sortes de fausses informations ont circulé sur les réseaux. La plus relayée était cette carte montrant le prétendu flux de rejets radioactifs dans le Pacifique, dans des tons de rouge incendiaire. Il s’agissait en réalité d’une carte des maximums d’ondes de propagation du tsunami, et n’avait rien à voir avec le rayonnement. Lorsque le tsunami a eu lieu, une série d’explosions et l’interruption du refroidissement ont fait fondre et disparaître les combustibles nucléaires dans le sol de la centrale et dans la nappe phréatique, où ils se trouvent encore aujourd’hui. TEPCO, l’entreprise de services publics responsable de l’usine, a essayé de congeler la nappe phréatique, mais cela n’a pas fonctionné… Maintenant, l’eau contaminée est collectée et stockée quotidiennement sur place dans des cuves géantes. Personne ne sait quoi faire de cette eau, mais pour l’instant, elle est contenue. Pas facile de mettre fin à sa contamination. On sait qu’il faudra environ 30 à 40 ans pour en éliminer totalement le combustible fondu, encore suffisamment radioactif aujourd’hui pour tuer un être humain en une minute. Alors que l’ex-Union Soviétique a abandonné l’étendue de terres de 1 000 km2 située autour de Tchernobyl et a recouvert l’installation d’un sarcophage, le Japon ne peut en faire autant. Cet archipel de la taille de la Californie compte trois fois plus d’habitants, soit 127 millions. Plutôt que d’évacuer la population, les autorités ont mis en place un nettoyage exhaustif d’un coût de 180 milliards de dollars, visant à décontaminer la zone environnante. Les critiques ont exprimé quelques doutes sur son efficacité… Le Japon maintient une zone d’exclusion de 20 km autour de l’usine de Fukushima Daiichi, alors que le gouvernement des États-Unis recommande lui en cas similaire une zone de 80 kilomètres. Pas de soucis, le Japon affirme que le problème est isolé et sous contrôle. Cet été, la plupart des plages autour de Fukushima auront rouvert leurs portes. Vous trouverez même des voyagistes qui amèneront des touristes dans les environs de l’usine, y compris une promenade en bateau à moins de 1500 mètres de celle-ci.
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Un champignon de neige radioactif ? Bercé par les grincements du pittoresque télésiège 2 places de la station de ski de Tsugaike.
une zone de très forte radiation. S’il y a de faibles niveaux, aucun risque de ‘brûlure’. Ce qui peut arriver en revanche, c’est que vous pouvez endommager votre ADN, que ça devienne une mutation, qui pourrait provoquer un cancer ». Pas de panique ! Pour mettre le risque en perspective, il nous rappelle que la ville de Winnipeg, Manitoba, est naturellement cinq fois plus radioactive que Tokyo, rien que par les minéraux des sols sur lesquels elle repose. Pour ceux qui ne font pas confiance aux experts, vous trouverez sur Safecast.org une carte thermique de centaines de milliers d’intrants civils bruts, non édités par aucun gouvernement, entreprise ou organisation. Il montre deux points chauds mineurs à l’extérieur de Tokyo et beaucoup de radiations autour de l’épicentre de la catastrophe, mais c’est tout. Techniquement, aucune quantité de radiations n’est sûre, aucun scientifique n’a donc interprété ces données de manière à pouvoir dire le contraire.
Chaque nuit à Hakuba, nous trouvons un nouveau restaurant préféré ! Rāmen, BBQ coréen, curry japonais… Depuis notre arrivée, la seule chose notable que mon compteur Geiger ait pu lire aura été pendant le trajet en avion. Là où il y a moins d’atmosphère, qui nous sert de protection contre le rayonnement cosmique naturel. J’ai repris le goût de manger des fruits de mer locaux sans discernement, sans même un bip de au compteur pour perturber la digestion. Je devrais peut-être en profiter, avant de retourner sur le continent américain… Compte tenu des courants océaniques, certains craignent que nous ne soyons plus exposés au rayonnement de Fukushima sur la côte Ouest que sur le Japon… Après deux semaines de ski parmi les plus magiques que j’aie jamais vécues, il n’y a plus une particule d’anxiété en moi. Depuis 50 ans, nous évoluons et prospérons dans un monde nucléaire. Et nous continuerons sans doute longtemps de le faire, les skieurs au Japon un peu plus que les autres.
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TESTS 2019
Jour de test comme les autres l’hiver dernier aux Arcs. De la peuf, de la peuf… Et un peu de glace. Couloir de petite Cascade, Arc 2000.
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TESTS 2019
TESTS ESCAPE 2019 Plus de 100 paires de skis au banc d’essai ; les nouveautés chaussures qui changent la donne et le meilleur du textile de l’hiver décortiqué. A vous de choisir !
SKIBOOTS L’An Un de la chaussure light Alpine Light — P 69 Free Touring — P 70 Touring — P 74
SKIS Légèreté à tous les étages Touring & Freetouring — P 79 Racing — P 90 All Mountain Carve — P 98 Freeride – Fat — P 108 Girls — P 124
© LM.
TEXTILE Membranes PFC Free — P 126 Best Of Membranes — P 130 Plume vs Synthétique — P 132 Best Of 2ème Couches Hybrides — 140
TESTS 2019 I TROMBINOSCOPE
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CEUX SANS QUI…
01. CHLOE ROUX-MOLLARD 10 de tests pour Chloe, monitrice indépendante,freeskieuse et slacklineuse, organisatrice du Winter Festislack des Arcs. Membre active de la Rider’s Alliance (voir Focus POW p 8).
Le ski est multiple, notre team aussi. Une équipe aux génotypes et gabarits très variés afin de recouper le maximum de feelings différents. Pas mal de pisteurs, quelques guides, toujours pratique quand on travaille dans toutes les conditions imaginables skis aux pieds, un ou deux techniciens de magasins de skis pour garder le contact avec la réalité du marché et les incontournables moniteurs de skis de service, et encore, parce que dans leurs genre, ils sont atypiques. Une équipe de fidèles, qui hiver après hiver, peut suivre de prés l’évolution du ski, avec de temps en temps l’ajout de sang neuf dans l’équipe, pour garder un regard ‘frais’ sur le nouveau matériel qui débarque chaque hiver.
02. JOY MARIE PERRY
Sur des skis depuis l’âge de 3 ans. Manque toujours la case FS à sa palette, mais elle a bien travaillé la condition physique cette année, ça commence à envoyer des jumps !
03. HERVÉ MARZIN
33 ans de ski sur 36. Se remet doucement de multiples fractures du talon. Du coup, cet ancien du crew THC73 est passé de testeur FSBC à testeur Freerando. Le matos light, c’est top quand on n’a plus le physique de ses 20 ans…
L’ÉQUIPE
04. SYLVAIN CHNEIDER
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Pisteur secouriste 2eme degré aux Arcs. 30 années et quelques de ski dans les pattes, une dizaine à tester des palins. Freerandonneur dans l’âme, histoire d’aller tracer loin des Anglais qui envahissent les hors-pistes des Arcs à la moindre chute de neige.
05. JULIEN CONSTANS.
Beau gabarit, spécialiste des cours Freeride de l’ESF d’Arc 1950, sait où trouver les bonnes conditions et c’est pratique pour tester les Fats tout en bossant.
06. YANN JOHNSON
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Moniteur de ski à Arc Aventures. 32 ans et demi de ski sur 33. Sans passer par la case Ski Club pour privilégier le Freeride !
07. FABRICE BERNIER
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Moniteur, section Freeski de l’ESF d’Arc 1950. A passé la période des tests à refaire son genou au CERS de Capbreton, lâcheur.
08. NICO ‘BRAD’ PAGNIEZ
La freerando aura été pour lui une véritable découverte. Direction les petits hors-pistes de proximité dès que son emploi du temps de directeur du Shop Alpiski à Arc 1800 lui permet. Ne lui parlez plus de matos lourd et encombrant. Ni de monde sur les pistes.
TESTS 2019 I TROMBINOSCOPE
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09. GAÉTAN LUISI
7 ans de tests déjà pour Gaétan, directeur de shop sur arc 1800, spécialiste des All Mountains.
10. BAPTISTE MAILLOT
Pisteur secouriste aux Arcs. ‘Fils de Guide’, aussi à l’aise dans l’Apocalypse Park d’Arc 1600 que dans les Grandes Pentes de l’aiguille Rouge. Skieur bien polyvalent, même si sa ‘gestuelle’ en Alpin reste toujours à améliorer.
11. DOMINIQUE MAILLOT
La ‘famille’ s’agrandit avec l’arrivée du père, pisteur ET guide de son état. Pas souvent à la maison dès que les conditions sont bonnes (ou pas d’ailleurs) en montagne.
12. ARNAUD KUGENER
Guest Star. Ce qui est bien avec un ancien Pro, c’est qu’il sait tout faire sur des skis. Des Fats à la rando, une bonne recrue, toujours autant passionné de ride à bientôt 40 ans qu’à ses 20 ans !
13. FRED AVRILLIER
Pisteur secouriste 2eme degré aux Arcs. Montagnard dans l‘âme, que ça monte ou que ça descende, peu importe du moment qu’il est en montagne. Avec ou sans son fusil de chasse.
14. LAURENT BLANC
Chef de secteur aux pistes des Arcs. Plus de 40 ans de ski dans les pattes, d’où ses grosses cuisses. Et toujours sur des skis de moins de 75 mm au patin, quelles que soient les conditions ! 187 cm pour plus ou moins 100 Kg…
15. CHRISTIAN CRÉTIER
Pisteur Secouriste. Double Champion de France de Ski Cross ; une victoire en Coupe du Monde. Enfin analyste, il est capable de se mettre au niveau de Monsieur Tout le Monde. Enfin presque. 179 cm pour 80 Kg.
16. TOMY ZUCCHI
Intermittent du spectacle. Skieur complet et appliqué, mais pas assez pendant les tests, dommage
17. MAXIME COLOMBEL
Pisteur secouriste et mangeur de graines. Fin skieur à la descente et bonne mule à la montée, faut le suivre…
18. ANTHONY VOLPE
Fils d’Albert, une légende locale, ancien champion de KL en monoski ! Antho est plutôt freestyler, en réaction à ses années ‘Ski Club’, et l’âge venant, une bonne recrue pour les tests par sa polyvalence sur les skis.
MERCI à Julbo, fournisseur de l’équipe en masques et lunettes. MERCI à tout le personnel du domaine des ArcsParadiski, mobilisé pour nous faciliter la tâche pendant nos deux mois de tests sur la neige. MERCI à ADS pour les forfaits et l’aide logistique ; merci encore et encore à toute l’équipe des pistes pour leur disponibilité. Au service du parking de
la commune des ArcsBourg St Maurice pour le libre accès au site. Au staff de l’Apocalypse Park pour nous acceuillir : Rico, Jules, Jeff, Jay et Micka. MERCI au shop Alpiski au village du Charvet à Arcs 1800 qu’on a envahi avec notre matos et merci à Jay pour les réglages, l’entretien du matos, la préparation de celui qui arrive mal préparé et la réparation des fixations arrachées pendant les tests.
P U B L I R E P O R TA G E
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LA PASSION POUR LA MONTAGNE
Des chutes de neiges incessantes, des précipitations excédentaires de plus de 40%, des tempêtes qui s’enchaînent non-stop, dont la plus fameuse, Eleanor, battra tous les records... L’hiver dernier a laissé des traces chez les pisteurs-secouristes de toutes les Alpes.
4 h 45 du matin. 112ème jour de la saison « Bientôt la fermeture de la station. Après plus de 110 jours sur la neige, je le sens dans toutes les parties de mon corps. C’est la routine du matin, en mode automatique, j’effectue les tâches quotidiennes pour l’une des dernières fois de l’hiver. Check des stations météo, afficher le bulletin neige et avalanches, et surtout, faire le café avant la réunion du matin pour la distribution des postes. Aujourd’hui, ça va, la météo est plutôt clémente. S’il avait encore neigé, j’aurais commencé une heure plus tôt. Enfiler mes Lange, tirer sur la languette, taper un coup pour que le talon rentre dans sa loge, fermer les crochets : comme un rituel, avant de rejoindre les collègues pour monter au poste en scooter. Dehors, le jour se lève, c’est le moment que je préfère. La station commence à peine à s’animer, tout est calme et serein, c’est le meilleur moment de la journée pour être en montagne ».
Travailler en skiant ou skier en travaillant Quand on veut avant tout être montagne ; quand on vit pour le ski. Le métier de pisteur-secouriste s’impose comme une évidence. Celui de Guide de Haute Montagne également, mais la formation est un peu plus longue ! Moniteur de ski, n’en parlons pas. Passer sa journée à glisser au ralenti avec 8 clients, difficile d’appeler ‘ça’ skier, quand on est un passionné… Pour Stephen, ce sera donc ‘Ski Patrol’, sur le domaine des Gets, Haute-Savoie. En poste sur le secteur des Chavannes, pour lui comme pour ses collègues, ne faire qu’un avec son matériel n’est pas un cliché mais une nécessité. Plus encore quand on parle chaussures de ski. « On n’est pas toute la journée sur nos skis, mais par contre, je vais passer 10 h d’affilée ou plus dans mes pompes ! L’équilibre entre confort et performance est primordial pour passer la journée en toute sécurité ». Rien d’étonnant si Lange entretient depuis toujours une relation particulière avec ces skieurs-testeurs pas comme les autres.
© SIMON BARET
Pisteur-secouriste
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P U B L I R E P O R TA G E
« Je vais passer 10 heures d’affilée
A droite : une fois la pente sécurisée,
dans mes LANGE. Pour une journée
obligé de le vérifier en y posant
en toute sécurité, l’équilibre
la première trace du jour !
© GUY FATTAL
© SIMON BARET
« Tout est calme et serein, c’est le meilleur moment de la journée pour être en montagne »
entre confort et performance est primordial » Stephen, pisteur-secouriste aux Gets
BE ONE WITH YOUR GOAL #beonewithyourgoal Rejoignez la communauté Lange en partageant votre rêve de skieuse ! L’opportunité de
Quand on travaille en chaussures de ski dans n’importe quelles conditions, à glisser bien sûr, mais aussi remettre les filets et la signalétique en place après une tempête, évacuer un client en hélico, le retour de sensations sur tout un hiver est une information essentielle au développement d’une chaussure sans cesse améliorée. Chaque pied est unique et Lange n’a qu’un but : la recherche du fit parfait. « Les matins de déclenchements d’avalanche, la montagne est comme un territoire vierge. Les pics blanchis et balayés par les vents qui déplacent la neige, la forêt recouverte d’un manteau immaculé, juste pour nous. Certains matins, l’air est si froid qu’il est presque impossible de respirer. Mais c’est si beau. La montagne est silencieuse, les pistes encore désertes. Après le tir de mine, c’est ‘Hollywood’, la pente lisse et vierge n’attend plus que nous. Chaque run est unique, mais c’est toujours la même excitation à plonger dans poudre, la faire voler sous les skis, poser la première trace, une belle trace… Partout autour de toi, un terrain jeu sans fin. Années après années, c’est toujours aussi magique. C’est pour vivre des journées comme celle-ci que tu reviens chaque hiver. »
•
rencontrer, d’inspirer et d’être inspirée par d’autres passionnées du monde entier, et de remporter au passage quelques cadeaux pour vous aider à atteindre votre objectif. A la découverte de la poudreuse japonaise, oser enfin une ligne inédite, un trip, une folie qui vous fait avancer sur les skis et dans la vie. Quel que soit votre objectif dans les montagnes cet hiver, LANGE veut vous aider dans votre projet, à vous concentrer sur votre objectif. Créez votre profil sur #beonewithyourgoal et postez sur Instagram des photos ou des vidéos de votre objectif (training, préparation, ski, etc..). Un Grand Prix sera décerné au projet le plus inspirant : un budget de 1000 euros + un set up complet chaussures Lange / Skis Dynastar / Fixations Look / Bâtons Kerma.
> CHAUSSURES
© JOSEF MALLAUN
TESTS SKIBOOTS 2019 TENDANCES
TESTS 2019
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2019, L’AN I DE LA CHAUSSURE LIGHT… … ET PAS QU’EN FREERANDO ! « Une fois qu’on y a goûté : on ne revient plus en arrière ! » Des chaussures alpines affichant 1500 g à la balance ! Non, vous ne rêvez pas, c’est dès aujourd’hui une réalité. Que ce soit sur piste ou en dehors, la donne ne sera plus jamais la même, et c’est une petite révolution comme les skiboots dédiées à la piste n’en n’avaient pas vue depuis quelques décennies. Idem d’ailleurs du coté des chaussures débrayables. 2019 marque l’avènement de la catégorie, avec une vraie offre, des modèles aboutis -enfin !-, toujours plus légers et surtout performants, et au final d’une polyvalence d’un nouveau genre. Une chaussure protéiforme, capable de beaucoup plus que ce qu’il convient désormais d’appeler les ‘chaussures de ski traditionnelles’.
intermédiaires ne sont pas oubliés avec la nouvelle Head Kore, super légère et super confortable. Pourquoi d’un coup un tel gain de poids ? C’est du côté des matériaux qu’il faut chercher la principale explication (le reste se gagne sur la structure souvent 3D pour optimiser les épaisseurs et sur la finesse du chausson, domaine où certains fabricants étaient d’ailleurs allés trop loin ces deux derniers hivers). Que ce soit à coup d’injection de graphène ou d’infusion de carbone, le ‘plastique’ d’aujourd’hui est de plus en plus léger et résistant, tel le Grilamid, qui peut s’utiliser à des modules de densité élevés et permettre ainsi de diminuer les épaisseurs. Ça change tout, et ce n’est que le début.
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Laurent Molitor C’est pourtant tout d’abord la chaussure purement alpine qui se prend un grand coup de jeune, avec par exemple la nouvelle Salomon S/Max, qui impressionne par sa légèreté, mais tout autant par sa réactivité et sa compacité. Moins radicale, mais également très intéressante dans l’optique du gain de poids sans perte de performance, la nouvelle Lange RX Supperleggera, plus légère mais également plus rigide grâce à une nouvelle approche de la structure de la coque ; et enfin les skieurs
N.B. Le choix d’une chaussure dépend avant tout de la forme de vos pieds, et non pas du modèle à la mode du moment. Direction donc un shop spécialiste, si possible boot fitter, qui commencera par vous indiquer les marques que vous pouvez ou pas envisager de chausser (chacune, même si elle cherche à chausser le plus grand nombre, à sa forme de pied privilégiée).
TESTS 2019 I TENDANCES CHAUSSURES ALPINES
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SALOMON
S MAX 130 CARBON — 599,99 € > Last : 98 mm > Flex : 130 > Poids : 1610 g
A ne pas confondre avec la version course, la S/Race 130, la S Max 130 Carbon est l’exemple même du matériel léger qui fait avancer le schmilblick. Un bas de coque plus fin (Sensitive Shell) associé à un châssis en carbone ‘Coreframe’, le tout donne 400 g de moins à se trimballer aux pieds, et ça change pas mal de choses. Surtout quand les sensations sont au rendezvous, comme avec cette Blast, qui a impressionné les testeurs.
HEAD
NEXO LYT — 550 € > Last : 100 mm > Flex : 130/120 > Poids : 1620 g en 27,5
LANGE
RX SUPERLEGGERA — 599 € > Last : 97 en version LV / 100 mm
En dehors de son poids plume, une des particularités de cette nouvelle Head est la possibilité d’injecter très facilement un gel supplémentaire (Liquid Fit) en malléole et pince talon, pour peaufiner sur-mesure ou presque le confort ou le maintien de cette zone si critique. Head ne nous ayans pas livré en seringue, nous l’avons testé sans injection, ce qui n’a gêné aucun testeur. Le chausson est ‘d’origine’ douillet et très épais, la coque offre un super fit, assez proche du pied même pour les pieds assez fins, en toe box également. Plébiscitée pour son confort, seuls les amateurs de précision qui aiment bien ‘sentir’ la coque auraient aimé une mousse plus dense, mais ce ne sont pas les très forts skieurs la cible (pas de Booster en haut de tige par exemple). Super facile à enfiler, crochets faciles à fermer), une grosse légèreté en plus : la Head Kore Lyt est facile à vivre et ultra confortable. Pour la tenue et la précision, difficile à dire, le modèle en tests n’étant pas doté de la bonne rigidité de plastique, la chaussure se déformait trop au-delà d’une certaine vitesse, mais Head nous ayant prévenu, en attendant de pouvoir tester la version définitive, c’est plus le rapport confortlégèreté que nous nous sommes concentrés, et à ce niveau, la Head est imbattable.
Hyper puissante et précise. Et très légère ! Manque un peu d’angle pour certains testeurs, histoire de lui reprocher quelque chose
> Flex : 120 > Poids : 3400 g en 26,5
Grâce à sa maitrise de la technologie ‘Dual Core’ développée sur les séries courses RS qui permet de moduler le flex de la coque entre confort et rigidité aux endroits désirés, Lange nous propose aujourd’hui la Superleggera, version Light de la célèbre Lange RX. Là encore, avec environ 400 g de moins que la version la RX ‘traditionnelle’, dès le pied enfilé dans la Superleggera, la question se pose : pourquoi revenir à ses anciennes chaussures et se trimballer du poids inutile à longueur de journée ? Sachant que l’on retrouve ‘le chaussant Lange’ qui a de si nombreux adeptes, la même flexion progressive, sans point dur ni déformation excessive du bas de coque, la même précision dans les appuis. Un seul bémol par rapport à nos chères ‘vieilles’ RX ; il nous a semblé qu’il y avait moins d’angle en avancée ; une position plus droite qui n’a pas emballé les testeurs fans du ‘tout sur la languette’, mais qui sera sans doute mieux adaptée à la majorité des pratiquants évoluant à des vitesses raisonnées. Existe en version femme dans la même couleur noire.
« Très grosse surprise. Très légère, très compacte et précise ». 304 mm en 27,5, difficile de faire plus près du pied. Sans avoir travaillé la coque ni thermoformé le chausson, même les pieds les plus fins ont été surpris par les sensations d’enveloppement et de maintien qu’elle procure, sans parler de sa réactivité. « C’est hyper puissant » ; « une rigidité assez incroyable en bas de coque, très peu de déformation dans les pires appuis » ; un collier bien rigide lui aussi, et qui monte haut, « c’est vraiment top en appui tibial », avec une super tenue globale du pied et des appuis très bien répartis. Le chausson sans coutures est à la fois très confortable, « rien qui vient déranger en malléoles ou ailleurs » et bien chaud, avec un laçage efficace et une languette bien rigide. Maintien et une précision sans faille au programme… « Gaffe, c’est quand même hyper spécifique ! ». Prévoyez de passer du temps chez le bootfitter à adapter la coque à votre pied. Sur trois testeurs, un seul a pu les garder plus d’une journée, un autre a abandonné au bout de 2 pistes, et le troisième, habitué à skier des Salomon Race de 150 de flex ne les supportait pas plus d’une demi journée. Normal de passer par la case bootfitting pour une chaussure très proche du pied et très pointue, mais mieux vaut être prévenu (la coque ‘Custom Shell’ se passe au four puis refroidit autour de votre pied pour en prendre la forme).
> CHAUSSURES FREE RANDO
La Fischer Ranger Free 130 sait tout faire. Carver la piste avec des skis de 100 mm au patin ou avaler 1000 m de dénivelé positif avec des skis de randonnée.
© LM.
TESTS SKIBOOTS 2019 FREE RANDO
TESTS 2019
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LE FUTUR EST EN MARCHE La chaussure de freerando est à la mode. De plus en plus de skieurs, dont une grande partie ne feront sans doute jamais de randonnée avec leurs skiboots dernière génération, se laissent tenter. Et ils ont bien raison ! La légèreté, une fois qu’on y a goûté… On ne revient plus en arrière. Qui aujourd’hui a envie de glisser avec des skis pesant un âne mort ? Pourquoi devrait-on skier avec des ‘enclumes’ aux pieds ? D’autant que cet hiver, les chaussures de freerando se sous catégorisent pour répondre à tous les génotypes de freeskieurs. Toutes les palettes de volume, de poids et de rigidités sont aujourd’hui disponibles, l’assurance de trouver le modèle qui comblera -dépassera- vos attentes.
d’efforts pour encore plus de plaisir ; avec en énorme bonus un tout autre niveau de polyvalence efficace, à la montée comme à la descente. Génial ! LM.
En concentré. La Head Kore 2 G et ses 110/120 de flex visent avant tout le confort et la polyvalence tranquille. La Lange XT Free 130 (dispo en last de 97 ou 100 mm) est un faux 130. 120 au maximum, peut-être moins en appui back, super confort avec son ‘chaussant’ Lange, elle aussi est parfaite dans une optique loisir. La Lange XT Free PROMODEL
Ajoutez à ce gain de poids, fort sympathique au quotidien, la possibilité donc de skier en mode carving avec des skis alpins ; de tenir des skis de freeride de plus 110 mm en patin et de partir randonner à l’envie avec la même paire de chaussures… Chaussures par ailleurs bien mieux adaptées à la marche, en station, en terrasse comme dans les rochers, grâce à leurs semelles au grip adapté et au débrayage du collier… Cet hiver, la messe est dite ! Nombre de skieurs de tous styles et de tous gabarits vont enfin pouvoir s’équiper de ‘vraies’ skiboots freerando, et peu de chances que leurs ‘enclumes’ de chaussures de ski ‘traditionnelles’ ressortent un jour du placard. 2019 est l’année de toujours plus de ride en faisant moins
L.V. n’existe qu’en 97 mm de large, et est un vrai 140, identique à ce que l’on peut trouver sur une chaussure alpine race. Réservée à ceux qui ont besoin d’autant de rigidité au détriment de la facilité à la montée. Entre les deux, on trouve la Rossignol Alltrack, ses vrais 130 de flex et sa largeur intermédiaire de 98 mm pour un rapport précision/ confort optimal pour la majorité des pieds. Et enfin la Ranger 130 et ses ‘seulement’ 120 de flex, sort du lot parmi les ‘4 crochets’ en termes de débattement et de fluidité à l’allonge, et répondra mieux aux attentes de skieurs qui envisagent de sérieuses et régulières randonnées avec leurs chaussures de ski de tous les jours.
TESTS SKIBOOTS 2019 FREE RANDO
TESTS 2019
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> CHAUSSURES FREE RANDO
FISCHER
RANGER FREE 130 — 699,99 € > Last : 99 mm > Flex : 130 > Débattement : 55° > Poids : 1560 g en 27,5
LA vraie chaussure à tout faire Devant de la chaussure trop ‘tendre’, se fait bouffer assez rapidement par les inserts. Booster un peu cheap pour une chaussure à 700 euros
« Un Super Produit ». « Plus qu’une chaussure de freerando ! ». Pourtant habitués aux chaussures de freerando, une fois enfilées « ce qui étonne vraiment : c’est la légèreté. On a juste rien aux pieds en sensations, alors qu’on vient de chausser une ‘vraie’ chaussure de ski ». D’ailleurs avec ses 4 crochets, son cou-de-pied assez étroit et son plastique rigide : « pas facile à chausser, on galère un peu », comme sur une chaussure alpine en fait. Car c’en est une ! Mise à part la position trop droite (comme sur tous les modèles de la catégorie) qui oblige à rajouter une cale entre le spolier et le chausson pour retrouver une avancée plus pistarde, tout est là en termes de sensations. C’est très léger. Et c’est bien rigide. De partout, avec notamment une top réponse en latéral et suffisamment de tenue pour exprimer toute la palette du ski alpin. Testées avec des skis de carving, de rando, et de freeride. On commence par le flex. On est sur un bon 120 plutôt qu’un 130. Gaffe donc aux gros gabarits de plus de 80 Kg. Pour les autres : « c’est tout à fait honorable, on peut envoyer sans soucis avec, jamais une mauvaise surprise ». Mais plus que la rigidité, le ‘plastique’ nous a semblé plus réactif, la chaussure plus ‘joueuse’ que le reste de cette sélection. Ou était-ce juste la différence de poids (très sensible) qui ajoutait ce supplément de vie ? Que ce soit avec des skis de carving ou de freeride, on est parfaitement posé en courbe, aucun déséquilibre, à aucun moment le chaussure ne ‘casse’ et ni ne montre de limites. Avec la cale supplémentaire derrière le chausson « on trouve tout de suite l’appui back, pas de temps de latence avant qu’elle te renvoie, et ça c’est top ! ». On regrette d’autant plus l’absence d’un vrai booster avec crochet à mémoire de position. Pas ou peu de déformation du cou-de-pied et du bas de coque en fin de flexion, très bon maintien en cheville pour les pieds fins, on garde la précision jusqu’au bout de l’appui. Autre point positif : à l’inverse de certaines marques (qui d’ailleurs reviennent le plus souvent cette année avec des chaussons moins fins), ce n’est pas sur le chausson que Fischer a rogné du poids : « super confort » ; avec la coque plutôt étroite (99mm), le tout est près du pied et bien précis. Changement de sens. Un système Ski-Walk intégré « juste génial, rien ne dépasse et ça fonctionne bien » ça s’enclenche nickel, facile à manipuler, solide, précis, jamais eu ni déverrouillage intempestif ni de blocage du système par la neige. Comme pour toutes les vraies feerando (pour cet hiver du moins), ni la fluidité ni le débattement ne sont à la hauteur des chaussures Touring, quand on lance le pied loin devant, ça force, on obligé de ‘plier le plastique. Reste que débattement il y a. Vraiment top en mode rando par rapport aux autres 4 crochets débrayables ; « plus que correct, pas loin des 50° » (55° annoncés), et en plus assez fluide : « très bon et très progressif vers l’avant, un peu moins sur l’arrière, mais la Ranger Free affiche clairement de grosses possibilités rando ». Réactive, avec un très bon toucher de neige, très bons retours de sensations, à ce niveau de poids et de débattement à la montée… Award Chaussure de l’Année !
HEAD
KORE 2 G — 650 € > Last : 100 mm > Flex :120 > Débattement : 45° > Poids : 1560 g en 26,5
Légèreté et confort Un truc au niveau des crochets du haut en position ouverte qui gène à la montée
« Une très belle nouveauté ! » Si le faible poids impressionne, le débattement est assez limité, on est sur une chaussure d’approche ou de petite freerando ; ses atouts restant avant tout sa très grande polyvalence et son gros confort. A la descente (testeurs légers, moins de 75 kg), « ça fonctionne super bien, aussi bien en Low Tech que dans des fixations alpines » (compatibles Grip Walk). Rigide mais sans plus (existe en version 1 G annoncées à 130 de flex pour les skieurs plus puissants), bien efficace aux pieds de riders de moins de 65 kg. Notamment grâce à un nouvelle forme de pied (du moins qu’on ne connaissait pas chez Head), « j’ai même trouvé ça plus fin en volume que ce que les Vector d’il y a deux ans, la coque est plus enveloppante, plus près du pied ». Ajoutez-y un super chausson, « extrêmement confortable » et en plus customisable en maintien malléole par le biais d’une injection de gel ‘Liquid Fit’ : confort et précision sont au rendez-vous. Pour tous les petits gabarits et les pieds fragiles : une super chaussure à tout faire. De la freerando bien sûr, mais super confortable et assez efficace, à utiliser au quotidien avec n’importe quelle autre paire de ski, alpin ou freeride !
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TESTS 2019 I TENDANCES CHAUSSURES FREE RANDO
FREE RANDO
LANGE
XT FREE PRO MODEL L.V. — 649,99 € > Last : 97 mm > Flex : 140 > Débattement : NC > Poids : 1900 g en 27,5
La chaussure de freerando qui n’existait pas Il faut parfois forcer pour verrouiller ou déverrouiller le mécanisme
140 de flex annoncé, du jamais vu pour une chaussure freerando ! Verdict sur la neige : « j’ai halluciné ! Ce n’est pas une chaussure raide : c’est une chaussure en béton ! ». Bien que sortie du même moule, rien à voir en comportement entre la Lange XT Free et cette nouvelle version à l’appellation pro amplement méritée. La Pro est fabriquée dans une toute autre qualité de plastique (et avec un procédé de co-injection de différentes densités), vraiment hyper rigide, « les 140 de flex sont ceux d’une chaussure alpine de racing ». Et conviendra donc parfaitement à toutes les grosses cuisses, aux experts, anciens coureurs, tous ceux qui ont besoin d’une chaussure vraiment raide pour s’exprimer en freeride, avec ou sans option rando.
ROSSIGNOL
ALLTRACK ELITE 130 LT — 659,90 € > Last : 98 mm > Flex : 130 > Débattement : 50° > Poids : 1660 g en 26,5
MOVEMENT
ALP TRACKS FREETOUR — 549 €
Compacte, précise et confort RAS on attend de voir avec le chausson définitif
> Last : 99 mm > Flex : 100 / 120
Monstre rigide (et dans un plastique moins fragile aux coups de crampons), avec un chausson sans concession sur la performance (rigide en haut, renforcé en languette, doté d’un laçage efficace) et logiquement notablement plus lourde que les autres modèles de cette sélection, la XT Free Pro Model ne joue pas dans la même cour… Un plastique vraiment rigide qui fait toute la différence, aussi bien en flexion qu’en appui back. Plus de déformation excessive du bas de coque en fin de flexion qui entrainait une grosse perte de précision sur piste. Finie également la sensation du spoiler qui ‘cassait’ sous les très forts appuis back dans la pente en freeride. Tout ce qui au final empêchait les très forts skieurs d’être totalement en confiance sur les XT Free ‘normales’ pour envoyer avec des skis de plus 100 mm en patin. On est clairement sur « une pure chaussure de freeride pour envoyer du lourd ». Du moins, c’est devenu un habitude, après avoir pris le temps de bricoler le spoiler en lui rajoutant une bonne épaisseur de cale derrière le chausson, les testeurs étant unanimes (y compris certain rider de la marque que nous ne balancerons pas) : mais pourquoi ils ont fait une position si droite alors que la XT Free Pro est taillée avant tout pour la descente ! On s’en fout d’avoir une position de ski typée rando »… Surtout qu’avec son poids, « un débattement correct les crochets ouverts » mais pas le plus fluide de la catégorie, on se limitera à de courtes approches pour accéder facilement aux plus belles pentes de proximité. Et là… Merci Lange !
> Débattement : 62° > Poids : 1390 g en 26,5
Une vraie 50/50 Pas facile à chausser / déchausser.
Son gros plus c’est le confort et la tenue à la descente. On peut rider des skis de 100 mm au patin, comme des skis bien rando grâce à son gros débattement, « tu peux allonger, ça glisse tout seul ou presque, ça freine juste un peu à la fin à cause du frottement de la languette sur le bas de coque ». « En tous cas, à la montée, c’est bien plus mobile qu’une ‘4 crochets’ freerando ». Rigide en latéral, « ça accroche forts dans les devers », pour crapahuter dans les rochers « on n’est pas dans une chaussure de montagne, mais ça reste top confort à la marche, il y a une super accroche de la semelle, dans les rochers ça tient ». Et à la descente : « vraiment une bonne chaussure quand tu as tout serré à bloc ». L’inclinaison du collier est plutôt faible, alors que là on est sur un modèle annoncé freerando « et on perd des sensations à cause de ça à la descente ». On rajoute une cale derrière pour donner un peu plus d’angle au collier, « et tout de suite en mode descente on a un bien meilleur touché de neige, vraiment de la bonne chaussure, c’est chouette à rider ». Volume compact, légères : « bonnes 50 / 50 ! » top en rando ou en freerando mode ‘j’appuie pas trop quand même’.
« Une vraie freerando, très rigide ». Rien à voir entre la Alltrack Pro 120 et la nouvelle Alltrack Elite 130 LT (pour inserts Low Tech), qui déjà, affiche presque 400 g de moins sur la balance ! Testée avec nos chaussons perso, le modèle définitif devant encore être retravaillé au moment de nos tests, avec plus d’épaisseur de mousse au niveau de la loge talon. C’est vraiment rigide ! Et léger aussi, mais sans plus. Mais au moins, là, on est sur un vrai 130 de flex, avec notamment un collier bien rigide, un bas coque réactif qui ne se déforme pas trop sous les forts appuis : on peut envoyer à la descente en toute confiance. « Pas la plus légère, mais vraiment costaud ; aucun bémol, dans son programme : elle est très bien ! ». Super confort, super polyvalente avec ses vrais 130 de flex combinés à un débattement correct en libérant les crochets. Meilleur en arrière que sur la Lange, mais aussi limité en avant, trop de résistance, pas top pour de grands dénivelé. Mais parfait pour tous ceux qui ne feront pas de longues randonnées et qui ont à leur disposition un domaine qui mérite bien quelques coups de mollets. Comme pour toutes les chaussures ‘approche’, on pourrait lui reprocher une position trop droite typée rando à la descente, alors qu’on passera avec elle plus de 90% de son temps en mode ‘alpin’. Même pas grave : les cales supplémentaires de spoiler sont livrées avec. Encore une réussite : c’est l’année pour changer de chaussures on vous dit !
