MONTREUX JAZZ
N°4
CHRONICLE Le quotidien du Montreux Jazz Festival 2012 The 2012 Montreux Jazz Festival daily newspaper
Lundi, 2 juillet 2012 Monday, July 2nd 2012
FRENCH BLUES Manu Lanvin | Music in the Park | 1.07.2012 | p.8
TONIGHT
ZOOM
Alanis Morissette
What a Fest! Le bruit du silence
Alanis Morissette a fait du chemin depuis Jagged Little Pill, son troisième album, qui l’avait révélée au grand public en 1995 et s’était vendu à plus de 33 millions d’exemplaires. Après sept films (la chanteuse canadienne est également actrice), cinq disques et un nouvel album, dont la sortie est prévue pour août 2012, Alanis Morissette envoûtera pour la troisième fois le public de Montreux. Alanis Morissette has come a long way since Jagged Little Pill, her breakthrough third album from 1995 that has sold over 33 million copies. Seven movies (the Canadian singer is also an actress) and five albums later - the latest of which is, according to rumor, to be released in august 2012 - she will captivate the audience in Montreux for the third time.
Portfolio Interview: Manu Lanvin
Alanis Morissette | Auditorium Stravinski | 20h - 8pm
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iMPressUM
Montreux Jazz Chronicle
Published by Fondation du Festival de Jazz de Montreux Creative Content, Brand & Development 2M2C Grand-Rue 95 - 1820 Montreux - Suisse www.montreuxjazz.com
Translators Manuelle Beurdeley, Estéfania Pio, Wendy Savin, James Tarpley, Agnès Vallée
Contact chronicle@mjf.ch
Graphic designer eikonEMF, Sara Hernandez
Head of publishing Alexandre Edelmann
Layout composers eikonEMF, Zahra Badoui, Sara Hernandez
Project Coordinators Marine Dumas & Isabel Sánchez
Photographers FFJM : Daniel Balmat, Arnaud Derib, Marc Ducrest, Lionel Flusin, Michel Bertholet, EMI, Musikvertrieb, Sony, Universal Music, Warner, Disques Office Advertising Jessica Decosterd Printing ImprimExpress Sàrl
Contributing Editors Julie Hugo, Benjamin Keller, Salomé Kiner, Laura Leishman, Helena Macadam, Garance Zarn Highlights Contributors Mathilde Blandin, Michel Catanese, Annouk Dietschi, Stéphanie - Aloysia Moretti Editorial Staff Ha-Cam Dinh, Javier Fontes, Sarah Hussain
Art director eikonEMF, Joackim Devaud
Printed in Villeneuve 5’000 exemplaires on FSC paper.
LE CHRONICLE EST PLUS BEAU DANS LES MAINS D’UN LECTEUR QUE PAR TERRE. THE CHRONICLE LOOKS BETTER IN A READER’S HAND THAN ON THE GROUND.
Lundi, 2 juillet 2012
Montreux Jazz App
téléchargez l’application officielle et accédez à toute l’actualité du Festival download the official App and stay tuned to the Festival disponible sur : Available on :
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Montreux Jazz Chronicle
Monday, July 2nd 2012
WHAT A FEST !
