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LE MENSUEL DE MONS 2015 N°2 FÉVRIER 2015
LE MENSUEL DE MONS 2015 N°2 – FÉVRIER 2015
Les temps forts et l'agenda complet du 4 février au 3 mars 2015
— Ailleurs en Folie Londres Partez pour Londres sans quitter Mons — Hollywood au pied du terril Quand Kirk Douglas tournait Van Gogh — Luc Tuymans Suspended Le peintre flamand dévoile ses estampes
© Luc Praet
— Le tramway des enfants La nouvelle comédie de Philippe Blasband LA CHRONIQUE DU MOIS
— Faisons-le ensemble Par Éric Domb, Président et Administrateur délégué du parc Pairi Daiza. Président du Club Mons 2015 Entreprises
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Il y avait plus de 100.000 personnes, ce samedi 24 janvier, à la Fête d’ouverture de Mons 2015. La réalité aura donc dépassé nos plus grandes espérances ! Mais plus qu’un chiffre, plus que la programmation étourdissante du grand soir, c’est le sourire aux lèvres des visiteurs et l’atmosphère bon enfant qui m’ont marqué. Cela m’a rappelé Taïwan, où la moitié de la population se consacre bénévolement aux autres. Jamais je n’ai vu autant de gens aussi heureux. Mons 2015 aussi offre cette promesse d’engagement collectif, de grand rassemblement autour d’une culture offerte au plus grand nombre. Et la culture, c’est ce qui définit notre humanité, ce qui nous relie, n’en déplaise aux professionnels de la polémique qui avaient empoisonné la sphère médiatique les semaines précédentes. Il en va souvent ainsi des projets nouveaux. Il n’avait pas manqué de gens pour torpiller Pairi Daiza au début. Les mêmes souvent qui vous congratulent lorsque l’en-
treprise a réussi. L’immense vague populaire de ce 24 janvier a relégué ce négativisme à sa vraie place – à la marge. Une dynamique plus fondamentale nous donne le courage de nous attaquer à nos propres conformismes, à cette atmosphère de crise qui nous tétanise. Je l’ai senti tout de suite en prenant la présidence du Club Mons 2015 Entreprises. Jamais on n’a vu autant d’entreprises – près de 1.000 ! – s’investir dans une Capitale européenne de la Culture. D’autant qu’il s’agit souvent de petits entrepreneurs qui subissent la crise de plein fouet. C’est une immense fierté pour moi de sentir leur volonté d’adhésion et d’engagement, de constater la qualité du tissu entrepreneurial de notre région. Que nous reste-t-il aujourd’hui sinon la matière grise ? Le point commun entre l’entrepreneur et l’artiste, c’est la créativité. À mon sens, Il n’y a pas de différence majeure entre le processus de création d’une pièce de théâtre et l’invention d’un nouveau produit qui réponde à un besoin fondamental. C’est la même jubilation.
Nous avons aujourd’hui l’opportunité de rapprocher ces deux mondes, qui traditionnellement se regardent en chiens de faïence, et de concevoir un modèle durable de développement pour l’ensemble de la population. L’un des succès de Pairi Daiza tient précisément à ce qui n’est pas zoologique, aux fleurs, aux statues du parc, sculptées par des artisans du monde entier. À la beauté. Tout le monde est sensible au beau parce qu’il témoigne de ce lien universel qui nous rassemble. Mons 2015 est une chance unique de métamorphoser le cercle vicieux de cette époque mortifère en cercle vertueux du réenchantement. Mais il ne sert à rien de le dire. Il faut remonter ses manches et le faire, ensemble. ÉRIC DOMB
Écoutez Éric Domb sur notre webzine : mons2015.eu Info Club Mons 2015 Entreprises : philippe.dethier@clubmons2015entreprises.eu
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Christian Glineur, Gérant de Navettes.eu
« A nos amis londoniens qui viennent pour l’Ailleurs en Folie Londres, ne prenez pas la place du chauffeur ! » LE MENSUEL DE MONS 2015 N°2 FévrIER 2015
GRAND ANGLE
Pour son second « Ailleurs en Folie », la Maison Folie se transforme en Working Mons Club. So British !
— Ailleurs en Folie Londres The show must go on Du 19 au 22 février, la Maison Folie vous transporte dans l’ambiance d’un working men’s club, savoureux vestige des clubs d’ouvriers dans l’époque industrielle d’Outre-Manche.
© Benoit Focant & Bethnal Green Working Mens's Club
© Benoit Focant & Bethnal Green Working Mens's Club
Pour vous, nous avons poussé la porte du dernier du genre, dans l’Est de Londres, le Bethnal Green Working Men’s Club. Récit.
LONDRES De notre correspondant
À l’entrée, dans un vestibule plus ou moins large, un homme aux cheveux blancs était assis, nonchalant, dans un vieux fauteuil en velours côtelé. Steve était là à observer qui venait et sortait. Sans piper mot, il sirotait du thé dans une grosse tasse que son ventre maintenait en équilibre. Je payai mon entrée, six livres sterling, à un homme en noir niché derrière une vitre en verre. Au vestiaire, un paquet en plastique vomissait ses caramels mous sur un comptoir improvisé, bar maigre ressemblant à un vieil accessoire de théâtre. Les murs étaient recouverts de lattes en bois clair et le sol alternait de larges dalles en carrelage blanc et rouge vif. J’étais à peine à dix minutes de métro de mon appartement niché au cœur de l’électrique Soho. Et pourtant, dix minutes et quelques stations sur la Central Line suffisaient à
me transporter trente ans en arrière. Ce samedi soir, à l’Est de Londres, dans une ruelle où l’ombre de Jack L’Éventreur ne surprendrait personne, le Bethnal Green Working Men's Club organisait sa soirée Studio 54. Ces working men's clubs, typiquement anglais, ont la réputation d’être figés dans le temps. Ses membres, les mêmes depuis des décennies, paient leur cotisation annuelle de quelques livres symboliques. Ils y retrouvent les gens qu’ils connaissent, ceux avec qui ils ont envie de boire. Ici, pas d’étrangers, ils sont en famille. Ces clubs ont vu le jour au 19e siècle. L’aristocratie anglaise créa ces lieux afin d’éduquer la classe ouvrière à travers la littérature, la pêche ou l’art du... cricket. Il y était juste question d’éducation. Mais, le penchant de l’anglais pour la boisson transforma vite ces parenthèses éducatives en cercles de
détente. Aujourd’hui, ces clubs se meurent et l’ouvrier gagne plus que l’artiste. Ces Working Men's Clubs n’ont plus vraiment de raison d’être si ce n’est la chaleur du train-train quotidien qu’ils peuvent offrir. Ce samedi soir, Warren était le promoteur de cette nuit Studio 54. Il y a cinq ans, il décidait d’injecter du sang neuf en ouvrant les portes du club à de jeunes artistes. Depuis lors, ils font salle comble toutes les semaines. Warren me montra le chemin de la plus grande salle du bâtiment où se donnait la fête. Une moquette assez épaisse y dégageait une odeur de poussière et de vieille bière. Les tables étaient repoussées contre les murs recouverts de bois, eux-aussi. Au centre de la pièce, deux autres pauvres petites tables rondes étaient laissées, misérables, aux abords de la piste de danse. Evidemment, une boule à facettes surplombait le tout. Au-delà de la piste, une scène sur laquelle un énorme cœur en contre-plaqué s’illuminait de quelques LED. Une couple d’amoureux, un peu Mods, se bécotait entre deux vieilles étagères et une lampe de salon sans ampoule, meubles branlants ou plutôt décors de soirées passées. Le bar, lui, était tenu par la famille et les amis du club. Derrière le comptoir, deux figures matriarcales aux seins lourds me crièrent de passer commande et firent glisser la boisson jusqu’à moi. Ramassant les bouteilles et verres vides, une large silhouette un peu maladroite m’adressa un sourire. Stephen était un ancien militaire de carrière. Mais ce soir-là, comme tous les soirs depuis quatre ans, il laissa Stephen au vestiaire, repassa ses yeux de fard à paupières bleu, ses lèvres de rose, posa une courte perruque blonde sur la tête et demanda à être appelé Stephany. Un groupe de jeunes cons tentèrent de la prendre à partie, mais Stephany répliqua vite fait de quelques poses de karaté qui auront tôt fait de réduire les sarcasmes au silence. 23 heures, la salle était remplie. Âgés de la vingtaine à la quarantaine, les bobos, fils de classe moyenne, avaient fait l’effort de trois strass sur le visage pour être dans le thème. Sur scène, plusieurs performances d’artistes londoniens s’enchaînèrent. Le dernier acte, une drag-queen, finit complètement nu à balancer son anatomie sur la voix de David Bowie. Je souris de voir ces gens, pourtant de ma génération, choqués par la simple exposition d’un corps nu. Il est drôle ou réconfortant de penser que ceux qui éduquèrent jadis, aujourd’hui, doivent être éduqués à leur tour. Quelques heures plus tard, je rentrai chez moi, un peu ivre... Me trompant de bus. BENOIT FOCANT
DANSE
Le Manège de Maubeuge s’associe à l’Ailleurs en Folie Londres en présentant à La Luna « Animal / Vegetable / Mineral » de la Michael Clark Company
— Le but de l’art ? Motiver les gens à penser
Harry Alexander, quel est le thème sous-jacent d’Animal / Vegetable / Mineral ? On ne peut réduire la performance à un thème ou à un message en particulier. Peut-être ne veut-elle même rien dire. Seul M. Clark pourrait vous le dire... Mais c’est surtout au spectateur d’en tirer une signification, sans qu’il puisse s’appuyer
sur un programme immédiatement compréhensible. Vous devez vous forger votre propre interprétation, ce qui est le but de l’art : motiver les gens à penser.
débutants et aux semi-professionnels. La seule condition, c’est de vouloir faire l’expérience de la danse et de quitter la passivité du spectateur.