TESTS SKIBOOTS 2019 TOURING
TESTS 2019
> CHAUSSURES TOURING
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MOVEMENT
CARBON PRO — 799 € > Last : 100 mm > Flex : 130 > Débattement : 75° > Poids : 900 g en 26,5
Super légères à la montée et ‘solides’ à la descente. 800 euros quand même…
ARC’TERYX
PROCLINE AR CARBON — 800 € > Last : 98 mm > Flex : 110 > Débattement : 77° / 12+24° en latéral > Poids : 1300 g en 27
Avec sa nouvelle languette associée au nouveau système de serrage, la AR Carbone offre plus de support, se veut plus polyvalente en randonnée que la première Procline C, tout en gardant ses capacités d’alpinisme. « Grosso modo c’est la même que la orange, avec une languette fort bienvenue ! ». Plus rigide et surtout avec un flex bien mieux réparti, la AR casse pas d’un coup en flexion comme la Procline, c’est beaucoup plus progressif. Le système de verrouillage a été amélioré, la pression est mieux répartie, notamment en coup de pied. Chausson à laçage, c’est toujours bien pour maintenir le pied, avec un patch de renfort sur la languette qui vient rigidifier l’appui ; d’une manière générale le chausson est lui aussi plus rigide, et avec ce nouveau capot « ça change quand même beaucoup ». A la montée, le débattement est toujours aussi génial : « on peut conduire la voiture avec sans problème », même si on la sent un peu, la languette ne vient pas perturber la fente. La semelle Vibram est au top pour marcher dans les cailloux, super accroche en pointe comme en talon. Testée à la descente avec des skis de rando comme avec des skis plus alpins : « franchement, c’est de la bombe. Le flex n’est pas super rigide, mais tellement bien réparti, on a des super sensations en conduite, avec un toucher de neige proche d’une chaussure alpine ». Verdict : « une chaussure carrément réussie ! C’est léger, confort et très fonctionnel à l’usage, je passerais bien l’hiver avec ».
« Excellent, une vraie tuerie ! » ; « LA chaussure ultra light que je recherche depuis longtemps ». A savoir ‘typée’ race, mais sans tomber dans l’excès ; vraiment light pour attaquer à la montée, mais surtout, avec « de vraies capacités à la descente ». Sa principale différence (on ne dit pas avantage, c’est une question de choix) avec la concurrence : une position ski bien en avancée, qui permet de performer à la descente, et pas seulement avec des ‘allumettes’ aux pieds. Grâce à sa -relative- polyvalence, la Carbon Pro ne sera pas limitée à la pratique du ski-alpinisme, elle sera parfaitement à son aise dans toute randonnée un tant soi peu engagée en montagne. Extra light et avec un très bon débattement : « elle facilité l’allonge à la montée ». Une fois en haute altitude, elle a tout pour séduire : « très facile d’utilisation. Système de verrouillage rapide et efficace, même avec les gants et dans les pires conditions ». Une fois les skis accrochés au sac dos, « son grip est excellent, aussi bien en rochers que sur les arêtes de neige » ; « on a une super tenue, on a totalement confiance en elle ». À la descente, outre sa position pas trop droite, « on a un flex très correct, avec de bonnes sensations ». Une chaussure très précise et réactive avec un super toucher de neige. Et là encore, comme à la marche dans les conditions les plus difficiles, à la descente « elle sont là, bien présentes. Même avec 20 kg de matos dans le dos, avec ça je descends n’importe où et à n’importe quelle vitesse. J’ai une grande confiance en elle, ce qui n’est pas toujours le cas sur d’autres modèles aussi légers ». Seul petit défaut : « peut-être un petit problème d’étanchéité à régler, mais sinon : je kiffe cette pompe ! »
SCARPA
F1 — 589 €
> Last : 102 mm > Flex : NC > Débattement : 62° > Poids : 2500 g en 27,5
Sans changement, hormis l’ajout d’une pastille Recco, la Scarpa F1 confirme ses talents randonneuse à tout faire. « Sa grande force, c’est sa polyvalence au regard de son faible poids ». Que ce soit pour du Fast Touring pas trop fast à la randonnée d’envergure en passant par la freerando, les points forts de ce modèle fiable et très confortable sont nombreux. Un gros strap ‘Booster’ en haut de collier et un système Boa à câbles sur l’avant du pied garantissent une bonne tenue, du moins pour les pieds de volume medium à fort. Tout en haut du collier, un second strap servant à gérer la rigidité de la chaussure en flexion est amovible d’un seul geste, avant d’attaquer la montée. Les deux straps servent à peaufiner le flex désiré, « il faut prendre le temps de trouver les bons réglages, mais après, vous pouvez la rider en mode ‘confort et facile’ ou, quand vous avez tout bien serré, ça devient une autre chaussure, rigide et très précise ! ». Très facile à chausser, un système ‘Walk-Ski’ léger, solide et super fiable ; un très bon débattement de 60°pour un déroulé très fluide à la montée, autant de qualités reconnues qui font le succès de cette F1, « la chaussure zéro prise de tête pour tout faire ! ».
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TOURING
DYNAFIT
HOJI PRO TOUR — 650 € > Last : 103,5 mm > Flex : 120 > Débattement : 55° > Poids : 1450 g en 27,5
La Hoji n’est pas une chaussure de freerando (une Hoji version Free Tour est prévue pour l’hiver 2019/20), mais bien une chaussure de randonnée, dont elle revendique le débattement et la légèreté. Et une position assez ‘droite’; ainsi le choix d’une coque ‘Speed Nose’ (avant de la chaussure réduit au maximum pour un meilleur positionnement des inserts) dans l’optique d’économiser le maximum d’énergie à la montée. Nos testeurs n’étant pas des racers, ils ne sont pas fans : impossible de planter l’avant de la chaussure à la moindre montée obligé de sortir les crampons semi automatiques. Ça tombe bien Dynafit a développé les Cramp-In, de nouveaux crampons ultralégers (260 g !) pour aller avec. Nous disposions d’un modèle de pré série, pas exempt de petits défauts de jeunesse, que le fabricant nous a assuré avoir pris en compte ; tel un chausson trop fin que le fabricant nous assuré avoir changé, « heureusement, à ce prix-là ça aurait été dommage ! ». Passons à la grosse nouveauté ! Son système Ski-Walk qui permet, en un seul mouvement, de passer de la marche au ski. Un seul levier bloque le spoiler et par l’intermédiaire d’un câble, verrouille le crochet du collier en même temps que le powerstrap : « juste ultra rapide et facile à manipuler ». En mode marche. « Très agréable à la montée, quasiment aucun frottement au niveau de l’axe de rotation en chevilles, on retrouve les sensations d’une chaussure ultra light et à tige basse, on peut envoyer le pied très loin devant sans que ça force ». « Hyper doux et hyper propre, rien à voir avec les nouvelles chaussures de Freerando 4 crochets ». En mode ski : « c’est très efficace. Un super maintien au niveau du tibia, on est sur un vrai 120 de flex, qui permet d’attaquer » ; « j’ai repris goût à skier avec des Low Tech ! On peut skier puissamment ». Une super transmission des appuis, une coque dont la précision augmente au fur et à mesure que l’on attaque ! En fin de forte flexion, là où nombre de chaussures s’écartent et prennent une pointure en largeur au niveau des chevilles, ici, plus on va forcer l’appui, plus les bords de coque vont rentrer vers l’intérieur, rigidifiant la chaussure. « Bon, c’est top, mais c’est peut-être aussi ce qui m’a bousillé les chevilles quand j’ai tapé dedans… » A vérifier donc avec le bon chausson, plus épais, si cette zone reste sensible ou pas. Verdict : très bon rapport montée-descente-précision-poids. Disponible en version Femme.
> FIXATIONS
© MATTIAS FREDRIKSSON
T ES T S 2019 F I X AT I O N S
TESTS 2019
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SALOMON
S/LAB SHIFT
Si ça tient sous les pieds de Chris Rubens en train de se satelliser à Zippermouth Lake, BC… Ça nous laisse de la marge.
— 449,90 € > DIN 13 > Butée 47 mm d’élasticité > MNC (Multi Normes Certified) Polyamide à infusion de Carbone / Acier / Aluminium > 1700 g la paire
Pourquoi se trimballer encore du matos qui pèse un âne mort ? La Salomon Shift est LA fixation que les freeriders experts, ceux qui parcourent la montagne à la recherche des meilleures conditions de neige attendaient. Vous aussi, mais vous le saviez pas ! En gros, seuls les randonneurs ne sont pas concernés –à cause de son poidspar les avantages apportés par cette nouvelle fixation hybride. Les skis s’étant allégés, les chaussures également, et d’une manière radicale cet hiver (voir page 72), ne manquait plus que la paire de fixations idoine pour avoir ENFIN le combo parfait. Celui qui permet, en plus d’être léger, de tout faire en montagne, sur piste ou en dehors, de la pratique du freeride engagé au freetouring. Avec un poids de seulement 1700 g, (2220 g pour des Warden 13), faite pour matcher avec une paire de freeride ‘light’, du genre du QST 106 (3520 g la paire), chaussez-y des skiboots nouvelle génération à environ 3100 g la paire… Et vous venez de vous soulager de quelques euros, le prix à payer pour gagner plus de 2 Kg ! Que vous n’allez plus soulever des milliers de fois au long de votre journée. De quoi intéresser tous ceux qui ne randonneront que très rarement, mais qui disposeront désormais d’un combo light, voir ultra light. Un matos ‘energy saver, permettant de skier plus longtemps sans fatigue inutile. Sans oublier le plus important : en gardant le même niveau de performance et en y ajoutant un autre niveau de polyvalence. Tout bénef pour tout le monde ou presque, y compris pour tous les ‘fashion victims’ de la freerando, ceux qui ont déjà les chaussures débrayables à inserts juste pour être plus à l’aise en terrasse. Une certitude : c’est la mort des fixations de randonnée à bras, qu’on ne regrettera pas (plus de 1 Kg supplémentaire pour les Guardian 13), mais qui, jusque-là, étaient la seule option pour ceux qui voulaient attaquer à la descente avec la sécurité d’une fixation alpine.
Question de feeling
Testées avec les Salomon QST 106 et Atomic Backland FR 107, rien qu’en les portant, la messe est dite : à quoi bon s’infliger ce poids désormais inutile si la Shift est à la hauteur. Et elle l’est. Tout est réuni pour une descente en totale confiance. Le plus important : le feeling ! Celui de conduire le ski avec la chaussure prise dans une butée plutôt que par les inserts, « rien à faire, c’est mieux ; les Low Tech n’égaleront jamais cette précision dans les déclenchements comme dans le pilotage ». Poussées dans leurs retranchements, les courses élastiques de la butée comme de la talonnière impressionnent, jamais de déclenchements intempestifs, même dans les boulettes regelées qui descendent les chaussettes. Niveau sécurité, testées réglées à DIN 7 dans un champ de bosses, le testeur volontaire pour s’en mettre une a bien perdu un ski. Et enfin : « c’est quand même pas mal de pouvoir partir en rando avec, une fois que tu as tout tracé sur le domaine ! » Salomon n’ayant pas voulu nous en livrer à part pour monter sur ‘nos’ skis, reste encore à retester les Shifts montées sur des palins plus ‘agressifs’ et un peu plus lourds ou larges. Mais pour les avoir vues tourner sur des ‘vrais’ freeride (un Salomon en développement pour 2020, 112 en patin, chants verticaux tout du long, le retour d’un petit Gun, enfin) et sous les pieds de Romain Raisson, skieur et ‘community influenceur’ de la marque : ça marche aussi sur des skis solides et avec un rider solide. N.B. On n’est pas sur une fixation de Derby. Si certains réclament déjà une version DIN 16, ils risquent d’attendre quelque temps, ce n’est pas pour l’instant au programme de l’Annecy Design Center. Pour que la Shift ait pu voir le jour, il a fallu l’arrivée d’un nouveau matériau qui rentrait dans les critères de poidsrésistance exigés. En l’occurrence un Polyamide à infusion de Carbone, qui mixé à de l’acier de l’aluminium, a permis de réaliser la Shift. Pour passer en DIN 16 et ses contraintes de résistance mécanique sans augmenter le poids, il faudra découvrir un hypothétique matériau qui n’existe pas encore.
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TESTS 2019 I FIXATIONS
© MATTIAS FREDRIKSSON
FIXATIONS
ATK
CREST — 399 €
560 g la paire / DIN : 5 – 10 / 20 mm plage réglage.
Super légère, simple, solide et efficace, le tout pour un top rapport qualité/prix. ‘Less Is More’ : une nouvelle technique de fraisage a permis de simplifier les lignes et d’économiser de la matière et du poids. La butée est dérivée du modèle Speed Touring ultra light qu’on retrouve sur la SLR Logic et sa talonnière de sécurité du modèle Race Touring, la RT 2.0. Un simple commutateur manuel permet de changer rapidement de mode montée / descente. Ressort de compression en talonnière ‘Elastic Response System’ pour le respect du flex du ski en courbe.
TESTS 2019
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Refuge du col de la Vanoise, bâtiment Felix Faure. Un petit raid les sacs à dos bien chargés, rien de tel pour tester les rando mid fats, capables d’affronter
A CHACUN SON STYLE, MAIS TOUT EN LÉGÈRETÉ ! Coté rando, bonne nouvelle, les skis ultra light sont de plus en plus efficace à la descente et surtout plus agréable sur le dur. Si la mode est au Speed Touring, le gain de légèreté touche toutes les gammes, avec par exemple, les ‘mid fat rando’ qui ont la cote, de 95 à 106 mm en patin, on donne dans le vraiment large, et pourtant parfois incroyablement léger. Les moins larges des mid fats ultra light se révèlent être de bonnes options en ski de tous les jours, comme pour les raids d’envergure, avec l’assurance de passer aussi bien en profonde que sur le bleu dur. Alors que les plus extrêmes en termes de largeurs sont bien évidemment à considérer comme seconde ou troisième paire. Mais quel bonheur de flotter à mach2 en poudreuse avec des skis qui ne pèsent rien ou presque à la montée !
Si la freerando a si rapidement envahi le paysage alpin, c’est que sur la neige, il y a plein de bonnes raisons pour s’y mettre ! Des skis moins lourds, performants et ultra polyvalents pour certains, à tel point que même ceux qui ne sont pas encore mis à la randonnée peuvent aujourd’hui se poser la question : et si mon ski de tous les jours pour cet hiver était un ski de freerando ? Approche, rando de proximité, poudre, piste, freeride, si on peut tout envisager avec du matériel light, pourquoi s’en priver ? D’autant plus qu’avec les nouvelles chaussures et fixations hybrides disponibles cet hiver, la performance tout comme la polyvalence montent d’un très gros cran.
DOM MAILLOT
> SKIS TOURING
toutes les conditions de neige.
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TESTS 2019 I RANDO & FREE RANDO
TOURING – FREETOURING
> TOURING MID FAT <
BLACK CROWS
CAMOX FREEBIRD 178 CM — 649 €
Semi cap sandwich noyau Paulownia / mix Carbone-fibres / Inserts Titanal / Chants ABS plus courts pour plus de vivacité. > Shape Léger rocker progressif / cambre moyen / rocker > Cotes 133 / 96 / 114 mm > Rayon 17 m > Tailles disponibles (en cm) 160, 166, 172, 178, 183, 188 cm > Poids 1375 g
Accessible et très polyvalent Pas fait pour les bonnes cadences
> TOURING <
BLACK DIAMOND
HELIO 88 178 cm — 750 € Sandwich noyau Balsa-Lin / Fibres de carbone pré-imprégnées / Insert Titanal sous les fixations / Chants ABS / Plaque caoutchouc aux extrémités pour absorber les vibrations. > Shape270 mm Rocker / Cambre / 145 mm semi-rocker. > Cotes 123 / 88 / 112 mm > Rayon 18 m > Tailles disponibles (en cm) 158, 168, 178 cm > Poids 1300 g
Rapport performance montée / descente exceptionnel Un poil technique !
Le nouveau Camox Freebird (structure plus légère de 300 g/ski et des cotes affinées) est un mid fat accessible et confortable. Un ski facile à piloter, très agréable dans les neiges souples. A noter qu’il a été testé essentiellement en raids de plusieurs jours, avec des sacs lourds sur le dos, et que même dans cette configuration, sa top spatule permet de déjauger très facilement en profonde. Sur le dur ou sur piste, tout va bien, plus vif et plus accrocheur que la précédente version, mais ça manquera de précision pour les skieurs très expérimentés à vitesse élevée. Ça manque de rigidité pour le tenir à grosse cadence, mais en contrepartie, on a un flex accessible et surtout bien joueur, qui marche super bien avec son double rocker pas trop prononcé : « un vrai plaisir en randonnée ». Parfait en raid à ski, où l’on ne cherche pas ‘la perf’ en montée, mais bien la polyvalence montée/descente. Il n’aura pas peur d’enchainer les dénivelés « je me le suis trimbalé pendant des jours avec des fixations typées location plutôt lourdes, il sera d’autant plus apprécié avec des fixations light ».
> FREETOURING <
BLACK CROWS
ORB FREEBIRD 172 cm — 599 €
Semi cap sandwich noyau Paulownia / mix Carbone-fibres / Inserts Titanal / Chants ABS plus courts pour plus de vivacité. > Shape Léger rocker progressif / cambre classique moyen > Cotes 121 / 91 / 107 mm > Rayon 18 m > Tailles disponibles (en cm) 166, 172, 178, 183 cm > Poids 1375 g
Skiabilité au top pour un ski léger RAS
Très bien équilibré de la spatule au bout du tail, « c’est plus qu’un ski de rando ou de freerando ! » Rigide en torsion comme en flex, l’Helio 88 est très performant, mais pas donné à tout le monde. Un ski résolument tourné vers une pratique montagnarde, limite Alpi, au top dès que l’on parle de portage dans un sens et de pente raide dans l’autre. On est bien centré, les conversions passent toutes seules, ce n’est pas le plus léger, mais après un hiver passé avec et plus de 15 000 m positif au compteur : « le rapport performance montée / descente est juste exceptionnel ». Parce qu’à la descente… Une spatule qui marche super bien pour raccourcir les rayons, un talon fiable, avec une vraie relance, on est sur un ski moderne, qui pivote super bien et délivre également une super accroche sur la carre (c’est vraiment rigide en torsion). De quoi envoyer de la courbe même sur piste, où il se comporte comme un petit ski de Géant ; impressionnant de skiabilité. Vraiment agréable sur le dur en Tout Terrain, même si, avec tout le carbone, il devient un poil intolérant, si on est mal placé : on peut se faire rouster par le talon ultra raide. Gaffe au tail donc, le ski demande un temps d’adaptation pour trouver son équilibre et ensuite : « on ne réfléchit pas, tout est très instinctif ; on en a sous le pied, c’est léger, c’est vif, c’est super intéressant à skier ». « On est sur un vrai ski de montagne, fait pour tâter du couloir à Chamonix, du bon raide et bien dur ». Poudre, champ de bosses, « quelles que soient les conditions tu sais qu’il sera toujours là, et en plus il vraiment très léger, à emmener sans hésiter pour de longues randonnées ». Gaffe, ceux qui n’ont pas le niveau ou sont trop légers risquent de beaucoup moins kiffer. Comme sur un ski de géant, il accélère fort « pas le genre de ski sur lequel tu peux être sur la défensive », et ils risquent de courir après leurs skis… Un ski qui place la barre très haut en termes de performance à la descente au regard de son faible poids.
Si on était fainéant, on dirait juste comme dans le catalogue : « une référence en ski de randonnée ». Sauf que certains testeurs rajouteraient le préfixe ‘free’. Qu’ils soient tendance freeriders à la recherche d’un ‘vrai ski de freerando’, - à prendre en plus grande taille dans ce cas-, ou à l’inverse guide spécialiste des raids, ou entre les deux, freerandonneurs vieillissant , pour tous : « un super ski, léger et surtout très efficace partout ». Assez léger pour des sorties de 1500 m+ (1375 g) et dans une taille raisonnable (172 cm) pour rester facile dans les conversions même dans la pente, le Orb Freebird permet beaucoup, autant en montée qu’à la descente. « Après des heures à patauger en haute altitude, grâce à sa bonne skiabilité, il pardonne la fatigue des jambes et le manque de lucidité comme ça peut arriver dans les neiges difficiles ou traffolées ». Un léger rocker devant et un cambre classique jusqu’au bout du tail, des cotes assez tendues et un flex plutôt rigide : « on apprécie en montagne, on se sent en confiance sur toute la longueur du ski, au top dans le raide » ; « la bonne paire de skis pour tout faire sans se poser de questions ». Très accrocheur et vif sur le dur tout en étant facile à mettre endérapé, on peut même le charger un peu à la descente « la spatule ne se dérobera jamais ». Et si dans la poudre il faudra un peu de cuisse pour la manier en enchainements de petits virages ; avec de la vitesse il déjauge très bien et à vous les courbes grandes ouvertes. « Taillé pour tout la montagne avec une bonne largeur, léger et doté d’une très bonne skiabilité, il est le complice de toutes les aventures, y compris les plus radicales comme les raids ou la pente raide ». Bonnes aventures donc !
TESTS SKIS 2019 RANDO & FREE RANDO
80
TOURING – FREETOURING
> FREETOURING <
BLACK DIAMOND
ROUTE 105 185 cm — 600 € > Cotes 134 / 105 / 119 mm > Rayon 22 m > Tailles disponibles (en cm) 165, 175, 185 cm
L’équilibre, pour un ski instinctif et sans prise de tête Un poil lourd
> SPEED TOURING <
DYNASTAR
VERTICAL FACTORY 170 cm — 769,99 €
Noyau ultra light Dynacell + Paulownia / technologie Carbon Ply > Cotes 106 / 87 /118 mm > Rayon 20 m > Tailles disponibles (en cm) 162, 170, 178cm > Poids 1 000 g en170 cm
Super stable à bonne vitesse et super confort. Pas top en poudreuse…
Pour les Freerideurs à la recherche d’un mid fat, light, mais qui ne perturbe pas trop leurs sensations à la descente, le Black Diamond Route 105 s’impose. Plus lourd de 200 g que sa version carbone (Helio 105), à 1790 g, ça commence à tirer un peu au-delà des 7/800 m de montée… Et encore, si vous avez de bonnes cuisses ! Le petit prix à payer pour un monstre plaisir à la descente. Un vrai jouet, un ski parfaitement équilibré de la spatule au bout du tail : « totalement instinctif à skier quelle que soit la neige ». On peut varier les rayons, envisager les bonnes vitesses si l’on reste bien centré (spatule souple à ne pas brusquer) ; aussi facile à emmener en petits virages que confortable quand l’envie vous prend de d’attaquer le terrain. « Des sensations et des retours d’appuis dignes d’un ski freeride : ma définition d’un ski de freerando »
Pas toujours facile de suivre les évolutions de noms dans la gamme rando Dynastar. Le Vertical Factory est le même ski que le Vertical Eagle, les deux sont identiques au Mythic Vertical 87 d’il y a deux saisons, à savoir le ski de Vivian Bruchez pour la pente raide. Pas de changement apparent sur la neige, c’est plus que jamais le préféré des testeurs quand il s’agit de doubler tout le monde à la descente. Un ski ultra light et pourtant d’une efficacité redoutable sur le dur et surtout proposant un excellent toucher de neige, quelles que soient les conditions. « De l’accroche, mais plus que tout de la vie, une vraie petite relance, on n’est pas du tout dans le feeling des skis tout carbone ». Avec un rocker quasi inexistant associé à des lignes de cotes plutôt droites, le tout avec une rigidité en torsion et une tenue en tail plus que rassurants, on s’adresse évidemment aux spécialistes, de la pente raide bien sûr, mais aussi à tous ceux qui veulent autant descendre à mach 2 que jouer aux chamois dans les cailloux. Toujours au top du rapport Poids / Skiabilité. Conseil des testeurs pour avoir essayé les deux longueurs, 170 et 178 cm : restez sur la plus petite taille, moins encombrante dans les deux sens.
> RACE <
DYNASTAR
PIERRA MENTA 160 cm — 899,99 €
Noyau ultralight en Dynacell (issu de l’industrie aérospatiale, trois fois plus léger que le Paulownia). Technologie Carbon Ply > Cotes 96 / 65 / 79 mm > Rayon 23 m > Tailles disponibles (en cm) 150, 160 cm > Poids 650 g
Super accrocheur et au top de la maniabilité Réservés aux skieurs affutés physiquement
> FREETOURING <
DYNASTAR
MYTHIC 87 CA 171 cm — 699 € > Cotes 127/87/103 mm > Rayon 15 m > Tailles disponibles (en cm) 171, 179 cm > Poids 1 300 g
Joueur et efficace RAS
« Ce ski est un mythe, à l’image de la course du même nom ! ». C’est parti pour une course de F1. Départ à 1300 m du hameau du Moulin (Peisey-Vallandry), arrivée pointe du Friolin (2678 m) avec une partie les skis en portage sur le dos. « Faut en profiter, c’est ultra light, ultra accrocheur, avec une très bonne relance » ; « les conversions sont juste parfaites, c’est super bien équilibré ». Après avoir repris son souffle, la descente. Un gros cambre sous le pied, un flex très rigide, une super torsion : « c’est du solide, ça accroche et ça relance terrible ». Le Pierra Menta se démarque par sa grosse nervosité, qui le rend très maniable… si vous êtes bien présent. « C’est très exigeant, il ne faut surtout pas tout donner à la montée ; si tu n’as pas les cuisses pour le tenir à la descente : t’es mort ! ». Rapport légèreté-accroche-réactivité au top.
Shape identique, mais structure allégée de 400 grammes et dopée au carbone pour le nouveau Mythic 87 Ca, qui fait plus que hausser le ton niveau performance, à la montée comme à la descente. « Un pur ski de freerando » pour randonneurs confirmés et experts. « Ultra léger ! Je lui ai mis 2000 m de dénivelé, nickel » ; « un grand confort à la montée ; avec son grand rocker, les conversions sont belles et faciles ». Et surtout très stable et très accrocheur, même dans les devers. À la descente : « les conduites sont parfaites ». Avec son rayon de 15 m et son flex bourré de vie, un talon plat avec de la relance, « le ski est très joueur et fiable à la fois ». « C’est top sur des virages engagés et quand il faut enchaîner des virages serrés sur n’importe quel terrain ». Et en bonus, toujours super confortable, dans la grosse trafolle comme sur neige dure. Rien ne l’arrêtera, en poudreuse, il suffit d’un peu de technique ; avec sa longueur assez importante et son gros rocker, il reste bien en surface. « Attention quand même, rien à voir en poudre avec son grand frère le Mythic 97 Ca, qui lui, est fait pour avaler les champs de peuf à grande vitesse ». Un super compromis, une des définitions de la catégorie, succès garanti !
81
TESTS 2019 I RANDO & FREE RANDO
TOURING – FREETOURING
> FREETOURING <
DYNASTAR
LEGEND X106 182 cm — 649,99 €
Sandwich noyau Paulownia / Titanal > Shape 5D + rockers tip&tail > Cotes 139 / 106 / 123 mm > Rayon 17m > Tailles disponibles (en cm) 173, 182, 188 cm > Poids 2 000 g
Enorme polyvalence et efficacité Pas pour les montées longues ou difficiles. Gaffe au tail
Surpris que Dynastar nous propose le Legend X106, un ski plutôt ‘solide’, monté en Low Tech, et renseignements pris auprès de la marque : « c’est à cause des Ricains, là-bas ils l’utilisent comme ça ». Pourquoi pas !? Sans surprise en revanche, « à la montée, faut se les trimballer ! » Au bout de 500m+, les cuisses chauffent, et les conversion ne sont pas faciles : on est sur un ski d’approche. Et un top ! Deux faces Nord de Bellecôte dans la journée, « la première en grosse poudre et la seconde, c’était bien béton armé en bas : je me suis bien régalé ». « En poudreuse, forcément c’est fait pour : ça marche vraiment tout seul ! Un top déjaugeage, dès les faibles vitesses ». Ailleurs, le ski encaisse tout : « on peut lui mettre plein la tronche et travailler l’appui languette » ; ajoutez une stabilité remarquable à grande vitesse, « même dans la trafolle, faut juste les tenir ». C’est rigide en torsion, du coup, totale confiance en conduite coupée, super accrocheur sur le dur, « juste excellent sur piste, ça carve dans tous les sens », « dans des couloirs gelés où tu n’as pas du tout le droit de tomber, tu es content de les avoir aux pieds, aucune raison de paniquer ! ». C’est sain, efficace, sans surprises, « une très belle découverte » : pour monter-descendre en toutes neige et profiter de la station et de ses alentours tout au long de l’hiver : le top.
> SPEED TOURING <
FISCHER
TRANSALP 75 CA 162 cm — 499,95 € skis nus
Noyau Paulownia Air Tec Ti / SW-Sidewall / Aeroshape / Carbon Tec > Shape Tour rocker > Cotes 112 / 75 / 87 mm > Rayon 17,5 m > Tailles disponibles (en cm) 155, 162, 169, 176 cm > Poids 980 g
Ultra léger mais pas limité à la descente Pas fait pour les grandes courbes, pas une surprise…
> FREETOURING <
FISCHER
RANGER 98 TI 180 cm — 499,95 €
Sandwich Sidewall Aeroshape Construction : Air Tec Ti (Noyau Peuplier – Hêtre / Titanal ajouré) + Carbon Nose > Shape Freeski rocker / cambre normal > Cotes 132 / 98 / 122 mm > Rayon 18 m en 180 cm
> TOURING <
FISCHER
TRANSALP 82 CA 162 cm — 549,95 € > Cotes 117 / 81 / 107 mm > Rayon 17 m > Tailles disponibles (en cm) 155, 162, 169, 176 > Poids 1050 g en 169
Léger et facile à skier en toutes conditions Pas pour les brutes
Les testeurs ont craqué pour sa légèreté mais pas seulement ! « Il s’oublie complétement sous le pied à la montée ; les conversions sont super faciles ». En fait, ce ski est facile en toutes conditions ! Alors certe, à la descente, il ne faudra pas trop taper dedans (la taille était de 162 cm était un peu courte pour ça) ; mais c’est le compagnon idéal pour faire de belles et longues balades sur un ski qui vous emmènera partout en se faisant oublier. Facile en déclenchement, tolérant aux petites erreurs de placement, une super accroche sous le pied : tout pour partir tranquille en montagne et aller loin.
> Tailles disponibles (en cm) 172, 180, 188 > Poids 1800 g
Plage d’utilisation très très large Manque un peu de vie, plus de pop en tail pour jouer avec le terrain et ça serait parfait
Un modèle clairement destinés aux experts et aux amateurs de Fast Touring. « On est dans l’extra light » (980 g dans la longueur testée), conçu pour des montées athlétiques, « c’est vraiment l’économie d’effort à la montée qui est privilégiée. Super efficace dans la trace, sans doute grâce à son léger rocker ; très léger et bien équilibré, il s’oublie dans les conversions ». Côté descente : « il fait plus que se défendre sur tous types de neiges ». Sur neige dure bien sûr, mais plus surprenant pour sa faible largeur (et sa petite taille pour le gabarit de nos testeurs, 75 kg et plus), également en trafolle. A l’aise dans tous les mouvements de terrain, réactif, vif et toujours facile à piloter : rien ne l’arrête, tant qu’on ne tire pas tout droit. Seules limites : une grosse couche de fraîche, où même avec la technique…
Les 10 cm de moins que la longueur testée l’hiver dernier ne changent pas grand chose à la descente, tout en apportant plus de maniabilité dans les conversions. Dans une optique freerando, pas besoin de s’encombrer, vu sa tenue sur le dur, dans le raide et sous les forts appuis, la taille 180 cm suffira amplement. « Toujours aussi dynamique, un ski très instinctif, une référence dans le monde de Freeride ». « Une super glisse naturelle en poudre ; une super accroche en grande courbe sur le dur « mais faut bien le driver sinon c’est lui qui te guide ». Un gros rocker bien tolérant en tout terrain, mais qu’il faudra moins brusquer sur le dur que sur la plus grande taille, « on varie moins facilement les rayons, la spatule s’écrase quand on pousse trop fort ». Il fallait bien lui reprocher quelque chose… « Ça s’oublie sous les pieds, ça fonctionne à merveille, il faut juste des chaussures de rando bien rigides pour les conduire ». Un très bon ski d’approche, guère plus lourd que la concurrence, mais tellement efficace à la descente : une plage d’utilisation très très large. Au choix : un très bon freerando, un excellent ski de tous les jours, un super freeride.
TESTS SKIS 2019 RANDO & FREE RANDO
82
TOURING – FREETOURING
> TOURING MID FAT <
HAGAN
BOOST 97 178 cm — 639, 99 € Sandwich noyau Paulownia / Carbon Backbone > Shape Rocker en spatule / Cambre / Rocker > Cotes 132 / 97 / 113 mm > Rayon 17-19-22 (multi rayons) > Tailles disponibles (en cm) 162, 170, 178, 186 > Poids 1380 g
Accessibilité, maniabilité Pas fait pour envoyer en freerando
Plutôt large, le Hagan Boost 97 reste pourtant très léger, et offre en bonus une belle skiabilité. Il est même plutôt joueur, et surtout très maniable en toutes neiges au regard de son gabarit. Accessible à tous grâce à son flex plutôt souple, pas fait pour trop attaquer sur le dur ni en grandes courbes partout ailleurs, les testeurs ont mis en avant son jus sous le pied, ses côtés « sécurisant et confortable », « fiable et toujours sympathique à skier ». Le rocker assez prononcé fait son travail en neiges lourdes, super déjaugeage et top portance en poudre, sans pour autant nuire au comportement sure neige dure. A prendre à sa taille pour tout faire, poudre y comprise. Un bon choix pour les crapahuteurs qui veulent un midfat super light pour aller loin en montagne, ce sera également une bonne option pour aborder la freerando.
> SPEED TOURING <
HAGAN
ULTRA 82 164 cm — 549 € noyau ultra light Paulownia / double couche carbone > Cotes 117 / 82 / 102 mm > Rayon 18 m > Tailles disponibles (en cm) 152, 158, 164, 170, 176 > Poids 1020 g en 164 cm
> FREETOURING <
ICELANTIC
NATURAL 101 185 cm — 749 €
> TOURING <
HAGAN
CORE 83 170 cm — 529,99 € Sandwich noyau Paulownia / double couche carbone / Carbon cut cap > Shape Rocker en spatule (330 mm) / Cambre / Léger rocker (90 mm) > Cotes 122 / 83 / 107 mm > Rayon 14-16-18 (multi rayons) > Tailles disponibles (en cm) 154, 162, 170, 178 > Poids 1250 g
Top à la montée, plus encore à la descente RAS.
Un pur ski, taillé pour le rendement à la montée et pourtant pas limité à la descente. « Un ski sympa , super accrocheur en traversée dans les devers et il glisse super bien dans la trace et dans la poudreuses ». Réactif et tout aussi accrocheur à la descente, « on est vraiment à l’aise dans le raide ». Évolutif sur piste avec ses rayons assez courts ; un top rocker quand on en sort, qu’on soit dans le défoncé regelé ou en petite poudre, « ça marche super bien, tu peux pousser sur l’avant du ski, c’est super fiable malgré la courte taille du ski ». « J’ai vraiment bien aimé. La spatule est rigide, le patin est rigide, tu as un bon talon pour la taille, et pourtant il reste tolérant, quelle que soit la neige ». On en trouvera les limites sous les pieds de randonneurs de plus de 85 Kg et à bonne vitesse, où sur le dur, il commence à vibrer, normal. Un top ski Touring Perfomance, très polyvalent et efficace « presque assez léger pour se frotter aux chronos à la montée, et avec son petit caractère vif et mordant à la descente : tout pour passer un bon hiver en montagne ». Existe en version femme Core 83 L.
Sandwich noyau ultra-light Ochroma Core / Fibres tri axiales / inserts caoutchouc / Chants en PTex Durasurf > Shape Gros rocker (310 mm) / Cambre 5 mm / Rocker > Cotes 132 / 101 / 117 mm > Rayon 23 m > Tailles disponibles (en cm) 171, 178, 185 > Poids 1705 g
Très polyvalent. Une tuerie en neige douces et transformées RAS à part la monte en fixations à bras
Dans la gamme Race/ Pro chez Hagan, il y avait l’Ultra 65 et 76, bienvenue au plus large de la série, bien dans la tendance de l’hiver des skis ultra light pour la pratique du Speed Touring, mais un poil large pour une certaine polyvalence. Pour de la randonnée au long cours ou ultra sportive, au choix ! Malheureusement pas disponible au moment de nos tests, on vous en dit plus sur le www.lebontest.fr si jamais on a la chance de pouvoir le tourner en ce début d’hiver. Parce que des skis ‘tout carbone’ à 1 kg et à moins de 550 euros, déjà il n’y en a pas tant sur le marché…
« Top le nouveau bébé de chez Icelantic, bien différent de ce qu’ils faisaient avant dans la catégorie ». Pus rigide, en spatule notamment, que les anciennes séries Vanguard. Du coup, le rendement monte d’un ton dans les neiges difficiles, et laisse encore plus de latitude pour attaquer les autres conditions. On est clairement sur un très bon ski d’approche, « qui reste bien léger malgré les fixations à bras, avec des low tech ça doit être ultra light », destiné aux forts freeriders, et équipés de chaussures assez rigides. Car on peut vraiment attaquer avec ce ski. S’il préfère évidemment les neiges douces pour charger « un tueur des les neiges transformée, la spatule survole tout, c’est bon stable sous le pied » ; tôt le matin quand c’est gelé, « tant qu’on ne met pas les gaz à fond, ça marche super bien » Et dès que neige commence à décailler, on peut alors attaquer en grandes courbes, on peut vraiment lui « rentrer dedans ». Bien efficace avec sont tail rigide et incisif, « présent, il ne te jette pas, tu peux rider vite et relâché » ; et c’est nickel quand vient le moment de raccourcir les rayons, « vraiment versatile et maniable, tout le temps agréable, très performant au regard de son poids ». C’est fun, c’est light, c’est bien équilibré ; un régal de vivacité, un bon patin bien fiable : un ski très complet, « presque hargneux, vraiment vraiment top pour envoyer en backountry et partout ailleurs ».