Le bruit du silence
Les festivals, c’est sympathique, mais ça provoque quand même un phénomène de distorsion du temps. A Montreux, les matins arrivent souvent plus vite que prévu. Aussi redoutais-je, pour tout vous avouer, le workshop « Initiation Batterie » au réveil de mon lendemain difficile. Mais les préjugés sont les enfants de l’ignorance, et deux heures plus tard, je quittais le Petit Palais riche d’un nouveau bagage. A tous ceux et celles qui associent la batterie à des gros bras frappants sur des grosses caisses, cet article est pour vous. Sur scène avec sept de ses élèves, Leonzio Cherubini, professeur au Conservatoire de Montreux, donne le La de l’approche : « En batterie, on joue entre son et silence. L’un n’est rien sans l’autre. » Et d’entamer la démonstration avec ses étudiants qui, du petit débutant au plus confirmé, s’avancent à tour de rôle pour jouer leur partition. Ce crescendo de néophytes en culottes courtes est régulièrement ponctué d’explications techniques, le tout dans un jargon très lyrique. Ainsi, en batterie, on parle de fragments, d’arpèges, de sons singuliers, de motifs et de phrases. Au plaisir des oreilles s’ajoutait celui de la langue; j’étais séduite. En récompense à leur prestation, les enfants recevaient, fiers comme des papes, un tee-shirt « performer » du Festival. Un avant-goût de la vie d’artiste, même si, comme le précise Leonzio, il y a loin de la coupe aux lèvres : « On ne peut pas vraiment parler de musique à ce stade-là… mais il faut acquérir ces outils pour pouvoir espérer en faire un jour. » Ça n’inquiète pas du tout la blonde et solaire Elona, 12 ans, dents du bonheur et yeux bleu pacifique, qui me dit jouer depuis quatre ans, et qui se verrait bien, à terme, faire quelque chose dans le genre de la chanteuse Adele. Car en plus de ses goûts précoces, la batteuse en herbe – qui est aussi danseuse classique – fait partie d’une chorale.
The Sound of Silence
Il n’en fallait pas plus pour me débarrasser de mes derniers a priori. Mais renseignement pris, la batterie est effectivement encore considérée, à tort (et le mot est faible), comme un instrument secondaire et supposément moins noble que le piano ou le violon. « Même si cette tendance s’estompe progressivement, et notamment depuis les futuristes italiens du début du XXème siècle, qui ont initié le mouvement pour la réhabilitation du bruit. » Bref, en somme, merci à Leonzio Cherubini et à la Fondation 2 : non seulement j’écoute John Cage en boucle mais en plus je sais maintenant que la batterie est, loin du registre stricte qui la cantonne, l’un des seuls instruments à hauteur et à configuration indéterminées. A bon entendeur… Salomé Kiner
Festivals are all very nice, but they do tend to produce a certain warping effect upon the flow of time. At Montreux, mornings often come around more quickly than expected. To be completely honest, I was somewhat apprehensive about the “Introduction to Drumming” workshop scheduled bright and early after a fairly rough night. Two hours later, I left the Petit Palais with a whole new mindset. If you think drumming is nothing but heavy hands banging on big drums, then this article has your name on it. On the stage with seven of his students, Leonzio Cherubini, professor at the Montreux Conservatory of Music, set the tone with his approach: “In drumming, we play between sound and silence. One is nothing without the other.” Then began the demonstration, with his students succeeding one another in playing their recital pieces in ascending order of experience. This crescendo of fresh-faced neophytes was regularly punctuated by technical explanations couched in particularly
lyrical jargon. Not only was I enjoying listening to the performances, I was also seduced by the beauty of this language, with its evocative terms such as “arpeggio,” “fragment,” “ghost notes,” “ruffs,” and “drags.” As a reward for their performance, each child received a Festival performer t-shirt. After they had this glimpse of what an artist’s life might be like, Leonzio quickly brought them back down to earth: “We can’t really call it music at this stage…but if you ever hope to make real music one day, you will have to master these skills first.” This in no way intimidated Elona: this blond and sunny 12-year-old with eyes the color of the Pacific Ocean and a smile just as broad told me that she has been playing drums for four years now. She could easily see herself, in a few years, being a singer something like Adele—not just a drummer-in-training, she is also a classical dancer and sings in a choir. That was enough to divest me of my last, lingering preconceived notions. Unfortunately, drums are still wrongly (an insufficiently staccato word) considered as secondary instruments, supposedly less noble than the piano or the violin, although, as Leonzio pointed out, “that disposition is slowly losing ground, especially in the wake of the Italian futurists of the early 20th century who started the movement for the rehabilitation of noise.” So, in conclusion, thanks to Leonzio Cherubini and the Fondation Montreux Jazz 2, not only am I listening to John Cage on repeat, but I also now know that drums, despite the strictly defined roles to which they are frequently limited, are actually among the only instruments whose pitch and configuration can remain undefined. He that has ears, let him hear…
FLASH
CONCOURS !
