N°15
Le quotidien du Montreux Jazz Festival, 4e édition The Montreux Jazz Festival daily newspaper, 4th edition
Vendredi, 17 juillet 2015 Friday, 17 July 2015
Alita Moses, Montreux Jazz Club, 16.07
MONTREUX JAZZ
TONIGHT
FEELIN’ GOOD
LOUIS, MATTHIEU, JOSEPH & ANNA CHEDID
F -M- est venu l’an passé à Montreux donner un de ses concerts colorés dont il a le secret. Et puis, accro, redevenu Matthieu, il a remis ça jusque tard dans la nuit avec Thomas Dutronc, pendant une jam musclée au Club. Lui, séduit par les lieux, enflammant généreusement le Festival en retour. Il faut croire qu’il aime faire ça. Mais pas tout seul. Ailleurs, lors d’un concert, il a fait monter sa famille sur scène, un autre soir de bœuf éphémère. Un truc incroyable. Un accord familial est scellé en quelques minutes
dans les coulisses et ils partent en tournée. La famille Chedid au complet: son père, Louis, sa sœur Anna (Nach), et son frère Joseph (Sélim sur scène). L’ADN musical au sens propre. Matthieu va leur montrer Montreux. Avec l’envie d’une jam, paraît-il, cette fois avec Quincy…
LOUIS, MATTHIEU, JOSEPH & ANNA CHEDID
E Last year, -M- delivered one of his special colourful concerts in Montreux, before Matthew the addict took over again and got his fix jamming long and hard with Thomas Dutronc at the Club.
6 Best Of: Concer-athon
Bewitched by the place, he set the festival on fire with his talent. He just loves playing, but not alone, which is why he later invited his family on stage for a meaty musical moment at gig elsewhere. It was unmissable. After sealing a deal in just a few minutes backstage, the whole Chedid family, including his dad, Louis, his sister Anna (Nach), and his brother Joseph (aka Sélim), headed off on tour. They are living proof that the music gene exists. Matthieu will show them Montreux, and supposedly wants to jam again but this time with Quincy…
9 On This Day: James Brown
Louis, Matthieu, Joseph & Anna Chedid, Auditorium Stravinski, 20:00
10 Grand Angle: «Voix de tête»
Oksana Kutcheruk, Danseuse étoile du Ballet de l’Opéra National de Bordeaux
Clarendelle inspiré par
HAUT-BRION
Équilibre, Élégance, Complexité
EDITO
F C’était il y a quelques jours. Un groupe anglais venait se produire à Montreux. Nommons-le «X». Si vous avez assisté à son concert, vous aurez retenu sa classe. Mais vous n’avez aucune idée de ce qui précéda et suivi leur show. Ce jour-là, un de nos amis (appelonsle «Y») fume une cigarette face au 2m2c. Un Anglais l’aborde. «Du feu?». Ça discute un moment, jusqu’à ce que le type invite «Y» à boire un verre backstage. «C’est gentil, mais je vais voir jouer X». Réponse: «C’est moi X!». Notre ami se retrouve en coulisses où s’excitent les membres du groupe. Leurs potes venus de Londres les accompagnent pour l’occasion - l’un fêtant même son enterrement de vie de garçon. On joue à «Buffalo». Règle: boire de la main gauche. Qui se trompe avale son verre cul sec. «Y» en est pour ses frais. Ça dure comme ça un moment, puis «X» monte sur scène, déchire, et réapparaît une heure et demie plus tard backstage, remonté à bloc. Buffalo encore! Jusqu’à tard! Ça dérape. La sécurité débarque: «‘Faudrait se calmer les gars». Bataille de bière. Bientôt: «X» et leur équipe coursent les hommes de la sécu dans les loges, canettes en mains, bien décidés, pour rire, à les leur verser sur la gueule. «Y»? Raide mort, depuis longtemps happé par un canapé qui en a pourtant vu d’autres question excès. On ne sait plus l’heure: «X» et leurs potes sont finalement virés. Lendemain, Studio: on croise la bande occupée à soigner une gueule de bois colossale, jusqu’à ce que l’un d’entre eux brise finalement la glace: «Bon, les gars: Buffalo?» David Brun-Lambert