TESTS SKIS 2019 RANDO & FREE RANDO
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TOURING – FREETOURING
> FREETOURING <
KÄSTLE
TX 98 178 cm — 729 € Semi cap sandwich noyau Karuba / Carbone 3 axes. > Shape Tip&tail ‘Progressiv Rise’ / cambre modéré > Cotes 128 / 98 / 117 mm > Rayon 21 m > Tailles disponibles (en cm) 168, 178, 188 > Poids 1350 g©
Rapport poids / efficacité au top Manque un petit truc en spatule
> RACE <
MOVEMENT
RACE PRO 66 160 cm — 799 € Noyau bois ultralight Karuba / 100% carbone / Renforts Titanal sous les fixations > Cotes 96 / 66 / 80 mm > Rayon 23 m > Tailles unique (en cm) 160 7> Poids 00 g
Relativement facile à skier partout RAS dans son style…
Super léger, que ce soit sur le sac ou à la montée, « c’est du bonheur, de vrais jouets pour la largeur, tu peux courir avec ». Et à la descente : « c’est vraiment cool ». Avec une torsion bien répartie, le ski ne te met jamais en défaut, même sur les neiges les plus dures. Du raide, du dur, de la piste, de la trafolle à la petite peuf : un ski instinctif qui met la banane ! Les plus grands gabarits pourront lui reprocher un petit manque d’accroche en spatule pour raccourcir les rayons, mais pas de quoi gâcher leur plaisir.
> SPEED TOURING <
MOVEMENT
RACE PRO 71 160 cm — 789 € Noyau bois Karuba Ultra Light / Full Carbon Technology (Laminé 100 % carbone unidirectionnel + Top Secret). > Shape Light rocker 8 / cambre trad > Cotes 109 / 71 / 90 m©m > Rayon 18 m > Tailles disponibles (en cm) 160, 168 > Poids 810 g
« Ce ski est une Formule 1 en montée » et côté descente, sa rigidité est clairement ressentie mais bien perçue car le Race Pro reste joueur. « Sa super accroche » en a surpris et donc rassuré plus d’un. « Il est nerveux comme on aime », « on peut vraiment se lâcher du haut en bas, même sur neige dure ! », « les amateurs de virages serrés vont l’adorer ». Le Race Pro 71 met indéniablement en confiance. L’objectif poids, fiabilité et skiabilité est atteint, une arme de guerre pour aller très vite dans les deux sens.
Fiabilité, skiabilité RAS dans son programme
« Ce n’est plus de la randonnée, on passe dans un autre univers », et même pour de très forts randonneurs, « pas toujours évident à manier à la descente », puisque à la base conçus pour tirer des droites, survivre, et arriver le premier en bas, « peu importe la manière ». Conditions physique au top exigée. Ski de course = sortie de malade. On enfile la combi intégrale collant pipette, et c’est parti. Départ église de Peisey, arrivée sommet du mont Pourri (3779 m), environ 2500 m de D + en moins de trois heures : « un ski totalement absent sous le pied, avec une très bonne glisse » ; et très bien équilibré, cela facilite les conversions. Seul problème à la montée : « mes poumons, ça pique ! ». À la descente, « c’est du rigide, mais il y a une bonne torsion, on arrive à avoir des bonnes conduites de courbes dans n’importe quelle neige ». Sans surprise, le ski est très accrocheur, « du ‘solide’ pour aller vite » ; « fait pour tirer de bonnes droites et arriver le plus vite possible en bas, après au niveau du style… ça reste très freestyle ! ». Et pour les habitués des skis race, il reste « relativement facile à skier même dans les neiges pourries ».
> TOURING <
MOVEMENT
SESSION 85 177 cm — 649 € Semi cap sandwich noyau Karuba / Carbone 5 axes / Fibres tri-axiales / Double renfort Titanal / Semi chant ABS en patin. VA-TECH antivibratoire > Cotes 116 / 85 / 100 mm > Rayon 18,5 m > Tailles disponibles (en cm) 161, 169, 177, 183
Super accrocheur sur le dur. Un ski de spécialiste RAS. Un peu présent à la montée, mais normal au regard de ses performances sur le dur.
« Pour moi, on est plus sur un ski de montagne que sur un simple ski de randonnée. Il est fait pour l’efficacité pure en pente raide et sur les neiges qu’on trouve en haute altitude ». Encore un ski pour les experts chez la ‘Freeski Company’. « Un cambre assez marqué, du carbone un peu partout, c’est surprenant, on retrouve presque le comportement d’un ski alpin ». Certes, il est un peu présent à la montée (testé sur 1300 m+), mais toujours très agréable ». Et surtout très accrocheur, « au top dans les devers sur neige très dure ». À la descente, on retrouve la même qualité d’accroche qui a impressionné les testeurs. Très présent sous le pied, mais également très bien équilibré, le tout donne un ski super performant à la descente, « on est très confiant dans les couloirs raides ». Un super compromis pour le ski de montagne : monstre efficace sur le dur et super fiable dans la pente, et assez large pour ne pas faire le sous-marin en neige fraîche. Super performant et monstre sécurisant. Conseil des testeurs : faut de la chaussure plutôt rigide pour l’exploiter. Existe en version femme avec exactement la même construction.
TESTS 2019 I RANDO & FREE RANDO
TOURING – FREETOURING
MOVEMENT
ALP TRACKS 106 185 cm — 999 € skis nus
Noyau Karuba / 100% composites carbone haute densité / Inserts Titanal sous les fixations. > Shape Light rocker 12 / cambre / Early rise tail > Cotes 138 / 106 / 126 mm > Rayon 20 m > Tailles disponibles (en cm) 177, 185 > Poids 1400 g
Un jouet en forêt, un gun en neige transformée, un missile en poudreuse On glisse sur l’intolérance sur le dur… Quand il faut chaud à la montée, la neige colle au top sheet
Nous avons testés l’Alp Tracks en 2 largeurs, 106 et 100 mm. Pas la peine de faire un commentaire séparé pour le 100 mm, au comportement quasi identique quelle que soit la neige. On s’adresse là aux randonneurs experts et quelque peu fortunés, possédant plusieurs paires de skis de randonnée. La question étant, a-t-on besoin d’un ski de 106 mm dan son quiver ? Oui, selon les testeurs, si l’on en a les moyens : pourquoi s’en priver ! On passe sur les défauts connus et toujours pas résolus des skis très légers, très larges et tout en carbone : c’est la punition sur le dur. « Intolérant au possible ». Rigide, surtout en talon, qui est hyper accrocheur et pas du tout confortable : « très compliqué ». Ceci dit, dans son genre, l’Alp Tracks 106 a pas mal d’arguments à faire valoir, dès que la neige est douce. Et sous réserve d’avoir des chaussures suffisamment rigide pour les tenir, « sinon, ça ne sert à rien d’essayer ». « Surprenant de légèreté, avec une excellente glisse : plutôt agréable à tirer » ; « testé sur plus de 1000 m de montée, il reste quasi absent, on eut envisager de grosses sorties en montagne ». D’autant plus que, super bien équilibré, les fixations au bon endroit, « même dans du raide à 40/45°, les conversions se sont très bien passées ». Rien à voir donc avec un ski d’approche lourd et encombrant. Vient le moment de la descente, sur neige douce, lourde ou trafolée et là, l’Alp Track 106 joue une tout autre musique que sur le dur. « Jamais skié aussi vite en Low Tech, on peut envoyer de grandes droites sans soucis, c’est hyper stable, il ne demande qu’à accélérer ». « Quel régal en profonde ! Il y en a sous le pied, c’est très rigide, j’ai adoré ». Et à basse vitesse : « c’est un jouet, ça tourne tout seul en forêt, on se croirait sur ski de Slalom ! ». Tant de rendement demandant « de savoir skier », et pas uniquement pour le tenir sur le dur. Si la spatule sert à la maniabilité à basse vitesse, quand on met de gros rythmes, il faudra être attentif à ne pas la faire la mordre : « survirage assuré, genoux déboité ». En dehors du prix, à ne pas donner à tout le monde : « la Ferrari de la Rando Big Mountain ».
© S.CHNEIDER
> TOURING BIG MOUNTAIN <
Sortie à la Brèche Portetta en Vanoise (2651 m). 1700 m dénivelé positif pour les tests du jour.
> FREETOURING <
PLUM
DARK MOLE 171 cm — 795 € Sandwich noyau Paulownia – Bambou/ fibres quadri axiales / Plaque phénol / Caoutchouc / Chants ABS. Made in Haute-Savoie > Cotes 130 / 96 / 119 > Rayon 19-16,5 m > Tailles disponibles (en cm) 163, 171, 179, 185 > Poids 1380 g
Fiable sur dur Exigeant à la montée Taille trop courte pour la poudreuse et la grosse trafolle
Experts uniquement, avec des cuisses. Testé sur 700 m+ l’ensemble skifixations Plum est vraiment léger, et pourtant « les montées ne sont pas sont son point fort, ça manque de relance dans les conversions », trop rigide et trop présent sous le pied. A la descente, il faut donc de bonnes cuisses et les chaussures adéquates pour dompter sa rigidité « si tu te relâches, tu te fais punir ». En revanche vous avez droit à une super accroche sur le dur, une bonne torsion pour dérouler de la grande courbe. Avec des chaussures bien rigides, « c’est proche d’un ski alpin, précis de l’entrée à la sortie de courbe, top en montagne dans le raide et sur neige très dure ». Plutôt marrant en hors piste quand on lui rentre dans le flex, « un super pop, c’est léger et efficace ».
TESTS SKIS 2019 RANDO & FREE RANDO
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TOURING – FREETOURING
> TOURING MID FAT <
SALOMON
MTN EXPLORE 95 177 cm — 599 €
Semi sandwich Spaceframe 2.0 noyau Karuba / Fibres CFX (Carbone + Lin) unidirectionnelles > Cotes 130 / 95 / 116 mm > Rayon 18 m > Tailles disponibles (en cm) 169, 177, 184
Top compromis légèreté / facilité / performance N’aime pas les grandes vitesses
Facile à skier, accessible à tous, pas exigeant physiquement, et pourtant bien performant. « Utilisable aussi bien en freerando qu’en ski de tous les jours, même pour ceux qui passent du temps sur la piste ! » Spatule présente mais sans être agressive, un talon qui envoie un peu en sortie de courbe : top comportement alpin pour son poids. Léger et agréable à la montée, testé sur 800 m+ dans de la petite fraîche, « ça monte facile avec sa spatule qui sort bien de la neige ». Facile dans les conduites, autant en grandes qu’en petites courbes ; confort et toujours aussi agréable à conduire dans la trafolle, assez solide pour pouvoir pousser dessus dans la pente : « un super compromis que j’ai vraiment kiffé ».
> TOURING <
SALOMON
MTN EXPLORE 88 169 cm — 549.90 €
Semi sandwich Spaceframe 2.0 noyau Karuba / Fibres CFX (Carbone + Lin) unidirectionnelles > Cotes 121 / 88 / 107 mm > Rayon 18 m > Tailles disponibles (en cm) 153, 161, 169, 177 > Poids 1320 g en 177 cm
Le roi des petites et moyennes courbes Pas fait pour les grandes courbes ou pour charger
> TOURING MID FAT <
> TOURING BIG MOUNTAIN <
ZAG
UBAC 102 184 cm — 719 € skis nus
Semi cap. Technology Hybrid Carbon Glass (Fibre multi-axiale carbone / verre / Noyau paulownia / Chants droits ABS / Renforts phénol > Shape Rocker / Cambre / Rocker > Cotes 135 / 102 / 118,5 mm > Rayon 20,5 m > Tailles disponibles (en cm) 176, 184, 188 > Poids 1435 g
Rigide et réactif : efficace sous les pieds de forts randonneurs RAS
« Un excellent bon compromis pour experts et forts randonneurs ». S’il est évidemment taillé pour avaler les champs de poudre à bonne vitesse, il s’est révélé efficace partout. « Dans cette taille de 184 cm, ça va bien vite et bien droit, forcément quand on arrive dans les bois, c’est beaucoup moins maniable et moins rigolo à basse vitesse ». Idem sur piste, où l’on se mettra en dérapage si on veut faire des petits virages. A part cette limitation logique au regard de sa grande rigidité en torsion, cet Ubac 102 a séduit par son comportement alpin : présent sur piste, mais agréable à dérouler la courbe, accrocheur, au top en coupé en grandes moyennes courbes, de belles conduites avec une bonne relance en talon. Plutôt marrant à exploiter dans la trafolle, un ski maniable et réactif, plein de rebond, sympa, « nickel pour sautiller de bosses en bosses ». De belles conduites alpines, s’en sort nickel dans la trafolle et en peuf ça marche tout seul : un mid fat bien polyvalent, fiable et efficace. À conseiller à des bons gabarits et bons skieurs vu sa rigidité, un ski qui aime se faire skier en appui languette pour en tirer le maximum. Et gaffe au bon choix de la taille, « si tu prends trop grand, tu risques de te faire secouer toute la journée et de pas trop apprécier ». Et si la gabarit est adéquat : « il a tout plaire, ce ski va cartonner ! »
ZAG
UBAC 95 184 cm — 689 € Déco série limitée 100 ex co-branding Haglöfs
Semi cap. Technology Hybrid Carbon Glass (Fibre multi-axiale carbone / verre / Noyau paulownia / Chants droits ABS / Renforts phénol
> Shape Rocker / Cambre / Léger rocker > Cotes 130,5 / 96 / 117 mm > Rayon 19,5 m > Tailles disponibles (en cm) 170, 174, 178, 184, 188 > Poids 1415 g
Super léger à la montée. Vivant et efficace sur piste N’aime pas la vitesse en terrain miné
Le ski de randonnée pour tous. Très accessible et très facile à skier en n’importe quelle neige. « Facile à la montée, ça glisse super bien » ; « je viens de faire 1600 m+ avec : agréable à la montée, léger et tranquille ». Indulgent et tout aussi facile à la descente, assez rigide en torsion pour le rendement sur le dur. Bon amorti, la spatule travaille bien, à la fois très tolérante et efficace, le ski est confort sous le pied, on peut vraiment le sortir en toutes neiges, avec même une bonne flottabilité en poudreuse. Une bonne option en paire unique pour se promener en montagne « un bon compromis pour tous, tant qu’on ne recherche pas la performance ». Pas pour les gros gabarits (-75 kg) ni pour ceux « qui aiment plier les skis en deux ».
Un rando mid fat, capable de sorties d’envergure. Avec seulement 1415 g le ski en 184 cm, « on a un ski très très léger sous le pied, on ne sent presque rien », à la montée comme à la descente ; « un excellent rapport montée/descente ! ». Tellement léger que pour les plus freeriders « ça manque d’informations sous le pied, tellement on ne sent… rien ! » C’est donc un peu logique s’il affichera ses limites à bonne cadence en terrain miné et grosse trafolle, où les testeurs ont eu du mal à s’équilibrer sur la spatule assez sensible. Un rocker assez long associé à un cambre normal, « j’ai adoré sur la piste, super ski, ça carve bien, c’est bon stable, on a un bon ressenti sous le pied, une bonne tenue sur le dur ». étonnamment efficace et précis en courbe (principale différence avec la version précédente), on pourra sur ce terrain rider plus vite qu’en dehors. Surpris par ses qualités alpines et comme en plus il n’est pas trop taillé : « pas mal du tout dans le raide ». Dans la peuf, « très bien le ski est cool aussi » ; il n’y a vraiment que dans la grosse trafolle et les terrains minés où il faudra nettement ralentir. Très très léger sous le pied en ressenti, « pour ça aussi qu’on a du mal à garder les spatules dans l’axe », on ne peut plus rider en avancée, le ski plie et devient survireur. Un bon ski de tous les jours « pour randonneur de pentes raides qui attache de l’importance à la qualité de la descente ». Et dans cette optique, on vous conseillera plus le 174 cm que le 184 cm.
TESTS SKIS 2019 RACING - PISTE PERFORMANCE
TESTS 2019
> SKIS RACING PISTE PERFORMANCE
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Ne nous reprochez pas d’avoir mis beaucoup d’Awards dans la catégorie Racing. Dans leurs styles, tous sont d’excellents skis !
NOUVEAU CYCLE
LA catégorie tendance de l’hiver
Quand le ski de course redevient un vecteur d’image en France. En 2019, le Racing est tendance comme jamais ! Effet Jeux Olympique ou volonté de se reconnecter avec les réalités du terrain, toujours est-il que cet hiver, ça foisonne de ‘vrais’ nouveaux skis dans la case racing. Côté renouvellement de gamme et de technologie, c’est sans doute Salomon qui va le plus loin cet hiver avec son programme BLAST, talonné de très près par Rossignol, qui arrive en 2019 avec une toute nouvelle structure sur toute sa gamme racing et piste perf. Un gros travail de développement sur les séries Hero, « qui se ressent sur toute la gamme, les skis Rossignol ont progressé en confort ; tous les Hero testés sont bons en torsion, ça se sent aussi dans les mises en courbes, énergiques mais sans jamais te mettre à l’amende ». Salomon en plus de nouvelles structures et shapes propose une nouvelle plaque intégrée augmentant l’appui sur la carre, le tout pour des skis course 2019 totalement différents en ressenti sur la neige comparé aux précédentes générations. Indéniablement, la performance pure est montée d’un ton. Et pour compléter le tout, Salomon nous livre une chaussure assez novatrice dans son approche. 2019 marque l’arrivée d’une nouvelle génération qu’on attendait impatiemment vu les évolutions des matériaux ces 3 dernières années : la chaussure Racing / Alpine ultra light. Et ultra compacte dans le cas de la Salomon S/ Max 130, une chaussure ‘qui va faire mal’, d’après le retour des testeurs. Au propre comme au figuré, prévoyez de passer quelques temps chez le bootfitter, c’est pointu comme matos. Et enfin, cela concerne moins le skieur ‘Lambda’, mais toutes ces nouveautés racing sont accompagnées d’un programme course très complet, commençant par un meilleur accompagnement des Ski Club et de leurs talents en herbe par Salomon, et allant jusqu’à la volonté affichée de reconquérir les podiums de Coupe du Monde et revenir le plus rapidement possible dans le top 5 des équipementiers les plus médaillés.
La Race à toutes les sauces Pour le public alpin moins spécialiste, les marques proposent et proposeront dans les hivers qui viennent de plus en plus de versions élargies (10 mm ou +) de leurs skis SL, GS et MT (Medium Turn), aux alentours des 78 mm pour cet hiver.E et quelque chose nous dit que la barre des 80 mm pour des skis à structures directement inspirées de la course sera allégrement franchie dès l’hiver 2019/20. A voir ce que cette mode de l’oversize en alpin ouvrira ou pas comme perspectives,
pas sûr en tout cas que cet embonpoint séduise les spécialistes, mais ça tombe bien, ce n’est pas eux la cible. En tout cas une chose est sûre : les fabricants savent faire des skis de Racing ! C’est historique et ça sent sur la neige. Sans révolution, mais affinés d’année en année, les skis course et leurs dérivés sont au top. Ne nous reprochez pas d’avoir mis beaucoup d’awards dans cette catégorie. Dans leurs styles respectifs, tous sont d’excellents skis, et nous avons tenté une approche différente, sans réellement les comparer entermes de performance pure, du moins en essayant de vous retranscrire les différences de sensations et de ‘programme’ de chaque ski, tous aussi performants les uns que les autres. Au moment de l’achat, tout le défi est de ne pas se tromper de modèle car, des fausses vraies séries FIS aux vrai faux Racing pour skieurs intermédiaires, la catégorie est large, très large. Sans dire que c’est une mode, c’est en tout cas une demande de plus en plus fréquente de certains ‘anciens’ forts skieurs de vouloir à tout prix avoir des skis estampillés ‘FIS’ aux pieds, comme si les séries ‘Master’ adoptées par trop de skieurs ‘Lambda’ ne reflétaient plus leur image de skieurs d’exceptions. On s’est donc fait livrer quelques faux vrais FIS (construction course mais rayons plus raisonnables), quelques Master ou WC, certains modèles estampillés Team Event ou MT, sans oublier les Géant ‘Grand Public’ plus traditionnels. Et pour mieux comprendre les différences réelles et l’intérêt d’avoir des skis si proches –sur catalogue-, on a décidé de tester la quasi totalité de la série Hero Elite chez Rossignol, ainsi que 2 nouveaux Salomon Race, assez proches également sur la papier. Au passage, tordons vite le coup à l’idée que prendre un ski FIS pour skier au quotidien est une bonne option pour les anciens très forts skieurs (ou les tendres qui débarquent plein de testostérone) : c’est une ineptie ! En revanche, en deuxième paire de ski de Géant réservées aux stades… il n’y a pas à hésiter ! Petit problème : vraiment pas facile de s’y retrouver dans les gammes et les différentes appellations des marques, avant de trouver un vendeur de skis connaissant sur ses doigts l’intégralité des gammes racing, et parmi tous les modèles aussi proches les uns des autres –et pourtant parfois très différents sur la neige, à même de vous conseiller le bon, celui adapté à votre génotype de skieurs et à vos aspirations… Pour mieux vous y retrouver, on vous a donc débroussaillé un minimum cette jungle des gamme race. Bonne lecture, et surtout, bon ski ! Laurent Molitor, directeur des essais
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FIS TO FIS
3 machines de course au banc d’essai Salomon S/MAX RACE FIS GS (24 m de rayon), Fischer WC GS Master, (23 m de rayon) et DYNASTAR Speed WC GS (25 m de rayon)
DOM DAHER
TESTS SKIS 2019 RACING - PISTE PERFORMANCE
RACING FIS
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TESTS 2019 I FIS
RACING FIS
> RACING PRESQUE FIS <
DYNASTAR
SPEED WC GS (R22) 182 cm 800 € skis nus
Construction World Cup sandwich rectangulaire avec chants verticaux / Titanal / Powerdrive Race Technology / Plaque World Cup R 22 > Cotes 103 / 65 / 85 mm > Rayon 25 m > Tailles disponibles (en cm) 165, 170, 175, 182 cm
Vifs et légers : grosses sensations ‘relativement’ accessibles RAS dans son style
On est dans les séries juste en-dessous des FIS, avec exactement la même construction et 25 m de rayon au lieu de 27 m en FIS 185 cm. « Un ski à sensations fortes ! » ; « un ski fait pour skier ‘relativement’ vite, en moyennes et grandes courbes ». Le ski est très vif sous le pied, mais ni dur ni exigeant ; on a moins la sensation de puissance qu’on a sur le Rossignol Hero Master. Un peu plus souple et surtout plus tolérant, le Dynastar Speed WC GS étonne, avec une sensation presque de légèreté sous le pied, une vraie facilité dans les passages carres à carres pour un ski de ce niveau de performance. Malgré ses 25 m de rayon, il reste assez facile à skier sur piste, tu appuies et ça rentre tout seul en courbe. « J’adore ses lignes de cotes ! Quand tu déroules l’appui, tu sens une super accroche tout du long du ski, c’est super régulier ; vraiment un rayon de courbe très intéressant pour les très forts skieurs ». Attention, on est sur du ski de course, pas fait pour carver dans la trafolle en bord de piste en fin de journée, mais fait pour découper le bleu dur. Un top ski pour tous ceux qui aiment skier vite et faire le plein de sensation à chaque courbe. Et encore un coup de cœur !
> RACING FIS <
SALOMON
S/MAX RACE FIS GS 24
> RACING PRESQUE FIS <
FISCHER
RC4 WC GS MASTER — 799 € Sandwich Air Carbon Ti 0,8 / Chants concaves / Nouvelle plaque course > Cotes NC / 65 mm / NC > Rayon 23 m > Tailles disponibles (en cm) 183, 189, 193 cm
La performance d’un FIS quand on sait aller le chercher, une très grosse tolérance en plus Très élitiste en termes de gabarit ou de puissance physique
Très bons skieurs et experts uniquement, normal pour une série ‘presque FIS’, mais en plus « si on ne fait pas 90 Kg minimum, on ne peut pas se rendre compte du réel potentiel de ce Fischer RC4 WC, trop dommage pour ceux qui n’ont pas le gabarit, ils ne sauront jamais ! ». « Un ski lourd, mais monstre efficace sous le pied ». Ce ski sait tout faire, avec un rayon de courbe très progressif en fonction de l’appui qu’on lui met. Pour ceux qui ont le profil, notes maximales en vivacité, aussi bien en entrée qu’en sortie de courbes, et notes tout aussi maximales en précision et stabilité à grande vitesse. Testé dans un tracé de Géant aux normes FIS « on est bien avec les 23 m de rayon, ça marche ! Il y un long rocker qui est là pour limiter le rayon ». Vraiment fait pour mettre en dérive puis raccourcir la courbe, ça marche carrément bien ; au top dans les neiges cassantes à souhait où il garde bien la ligne ; dans les jumps sur les ruptures de pente, le ski ne te renvoie pas n’importe comment, « on arrive à rester calme et serein sur ce ski » malgré son gros caractère. Un pur ski de course, qui donne tout son rendement sur neige très dure (avec un confort étonnant) ; moins agréable dès que la neige se fait douce, « mais ça passe, on se fait pas trop rouster, c’est presque joueur, super tolérant. On n’est pas enfermé dans un rail, on arrive à faire déraper le talon ». Moins accessible qu’un Hero Master M 18 ou M 21, tout en restant très sympa à skier ; un poil plus souple, un peu plus facile et plus maniable que le Salomon S / Max Race FIS GS, on reste sur un ski ‘compétition uniquement’ : on oublie en dehors d’un stade et plus encore de s’en servir au quotidien. Mais plus ouvert techniquement, et surtout beaucoup plus tolérant que le Salomon, n’importe quel top compétiteur junior bien équipé en cuisses saura le manier, ce qui est moins le cas sur le Salomon qui demande plus de ‘vécu’.
183 cm — 700 € Construction sandwich noyau course 100% bois / double plaque Titane. Interface ‘Edge Amplifier’’ pour des mises sur la carres plus rapides et faciles. Semelle course. Plaque course R 80. Cambre intégral
> Cotes 105 / 67 / 89 mm > Rayon 24 m > Taille unique
Une relance incroyable ; une accroche impeccable ; une stabilité sans limite Excessivement élitiste en termes de puissance et de technique
« LE ski de Géant par définition ! ». Sans trop surprise : pour racers uniquement, mais même ceux habitués à manier des skis FIS ont été surpris par l’exigence de ce GS. « Il faut vraiment des cuisses en béton pour le manier (sachant que l’auteur de ces propos a des cuisses et affiche 100 kg) ; « tu ne donnes pas ça à n’importe quel Junior en compétition ; là, on est sur du race hyper rigide, hyper dur, faut avoir un bon vécu de coureur pour le tourner ». Ça tombe bien, on a ça dans l’équipe. « J’ai bien aimé ». Normal, Christian Crétier, ex membre de l’Equipe de France de Skicross, ne jure que par les skis FIS ou presque. « Tout de suite, on est bien dessus, facile à prendre en main, sa force, c’est son très bon rapport facilité / performance ». C’est du haut niveau en termes de performance, clairement décliné des skis courses, et pourtant ce Max Race FIS en version 24 m de rayon reste relativement accessible. Ni intolérant ni trop physique (pour un ski course). Il est tellement ‘accessible’ pour un vrai ski course, qu’on se croit trop vite sur un ski de Coupe du Monde. On se prend au jeu d’allonger les rayons, « on se laisse emmener par sa facilité en très grandes courbes, on accélère de plus en plus, il réagit toujours bien dans les passages carres à carres ». Et puis à force de le pousser « il y a un moment, à force de te croire sur un FIS avec 30 m de rayon : le ski plie et tu vas au tas, je me suis fait surprendre 2/3 fois. Attention, je ne dis pas qu’on en touche trop vite les limites, c’est plutôt que le ski, grâce à sa relative facilité en conduite, vous pousse vite toujours plus loin vers ses limites. Du coup, pour les vrais racers, toute la difficulté (on parle ici de courbes très ouvertes sur stade de Slalom) est alors de jauger quand il faut arrêter de pousser. Il faut prendre le temps d’en toucher les limites justement pour savoir ensuite l’exploiter au mieux sans se faire peur. Une fois bien appréhendé : un ski course très plaisant, accessible et performant : du bon ski ! Et pour ceux qui aiment pousser leurs skis course au max : se tourner vers le même ski en version FIS avec 30 m de rayon pour la même longueur de 183 cm.
FACE TO FACE Du Rossignol Hero Master M 18 en Géant Performance non FIS (page suivante) aux nouveaux Hero Elite LT Ti en 2 longueurs (177 et 182 cm) et le Elite LT + dans la catégorie Freecarve en passant le Rossignol Elite ST Ti correspondant lui à la case Racing ‘Team Event’ / Slalom parallèle, c’est a peu près l’intégralité de la nouvelle gamme pisteperformance qui est passée sous nos pieds. En face, deux nouveautés chez Salomon, qui a également renouvelé entièrement sa gamme piste, le S/RACE PRO 175 Race Plate 80, Géant Performance non FIS et le S/RACE RUSH en Freecarve.
> FREECARVE <
ROSSIGNOL
HERO ELITE PLUS TI 167 cm — 749,99 € avec NX 12 Konect Dual
Mini cap sandwich noyau Peuplier / Titanal / Line Control Technology (insert central en matériau composite qui limite les contre flexions du skis pour plus de confort et un meilleur contrôle de la ligne). > Cotes 130 / 78 / 110 mm > Rayon 13 m > Tailles disponibles (en cm) 157, 162, 167, 172 cm
Sensations accessibles. Amusant sur piste, très fun dans les bosses Taille courte + rayon court + cotes oversize = limité en possibilité d’évolution
Dans la Série Elite (skis racing pour bons skieurs non compétiteurs), le Elite + Ti et ses 78 mm en patin est la plus large des sept versions au catalogue 2019. Un ski à ne pas aborder en mode racing, mais qui a de nombreux atouts pour ceux qui veulent découvrir les sensations du Slalom Spécial sans jamais avoir à forcer. Et du coup, quand on force… « Pas vraiment kiffé, 78 mm de large sous le pied pour un ski aussi court, avec en plus une spatule elle aussi oversize, quand tu attaques, il te prend les pieds, tu te mords constamment les chevilles et les genoux ». Ce qui n’a pas empêché les testeurs de se régaler en mode plus tranquille. Marrant, plaisant, un rayon de courbe amusant… ils sont tous d’accord. Très facile dans les déclenchements comme les conduites, nickel dans le raide, et plus encore dans un champ de bosses, où ce Elite Plus devient vraiment fun. Un modèle qui serait sans doute plus intéressant en plus grande taille, pour avoir plus de longueur à plier, et un peu plus de polyvalence sur un ski qui sera alors capable de passer partout en toutes neiges ou presque.
Les pistes tout juste fraisées de Peisey-Vallandry. Un des avantages d’avoir des pisteurs comme testeurs, c’est que chaque matin avant l’ouverture, ils peuvent pousser les skis racing sur piste ‘privatisée’.
> FREECARVE <
ROSSIGNOL
HERO ELITE LT TI 18 177 cm — 879,99 € avec SPX 12 Rockerflex
Mini cap sandwich noyau Peuplier / Titanal / Line Control Technology (‘chant’ central en matériau composite qui limite les contre flexions du skis pour plus de confort et un meilleur contrôle de la ligne). Plaque R 22. > Cotes 119 / 71 / 101 mm > Rayon 18 m > Tailles disponibles (en cm) 167, 172, 177, 182 cm
Confortable et vivant ; très sain et accessible RAS dans son programme
© WWW.TRISTANSHU.COM / LES ARCS
TESTS SKIS 2019 RACING - PISTE PERFORMANCE
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RACING
Le Hero Elite Long Turn est moins énergique sous le pied que les séries ST (Short Turn) et moins à destination des skieurs qui sont en permanence sur la carre à tailler, ce qui ne l’empêche pas d’être « un ski très sympa pour se faire plaisir sur la piste sans jamais se faire peur ». « Il se laisse facilement emmener, on prend tout de suite plaisir à glisser avec ce ski ». Disposant du même rayon de 18 m, sans surprises, c’est le petit frère du Long Turn 182cm également testé, avec pas mal de similitudes entre les deux. De l’accessibilité, du confort, une super capacité à varier les rayons de courbes, le tout sur un ski facile à mettre en dérapé et à mener en conduites glissées quand vos cuisses n’en peuvent plus de jouer au roi du carving. Des 2 longueurs nous avons préférées la plus courte (177 cm), on peut lui en demander un peu plus que sur le 182 cm, très évolutif en courbe, le ski est plus vivant, et au final plus fun à utiliser au quotidien, « le genre de ski sur lequel on a envie de passer du temps ! ». Super plaisant, super sain dans ses réactions, avec ce qu’il faut de répondant quand on veut le titiller : un ski plaisir réussi, à conseiller à nombre de bons skieurs qui ne passent pas encore tout leur temps en mode attaque et qui veulent élever leur niveau sur piste.
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TESTS 2019 I FIS
RACING > RACING TEAM EVENT <
SALOMON
S/RACE PRO GS 175 cm
> RACING TEAM EVENT <
ROSSIGNOL
— 700 €
HERO ELITE ST TI 172 cm
Sandwich noyau course 100% bois / double plaque Titane. Interface ‘Edge Amplifier’’ pour des mises sur la carres plus rapides et puissantes. Semelle course. Plaque course R 80
— 879,99 € avec SPX 12 Rockerflex
Mini cap sandwich noyau Peuplier / Titanal / Line Control Technology (‘chant’ central en matériau composite qui limite les contre flexions du skis pour plus de confort et un meilleur contrôle de la ligne). Plaque Race 22
> Shape Compact Tip / Cambre intégral > Cotes 115 / 65 / 98 mm
> Cotes 122 / 68 / 104 mm
> Rayon 15 m
> Rayon 14 m > Tailles disponibles (en cm) 157, 162, 167, 172 cm
Energique, précis, fun et jamais volage. RAS, top ski pour tous !
ST pour Short Turn, mais dans sa plus grande taille et avec un rayon de 14 m au lieu de 13 m pour les longueurs inférieures, cet Elite ST Ti 14 dans sa plus grande taille (172 cm) est le ski idéal de ‘Team Event’ / Slalom Parallèle. Et là, pas question d’embonpoint (voir Hero Elite Plus Ti) ! Avec 68 mm sous le pied, la plaque Race 22, les sensations sont au rendez-vous ! « C’est un top ski, super fun ! ». Léger sous les pieds et bien polyvalent sur piste en toutes neiges, mais pas destiné à des ‘bourrins’ de 90 kg et plus, qui le trouveront « trop uyant en spatule pour le rendement en grande courbe », normal. Certes ce ST Ti est plutôt destiné à évoluer sur des rayons courts, mais « super sympa à skier dans plein de configurations différentes ». Mention spéciale à la torsion de ce ski, parfaitement équilibrée pour son programme. « D’ailleurs sur toute la gamme des Hero, on ressent la même chose, ils ont progressé en confort ; ils sont tous bons en torsion, ça se sent aussi dans les mises en courbes, énergiques, mais sans jamais te mettre à l’amende ». Du coup, on skie plus relâché, on se fatigue moins et au final on s’amuse encore plus ! Ce ski est accessible à presque tout le monde, mais il a tout simplement « un rebond de ingue, mais que l’on peut doser à l’envie » (pour un skieur bien posé sur ses appuis). Résultat : un ski très énergique à skier, du fun sur piste au programme et pour longtemps.