Votre photo en 3ème page du Montreux Jazz Chronicle! Prenez une photo au Festival, envoyez-la à
chronicle@mjf.ch
La meilleure photo publiée dans un des numéros du Montreux Jazz Chronicle parmi les 15 sélectionnées sera récompensée par un appareil photo Leica X2.* * Format paysage Une seule photo par jour par personne. Aucune correspondance ne sera échangée à propos du règlement, de l’organisation ou du résultat de ce concours. Tout recours juridique est exclu. Le prix ne pourra pas être converti en espèces. Le gagnant sera avisé personnellement par e-mail.
CONTEST!
Your picture on the 3rd page of the Montreux Jazz Chronicle!
Take a picture on site and share it with us …. Send it to chronicle@mjf.ch The best picture among the 15 published in the Montreux Jazz Chronicle wins a Leica X2 camera.*
* Landscape format. One picture per person per day. No correspondence will be entered on the regulation, organization or the outcome of this contest. Any legal action is excluded. The prize can not be converted into cash. The winner will be notified personally by e-mail.
MAIN PARTNERS
Laureen Peskens
4 PROGRAMME
Montreux Jazz Chronicle
TODAY 2.07.12
Lundi, 2 juillet 2012
TOMORROW 3.07.12
Scène Venue
Artiste Artist
Horaire Schedule
Artiste Artist
Horaire Schedule
Auditorium Stravinski
ALABAMA SHAKES ALANIS MORISSETTE
20:00 | 8 PM
JAMIE N COMMONS KATIE MELUA
20:00 | 8 PM
Miles Davis Hall
PAT METHENY UNITY BAND
20:30 | 8:30 PM
CHIARA IZZI & SARAH MARIE YOUNG
20:30 | 8:30 PM
with CHRIS POTTER, BEN WILLIAMS, ANTONIO SÁNCHEZ
2011 Voice Competition Winners
PACO DE LUCIA & BAND
80th Birthday Concert
envivo2012
GEORGE GRUNTZ: DIG MY TRANE with DAVE LIEBMAN, LARRY SCHNEIDER, CHRIS HUNTER, ARIE VOLINEZ, JOHN RILEY
Montreux Jazz Café
Takk presents
free
ELECTRIC GUEST (US) MICHAEL KIWANUKA (UK)
22:00 | 10 PM
LESCOP (FR) SEBASTIEN TELLIER (FR)
22:00 | 10 PM
After Show
MOE SELECTOR (CH)
After Show
GREEN GIANT (CH)
The Studio
Audiotheque
free
BORIS WHY (CH) & ROBEL (CH) WOLF + LAMB (US) SOUL CLAP (US)
Music in the Park
BIG BAND DÉPARTEMENTAL ARDÈCHE (FR) STANFORD JAZZ ORCHESTRA FEAT. JON FADDIS (US) EDDIE FROM OHIO (US) MANI (FR)
free
Workshops Petit Palais
IAN ANDERSON
23:00 | 11 PM
free
23:00 | 11 PM
LADY NOON (CH) & ENRICO STELLA (CH) DADDY’S GROOVE (IT) DAVID JIMENEZ (CH)
15:30 | 3:30 PM 17:30 | 5:30 PM 20:00 | 8 PM 22:30 | 10:30 PM
15:00 | 3 PM
HEMU - UNIVERSITY OF MUSIC LAUSANNE, JAZZ DEPARTMENT, PRESENTS: THE REPERTOIRE ENSEMBLE (CH) THE MESSENGERS ENSEMBLE: TRIBUTE TO ART BLAKEY (CH) ALJAZZEERA (IT) THE NEO SOUL EXPERIMENT 2012 (CH / FR) ENSEMBLE AFRO-CUBAIN (CH)
14:00 | 2:00 PM
Echange avec
13:00 | 1 PM
BASTIAN BAKER
16:00 | 4:00 PM 18:00 | 6 PM 20:15 | 8:15 PM 22:30 | 10:30 PM
La spontanéité dans la création
free
Concours
Dolce Vita
Voice Competiton
17:00 | 5 PM
Voice Competiton
17:00 | 5 PM
NATALIA AKATIEVA (RU) BOGLARKA BABICZKI (HO) PAULA GRANDE (ES) SARAH LANCMAN (FR) CHARLOTTE LOOKER (AU) AYSEL MAMMADOVA (AZ)