Le 19 février, votre compagnie donnera des ateliers dans le cadre de votre « programme d’apprentissage créatif ». Est-ce que les danseurs prennent part à ces ateliers et les recommanderiez-vous à des débutants ? Oui, évidemment ! Il y a toujours un ou deux danseurs qui participent aux ateliers. Nous y mettons en lumière la différence de niveau entre les premières répétitions et le spectacle sur scène. Ainsi, les participants peuvent réellement se faire une idée de ce qui évolue vite ou lentement, de ce qui est aisé ou compliqué à réaliser, de l’idée même de création. Ces ateliers sont destinés aux
PROPOS RECUEILLIS PAR MORITZ LEINER, STAGIAIRE
« Animal / Vegetable / Mineral », vendredi 20.02, à 20:00, à La Luna, Avenue Jean Jaurès, 59600 Maubeuge, France. www.lemanege.com +33 3 27 65 65 40 Départ en bus gratuit, à 19 heures, de la Maison Folie. € 8,00 – 11,00 Une commande du Barbican de Londres, coproduite par la Michael Clark Company, la Maison des Arts de Créteil, le Théâtre de la Ville de Luxembourg et le Tramway de Glasgow. La compagnie est subventionnée par Arts Council England.
© Jake Walters, Dancer : Harry Alexander]
ENTRETIEN
Chorégraphe anglais reconnu, d’un avant-gardisme à toute épreuve, Michael Clark possède cette faculté d'associer sa formation classique à une vision personnelle très contemporaine de la danse. De la musique aux chorégraphies, de la mise en scène aux costumes et à la lumière, le travail de Michael Clark est résolument rock. Interview minute de l’un de ses danseurs, Harry Alexander.
Mais ce soir-là, comme tous les soirs depuis quatre ans, il laissa Stephen au vestiaire, repassa ses yeux de fard à paupières bleu, ses lèvres de rose, posa une courte perruque blonde sur la tête et demanda à être appelé Stephany.
— Un incubateur de la culture alternative londonienne Pour le second de ses huit « Ailleurs », la Maison Folie devient londonienne sans limer aucune excentricité. Comme si vous y étiez : un working men’s club avec ses jeux de fléchettes, ses tables en formica et ses rideaux lamés. Mais c’est aussi le labo d’une culture londonienne en pleine incubation et l’antre de toutes les performances. En famille, en couple ou en solo, on jouira donc aussi bien de l’irrésistible atmosphère british que du programme dédié aux pratiques alternatives des allumés de la création (Rebecca Davies et the Tabards, Rajni Shah, Nic Green, Hot Breath Karaoke, Upset The Rhythm, Phil Minton, Action Hero, Rosana Cade, Andrea Zimmerman). Anne André, directrice de la Maison Folie : « Les working men’s club ont été créés au 19e siècle pour accueillir les ouvriers. Avec la fermeture en cascade des usines, beaucoup ont fermé. Mais ils revivent aujourd’hui grâce aux artistes qui les réinvestissent. Ainsi, nous allons accueillir l’équipe du Bethnal Green Working Men’s Club de Londres, et sa programmation déjantée, en plus de notre collaboration avec Artsadmin, une structure de production londonienne. Nous restons ainsi en phase avec l’identité des Maisons Folie qui vise à décloisonner les publics et les disciplines, et à mettre en relation les associations et les artistes d’ici et d’ailleurs. » XAVIER FLAMENT
Ailleurs en Folie Londres, du 19 au 22 février, à la Maison Folie. Rue des Arbalestriers, 8, 7000 Mons. Programme complet, voir à l’agenda, page 8.
3 Elio Di Rupo, Bourgmestre de Mons, ministre d’État
« La fête était très familiale. Un tout autre état d’esprit que lors de la ducasse, beaucoup plus chaude dans tous les sens du terme. La fête était magique. C’est une démonstration du savoir-faire wallon. Aucun incident n’est à déplorer. L’organisation était parfaite. » Le Soir, 25.01.2015 LE MENSUEL DE MONS 2015 N°2 FÉVRIER 2015
ÉVÉNEMENT
Le samedi 24 janvier, Mons 2015 fêtait son ouverture officielle dans la liesse populaire Contenus multimédias sur notre webzine mons2015.eu/fr/webzine
— 100.000 fois merci ! Vous étiez plus de 100.000 à faire la fête, le samedi 24 janvier, et vivre un condensé des 300 événements culturels et festifs qui vous attendent jusqu’au 12 décembre 2015.
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Pour le plaisir, et pour vous remercier de vos sourires, nous avons chargé Sarah Nuyens, étudiante à l’Ihecs, notre partenaire, de promener son objectif et son micro parmi la foule. Vous allez vous reconnaître !
«Une ouverture sur le monde. »
« Ça représente la lumière. » PARTENAIRES INSTITUTIONNELS FONDATEURS
«La soirée en un mot ? Éblouissante ! »
«C’est la fête et la communion. »
«Une grande fête de la culture. Une fête populaire aussi qui donne envie de participer. » PARTENAIRES OFFICIELS
PARTENAIRES MEDIA
PARTENAIRES MEDIA PROJETS
FOURNISSEURS OFFICIELS
© Quentin Top
PARTENAIRES INSTITUTIONNELS
« C’est cool ! »
« Un événement majeur à Mons en plus du Doudou. »
FOURNISSEURS PROJETS
« Des ponchos qui illuminent le cœur. » « C’est le lancement d’une année d’éblouissements culturels. »
« L’occasion de découvrir des nouveautés et de nouvelles personnes. » PARTENAIRES PROJETS
— Remerciements L’équipe « Fêtes et Evénements » tient à remercier les forces vives montoises qui ont accepté de s’investir et de participer d’une manière ou d’une autre à la Fête d’ouverture de Mons 2015 :
Les Ambassadeurs qui ont participé à l’Installation de feu, l’Envolée chromatique, les lustres infos, l’accueil du public pour certains spectacles,... / Les Assesseurs du Doudou qui ont aidé les services de Police à encadrer la foule / Les guides des Horizons d’Hyon qui ont aidé à l’occultation des fenêtres de la cour du Carré des Arts / La Chœur de la descente de la Chasse / L’école de danse Let’s Dance et les 60 danseurs encadrés par Julie Lienard / Le Comité de quartier de la Rue
de la Poterie et plus particulièrement Mme Catherine Martens / Le bureau de l’échevin de l’Urbanisme / Le Quartier Latin / Les bureaux de l’Ancienne Poste / Les Casemats de Mons / La Fabrique d’Église / L’école Communale du Rossignol / L’U-Mons / L’athénée Royal de Mons / L’auberge de Jeunesse / Le CPAS de Mons / La cour du Carré des Arts / L’église Sainte-Elisabeth / L’école communale des Arquebusiers. Merci !
4 « En tant que jeune entrepreneur, je ne peux qu’encourager le projet Mon(s) Idéal... C’est essentiel que les jeunes s’engagent, et particulièrement pour notre ville qui est « the place to be » cette année ! »
Fabio Lavalle Fondateur Mr Cartes de visite & Diabolica Membre du Club Mons 2015 Entreprises
LE MENSUEL DE MONS 2015 N°2 FÉVRIER 2015
ÉVÉNEMENT
Ouvrir les points de vue sur le monde et l’avenir, telle est l’ambition du programme jeunesse de Mons 2015
— Mon(s) Idéal Debout les jeunes ! Toute l’année, Mon(s) Idéal, le programme jeunesse de Mons 2015, donne aux jeunes l’envie, le courage et les outils pour explorer les possibles, poser des choix personnels et prendre leur destin en main.
Coup d’envoi du 13 au 15 février, à l’occasion de la Saint-Valentin, avec des activités et des concerts engagés. Faites l’amour, pas la guerre !
— Les jeunes par les jeunes Margaux Ruelle, 21 ans, Montoise, est étudiante en journalisme à l’Ihecs. Elle a interrogé trois condisciples d’Art2, l’École supérieure des Arts de Mons, qui participent à l’un des ateliers de Mon(s) Idéal, ainsi que leur professeur. Retrouvez-la également sur bxlbondyblog.be, le nouveau pure player d’info générale de l’Ihecs. Dans le cadre d’un partenariat entre Mons 2015 et l’Institut des Hautes Études des Communications Sociales, à Bruxelles.
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© Quentin Top
Tes attentes par rapport à Mon(s) Idéal ?