> FREECARVE <
SALOMON
S/RACE RUSH GS 175 — 900 € avec fixations X12
Sandwich noyau course 100% bois / double plaque Titane. Interface ‘Edge Amplifier’’ pour des mises sur la carres plus rapides et puissantes. > Cotes 117 / 70 / 99 mm > Rayon 17 m > Tailles disponibles (en cm) 170, 175, 180 cm
Les grandes courbes à grande vitesse Moins plaisant quand on n’est pas en mode attaque
Avec ses 70 mm en patin « il a quand même un petit embonpoint sous le pied qui se sent ». Une certaine inertie en conduites de courbes, qui disparaît avec la vitesse. Il devient vraiment bon en grandes courbes, il aime la vitesse, c’est un ski qu’il ne faut pas hésiter à aller chercher, à skier en mode attaque. Sinon, entre ses cotes élargies et sa raideur, c’est un ski assez dur. Attention, c’est du bon ski, ça taille, c’est précis, mais plus enfermé dans un registre grandes courbes, et seuls les plus de 90 kg arriveront à jouer facilement avec le rayon et à trouver le ski ‘amusant’. Vous pouvez y aller, c’est super stable, impressionnant d’accroche sur le dur. Au top du bon skieur –de gros gabarit- à l’expert, à la recherche d’un ski typé race, avec la même qualité d’accroche mais dans un rayon relativement plus accessible.
> Poids 2240 g
Catégorie Team Event / Slalom Parallèle. Avec son rayon intermédiaire et polyvalent de 15 m, effectivement, dans un tracé de Géant, ça marche moins bien, ça décroche en grandes courbes, on est presque plus sur un ski de Slalom. Et presque de course ! Un ski exigeant, parfait pour skier tous les jours sur piste dure, où vous êtes sûr de vous régaler. Si vous avez le niveau. « Gaffe, t’as du ski là ! ». Si on est bien dans la catégorie Team Event, où les modèles sont souvent plus accessibles que les Géant de la même gamme, ça ne sera pas le cas avec ce S/Race Pro 175. Pour la polyvalence alpine : au top, pas de soucis au contraire, c’est même un ‘Tester’s Choice’. Pour l’accessibilité : vous repasserez (pas de soucis, il y a la série S/Max pour ça). Sur cette version Pro, on reste sur une structure très proche de la course au niveau du ressenti sous les pieds, et donc à ne pas confier à n’importe quel bon skieur. C’est beaucoup plus rigide que ce que proposait Salomon ces dernières saisons, ça peut surprendre. Mais pour les experts : un vrai coup de cœur. « J’adore ce genre de ski. Les appuis sont francs, tu sais que tu peux lui en demander, tu peux aller chercher la performance ». Top dans les déclenchements, à la fois facile et précis ; en conduite, « on sent tout de suite qu’on a quelque chose sous le pied, il y a du ski. Attention : ce n’est pas lourd, mais dès les premiers appuis, tu sais que tu as un Bon Ski, une voiture de course entre les mains ». On retrouve le même plaisir à skier fort que sur le FIS 183 R 24, avec en bonus un rapport facilité/performance si plaisant au quotidien ; une certaine accessibilité pour un ski qui délivre des sensations proches de la course. Précis, plaisant et efficace. Et en second bonus, à l’inverse de la version FIS, il est plus facile d’en sentir les limites, on ne partira pas à la faute avec celui-là, ou du moins vous la sentirez venir. Du coup « ben ouais, c’est mon préféré des trois Salomon, un poil devant la version la FIS ! ».
TESTS SKIS 2019 RACING - PISTE PERFORMANCE
94
RACING
> RACING GÉANT PERFORMANCE <
> RACING GÉANT <
HERO MASTER M21 180 cm
SPEED MASTER GS KONECT
ROSSIGNOL
DYNASTAR
175 cm — 849,99 € avec fixation
— 929,99 € avec SPX 12 Rockerflex
Sandwich rectangulaire noyau Frêne / Titanal. Prop Tech en spatule. > Cotes 114 / 71 / 97 mm > Rayon 21 m > Tailles disponibles (en cm)
170, 175, 180, 185 cm > Poids 2100 g
Très proche de la course, dans une taille et un rayon plus polyvalents Grosses sensations en courbes pour ceux qui ont le niveau RAS. Pas de placement, pas de tournant.
Coup de cœur chez tous les racers. On oublie l’accessibilité de la série Elite, « là, faut vraiment être calé dessus ». Le Hero Master 21 est fait pout être chargé, « et alors là, il rentre bien en courbe ». Sur la carre, il impressionne : « il accélère tout du long et il sort super fort, sans pour autant te jeter ou te faire mal ! ». « Je l’ai adoré ce ski, pour moi (gros niveau/grand gabarit/100 Kg) : c’est une bête de course ». On est sur un vrai ski de Géant, bien typé ‘race’ (les série M se situent juste en-dessous des série A-Athlètes-). « On ne doit pas être loin des côtes d’un FIS Géant Femme » ; même dans cette longueur raisonnable de 180 cm, « on est sur un ski très exclusif, uniquement destiné à tailler de la grande courbe et se frotter aux tracés aux stades de Slalom ». Exclusif, « mais vraiment bon, avec en bonus un amorti extraordinaire ». Testé dans un tracé aux normes FIS, c’est un poil court en 180 cm et pourtant : « avec ça aux pieds… Rohhhhh ! Je me suis régalé. Non mais là, attention… On est presque au niveau de performance des 2 skis ‘FIS’ (Fischer et Salomon), avec un rayon de courbe un peu plus serré. Et pour ‘nous’, c’est quand même pas plus mal, les rayons de 27 m d’un FIS, faut se les trimballer. En feeling, tu es très proche de la course, c’est génial, ça tient la route, tu sais que tu peux compter dessus en compétition, et tu peux quand même skier un peu plus calme. Si tu vois que tu es tout seul sur la piste, tu te fais monstre plaisir ! » … Et si la piste est encombrée : « contrairement à un Fischer WC Master ou au Salomon FIS, il reste facile à skier à basse vitesse ». Sans doute le plus ‘polyvalent’ avec ce niveau de performance, qui, au niveau des sensations, n’est pas sans rappeler le Dynastar Speed WC GS, en version un poil plus rigide et moins tolérant. Conseil des testeurs pour une utilisation au quotidien : prendre une taille inférieure « la version M 18 (175 cm et 18 m de rayon) sera beaucoup plus adaptée, avec plus de latitude pour jouer avec le rayon, tout en restant une référence pour aller titiller les tracés de Géant ». Sinon, en M 21 : « mon ski préféré cet hiver ».
> RACING GÉANT <
ATOMIC
REDSTER X9 175 cm — 999 € avec fixations X 12 TL > Cotes 114 / 65,5 / 99,5 mm > Rayon 15,4 m > Tailles disponibles (en cm) 169, 175, 181 cm > Poids 2360 g avec plaque
Polyvalence alpine. Confortable et précis RAS au regard de la cible
Le Redster X9 est tout simplement un excellent ski de tous les jours pour très bons skieurs et experts. Performant, accessible, polyvalent, « vraiment tous types de courbes, tu peux virer super court ». Avec ça sur la piste : tu es sûr de te régaler tous les jours, de la piste la plus dure à le petite couche de neige transformée. « Le bon choix pour les professionnels ». Pisteur ou encore moniteur, qui X9 aux pieds, pourra enseigner, skier pour lui tous les jours et faire des ouvertures de Flèches ou de Chamois avec le même ski et le même plaisir. Toujours confort sous le pied, « même en trafolle on se régale ; terrain bosselé, bords de pistes : il reste toujours facile et agréable ». Un ski sans défaut, bien plus accessible qu’un Redster G9, et avec de gros retour de sensations.
SPX 12 Konect
Construction World Cup sandwich rectangulaire avec chants verticaux / Titanal > Cotes 116 / 70 / 98 mm > Rayon 18 m > Tailles disponibles (en cm) 170, 175, 180, 185 cm
Puissant et facile RAS
La version Konect est l’équivalent du Dynastar Speed Master GS, sans la plaque Racing, pour plus de facilité d’évolution en courbes. Et selon les testeurs, le top compromis performance en Géant / Plaisir au quotidien sur piste : « la valeur sûre, et même un peu plus ». « Sincèrement, ce ski m’a bluffé ! ». « J’adore ! Encore une fois, Dynastar nous montre tout son savoir faire en ski alpin, sans doute un des meilleurs racing pour tous de l’année ». Un ski efficace, très performant, et pourtant qui surprend par sa grande facilité à prendre en main. Le ski est bien énergique sous le pied, facile et précis en entrée de courbe, un vrai plaisir à dérouler l’appui tout du long. Vraiment facile dans les passages carres à carres, et quand on monte en intensité, les réactions d’appuis suivent nickel ! Il montrera certes ses limites quand on lui tape vraiment dedans (on = ex compétiteur de haut niveau), « il est tellement bien, que c’est vrai qu’on aimerait lui en demander encore un peu plus ». Conviendra à de bons skieurs avides de progression sans limite sur piste, comme aux très forts skieurs. Conseil des testeurs pour les experts : à monter avec la plaque Race 22 (que l’on a eu la chance de tester également vite fait), pour ceux qui voudraient un ski plus agressif. Le rajout d’une plaque race le rendant certes plus physique, notamment en fin de virage où « ca accroche et ça pousse sans fin », mais pour ceux qui aiment : n’hésitez pas !
> FREECARVE <
ATOMIC
REDSTER TR 175 cm — 799 € avec fixations X TL 12
Sandwich noyau Power Woodcore (Frêne / Peuplier) / Double couche Titanal > Cotes 115,5 / 70 / 102,5 mm > Rayon 16,2 m > Tailles disponibles (en cm) 158, 165, 170, 175, 182 cm
Vivacité et polyvalence RAS
« Un super ski de piste, d’une polyvalence incroyable », tellement facile qu’on peut le confier à des niveaux ‘intermédiaires’, « très agréable, on en fait ce que l’on veut ». OK, si on le pousse, on en trouvera les limites, mais sinon : « c’est juste ce qu’il faut pour se faire plaisir tout le temps, sans se fatiguer ». Facile à mettre en courbe, pas trop exigeant, le rebond qu’il faut… Son patin un peu large n’enlève rien en accroche pure « très bonnes sensations sur le dur » et lui confère plus de facilité à skier les neiges trafolées ; et malgré son rayon assez court, « il reste super polyvalent en courbe ». Pour ceux qui aiment taper dans leurs skis, prendre la taille au-dessus.
TESTS SKIS 2019 RACING - PISTE PERFORMANCE
96
SKIS RACING - FREECARVE
> FUNCARVE <
HEAD
SUPERSHAPE I-RALLY 177 cm — 799,95 € avec fixationS PR 12
Cap Graphène Worldcup Sandwich noyau bois / Titanal. > Shape Speed rocker / Cambre > Cotes 136 / 77 / 115 mm > Rayon 14,7 m > Tailles disponibles (en cm) 156, 163, 170, 177 cm
Fun et efficace pour envoyer de la courbe non-stop Pas pour les gros appuis ni les gros gabarits
> EASY CARVE <
HEAD
V-SHAPE V10 177 cm — 700 € avec fixations PR 11
Construction LYT Tech. Cap sandwich en GraphèneKoroyd-Carbone noyau Karuba. Topless tech, tissage triaxal d’une couche en fibre de carbone combinée à du graphène > Shape Rocker ERA 3.0 > Cotes 139 / 85 / 121 mm > Rayon 14,8 m > Tailles disponibles (en cm) 163, 170, 177, 184 cm 1142 g en 170 cm
Léger et polyvalent, vivant sous les pieds Pas fait pour attaquer
« Une référence dans les skis plaisirs, qui a fait ses preuves depuis deux ans ». Pas très exigeant, ni physiquement (d’ailleurs, bourrins de plus de 85 kg, ce n’est pas pour vous), ni techniquement, le Supershape I-Rally est un très bon ski de carving, sans défaut dans son programme. Léger mais suffisamment rigide, doté de « très bonnes lignes de cotes », bien taillé mais pas trop, avec un rocker discret et efficace « le ski s’enroule naturellement, il est facile à emmener partout en n’importe quel type de courbes, avec un bon niveau d’efficacité dans toutes les configurations ». Nerveux mais pas trop, « aussi plaisant sur neige dure que quand la neige devient molle » ; « sincèrement, un ski très fun et efficace ! »
Trois ans que Head fait le forcing sur la légèreté avec notamment l’usage du graphène et en 2019, c’est au tour des skis alpins de bénéficier de ce travail avec les V-Shape. Des skis ne pas donner à un ancien coureur en alpin ou a des gabarits de plus de 80 kg, on s’en doutait un peu vu l’extrême légèreté du ski, on s’adresse ici aux skieurs en pleine progression à qui la légèreté bien pensée comme ici peut apporter beaucoup. « Du bon petit ski comme on les aime ! », qui a séduit notamment par sa belle polyvalence toutes neiges, « avec un très bon comportement en trafolle et neiges de printemps, même en petite poudreuse il passe bien grâce à ses cotes assez larges ». Accessible physiquement, facile à emmener et très léger sous les pieds, on est sur un ski très ‘passe partout’, tolérant et confort en toutes situations. Evidemment, si l’on engage un peu plus on en trouvera les limites, mais sa force est ailleurs : dans cette légèreté qui ne pénalise pas les sensations, dans sa facilité à passer en toutes neiges, « un ski toujours agréable, à conseiller à nombre de skieurs cet hiver, pour du ski tranquille mais jamais fade ». Et pour ceux qui ont marre de se trimballer ‘une enclume’ quand vient le moment de porter les skis, avec 1142 g en 170 cm, vous garderez toute votre énergie pour les activités après-skis !
> FUNCARVE <
STÖCKLI
LASER CX 170 cm Sandwich noyau ‘Combicore’ (bois+ laminé fibres vertical) / Turtle Shell Racing > Shape Cambre trad > Cotes 122 / 68 /100 mm > Rayon 14,1 m > Tailles disponibles (en cm) 149, 156, 163, 170, 177 cm
Vif et précis. Plaisir accessible Champ d’action limité
> RACECARVE <
STÖCKLI
LASER SX 177 cm — 950 € Construction sandwich noyau ‘Combicore’ (bois+ laminé fibres vertical) / Turtle Shell Racing. > Shape Cambre trad > Cotes 120 / 70 / 99 mm > Rayon 16,8 m > Tailles disponibles (en cm) 149, 156 163, 170, 177, 184 cm
Nous concentrant en racing sur les skis typés Géant plutôt que Slalom (souvent trop exclusifs, à part en dire que ça marche fort en petits virages…) nous n’avions jamais testé ce Stöckli CX, quelque peu inquiet de voir ce qu’un ski de 170 cm pouvait donner sous les pieds de nos racers, plutôt équipés au niveau des cuisses. Bilan des courses : c’est sûr, avec son rayon typé Slalom, « c’est super joueur ». Et même un poil sportif, « suffisamment rigide pour se frotter à des skis de race ! ». Et avec en bonus « une légère polyvalence en courbe, permettant de l’utiliser dans différentes configurations ». Pas de bord de piste en tout cas, « c’est délicat ». Ce CX aime la neige dure et très dure, est super vif en entrée comme en sortie de courbes, facile dans les déclenchements, un bon rebond : « ça va très bien jusqu’en moyennes courbes ». Nickel pour skier au quotidien sans engager trop fort. Le CX n’aime pas la vitesse, pas très stable, sa précision se dégrade vite « et du coup, tu ne peux pas te lâcher, son champ d’action reste limité. En tout cas, un vrai ski plaisir, pas pour moi, mais que je recommande ! ».
« Dans la continuité ! » Les quelques modifications apportées à la spatule de ce nouveau Laser SX apportent peut-être encore plus de polyvalence en courbe à ce ski déjà jugé exceptionnel par nos testeurs : « Un super ski, tu le sens tout de suite ! »; « ce Stöckli est toujours une référence en ski de piste performant ». Premier feeling : une sensation de légèreté et de facilité de prise en main, qui étonne presque au regard de son rendement. Ce ski a une efficacité incroyable sur toute la longueur de la carre. « Jamais difficile à skier, il ne te met jamais en défaut, tu peux te concentrer sur tes trajectoires, il est même tolérant aux erreurs de placement, c’est juste super agréable à skier ». Qualités de stabilité, de précision et d’accroche impressionnantes ; un rayon très évolutif sous les pieds de forts skieurs, ceux qui aiment les skis un minimum ‘directifs’, se sentir sur un rail jusqu’au bout du bout de la courbe. « Un des mes préférés par la confiance sous les forts appuis qu’il procure ; un ski rare, à la fois 100% efficace et 100 % plaisir ».
> SKIS ALL MOUNTAIN
Yann sur les Atomic
LM.
Vantage 90 Ti.
Si depuis 2 ans on a rajouté le terme Carve à la catégorie All Mountain, c’est que à l’image des SUV en automobile, ces vrais-faux 4x4 des neiges passeront la très grande majorité de leur temps de ski sur les pistes damées. Autant dans ces conditions, favoriser avant tout le rendement alpin. Cet hiver, la priorité aux sensations alpines est sinon plus marquée, du moins encore étendue. À savoir que si les plus carveurs des All Mountains tournaient jusque là aux alentours de 85 mm au patin, la tendance de cet hiver, c’est maintenant de faire des skis de 90 mm et plus au patin qui soient avant tout très pistards. Du coup, les vrais skieurs 50/50 qui skient autant sur piste qu’en dehors, et adeptes de cette largeur intermédiaire permettant de rider toutes les neiges, ne s’y retrouvent plus. Pourquoi faire des skis aussi larges et sans réelles capacités freeride pour rester la plupart du temps sur la piste ? Parce que c’est à la mode ! Comme rider avec des skiboots débrayables de freerando sur des skis alpins. Si on est moins fan de l’approche, ce n’est pas un problème, puisque l’offre dans la catégorie reste pour l’instant toujours aussi diverse et surtout, la fameuse ‘polyvalence efficace’ de ces skis à tout faire et le faire bien, est plus que jamais au rendez-vous. L.M.
LM.
T E S T S S K I S 2019 A L L M O U N TA I N
TESTS 2019
98
ATOMIC
VANTAGE 97 TI 188 cm — 899 € avec fixations Warden 13
Construction Prolite noyau Power Woodcore (Frêne / Peuplier) / Titanium Tank Mesh / Energy Backbone. All Mountain Rocker 15/75/10 > Cotes133 / 97 / 122 mm > Rayon20,1 m > Tailles disponibles (en cm) 172, 180, 188 cm > Poids 1900 g (en 180 cm)
Parfaite illustration de la tendance des skis larges ET taillés avant tout pour carver. Un ski de 97 mm en patin logiquement livré par la marque autrichienne pour matcher avec la case Freeride, mais qui une fois testé se retrouve dans la catégorie des skis plus carveurs que tout terrain. Un ski super exigeant, on vous aura prévenu. Dans cette longueur de 188 cm, le Vantage 97 Ti ne donne pas dans la dentelle et ne se destine qu’aux ‘bons gabarits’, jusque 100 Kg tranquille, ou aux très forts skieurs qui aiment en permanence pousser sur l’avant de leur ski. Ça tombe bien, on en a un dans l’équipe qui combine les deux conditions (bon ok, il ne fait pas 100 kg !). Certes, sur neige douce ou en terrain lisse, le Vantage 97 se laissera facilement dompter ou glisser en conduite dérapée. Mais bon, pour ça, pas besoin d’un ski à 650 euros ! « J’ai bien aimé, mais gaffe, c’est quand même pas super tolérant ». Presqu’un euphémisme… Niveau performance, rien à redire. Le ski est puissant, très puissant. Sur piste, il ne commence à prendre vie qu’avec pas mal de vitesse. Où alors il faut peut-être peser 100 kg pour trouver la réactivité du flex à plus basse vitesse. En tout cas, ça tient le pavé ! En tout terrain, c’est efficace partout, sauf en poudreuse. Sous réserve là aussi d’être constamment présent sur la spatule, bonne chance pour rattraper le moindre déséquilibre arrière si vous n’avez pas les cuisses. Et quand le terrain se dégrade, là encore, seuls les gros gabarits avec des pistons à la place des cuisses tireront leur épingle du jeu, les autres se feront bien secouer.
99
TESTS 2019 I ALL MOUNTAIN
ALL MOUNTAIN
BLACK CROWS
VERTIS 175 cm — 549,95 €
Semi cap sandwich, noyau Peuplier. Light rocker / Cambre trad > Cotes 128 / 85 / 111 mm
> Rayon 15 m > Tailles disponibles (en cm) 170, 175, 180 cm
Complet, gros potentiel accessible Fun sur piste, un peu trop sérieux en dehors
« Plein d’accroche et de bonnes sensations sous le pied ! ». Le Black Crows Vertis est un ski bien dynamique, facile et précis dans les changements de carres, un super talon avec de la relance en fin de virage. « On peut varier facilement les rayons, c’est le genre de ski bien évolutif avec lequel on est posé sur la neige ». Un peu ‘lourd’ en tout terrain, « malgré son rocker, taille courte de 175 cm et flex rigide, ça ne déjauge pas tout seul et pivotera moins facilement à basse vitesse que d’autres dans cette gamme de largeur ». En revanche : « il est super sécurisant et taille le route partout sans broncher, toujours avec du confort et des bonnes sensations sous le pied ». Un poil raide, il faut des jambes pour le tenir dans le défoncé redurci, « mais là aussi, ça reste assez confort ». C’est vivant, on peut appuyer fort dessus, on est posé sur n’importe quel terrain ; le ski est bien maniable et réactif en ski en forêt ; agréable dans la pente : un super petit All Mountain Carve, pas physique, mais un poil sportif. A prendre une taille supplémentaire pour une pratique plus orientée tout terrain, nickel dans cette longueur pour ceux qui passent la majorité de leur temps à carver la piste et ses abords.
ATOMIC
VANTAGE 90 TI 169 cm — 599 € skis nus — 899,90 € avec fixations Warden MNC 13
Construction Prolite noyau Power Woodcore (Frêne / Peuplier) / Titanium Tank Mesh / Energy Backbone. All Mountain Rocker 15/85/0 > Cotes 126 / 90 / 112,5 mm > Rayon 17 m > Tailles disponibles (en cm) 161, 169, 176, 184 cm > Poids 1730 g le ski en 176 cm
Vivant à basse vitesse, stable quand on allonge le rayon. Pas si léger que ça la structure Prolite. Manque de polyvalence All Mountain pour cette largeur
On prend le même esprit que la Vantage 97, dans une largeur plus raisonnable, et là on valide l’efficacité alpine avant tout ! Malgré une taille beaucoup trop courte (169 cm !), le nouveau Backland 90 Ti a pourtant séduit par son étonnante skiabilité en toutes conditions. Et plus particulièrement sur piste, même sur les neiges les plus dures. Plus rigide en torsion et moins rockerisé que son prédécesseur, et du coup plus incisif, notamment dans les mises sur la carre, plus dynamique dans la ride. « Un ski surprenant ! Pas habitué à avoir des skis aussi court en taille et surtout en rayon, et bien je me suis régalé sur la piste, même sur le ‘bleu dur’ du matin. C’est juste du bonheur ! » Une spatule « incroyable » sur piste (compacte et ferme, beaucoup moins top du coup en trafolle) ; petite ou grande vitesse, on peut jouer avec le rayon de courbe, travailler le ski sur toute sa longueur ». Confortable et sécurisant sur la carre, « l’impression que le ski reste collé à la piste, c’est super agréable à skier » Avec sa courte taille de 169 cm, difficile de jauger ses capacités réelles en tout terrain. En petite trafolle, puissant, il écrase tout, mais on n’a pas pu le pousser à bonne vitesse sur ce terrain. La bonne surprise est venue un matin de petite poudreuse : malgré sa taille ridicule, le Vantage 90 affiche une vraie capacité à flotter. Bon, là on oublie clairement les courbes ouvertes où, vu le gabarit des testeurs, l’équilibration antéro postérieure sera plus que délicate, « mais en enchaînements de petits virages ‘à l’ancienne’, là encore, presque incroyable ! » Un ski à la fois puissant très progressif, que l’on prend très facilement en main et pourtant qui a beaucoup à offrir… Sous réserve d’être quand même affuté physiquement.
AMPLID
TIME MACHINE 83 182 cm — 780 €
Sandwich noyau Peuplier / Fibres de verre tri axiales / double plaque Titanal / Technologie Antiphase™. Cambre trad (Pop Camber) > Cotes 118 / 83 / 107 MM > Rayon 15 m (multi rayons) > Tailles disponibles (en cm) 175, 182 cm
Déjà en 90 mm de large (version testée l’hiver dernier et reconduite cette saison), le Time Machine est un redoutable carveur… En 83 mm, « avec beaucoup de matière sur toute la ongueur du ski », « c’est hyper pêchu, hyper vivant, avec un talon ultra rigide ». Et un gros poil élitiste, « clairement un ski pour gros sanglier, à ne surtout pas donner à n’importe qui ». Rappelons que les Time Machines font partie de la ‘Centrifugal Collection’, destinée aux skieurs alpins passé par le Ski Club, et amateurs de ‘G’ courbes. Pour info, le même shape en 83 mm existe en version Time Traveller, au flex plus accessible au commun des skieurs. Là, en version non adoucie, quand on le donne à n’importe qui : « perso j’ai fait un run dans 20 peuf avec fond dur : je suis rentré direct. Tu restes au fond, tu prends tout dans la jambes, ça ne tourne pas et ça te sort les genoux ». Il faut donc vraiment y aller pour le tordre, et là « grosse relance, tu te fais limite rouster la première fois ». Une spatule très incisive, ça découpe le terrain sur toute la longueur du ski, « ça ne bronche pas dans les grandes droites » ; « j’ai bien aimé, surtout sur le dur, c’est une lame de rasoir ». Bonne nouvelle (pour ceux qui ont le profil) : ça pivote assez bien grâce aux fixations assez centrées. Un ski un peu hors normes, très pêchu, pour envoyer en permanence, à la limite du ski de Derby.
— 900 €
Sandwich noyau Frêne blanc de la vallée du Giffre (Haute-Savoie) sélectionné, séché et débité par nos soins / Titanal / inserts amortissants caoutchouc sur toute la longueur / Chants ABS 360°. Flex personnalisable. > Cotes 123 / 90 / 111 mm > Rayon 25 m > Tailles disponibles (en cm) 178, 185, 192, 198 cm
Un ski très bien équilibré. Stabilité à grande vitesse audessus du lot et sait pourtant se montrer joueur. Super confort en Tout Terrain Déconseillé en forêt. RAS si on sait skier et qu’on a un peu de cuisses.
Le Passe Montagne est dans un shape et un esprit bien plus ‘traditionnel’ que les séries G, point de rocker ici et un talon totalement plat. Résultat : la tenue à grande cadence augmente encore d’un ton, ainsi que l’exigence technique et physique. Les amateurs de facilité dans les déclenchements… resteront sur la série G : « un très bon ski, mais pas pour moi ». De tous les Aluflex testés ces dernières années, ce Passe Montagne est le plus stable à grande vitesse et le plus confortable de tous en terrain défoncé ou gelé.
« Ultra stable, c’est du bon petit gun, très agréable à skier, très doux sous le pied ». « Il adore la neige dure, on peut vraiment attaquer ; monstre accroche ; ça renvoie sans jeter : c’est vraiment top » ; « dans les boulettes gelées ça défonce tout, dans le raide c’est top ». « Exigeant jusqu’au bout du tail » pour les petites cuisses ; « un talon rigide juste ce qu’il faut » pour ceux qui en ont, « il encaisse super bien le terrain et ce qu’on lui donne, sans qu’on se fasse jamais rouster, même à grande vitesse ». Ultra confort et ultra sécurisant. Si vous aimez le freeride avec des sensations de ski de Géant, des prises de carres franches, se sentir sur des rails en courbe, avoir la stabilité nécessaire pour tirer droit quand c’est nécessaire : vous allez adorer. D’autant plus que le Passe Montagne sait se montrer « relativement tolérant » et accepte sans broncher les conduites dérapées ; il sait même se montrer joueur à des vitesses raisonnables. Certes, 25 m de rayon : on oublie les enchaînements de petits virages coupés sur piste, mais pour le reste : « il y a du pop, c’est vraiment ludique, maniable ; il adore les petites courbes dérapées. Dans cette taille de 185 cm : c’est juste nickel pour tout faire ». En grosse neige lourde et trafolées, on retrouve les qualités de tenue de courbe constatée piste, son manque de largeur ne sera pas gênant pour un bon skieur, « c’est dans ces conditions qu’il est le plus exigeant, il faut des cuisses ». Idem en poudreuse « on est sur un ski ‘à l’ancienne’, ce n’est pas la neige qu’il préfère, mais il déjauge bien et se tient entre deux eaux, il déclenche facilement et avec le jus du flex : on se régale à jouer avec ‘l’effet bouchon’ » (voir photo !). « Un ski assez unique, performant partout et en toutes neiges » pour les amateurs de sensations ‘à l’ancienne’, les puriste avec des cuissots, avec si possible à leur disposition un domaine « où il y a de la place pour tourner ». Conseil des testeurs : à prendre à sa taille ou quelques cm de plus, « mais pas besoin de prendre plus grand »… Petite face Nord de l’aiguille Rouge. Pierre joue avec l’effet bouchon des Aluflex Passe Montagne.
C.DUVAL
ALUFLEX
PASSE MONTAGNE 185 cm
C.DUVAL
T E S T S S K I S 2019 A L L M O U N TA I N
100
ALL MOUNTAIN
101
TESTS 2019 I ALL MOUNTAIN
ALL MOUNTAIN
— 549,95 € skis nus
Sandwich Air Tec woodcore / Titanium 0.5 / extrémités carbone / Razorshape (chants inclinés). All Mountain Rocker / Early rise tail > Cotes 126 / 86 / 116 mm > Rayon 16,5 m (en 175 cm) > Tailles disponibles (en cm) 161, 168, 175, 182 cm
Du caractère, un ski dynamique sur piste Ne se livrera pas à tout le monde
Super agréable et efficace sur la piste, presque trop pour la catégorie ! Accroche, précision, vivacité dans les changements de carres, relance en fin de courbe : le Pro Mtn 86 étonne par son rendement en moyennes et grandes courbes. Nerveux sous les appuis sans être trop exigeant, maniable à basse vitesse et bon stable à vitesse soutenue : « on eut le skier en mode On/Off ! ». Super agréable sur la piste, et du coup un peu moins en dehors. Il faudra savoir se placer, savoir dompter le talon technique tout en ne brusquant pas la spatule taillée avant tout pour varier les rayons sur piste, et du coup un poil souple pour la performance en neiges pourries. Bonne nouvelle : la petite poudre ne lui fait peur, au contraire « dans cette longueur de 182 cm, il n’est pas facile en pivot, mais ça flotte nickel, » avec justement sa spatule large et souple qui le fait bien déjauger. Un poil large pour être 100% piste, mais du coup nickel pour le skieur à forte tendance alpine qui cherche un ski pour tailler de la belle courbe sans trop s’éloigner du domaine, à utiliser toute la saison et pousser dans ses limites quand l’envie lui en prend. Prendre dans cette longueur pour garder un peu de polyvalence tout terrain, la taille en-dessous pour un utilisation encore plus ciblée sur la piste.
FISCHER
RC4 THE CURVE GT 182
cm
— 899 € avec fixations MBS 13
Sandwich noyau bois / double couche titanal / Renforts Air Carbon / Diagotex™ (inserts latéraux en carbone pour la stabilité en torsion) / Chants concaves. Cambre traditionnel > Cotes 129 / 80 / 112 mm
> Rayon 16 m (triple rayon) > Tailles disponibles (en cm) 168, 175, 182 cm
Sait tout faire en courbe. Confort impressionnant quelle que soit la neige. Trois rayons = faut être précis dans son placement pour tout faire en courbe
Surprenant ! Le plus large de la série The Curve est complétement dans la tendance des skis alpins très performants, avec une largeur à la limite des skis All Mountain ; un ski deux, voir trois en un, qui mérite complétement son appellation ‘Grand Tourisme’. Précis réactif, tonique ; surprenant de polyvalence alpine ET toutes neiges, d’où son classement dans cette catégorie. Quand on le laisse vivre, on a l’impression d’un ski ‘mono rayon’, typé moyennes et grandes courbes, docile, super stable et confort. Le ski déroule tout seul, on peut se balader toute la journée sans jamais se mettre dans le rouge. Presque trop tranquille ? On se dit que l’on risque de s’ennuyer au bout de quelques descentes. Erreur… Il ‘suffit’ de jouer avec les rayons (il y en a 3, courts devant et derrière, plus long sous le pied) pour découvrir un tout autre ski. « Au top pour attaquer la piste ! ». Même sur neige très dure et cassante, rien ne vibre, les sensations d’accroche sont impressionnantes. Dès qu’on lui rentre dans ses rayons courts de Slalom, on découvre un ski plein de mordant, génial pour envoyer sur n’importe quel type de pente Sous réserve d’avoir le niveau requis, aussi bien technique que physique. Il faut en permanence être équilibré et pousser fort mais pas trop en spatule, ne pas hésiter à en donner au talon puissant à souhait, et à ce petit jeu, on se fatigue assez vite. D’autant plus que son tail très large ne facilite pas les mises en dérapé, « mais ça passe ». « Génial sur le dur, le rayon court devant, c’est top dans la pente, on resserre les courbes à l’envie » ; stabilité à toute épreuve sur la carre, on ne sent pas la largeur sous le pied, en carving on peut se coucher comme sur des skis de 75 mm.
(C) FISCHER
FISCHER
PRO MTN 86 182 cm
Tellement sain et confort sur piste en neiges lourdes de printemps où il avale tous les paquets de fin de journée, qu’on n’a pas pu résister à en sortir, voir ce que ça disait en mode 4x4. Re surprise. Une bombe pour skieurs techniques, « ça bouffe le terrain, on sent qu’on a de la matière sous le pied, et pourtant le ski n’est pas trop lourd. Le ski n’ancre pas, il reste maniable à n’importe quelle allure, sa large spatule le fait bien sortir de la neige et toujours avec ce gros confort sous le pied, on se prend vite au jeu d’attaquer. Zéro rocker, et pourtant le ski avale tout, la spatule large ne gène pas, le confort sous le pied est toujours aussi impressionnant ». Un vrai ski ‘Grand Tourisme’, pointu, fait pour attaquer, mais sans rien lâcher du côté du confort et la facilité en mode ‘cruising’. Un ski super intéressant et très ludique.
ICELANTIC
SABRE 80
184 cm — 649 € Sandwich noyau Peuplier / X-Ply Carbon / Tri-axe. Rocker / Cambre 9 mm / talon plat > Cotes 121 / 80 / 106 > Rayon 18 m > Tailles disponibles (en cm) 164, 174, 184 cm
Un gros cambre et une bonne rigidité aussi bien en flex qu’en torsion, le nouveau Sabre 80 (nouvelle structure plus rigide) est un ski demandeur d’un certain niveau d’engagement. Et engagement ou pas : dans la pente sur neige, dure, super difficile de plier la spatule pour raccourcir le rayon en coupé, pas d’autre choix quede le mettre en dérive. On oublie donc les petits virages et on profite de sa tenue pour dérouler de la moyenne et grande courbe. « C’est super confort sur la carre, je ne sais pas si les chants différents y sont pour quelque chose, mais c’est très agréable sous le pied, même dans le boulettes regelées ». « C’est parfait sur piste et bien efficace sur tous types de terrain ». Sans surprise, malgré une spatule assez large « dans la peuf de janvier ou quand il y a ‘gras’ de trafolle de fin de saison, ça manque de portance ». Reste que son petit rocker au relevé assez brusque est bien efficace pour apporter déjaugeage en poudre tant qu’elle n’est pas trop froide ou trop profonde. Un ski « qui nécessite un peu de cuisses et de niveau », essentiellement pour tailler la piste et en sortir à l’occasion.
K2
PINNACLE 85 177 cm — 399,90 €
Construction Konic Technology noyau Tremble / (sans laminé Titanal) / Chants Hybritech. Tapered Tip&Tail. All Terrain Rocker / Cambre.
> Cotes 128 / 85 / 112 mm > Rayon 15 m en 177 cm > Tailles disponibles (en cm) 156, 163, 170, 177 cm
Sympa partout, jamais exigeant Pas très vif sur piste
K2
Les K2 Pinnacle.
PINNACLE 95 TI 177 cm
Que ce soit en 85 ou
— 599 €
95 mm : des skis qui
Construction Konic Technology noyau Sapin / Metal Laminate / fibres de verre triaxiale / Chants Hybritech
mettent la banane !
> Shape Tapered Tip&Tail. All Terrain Rocker / Cambre. > Cotes 132 / 95 / 115 mm > Rayon 17 m en 184 cm > Tailles disponibles (en cm) 170, 177, 184 191 cm
© K2 / D.CARLIER
T E S T S S K I S 2019 A L L M O U N TA I N
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ALL MOUNTAIN
Facile, fun, confortable et efficace : un régal Pas fait pour les grandes vitesses sur neige dure
Aussi facile à prendre en main qu’à emmener sur piste ou dehors, léger sous les pieds, le Pinnacle 85 est le type même du ski sur lequel on se sent tout de suite bien, et partout. Et la bonne nouvelle, c’est que cette impression se confirme au fil des heures de ride : malgré son accessibilité, il a surpris tous les testeurs par la qualité des sensations qu’il délivre sous les pieds de bons skieurs. Facile en pivot ou à mettre en dérapage, tolérant et étonnamment passe-partout, jugé « juste un super ski en Tout Terrain » où le rocker avale tout, le tail vivant lui donne toute la maniabilité qu’il faut pour se régaler. « Et en plus avec son rocker il déjauge vraiment très bien, la petite poudre ne l’arrêtera pas ». Un ski super sympa, jamais exigeant mais pas limité pour autant. Exactement comme indiqué dans la catalogue : « tout pour devenir très rapidement addict au freeride » ! Et passer à la version Pinnacle 95, toujours une référence pour skieurs bien plus évolués.