17:10 | 5:10 PM 17:20 | 5:20 PM 17:30 | 5:30 PM 17:40 | 5:40 PM 17:50 | 5:50 PM 18:00 | 6 PM
MARIE MARTIN (FR) ELENA MINDRU (RO) VIKTORIJA PILATOVIC (LI) LUIS REGIDOR (ES) JENNA SCANDALIOS (US)
17:10 | 5:10 PM 17:20 | 5:20 PM 17:30 | 5:30 PM 17:40 | 5:40 PM 17:50 | 5:50 PM
Petit théÀtre, Montreux palace Semi-Finals 1
President of the Jury
QUINCY JONES
Petit théÀtre, Montreux palace Semi-Finals 2
President of the Jury
QUINCY JONES
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Montreux Jazz Chronicle
HiGHliGHts
stanford Jazz orchestra featuring Jon Faddis La scène en plein air du Festival entretient depuis des décennies des relations étroites avec les big bands des universités américaines. Le Stanford Jazz Orchestra fait perdurer la tradition des big bands de jazz, il a d’ailleurs accueilli en son sein des musiciens mondialement connus comme James Moody, Jon Faddis, DeeDee Bridgewater ou encore Jeff Clayton. Sous la direction de Fred Berry, 18 élèves de l’Université de Stanford entoureront Jon Faddis, trompettiste de génie, pour faire vivre au public un voyage au travers du répertoire Jazz.
The Festival’s open air stage has for decades nurtured close relations with the American universities’ big bands. The Stanford Jazz Orchestra carries forward the big band jazz tradition and has even welcomed into its throng of musicians big names such as James Moody, Jon Faddis, DeeDee Bridgewater and Jeff Clayton. Directed by Fred Berry, 18 Stanford students will accompany genius trumpet-player Jon Faddis to take the audience on a journey through their jazz repertoire.
Music in the Park | 02.07.2012 | 17:30 - 5:30 pm
WolF + lAMb | soUl ClAP Wolf + Lamb est à la fois un collectif et un label qui signe de grands noms de l’électro. Ces deux artistes de Brooklyn balancent leur énergie sismique sur les dancefloors. Ils ne suivent pas les conventions et jouent une musique passionnante, intellectuelle…
The Studio | 02.07.2012 | 23h - 11:00 pm
Les Soul Clap viennent de sortir un album, Efunk, l’occasion de faire une fois de plus parler d’eux. Au sommet de l’underground music depuis maintenant deux ans, les deux producteurs de Boston ont un beat ralenti sans lâcher le beat moelleux qui a fait leur réputation. Ils reviennent aux influences funk 80’s, à la house teintée de voix soul.
Wolf + Lamb is both a collective and a label that signs major names in Electro. These two Brooklyn artists shake up the dance floor with their seismic energy, and defy convention with their captivating, intellectual music. Soul Clap just released a buzz-worthy album entitled Efunk. This Boston duo, at the top of the underground music scene for the past two years, have slowed things down a bit without losing the juicy beat that made their reputation. Their latest work references elements of eighties Funk as well as House with a touch of Soul in the vocals.