Ainsi les jeunes seraient complètement désabusés. C'est ce qui ressort du 6e baromètre Solidaris – Le Soir – RTBF (« Le Soir » des 28 au 31 janvier). La majorité des 18-30 ans ne croirait plus à la politique ni aux institutions, aurait la peur au ventre devant les dérapages incontrôlés du système financier, estimerait que l'enseignement les prépare mal à une vie active ultraconcurrentielle et que l'ascenseur social est en panne. Alors, on pleure ? Pas à Mon(s) Idéal qui va s'employer à réenchanter cette belle jeunesse prétendument sans illusion. La révolte, ça (re)commence en Février 15. Les jeunes vont ainsi surfer sur la vague de la Capitale européenne de la Culture et façonner la ville à leur image. Inventer 2016 avec audace et fierté. Imaginer l’impensable. Construire leurs utopies. En 2015, les jeunes embarquent à bord de Mon(s)idéal. Notre objectif ? Leur donner l’envie, les outils et le courage pour explorer les possibles, acquérir des compétences concrètes, affirmer des choix, prendre la parole (et le pouvoir !).
On traversera la ville, et on ira vers 2016, guidé par la jeunesse, ses rêves, sa fougue et ses idéaux. Des enfants racontent leur vision du Grand-Mons dans un petit carnet de route destiné à accompagner les familles dans leur visite de la ville. Des artistes locaux chantent leur engagement lors d’une scène musicale rassemblée pour l’occasion à l‘Alhambra, la nouvelle scène pop, rock, électro de Mons. Les étudiants d’Arts² suivent un workshop
sur le sens du politique dans la pratique artistique – exposition au Carré des Arts, en mars. Les mouvements de jeunesse organisent un marché gratuit du jouet et les jeunes du Monstudent Club préparent un vide-dressing engagé. Des journalistes en herbe sont formés par le centre Technocité aux techniques de l’image et à l’écriture pour poser un regard jeune et critique sur le monde qui les entoure. De futurs architectes imaginent des cabanes utopiques plantées dans le « jardin suspendu » de Mons, magnifique petit parc situé au-dessus de la Boulangerie militaire qui va rouvrir pour devenir le QG de Mon(s) idéal. Et ça continue comme ça toute l’année ! Ateliers rap, hip-hop et graffiti pour s’approprier la ville, ateliers cuisine engagée pour apprendre à cuisiner local et épicé, ateliers pirates pour militer sur le web, ateliers bricolage pour fabriquer son kit du mini-manifestant, ateliers tenue de combat pour concevoir des costumes de révolte, etc. En deux mots : soyons utopistes et débrouillards. Petit à petit, une armée se lève – affichistes, rappeurs, poètes, cuisiniers, promeneurs, bricoleurs, jardiniers... et tous les autres. Partout, on se met debout et on se réunit, on s’active, on complote, on s’emballe, lucides et passionnés. À la fin de l’année, quand 2015 s’achève doucement, notre armée portera une grande manifestation pacifique, festive et ouverte à tous. On traversera la ville et on ira vers 2016, guidé par la jeunesse, ses rêves, sa fougue et ses idéaux. En marche !
LUCIE FOURNIER, RESPONSABLE DU PROJET MON(S) IDÉAL
Mon(s) Idéal Week-end d’ouverture 13 > 15.02.15 – Alhambra / Maison Folie Programme complet, voir à l’agenda, page 8.
Ce message s’autodétruira dans 10 secondes « Hé toi ! Oui, toi, avec ton smartphone. On t’attend sur Snapchat @mons2015. À l’occasion du projet Mon(s) Idéal, on te lance un défi : manifeste-toi à travers ta story et raconte-nous ton expérience ! »
ève Halsberghe, 20 ans, Bac 3 en communication visuelle. « J’aimerais que les gens s’y intéressent, qu’ils réagissent et interagissent avec ce qui leur est proposé. Je pense que pour faire agir, il faut d’abord agir soi-même. C’est d’ailleurs pour cette raison que je me suis engagée dans le projet, parce que, pour moi, c’est le rôle de l’artiste et de la communication que de faire passer ses idéaux dans son travail. Je trouve que c’est une super expérience car ça nous a permis de rencontrer des vrais artistes, des gens qui ont réussi, qui savent faire passer leurs idées. J’espère que les gens écouteront ce qu’on a à leur dire, et iront voir ce qu’on a à leur montrer parce que Mon(s) Idéal, pour qu’il soit idéal, il faut que tout le monde y participe. »
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Tes difficultés pour t’affirmer aujourd’hui ?
Marie Moreau, 23 ans, Bac 3 en communication visuelle. « Il faut oser s’affirmer. Je pense que c’est possible, mais il faut avoir les tripes, ne pas avoir peur des représailles et des gens qui jugent. Il faut pouvoir affirmer ses opinions devant tout le monde, ce qui n’est pas forcément évident quand on est étudiant. Dans le cadre de l’atelier par exemple, j’ose le faire parce que j’aime bien m’engager dans des travaux avec une approche politique. En général, je n’ai pas peur de revendiquer ce que je pense, mais je suis encore dans le cadre de l’école. En dehors, peut-être que ce sera plus compliqué... Il faut que les gens soient ouverts d’esprit. Mais pour ça, il faut leur expliquer et les éduquer à la culture. Je pense que la clé se trouve dans l’éducation, et il y a selon moi un gros manque à ce niveau-là dans la région. »
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Ton avis sur la culture comme levier ?
Bertrand Dubuisson, 26 ans, Master 1 en édition. « Je pense que la culture a quand même un rôle important dans la société. Même si on peut croire que beaucoup y sont totalement fermés, il faut justement éveiller une certaine curiosité. Si j’ai participé à cet atelier, c’était pour partager un regard personnel mais aussi pour aller vers les autres. C’était pour nous une manière de prendre conscience que nous sommes des acteurs sociaux et que nous avons aussi un rôle à jouer dans toute cette aventure. Mais pas seulement nous, les gens aussi, parce que nous sommes tous des acteurs sociaux finalement. Il faut donc donner envie aux gens pour qu’ils se rendent compte que la culture a énormément de facettes et qu’elle peut leur apporter beaucoup. »
— Il faut parfois des forceps pour leur faire sortir intuitions politiques et désirs Philippe Ernotte, directeur de la section Arts visuels de l’École supérieure des Arts de Mons, a encadré l’un des ateliers de Mon(s) Idéal. Il revient sur ses impressions, sa vision du projet et de ses attentes pour les étudiants.
ENTRETIEN
Philippe Ernotte, pourquoi avez-vous décidé de participer à Mon(s) Idéal ? C’était l’occasion de travailler avec le collectif français « Ne pas plier » que je connaissais de nom et de réputation, et qui me semblait particulièrement bien adapté pour aborder la question de la politique et de l’engagement pour des jeunes. Il y a 45 ans, du côté de Mai 68 et jusque dans les années 80, les étudiants n’auraient sans doute pas eu besoin d’un atelier pour prendre position et pour le faire savoir. Aujourd’hui, les évolutions historiques et sociales sont telles qu’il faut parfois des forceps pour leur faire sortir intuitions politiques et désirs. Comment définiriez-vous votre rôle, votre mission ? Il faut trouver les bons interlocuteurs, ceux qui peuvent leur apporter le meilleur. Ici, c’est une école supérieure des Arts, on n’apporte donc pas le repas
tout fait. Il faut pouvoir trouver les gens qui apportent à nos jeunes les meilleurs ingrédients pour qu’ils puissent ensuite créer eux-mêmes le plat. Ce collectif « Ne pas plier » était particulièrement apte à intervenir sur la politique puisqu’il est dans ce questionnement et cette action depuis très longtemps. Il y règne une sorte d’équilibre entre la lucidité du rôle de l’artiste dans les luttes sociales et un grand souci esthétique.
J’attends de ce Mon(s) Idéal qu’il rende cette jeunesse plus folle, qu’il la conscientise malgré elle et qu’il aide ces jeunes à devenir des vrais citoyens, des acteurs sociaux.
Quelles sont vos attentes à l’issue du projet ? Très concrètement, une prise de conscience. C’est difficile de faire en sorte que les étudiants s’intéressent à autre chose qu’à leur nombril, tandis qu’avec ces ateliers, on se demande qui est l’autre, on se projette dans le futur, dans l’idéal, dans l’utopie. C’est une occasion rêvée de s’interroger sur l’écart qu’il y a entre les rêves et la réalité, surtout quand les rêves n’osent même plus être formulés. C’est ça le vrai problème selon moi, quand il y a une sorte de résignation, de « sagesse ». J’attends de ce projet qu’il rende cette jeunesse plus folle, qu’il la conscientise malgré elle et qu’il aide ces jeunes à devenir des vrais citoyens, des acteurs sociaux. PROPOS RECUEILLIS PAR MARGAUX RUELLE (IHECS)
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LE MENSUEL DE MONS 2015 N°2 FÉVRIER 2015
— Atoutatoo, le dessin dans la peau
THÉÂTRE
« Le Tramway des enfants », une nouvelle création au Théâtre Le Manège
— Philippe Blasband « C’est notre destin à tous : un jour, on sera oublié »
Personne, jusqu’ici, n’en avait parlé. Personne n’avait parlé de ces tramways qui, toute la nuit, sillonnent nos villes. Ces tramways invisibles, conduits par des anges... © Julie Moulin
Le Tramway des enfants, une comédie irréelle de Philippe Blasband et Pierre Sartenaer. À voir du 10 au 13 février, à Mons.