Le top ski de tous les jours pour une immense majorité de skieurs ! « Perso, je passerais bien l’hiver avec ! ». « Ce ski, c’est l’équilibre, la rencontre d’un shape et d’un flex aboutis. En traffolle : « on en redemande, ça efface tout ! ». Un super long déroulé de rocker, et pourtant jamais un déséquilibre, qu’on soit en train de carver sur piste à ou à tracer en dehors dans le défoncé. Sur piste, « on s’en sert pour raccourcir les rayons » (il aimera moins les allonger ; on n’est pas sur gun) ; en dehors, il efface tout pour laisser une top sensation de douceur et de stabilité sous les pieds. La patin est fiable, le talon tout autant, avec là encore « le bon équilibre en tenue, ferme mais pas trop, il renvoie ce qu’on lui donne, c’est fiable et agréable dans la pente ». « Un ski vivant », pas casse pattes ni limité, très facile à mettre en courbe ou en pivot, super léger en sensations sous les pieds, et pourtant, quand on accélère, le contact ski neige reste toujours aussi bon. Gros gabarits (+ 80 Kg) et adeptes du ‘tout sur le languette en mode bourrin’ passez votre chemin, tous les autres…
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TESTS 2019 I ALL MOUNTAIN
ALL MOUNTAIN
ICELANTIC
SABRE 89
74 cm — 679 € Sandwich noyau Peuplier / X-Ply Carbon / Tri-axe. Rocker / Cambre 9 mm / talon plat > Cotes 130 / 89 / 115 mm > Rayon 18 m > Tailles disponibles (en cm) 164, 174, 184 cm
Efficace et tolérant en tout terrain N’aime pas les petites courbes
Ce nouveau Icelantic Sabre 89 (nouvelle structure X Ply Carbon) est un ski All Mountain complet, aussi efficace sur le dur que dans la grosse soupe, « même si c’est un peu rigide pour être joueur en neiges douces ». « La différence avec les précédents modèles est flagrante, c’est beaucoup plus joueur et sympa à skier ; même si c’est un peu court, je me suis vraiment amusé, que ce soit sur le dur ou dans la trafolle ». « Un très bon ski sur piste ou ses abords, un petit gun quand la neige est trafollée ». Facile, mais lent dans les mises en coupés « ça surprend au début », le Sabre 89 est beaucoup moins vif sur piste – et moins évolutif, pas facile malgré sa petite taille et sa spatule souple de raccourcir les courbes - que son petit frère le 80, « il montrera plus vite ses limites en conduites agressive, mais bon, la taille de 174 cm était un peu limite à mon goût ». Reste que, tant qu’on ne le brusque pas : bien accrocheur, avec son caractère et un peu de relance. Super confortable dès qu’on passe en tout terrain, la spatule sort très bien le ski au-dessus de la neige, « ça absorbe vraiment bien les vibrations », le ski est tolérant, et pas physique du tout au regard de sa bonne rigidité «et si ce n’est pas le plus fun, « pour sa petite taille c’est vraiment stable à grande vitesse dans le défoncé ».
« Un ski de carving grandes courbes en toutes neiges » pas monstre technique ni physique, « mais il faut du rider un peu nerveux quand même pour s’amuser avec ».
T E S T S S K I S 2019 A L L M O U N TA I N
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ALL MOUNTAIN
ROSSIGNOL
EXPERIENCE 88 TI 180 cm — 699,99 € avec fixations NX 12 Konect Dual B90
Construction HD Core Ti. Noyau composite avec insert central en Titanal LCT (Line Control Technology). Nouvelle spatule AIR TIP VAS (amortisseur visco-élastique intégré)
MOVEMENT
Revo 82 174 cm
— 679 € skis nus
Sandwich noyau bois Okoumé (léger) / Peuplier (dense) / Fibres triaxiales / Carbone 2 axes / Double plaque Titanal 0,4. Chants hybrides ABS - CTS. Rubber VA-Tech. Light Rocker en spatule / Cambre trad
> Cotes 127/88/117 mm > Rayon 16m > Tailles disponibles (en cm) 159, 166, 173, 180, 187 cm
> Cotes 126 / 82 / 108 mm > Rayon 16 m
> Tailles disponibles (en cm) 160, 168, 174 cm
Vif, maniable et très sécurisant à la fois Faut lui donner pour bien boucler les courbes
Testé et retésté sur piste dure, en petite peuf, trafolle et neige de printemps en hors-piste, le Revo 82 a séduit les techniciens, si possible sportifs et pas trop grands. Bien plus agile sur piste que son grand frère le Revo 91, et logiquement beaucoup moins axé polyvalence toutes neiges, surtout dans cette courte taille de 174 cm (et la plus grande disponible, tant pis pour les gabarits de plus de 185 cm). On est donc clairement sur un ski bien typé carving. Au premier abord, on découvre un ski facile dans les changements de carre, bien vif dans ses réactions, agile dans les changements d’appuis. Mais attention, même s’il est relativement accessible techniquement, ce Revo 82 « en a sous le pied, c’est un ski nerveux, plein d’énergie qui aime bien qu’on aille le chercher ». On est bien posé sur la carre, par contre il n’est pas évident pour bien boucler les courbes, il est rigide, voire bien rigide, et il ne faut pas hésiter à lui rentrer dedans pour en tirer le meilleur. « D’ailleurs j’étais à la limite des mes chaussures avec leur flex de 120, il faudrait presque des chaussures de race pour l’exploiter à fond sur piste dure ». Rigolo en conduites dérapées ou dans les bosses, avec son talon bien rigide avec du renvoi, c’est plutôt plaisant en terrain défoncé. S’il n’est pas fait pour sortir beaucoup de pistes, c’est un régal sur ses abords, et sur toutes les neiges de printemps revenues, où il ne sera pas trop limité dans ses évolutions malgré sa faible taille et largeur. Les testeurs ont mis en avant « un ski entier, bien abouti » ; un flex super agréable, bien progressif ; présent mais sans aucune réaction intempestive, le tout donnant un ski très sécurisant en toutes conditions. « On sait ce qu’on a sous le pied, comment ça marche, et c’est partit pour s’amuser toute la journée ».
Confortable, puissant et solide sur piste Encore un poil intolérant du talon en terrain difficile
Des lignes de cotes plus progressives, moins marquées aux extrémités, une nouvelle spatule allégée et amortissante, une nouvelle structure dotée de la Line Control Technology (insert bi-matières Zicral + SEBS placé verticalement au milieu du noyau) : sur le papier, la nouvelle version de l’Experience 88 n’a plus rien à voir avec les précédentes. Verdict des testeurs : « on est toujours sur un ski plus destiné à la piste qu’à une vraie pratique All Mountain ». De quoi rassurer donc les amateurs du modèle, qui retrouveront le niveau de performance alpine de la série. « C’est puissant, un ski solide sur piste ! ». Le niveau requis pour l’exploiter dépendra du gabarit du skieur. Les plus lourds (+80 Kg) le trouveront accessible, très progressif en courbe, agréable à dérouler les appuis et bien confortable sous le pied. Pour les autres, il faudra des cuisses et un peu plus d’engagement, « parfait pour ceux qui aiment skier en force, précision et efficacité maximale en grandes courbes, mais super technique pour enchainer les virages courts. » En tout terrain, mention spéciale à la nouvelle spatule, fiable comme on les aime, jamais un coup de raquette ou une vibration néfaste. Sans surprise, elle est « bien plus intéressante en toutes neiges », facilitant certes le déjaugeage, mais surtout amenant une facilité de déclenchements dans les neiges pourries que n’avait pas la précédente version. Ce qui nous fait regretter le talon « toujours un poil intolérant, si tu le laisses faire, il ne demande qu’à prendre de la vitesse ». Pas si facile que ça à mettre en dérapé du coup ; super confort sur piste ou tant que la neige est lisse, mais moins en terrain défoncé, où ça manque encore un peu de tolérance sin on n’a pas le physique. Au top dans la pente neige dure, où l’accroche sans faille et le touché de neige inspirent confiance, super précis – mais technique et physique- sur neige regelée ; stable en mode freeride quand la neige est douce. Pour les experts de petits gabarits ou des riders lourds moins affutés techniquement qui veulent carver la piste comme la petite poudreuse quand elle se présente avec la même paire de ski : « idéal pour les moniteurs », selon les deux de l’équipe !
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TESTS 2019 I ALL MOUNTAIN
MOVEMENT
REVO 91 182 cm — 719 €
Sandwich noyau Okoumé et Peuplier / ‘Power Plates’ Titanal / Carbone 2 axes / Fibres de verre tri axiales / Inserts caoutchouc VA-Tech. Light Rocker 10 / cambre trad > Cotes 140 / 91 / 121 mm > Rayon 16 m > Tailles disponibles (en cm) 170, 176, 182 cm
Pour carver tous les terrains Physique au quotidien
Un ski bien rigide, avec énorme spatule, exigeant sur toute une journée mais capable de tout faire. Large, il peut tailler sur piste, avec un rayon intermédiaire « très intéressant, qu’on peut raccourcir assez facilement en lui rentrant dedans ». Bon en carving, y compris sur les neiges dures, même si on ne sent pas trop les 91 mm sous le pied, ça reste un peu large pour faire de la piste au quotidien. Mais du coup, dès qu’on sort du domaine « il s’en sort super bien, avec sa grosse spatule il reste toujours en surface, et avec sa tenue sous le pied, on peut envoyer sans craindre » ; stable dans les neiges pourries, mais pas facile en pivot : il faudra le travailler pour tourner court dans ces conditions, et à ce jeu là, les cuisses commencent à fumer avant la fin de journée. « Un vrai ski de tous les jours, un poil physique mais qui fonctionne partout, de la piste à la poudre ». Du dur du matin à la grosse soupe du soir sur piste et la bonne transfo en dehors : « vraiment chouette en journée de printemps pour profiter de tout le domaine ».
L.M.
ALL MOUNTAIN
Test du Rossignol Experience 94 dans le jour blanc.
ROSSIGNOL
EXPERIENCE 94 TI 187 cm — 599,99 €
KASTLE
MX 99 176 cm— 949€ > Cotes 135 / 99 / 120 mm > Rayon 20,5 m > Tailles disponibles (en cm) 168, 176, 186 cm
Monstre accrocheur, bon stable et relativement maniable
Taille trop courte pour le programme
OK, vu sa largeur de presque 100 mm le nouveau Kâstler MX 99 aurait pu se retrouver en catégorie feeeride. S’il se retrouve ici, c’est pour son niveau de performance alpine, et placé à coté du Rossignol, parce que ces deux modèles s’adressent au même génotype de skieurs. A savoir : pas pour tout le monde. « De bonnes lames, ultra performant sur neiges très dures ; une débroussailleuse dans les neiges de printemps transformées ». De la puissance sous le pied, un très gros renvoi en tail, un jus incroyable, « on est bien plus sur un programme All Mountain Perfomance que Freeride », un rocker quasi insensible sur piste du coup « c’est top de retrouver ces sensations de grosses entrées de courbes sur la spatule, c’est fiable et sans surprise ». Dans une optique performance tout terrain, la taille de 174 cm était un peu courte pour nos testeurs de 180 cm, « en tout cas sur piste, tu peux vraiment aller vite, très vite… ». Mais du coup, à la fois très passe partout et avec de la stabilité à revendre, il reste bien joueur et maniable au regard de sa rigidité (surtout en torsion). Gros bagage technique exigé pour s’amuser en forêt avec, préfèrera les bonnes cadences en terrain ouvert.
Construction HD Core Ti. Noyau composite avec insert central en Titanal LCT (Line Control Technology). Nouvelle spatule AIR TIP VAS (amortisseur visco-élastique intégré) > Cotes 132 / 94 / 122 > Rayon 18,5m en 180 cm
> Tailles disponibles (en cm) 173, 180, 187 cm
Facile en neige douce, efficace sur le dur Très intolérant dans le défoncé
« Un bon gun, mais vraiment pas donné à tout le monde ». Deux testeurs sur quatre ont refusé l’obstacle après s’être fait bien punir en terrain défoncé. Et les commentaires évoluent radicalement en fonction du gabarit et du passé du skieur. Rapidement, pour ceux qui n’ont pas le bon poids (85 Kg et +) ou le passé de skieur alpin pour les plier : « ski très rigide, très dur sous le pied, c’est d’une intolérance pas possible, en tout terrain défoncé tu prends tout dans les jambes, on est toujours en bagarre avec ses skis ». Ceux qui ont plus de 10 ans de Ski Club dans les pattes on eux trouvé que c’était « un bon gun, ultra rigide ; mais gaffe, c’est lourd, il faut les chaussures racing flex 140 minimum pour aller avec ». Grands virages sur piste, c’est de la bombe. « Super cool, tu poses le ski en courbe il ne bouge pas ». A basse vitesse : « soyez prudents », vu la largeur et la ‘densité’ du ski, c’est pas très vif dans les mises en coupé, va falloir travailler verticalement pour l’emmener en petits virages dérapés, « c’est toi qui doit d’adapter au ski ». En tout terrain 10 cm de fraîche, ça amortit bien, la carre mord bien, mais « c’est vite exigeant, le ski te met vite à cul quand tu veux accélérer dans le défoncé ». Et quand on met dessus un skieur qui a le niveau technique ET le gabarit, l’Experience 94 devient carrément un autre ski « accessible, très progressif dans ses retours d’appui ; agréable sur piste, un super comportement hors-piste, il déjauge vite, se conduit facilement : un bon All Mountain, pour ceux qui ne veulent pas s’encombrer de plusieurs paires de skis ». Pas donné à tout le monde : soit gros niveau technique, soit gros gabarit, ou un peu des deux.
Stöckli SR 88 aux pieds, Sylvain se régale dans les bosses de l’Arpette, Arc 1800.
STÖCKLI
STORMRIDER 88 186 cm — 900 €
Sandwich noyau ‘Super Light Core’ (bois light Fuma+ Balsa + laminé vertical de fibres) / double plaque Titanal / chants droits ‘polywall’ super résistants et amortissants. > Shape Powder Rocker / L.M.
T E S T S S K I S 2019 A L L M O U N TA I N
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ALL MOUNTAIN
Cambre trad > Cotes 127 / 88 / 113 mm > Rayon 21,3 m > Tailles disponibles (en cm) 168, 177, 186 cm
SALOMON
QST 99 181 cm — 499,90 €
Sandwich noyau bois 3D inversé / Ti Power Plateform / Plateform / CFX 3 (plus de fibres transversale Carbone + Lin que le CFX qui était unidirectionnel) / chants ABS intégraux / Spatules en Koroyd. Rocker Tout Terrain 2.0 > Cotes 138 / 99 / 120 mm
> Rayon 19,4 m > Tailles disponibles (en cm) 167, 174, 181, 188 cm
Les + Ultra polyvalent et complet Un poil lourd. N’aime pas la vitesse sur le dur défoncé
La définition du ski All Mountain pour tous les niveaux, du moment que la condition physique est au rendez-vous, c’est un poil raide sous les pieds. Une spatule souple pour passer en toutes neiges ; un patin et talon présents pour la performance sur dur, « c’est super cool en fin de saison, ça ne bronche pas dans les changements de neiges, ça passe tout seul dans les bosses ». Rigide sous les pieds et en tail, il sera plutôt physique sur neige dure et un peu moins cool dans le dur défoncé où il faudra ralentir, mais pour ceux qui aiment taper un minimum dans le tail de leur ski : malgré la courte taille « on peut bien lui donner, pente raide, piste à grande vitesse, c’est hyper accrocheur ». Et pas facile à emmener en forêt et en enchainements de petits virages. Dès que la neige se radoucit, le Salomon QST 99 devient beaucoup plus facile et abordable, « confort et efficace en neige molle, tout semble facile » ; léger sous les pieds, tolérant, et beaucoup plus accessible que sur le dur. Avec sa spatule très souple, il déjauge tout de suite, facile en poudreuse en petits et moyens virages, super maniable en pivot, mais pas fait pour attaquer dans la ligne de pente dans cette courte taille de 181 cm (à moins de se mettre à cul), la dite spatule pouvant passer sous la neige à grande vitesse. Plus un All Mountain très efficace qu’un vrai Freeride, un tail fiable un poil technique sur le dur, mais facile partout ailleurs : « vraiment bien aimé, très bon ski, passe partout, précis et efficace ».
Efficacité et confort sur le dur juste incroyables. Très exclusif en 186 cm, réservé aux skieurs avec un passé d’alpin
« Un tout autre caractère ». L’hiver dernier, nous avions testé –et awardisé ‘Ski of the Year’- le STÖCKLI SR 88 en taille 117 cm. Un ski qui sort du lot : « le genre de ski que j’adore, qui demande de l’engagement et qui te le rend bien quand tu lui rentres dedans, vraiment un Super Ski, irréprochable ! » ; Seul ‘reproche’, une taille un peu courte pour charger en Tout Terrain. On était donc super impatient de le tester dans une ‘vraie’ longueur. On a été surpris par la différence : ce n’est plus le même ski. 2 m de rayon supplémentaires et surtout une spatule à rocker très progressif et aux cotes plus droites : on passe de petit gun à gun tout court, très exclusif et très technique à skier au quotidien (à moins de l’utiliser en mode ‘pimpim’ en dérapé, mais ce serait dommage pour un ski à 900 €). Skieurs ‘normal’ et petites cuisses, restez sur le 177 cm. En 186 cm, on est presque sur un ski de Derby, qui ne prend vie qu’à une certaine vitesse. Plus on va vite, plus il est confort, plus il devient stable… et plus on va vite ! Monstre accrocheur, dur en torsion, puissant sous le pied, un excellent amorti du terrain gelé, un poil de souplesse en spatule pour avaler les changements de neiges, un talon bien présent, tout est là pour performer à grosse cadence ou sous les très forts appuis. Très performant en grandes courbes, où avec son léger rocker, il va fonctionner comme un ski de Géant, mieux vaut avoir des pistes « sans touristes au milieu, pour pouvoir allonger, relancer, travailler la verticalité pour arriver à tourner ». Pour situer le niveau, « j’avais tourné des skis FIS le matin, c’est quasiment le même comportement en plus large ». A savoir donc que ceux qui ne ‘savent pas’ ne pourront tout simplement pas raccourcir le rayon, « quand je pousse sur la spatule : il ne se passe rien ! Le ski continue de filer droit ». Une exigence technique qui n’empêche pas ce SR 88 d’être un vrai coup de cœur, mais pas pour tout le monde, à l’inverse de son petit frère en 177 cm. Monstre rassurant à très grande vitesse, il excelle sur les neiges gelées, aucun autre ski de cette largeur ne délivre cette sensation à la fois d’amorti et d’accroche. Il faut être attentif, s’il vous faut éviter un obstacle au dernier moment, ça ne tourne ni tout seul, ni dans un mouchoir de poche, « faut se laisser de la marge en conduite, mais quand il y a de la place … juste une arme de guerre », mais –on insiste- il faut vraiment venir de l’alpin, ou être très grand ou très lourd. Sans jeu vertical, sans engagement : pas de tournant. Comme sur un ski de Géant ! « Une pépite dont on a du mal à cerner les limites ». Ça se mérite, ça fume les jambes en fin de journée, mais quel ski !
ALUFLEX
GT 186 cm — 900 €
> SKIS FREERIDE FAT
Sandwich noyau Frêne blanc de la vallée du Giffre (Haute-Savoie) - Paulownia (importé d’Italie) / Titanal / inserts caoutchouc / Chants ABS 360°. Flex personnalisable. Double rayon. Rocker / Cambre / Talon ‘early rise’ > Cotes 130-99-120 mm > Rayon 24-20 m
> Tailles disponibles (en cm) 166, 176, 186, 196 cm
stabilité et maniabilité… Moins drôle dans les boulettes et traces regelées
Puissance et douceur,
TRISTAN SHU
T E S T S S K I S 2019 F R E E R I D E FAT
TESTS 2019
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ALUFLEX
GPO 199 cm — 900 € Structure identique à l’Aluflex GT > Cotes 140 / 110 / 130 mm > Rayon 23 m
> Tailles disponibles (en cm) 169, 179, 189, 199 cm
Un missile en poudre, incroyablement facile sur toute neige douce Pas fait pour défoncer les terrains défoncés.
Quasiment 2 m de long pour 110 mm de large, ça fait un bail qu’on n’avait pas vu passer un tel engin ! Le concept : remplacer la largeur par la longueur pour obtenir la même flottabilité et maniabilité qu’un Fat, mais sur un ski moins pénalisant pour les genoux de retour sur neige damée ou dure. Résultat : un missile en poudre, et pourtant surprenant de maniabilité sur toutes les neiges douces. Dans un champ de poudre grand ouvert, les sensations sont juste incomparables, (à part en snowboard pour ceux qui ont connus les meilleurs Swallow Tails de Regis Rolland !), le top étant d’avoir un hélico à disposition, vu la vitesse à laquelle on arrive en bas de la pente. Une fois la peuf surtracée, la rigolade continue. Avec presque un mètre de spatule devant les fixations, aucun risque d’enfourner, vous survolez les traces sans les sentir sous le pied. Couloir : gaffe à ne pas croiser les spatules justement, c’est mieux avec un minimum de place pour tourner. Ski en forêt : c’est là que les autres testeurs, équipés de skis de freeride beaucoup plus courts, attendaient de se venger du vent qu’ils venaient de prendre en terrain ouvert. Et voir si le GPO en 2 m allait arriver à les suivre dans le bordercross naturel de la chapelle de Notre-Dame des Vernettes, une forêt plutôt serrée… Ils ont été dégoûtés : « intrigant ce ski, va vraiment falloir que je l’essaye…», un testeur de 175 cm de haut. Avantage de la longueur : une économie d’énergie réelle. Le ski, avec sa très longue spatule progressive compense les mouvements de terrain ou les changements de neige ; la longueur totale du ski vos erreurs d’équilibration, on se pose sur les languettes et l’on déroule toute la journée sans forcer. Autant dire qu’avec l’hiver que l’on a eu l’année dernière, avec le GPO en 199 cm, les journées auront été longues et belles pour les heureux possesseurs de ce ski d’exception. Pour l’avoir testé également en 189 cm, et vu que toute façon le GPO reste dans n’importe quelle taille un ski à sortir en bonnes conditions : foncez vers le 199 cm, vous nous direz merci à la fin de l’hiver… S’il y a de la poudre en abondance ! À découvrir en vidéo sur www.lebontest.fr
« Ce ski, c’est l’équilibre ! ». Le shape, le flex tout est bien, il n’est même pas lourd sous le pied malgré sa structure ‘solide sous le pied’, ils ont trouvé pile le bon mélange entre bois et titanal ». Tous les testeurs ont mis en avant « un oucher de neige assez exceptionnel » ; « on tombe vite sous le charme de ce ski, une fois qu’on a compris comment il fonctionne : on ne veut plus le lâcher ». Son secret : un flex nerveux sans jamais être intolérant, allié à un shape un poil newschool (pour Aluflex !) mais tout aussi équilibré. Une spatule-rocker au long déroulé et assez souple qui avale bien le défoncé, qui apporte également un étonnante facilité dans les déclenchements ; et grâce au léger relevé en tail, le GT est facile et précis dans les mises en dérive. Maniable et docile « même à basse vitesse », jamais encombrant quels que soient la pente ou la qualité de neige, comme tout Aluflex, il reste taillé pour les grandes vitesses, avec toute la tenue qu’il faut pour tailler des courbes de Géant. Une stabilité sur la carre qui impressionne ; un talon qui se raffermi au fur et à mesure de l’appui : « il réagit toujours exactement en fonction de ce que tu lui donnes ». Aussi à l’aise en espaces ouverts qu’en ride en forêt, s’il affiche une préférence pour les neiges un peu revenues, c’est la bonne taille et la bonne largeur pour un ski de tous les jours, pour tout freerideur avec un minimum de condition physique et de bagage technique. Et encore un coup de cœur pour les testeurs qui l’ont découvert cet hiver !
ALUFLEX
GO 188 cm — 900 euros Structure identique à l’Aluflex GT > Cotes 134 / 104 / 123 mm > Rayon 25-21,5 m > Tailles disponibles (en cm) 176, 182, 188, 198 cm
Maniable à basse vitesse en pivot et stable sur la carre à grande cadence Faut toujours être bien placé dessus pour ne pas se faire rouster, surtout sur le dur.
« Un beau bébé, qui demande un temps d’adaptation sur neige dure ». Sur la tôle du matin ou les boulettes regelées : c’est pas le plus fun… on se fait un peu secouer les chaussettes, on peut même parfois se faire surprendre par le tail, très rigide en torsion : une seule solution : être bien présent et bien aller charger l’avant du ski. Il tient bien les trajectoires, « presqu’un peu trop, c’est pas super réactif dans les changements d’appuis, il aime bien filer droit ». Les petits gabarits devront jouer avec les mises en dérives avant de raccourcir le rayon, les plus grands eux on trouvé la spatule super efficace pour les raccourcir, bien plus facile par xemple que le moins large et plus alpin Passe Montagne. Dès que ça ‘décaille’ et que l’on passe dans des neiges un tant soit peu douces : « c’est là qu’il donne tout son potentiel, et il est assez élevé ! » Un rail en grandes courbes, plus on le charge, plus il accélère : « un super ski, tu en as vraiment sous le pied ». À vous les courbes Grandes Ouvertes, bien calé sur son tail. Et comme pour tous les modèles de la série G, ceux qui ne connaissent pas restent bluffé par sa spatule qui avale touts les terrains avec aisance, et qui procure une étonnante facilité à initier les courbes en neiges douces ou profondes. Une facilité déconcertante même : « on n fait ce que l’on veut en pivot, c’est un vrai régal pour se faufiler entre les arbres». Gaffe quand même, son talon ne demandant qu’à accélérer, « et comme en plus, il y a une super glisse, mieux vaut être bien réveillé ! » Encore une très bonne surprise chez Aluflex, « un ski sérieux pour skieurs sérieux, un petit gun pour se mettre la banane toute la journée ». À découvrir en vidéo sur www.lebontest.fr
109
TESTS 2019 I FREERIDE FAT
FREERIDE FAT
AMPLID
AMPLID
TIME MACHINE 90 185 — 780 €
Sandwich noyau Peuplier / Fibres de verre tri axiales / double plaque Titanal / Technologie Antiphase™. Cambre trad > Cotes 121 / 90 / 110 mm > Rayon 18 m (rayon multiple) > Tailles disponibles (en cm) 165, 175, 185 cm
Très efficace avec de la vitesse Pas pour tout le monde
AMPLID
SUPERPLAYER 102 185 cm — 660 €
Sandwich noyau Peuplier / fibres de verre préétirées / Carbon Pop Band. Rocker en tip&tail / cambre. > Cotes 130 / 102 / 122 mm > Rayon 15 m > Tailles disponibles (en cm) 175, 185 cm
Bon pop pour bons gabarits Marche partout, mais transcendant nulle part
Le Time Machine 90 est un ski exclusif, très efficace et demandeur de vitesse. Gaffe, avec son talon très présent (et zéro rocker devant), les mises en dérives ne sont pas faciles et il faut donc être bien présent dessus, « tu prends vite du speed avec et tu peux te faire mener par les skis si tu les laisse faire ». Sur piste, il a surpris les testeurs par sa capacité à tailler de la courbe « presque comme sur un ski de Géant. On est sur un ski rigide et exigeant, à ne pas confier à n’importe quel skieur », mais qui a donné la banane à certains de nos testeurs lors de grosses sessions carving pour voir ce qu’il avait dans le ventre. En Tout Terrain, constat identique : faut le tenir, ça manquera de confort et de maniabilité pour des skieurs ‘intermédiaires’, mais pour tirer des droites et avaler le terrain : « aucun problème ». Manque un peu de polyvalence toutes neiges, logique vu largeur, la rigidité et l’absence de rocker, il y a mieux en poudreuse. Un ski s’adressant clairement aux forts skieurs de n’importe quel gabarit, avec un passé d’alpin ou amateurs de skis bien raides. Direction le Park ! Et plus particulièrement la table XL pour se mettre de gros tirs, « réception nickel en switch, bon comportement, pas super maniable, c’est grand et lourd, mais bien équilibré et surtout tolérant dans les réceptions ». Reste qu’il faudra des cuisses et du poids (80 Kg min) pour s’en servir en mode FS, pour les autres ce sera trop rigide pour être fun. Très ferme sous le patin, mais très réactif pour les gabarits adéquats « on s’adapte facilement au ski, quel que soit le terrain ». Sur piste, avec ses extrémités un peu molles … on s’ennuie un peu ; ça manque de performance en trafolle regelée pour en faire un freeride efficace, mais par contre « c’est super tolérant dans les neiges pourries, ça passe tout seul dans les gros changements de neige ». Dans 40 cm de peuf de janvier, « ça ne vaut pas un Megaplayer ! Mais ça marche, et l’avantage, c’est quand on arrive en bas dans le gymkhana du chemin de retour, dans la forêt ou dans les bosses : on continue de s’amuser ». Ça marche partout, un freestyle backcountry réservé aux bons mammouths, sinon pas moyen de s’amuser sur les bords de piste.
MEGAPLAYER 119 187 cm — 690 €
Sandwich noyau Peuplier / fibres de verre préétirées / Carbon Pop Band / bandes amortissantes en Basalte. Rocker en tip&tail / cambre. > Cotes 141 / 120 / 133 mm > Rayon 19,7 m > Tailles disponibles (en cm) 181, 187 cm
Pour ceux qui aiment rentrer dans leurs skis : il adore ça Lourd pour tricker et un poil encombrant dès qu’on n’est plus en grosses conditions
Seuls les testeurs de plus de 75 kg (2 sur 4) ont trouvé son côté joueur… Pour les autres « le ski est bien trop rigide pour que je puisse l’exploiter, pour moi c’est un bout de bois, je n’arrive pas à déformer le tail, ni la spatule d’ailleurs. Forcément en poudreuse ça marche, nickel en dérive, comme tout gros Bébé de ce gabarit, mais trop centré FSC, je ne me suis pas éclaté ». Ceux habitués aux skis centrés se sont régalés en peuf, même si, en configuration ‘normale’, ça donne un talon un peu trop présent et pour les plus anciens qui ont le bon poids (85 Kg+) pour le déformer, et qui lui auraient bien mis 2 cm de setback en plus : « c’est un super ski ! Franchement j’ai adoré ! Ça accroche sur la piste ; grosse réactivité partout, ça pivote bien en peuf, super agréable dès que c’est décaillé, la trafolle : il l’avale ; la spatule ne claque pas, à retourner avec un bonne monte des fixations ». Pour les riders Newschool pas trop gêné donc par le tail : « j’ai du faire 10 runs avec dans la journée, en méga conditions de rêves. Il a envie d’aller vite, et d’ailleurs : il va vite ! ». Pas super tolérant, mais ça accroche bien. Le tail est très rigide, un peu lourd et encombrant pour faire du couloir, mais il répond bien. Ça reste un ski pour filer droit ou slasher la peuf, « et surtout se mettre des gros tirs, il y a un vraiment un bob pop en forçant pour déformer le tail ». Dans tous les cas, riders newschool ou pas : « pas un ski accueillant pour tout le monde, il faut vraiment lui rentrer dedans en permanence, c’est rigide en torsion, mais au moins sur le dur : on est en confiance ». Faut les jambes et le mental pour envoyer avec. Pour ceux qui aiment : pas mal !
T E S T S S K I S 2019 F R E E R I D E FAT
110
FREERIDE FAT
ATOMIC
ATOMIC
BACKLAND 107 182 cm
BENTCHETLER 192 cm
— 599 euros skis nus / 1049 € avec Shift
— 699 €
> Cotes 144 / 120 / 135 mm
Full Sidewall noyau Light Woodcore / Carbon Backbone / Full Sidewall, noyau bois Ultra Light Peuplier –Karuba / Carbon Backbone. Spatules HRZN Tech. Powder Rocker 30 / 40 /30
> Rayon 20 m
Full Sidewall, noyau bois Ultra Light Peuplier –Karuba / Carbon Backbone. Spatule HRZN Tech. Powder Rocker 20/70/10 > Cotes 137/107/124 cm > Rayon 18,5 m
> Tailles disponibles (en cm) 175, 182, 189 cm
Top flottabilité, super tolérance Pas le plus performant sur le dur
« Un mini fat qui tourne tout seul ! » On avait kiffé en son temps l’Automatic puis le Backland 109 et ne nouveau 107 ne déroge pas à la règle. Il est même encore plus apprécié par l’équipe depuis qu’on peut le monter avec les fameuses fixations Shift. Super légers, super maniables, super toniques : « j’ai adoré ». Ajoutons une super flottabilité malgré la courte taille, et vous obtenez un Super Ski ! On a kiffé le ratio Nerf / Légèreté, sa facilité en toutes neiges qui ne se fait pas au détriment des sensations, sa capacité à réagir vite, à tourner sur place en terrain difficile, sa facilité à déjauger dès les basses vitesses… Un régal en poudreuse, tout aussi plaisant ou presque sur piste (mais pas le plus efficace sur neige très dures), « ok, la spatule claque à bonne cadence, mais elle ne fait que du bruit, pas gênant : elle ne décroche jamais en fait ». Evidemment, vu sa légèreté et son nerf, pas de miracle, on ne pourra pas rider vite dans les neiges défoncées. Pas grave. Bien nerveux, présent juste ce qu’il faut sous le pied : super intéressant à skier. Et évidemment, monté avec des Shift, un pur freerando pour aller tracer la poudre vierge pas trop loin du domaine. Conseil des testeurs : prendre 5 ou 10 cm plus grand que sa taille.