Chap Petit
Bobby McFerrin, h30 Miles Davis Hall, 21
h
Initiat
is, 15 a l a P t i t are, Pe ion Guit
O I L O F T POR 01.07.2012
The Roosevelt Jazz Band, Music in the Park, 16h
e Nobs
rrin, Claud e F c M y b b a, Bo Chick Core all, 22h H Miles Davis
Global Gumbo Project , Miles Davis Hall, 23h 15 Jethro Tull’s Ian Anderson, Auditorium Stravinski, 21h15
Jam Fun
Chaplin en Film et en Musique, Petit Théâtre, Montreux Palace, 19h
Manu Lan vi Music in t n he Park, 2 2h3
0
Little Feat, Auditorium Stravinski, 23h
Jam Sess io Funky Cla ns, ude’s Lou nge
, 2h45
We Have Band, Montreux Jazz Café, 23h
Initiation G
uitare, Pe
tit Palais,
16h
n Film , 19h e e r t n i â l é p h a T h t C ue, Peti q i s u M n et e
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Montreux Jazz Chronicle
Lundi, 2 juillet 2012
INTERVIEW
MANU LANVIN
Peux-tu nous rappeler ton parcours ? Lorsque j’étais adolescent, j’ai joué avec plusieurs groupes de la scène underground française. Puis, j’ai eu la chance de collaborer avec des gens comme Bernie Bonvoisin, ex-chanteur de Trust, Paul Personne et Calvin Russell, un artiste de blues texan. J’ai produit et réalisé ses deux derniers albums. Tes influences sont plutôt diverses, de Kraftwerk à Rachmaninov… Je m’intéresse à tous les styles de musique, du moment qu’ils sont bons. Je pense qu’il n’y a pas de mauvaise musique. Il y a de mauvaises chansons, de mauvais artistes, mais lorsque la musique est bien faite et vous touche, peu importe la forme. Je me sens plus à l’aise dans des registres que j’ai l’impression de maîtriser, comme le rock, le blues et ses dérivés. Aujourd’hui, je suis revenu à quelque chose de plus authentique. J’avais envie de remonter un trio, comme lorsque j’étais ado, avec une formule basse-batterie-guitare. Ton style varie beaucoup d’un album à l’autre. Ne crains-tu pas de désarçonner ton public ? Je ne me fixe pas de règles. J’ai toujours fait de la musique pour être quelqu’un de libre et j’ai la chance de pouvoir le rester. De nos jours, c’est un privilège. Il est difficile de vivre de son art. Les ventes et les téléchargements constituent de vraies contraintes. Explique-nous ton choix de chanter en français et en anglais sur ton dernier album. Tous les titres ont été écrits en anglais et en
français. Je voulais voyager avec mon projet et j’ai pensé que le français pouvait être un obstacle si j’avais envie de l’exporter ou de me balader en Angleterre ou dans les pays limitrophes. Contrairement à il y a 10-15 ans, la nouvelle génération dans les pays francophones est habituée à l’anglais. Benjamin Keller
Could you walk us through your musical career trajectory? When I was a teenager, I played with a lot of bands from the French underground scene. Then, I had the opportunity to work with people like Bernie Bonvoisin, who used to sing for Trust, and Paul Personne, and Calvin Russell, a bluesman from Texas. I produced his last two albums. You have very diverse influences, from Kraftwerk to Rachmaninoff… I am interested in all styles of music, as long as they’re good. I think there’s no such thing as bad music. There are bad songs and bad artists, but if the music is well crafted and it touches you, its form doesn’t matter. I feel more comfortable in the genres that I feel like I have mastered, like Rock, Blues, and Blues-derived music. Today I’ve gone back to something more authentic. I wanted to put together a trio, like when I was younger, just bass, drums, and guitar. Your style varies a lot from album to album. Aren’t you afraid that your fans will have a hard time keeping up? I don’t have any rules for myself. I’ve always made music so that I could be free, and I’ve been
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lucky enough to be able to stay that way. These days, that’s a real privilege. It’s hard to make a living through your art. Marketability and downloading are major constraints. Why did you choose to sing in both English and French on your most recent album? All the songs were written in English and in French. I wanted to take my project on the road and I thought that French could be a problem if I wanted to export the project, to go on tour in England or in the other countries in the region. And unlike 10 or 15 years ago, the new generation in French-speaking countries is pretty comfortable with English.