ENTRETIEN
Philippe Blasband, ce Tramway des enfants, c’est une fable sur l’oubli ? C’est une histoire d’enfants morts. Ils sont dans un tramway qui tourne et existent tant que des gens se souviennent d’eux. Au fur et à mesure qu’on les oublie, leur langage se simplifie jusqu’au moment où ils s’en vont. C’est l’incarnation de l’oubli. Et c’est notre destin à tous : un jour, on sera oublié. Même Homère le sera quand l’être humain aura cessé d’exister. C’est d’autant plus marquant dans la pièce qu’il s’agit d’enfants, des êtres qui n’ont pas encore accompli grand-chose et n’ont eu de relations affectives qu’avec les gens autour d’eux qui les ont perdus. Détail piquant, ces enfants sont campés par la vieille garde du théâtre belge... Ce sont des galopins avec beaucoup d’expérience, mais ce sont des galopins ! J’avais vu ce subterfuge dans une pièce : il y avait quelque chose de très juste, de très fort. Ma grandmère, qui nous a quittés à l’âge de 94 ans, redevenait à la fin la petite fille qu’elle avait été. Les sentiments les plus bruts, les plus simples, les ressentiments comme les joies, les per-
sonnes âgées vous les assènent souvent parce qu’elles ne croient plus au verni social. C’est même plus profond que cela : leurs sentiments eux-mêmes deviennent plus bruts. Quand l’oubli se fait sentir et que le texte se raréfie : comment avez-vous travaillé l’écriture ? Chacun des personnages possède un français plus ou moins simplifié en fonction du temps qu’il a passé dans le tramway. Celui dont la dernière personne à s’en souvenir vient de décéder ne parle plus que par mots, tandis que celui qui vient d’arriver dispose d’un langage complet. Quelle est cette métaphore du tramway ? Je ne sais pas. Mais je sais qu’elle est juste parce qu’elle m’est un jour apparue de manière imaginaire – le jour où a été scellée la commande du spectacle. En trichant un peu, j’ai donné aux enfants de ma pièce le prénom des directeurs, tous d’âge mûr, des quatre théâtres qui coproduisent le spectacle... C’est une réflexion sur le théâtre ? Tous les spectacles un peu sérieux le sont. Dans ce spectacle,
on essaie de susciter des images chez le spectateur davantage que de lui montrer des choses. Il y a un double récit : ce qu’il voit sur scène et ce qu’il imagine dans sa tête. Moi qui viens du cinéma, ce que je trouve génial au théâtre, c’est que quand on dit « – la forêt avance », dans Macbeth, la forêt avance et tout le monde est horrifié. Ça suffit et c’est magique. Y a-t-il quelque chose qui s’impose aux personnages sur scène ? Ils sont cernés par quelque chose. Être cerné dans un tramway, c’est être cerné dans la mort, le souvenir. Mais ce n’est ni une pièce triste ni une pièce nostalgique. PROPOS RECUEILLIS PAR XAVIER FLAMENT
Le tramway des enfants, du 10.02 au 13.02, à 20:00. Avec Jeanine Godinas, Jean-Pierre Baudson, Nicole Valberg, Jean-Claude Derudder et Pierre Sartenaer. Une coproduction le manège.mons, la Fondation Mons 2015 et les Théâtres Varia, de Liège et de Namur. Au Théâtre Le Manège, rue des Passages, 1 – 7000 Mons.
— Évocation par la scénographie Coups de cœur, étapes, croquis humoristiques... Découvrez le récit intime de la pièce de Philippe Blasband (lire ci-dessus) à travers les carnets de travail de Marie Szersnovicz et la description qu’elle en fait. Cette jeune scénographe, l’une des plus actives et créatives de ces dernières saisons, dessine tous les jours les contours visuels de ce que sera ce « voyage en tramway » – l’espace, les costumes et même les soubresauts dont le décor sera secoué pendant la représentation. Pas d’illustration, pas de faux tram en carton-pâte : l’artiste travaille par métaphores. Imaginez le spectacle !
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1. « Les premiers croquis de principe du décor. En 3 temps. Un mur fermé inquiétant qui clôt un espace abstrait composé de 7 portes qui s’ouvrent en accordéon, comme dans un tramway. » 2. « Une autre source d’inspiration : l’installation de la plasticienne Louise Bourgeois Articulated Lair comme point de départ de l’idée des portes et de l’espace clos. C’était pour moi l’évocation d’un purgatoire sans connotation religieuse. » 3. « Un système de vibration dissimulé sous les fauteuils pour les faire "vivre" et évoquer également le tram. » 4. « L’image de référence, une maquette d’un artiste que j’adore : Hans op de Beeck. Comme une sorte de no man’s land poétique. On ne sait pas où on est, c’est un peu inquiétant, un peu triste, mais ouvert à l’imaginaire. Cette image nous a rassemblés Pierre, Philippe et moi. » 5. « Les costumes : un peu endimanchés. Volontairement pas trop connotés, ni par un âge, ni par une époque. Avec un soupçon de fantaisie comme on peut le voir chez certains vieux excentriques anglais. J’ai collé les têtes des comédiens pour me rendre compte de l’effet rendu. » 6-7. « Le flash pour un motif, dans la station de métro Diamant à Bruxelles. Pris sur le vif avec mon téléphone, puis redessiné patiemment et gravé dans chaque panneau. L’astuce du rainurage permet de dissimuler les jointures des panneaux et ménager un effet de surprise pour le moment de leur ouverture. » 8. « Les premiers tests avec le décor, à l’atelier de construction Pau de Braeckeleer, DE MUUR, à Gand. C’est un artiste et un interlocuteur génial. C’est un vrai plaisir de travailler et dialoguer avec lui. » MARIE SZERSNOVICZ
Autrefois marginal, le tatouage est presque devenu la norme. À l’occasion d’un « Week-end en folie », il se révèle et s’affiche ouvertement. Quatre artistes portent un regard sur cet engouement planétaire. De l’intime chez le tatoueur jusqu’à l’explicite lors de grands rassemblements, le tatou croise l’imaginaire et le fantasme, raconte la douleur et le bonheur. À fleur de peau et à vie.
Exposition, concerts et tatoueurs en démonstration, du 27.02 au 01.03. Avec Martine Dessy, Julie Moulin, Alisson Lepage, Francis Delanativité et l’Association Spirale. À la Maison Folie, rue des Arbalestriers, 8 – 7000 Mons.
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© Uehara Museum of Modern Art, Shimoda
EXPOSITION
Nous avons visité l’exposition-événement de Mons 2015 Grâce à Ing, réservez votre visite gratuite ing.be/mons2015
— Van Gogh au Borinage de la mine au pinceau
© Van Gogh Museum
LE MENSUEL DE MONS 2015 N°2 FévrIER 2015
Du 25 janvier au 17 mai, l’exposition Van Gogh au Borinage affiche 70 toiles et dessins, au BAM de Mons, qui révèlent l’influence décisive de la période boraine sur l’art du peintre hollandais. Moissonneur à la faucille d’après Millet, 1880, dessin © Uheara Museum of Modern Art (Japan)
Entre 1878 et 1880, cet autodidacte de génie trouve les thèmes qu’il ne cessera plus de travailler. L’exposition révèle aussi qu’il copiait inlassablement pour se trouver lui-même.
Moissonneur à la faucille d’après Millet, 1890, huile sur toile © Van Gogh Museum
[Brève]
Ainsi Van Gogh est-il revenu au Borinage. C’est dans une pénombre ramenée à 50 lux, l’intensité maximale qu’autorisent ses œuvres les plus fragiles, que s’ouvre Van Gogh au Borinage, au BAM, « la » grande expo de Mons 2015. C’est aussi masquer l’émotion que provoquent les sept lettres manuscrites qu’il envoie à son frère Théo dans l’une des périodes les plus troublées de sa vie. On découvre entre les lignes à l’écriture minuscule, méticuleuse et régulière un jeune homme de 25 ans qui transfère ses tiraillements intérieurs aux déchirements de la condition humaine. Lui, le fils de bourgeois, apôtre du dépouillement comme saint Thomas d’Aquin, rêve d’apporter la bonne parole aux mineurs borains. Mais comment obtenir leur oreille quand la pauvreté n’est pas pour eux une valeur morale mais une fatalité ? L’exposition révèle d’emblée un Van Gogh en crise mystique et si peu charitable avec lui-même. « Je suis un bon à rien, comment deviendrais-je un artiste ? », répond-il à Théo, le frère, le mentor, le mécène de toujours, qui lui indique une voie qu’il n’avait pas lui-même entrevue. Mais comment ne pas voir l’évidente continuité entre la plume qui écrit et celle qui bientôt dessine. Pataude et naïve au début, la voilà, en deux ans à peine, aussi assurée sur la toile que sur le papier. Van Gogh copie tout ce qui lui tombe sous la main – ses mentors, Constantin Meunier et Eugène Boch, les gravures de Jean-François Millet qu’il réclame à son frère dès 1880, et ces innombrables illustrations qu’il découpe dans les journaux.