176, 184, 192 cm > Poids 1850 g en 184 cm
« Un pur ski de Backcountry, vraiment étonnant par sa légèreté pour ses 192 cm ! ». « Bluffant de légèreté, on ne le sent pas du tout sous les pieds, il donne juste envie de sauter tout le temps ». Le nouveau Atomic Bentchetler 120 (allégé de 10%) est un ski très bien équilibré, aussi bien sur la neige qu’en l’air, très léger et vif : un coup de cœur. Son secret : un flex super bien équilibré, sans surprise dans sa déformation, ce qui contrecarre les effet négatifs d’un ski très léger. On est bien dessus partout ! Malgré ses énormes rockers, qu’il ne faut certes pas brusquer, on ne recherche jamais son équilibration, qu’on soit sur neige dure ou en profonde. Par exemple sur piste, « les spatules claquent pas mal, mais ça reste correct, ça accroche sur le dur, ça carve bien pour ses 120 mm de large ». En peuf, son terrain, il sait tout faire, en mode newschool ou non. Super fiable en spatule (pour les petits gabarits), on peut charger dans la pente ; et si l’on s’emballe, le tail n’est pas trop mou, on se sort de toutes les situations. Le seul truc à ne pas tenter : les gros sauts de barres, surtout si vous êtes un gros gabarit. Gaffe également en arrivant dans le défoncé à bonne vitesse, super léger et tout mou aux extrémités : « ça part dans tous les sens, il est pas fait pour ça ! ». Et encore : « ça rebondit, mais ça reste gérable », il faut le prendre en main mais ça passe, grâce justement au flex sans mauvaise surprise. Quelques limitations logiques qui ne nous ont pas empêchées d’adorer ce ski super joueur dans les neiges molles. Il tourne tout seul, ses spatules donnent envie de tenter butter et autre nose ou tail press ; en l’air, les 192 cm de l’engin n’ont pas empêché les plus freestylers des testeurs de partir en vrille à la moindre lip. « Les rotations, c’est vraiment son truc, c’est tellement léger et bien équilibré que tu peux tenter des 1080, c’est un truc de fou ! ». Un ski tonique, fait pour la poudre et les airs. Pas vraiment polyvalent, mais super ludique ! À découvrir en vidéo sur www.lebontest.fr
BLACK CROWS
DAEMON 183 cm — 659,95 € Construction Semi cap noyau bois peuplier / plaque titanal unique
BLACK CROWS
> Shape Cambre inversé intégral > Cotes 132 / 99 / 120 mm
CORVUS 183 cm — 700 €
> Rayon 21 m
Semi cap sandwich noyau Peuplier. Double plaque titanal
> Tailles disponibles (en cm)
> Poids 1850 g
176, 183, 188, 193 cm > Poids 1950 g en 183 cm
> Shape Rocker / cambre plat /
> Rayon 20 m > Tailles disponibles (en cm) 170, 177, 183, 188 cm
> Tailles disponibles (en cm)
Maniable et chargeur à la fois Exigeant techniquement
Rappelons que nous sommes sur un ‘full cambre inversé’, et que ça peut surprendre quand on ne connaît pas. A savoir : sur piste il faut être en permanence sur la carre et éviter de laisser vivre les skis à plat. Du coup, on envoie tout le temps et ça peut se révéler un poil physique à la longue. En tout cas, en mode carving : « fun à skier, ça tient étonnamment bien tous les types de courbes ». Dès que c’est un poil revenu ; même en grandes courbes à bonne cadence, le rocker ne bouge pas, « c’est assez étonnant ! » À vous d’avoir la bonne position pour l’exploiter : « faut bien être dessus, mais pas trop ! »… Pas trop sur l’avant et pas trop à cul non plus, pour ne pas se faire embarquer par le cambre du tail. À la fois accrocheur et maniable quand on lui rentre dedans, vif dans les changements de rythme tout en gardant une bonne stabilité sous le pied : on se régale à tailler de la courbe et avaler de la piste à n’importe quelle cadence. Constat identique en neige de printemps et autres trafolles : le flex a la fermeté qu’il faut pour tenir en toutes circonstances. Et quand est venu le moment de tourner sur place : y a pas mieux que le cambre inversé ! Là où ce nouveau shape chez Black Crows trouve ses limites, ce sera dans le dur défoncé, pas de miracle : on prend tout dans les jambes. Pour forts skieurs, pour faire le con partout dans la montagne. À prendre à sa taille ou 5 cm plus grand.
léger rocker > Cotes 137 / 107 / 126 mm
Facile et efficace sur piste Exigeant en dehors
Le nouveau Corvus, moins large de 2 mm et doté d’un ‘full cambre inversé’ n’a sur le papier plus rien à voir avec ses prédécesseurs, tant pis pour ceux qui aimaient ce « vrai bulldozer qui défonçait tout ». En version 2019, ça défonce toujours tout, mais pas avec le même feeling. Doté d’une spatule plus joueuse et d’un tail qui reste assez puissant le Corvus revisité est beaucoup plus facile aussi bien dans les passages carres à carres que dans les mises en dérapé. Ça accroche, c’est stable à bonne cadence, mais… Impossible pour 3 de nos testeurs de moins de 75 kg de raccourcir le rayon sur le dur : « tu pousses devant, le ski ne plie pas » ; « pas facile pour un petit gabarit comme moi, j’ai bien aimé à fond en grands virages, ça tient fort, on est serein en courbe, mais j’ai vraiment du mal à le mettre en pivotement, en petites godilles ou dans les bosses, c’est trop dur à plier pour moi, je n’arrive pas exploiter toutes ses capacités ». On sort les gros gabarits (85 Kg +) et là, changement de ton : « super facile ; ça accepte tous les types de courbes petites ou grandes ». « Ça ne bronche pas, ça va vite, c’est stable, j’aime vraiment bien sur la piste ». En hors-piste « c’est cool quand la neige est dure, on retrouve cette super accroche sur le cambre plat » ; en neige transformée, « c’est bien aussi, mais faut les skier, avec leur talon quasi plat ». Zéro soucis en peuf évidemment, 107 mm sous le pied c’est À découvrir en vidéo sur www.lebontest.fr
BLACK DIAMOND
BLACK DIAMOND
BOUNDARY PRO 115 185 cm — 650 €
Sandwich noyau Peuplier / fibres de verre préimprégnées. 400 mm Rocker / Cambre / 320 mm semi-rocker. > Cotes 142 / 115 / 124 mm > Rayon 22 m > Tailles disponibles (en cm) 175, 185 cm
De la puissance Exclusif, normal pour une série limitée Pro
« Une bonne barre à mine ; au top pour slasher les windlips, se mettre des tirs, rider aussi bien à fond dans la ligne de pente qu’en dérive dans la peuf ». Un très bon mix entre shape newschool et flex à l’ancienne, pour une machine à sensations… pour très forts skieurs. L’engin pèse un certain poids, « il y a de la matière sous le pied » ; « le talon est monstre rigide » et mieux vaut avoir de bonnes cuisses pour le déformer et le tenir tout au long de la journée. Aussi maniable en pivot et ‘surfy’ sur neiges douces et profondes que stable sur la carre, avec un gros jus en talon qui ne demande qu’à accélérer. Pas le meilleur touché de neige sur piste, par contre dans le défoncé… Ce Bondary Pro est un gros gros bébé avec une grosse réserve de puissance ; une grosse inertie et il défonce tout sur son passage, à vous d’être bien présent. Existe cette année en 175 cm, mais toujours pas en plus grand que 185 cm, tant pis pour les grands gabarits.
BOUNDARY PRO 107 184 cm — 625 €
Construction Flat-top noyau en Peuplier / Fibres de verre pré-imprégnées / Chants avec absorbeurs de chocs. 340 mm rocker / Cambre / 320 mm semi rocker > Cotes 138/107/124 mm > Rayon 20 m > Tailles disponibles (en cm) 168, 176, 184 cm
Costaud et réactif A la fin de la journée : tu vas te coucher
Face Nord de Bellecôte, la Plagne – Paradiski avec les Black Diamond Boundary Pro 115 : grosse réserve de puissance pour envoyer de la gerbe.
© S.CHNEIDER
T E S T S S K I S 2019 F R E E R I D E FAT
112
FREERIDE FAT
On avait déjà kiffé le Boundary Pro 115 et l’on attendait avec impatience de disposer d’un ski au même caractère chargeur, mais dans une largeur plus raisonnable. Pour faire court : on n’a pas été déçu ! « Super sécurisant pour faire du gros freeride », « efficace, mais tu y laisses du jus, faut vraiment le tenir. Mais une fois pris en main, quel régal ! » À l’image du Pro 115 : « c’est du costaud sous le patin », et il faudra des cuisses, du poids, ou de la vitesse, ou un peu des trois à la fois, pour en exploiter tout le potentiel. Une tenue sous le pied qui permet « d’être tranquille à grande vitesse » et de se sentir bien en confiance dessus dans n’importe quelle pente. Le Pro 107 donne envie d’engager, et de toute façon vous n’aurez pas le choix. Plutôt rigide sous le pied et en tail, il faut l’emmener, on n’est pas du tout sur un ski qu’on laisse glisser, « on est obligé de lui rentrer dedans pour s’en sortir ». À moins de peser 105 kg comme l’un de nos testeurs qui s’est régalé avec. Histoire de situer le débat quand on parle de patin ‘costaud’… Il faut donc être bon skieur, surtout sur le dur. Ce n’est pas le plus confort, on sent bien la rigidité en torsion, c’est limite intolérant, d’autant plus que le tail plutôt directif ne demande qu’à te faire partir tout droit. Heureusement, la spatule plus souple fonctionne très bien sur piste pour changer de rayon, tant qu’on est bien placé : tout va bien ! En toutes neiges, le rocker pas très long mais avec un gros relevé de spatule mange le terrain et « joue bien son rôle de suspension, les vibrations sont stoppées avant d’arriver aux pieds ». « Ça avale vraiment tout, je me suis mis des runs de cochon dans les bosses du bois de l’Ours : en trois courbes tu es en bas… » ; « exceptionnel en neige de printemps » confirme un autre testeur. Et magnifique en poudre ! Beaucoup plus facile, on retrouve alors toutes les capacités ‘surfy’ des premiers Boundary, la puissance en tail en plus. « Un pur bonheur à rider en slide, c’est ultra puissant pour défoncer les lips, ça te jette bien en fin de virage ». Top compromis entre une ‘bonne barre à mine à l’ancienne’ et un shape tendance Freestyle Backcountry. Ultra performant pour se lâcher et se faire plaisir, ne demande qu’à accélérer quel que soit le terrain, super bien équilibré en l’air pour se mettre des tirs sur les corniches : une bonne surprise ! À découvrir en vidéo sur www.lebontest.fr
DYNASTAR
PR-OTO FACTORY 189 cm
— 749,99 €
Sandwich noyau Paulownia. Powerdrive Free Technology. Rockers tip&tail > Cotes 145 / 118 / 135 > Rayon 24 m > Tailles disponibles (en cm) Taille Unique Arc 2000. Entrée variante
des Grandes Pentes, aiguille
Rouge, les spatules du
Un ski qui pousse à pousser toujours plus Pas si léger que ça l’engin. Fatiguant et technique sur le dur
Dynastar PR-OTO en frémissent d’impatience.
© S.CHNEIDER
T E S T S S K I S 2019 F R E E R I D E FAT
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FREERIDE FAT
DYNASTAR
LEGEND X 96 186 cm — 549 € Sandwich noyau Paulownia. 5D + rockers tip&tail > Cotes 132 / 96 / 112 mm > Rayon 18 m > Tailles disponibles (en cm) 165, 171, 178, 186 cm > Poids 2000 g
Nous avions testé ce ski l’hiver dernier en 178 cm, taille trop courte pour les grands gabarits, vu l’importance du rocker et rayon très court -15m-. ». A noter que même dans cette courte taille, les riders lourds et puissants n’en n’étaient pas venus à bout sur le dur « ça accroche grave pour la largeur » et que pour le plus petit de l’équipe : « c’est juste magique, la torsion est super bien gérée, on revient vers des skis très alpins malgré la largeur ». On était donc impatient de tester ce mini gun dans une ‘vraie’ longueur. On s’est fait vite calmer ! Trois mètres de rayon en plus (18 m) ; un flex et une torsion toujours aussi présents : « c’est une barre à mine ! », monstre efficace, mais faut les tenir ! Heureusement, sur piste, le rocker rempli parfaitement son rôle, une spatule confortable, on a arrive à facilement raccourcir les rayons -si on est bien placé-, il adore évidemment les grandes courbes, mais même en petits virages « c’est plutôt cool, même si évidemment avec 96 mm sous le pied, faut prendre le temps de les bouger ». On garde la même efficacité en Tout Terrain… tant que celui-ci est à peu près lisse. Dès que c’est défoncé : « c’est tellement raide en tail, pas facile de les tenir, tu as vite fait de te retrouver assis » ; « ça marche fort, mais faut un skieur ultra d’aplomb ! ». Conseils des testeurs : chaussures de 130 de flex minimum obligatoires. A part donc pour les skieurs bien puissants, pour une fois, on vous conseillera de rester sur la taille inférieure, quelques cm de moins que sa taille plutôt que l’inverse !
Un ski qui ne laisse pas indifférent ! Certains ont eu du mal à le manier, d’autres ont adoré ! Un ski qui rappelle la première génération de Squad7 (le blanc, celui de 2012, une référence en Big Mountain, que l’on ressort de temps en temps -avec quelques autres modèles cultes-, histoire de vérifier comment les skis évoluent). S’il s’agit bien d’un nouveau moule développé spécialement pour ce ski (on a vérifié auprès de la marque), les deux sont assez proche en profil… et en capacités sur la neige. Collés l’un contre l’autre, on retrouve un déroulé de spatule, long et progressif, mais surtout le même cambre et patin ‘solide’ sur la partie médiane et le même rocker en tail, court, mais assez marqué. Dernier détail, ils font le même poids, 2450 g, à 10 g près. Pour revenir à nos moutons, les sensations sur la neige : « j’ai eu la chance de le tourner dans un bon 40/50 cm de peuf, je me suis vraiment régalé, ça fait plaisir de retrouver un petit gun comme ça. Juste une machine de guerre dans la peuf ! Grandes courbes ou tout droit, rien ne bronche ». La spatule assez plate fend la neige comme un brise glace, que ce soit en peuf ou sur de la neige tôlée, « ça met vraiment en confiance ». C’est performant, accrocheur sur toute la longueur, (avec une préparation ‘usine’ de la part de Dynastar, toujours ‘affûtés’ sur ce point et tant mieux), « les carres : c’est des lames de rasoir ». Il faut être dessus et bien réveillé pour tirer parti de ce ski qui pousse très très fort, savoir exploiter ce talon qui rassure, à la fois en absorbant tout et te poussant en permanence à aller chercher la spatule pour arriver à réduire le rayon. Le ski est relativement maniable, essentiellement grâce à sa nervosité. Retour sur le dur… et là gaffe. C’est là qu’il faut : soit du niveau, soit ralentir pour ne pas se faire éjecter pour ceux qui ne l’auraient pas. L’amorti n’est pas son fort, en revanche pour ceux qui aiment sentir le terrain, c’est super précis. Mais faut jouer les pistons au niveau des membres inférieurs pour garder le contact ski-neige en terrain difficile. A ce rythme, on va vite se fatiguer, genre en forêt sur neige dure, à moins d’être bien lourd ou de bien travailler la verticalité. Dans tous les cas, il n’aime pas les petits virages et exprime toute sa puissance en grande courbe. Une spatule super fiable à grande vitesse, un cambre solide, un talon très puissant, qui pousse toujours, mais tout va bien quand vient le moment de le mettre en dérive. C’est très sécurisant, régulier en toucher de neige, on ne se fait pas surprendre. Supérieur au final en toucher de neige au Squad7 2012, avec une spatule plus présente, plus accrocheuse sur neige dure et plus efficace en poudre, où elle fend encore mieux la neige sans enfourner (on n’a plus le point mou devant la fixation qu’avait un peu le Squad7). La grosse référence cet hiver pour envoyer du steak, une révélation dans les skis à tout faire pour skieurs amateurs de vitesse. « Très très sympa ! Hyper puissant en poudreuse, puissant sur le dur, équilibré dans les sauts, relativement évolutif sur piste : un ski qui donne confiance et incite à aller chercher ses limites » ; « de la grosse grosse bombe, merci Dynastar de faire des produits aussi sérieux. Je vais juste attendre les soldes avant le rentrer dans mon quiver ». Pour riders pas trop lourd (80 Kg max). À découvrir en vidéo sur www.lebontest.fr
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TESTS 2019 I FREERIDE FAT
FREERIDE FAT
EXTREM
OPINION 98 CARBON2 186
cm
EXTREM
SECOND OPINION 108 186 cm — 699 €
Sandwich noyau Peuplier + Paulownia / ‘Tubecomb’ (structure type nid d’abeille) en spatule et talon. Long rocker / cambre
— 849 €
Sandwich noyau Peuplier +ISOcore + Bambou/ ‘Tubecomb’ (structure type nid d’abeille) en spatule et talon / Carbon pré-imprégné. > Shape Spatules rentrantes avec ‘low rise rocker’ / cambre entre les deux
> Cotes 134 / 108 / 125 mm
> Cotes 127 / 98 / 119 mm
> Rayon 21,5 m
> Rayon 19 m
> Tailles disponibles (en cm)
> Tailles disponibles (en cm)
179, 186, 193 cm
179, 186 cm
> Poids 1850 g
> Poids 1450 g en 179 cm
Hyper joueur en neige douce, super réactif et puissant en poudre. Une spatule taillée pour la poudre. Une spatule un peu faible sur le dur au regard du talon très puissant. Pas fan du dur défoncé.
Pas facile de s’y retrouver dans les Opinion… Dans cette largeur de 108 mm, il existe 3 constructions différentes. Le Opinion Reload 108 (ex Charger), dopé au titanal ; de la matière sous le pied pour envoyer. Le Opinion Carbon2, ultra light, testé l’hiver dernier en 180 cm, à ne pas confondre avec le nouveau Second Opinion 108 (structure sans carbone ni Titanal) testé cet hiver en 186 cm. « Ce qui frappe, c’est là légèreté, assez impressionnante ! » et pourtant, si vous avez suivi, on n’est pas sur la version ultralight. Un poil atypique dans sa répartition de flex et avec un très long déroulé de spatule et un tail bien présent et très réactif, il demande son petit temps d’adaptation. Pour éviter de perdre du temps : reculez direct les fixations avec 2 cm de setback de plus que le centrage recommandé, et c’est parfait (deuxième conseil, à prendre grand, 8 à 10 cm de plus que sa taille). Sur piste, on découvre alors un ski bien stable sur la carre, très rigide en torsion. Ce ne sera pas le plus confort, il ne sera pas facile non plus d’inscrire la spatule pour changer les rayons. On reste donc centré ou en appui sur le tail pour en tirer le meilleur. Un peu spécial sur le dur, avec ses 108 en patin, il faut vraiment engager dessus, accentuer l’angulation pour en trouver toute l’accroche. Technique, mais efficace « un rail, mais bon Extrem, ils sont forts sur la préparation des carres ». En tout terrain, c’est un bon mix entre ski newschool, à la fois facile en pivot, et très précis sous le pied quand on le pousse, « capable de tirer des grandes droites ». Un super renvoi talon, un ski à la fois super efficace et très joueur ; pour plier le tail il faut pousser fort, et c’est alors très réactif, sans jamais être pénalisant, assez top au niveau des sensations. Et quand on est fatigué, nickel, il reste facile à mettre en dérapage. Moins nickel ; il perd de son caractère chargeur dans le dur défoncé, plus difficile de tenir la courbe ». Direction les champs de poudreuses, on a gardé le meilleur pour la fin : « c’est ultra puissant et super réactif » ! Son long rocker est taillé pour tout avaler et son talon bon raide pour tout slasher ou survoler, « génial en couloir dans 30 de peuf » ; « top pour attaquer dans les pentes du Varet ». « Un super ski, atypique, très agréable, une belle découverte ». Hyper maniable, hyper joueur, un super renvoi talon fiable, précis, avec du répondant, il faut juste savoir skier et bien engager dessus pour en tirer le meilleur. À découvrir en vidéo sur www.lebontest.fr
Le poids, le jus, la précision, les sensations Rien
Un des skis préférés des testeurs, que ce soit en mode freeride ou freerando. Dès qu’on l’a pris en main, une seule envie : jouer avec le terrain, exploiter le moindre relief. Une polyvalence très rare pour un ski aussi léger et aux shape et flex aussi newschool. On peut tout faire avec et en faisant le plein de sensations. En courbe, ça accroche fort, avec en bonus « un ‘putain’ de jus en tail et sous le pied » ; « étonnant de performance et de vie ». Un missile en poudre avec de la puissance en tail, un régal en neige transformée avec sa longue spatule qui efface tout. Même dans un snowpark, ça marche fort. Réception en Switch sur des vols de 15 m, déchirer la rail zone, slider le wall : « c’est un pur ski de Freestyle Backcountry, juste hallucinant ». Un ski bluffant, pas trop lourd à la montée, excellent à la descente, « on peut tout faire avec du sommet a u bas de la montagne en prenant un max de plaisir ».
EXTREM
> Cotes 129 / 95 / 117 mm
— 699 €
> Tailles disponibles (en cm)
Sandwich noyau Peuplier + Hêtre / ‘Tubecomb’ (structure type nid d’abeille) en spatule et talon / Inserts caoutchouc. Progressive freeride rocker tip&tail / cambre
172, 179, 186 cm
FUSION 95 186 cm
> Rayon 19 m
Grosse polyvalence Pas fait pour rider à grande vitesse
Maniable et efficace partout, mais un poil technique ! On est bien sur un ski de freeride, malgré seulement 95 mm en patin, 40 cm de poudreuse ne le rebuteront pas, au contraire. Grande courbes ou ‘powder 8’, avec son long rocker très progressif (assez similaire à ceux que l’on retrouve sur les Opinions), on est super bien posé dessus pour attaquer, même en appui languette, du moins dans cette taille de 186 cm, nickel pour tout faire. Sur piste : « ça taille sacrément bien ». Ça, on a l’habitude avec Extrem, mais ce qui est différent par rapport aux Opinion, c’est sa capacité à varier assez facilement les rayons en jouant avec la spatule. La dite spatule, très fine en structure pour gagner de la maniabilité en poudreuse, perdra de sa superbe en grandes courbes ou dans le dur défoncé « le train avant a quelques faiblesses quand on attaque ». Pas grave. Dès que la neige s’adoucit en Tout Terrain, la spatule marche trop bien, super agréable à dérouler tranquillement les appuis quand on appuie dessus ; et avec son talon bien tonique, super agréable dans les changements de rythme et pour jouer avec le terrain. Avec un flex plus réparti sur toute la longueur par rapport aux Opinion, super accrocheur sous le pied, Le Fusion 95 sera fiable dans la pente, mais il faut des appuis francs et marqués pour en trouver toute l’accroche. D’où son côté un poil technique. « Skiabilité très sympa » ; « un ski très ludique et efficace partout, avec du caractère » et une grosse polyvalence. À découvrir en vidéo sur www.lebontest.fr
FISCHER
RANGER 102 FR 184 cm 499,95 euros skis nus
Sandwich Sidewall Construction Air Tec Ti (Noyau Peuplier ajouré / Titanal) / Carbon Nose, Air Carbon, Aeroshape. Freeski Rocker / cambre / rocker
« Tout est réuni dans ce ski. Pop, maniabilité, réactivité, déjaugeage rapide et en plus, on peut lui taper dedans sans crainte »
> Cotes 136 / 102 / 126 mm > Rayon 18 m (en 177cm) > Tailles disponibles (en cm) 170, 177, 184 cm
Un cocktail détonnant. Un ski ultra sécurisant pour rider fort partout RAS dans son programme
Sylvain sur l’un des skis préférés de tous les testeurs, le nouveau Ranger 102 FR.
Carton plein chez les testeurs, quel que soit leur style ! Le Fischer Ranger 102 a tout pour cartonner chez les forts et très forts skieurs. « LE ski qui manquait dans la gamme Ranger » ; « mon préféré de tous les Ranger, celui-là il est fait pour moi ! »; « un ski complet, sans lacunes dans aucun secteur de ride ». Sachant que les commentaires vont du freerider ‘à l’ancienne’ et pas bien lourd au freestyler vieillissant reconverti en moniteur en passant par le bourrin en Backcountry de 90 kg, ça laisse imaginer la polyvalence et les capacités de l’engin. Alors qu’en regardant le shape du nouveau Fr 102 on pensait avoir sous les pieds un ski accessible et joueur… Joueur, un peu, et en plus : pas pour tout le monde ! Rien à voir avec les Ranger 98 et 108. Le 102 est beaucoup plus ferme, notamment en spatule, pourtant très fine, mais également sous le pied, avec ici des chants bien plus épais que sur les autres versions. Et son shape surtout est beaucoup plus Twin Tip et bi-spatulé, tout en gardant beaucoup de set back au niveau des fixations. Un cocktail détonnant ! Malgré un shape plus newschool, on est bel et bien sur un ski se travaillant sur toute la longueur de la carre, et qui demande son petit niveau technique en alpin pour se laisser manier. Super accrocheur, il adore avant tout les courbes assez ouvertes et la vitesse. « Ultra confort à grande vitesse » ; « on est à la limite du Gun. Plus tu vas vite, plus tu as l’impression de maîtriser son énergie, c’est de plus en plus stable ». 102 mm c’est pile la
© L.M.
T E S T S S K I S 2019 F R E E R I D E FAT
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FREERIDE FAT
bonne largeur pour passer efficacement partout. Vif en changement de carre, on se régale vraiment sur piste en grandes et moyennes courbes. Bon, sur le bleu dur, ça sort un peu les genoux, mais ça marche. Certes, sur la carre, ça ne tourne pas tout seul, faut appuyer fort pour fermer la courbe. En revanche : très sûr sous les pires appuis, aucune chance qu’il se dérobe, le niveau de confiance pour attaquer s’en ressent. En conditions bien pourries, il surprend par sa capacité à avaler le terrain et les gros changements de neige, à vous d’être présent dessus pour maîtriser son jus sous le pied. En poudre, il déjauge vite, devient maniable à basse vitesse, tout en gardant sa grosse stabilité en courbes ouvertes, avec toujours une sécurité totale en spatule : « énorme régalade, enfin un ski parfaitement équilibré, du nose au bout du tail ». Sinon, il passe aussi pas mal en switch, on peut un peu tricker grâce aux extrémités légères, et selon les spécialistes du FS Backcountry : « mieux vaut poser à l’ancienne, un peu à cul que pil poil centré, pour ne pas se faire jeter par la nervosité de l’engin ». Les testeurs sont formels : « tout est réuni dans ce ski. Pop, maniabilité, réactivité, déjaugeage rapide et facile, et en plus, on peut lui taper dedans sans crainte ». Un ski dont vous n’aurez pas fait l e tour dans l’hiver tant il a de facettes à explorer. Mais réservé à des skieurs agressifs avec un niveau « plus qu’avancé ». À découvrir en vidéo sur www.lebontest.fr
HEAD
KORE 117 189 cm — 800 € avec fixations Attack 13
Graphène-Koroyd-Cap Sandwich Carbon. Rocker / — Cambre / Rocker > Cotes 145 / 117 / 129 mm > Rayon 24,6 m
> Tailles disponibles (en cm)
180, 189 cm
Les jeunes de la Freeski Academy de passage ce jour-là au-dessus de l’Arpette, Arc 1600.
© TRISTAN SHU
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FREERIDE FAT
Toucher de neige au top pour un ski aussi large et léger RAS à part qu’on aimerait bien un 193 cm
Bien qu’inchangé, les testeurs ont pris le temps de le tourner et retourner, histoire d’être sûr… Histoire surtout de profiter à 200 % des nombreuses chutes de neige de l’hiver dernier sur l’un des tous meilleurs Fat de ces dernières années ! Dès la prise en main, le Head Kore 117 impressionne : « large et pourtant très léger ! ». Et surtout avec un très bon toucher de neige, inédit avec un tel rapport poids/largeur. Rien à faire, quel que soit le testeur : on sent trop bien sur ce ski « cool partout et à n’importe quelle vitesse, et tout simplement génial en grosses conditions ». Une spatule magnifique que l’on peut charger sans crainte ; un patin accrocheur et précis ; plein de jus en talon mais avec la tolérance qu’il faut : rien à jeter sur ce ski capable de tout faire, à la fois relativement tolérant et très performant. Et donc après maints runs supplémentaires, on confirme : c’est une arme ; « mon Fat préféré, à la fois facile et performant ». Pour skieurs avec un minimum de technique, mais pas obligatoirement un gros physique, même si nos ‘beaux gabarits’ de l’équipe (85-90 kg) en sont également fans et le prendrait les yeux fermés pour une compétition de freeride. À découvrir en vidéo sur www.lebontest.fr
HEAD
KORE 99 180 cm 599,90 €
K2
Cap sandwich Carbone tri axes, noyau en Karuba / Graphène + Koroyd / Technologie Topless / Chants bi-parties. Rocker en spatule et talon > Cotes 134 / 99 / 120 mm > Rayon 17 m > Tailles disponibles (en cm) 162, 171, 180, 189
WAYBACK 96 La légèreté et l’amorti de la série Kore. Un jus accessible Pas assez de tenue en spatule pour les experts sinon c’était award !
La largeur qui manquait dans la série Kore ! « J’ai vraiment bien aimé ce ski en toutes conditions ». Sur piste tout d’abord, où tous les testeurs ont été surpris par son rendement en alpin pour un ski de presque 100 mm au patin. « Agréable et tolérant » ; « facile à prendre main, incisif et très accrocheur sur la neige tout juste fraisée du matin » ; « une accroche très facile à trouver pour un ski de cette largeur », « hyper joueur sur son rayon de courbe très facile à varier au moindre appui, aussi à l’aise en petits virages qu’en grands, vraiment très sympa en carving ». Du moins pour les gabarits de - 80 Kg pour cette taille de 180 cm. Et quel que soit le gabarit, gaffe à la spatule, pas faite pour appuyer dessus quand on va vite où quand on force l’angulation. Elle ne tape pas, mais « quand on attaque trop dessus elle ne reste pas sur la carre, ça surprend au début ; une fois habitué à ne pas la brusquer … pff, un super ski ! ». Au top en dans les changements de neiges qui passent tout seul, facile à mettre en dérapage, aussi agréable sur neige douce dure avec un « toucher de neige assez doux » ; « on ne se fait pas brasser, vraiment une bonne absorption du terrain pour un ski aussi light ». Et c’est même assez stable pour envoyer, avec un talon présent, mais accessible à des skieurs moyens à bons, « très agréable, il ne renvoie pas trop ; pas besoin d’être un énervé pour s’amuser avec ce ski ». Une de ses grosses forces en tout terrain : « des réactions maitrisées, on ne se fait jamais surprendre par le ski, « il tire son épingle du jeu en toutes conditions, ça fonctionne très bien en ski de tous les jours ». Un ski facile et très vivant, efficace partout et adapté à un très large public, sauf experts et gros gabarits.
177 cm
> Cotes 128 / 96 / 115 mm
— 600 €
> Rayon 20 m en 170 cm
Paulownia Tour Light / Titanal Touring / Inserts carbon. Tapered tip&tail. All Terrain Rocker / Cambre
> Tailles disponibles (en cm) 170, 177, 184 cm
Annoncé comme « un ski ultralight délivrant un feeling alpin », K2 n’a pas hésité à nous livrer ce nouveau Wayback 96 monté avec des fixations alpines (nouvelles structures plus légères pour tous les Wayback avec ajout de carbone et ‘Titanal Touring’ pour les plus larges, dont le 96, à seulement 1325 g en 170 cm). Et ça marche ! « Un ski sans surprise, très linéaire, vite pris en main, léger, très agréable à skier, un bon ski passe partout, qui obéit au doigt et à l’œil : juste parfait pour l’enseignement, « un très bon ski qui fait ce qu’on lui demande ». Très agréable partout pour un ski aussi léger, avec une vraie accroche sous le pied, une petite relance, on s’amuse presque en carving. Pas très vif dans les changements de carres, mais très doux, très confortable sur tous les terrains. « Évidemment, un ski de freerando monté avec des fixations alpines : tu en trouves rapidement les limites, c’est un peu dommage, parce que ça marche, le ski est incisif, avec une bonne tenue sur le dur ». Avec sa spatule qu’on adore, zéro soucis en tout terrain, le ski reste confort sous le pied, et on a eu la chance de le tourner en poudre « léger et vivant, c’est bien joueur ». Mais pas de miracle quand on augmente un peu la cadence avec des chaussures d’alpin : « tu appuies fort, et la spatule plie ». Si on aurait aimé le tourner également avec des Low Tech, reste que cette monte en fixations alpines reste cohérente, « avec une vraie tenue, un vrai confort et même un petit caractère : étonnant pour un ski si léger, c’est vraiment intéressant à skier, nickel pour se balader partout sans jamais se fatiguer » : un ski de moniteur on vous dit ! « Et super léger à porter, et ça, c’est de plus en plus important pour pas mal de clients » de conclure un testeur responsable de shop.
LINE
Entrée couloir Nord de l’aiguille Grive, Arc
SICK DAY 94 186 cm
1800. Gavade assurée
— 499 euros
avec les Sakana aux
Capwall noyau light en Tremble. EarlyRise EarlyTaper
pieds, essayez vous verrez !
> Cotes 131 / 94 / 117 > Cotes 17,6 en 179 cm > Tailles disponibles (en cm) 172, 179, 186 cm > Poids 1683 g en 179 cm
© S.CHNEIDER
T V T E S T S S K I S 2019 F R E E R I D E FAT
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FREERIDE FAT
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SAKANA 181 cm — 749 euros
Sandwich noyau Paulownia – Érable / Renforts carbone-lin. EarlyRise / Cambre / EarlyTaper > Cotes 150 / 105 / 138 mm > Cotes 15 m
> Tailles disponibles (en cm) 174, 181 cm
Super surfy en poudre et au final assez polyvalent Pas top en trafolle avec sa grosse spatule
Radicalement différent ! Oubliez tout ce que vous connaissiez en sensations dans la poudreuse et sur toute neige un peu douce. Un ski hyper joueur, atypique, mais au final efficace et bien polyvalent. Le Sakana (poisson en Japonais), petit frère du Line Pescado, est un pur jouet, assez dans la tendance des snowboards modernes, courts, mais qui marchent dans la poudreuse aussi bien qu’en carving. « Un ski hors normes, un mix de pas mal de trucs, une grosse surprise, un ski très plaisant, super fun ». Une énorme spatule (150 mm de large !), très joueuse et qui déjauge très bien, un talon hyper nerveux et bien tranchant : « grosses sensations ». Gaffe à ne pas brusquer ladite spatule dans la pente en petits virages pour les plus grands gabarits (185 cm), mais pour le reste… Grandes courbes à fond, « quelques petites droites bien sympathiques », et surtout, dès qu’il y a de la poudreuse : « c’est léger, c’est maniable, une facilité déconcertante à enchaîner les courbes » ; « les mises en dérives dans la pente, les slashs sur les windlips, ça marche trop bien, il est fait pour surfer la neige ».
Bien que ce Line Sick Day 94 ne soit pas très large, son terrain de jeu est clairement orienté en dehors des pistes. C’est même « un super ski pour sortir des sentiers balisés, efficace et puissant sur tous les terrains ». Un shape particulier, avec petit rocker en spatule (rigide), moins prononcé encore en tail (moins rigide) et entre les deux, un cambre bien marqué. Le tout donne un ski ‘sérieux’, « pas le ski le plus fun de l’hiver », mais justement, pour ceux qui aiment, « c’est très intéressant » ; « une sacrée bonne skiabilité, du bon Line ! » Bonne tenue dans le défoncé, le ski reste stable à bonne cadence, avec son rocker bien dosé et la bonne rigidité en spatule : on est en confiance pour envoyer. Des cotes et une spatule relativement ‘droites’ alliée à une bonne rigidité, « ça tient carrément bien sur le dur » ; « il taille étonnamment bien sur piste », on peut vraiment charger l’avant pour raccourcir les rayons, il est relativement facile à mettre sur la carre, et surtout très stable sur piste : on peut envoyer du gaz en grandes courbes. Mais on sent bien qu’il est fait pour sortir des sentiers balisés, sans être fait non plus pour les grandes journées de peuf : « ça reste un 94 mm sous le pied, mais la spatule assez rigide ne plonge pas, on ne fait pas sous marin, ça passe ». Joueur, tolérant, des super sensations sous le pied, ça marche en grandes et petites courbes, c’est efficace partout… Il ‘suffit’ de savoir super bien skier et aimer rentrer dans ses skis pour en trouver le côté joueur. Du très bon ski pour très bon skieurs ou puissants.
LINE
SICK DAY 104 186 cm Cap-sandwich noyau Peuplier / Fils carbone. Long rocker / cambre 3 mm / Tail relevé > Cotes 137 / 104 / 121 mm > Cotes 19,3 m > Tailles disponibles (en cm)
Evidemment il préfère les neiges douces et profondes, mais reste qu’il s’en sort avec les honneurs sur la piste. Avec un arrière fiable et qui relance très bien, une grosse stabilité, malgré sa courte taille on est bien équilibré dessus (plus grande taille en 181 cm qui conviendra jusqu’à des riders de 185 cm) ; on est un peu plus limité en vitesse d’évolution sur le dur (surtout dans le défoncé) à cause de sa longue spatule un poil souple et sa courte taille. Mais il suffit de s’adapter « ça se skie bien, ça passe facile de carres à carres ; il y a un gros cambre, une légère torsion, on trouve bien l’accroche » ; « la skiabilité est étonnante, on arrive à varier les rayons assez facilement ». « À essayer de toute urgence, un ski qui met la banane pour toute la journée ! », pour les bons skieurs qui auront là un engin pour aborder la peuf et le freeride d’une autre manière. « C’est cool ! Bravo Line ! » Pas pour les grands gabarits de + 185 cm. À découvrir en vidéo sur www.lebontest.fr
172, 179, 186 cm
Solide et fun à la fois RAS pour ceux qui aiment les skis bien rockerisés devant
Solide en freeride et Fun à rider en poudreuse. Le Line Sick Day 104, avec un flex de bonne tenue, accepte les bons gabarits (plus de 90 kg) et les bonnes cadences, sans pour autant être pénalisant à basse vitesse, du coup : « bon partout ». Sa longue spatule souple reste efficace sur piste, on arrive facilement à varier les rayons. Arrivé en poudreuse, à l’inverse du Sick Day 94 : « il est fait pour ça ! ». Bien que pas très large, il déjauge super bien et reste vivant et maniable à basse vitesse grâce notamment à son jus et son petit relevé en tail qui va bien. Et quand on accélère : régalade. Stable sous le pied, un rocker qui avale tout, « parfait quand la poudreuse est toute tracée ». Un bon ski pour saisonnier à la recherche d’un ski de poudre pas trop large pour l’utiliser au quotidien. Prendre plus grand que sa taille vu l’importance du rocker.
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TESTS 2019 I FREERIDE FAT
FREERIDE FAT
LINE
SUPERNATURAL 100 186 cm — 599 €
Sandwich noyau bois ‘Macroblock’ Érable – Peuplier / Full Metal Matrix. 5-Cut ™ / Flex directionnel. > Cotes 132 / 100 / 121 mm > Rayon 21,3 m > Tailles disponibles (en cm) 172, 179, 186 cm
Super chargeur, monstre efficace Talon très exigeant. Mais fiable…
MOVEMENT
GO 100 185 cm — 639 € Cap-sandwich noyau Karuba / Fibres de verre tri-axiales & unidirectionnelles / Carbone / Double renforts Titanal/ Inserts caoutchouc VA-Tech. Light Rocker 12 / Cambre / Rocker talon. > Cotes 132 / 100 / 120 mm > Rayon 20 m > Tailles disponibles (en cm) 170, 177, 185 cm
Top en poudre, Très stable à grande vitesse Pas fun sur piste
« Grosses sensations au programme ! » ; « OK, c’est un peu lourd, mais c’est pour ça que ça tient tout le temps, c’est une débrousailleuse qui découpe tout ! ». Petit temps d’adaptation pour se faire au centrage assez newschool et au talon ultra puissant qui donnent un ski assez directif. Une fois posé sur ses appuis : « même sur le dur ou dans un champ de bosses gelé, plus tu lâches, plus ça accroche ». Pas une vibration sous le pied, une spatule qui ne bronche pas et une grosse réserve de puissance sous le pied. Un avion de chasse dans le dur défoncé, dans la croutée. Heureusement, il reste facile à mettre en dérive ou en dérapé, parce que « varier les rayons ou enchainer les petites courbes, il n’aime vraiment pas ». Du sérieux et du solide « qui ne laisse pas indifférent ni indemne au niveau des cuisses, un skieur moyen sera vite dépassé ». Très sûr, très sain, mais très exigeant et élitiste.