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Montreux Jazz Chronicle
BEST OF
A LA BAGUETTE DE CHAPLIN Les étudiants de la Haute Ecole de Musique de Lausanne, invités par la Fondation Montreux Jazz 2, ont offert un spectacle hors du commun au Montreux Palace dimanche soir. Sous les lumières tamisées des lustres du Petit Théâtre, les musiciens en herbe – mais non moins talentueux – ont accompagné en simultané trois films de Charlie Chaplin. La section classique a ouvert les feux en illustrant Shoulder Arms, sous la baguette du jeune chef d’orchestre de 24 ans Maxime Pitois. Avant de céder leurs fauteuils à leurs collègues du jazz pour Easystreet et The Immigrant. Ces derniers ont interprété deux compositions originales de Thomas Florin et Vinz Vonlanthen. Pour que la performance soit un succès, chaque mouvement se devait d’être exécuté au millimètre, des changements de séquences aux coups de fusils égratignant le malheureux Charlot. « La difficulté de ce genre d’exercice, c’est que nous sommes ‘esclaves’ de l’image », a commenté Maxime Pitois. « Nous ne pouvons pas ralentir. Le défi est que le public ne s’en aperçoive pas. » A l’évidence, ce dernier ne s’est rendu compte de rien. Chacune des prestations a été saluée par des applaudissements nourris et les rires de l’assemblée ont participé à l’orchestre. « L’alliance du cinéma et
de la musique s’est révélée très intéressante », s’est enthousiasmée une spectatrice. Les musiciens, eux, ont beaucoup appris. « C’est la première fois que je participe à un tel projet », a confié le premier violoniste de l’orchestre classique. « Il s’agit d’une formation dont je n’ai pas l’habitude. Mais tout s’est très bien passé », a-t-il ajouté, visiblement ravi, avant de s’engouffrer à nouveau dans la salle, en tant que spectateur cette fois. Benjamin Keller
NOT-SO-SILENT MOVIES Invited by the Fondation 2 of the Montreux Jazz Festival, the students of the Haute Ecole de Musique de Lausanne gave an extraordinary performance at the Montreux Palace on Sunday night. Under the subdued lighting of the Petit Théâtre, these talented student musicians played along to three Charlie Chaplin films. The classical section of the orchestra started off the evening by illustrating Shoulder Arms under the guidance of their young conductor Maxime Pitois, 24 years old. They then left the stage to the jazz section for Easystreet and The Immigrant, accompanied by two original pieces
by Thomas Florin and Vinz Vonlanthen. In order for the performance to be a success, every single movement, from sequence changes to the rifle shots so discomfiting to Mr. Chaplin, had to be executed right on time. As Pitois explained it: “The difficulty of this type of performance is that we are ‘slaves’ to the image on the screen. We can’t slow down. The challenge is to create a completely seamless experience for the audience.” They met that challenge head on. Each of the performances was warmly acclaimed and the chorus of laughter seemed to play along with the orchestra. A woman in the audience raved: “The interplay between the movies and the music turned out to be super interesting!” For the musicians, it was a rich learning experience. The first violinist of the classical orchestra told us “This is the first time I’ve taken part in such a project,” and then quickly added, beaming: “I’m not used to this kind of setup, but everything went really well.” He then headed right back into the venue, but this time to a more relaxing seat in the audience.
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Afrocubism | Auditorium Stravinski
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Montreux Jazz Chronicle
Lundi, 2 juillet 2012
3 QUESTIONS
Guillaume Germain Le monde de la « restauration pour artistes » est assez mystérieux… Comment le décrire au grand public ? Un caterer, c’est un fou ! Comme nous le disons sur notre site Internet, le catering est le nerf de la guerre. Si un artiste mange bien, si nous sommes professionnels dans l’accueil, le concert a de bonnes chances de bien se passer. Notre métier est de répondre aux demandes des artistes dans le domaine de la restauration. Avec le temps, nous avons dû affiner nos prestations pour satisfaire à de nouvelles exigences : végétariens, végétaliens,… Et il y a, comme partout, de plus en plus d’allergies. Et surtout, en fonction des événements où nous travaillons, nous nous adaptons au type de musiciens, à l’environnement du Festival… Et comment vous êtes-vous dirigé dans ce domaine ? Presque par hasard! Il y a dix ans, je m’occupais de maintenance de matériel de cuisine. J’ai rencontré mon associé Christophe. On a sympathisé, j’avais du temps, il cherchait quelqu’un. Nous sommes devenus amis et nous avons décidé de travailler ensemble. J’ai fait tous les métiers dans le domaine : la plonge, la « petite main » (aide catering), la cuisine et ainsi de suite, jusqu’à être responsable sur les opérations. Nous sommes avant tout une équipe. Sur les festivals, nous travaillons ensemble, nous mangeons ensemble, nous faisons la fête ensemble… Le repas est un moment à la fois intime et de partage. Est-il facile de trouver la bonne distance ? Etes-vous parfois « invité » par vos « clients » ? Oui, nous sommes invités parfois. Mais nous mettons une barrière afin de garantir leur tranquillité. Je ne fais pas différence entre les grandes stars ou leurs techniciens, chacun est traité avec le même respect. Nous créons un lieu convivial, nous parlons volontiers ensemble, mais je tiens à préserver une petite bulle autour d’eux.