C’est dans l’infidélité involontaire au modèle que se révèle la singularité du génie. Ainsi Van Gogh n’était pas le créateur révélé, le fou des ciels tournicotants, l’artiste maudit. On le découvre incroyablement méthodique et consciencieux, trouvant bien vite le vocabulaire et les thèmes qu’il ne cessera de remettre sur le métier. Les pauvres, les mineurs, les paysans, les tisserands et leur habitat modeste. Misérables masures et nids d’humanité. Le propos de l’exposition se voit confirmé au fil des salles. Tout est né dans le creuset du Borinage, même s’il a fallu toute une vie à l’artiste pour cheminer vers la lumière. On est saisi par les portraits de Nuenen, qui signent la période hollandaise après les deux années boraines. La patte tourmentée, qui hésite entre réalisme et expressionnisme, le trait large et nerveux qui appelle la technique impressionniste, est pourtant originale. C’est déjà le Van Gogh des Mangeurs de pommes de terre avec leurs faces sombres de glaise grasse, leurs casquettes cabossées, ces frocs sales qui ne font qu’un avec leurs sabots de labeur.
L’artiste a libéré le méticuleux impétrant, à présent tout entier à ses tisserands « d’une beauté indescriptible », écrit-il ; à ses masures (saisissantes Maisons prêtées par la National Gallery of Art de Washington). Et la lumière éclate !, comme si elle avait jailli des fractures de l’artiste, soudain illuminé de l’intérieur. C’est La rue d’Auvers-sur-Oise, et toutes les couleurs du Sud avec ses bleus, ses oranges, ses ocres, ses verts qui font chanter la pâte luisante sous un ciel à peine ébauché. Vincent est-il devenu Van Gogh ? Pas pour lui-même qui se remet à copier Millet, dans les années 1890. À moins qu’il ne retravaille avec cette palette jaillissante ses propres copies, jetées dix ans auparavant sur le papier. C’est, côte à côte, le Moissonneur à la faucille d’après Millet de 1880 (en provenance du Japon !), simple dessin en noir et blanc, et l’huile sur toile exubérante de 1890. Ah, les semeurs, les semeuses. Que n’ont-ils fertilisé son art, enfin épanoui. Mais rien n’y fait, Van Gogh copie encore et encore, nous imposant cette humilité presqu’inaccessible à nous autres qui idolâtrons l’originalité à tout prix. C’est dans l’infidélité involontaire au modèle que se révèle la singularité du génie. XAVIER FLAMENT
Van Gogh au Borinage, la naissance d’un artiste. Du 25 janvier au 17 mai, de 10 à 18 heures, au BAM. Fermé le lundi. Rue Neuve, 8 – 7000 Mons. € 15,00 – 12,00. Multiples activités autour de Van Gogh : mons2015.eu
— Une région qui inspire les artistes Vivant au Borinage depuis toujours, le plasticien Jean-Marie Mahieu a fait sienne la notion d’extraction, de la lente remontée à la surface, de l’ombre à la lumière. Pour réaliser la secrète alchimie de ses montages graphiques et de ses peintures, l’artiste fouille la mémoire autant qu’il interroge le matériau photographique et les nouveaux médias. À l’occasion du vernissage de son exposition, Voir clair, le 13 février, à 13 heures, BIL BO K, le magazine des errances contemporaines, présente son numéro spécial, dédié à 20 artistes montois. Jean-Marie Mahieu, Voir clair, salle saint Georges de l’Hôtel de Ville de Mons, du 14 février au 17 mai.
CINÉMA
Philippe Reynaert, M. Cinéma de Mons 2015 et de la Wallonie, raconte le tournage de « La Vie passionnée de Vincent van Gogh » qui a amené Hollywood au pied du terril « Reçu comme un prince à Los Angeles »
— Les lunettes blanches de Vincent van Kirk
RÉCIT
2015. Pour introduire la formidable expo du BAM (lire ci-dessus), le Commissaire général Yves Vasseur expliquait que c’est lors d’un séjour en tant que prédicateur protestant dans le Borinage que le peintre des Tournesols a découvert son don pour le dessin puis la peinture. Peu de gens le savent. Mais moi, je le savais ! Comme je suis loin d’être un historien de l’Art, je
Kirk Douglas et Anne (son épouse belge), un couple heureux chez qui arrive, trois mois après le tournage, un bébé qu’ils appelleront Peter et dont le second prénom sera... Vincent !
© Ciné Télé Revue
Je bosse à Mons. Je suis, depuis presque 15 ans, le patron d’un fonds d’investissement dans l’audiovisuel créé par la Wallonie. Dès que Mons a décroché le titre envié de Capitale européenne de la Culture, le bourgmestre m’a sollicité pour réfléchir à la dimension cinéma de l’événement. Mais je n’ai trouvé la vraie bonne idée que le jour où j’ai assisté à la toute première conférence de presse de Mons
me suis immédiatement dit que j’avais dû voir ça au ciné ou à la télé. De retour au bureau, je me suis précipité sur Google (une autre spécialité montoise !) et je me suis rapidement rafraîchi la mémoire : c’est d’un film de Vincente Minnelli que je tirais ma science ! Ce film qui s’appelle Lust for Life (en français « La Vie passionnée de Vincent van Gogh ») est le premier long métrage consacré par le 7e Art à notre cher Vincent mais c’est aussi le seul à avoir évoqué l’épisode borain parmi les nombreux biopics consacrés au peintre. Le lendemain matin, je suis à la Cinematek, à Bruxelles, où Nicola Mazzanti et Jean-Paul Dorchain me confirment une formidable intuition : oui, Minnelli et l’équipe technique de la Metro Goldwyn Mayer ont bien tourné là où Van Gogh a vécu. Son interprète, le mythique Kirk Douglas, est donc venu à Petit-Wasmes, à Saint-Ghislain et au Grand-Hornu ! Et, en plus, tout ce beau monde me fait un merveilleux cadeau : leur tournage a eu lieu en... 1955 ! La décision tombe vite à la Fondation : Mons 2015 fêtera, comme il se doit, le 60e anniversaire de cet improbable tournage qui amena, pendant 10 jours, Hollywood au pied du terril !
La suite relève du conte de fées. Pas de princesse dans mon histoire mais un authentique Prince, Philippe de Belgique, qui me prend dans ses bagages en juin 2013 pour sa dernière Mission économique avant de devenir Roi ! Et nous voilà, les deux Philippe (et quelques autres, je me dois de le préciser) à Los Angeles ! La Bibliothèque des Oscars me donne accès à un véritable trésor : les archives personnelles de Vincente Minnelli et la correspondance liée au film. Mais surtout, j’obtiens un rendez-vous à la Warner qui détient aujourd’hui les droits de Lust for Life. Leur expliquant l’impact que peut avoir une Capitale culturelle en Europe, je les convaincs d’envisager une remastérisation du film. Le lendemain de cette journée historique, je petit-déjeune d’une pile de pancakes dans le jardin de notre hôtel sur l’Avenue des Stars (je n’invente rien !) en compagnie de Martine Dubuisson à qui je raconte tout cela, des étoiles dans les yeux. Quelques jours plus tard, elle publie dans « Le Soir » un formidable article qui lance à Mons une véritable Kirkmania. Un appel à témoins va nous permettre de retrouver une trentaine de Borains et de Boraines qui, en 1955, ont fait de la figuration dans Lust for Life ou
sont tout simplement partis à la chasse aux photos et aux autographes. Résultat des courses ? Le 19 février prochain, au Théâtre Royal, grande Première mondiale de la copie digitale de Lust for Life de Minnelli, précédée du documentaire Hollywood au pied du Terril que j’ai la chance de cosigner avec Henri de Gerlache. Le même jour, vernissage d’une très belle expo du même nom aux Abattoirs de Mons. Puis ce seront les projections grand public, les diffusions par la RTBF et Arte des deux films et la sortie d’un coffret DVD/ Blu-Ray chez Warner. Elle est pas belle la vie ? PHILIPPE REYNAERT La copie remastérisée de Lust for Life et le documentaire Hollywood au pied du Terril : à voir en février à Mons, sur la RTBF (21.02), sur Arte (23.02), à la Cinematek de Bruxelles (24.03) et à Auvers-sur-Oise en France (30.05). Le film ressort aussi en DVD et Blu-Ray chez Warner Home Video en février. À voir aussi : Hollywood au pied du Terril (21.02 > 17.05), une exposition sur le tournage au Borinage, aux Anciens Abattoirs de Mons (17 rue de la Trouille), les courts-métrages Van Gogh primés par la Province et une rétrospective « Van Gogh au cinéma » au Plaza Art (12 rue de Nimy). Info à l'agenda page 8 et sur www.mons2015.eu
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Radia Boudaoui , coordinatrice Article 27 – Mons
« Mon coup de cœur pour le mois de février ? Le « bus on tour » à Oostende ! Quitter Mons pour une journée de découverte... Mons 2015 c’est aussi du dépaysement ! » LE MENSUEL DE MONS 2015 N°2 FÉVRIER 2015
MUSIQUE DÉCOUVERTE
Visite avec l’artiste de sa nouvelle exposition à La Louvière
— Déclaration à Frank Braley
— Luc Tuymans Suspended « Créer une distance intérieure envers l’image » Le Centre de la gravure, notre partenaire de La Louvière, expose l’œuvre imprimé du célèbre peintre contemporain flamand.