C’est du rigide et pas super tolérant sur neige dure « avec un talon présent qui exige d’être à l’heure ». Pas maniable à basse vitesse, « faut pousser dessus, on est sur un rail » ; mais avantage de cet inconvénient : quand faut filer droit sur le dur, dans les traversées exposées par exemple : « c’est un rail ! » Les 100 mm comme les 19 m de rayon s’oublient presque, à part en petites courbes sur le dur, juste impossible de déformer le ski, terrain où logiquement il préféra de la vitesse pour s’exprimer. Dès que la neige est douce ou lourde, avec son flex répartit sur tout la longueur c’est bien plus confortable, et maniable en poudre grâce au shape, avec toujours cette capacité a défoncer le terrain quand il s’agit d’aller vite ou tout droit. Un super rocker pour affronter toutes les neiges à n’importe quelle cadence ou presque ; « un top comportement en trafolle », tout comme sa capacité à tourner court dans la pente malgré son long rayon. Aussi à l’aise dans un couloir que dans un champ de peuf, où le déjaugeage immédiat et sa belle flottabilité permet de se régaler aussi bien en mode Powder8 que grandes courbes. Accrocheur mais limité sur piste ; confortable et tolérant en Tout Terrain ; fiable dans la pente raide gelée. Pour riders aguerris en quête de vitesse, « ceux qui aiment déchirer une face en 4 courbes ».
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GO 109 BY AURÉLIEN DUCROZ 189 cm — 699 € skis nus
Cap-sandwich noyau Peuplier / Fibres de verre tri-axiales & unidirectionnelles / Carbone / Double renforts Titanal. Inserts caoutchouc VA-Tech. Full rocker > Cotes 139/109/121 mm > Rayon 24 m > Tailles disponibles (en cm) 183, 189 cm > Poids 2150 g
Très stable à haute vitesse, très fiable sous les gros appuis Intolérant aux erreurs de placement, physique en fin de journée
Aurélien Ducroz ne va pas être d’accord avec notre analyse, lui qui nous confiait l’hiver dernier avoir conçu son pro model comme « un ski tout terrain, avec lequel on doit se régaler à haute vitesse, mais qui reste fun et surtout accessible quand on ralentit. J’ai ait des tests avec deux potes qui sont des bons touristes, ils ont plutôt apprécié ! ». Si l’on est d’accord avec la première partie (ride à grande vitesse), on l’est moins sur la seconde (fun et accessible aux skieurs ‘lambda’ à basse vitesse). Ce n’est pas que le Go 109 soit très physique ou même exigeant techniquement, du moins quand c’est ‘velours’. Effectivement, n’importe qui, votre serviteur y compris avec ses 65 kg et rien dans les cuisses, pourra passer une journée en montagne sans se faire mal avec. Ça pivote tout seul à plat, c’est facile à mettre en dérive, et ça déjauge tout aussi facilement en poudre, normal vu le shape double rocker + cambre plat. Reste que… Sur neige dure, bonne chance sur la carre à basse vitesse pour déformer le tail qui ne demande qu’à vous remettre dans la ligne de pente, et en poudre, aussi bien à basse que moyenne vitesse, il y a bien plus intéressant à rider pour un skieur lambda. Une sensation difficile à analyser en neige profonde et trafolle, l’impression de devoir se ‘battre’ avec ses skis, sans trop savoir pourquoi, on cherchera son équilibre. Sans rien avoir de flagrant à reprocher au comportement du 109, on sent qu’il manque un truc. Ou plutôt, c’est du côté du rider qu’il manque quelque chose. S’il y a des skis qui sont demandeurs de vitesse, là c’est un poil différent. Le Go 109 peut évoluer facilement à n’importe quelle vitesse. C’est juste que avec la vitesse, mais la vraie, celle avec un grand V, celle que 90 % des skieurs n’atteindront jamais, le Go 109 devient un autre ski, délivrant toutes ses sensations. « Il a quand même tendance à tirer droit, faut les cuisses pour le dompter ce ski, OK, c’est un cambre inversé, mais pas du tout newschool » ; « faut faire gaffe avec ça, dès que tu es à cul, tu es fini ! Par contre à mach 2, ça ne bronche pas, dans la trafolle j’ai l’impression d’avoir un ski plus large, tellement ça écrase tout ». Un autre testeur, de bon gabarit : « bon ça y est, j’ai compris ! Après une journée de ride, j’ai trouvé comment il fallait le skier : comme un bourrin. Plus tu lui rentres dedans, plus il kiffe, il y a un moment il devient vraiment agréable ». Quel que soit leur niveau, les testeurs sont unanimes : c’est très sélectif. Quand on le skie tranquille, même à bonne allure en fait : on ne se fait pas plaisir. « Par contre, quand tu le démontes… Le ski commence à vivre, à bouger comme tu veux, tu trouves l’accroche en spatule, il ne lâche rien sur la carre, il taille des belles courbes, tu peux l’emmener même en petits virages : ça va bien ». « C’est rigolo en trafolle ; en neige de printemps regelée, tu te fais plutôt secouer par la rigidité du patin et du tail, et puis une fois franchie une certaine limite de vitesse, c’est le ski qui défonce la neige, ça tient la route, c’est génial ». Un testeur moins lourd de 15 kg s’est révélé un peu moins enthousiaste : « c’est performant, mais fatiguant. Encore plus intolérant sur le dur qu’un Salomon Q Lab 109 de l’époque. Rider avec ça toute la journée… moi ça m’a sorti les rotules. » Avis aux amateurs ! Laissons la parole à Auré Ducroz pour le mot de la fin : « je voulais un ski pour envoyer, avec une vraie inertie dont on a besoin pour accélérer en courbe, et surtout une tenue dans la trafolle, une absorption des chocs et des mouvements de terrain. Dans ces moments-là, un peu techniques, c’est hyper important d’avoir LE bon matos ». Ben là, sur l’inertie et la tenue, on est d’accord !
Un tail bon raide pour le Rossignol Black Ops, fait pour slasher les
ROSSIGNOL
windlips, les weelings, les gerbes
BLACK OPS
de 5 mètres de haut
— 649, 99 €
Noyau bois / Chants droits. © BLAKE JORGENSON / ROSSIGNOL
T E S T S S K I S 2019 F R E E R I D E FAT
122
FREERIDE FAT
> Cotes NC / 118 / NC
Tail monstre raide, top pour les weeling en peuf, défoncer les corniches et aller vite dès que la neige est douce Pas polyvalent du tout mais on s’en fout
ROSSIGNOL
SUPER 7 RD 190 cm Noyau Paulownia > Cotes 145/120/126 mm > Rayon 30 m > Tailles unique > Poids2250 g
« Ce ski n’existe pas » peut on lire quand on clique sur la case Black Ops du site Rossignol. Et pourtant, cela fait 3 hivers qu’il est au pied de nombre riders de la marque. Cela s’appelle du teasing ! Et comme pour tout Pro Model, c’est assez spécifique. Une bonne barre à mine jusqu’au bout du tail (principale différence avec le Super 7 même en version RD), des cotes plutôt droite : sur piste, ça va bien pour le transitions entre deux runs mais c’est tout. Le Black Ops prend évidemment tout son sens en poudre, et surtout dans toutes les neiges lourdes ou trafollées. Ça écrase le terrain, ou le survole si vous avez les cuisses pour aller cherche le Ollie. Son kiff, c’est évidemment de rider en mode ‘surfy ‘, tout en dérive à mach 2 dans le raide, en éclatant les windlip en poudre avec son tail surpuissant. Un gros kiff en grosse trafolle également ; un gros jouet en forêt tant que la neige est douce grâce à son gros pivot, moins fun sur neige dure évidemment. Un pur FSBC pour ceux qui ont de grosses cuisses.
Super performant et joueur Gaffe aux réceptions en tail sur le dur, sinon RAS
Le monde est bien fait ! Le Super 7 HD est un Fat super performant, relativement polyvalent et accessible, auquel les experts ont toujours reproché sa souplesse excessive aux extrémités, aussi bien pour la ride à très grande vitesse dans les neiges pourries que pour poser de gros sauts. Et donc, même s’il n’est pas au catalogue non plus, pour eux, il y a le Rossignol Super 7 RD, avec sa fameuse structure issue du service course de la marque voironnaise. Plus de matière partout, beaucoup plus rigide ; 4 mm de largeur et 10 m de rayon supplémentaires (120 mm / 30 m), les connaisseurs auront évidemment reconnu le Squad 7 hiver 14/15, dont la seule évolution à vue de nez est la nouvelle spatule. Sur la neige tout ça se confirme : le Super 7 RD est fait pour aller vite, et se mettre des tirs bien plus gros. Tout ça sans trop pénaliser la maniabilité, le ski étant vraiment léger et surtout ses masses très bien centrées. Pas vraiment plaisant sur piste, « que l’on considéra uniquement comme un terrain de transition vers le prochain hors-piste », vu qu’à part filer droit sur la carre, c’est à peu près tout ce qu’on pourra faire. Un rocker très long et un peu plus ferme « qui claque un peu sur piste mais c’est normal vu son important déroulé » ; un talon beaucoup beaucoup plus ferme « on sent bien qu’il y en a là dedans » ; avec un petit relevé en fin de tail, très pratique pour la maniabilité, mais pas pour poser les gros sauts sur le dur « c’est vrai qu’on peut se faire des bons cabrages ». La version RD accélère tout le temps et heureusement, est plus tolérante dans la grosse trafolle, plus rigide, le ski restera plus au-dessus de la neige. Tout comme il cassera les bosses en neige molle, là où le HD allait plier de l’avant, obligeant à ralentir la cadence. Idem en poudreuse, il reste mieux au-dessus et ancre moins en patin, il accélère beaucoup mieux et permet, là comme ailleurs, d’aller bien plus vite. Dans l’optique d’une deuxième paire de ski pour fort skieur : « il n’y a pas à hésiter, c’est tout comme le Super 7 HD, mais tout en mieux ». Et s’il est relativement maniable, avec au passage un très bon toucher de neige, « on reste sur un Fat qu’il faut skier fort. Une arme. « Bon, en fin de journée, tu as les cuisses qui comment à fumer, gaffe sur le ernier run en rentrant : restez tranquille ».
STÖCKLI
STORMRIDER 95 184 cm — 950 €
Sandwich noyau ‘Light Core’ / double plaque Titanal / Vario Racing Technology / chants droits phénol. Powder Rocker/cambre trad > Cotes 131 / 95 / 120 mm > Rayon 19,3 m > Tailles disponibles (en cm) 157, 166, 175, 184 cm
Ultra accrocheur sur le dur ; confort partout Pas très nerveux dans les changements de carre
« Ultra accrocheur ! Un ski qui adore la neige dure, plus tu vas le charger, plus il va accrocher ». On se surprend même à tailler à grosse cadence sur des rayons très ouverts, « on a vraiment les sensations en courbe d’un ski de Géant, qui ne freine jamais ». Un talon puissant qui demande qu’à accélérer et une spatule assez souple, « du coup faut plutôt rester centré sur ses appuis ». Parmi les bémols, une légère inertie dans les changements de carre. Avec son rocker plutôt tendu, on rentrera en dérive dans les virages courts « pour ensuite appuyer comme un cochon », pas de danger que son tail bien rigide se dérobe. En toutes neiges, le SR 95 amorti très bien les chocs en spatule, « c’est hyper fluide à skier, toujours exceptionnel en touché de neige ». Presque doux, il demande quand même à être travaillé, « ça ne se skie pas tout seul ». Dans les neiges bien pourries, on se fait un peu emmener par le ski si on le laisse faire, pas le plus facile en pivot, logique au regard de son rendement sur le dur. Pas super maniable, mais « un ski avec beaucoup de caractère : j’adore ! »
> BEST OF SKIS GIRLS
Test en petite peuf bien froide du Head Wild Joy dans les pentes de l’Arpette, Arc 1800.
> GIRL FREERIDE <
HEAD
WILD JOY 168 cm — 650 € avec fixations Attack 12
© LM.
TESTS SKIS 2019 GIRLS
TESTS 2019
124
> Cotes 139 / 90 / 119 mm > Rayon 14,4 m
> GIRL BIG MOUNTAIN <
BLACK CROWS
> Tailles disponibles (en cm)
ATRIS BIRDIE 178 cm
153, 158, 163, 168, 173 cm
— 659,95 €
« Une bonne petite débroussailleuse, mais pourtant léger et maniable, nickel pour attaquer en confiance tous les terrains » ; « présent sous le pied, très accrocheur : un ski qui rassure dans les conditions difficiles ». Super agréable quelle que soit la neige, maniable sans être volage, le Wild Joy, dans cette grande taille de 168 cm est un ski solide, avec en bonus un bon renvoi, un jus qui reste facilement accessible, au top pour les bonnes skieuses à la recherche d’un ski capable d’affronter toutes les neiges. Le Wild Joy reste plus à l’aise sur la piste et en tout terrain que dans les grands champs de peuf, où il lui faut un peu de vitesse pour s’exprimer, mais il affiche une très grosse polyvalence. Un ski « instinctif », à la fois puissant et tolérant, parfaitement à l’aise en pente raide neige dure : un ‘All Mountain Perf’ à conseiller à de nombreux profils.
DYNASTAR
LEGEND W96 178 cm — 549,99 €
> Cotes 132 / 96 / 112 mm
FISCHER
> Rayon 17 m
MY PRO MT 86 168 cm
> Tailles disponibles (en cm)
— 449, 95 €
158, 165, 171, 178 cm
Carton plein pour le Dynastar Legend 96 Women, un des tout meilleurs skis femme pour forte rideuse. À la fois relativement accessible et suffisamment présent pour qu’on puisse le pousser, histoire d’aller jouer avec ses limites. Bonne nouvelle, même en 178 cm, des skieuses moins affutées mais ‘avide de progression’ et un minimum sportives se régaleront avec. Facile et très maniable dès que la neige est douce ou transformée ; joueur dans les changements de rythme comme dans les mises en dérives ; stable et confortable pour écraser la trafolle ; accrocheur et tout aussi agréable sous le pied sur neige dure, capable de tout faire de retour sur piste : « vraiment top ! ».
> Rayon 20 m > Tailles disponibles (en cm) 169, 178 cm
« Un bon engin pour découper la montagne », réservé aux plus fortes des freerideuses, du moins dans la taille essayée (178 cm). Avec son patin et son tail bien rigides, pas facile à prendre en main pour celles peu habituées à skier si grand, « mais un fois qu’on s’y est faite, on peut vraiment envoyer du lourd ». Notes maximales en stabilité à grande vitesse et précision en grandes courbes, sans réel coup de moins bien en contrepartie, tant que la skieuse est au rendez-vous. « Il ne pardonne pas grand-chose, mais au moins il ne bronche jamais, il tient la trajectoire ». Heureusement, il y a ce qu’il faut de rockers pour amener la touche de maniabilité nécessaire en tout terrain. Pour celles qui ont les cuisses et le niveau : une skiabilité incroyable, « un ski qui inspire confiance pour encore élever ton niveau de ride le jour où tu es en forme ».
> GIRL ALL MOUNTAIN < > GIRL BIG MOUNTAIN <
> Cotes 13 / 108 / 125 mm
> Cotes 127 / 86 / 114 mm > Rayon 15 m en 161 cm > Tailles disponibles (en cm) 147, 154, 161, 168 cm
Un ski super bien équilibré et efficace partout (pas testé en poudreuse, désolé). « Fiable et sans surprises », le commentaire est revenu chez toutes les testeuses. Bien que le plus large des My Mt, le Pro 86 reste super agréable sur la piste. On peut varier les rayons, et il y assez de jus sous le pied pour s’amuser, mais jamais trop pour ne pas se faire jeter. Idem en Tout Terrain : « ça tient vraiment bien la route ». Une spatule sur laquelle on peut engager ; un talon fiable et tolérant, « jamais un déséquilibre » ; « un ski très complet, on peut aussi bien jouer avec le terrain et aussi aller vite ». Mention spéciale dans les neiges regelées, celles qui descendent les chaussettes, le My Pro Mt permet aux bonnes skieuses de poser des appuis francs pour maitriser le terrain plutôt que l’inverse.
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TESTS 2019 I GIRLS
BEST OF SKIS GIRLS
> GIRL ALL MOUNTAIN <
K2
THRILLUVIT 85 170 cm — 399 € > Cotes 128 / 85 / 112 mm > Rayon 13,5 m > Tailles disponibles (en cm) 149, 156, 163, 170 cm
> G I R L A L L M O U N TA I N C A R V E <
STÖCKLI
LASER MX 156 cm — 950 € > Cotes 119 / 65 / 100 > Rayon 11,4 m > Tailles disponibles (en cm) 144, 150, 156, 162 cm
Le modèle d’entrée des Luvit a surpris les testeuses par sa performance accessible. Évident à prendre en main, assez léger, pas très rigide ni très exigeant, mais par contre, super joueur, vif et remarquablement équilibré. Léger et maniable, tout en procurant de la confiance à des rideuses aguerries, « c’est même assez surprenant ! ». « Un ski vraiment agréable », avec non seulement une bonne accroche sur piste, mais en plus une capacité à varier les rayons, changer de rythme, il réagit toujours bien. En Tout Terrain ? Il est juste super. Skiabilité au top en toutes neiges, en partie grâce à sa super spatule ‘à la K2’, un talon avec pas mal de rocker, pas très rigide mais jamais fuyant, le tout donne un ski à la fois docile et plein de vie, super sain sous le pied. On peut même attaquer un peu en bord de piste, dans la pente, on n’est jamais limité par le terrain : « je me suis régalée ! » Un vrai quiver ski, à recommander à nombre de skieuses.
Le MX est « fidèle à la marque, un ski bien rempli, stable et de qualité ! ». Ni pour les débutantes, ni pour les expertes, mais pile entre les deux ; du moins dans cette taille de 156 cm, « trop courte pour s’amuser partout ». Au top dans les neiges lourdes de printemps, très vifs, maniable dans la pente en virages serrés, et joueur dans les bosses. Malgré sa petite taille, ce MX est bien stable sur la carre, un contact ski-neige au top, super agréable en tout terrain. On peut vraiment aller vite, la spatule avale bien le terrain, on ne se fait pas trop jeter. Dommage que ça manque de rendement sur le dur pour les techniciennes, qui sont restées sur leur faim. Le tail n’est pas fait pour envoyer du coupé jusqu’au bout, il est là pour être maniable sans qu’on le force. Idem en spatule, la tolérance a été privilégiée au détriment de l’efficacité dans les prises de carres. Au top pour des skieuses intermédiaires (ou bonnes un peu fainéantes) à la recherche d’un ski vivant et facile en toutes neiges, pour faire le plein de sensations à des vitesses raisonnables.
> ALL MOUNTAIN GIRL <
ROSSIGNOL
EXPERIENCE 88 TI WOMEN
166 cm
— 569,99 € skis nus > Cotes 127 / 88 / 117 mm > Rayon 16 m > Tailles disponibles (en cm) 152, 159, 166, 173 cm
> GIRL ALL MOUNTAIN
STÖCKLI
STORMRIDER MOTION 85
167 cm
— 900 € > Cotes 128 / 85 / 110 mm > Rayon 15,2 m > Tailles disponibles (en cm) 159, 167, 175 cm
Un super cruiser sur piste et ses abords, au comportement alpin très complet. Le nouvel Experience 88 w est un ski à recommander à tout le monde, tant il est bien équilibré, très sécurisant avec son flex bien réparti jusqu’au bout du tail. Pas très large, il est bien joueur sur piste, « où il peut en remontrer à des skis plus étroits ». Pas le plus incisif dans les mises en coupé, mais très doux, facile à mettre en courbe, l’avant du ski est ferme, on peut appuyer pour jouer en petites et moyennes courbes. Capable de bonnes cadences en tout terrain, avec une spatule au top : elle avale les paquets de neige tout en restant assez ferme pour qu’on puisse bien pousser dessus. Et comme par ailleurs, l’Experience affiche une bonne tenue en tail, « un talon sympa avec juste un petit relevé qui va bien », on peut travailler le ski sur toute la longueur. Facile à prendre en main et pas limité ; super confort et sécurisant : « un ski réussi ».
« Toujours de la grosse bombe ! ». « Dur sous le pied, c’est ça qui est bon ! On peut attaquer sur n’importe quel terrain, un vrai plaisir ! ». Un ski un poil physique et pas le plus tolérant, mais pour celles qui ont les cuisses : « super toucher de neige, avec cette sensation unique de fluidité sur la carre » ; « une super stabilité en tail », et toujours « de super sensations, aussi bien dans les prises de carres que dans les changements de ythmes, avec une vivacité digne d’un ski de Slalom ». Tout aussi top sorti des pistes « aussi serein dans un couloir en neige dure qu’à l’aise en grande courbe en peuf ». « Un ski qui te pousse à élever le niveau ! Plaisir garanti tout l’hiver « à toute rideuse énervée ».
Les autres skis girls 2019 à retrouver sur lebontest.fr
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ÉQUIPEMENT I MEMBRANES SANS PFC
Depuis que Greenpeace a prouvé la présence d’hydrocarbures perfluorés un peu partout sur la planète et dans la chaine alimentaire, les fabricants de matières textiles qui n’avaient pas encore planché sérieusement sur le sujet
© SVERRE HJORNEVIK / NORRONA
se mettent au vert.
L’INDUSTRIE TEXTILE PASSE AU VERT Membranes ‘water- résistantes’ ET sans PFC. Un vrai changement de paradigme est en cours du côté des membranes imper-respirantes. Elles sont encore aujourd’hui le plus souvent dotées de traitements d’imperméabilisation ou DWR (Durable Water Repellent) à base de fluorocarbones, (hydrocarbures perfluorés ou polyfluorés), les PFC. Pour rappel, Les PFC font partie des six principaux gaz à effet de serre inscrits sur la liste du Protocole de Kyoto. Ces composés gazeux constitués exclusivement d’atomes de carbone et de fluor interviennent dans les agents tensio-actifs qui permettent au tissu de laisser glisser l’eau, la graisse et les poussières, augmentant ainsi la durée de vie et la polyvalence d’usage de nos chères vestes de protection. Depuis longtemps, des recherches ont montré que certains de ces produits chimiques étaient des perturbateurs endocriniens, probablement cancérigènes, persistants et très volatiles. Ils sont utilisés dans nombre de nos produits quotidien, les moquettes, canapés, textiles imperméables type Gore-Tex, dans tous les matériaux en Téflon pour la cuisine. Il aura fallu un ‘coup marketing’ de la part de Greenpeace en 2016 pour que le monde de l’outdoor et les pratiquants informés prennent conscience du problème. Greenpeace en a cherché et retrouvé des traces aussi bien dans les poils d’ours polaires que dans le sang humain, l’eau, au sommet de toutes les montagnes et en gros : dans toute la chaine alimentaire. Sans parler des analyses de membranes révélant pour certaines l’usage de PFC déjà interdits par l’Union Européenne. Si les certains parmi les plus nocifs sont désormais strictement réglementés par l’UE, seule la Norvège va plus loin dans l’interdiction de ces substances toxiques.
Green-Tex® ? Heureusement, quelques marques et fabricants textile n’ont pas attendu que le grand public se réveille (doucement) pour se pencher sur le problème, développant des alternatives laissant une empreinte moins
importante sur le paysage. Si en France, le groupe Millet (Lafuma / Eider) planche sur le problème depuis plus de 5 ans, avec comme objectif 0% PFC d’ici 2020, ce sont souvent des marques d’Europe du Nord qui vont le plus loin, telles Vaude ou encore Haglöfs, qui s’est engagé à éliminer tous les fluorocarbures, pas seulement les types réglementés par l’UE, de ses traitements d’imperméabilisation d’ici 2020 (87 % de la collection vêtements cet hiver). Il faudra en revanche attendre ce printemps pour découvrir chez Black Diamond la Distance Wind Shell et sa nouvelle membrane sans PFC, développée en collaboration avec Green Theme International (GTI). On y reviendra plus en détail le moment venu, mais, en bonus d’un mode de production sans eau ni rejet nocif, le traitement obtenu serait supérieur en déperlance à tous les autres DWR C-6, C-8 ou C-0. Selon GTI, le traitement étant INCLUS dans le tissu et non plus appliqué en surface, il est en plus durable dans le temps et résistant à l’abrasion. Jamais besoin de le réimperméabiliser avec un produit en spray ou autre, même après vingt ou autant de lavages que vous le voulez. Gore a évidemment sauté sur le même cheval de bataille. Directement pointé du doigt par Greenpeace, le géant de la membrane entend supprimer les PFC en deux étapes : d’ici 2020 sur environ 85 % des produits, la totalité au plus tard à l’horizon 2023. Deuxième passage au vert annoncé pour la même date : homologation Bluesign pour 85% des laminés destinés aux vêtements grand public ; la certification OekoTex pour 100% des vêtements grand public (ce qui sous entend que la production ‘militaire’ ou ‘professionnelle’ qui représente un énorme marché resterait à base de PFC ?). Pour l’instant, le premier résultat positif de cet échange entre Gore et Greenpeace, a été un accord sur la définition des propriétés spécifiques aux matières qui constituent un PFC préoccupant pour l’environnement. Parce que évidemment, quand on rentre dans le détail, c’est un peu compliqué. Et le fait de clarifier la situation est effectivement un premier pas… L.M.
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ÉQUIPEMENT I MEMBRANES SANS PFC
HAGLÖFS
L.I.M. TOURING PROOF JACKET — 330 € > Poids 470 g
COLUMBIA
Membrane imper-respirante Proof 3,5 couches (20 000 / 20 000) ‘4-Way Stretch’ PFC Free et certifiée Bluesign® pour réduire au maximum son impact. Veste technique et très minimaliste. Sa membrane Strech n’est pas la plus light (existe en version L.I.M. III en Gore-Tex® Paclite à 240 g), mais super stretch : au top en action, « super agréable à porter en toutes conditions » ; avec un col qui ferme bien haut « c’est top, et en plus : il est doux ! ». Les élastiques de réglages externe de la capuche sont super efficaces « ça sert la tête complètement, pas juste l’avant ou l’arrière », mais en revanche ils peuvent s’accrocher dans les branches ou autres. Pas d’aérations sous les bras, mais on peut ventiler en couvrant les poches et la membrane est bien respirante. Beau produit, performant dans son programme même si un peu trop minimaliste à notre goût.
Très souple et stretch : super agréable à porter. Finition. Prix. Pas de serrage velcro aux poignets, pas de serrage non plus à la taille, juste élastiquée.
OUTDRY™ EX ECO DOWN JACKET — 299,99 €
Une membrane imper-respirante pour une doudoune pas comme les autres, construite avec des caissons sans coutures et en plus écologique et certifiée bluesign®. ! Tout le savoir-faire Columbia en termes de protection, de chaleur et d’éco-conception. Sans renier bien sûr l’ADN cher à la marque : ‘Tested Tough’ : faites pour résister à tout ce que vous ferez avec. Membrane OutDRY™ Extreme sans PFC et 100% à base de Polyester recyclé. Tout est d’origine recyclée sur cette veste, œillets, zips, tirettes, étiquettes. 27 bouteilles en plastique pour fabriquer cette veste. Pas de teinture utilisée permettant d’économiser 90 l d’eau. Plume d’oie (700 FILL Power) certifiée RDS.
TESTÉ ET APPROUVÉ
EIDER
SHAPER JKT WOMAN — 449,95 €
Membrane Defender® High Density à double structure de différente densité, pour des zones plus résistantes à l’abrasion dans une même pièce de tissu. Traitement DWR C6 au lieu de C8 (diminution de la chaine carbonée), afin de réduire considérablement l’impact des toxines perfluorées. Label Eider ‘Low Impact’ : au moins 40% du poids à base de matière à faible impact (matériaux recyclés, biologiques, fil Ecoya®, plume RDS, matières végétales etc.) ou au moins 80% du poids doit être à base de matières certifiées Bluesign®. Top veste de protection pour le freeride et la rando (une testeuse a passé tout l’hiver dernier avec, sous de nombreuses tempêtes et chutes de neige). « Couche externe parfaitement isolante, manches et taille assez longue, capuche et col super enveloppant, tout pour se sentir bien protégé ». Et surtout –pour Chloe, qui passe son temps à crapahuter en montagne- « dans un tissu très souple, agréable mais super solide, on peut se frotter aux cailloux sans crainte ». Respirabilité suffisante pour la randonnée, grandes ventilations sans filet sous les bras, nickel. Autre point fort : sa coupe en bi matières très souples, rien ne bouge même quand on sort les piolets. Le plus qui va bien : le Zip ‘Fix a Shape’, ergonomique, il suit la forme du cou pour un confort optimal col fermé et en plus c’est plus facile à ermer. Jupe pare-neige amovible. Une veste freeride / randonnée bien protectrice, « avec toute les fonctions que j’attends d’une veste de ski, agréable à porter en toutes conditions et faite pour durer ». Qualité du tissu, souple et solide Pas super léger, histoire de…
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ÉQUIPEMENT I BEST OF MEMBRANES
BLACK DIAMOND
FINELINE STRETCH RAIN STHELL
VAUDE
SHUKSAN — 400 € > Poids 676 g
Membrane Ceplex Green (15 000 mm / NC) Polyuréthane 50% recyclé sans PTFE (polytétrafluoroéthylène). Traitement Eco Finish déperlant sans fluorocarbone (PFC). Doublure en polyester recyclé à 100%. Veste rando - montagne imperméable, coupe-vent et super respirante grâce à une membrane stretch et écologique avec son traitement déperlant S-Café®, extrait d’un matériau biobasé abondant : le marc de café ! Label Green Shape qui garantit qu’au moins 25% de matériaux recyclés sont utilisés. 2 grandes poches poitrines pour garder les peaux au chaud.
— 130 € > Poids 270 g
En attendant de pouvoir tester la nouvelle génération de membrane BD Dry™, on a bien apprécié cette Rain Shell légère et super confort, conçue pour résister aux grains en montagne. On a l’impression d’avoir une Softshell sur le dos, (membrane BD.Dry™ 2.5 couches) tant en termes de confort que de souplesse (matière très stretch). Et également de protection contre la pluie (seulement 10 000). Ce qu’on apprécie le plus, c’est son aisance en mouvement au top grâce au tissu et aux empiècements sous les bras. « Un super produit, au top pour les sorties courtes et intenses en, toutes saisons, du Speed Touring l’hiver aux courses sur crêtes et trail en terrain difficile ».
La capuche avec visière intégrée très bien conçue.
EIDER
MILKRUN — 569,90 €
Membrane Gore-Tex® Screen 3l 100% POLYESTERt
BLACK DIAMOND
DISTANCE WIND SHELL, en shop printemps 2019. La technologie BD.Dry sans PFC développée avec Green Theme International (GTI) sera ensuite adoptée par toutes lescollections ski, alpi et rainwear. Et pour la première fois, on nous promet une membrane ‘écolo’ aux performances de déperlances SUPÉRIEURES à celle obtenues avec tous les DWR fluorocarbonés C-6, C-8 ou C-0.
Le top de la gamme Freeride chez Eider. Protection à toute épreuve pour ceux qui préfèrent les modèles à la coupe plus près du corps (coupe regular ; coudes préformés). Tissu robuste pour résister à un usage intensif et aux attaques de branches ou de rochers.
Poches maitns sous rabats aimantés. Le col montant avec un zip latéral. Label Low Impact (40% du poids à base de matière à faible impact ou au moins 80% du poids à base de matières certifiées Bluesign®).
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ÉQUIPEMENT I BEST OF MEMBRANES
HELLY HANSEN
RIDGE SHELL 2.0 — 500 € > Poids 820 g
Tissu extensible 3 couches Helly Tech® Professional
Coupe très longue (limite manteau) et relax. Une veste solide et super confort avec sa membrane vraiment très souple et bien stretch (et peu bruyante, toujours un plus). Très bien accessoirisées –et du coup un poil lourde-, mais top pour ceux qui aiment mettre plein de trucs dans les poches (7 en tout), toute profondes et bien placées. Top capuche, bien mobile et visière efficace ; col montant très haut, manches et dos très long : « on y est super bien protégé, la membrane est bien respirante, la doublure confortable : on y est très bien aussi ! ». Les énormes velcro pour les poignets, pas fan au début (habitués au mini velcros minimalistes), mais à l’usage : « trop pratique à manipuler avec les gants : il avait raison Aurélien Ducroz » (responsable de cette option). Choix de couleurs bien visibles pour plus de sécurité en montagne.
La poche Life Pocket+™ doublée en Primaloft Gold Aerogel pour préserver l’autonomie des batteries. « Un très belle veste de freeride, j’adore ».
MILLET
KAMET LIGHT 2 GTX JKT — 359 € > Poids 545 g
ORTOVOX
GUARDIAN SHELL — 700 €
RAB
FLASHPOINT 2 JACKET — 279,95 € > Poids 185 g en L
Membrane Pertex® Shield® 3 couches, (20 000 / 20 000)
La Flashpoint 2 impressionne ! Super souple et ultra légère pour une membrane 3 couches. Bien imperméable et super coupe-vent, d’autant plus que les petits rabats des poignets sont hyper bien faits, tout comme la capuche : rien ne passe. « Une veste ultra polyvalente, un super produit, assez solide au regard de son extrême légèreté, pour être utilisé en montagne, en 4 saisons, en rando comme en trail ». Grande poche poitrine et 2 grandes poches latérales, serrages bas de veste et poignets, capuche ajustable avec visière, pochette pour la clipper au sac : rien ne manque malgré ses 185 g à peine !
High Tech au naturel ou presque. Son secret : une membrane ultra performante et souple (Dermizax EV pour les spécialistes) à laquelle Ortovox a eu la bonne idée de laminer une très fine et légère couche de laine Merinos qui apporte une meilleure gestion de l’humidité et de la température. Même chargée d’humidité, la laine reste chaude, et associée à la membrane elle va améliorer de façon notable l’évacuation de l’humidité provoquée par vos efforts. La laine sert de tampon, à la fois de thermorégulateur et d’aide au transfert de l’humidité, évitant à l’eau de stagner et à la membrane de devoir se saturer en humidité avant qu’elle puisse être évacuée, là, elle est transférée directement, sans stagnation. Idéal donc pour toutes les sports avec variations de températures et de niveau d’activité tout en augmentant sa polyvalence d’usage. Finis les coups de froids en statique une fois arrivé au télésiège, plus besoin d’enlever la veste avant d’attaquer une montée d’approche : plus polyvalent et plus confort. Idéal pour la pratique de la freerando ou du freeride. Membre Fair Wear Fondation, made in Europe.
Pas besoin de mettre 500 euros dans une veste pour avoir une protection maximale contre les intempéries. La preuve avec cette veste Millet Kamet en GoreTex® 3 couches. Zips étanches de partout (pour les ventilations sous les bras également) et super solides, le central est à double curseur : rien à redire. Certes on n’a pas la souplesse -que ce soit au niveau de la membrane ou des zips- que l’on trouve sur les modèles haut de gamme, et vous n’aurez pas droit à la quintessence des coupes Millet (coupe Relax, top en Freeride pour jouer avec l’épaisseur des sous couches, un peu trop large pour une pratique alpi). Mais les principales différences s’arrêtent là. Avec un avantage : une durabilité notablement accrue. Avant d’arriver à bout du tissu externe choisi par Millet, vous pouvez vous en donner à cœur joie dans les rochers. En bonus, produit Low Impact (label interne au groupe Millet) qui garantit 40% du poids composé de matière à faible impact et 80% du poids du produit certifié Bluesign®. Et comme la meilleure façon de faire un produit éco-conçu reste de le faire durable dans le temps, avec la Kamet vous êtes doublement gagnant sur ce plan là.
VERTICAL
WINDY SPIRIT JACKET MP+ : — 329, 95 €
Membrane stretch 100% Polyuréthane MP+® Windy Spirit
Légère, stretch et résistante avec la protection imperméable et respirante MP+® Windy Spirit. Légère et avec sa coupe ajustée spécialement conçue pour le ski de randonnée et la verticalité dynamique en montagne, toutes coutures étanchées avec manchons en bord de manches pour une meilleure isolation. Jupe pare-neige amovible. Une veste légère et faite pour durer grâce un tissu laminé 2 fois 2 couches très résistante à l’abrasion, le tout pour moins de 350 euros !
