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Face aux défis idéologiques

Confrontés aux pressions exercées par un certain nombre de minorités soucieuses d’imposer leurs points de vue, des auteurs proposent de mieux les connaître et, surtout, de raison garder. Il s’agit de ne pas se laisser manipuler ni de céder aux modes du moment et, au contraire, de s’appuyer sur ce que notre civilisation a produit afin de regarder l’avenir avec confiance et détermination.

Deux ouvrages donnent d’abord à comprendre une certaine tournure d’esprit. Maurice Rebeix rajeunit le rousseauisme en se livrant à l’apologie de L’esprit ensauvagé (Paris, Albin Michel, 2022, 464 pages). Daniel WelzerLang se raconte dans son Autobiographie d’un mec sociologue du genre. Retour sur 35 ans de recherches critiques (Toulouse, Érès, 2022, 504 pages). En revanche, sur un mode ironique, Richard de Seze pose la question essentielle du comportement : Le rond de serviette est-il de droite ? et autres considérations essentielles (Paris, La Nouvelle Librairie, 2022, 184 pages).

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Grâce à Séverine Auffret, on plonge dans Une histoire du féminisme de l’Antiquité grecque à nos jours (Paris, Alpha, 2022 [1re édition : Paris, L’Observatoire, 2018], 640 pages). Bérénice Levet exprime une approche plus combattive : Libérons-nous du féminisme ! (Paris, Alpha, 2022 [1re édition : L’Observatoire, 2018], 240 pages). Naëm Bestandji s’insurge, lui, sur Le linceul du féminisme. Caresser l’islamisme dans le sens du voile (Paris, Seramis, 2021, 360 pages).

Cette instrumentalisation de la religion pousse Abdennour Bidar à exalter le Génie de la France. Le véritable sens de la laïcité (Paris, Albin Michel, 2021, 204 pages). Chems-eddine Hafiz lance ainsi son Manifeste contre le terrorisme islamiste (Paris, Institut Diderot, 2021, 68 pages).

Lucien Jaume rappelle du coup L’éternel défi. L’État et les religions en France des origines à nos jours (Paris, Tallandier, 2022, 448 pages). Pour Paul Sugy, il faut tout autant prendre garde au danger de ne plus voir dans l’être humain une image de Dieu, ce qui lui fait dénoncer L’extinction de l’homme. Le projet fou des antispécistes (Paris, Tallandier, 2021, 208 pages).

Plus généralement, Helen Pluckrose et James Lindsay mettent en garde contre Le triomphe des impostures intellectuelles. Comment les théories sur l’identité, le genre, la race gangrènent l’université et nuisent à la société (Saint-Martin-de-Londres, H & O Éditions, 2021, 446 pages). De même, Anne de Guigné démonte Le capitalisme woke. Quand l’entreprise dit le bien et le mal (Paris, La Cité, 2022, 208 pages). Mathieu Bock-Côté pourfend La révolution racialiste et autres virus idéologiques (Paris, Les Presses de la Cité, 2021, 140 pages). Cela amène Hubert Heckmann à mettre en garde : Cancel ! De la culture de la censure à l’effacement de la culture (Paris, Intervalles, 2022, 72 pages). C’est aussi un appel au sursaut que formule Albéric de Serrant dans L’école asphyxiée. Redonnons de l’air à notre école ! (Paris, Mame, 2022, 224 pages).

Comment passer à côté de l’interrogation de Renaud Camus sur La dépossession ou du remplacement global (Paris, La Nouvelle Librairie, 2022, 848 pages) ? Cela n’empêche pas de voir, à la suite de Mathieu Detchessahar, La nation, chemin de l’universel ? Sortir de l’impasse post-nationale (Paris, Desclée de Brouwer, 2022, 128 pages). D’ailleurs, la française reste un modèle pour ceux venus s’y agréger, comme le relatent Rachel Khan dans Racée (Paris, L’Observatoire, 2022, 176 pages) et Stella Kamnga dans La France n’est plus la France. Dialogue non coupable ([Saint-Nicolas-dePort], Les Éditions du Verbe haut, 2021, 88 pages). On peut alors se demander, à la suite de Christian Chesnot et Georges Malbrunot, si n’existe pas déjà Le déclassement français. Élysée, Quai d’Orsay, DGSE : les secrets d’une guerre d’influence stratégique (Paris, Michel Lafon, 2022, 320 pages).

Jean Étèvenaux

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