Du 7 février au 10 mai, Suspended révèle sur trois niveaux cet univers méconnu, en chantier depuis 1989, dont Surrender, une série inédite.
— Bus on tour
Suspended © Luc Tuymans, 2007
therine De Braekeleer, la directrice du j’ai demandé à mon imprimeur d’éviter Centre. L’artiste partage également le le noir et d’utiliser le brun de Van Dyck, processus avec son imprimeur et ne re- ce qu’il n’avait jamais fait. » Fantomajette pas l’idée de co-création. On entre tique, la série explore comme jamais la ainsi dans cet univers inédit qui frappe frontière entre la représentation du réel par sa diversité. Evidemment Tuymans et sa dissolution. « Le résultat est plus précis ne serait pas Tuymans sans son rapport obsessionnel à l’image, qu’il réalise lui- qu’avec la peinture », ajoute l’artiste, même au moyen d’un polaroid ou d’un qui alterne les sujets les plus triviaux, smartphone, qu’il repère dans les jour- comme cet amusant faux Mondrian réanaux, ou qui émerge de ses propres lisé sur un essuie de cuisine, les natures toiles. « C’était aussi créer une distance mortes et l’histoire politique, quand il ne intérieure vis-à-vis de l’image, pour- subvertit pas des images d’Épinal. Dans suit Luc Tuymans. Je ne crois pas, par Suspended de 2007, qui donne son titre exemple, que toutes les images soient à l’exposition (photo), il agrandit le dévraies. Je m’en méfie, et des miennes cor figé d’un train miniature allemand aussi. On doit toujours se méfier, se po- – « Cette vision du “Heile Welt“ m’a toujours gêné ». ser des questions. » On achève avec les derniers monotypes de 2014 : Surrender, exposé pour la première fois, la série des Slides, d’après la projection d’une dia transparente, ou un autoportrait qui prend une nouvelle fois la peinture à contrepied. « En fait l’abstraction est beaucoup plus émotionnelle », avance le peintre figuratif, qui conclut par une pirouette : « Je fais abstraction de la figuration. »
« Je ne crois pas que toutes les images soient vraies. Je m’en méfie, et des miennes aussi. »
Pour conjurer l’image qui subjugue, l’artiste entreprend de la reconstruire pas à pas. Pour sa série Le Temple (1996), il a travaillé à partir d’un documentaire sur les Mormons et leur grande banque de données personnelles. « J’ai réalisé une aquarelle d’images de caméra de surveillance, puis un polaroid de cette aquarelle, puis une aquarelle de ce polaroid, et ainsi de suite. Ensuite,
© D.R.
Il y a toujours une émotion particulière à découvrir une nouvelle facette d’un artiste. Surtout de la trempe de Luc Tuymans (°1958), célèbre avant tout pour sa peinture figurative qu’il expose depuis 25 ans dans les meilleurs galeries et centres d’art, de Londres à New York. Derrière la success story, il y a aussi les affres de la création et le besoin de prendre ses distances d’avec une pratique qui peut vous saisir à la gorge. Ainsi en va-t-il de l’œuvre imprimé du peintre flamand, qui s’affiche pour la deuxième fois seulement, après La Haye en 2012, au Centre de la gravure et de l’image imprimée. « J’avais arrêté de peindre en 1985 parce que ça m’étouffait, nous dit-il en plein montage de l’exposition qui occupe les trois niveaux de Centre. C’était devenu trop tourmenté. Existentiel. Je n’avais plus assez de distance. » La distance, c’est précisément ce que procure les différents procédés d’impression mis en œuvre dans l’estampe. La démultiplication des pierres calcaires, une par couleur, pour la lithographie, les pochoirs interposés entre l’encre et le support pour la sérigraphie, l’aquatinte travaillée à l’acide ou l’encrage direct du support pour le monotype à tirage unique. On ajoutera le film à l’éventail des techniques explorées par l’artiste avec une série saisissante, à partir notamment de photographies du Musée juif de Prague. « La grande différence par rapport à la peinture, c’est qu’il y a une mise en œuvre par étapes, par transfert. Donc, le mental est très différent », précises Ca-
JEUDI 05.02 / 09:30 > 17:00 + 20:00 Un bus part à 9:30 du parking du Grand Large. Direction Suspended, à La Louvière, puis L’ombilic du rêve (Rops, Klinger, Kubin, Simon) au Musée de Mariemont. Retour à Mons et concert gratuit, à 20:00, de l’Orchestre Royal de Chambre de Wallonie (1, 2, 3, 4 pianos). € 8,00
XAVIER FLAMENT
Surrender, du 07.02 au 10.05, de 10:00 à 18:00 (fermé le lundi), au Centre de la gravure et de l’image imprimée. +32 (0)64 27 87 27 – www.centredelagravure.be Catalogue et tirage de tête édités pour l’occasion. Écoutez l’artiste sur notre webzine : www.mons2015.eu
SAMEDI 07.02 / 09:00 > 18:00 Bus on tour part cette fois de Mons pour Ostende, autre ville partenaire de Mons 2015. Direction le Mu.ZEE et sa belle exposition en hommage à Jan Hoet – La Mer – qui se poursuit jusqu'au 19 avril. Départ à 9:00 du parking du Grand Large. Réservation obligatoire. € 8,00.
EXPÉRIENCE
MARIE NOBLE, COMMISSAIRE
Ce samedi 24 janvier, lors de la Fête d'ouverture de Mons 2015, l’exposition des inventeurs montois se dévoilait aux Anciens Abattoirs
ARTISTIQUE ADJOINTE DE MONS 2015
Femmes, femmes, femmes Soirée consacrée par l’ORCW aux femmes artistes par les musiciennes de l’ORCW. Le 06.02, à 19:30, Salon gothique de l’Hôtel de Ville de Mons.
— Mons Superstar ! ...et vous Pour découvrir les grands inventeurs qui ont laissé leur empreinte à Mons et alentours, les visiteurs de la Fête d’ouverture de Mons 2015 sont prêts à attendre de longues minutes dans le froid. Une curiosité attisée non seulement par la soif de découvrir un nouveau pan de l’histoire locale, mais aussi par la visite orientée nouvelles technologies que propose l’exposition. À l’accueil, chaque visiteur reçoit une tablette électronique. Une fois le portique de sécurité franchi, l’aventure commence. Devant chaque personnalité, ou innovation, se trouve à terre une étoile à scanner pour rentrer dans l’univers de 17 inventeurs montois – sainte Waudru, la fondatrice de Mons, Roland de Lassus, son plus célèbre musicien, l’astronome Jean-Charles Houzeau, les géologues Briard et Cornet, ou ces « héros discrets d’aujourd’hui », comme les nomme le photographe Olivier Cornil qui les a immortalisés. Texte, vidéo et son complètent des contenus en réalité augmentée comme ce « video wall » qui permet au visiteur de traverser, par écran interposé, la scénographie qu’il a devant les yeux, et de pénétrer dans les histoires des audacieux Montois. « L’étoile, ça fait un peu Walk of Fame », confie Anne qui est allée à leur rencontre avec son petit-fils Robin. Mons Superstar ! séduit en effet tous les âges. « Ça bouge assez.
Il y a 24 ans (!), j’avais 16 ans. En ce printemps-là, je m’installe chez mon amie Aude pour réviser ensemble nos examens de juin. Ses parents, grands mélomanes et musiciens, lui ont transmis leur passion et nous passons nos soirées à étudier devant la télévision de la salle à manger, branchées sur le Concours Reine Elisabeth, session piano. Et les deux adolescentes que nous sommes tombent complètement et littéralement amoureuses d’un candidat français au nom tellement sensible, ce jeune et beau Frank Braley. Nous avions bien choisi : à peine plus âgé que nous, il obtient le 1er Prix et le Prix du public. Commence alors pour les deux fans que nous sommes une tournée en Belgique ! Nous le suivons, à Nivelles, à Bruxelles, à Mons (déjà !). L’émotion intacte à chaque fois de l’écouter jouer, et toujours une petite visite dans sa loge pour un autographe. Non seulement Frank est talentueux mais il est tellement sympa. Ensuite, ses concerts l’emmèneront aux quatre coins de la planète, sous la baguette des plus grands chefs d’orchestre. Je ne suis plus... 24 ans plus tard, nous nous retrouvons à Mons. Il a succédé à Augustin Dumay à la direction musicale de l’Orchestre Royal de Chambre de Wallonie et j’ai la chance de le croiser de temps à autre, lors de réunions ou de répétitions. Le 24 janvier 2015, (encore le 24, chiffre magique !) Frank et son orchestre ont enflammé l’Alhambra, notre temple pop-rock montois. 5.600 personnes ont participé à cette soirée exceptionnelle au cours de laquelle musique classique, gogo dancers, masseurs, musiciens déguisés, mapping ont pulvérisé les frontières musicales. Merci Frank. Tu incarnes tellement bien ce bel esprit de découverte estampillé « Mons 2015 ». Je t’embrasse. (Enfin !)
— La découverte au berceau
Dans la dernière partie, il faut passer à travers des bandes de tissu pour découvrir des roches à l’intérieur. Tu les regardes... et ce sont des pierres précieuses ! », explique une jeune étudiante conquise par l’aventure. Mons Superstar ! a bien mérité ses étoiles. ISABELLE ZAWADZKA (ÉTUDIANTE À L’IHECS) ET X.F.