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ÉQUIPEMENT I BEST OF PLUMES & SYNTHÉTIQUES
PHOTO BY JULIAN HANSLMAIER ON UNSPLASH
PLUME OU SYNTHÉTIQUE ?
Comment ne pas se faire plumer ? Malgré les progrès fulgurants des isolations synthétiques, on n’avait jusque-là toujours pas trouvé mieux que le duvet et la plume naturelle en rapport chaleur / poids compressibilité. Quand on part en expédition et qu’on s’apprête à affronter des températures à – 30°, avec l’obligation d’emporter avec soi un minimum de poids et de volume, la question ne se pose même pas. Ou plus prosaïquement, si vous êtes frileux, ou que vous ne passez pas l’hiver à crapahuter en montagne mais tout simplement à skier en station au mois de février, la doudoune en plume restera à jamais une option de choix. Mais il y a plume et plume. Contrairement aux plumes classiques dont les barbes sont raides, les plumes de duvet sont souples et se développent en 3 dimensions ce qui leur permet d’emprisonner l’air qui, chauffé par la température du corps, assure une chaleur naturelle et thermo-régulée. Souci : le duvet coûte très cher, et c’est l’assemblage de beaucoup de duvet avec un tout petit peu de plumes qui fait toute la différence. Sans parler de la qualité fabrication des caissons tout comme de leur remplissage (effectué à la main pour les meilleurs résultats), qui fait le reste.
Comment s’y retrouver ? Pour une fois c’est simple, c’est marqué sur l’étiquette, cherchez le chiffre 90/10, qui indique le rapport entre duvet et plume, c’est le meilleur mélange, réservé aux produits haut de gamme. RDS, le label obligatoire. Ou celui moins connu de Down Codex® Project. Normes éthiques pour le duvet. Chaque phase de la collecte est menée en tenant compte du bien-être et du traitement des oiseaux. Et c’est super compliqué de faire de la plume responsable ! Plus d’infos sur responsibledown.org On reproche au duvet sa mauvaise évacuation de l’humidité et son temps de séchage long, temps pendant lequel il perd ses propriétés de chaleur. Deux options : choisir un duvet au traitement hydrofuge qui protège le duvet de l’humidité extérieure et de la condensation, type Ultra-Dry Down™ chez Sea To Summit ou K Dry chez Millet. Si certains fabricants refusent de traiter les plumes, estimant que ça rend les plumes plus fragiles dans le temps, c’est difficile à dire sur le terrain. Dans la plume, comme pour nombre de vêtements techniques, le futur est dans l’hybride. Pour ceux qui veulent plus de polyvalence sans se passer de la chaleur du duvet, optez pour le ‘mapping’, les mélanges de plumes et synthétiques aux bons endroits, voire le mix des deux matières, pour cumuler les avantages sans les défauts ! LM.
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ÉQUIPEMENT I BEST OF PLUMES & SYNTHÉTIQUES
la bonne manière, saura reproduire le gonflant de plume, et si possible à poids égal. 10 ans qu’ils rament, qu’on voit apparaître régulièrement des isolations vantant leurs qualités identiques à la plume, mais là, en 2019, force est de reconnaître que les dernières isolations synthétiques volent dans les plumes du duvet ! On les regroupe sous le terme ‘d’isolations actives’, plume destinée avant tout à être portée lors d’une activité, plus ou moins intense selon les versions. En statique au froid, c’était jusque-là vite moins chaud que la plume, mais la donne est en train de changer. Tout comme du côté de la compressibilité, où jusqu’à aujourd’hui, la plume était imbattable. Ajoutés à leur gros avantage, à savoir leur capacité à évacuer la transpiration pendant l’effort et à sécher plus vite, le jour où la chimie surpassera la nature n’est peut-être plus si loin. L.M.
La pétrochimie au secours de la nature
© DR
© PYRENEX
« Les isolations synthétiques, dès qu’on actionne, c’est génial, ça respire mieux, et quand on transpire ça sèche incroyablement vite ». Du coup, on ne peut plus s’en passer dès que l’on pratique des activités un tant soit peu intenses. « Mais rien à faire, quand ça caille vraiment, que tu as besoin de chaleur avant tout, que tu sors un truc en plumes de moins de 300 g de ton sac et que tu te retrouves ‘comme à la maison devant la cheminée : bien au chaud’, tu te dis : vive la plume ! » Ça c’était hier ! Cette année, avec en bonus la bonne idée de provenir parfois de matières plastiques recyclées tel Polartec® Powerfill, recyclée et en plus biodégradables, avec le nouveau Primaloft® Bio, les isolations synthétiques ont fait un bon radical en avant. Les chimistes du monde entier se battent pour créer dans leurs éprouvettes le fil polyester (bio-basé tant qu’à faire) qui, une fois tissé ou assemblé de
LA LAINE, LE MEILLEUR DES 2 MONDES ?
ORTOVOX
ZEBRU JACKET — 290 € 262 g
La laine dans tous ses états. En mêlant un bioplastique £à base d’amidon de maïs à la laine vierge des Alpes suisses, Ortovox propose une isolation d’un nouveau genre, extrêmement légère au regard de son apport en chaleur. Avec sa structure très aérée (fort pouvoir ‘gonflant’ et isolant) et stretch, le Swisswool offre tous les avantage de thermo-régulation de la laine, notamment son apport de chaleur même lorsqu’elle est humide, à l’inverse du duvet. Protégée par un tissu stretch et très respirant, le tout donne une veste chaude, très souple, très légère et respectueuse de l’environnement. Et made in Europe. Top pour la randonnée et le Freeride, coupe pas trop ajustée pour plus de polyvalence.
MAMMUT
AENERGY IN HYBRID — 199,99 € 460 g
Tissu extérieur Pertex® Microlight. Isolation en laine Alpine 88% et 12% Polyester (60 g / m²). Empiècements extensibles en polaire Pontetorto® TecnoStretch sur les côtés, les manches et le dos « Super agréable ! Super souple et super stretch elle s’oublie en action ». Testée en seconde couche par grand froid et en veste externe en randonnée de printemps, « au top tout le temps ». Tissu Pertex® qui coupe super bien le vent, rien ne passe. Bon apport de chaleur et la partie en polaire comme l’isolation en laine des Alpes, le tout respire super bien, « on n’est pas trempé à la montée comme avec une doudoune en plume ». Elle est super souple, en particulier au niveau des manches, on n’est jamais gêné en action (même pour ceux qui ont de grands bras). On n’a pas la compressibilité de la plume, mais c’est vraiment pas mal du tout. Elastique de bas veste super efficace avec en plus une bande antidérapante. Une top veste, parfaite en rando, et tout autre utilisation sportive 3 saisons.
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ÉQUIPEMENT I BEST OF PLUMES
BEST OF PLUMES MILLET
K SYNTHX LADY — 299,95 € > Poids 395 g
Plume de canard K DRY™ 700 Power Fill (la plume est traitée par un déperlant -sans PFC-, qui l’empêche de retenir l’eau. Elle reste chaude et légère même en conditions humides). Labellisée RDS. Doudoune d’approche et d’alpinisme au féminin. Construction caissons sans coutures Synthesis™ (limite les déperditions de chaleur et la perméabilité au vent ; plus résistante à la déchirure comme à l’humidité). Label Low Impact (80% du produit certifié Bluesign®).
RAB
RAB
MICROLIGHT SUMMIT — 259,95 € > Poids 455 g en L
Pertex® Quantum Infinity Weave™. Duvet d’oie européen 750 Fill Power, certifié RDS
Pour fêter le 10ème anniversaire de la série Microlight, chère au cœur des alpinistes, nouvelle doudoune chez Rab qu’on est impatient de pouvoir tester. Polyvalente et résistante, la Summit propose une technologie de construction Infinity Weave™, aux caissons sans couture, ni colle ni soudure, limitant ainsi au maximum les pertes de chaleur et la rendant plus résistante au vent. Et comme la plume a reçu un traitement hydrophobe (Rab® Hydrophobic Down sans Fluorocarbone, développé avec Nikwax®), sa polyvalence d’usage en conditions humide monte également d’un cran. Légère, très compacte, chaude et protectrice : idéale en alpinisme sous la veste ou en doudoune externe. Top aussi pour faire du ski moins engagé.
ZERO G — 499, 95 € > Poids 310 g
Pertex Quantum® GL. Plume d’oie européenne 1000+ Fill Power, labelisée RDS.
La Zero G nous sert d’étalon pour comparer le rapport poids – chaleur – compressibilité des petites nouvelles, en plumes ou en synthétique, qui débarquent sur le marché… Toujours sans rivale ! Destinée avant tout aux sorties hivernales et à l’alpinisme ; quand chaque gramme compte et que vous avez besoin de chaleur avant tout : y pas mieux. Avec en plus une construction à multiples caissons qui offre une mobilité exceptionnelle (même la capuche est monstre chaude, et elle aussi en caissons !). Gonflant incroyable, très chaude, un must de confort à sortir le soir au bivouac. Et n’importe où ailleurs dès qu’il fait très froid.
Rapport poids-chaleur-compressibilité toujours invaincu
Le Pertex Quantum, c’est très fragile aux accros… Et la plume PF 1000, c’est cher…
HAGLÖFS
L.I.M. ESSENS JACKET — 230 € > Poids 180 g en L
Polyamide 7D Mini Ripstop. Traitement DWR Fluorocarbone Free / Isolation duvet d’oie 800 CUIN certifiée RDS.
Le top de gamme Haglöfs en rapport chaleur / légèreté. Super minimaliste, ultra légère et ultra compactable, super chaude et super confortable : « impressionnant ! ». 180 g pour une vraie doudoune… Et rien ne manque. Elastiques efficaces bas de veste et aux poignets, 2 poches, et le petit plus la doudoune se compacte dans l’une des manches que l’on retourne, dotée d’un élastique spécial à cet effet. On économise le poids du sac de compression et en plus aucun risque de le perdre ! Construction à mini-caissons pour que la plume migre le moins possible. Idéale quand chaque gramme compte, à sortir du sac où elle ne prend aucune place au moindre coup de froid. Mais tellement ‘cosy’ qu’on a envie de la porter tout le temps !
VERTICAL
DOWN JACKET EVO — 99, 95 € > Poids 315 g
Tissu externe déperlant 100% Polyamide. Isolation 90% Duvet / 10% Plumettes, 600 CUIN.
Portée seule ou sous la veste pour un apport de chaleur et un confort en toutes circonstances. Ultra compressible et d’une légèreté impressionnante (avec en plus une capuche et deux réglages de bas de veste toujours bienvenus en cas d’intempéries), taillée pour vous laisser une grande liberté de mouvement. Se range dans sa poche, on l’a en permanence au fond du sac et on l’emmène lors de toutes sorties automnales ou hivernales.
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ÉQUIPEMENT I BEST OF SYNTHÉTIQUES
BEST OF SYNTHÉTIQUE BLACK DIAMOND
FIRST LIGHT HYBRID HOODY
Les isolations synthétiques
— 230 € > Poids 520 g
n’adoptent pas toutes les mêmes structures (ici la Polartec® Powerfill),
Membrane extensible Schoeller® avec technologie déperlante NanoSphere® approuvé bluesign® / PrimaLoft® Silver Insulation Active / Maine mérinos mélangée buste et sous les bras.
mais le même principe : capturer le maximum d’air –un très bon isolant-,
Couche intermédiaire ultra polyvalente, combinant les avantages du PrimaLoft® Silver Insulation Active et ceux de laine mérinos mélangée, pour une meilleure respirabilité et liberté de mouvements.
avec lemaximum de gonflant pour se rapprocher au plus près des avantages de la plume, sa chaleur etson côté douillet.
MILLET
ELEVATION AIRLOFT HOODIE — 199,95 € > Poids 390 g
Toray® Air Stretch Rip Stop. DWR C0 à la place du C8 (diminution de la chaine carbonée, afin de réduire les toxines perfluorées). Polartec® Powerfill 80 (recyclée à 80%)
KARPOS
SASSOPIATTO JACKET 209,90 € > Poids 324 g
Pertex® Quantum®, DWR. Isolation : K-Syntetic Down Micro (micro billes de fibres creuses -et donc plus isolantes- en polyester)
Veste thermique légère, compacte et coupe-vent, parfaite pour tout type d’activité, stylée pour pouvoir la porter tous les jours. Idéale comme épaisseur thermique dans les activités hivernales par températures modérées. Ou à sortir du sac comme seconde couche en cas de froid intense.
EIDER
SWEET MIX HOODIE WOMAN — 179,95 €
Downproof Planet 100% Polyamide / Thermo Honeycomb Biface / Isolation Primaloft E-Loft
Veste hybride bi-matières, focus sur la respirabilité et la chaleur : taillée pour les sports intenses en montagne, type trekking ou ski de randonnée. Empiècements stretch au dos, col, cotés et dessous de bras. Imprimé exclusif pour une touche de raffinement !
Livrée en taille M trop petite pour nos testeurs… Du coup, on ne vous parlera pas de la coupe, dommage. Pas testée donc en action intense (seconde couche dédiée à l’Alpinisme), mais en revanche, on peut vous parler de l’isolation Powerfill, qui déjà est bien chaude, très souple et stretch. On a chaud dans cette veste, même en statique. Autre avantage du Powerfill, sensible quand il y a du vent et qui sera sans en doute plus sensible encore dans le temps : la matière étant ‘stabilisée’, elle ne migre pas dans ses caissons, limitant à la fois les ponts thermiques et les coutures. Et enfin, dernier avantage : l’isolation Polartec® est à 80% recyclée à partir de matériaux post-consommation (une nouvelle version 100 % recyclée arrive cet hiver). Label Low Impact Millet (40% du poids à base de matière à faible impact ou au moins 80% du poids à base de matières certifiées Bluesign®). Rapport poids / chaleur. Stretch Compressible, mais sans plus.
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ÉQUIPEMENT I BEST OF SYNTHÉTIQUES
PATAGONIA
MICRO PUFF HOODY — 280 € > Poids 264 g
RAP
ALPHA DIRECT — 249.95 € > Poids 480g
Pertex® Microlight® / Polartec® Alpha™ ‘Direct’ (125g/m²)
Un classique, adopté par les testeurs ! Portée avec un simple T.Shirt en-dessous, le confort de l’isolation Polartec® Alpha ™ est redoutable ! Et en bonus, dans cette version Alpha la plus épaisse, avec un très bon apport thermique. « Une fois enfilée, on la quitte plus, pour n’importe quelle activité, ou pour chiller ! ». En dehors de son confort au top, (et de sa coupe, pour des gabarits plutôt fittés) la Rab Alpha Direct continue de marquer des points dans les efforts intenses : « si jamais tu te mets dans le rouge, 5 minutes de pause au sommet et la veste a ventilé le surplus d’humidité et tu repars bien au sec ». Idéale pour utilisation active par temps froid, elle peut être utilisée en couche intermédiaire ou extérieure selon les conditions, avec son tissu Pertex qui coupe le vent. Testée en escalade, le tissu externe très fin et super souple (mais résistant à l’abrasion) laisse une excellente liberté de mouvement. Très légère pour sa chaleur, au top de la polyvalence et de la performance « j’ai passé tout l’hiver dernier avec, c’est ma veste à tout faire », et à utiliser en toutes saisons.
Tissu externe Pertex® Quantum® (24 g/m²). Isolation synthétique PlumaFill™ très légère (65 g/m²) au rapport compressibilité / chaleur / poids équivalent au duvet le plus haut (850 à 900 Power Fill).
Ultralégère et résistante à l’eau (top le Pertex Quantum), elle procure une chaleur digne d’un vêtement en duvet. Reçue en dernière minute et testée juste quelques jours : « dès qu’on l’enfile, on sent tout de suite la chaleur, impressionnant ». Parce que c’est à peu près tout ce qu’on sent. Très légère et articulée de partout, c’est avec la HH Lifaloft Hybride, la plus ‘mobile’ des isolations synthétique testées. Plus chaude, la micro Puff impressionne par sa compressibilité, vraiment très proche –identique ?- à celle de la plume. Reste à crapahuter plus longtemps avec et se mettre dans le rouge pour apprécier sa gestion de la chaleur et de l’humidité avant de pouvoir lui décerner un Award. Mais dans tous les cas : déjà approuvée par les testeurs pour son rapport chaleur / compressibilité au top de la catégorie synthétique.
Bien chaud au regard de l’extrême légèreté et compressibilité.
Le prix. Pas encore le coté ‘Puffy’ de la plume ou de la RAB Cirrus. Mais si ça arrive dans le futur en version plus épaisse…
Confort, rapport Action intense / confort en statique Pas très compressible
RAB
CIRRUS FLEX 2 HOODY — 159,95 € > Poids 405 g
Hyperlite® (DWR C6 au lieu de C8, diminution de la chaine carbonée et réduction des toxines perfluorées). Tiny rip-stop ; 100% nylon. Thermic™ Stretch / Cirrus™
« Ma downjacket préférée ». Grâce à sa nouvelle isolation synthétique Cirrus™ et ses aisselles et côtés en polaire stretch Thermic™: la régulation thermique est au top, tout comme la mobilité. « Entre la construction en caissons et les panneaux latéraux super stretch, elle suit tous les mouvements ». « Le feeling d’une doudoune hybride en plume, tant on retrouve cette sensation de ‘gonflant’ si confortable ». Chaude, mais jamais trop, elle respire super bien et les endroits sensibles sont bien protégés du vent, les panneaux respirants font juste la taille qu’il faut. « Une veste 3 saisons avec la quelle on peut tout faire ». Seul petit bémol : pas super compressible, prend plus de place dans le sac que son équivalent en plume.
La plus ‘Puffy’ des isolations synthétiques. Bien chaude et bien respirante Pas la plus compressible
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ÉQUIPEMENT I BEST OF SYNTHÉTIQUES
HELLY HANSEN
LIFA LOFT HYBRID INSULATOR — 180 € > Poids 375 g
Isolation LifaLoft™ (75% fibres Lifa® / 25% PrimaLoft®) moins volumineuse tout en augmentant le nombre le micro poches d’air qui retiennent la chaleur. Tissu externe PFC-free DWR Bluesign®
Hyper légère et très compressible, elle ne prend pas de place dans le sac. « Stretch de partout, particulièrement sous les bras, mais même les panneaux d’isolation. Tout est très bien compartimenté, et c’est super agréable à porter ». L’isolation LifaLoft™ est répartie aux bons endroits, on a chaud là où il faut, mais pas trop. Pas assez pour s’en servir en ‘doudoune’ externe par temps froid, en hiver, elle restera le plus souvent sous la veste « comme une seconde couche technique très confortable ». Un apport de chaleur en statique plus que correct au regard de sa légèreté ; une respirabilité au top en randonnée, « la chaleur s’évacue très bien, vraiment très confort et très efficace ». Testée également en escalade, la liberté de mouvement est elle aussi au top. Idéale pour randonner les journées pas trop froides, mais également au top en couche intermédiaire « hyper polyvalente toutes saisons et toutes activités. Un produit super intéressant, à emporter partout avec soi, plus je m’en sers, plus je la trouve bien. Je fait tout avec, ça ne prend pas de place, c’est super efficace ». Super agréable à porter, bien respirante. Compressibilité
VERTICAL
DOUDOUNE HYBRID — 119,95 € > Poids 330 g
Bi-matières : Warm Stretch sur les côtés / Ouate technique fine, légère, compressible avec une grande capacité à emmagasiner de l’air pour un max de chaleur.
Portée seule ou sous la veste, la Hybrid Jacket apporte chaleur et confort dans un volume mini (se range dans sa poche). Grande liberté de mouvements avec son warm stretch sur les côtés et sous les bras. La structure très aérée de
Cloisonnement de la ouate en chevrons pour une meilleure tenue dans le temps.
l’isolation ‘Quad Fusion’ ETA™. Ses fibres creuses tissées en spirales pour un gonflant plus important, capturent le maximum d’air (plus de chaleur) pour un minimum de poids. La version ETA est
FOCUS TECHNO HAGLÖFS
PROTEUS JACKET ET VEST — 180 € / 150 € > Poids 225 g en veste / 150 g en gilet
Taffeta Polyamide 15D solide et super light (Bluesign®) / Fluorocarbon Free DWR. Isolation Quad Fusion ETA™ 100% Polyester High Loft (Bluesign®).
Nous avons testé la Proteus en version gilet sans manche. Qui dit ultra minimaliste impose de faire des choix, comme par exemple ne pas avoir de poches repose mains. En fait, avec cette pièce, tout est dit une fois qu’elle est rangée dans sa seule poche (qu’on peut encore bien compacter en la bourrant dans un coin du sac). « Ça tient dans sa poche, c’est ultra light et ça coupe très bien le vent ». Le tissu est également déperlant. L’isolation ‘Quad Fusion’ ETA™, au contact direct de la peau, est évidemment du type ‘Active’, très respirante et séchant ultra vite. Malgré sa finesse et son côté très aéré « l’apport en chaleur est sympa au regard du poids et de la place
© LM
sans doublure, à même la peau.
que ça prend dans le sac ». Dans sa version gilet, c’est le produit qu’on enfile vite audessus d’une veste (coupé assez large), à la pause pour éviter de se refroidir. On l’a tout le temps à portée de main et on le sort dès le temps se rafraichit ou que le vent se lève. Que ce soit en mode gilet ou dans sa version manches longues à capuche, on peut le porter à même la peau, le Quad Fusion™ ETA est très doux et super confort au toucher, et comme il évacue super vite l’humidité : on s’y sent trop bien, en action évidemment, mais également à la pause grâce à son apport thermique. Très minimaliste et technique, destiné aux trailers ou en alpinisme, en couche d’appoint trop pratique dans le sac, puisqu’il peut se porter aussi bien en 1ere ou seconde couche qu’en veste externe. Efficacité en action, confort au repos : on le porte tout le temps Pas de poche ! Celle poitrine servant essentiellement de poche de compression, on ne pourra rien y mettre de lourd
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ÉQUIPEMENT I 2èmes COUCHES HYBRIDES
COUCHES HYBRIDES
KARPOS
ALAGNA FLEECE WOMAN — 149,90 €
En Thermo Fleece renforcée avec un traitement céramique extérieur sur les points les plus exposés. Panneaux latéraux et sous les manches extensibles en ThermoDrytex Plus. Conçue pour les activités aérobiques, elle garantit chaleur et une excellente respirabilité, sans rien sacrifier au confort. 2 poches. Logo réfléchissant derrière l’épaule.
Tenir chaud et continuer le transfert de l’humidité vers l’extérieur, pour vous laisser bien au sec et douillet à l’intérieur.
COLUMBIA
NORTHERN GROUND™ II FULL ZIP JACKET — 109,99 €
Super polyvalente, chaude et légère, taillée pour les activités intenses, type randonnée. Mix de matières, Omni-Wick™ respirant qui évacue au plus vite la transpiration, associé au Polartec® Power Stretch® qui suit les mouvements du corps (fibre élastique), retient la chaleur mais pas l’humidité : l’aisance en mouvement comme le confort thermique sont au rendez-vous. 84% de Polyester recyclé, certifié bluesign®.
MILLET
TRILOGY DUAL ALPHA D HOODIE — 249 € > Poids 410 g
Toray Airtastic Rip Stop / Fleece Wool (Polyester-Laine Merinos 9%-Elasthanne). Isolation Polartec Alpha direct 90 g/m² / Doublure Light Mesh Tulle. Label Low Impact.
RAB
ALPHA FLASH JACKET — 129.95 € > Poids 273 g
Polartec® Alpha™ D 120 g/m² polyester recyclé, Thermic™ 178g/m² + Polygiene anti odeurs
« Très chaude et ultra respirante, au top dans la catégorie ‘isolation active’ ». On y est super bien en plein effort, sous une veste par temps froid, on ne la sent pas et « ça marche super bien ». Ça marche tellement bien et les matière sont tellement confort, qu’au final on la porte un peu tout le temps. Super légère, super mobile et bien compactable, bien dans la tendance du ‘Fast&Light’.
Un vrai serrage bas de veste, mini tirette à l’intérieure manipulable d’une main. RAS dans son programme.
« Très beau produit, vraiment haut de gamme à tous les niveaux. Dans le choix des trois matériaux comme dans leur répartition optimisée ; et également dans la coupe, parfaitement ajustée ». Le Polartec Alpha direct, ça respire super bien et ça sèche super vite, top pour les activités alternant différentes intensités. Et plus encore dans cette version hybride, qui met l’accent sur la respirabilité et sur l’aisance en action maximale, avec son isolation Alpha uniquement sur le torse et les bras. « Testée dans différents sports en montagne : c’est très très bien. On y est super à l’aise, on sent tout de suite l’apport de la matière coupe-vent, l’air ne passe pas au travers, presque comme si on avait une downjacket en synthétique ». « J’adore ! On n’a jamais froid en statique et jamais trop chaud en action, la gestion climatique est incroyable, on peut tout faire avec cette veste, très peu de limites dans son utilisation ». Une pièce à la fois très technique et très polyvalente, toutes saisons. Pour les alpinistes et tous ceux qui passent beaucoup de temps en montagne « et qui veulent des vêtements à la hauteur de ce qu’ils y font ». Rapport mobilité-apport thermiquerespirabilité-coupe vent exceptionnel. Un sans faute, à part les poches.
Thermo régulation au-dessus du lot. Coupe « haut de gamme ». Finition au top.
Poches repose mains pas assez profondes, et non doublées « quand ça caille et qu’on veut se réchauffer les mains, c’est comme si on les mettait dans un sac plastique, c’est dommage ».
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ÉQUIPEMENT I 2èmes COUCHES HYBRIDES
RAB
ALPHA FREAK PULL ON — 159,95 € > Poids 425 g
Polartec Alpha direct 200 g/m² / Polartec® Power Grid®
PATAGONIA
CAPILENE AIR
‘Conçue pour se déplacer vite en montagne et longtemps’. Moins polyvalent, ne serait-ce déjà que par l’absence de zip intégral, ce ‘sweatshirt’ technique cartonne chez les testeurs qui avaient déjà kiffé la veste Alpha Flash, mais là, la chaleur monte d’un ton. Mapping nickel entre les deux matières Polartec®. D’une part le grammage le plus épais disponible en Alpha Direct (200 g/m2 contre 90 g/m² pour la Millet et 120 g/m² pour la RAB Flash), et le Power Grid®, qu’on kiffe tout autant en action, (construction en ‘grille’ -Grid en VA- qui, en formant des canaux, améliore la chaleur et le transfert d’humidité, pour un poids inférieur et une compressibilité supérieure). Le tout, malgré l’importance de l’apport thermique, respire super bien et un très grand zip au col permet de ventiler en cas de surchauffe. Et sèche super vite en cas de transpiration. Vraiment taillé pour les pires acrobaties, avec par exemple les poignets avec passant pour le pouce et ses manches longues qui recouvrent les mains quasiment jusqu’aux phalanges, ou encore le bas en Power Grid® très stretch et qui reste bien plaqué au bassin. « J’adore ! » Moins polyvalente la Millet (qui est coupe vent et a plus de poches), mais Award quand même !
— 150 €
Capilene Air (51 % laine mérinos - 49 % polyester recyclé)
Reçu en dernière minute, pas testé en action. Le nouveau Capilène Air et sa structure de tricot 3D impressionne. « Un nouveau standard dans la sensation de rien porter, comme si le sweat avait été moulé sur toi, le tissu offre une souplesse incroyable ». Le tissage est très aéré et plus que très respirant, reste à voir dans le froid à la pause si l’apport thermique est suffisant. La construction 3D sans coutures.
Léger, confort et efficace. Coupe fittée, qui optimise le rendement des différents matériaux. Ne pas hésiter à prendre presque une taille en-dessous (matière super stretch) pour un fit au plus près du corps.
La capuche ! Doublée, elle est super douillette, mais… Seul endroit doté d’un tissu externe Pertex® Quantum. Et le Pertex au niveau des oreilles, ça fait du bruit dès qu’on bouge la tête : « énervant pour s’endormir quand tu dors avec au bivouac ! ».
GANTS HYBRIDES S’il y a un endroit ou le rapport chaleur-respirabilté prime, c’est bien au niveau des extrémités corporelles, telles vos mains. Primaloft depuis quelques temps et c’est nouveau pour cet hiver avec le Polartec® Alpha, on retrouve logiquement les ‘isolations actives’ dans les gants.
ZIENER
REUSH
PRO MODEL JEREMY HEINZ
GRAT PR 59,99 €
Ziener Windshield®. PrimaLoft®.
119,95 €
Cuir de chèvre et tissu D-Flex. Isolation Polartec® Alpha®
Chaleur et respirabilité au top pour ce gant très bien conçu, on sent tout de suite la ‘patte’ du rider. Boucle de préhension et soufflet d’aisance pour les enfiler super facilement, ses élastiques pour les porter au poignets quand on ne s’en sert pas. Et surtout l’essentiel quand on crapahute en montagne et qu’il faut faire des nœuds de corde ou tout autre manipulation : un cuir super souple et de très bonnes sensations de préhension jusqu’au bout des doigts.
Incontournables en Mountaineering : les gants softshell aussi efficace à la montée qu’à la descente, parfait pour les longues ascensions. Munis d’une surmoufle coupe-vent et doublée en Primaloft®, évite d’emporter deux paires de gants. Le petit mousqueton et la boucle d’aide à l’enfilage peut aussi se fixer au pantalon. Logo réfléchissant pour être vu dans la pénombre.
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SELECTION EQUIPEMENT I MASQUES
© DM
3.
4. 5.
2.
1. 1. JULBO
3. JULBO
200,00 euros
189,90 euros
AERO PRO TEAM
AEROSPACE
6.
> Poids 30 g
Reactiv Photochromique Cat 1-3
Des lunettes parfaites pour le Speed Touring et le raid. Super légères, bien profilées pour envelopper le visage, très aérodynamiques : « c’est des lunettes qui vont vite ». Entendez par là qu’à grande vitesse en tirant droit à la descente, elles protègent super bien du vent. Top aussi pour les entraînements en vélo de route. Niveau protection et vision, « j’ai été surpris ! L’écran est très clair (photochromique 1-3), et moi qui ait les yeux super fragiles, j’étais un peu inquiet de me les cramer, et au final : nickel. Utilisées plusieurs jours d’affilées en raid dans différentes conditions de visibilité, j’ai vraiment apprécié le confort de vision ». Et évidemment, elles sont super agréables à porter, tellement légères. Près du visage, « l’avantage c’est que, quand il neige, pas besoin de mettre un masque, tu es suffisamment protégé » ; l’inconvénient c’est qu’on peut avoir un peu de buée quand on se met dans le rouge.
100% Freerando et un peu plus. Écran SnowTiger photochromique (passe de clair à foncé en 20 sec), Glare Control pour un meilleur contraste en conditions de lumières difficiles. Et évidemment le SuperFlow System et son écran qui s’écarte pour plus de ventilation, juste indispensable pour éviter la buée à la montée au moindre ‘coup de chaud’. Ou plus simplement pour ventiler le masque en arrivant à la benne dans le cadre d’une utilisation plus tranquille. Testé et approuvé depuis 2 ans par nos testeurs, y compris par les randonneurs pur et durs qui jusque-là ne mettaient jamais de masque, même en pleine tempête de neige !
4. SMITH
IO MAG TNF
270 euros
194,90 euros
Ecran technologie ChromaPop™ pour une meilleur visibilité et clarté en conditions de lumières difficiles, ainsi qu’une durabilité au top. Filtre Porex™ qui empêche la distorsion optique lors des changements d’altitude. Collaboration avec The North Face, pour célébrer l’appartenance du snowboarder Austin Smith à leur team respectif. Livré dans son étui de rangement reproduisant le célèbre Base Camp Duffle Bag de TNF et pouvant servir de trousse de toilette en voyage.
Vision XXL avec sa construction frameless et son écran panoramique oversize, tout pour élargir la vision en montagne. Poids plume (135 g) et écran Reactiv photochromique qui s’adapte à la luminosité en 20 secondes pour la meilleure vision possible en toutes conditions.
3D Fit Nose ailettes à mémoire de forme qui s’ajustent à tous les types de nez pour une tenue au top.
2. JULBO SKYDOME
écran interchangeable très facile à enlever-remettre. Les16 aimants assurent un maintien sans faille comme un changement ultra rapide (livré avec 2 écrans haute et basse luminosité).
5. SALOMON S/MAX SIGMA
240 euros
Écran interchangeable par système Twin Lock facile à manipuler. Top confort, grâce à la technologie Custom ID Fit de Salomon, la partie souple de la monture épouse les contours du visage. Écran Sigma™ pour améliorer le contraste des couleurs et la visibilité, en amplifiant les longueurs d’onde bleues et rouges pour que l’œil identifie plus facilement les variations de terrain. Un peu gênant au début, « ça change la perception des couleurs, mais on s’y fait très vite ». Et l’on profite ensuite du réel supplément de vision du relief. Testé et adopté ! Fourni avec un écran de rechange multicouche Light Blue adapté aux conditions de faible luminosité.
6. ROSSIGNOL
MAVERICK HP SONAR BLAZE
140 euros
Avec son écran torique, ce masque Rossignol développé en collaboration avec Zeiss offre un champ de vision encore plus large que les écrans sphériques, tout en conservant un volume compact. La technologie Sonar de Zeiss offre un contraste amélioré pour plus de confort et des couleurs plus lumineuses dans toutes les conditions météo, afin de mieux percevoir les irrégularités du terrain. Un peu comme un filtre polarisant, mais, en mieux car sans distorsion des couleurs ! Livré avec deux écrans catégorie 1 et 3. Existe en écran photochromique cat 1 à 2.
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SELECTION EQUIPEMENT I CASQUES
SORTEZ PROTÉGÉS Prudence, vitesse maitrisée et protections adaptées font partie intégrante de votre sécurité.
5.
6. 3.
4.
1.
3. SMITH 2.
CODE
— 180 €
Construction : In Mold Aerocore™ avec Koroyd®
1. DAINESE
PRO ARMOR WAISTCOAST
— 139 €
Tout ceux qui ne conçoivent pas de rider sans protection dorsale et qui se font régulièrement quelques chaleurs, à la montée, comme à la descente… vont être comblés avec le gilet Pro Armor, qui sert également de première couche thermique et respirante. Une structure ‘fractale’ inspirée de la nature et une matière élastomère carbone pour assurer le plus haut niveau de protection (absorbe 88% de l’énergie d’un choc). Avec 43% de sa surface aérée et dans un matériau hydrophobique (qui repousse l’eau) sa respirabilité est inégalée.
2. DAINESE
ACTION SHORT EVO
— 99 €
Sauvez vos fesses des rochers ! Plaques en Polypropylène doublées d’inserts de mousses à absorption des chocs sur le coccyx et sur le côté des cuisses ; protection souple pour le haut des hanches.
Look minimaliste et protection renforcée pour le Code. Smith, déjà adepte de la technologie MIPS® (une couche indépendante à faible coefficient de frottement pivote et absorbe une partie de l’énergie des chocs), y rajoute l’usage du Koroyd dans les zones les plus exposées aux chocs. Une structure constituée de milliers de tubes creux, que l’on trouve déjà dans certains skis et connue pour ses hautes propriétés d’absorption d’énergie. Avantages collatéraux du Koroyd et de ses canaux où l’air circule : super léger (400 g en S) et avec une respirabilité totale ! Le micro réglage à câble Boa® FS360 Fit System. Super précis et monstre efficace, cohérence totale du casque avec la tête. L’attache magnétique de jugulaire
4. JULBO ODISSEY
— 124,95 €
Construction hybride II : ABS injecté super solide sur la partie haute, calotte In-Mold légère sur le bas.
Léger (565 g) et solide, on apprécie l’efficacité des ventilations, en visières, devant et derrière, toutes réglables. Le top pour s’adapter à toutes les situations, sur piste comme en dehors. la boucle magnétique, trop pratique.
5. JULBO
SPHERE CONNECT
— 299,99 €
Construction : In Mold coque EPS injectée ultra légère, recouverte d’une feuille de polycarbonate pour plus de durabilité.
La légèreté de sa construction In-Mold et la vision offerte par sa visière à écran amovible sphérique Reactiv photochromique Zebra ont fait le succès du Sphère, qui arrive cet hiver en version connectée. Système Bluetooth intégré sans micro apparent et réglable du bout des doigts. Sangle de casque trop pratique avec sa boucle magnétique.
6. ROSSIGNOL PROGRESS EPP
— 220 €
Construction : In Mold Multi-Impact EPP
Avec ses ventilations efficaces et réglables pour s’adapter à toutes les conditions météo, Le Progress est un casque All Mountain léger (590 g), très confort et avec lequel vous serez doublement et durablement protégé. Technologie Impact’s EPP (EPP ou polypropylène expansé) cette ‘mousse’ aérée à mémoire de formes, permet au casque de conserver la quasi totalité de ses propriétés d’absorption après un ou plusieurs chocs. Technologie MIPS® (Multi-directional Impact Protection System), couche indépendante de la doublure, qui permet au casque de glisser lors de l’impact et minimiser le choc rotationnel. Le système de serrage BOA® assure la précision de serrage.