Responsable de Little Big Catering Manager, Little Big Catering
The field of “catering services for artists” is pretty mysterious… How would you describe it to a wide audience? A caterer is a mad man! As we say on our website, catering is the lifeblood of the live-music industry. If an artist eats well and you manage to provide a highly professional service, chances are that the concert will be a success. Our job is to respond to the needs of the artists in the field of catering. In time, we’ve learned how to improve our services to satisfy new demands from vegetarians, vegans, and so on. There are also more and more allergies, like everywhere else. And, above all, depending on the events we’re working on, we adapt to the different kinds of musicians, to the Festival’s environment… How did you get into this business? Almost by chance! Ten years ago I was in charge of kitchen-equipment maintenance. I met my business partner, Christophe—we got along pretty well, I was available, and he was looking for someone. We became friends and decided to work together. I’ve had every job in the business: dishwasher, gofer, cook, and so on, all the way up to operations manager. It’s really a team effort: during festivals, we work together, we eat together, we party together… Meals are about privacy as well as conviviality—is it hard to strike the right balance? Do your customers sometimes invite you to join them? Yes, sometimes they do. But we do set limits so they can enjoy being alone. There’s no difference for me between big stars and their staff; everyone’s treated with equal respect. We create a friendly environment and we’re happy to share a few words with the customers, but I really insist on giving them their space. DR
FLASHBACK
1970
La première fois que j’ai entendu les Pink Floyd, c’était au Middle Earth Club à Londres. Une découverte du monde psychédélique. Incroyable! The first time I listened to Pink Floyd was at the Middle Earth Club in London. That’s where I discovered the psychedelic scene. It was incredible!
Claude Nobs Pink Floyd © 1970 Claude Nobs’ Archives
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Montreux Jazz Chronicle
Lundi, 2 juillet 2012
SHOP DVD Live at Montreux: offre spéciale! Promotion spéciale durant tout le Festival: un double CD offert à l’achat de 3 DVD Live at Montreux. Retrouvez les meilleurs titres des plus grands artistes tels que Quincy Jones, Carlos Santana et Miles Davis. DVD actuellement disponibles au Montreux Jazz Shop, Main Entrance. Dès CHF 19.-
“Live at Montreux” DVDs—Special Offer! Throughout the Festival, receive a free double CD for any purchase of 3 Live at Montreux DVDs. These DVDs feature many of the best performances by artists such as Quincy Jones, Carlos Santana and Miles Davis. Available now at the Montreux Jazz Shop, Main Entrance. From CHF 19.-
@MONTREUXJAZZ
GOOD TO KNOW
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LA TABLE
DU MONTREUX
JAZZ CAFE
Sur les quais, une cuisine estivale composée de salades garnies, grillades et desserts fruités. Horaires : Tous les jours À partir de 17h00 et également de 11h00 à 14h00 les week-ends. Réservations au : +41 21 966 45 65
At the heart of the festival, located off the promenade, enjoy a summer cuisine : salads, grill and fruity deserts Schedules : from 5pm and also from 11am until 2pm on weekends. Reservations : +41 21 966 45 65
UBS CHAIR
Retrouvez la UBS Chair aujourd’hui au balcon de l’Auditorium Stravinski dès 19h30 Retrouvez votre vidéo sur facebook.com/MontreuxJazzFestival
Find the UBS Chair today at the Auditorium Stravinski balcony from 7:30pm Find your video on facebook.com / MontreuxJazzFestival