Mons Superstar ! Une terre d’inventeurs et d’innovation. À voir du 24.01 au 12.04, de 10:00 à 18:00, aux Anciens Abattoirs. Rue de la Trouille, 17 – 7000 Mons (fermé le lundi). Tablettes fournies à l'accueil. € 8,00 – 5,00
Le Parc des aventures scientifiques de Frameries (Pass) décline ce thème de l’invention avec l’inauguration d’un nouvel espace spécialement conçu pour les plus jeunes. Le Pass’âge des découvreurs, projet labellisé Mons 2015, fera ainsi la part belle aux expériences en les plongeant dans trois univers riches en couleurs et en sensations.
Dès le 14 février, de 3 à 7 ans. Pass, 3 rue de Mons, 7080 Frameries www.pass.be – +32 (0)70 22 22 52.
8 JE VEUX
TOUT SAVOIR. et Toi ?
Procurez-vous le programme complet de Mons 2015 à la billetterie ou dans les différents lieux culturels montois ou partenaires. LE MENSUEL DE MONS 2015 N°2 FÉVRIER 2015
AGENDA
– En février, je vais à Mons. Et toi ? ART EN VILLE JEU. 11.12.2014 > VEN. 11.12.2015 LA PHRASE KARELLE MÉNINE, AUTEURE RUEDI BAUR, GRAPHISTE ET SIGNALÉTICIEN Avec le soutien de ING Belgique , La Loterie Nationale, Le Club Mons 2015 Entreprises, Repamine et MACtac.
LITTÉRATURE MONS INTRA MUROS GRATUIT
JEU. 01.01.15 > JEU. 31.12.15 ILLUMINATION DU BEFFROI ART EN VILLE JARDIN DU BEFFROI Gratuit
EXPOS DIM. 21.09.14 > JEU. 18.06.15 NAPOLÉON, PROTECTEUR DES ARTS EXPOSITION MUSÉE FRANCOIS DUESBERG MAR./JEU./SAM./DIM. 14:00 > 18:00 5€
JEU. 23.10.14 > SAM. 19.04.15 LA MER/DE ZEE/THE SEA SALUT D’HONNEUR À JAN HOET EXPOSITION MUSÉE MU.ZEE / CENTRE VILLE D’OSTENDE MAR. > DIM. 10:00 > 18:00 LUN. FERMÉ 15 / 9 €
SAM. 07.02.15 BUS ON TOUR MONS > OSTENDE EXPOSITION LA MER + SURPRISE 09:00 > 18:00 8€
SAM. 24.01.15 > DIM. 12.04.15 VOIR PAGE 7 MONS SUPERSTAR DES IDÉES ET DES HOMMES EXPOSITION LES ANCIENS ABATTOIRS MAR. > DIM. 10:00 > 18:00 LUN. FERMÉ 8/5€
DIM. 25.01.15 > DIM. 17.05.15 VAN GOGH AU BORINAGE VOIR PAGE 6 LA NAISSANCE D’UN ARTISTE EXPOSITION MUSÉE BAM (BEAUX-ARTS MONS) MAR. > DIM. 10:00 > 18:00 LUN. FERMÉ 15 / 12 €
SAM. 31.01.15 > DIM. 27.09.15 LA CHAUMIèRE (VAN GOGH) ART EN VILLE JARDIN DU MAYEUR 10:00 > 18:00 Fermé le lundi Gratuit
25.01.15 > 17.05.15 RANGE TA CHAMBRE EXPOSITION JEUNESSE BAM (BEAUX-ARTS MONS)
DIM. 25.01.15 > JEU. 28.06.15 LE MONDE À L’ENVERS CARNAVAL & MASCARADES D’EUROPE ET DE MÉDITERRANÉE EXPOSITION MUSÉE INTERNATIONAL DU CARNAVAL & DU MASQUE – BINCHE MAR. > VEN. 09:30 > 17:00 SAM. > DIM. 10:30 > 17:00 8/7€
LUN. 26.01.15 > SAM. 28.02.15 MONS À PETITS PAS EXPOSITION BIBLIOTHèQUE DE JEMAPPES Gratuit
JEU. 29.01.15 > DIM. 26.04.15 HYPERGOTHIQUE TRANSPARENT EXPOSITION COLLÉGIALE SAINTE-WAUDRU MAR. > SAM. 10:00 > 18:00 DIM. 12:00 > 18:00 LUN. FERMÉ 3€
SAM. 07.02.15 > DIM. 10.05.15 V. P. 7 LUC TUYMANS – SUSPENDED L’OEUVRE IMPRIMÉE (1989-2014) EXPOSITION CENTRE DE LA GRAVURE ET DE L’IMAGE IMPRIMÉE – LA LOUVIèRE MAR. > DIM. 10:00 > 18:00 LUN. FERMÉ 6/4€
JEU. 05.02.15 BUS ON TOUR MONS > LA LOUVIèRE EXPOSITIONS SUSPENDED + L'OMBILIC DU RÊVE + CONCERT GRATUIT ORCW 09:30 > 17:00 8€
SAM. 14.02.15 > DIM. 17.05.15 VOIR PAGE 6 VOIR CLAIR JEAN-MARIE MAHIEU EXPOSITION SALLE SAINT-GEORGES MAR. > VEN. 12:00 > 18:00 SAM. > DIM. 14:00 > 20:00 LUN. FERMÉ 2/1€
LUN. 16.02.15 > JEU. 30.04.15 UNION BY NICOLAS DESTINO EXPOSITION MAISON DU DESIGN LUN. > VEN. 09:00 > 17:00 Gratuit
MER. 18.02.15 HORS LIMITE, LE THÉÂTRE DE LA MORT : ANNIVERSAIRE DE NAISSANCE FÊTE ART EN VILLE MUSIQUE BISTRONOMIQUEMENT BELGE (SOUS RÉSERVE)
SAM. 21.02.15 > DIM. 17.05.15 HOLLYWOOD AU PIED DU TERRIL V.P. 6 EXPOSITION LES ANCIENS ABATTOIRS MAR. > DIM. 10:00 > 18:00 LUN. FERMÉ 2€
SAM. 28.02.15 > DIM. 31.05.15 L’OMBILIC DU RÊVE FELICIEN ROPS / ALFRED KUBIN / MAX KLINGER / ARMAND SIMON EXPOSITION MUSÉE ROYAL DE MARIEMONT FÉV. – MAR. 10:00 > 17:00 AVR. – MAI 10:00 > 18:00 LUN. FERMÉ 5 € / 2,5 € / Gratuit -12 ANS
JEU. 05.02.15 BUS ON TOUR MONS > LA LOUVIèRE EXPOSITIONS SUSPENDED + L'OMBILIC DU RÊVE + CONCERT GRATUIT ORCW 09:30 > 17:00 8€
FESTIVALS WEEKEND EN FOLIE FESTIVAL MAISON FOLIE
06.02.15 > 08.02.15 WEEKEND EN FOLIE CARNAVALESQUE ART CONCEPT GROUP (ACCESS) ARTS PLASTIQUES MODE ATELIERS 07.02 – 12:00 > 21:00 Session access 08.02 – 11:30 > 18:00 Folies créatives À PARTIR DE 8 ANS Réservation indispensable / À partir de 3 € Billeterie uniquement sur place access.acg@gmail.com / +32 (0)495 36 83 34
27.02.15 > 28.02.15 WEEKEND EN FOLIE VOIR PAGE 5 ATOUTATTOO LE DESSIN DANS LA PEAU Martine Dessy, Julie Moulin, Alisson Lepage, Francis Delanativité Association Spirale EXPOSITION MUSIQUE 27.02 – 20:00 > 20:45 : Fly & Drive 27.02 – 21:00 > 22:30 : Lick my sunglasses 28.02 – 19:15 > 21:15 : Fortune Tellers 28.02 – 20:15 > 21:15 : Bubble Trap 28.02 – 21:30 > 22:30 : Martins Prêcheurs Gratuit
Éditeurs responsables : Yves Vasseur (Fondation Mons 2015) / Didier Hamann (Rossel/Le Soir)
LITTÉRATURE
JEUNESSE
SAM. 11.12.14 > SAM. 11.12.15 LA PHRASE AVEC KARELLE MENINE, RUEDI BAUR
VEN. 13.02.15 > DIM. 15.02.15 VOIR PAGE 4 MON(S) IDÉAL WEEKEND D’OUVERTURE
LITTÉRATURE PARCOURS EN VILLE – MONS INTRA MUROS Gratuit
FÊTE JEUNESSE MULTIDISCIPLINAIRE MAISON FOLIE ALHAMBRA L’ENTRACTE 18:00 6 € CONCERTS À L’ALHAMBRA
JEU. 12.02.15 SLAMONS & FRIENDS SCèNE SLAM DE POÉSIE COLLECTIF ENV.I.E.S.
Description de chaque projet voir www.mons2015.eu PECHAKUCHA FAITES L’AMOUR PAS LA GUERRE
PERFORMANCE MAISON FOLIE 19:30 > 23:00 Gratuit
JEU. 19.02.15 > DIM. 22.02.15 AILLEURS EN FOLIE LONDRES
MAISON FOLIE 13.02 – 19:00 GRATUIT
GÉNÉRA(C)TION
LUN. 23.02.15 CLUB DE LECTURE MONTOIS VOIR P. 2
FESTIVAL MAISON FOLIE Gratuit
Description de chaque projet voir www.mons2015.eu WORKING MONS CLUB 19.02 – 18:00 > 01:00 20.02 & 21.02 – 11:00 > 01:00 22.02 – 11:00 > 20:00
BISTROT FOLIE À L'HEURE ANGLAISE 19.02 – 18:00 > 23:00 20.02 & 21.02 – 11:00 > 23:00 22.02 – 11:00 > 20:00
MAVIS DAVIS AND THE TABARDS
LITTÉRATURE THÉÂTRE LE MANèGE 20:00 3€
THÉÂTRE/DANSE
LE DÉFOULOIR ÉTUDIANTS D’ARTS²
26.01.15 > 28.11.15 LES INFILTRÉS – TRAIT D’UNION TROU DE VER ASBL
LOVE MACHINE VINCEN BEECKMAN
THÉÂTRE JEUNESSE MONS – BORINAGE
CONCERT MINIATURE ET GOÛTER PHILO
VEN. 06.02.15 > MAR. 13.02.15 FAITS MAISON LES TROIS SOEURS
FERAL CHOIR – PHIL MINTON 19.02 – 15:00 > 18:00 (ATELIERS) 20.02 – 15:00 > 18:00 (ATELIERS) 21.02 – 19:30 > 22:30 (CONCERT À 21:15) < 16 ANS Inscription indispensable +32 (0)65 39 59 13 – maison.folie@mons2015.eu
MICHAEL CLARK COMPANY V. P. 2 ANIMAL / VEGETABLE / MINERAL LA LUNA – MAUBEUGE 20.02 – 20:00 – 21:20 8 / 11€
UPSET THE RYTHM PRESENTS DEERHOOF & TRASH KIT 20.02 – 22:00 > 01:00 20.02 – 15:00 > 18:00 SOUND CHECK!
LET'S GET PHYSICAL : THE TABARDS 21.02 – 10:30 > 11:30 22.02 – 11:30 > 12:30
WALKING HOLDING ROSANA CADE 21.02 – 10:00 > 17:00 22.02 – 10:00 > 16:00 < 12 ANS Inscription indispensable +32 (0)65 39 59 13 – maison.folie@mons2015.eu
SLAP TALK : ACTION HERO 21.02 – 11:00 > 17:00 < 12 ANS ANGLAIS AVEC SURTITRAGES EN FRANÇAIS
CLOCK IN AND PUT YOUR OVERALLS ON! – THE TABARDS 21.02 – ENTRE 14:30 > 16:30 22.02 – ENTRE 13:30 > 15:30 < 8 ANS
ESTATE, A REVERIE ANDREA LUKA ZIMMERMAN 21.02 – 17:00 > 19:00 EN PRÉSENCE DE LA RÉALISATRICE
ENCORE, FERAL CHOIR, RAJNI SHAH, GLORIOUS, PHIL MINTON 21.02 – 20:30 > 22:30 Réservation indispensable
TABLEAUX VIVANTS THE TABARDS 21.02 – 14:30 > 16:30
O & BYBG: PROJECT O 21.02 – 23:00 > 01:00 < 16 ANS
DISTANCE NEARNESS / GLORIOUS FILM RAJNI SHAH 22.02 – 11:00 > 11:30 < 12 ANS Réservation souhaitée
SWANDOWN: ANDREW KOTTING 22.02 – 12:00 > 13:30 FILM EN ANGLAIS SOUS-TITRÉ FRANÇAIS EN PRÉSENCE DU RÉALISATEUR
MEANTIME: MIKE LEIGH 22.02 – 14:00 < 15 ANS FILM EN ANGLAIS SOUS-TITRÉ FRANÇAIS Réservation souhaitée
CLOSING CEREMONY AVEC TOUS LES ARTISTES ! 22.02 – 16:00 > 18:00
THÉÂTRE MONS INTRA MUROS Gratuit
MAISON FOLIE 14.02 – 15:00 – Concert miniature 14.02 – 16:00 – Atelier « Les p’tits cooktivistes » 14.02 – 17:00 – Goûter philo Sur réservation
JEUNESSE DEBOUT ! 14.02– 16:30
THE BIG BLIND REVOLT TEST MAISON FOLIE 14.02 – 18:00
LUN. 09.02.15 > MAR. 10.02.15 LE MALADE IMAGINAIRE DE MOLIèRE THÉÂTRE LA LUNA – MAUBEUGE 20:00 11 €
BAL PUNKPULAIRE ALHAMBRA 14.02 – 20:00 6€
RADIO DES BOIS (INITIATIVE WWF) MAISON FOLIE 15.02 – 10:30 DE 5 À 12 ANS 11 € (réductions pass famille)
MAR. 10.02.15 > VEN. 13.02.15 LE TRAMWAY DES ENFANTS VOIR PAGE 5 CRÉATION THÉÂTRE THÉÂTRE LE MANèGE 20:00 11 €
VEN. 20.02.15 MICHAEL CLARK COMPANY
MAISON FOLIE 14.02 – 13:00 > 18:00
LES COOKTIVISTES
FATHERLAND – NIC GREEN
19.02 – 21:00 > 01:00
MAISON FOLIE 13 > 15.02
MAISON FOLIE 14.02 – 14:00 > 18:00
02.02.15 > 27.11.15 LES INFILTRÉS – WILD ANNE THUOT THÉÂTRE JEUNESSE MONS – BORINAGE
THE HOUSE OF HOT BREATH
PROTESTENCIL MAISON FOLIE 14.02 – 13:00 > 18:00 < 8 ANS
19.02 & 20.02 – 18:00 > 23:00 21.02 – 11:00 > 01:00 22.02 – 11:00 > 20:00 19.02 – 20:00 > 20:30 < 12 ANS
ALHAMBRA 13.02 – 21:30 GRATUIT
MARCHÉ GRATUIT DU JOUET ALHAMBRA 15.02 – 14:00 () À PARTIR DE 5 ANS
LE VIDE-DRESSING IDÉAL L'ENTRACTE 15.02 – 14:00 > 18:00
SPORÉVOLUTION VOIR PAGE 2
MAISON FOLIE 15.02 – 15:30 À PARTIR DE 8 ANS
DANSE LA LUNA – MAUBEUGE 20:00 11 / 8 € Bus au départ de la Maison Folie, mons2015.eu
ATELIERS
20 / 27.02.15 & 13.03.15 UN PAS DE CÔTÉ ÉTAPES DE TRAVAIL & RENCONTRES LA FABRIQUE DE THÉÂTRE
106 RUE DE NIMY 03.02 – 14:30 > 17:30 / 18:00 > 21:00 17.02 – 14:30 > 17:30 / 18:00 > 21:00 03.03 – 14:30 > 17:30 / 18:00 > 21:00 Gratuit – sur réservation
ATELIERS MODE AVEC LESPAGNARD
+32(0)65.61.34.60 / www.lafabrique.be
JEU. 26.02.15 > VEN. 27.02.15 SOUFRE THÉÂTRE JEUNESSE THÉÂTRE LE MANèGE À VOIR EN FAMILLE DÈS 9 ANS 11 € (4 € tarif famille)
MUSIQUE SAM. 24.01.15 > DIM. 12.04.15 CUBICULUM MUSICAE LASSUS MUSIQUE LES ANCIENS ABATTOIRS
VEN. 06.02.15 FEMMES, FEMMES, FEMMES VOIR P. 7 ORCHESTRE ROYAL DE CHAMBRE DE WALLONIE
MAR. 10.02.15 > MER. 11.02.15 RÉPÉTITIONS OUVERTES C(H)OEURS MONTOIS DE MARCO MARTINELLI MUSIQUE ATELIER PARTICIPATIF AUDITORIUM ABEL DUBOIS 18:00 > 21:00 À PARTIR DE 8 ANS Gratuit
SAM. 14.02.15 OUVERTURE DU PASSAGE DES DÉCOUVREURS ESPACE CRÉATIF JEUNESSE PARC DES AVENTURES SCIENTIFIQUES (PASS, FRAMERIES) 10:00 > 18:00 À PARTIR DE 6 ANS Gratuit
MUSIQUE HÔTEL DE VILLE 19:30 11 / 8 €
NUMÉRIQUE
CINÉMA
NUMÉRIQUE CHAQUE MERCREDI À 18:25 SUR TÉLÉMB Gratuit
LUN. 23.02.15 SOIRÉE D’HOMMAGE – TRIBUTE TO MELINA MERCOURI FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM D’AMOUR CINÉMA
FÉVRIER LUST FOR LIFE (LA VIE PASSIONNÉE DE VINCENT VAN GOGH) – 1955 V. P. 6 CINÉMA Séances publiques en février En cours de programmation : consultez mons2015.eu
JEU. 01.01.14 > JEU. 31.12.15 2015 HISTOIRES DE MONS 2015
SAM. 24.01.15 > JEU. 31.12.15 MONS STREET REVIEW NUMÉRIQUE SUR LE WEB Gratuit
www.mons2015.eu +32(0)65 39 59 39 Contenus multimédias mons2015.eu/fr/webzine