BUBBLE OF THE DAY BY
TODAY’S SOUNDTRACK E It happened a few days ago. A British group, hereinafter “X”, performed at Montreux. If you were at the gig, you’ll know how good it was, but not what went on before or after so I’ll explain. That day, one of our friends (let’s call him “Y”) was smoking a cigarette opposite the 2m2c, when a Brit asked him for a light. They talked for a bit until “Y” was invited backstage for a drink that he initially refused with, “Thanks, but I’m going to see “X” play”, but then accepted when the guy said, “I’m X!” Our friend was soon rubbing shoulders with the other excited musicians and their mates, who’d come from London to celebrate the band’s success and a stag do. They played a game of “Buffalo”, where the only rule is to drink with the wrong hand if you don’t want to down your drink. Finally, it was time for “X” to go on stage and unleash an hour and a half of awesomeness, and for “Y”, who was already paying the price, to take a breather. When the invigorated “X” returned, Buffalo resumed until the early hours, when needless to say, things got a little of hand. Security eventually intervened, but to no avail because, within minutes of turning their backs, “X” and his gang were on their heels and ready to shower them with their beer just for kicks. As for “Y”, he’d collapsed long ago on a sofa that looked worse for wear. I’m not sure exactly when, but “X” and his team were eventually kicked out. The next day, when we bumped into them in Studio, where they were busy nursing epic hangovers, one of them said, “So guys, who’s up for Buffalo?”
By
Félix Rabin
Guitariste invité permanent du Montreux Jazz Club
«Maggot Brain» Funkadelic Maggot Brain, 1971, Westbound Records
«Lover Man» Jimi Hendrix
Isle Of Wight, 1971, Polydor
«Little Wing» Stevie Ray Vaughan
The Sky Is Crying, 1991, Epic
«Gravity» John Mayer
Where The Light Is, 2008, Columbia
«Always On The Run» Lenny Kravitz
Mama Said, 1991, Virgin Records
«Gimme Shelter» The Rolling Stones
Let It Bleed, 1969, Decca/ABKCO
«Cry Me A River» Julie London
Julie Is Her Name, 1955, Liberty
«Long Black Road» Electric Light Orchestra Zoom, 2000, Epic
«Where Is My Mind» Pixies Surfer Rosa, 1988, 4AD
«Esmerelda» Ben Howard
The Burgh Island EP, 2012, Island
Main Partners
Friday, 17 July 2015 | Montreux Jazz Chronicle
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PROGRAM 17.07
AUDITORIUM STRAVINSKI
20:00
PAYING
LOUIS, MATTHIEU, JOSEPH & ANNA CHEDID
MONTREUX JAZZ CLUB
20:00
SOMI
MONTREUX JAZZ LAB ISSAC DELUSION ASAF AVIDAN
ZAZ
JAMES VINCENT MCMORROW
AaRON
MUSIC IN THE PARK
AFTERSHOWS
BAR EL MUNDO
PHILADELPHIA JAZZ ORCHESTRA 14:00 SOUTHAMPTON YOUTH JAZZ ORCHESTRA (SYJO) 16:00 WITH MAY 18:15 COLOUR OF RICE 19:15 SERPENTYNE 21:00 FEJD 23:30
F Dès la fin des concerts E Start when concerts end
THE ROCK CAVE
20:30
METAL FOR NEPAL
CLOSET DISCO QUEEN 21:30 HELMUT 22:45 DERRICK 00:00
THE STUDIO
22:00
00:15
Montreux Jazz Club
15:00
FIESTA MOOVE AXEBEABAHIA 16:00 MADERA LATINA 20:00 SAM CORSO & DJ RUMBA STEREO 22:00
F Jam Sessions improvisées et DJs. E Improvised Jam Sessions and DJs.
WORKSHOPS Petit Palais LE MUSICIEN ET LA MACHINE
13:00
Un dialogue des ombres par Gérard Assayag (Research Lab Director/Directeur UMR), Jérôme Nika et Rémy Fox
Petit Palais REMIX THE ARCHIVE
17:00
Presented by Alain Crevoisier (Future Instruments) and Caryl Jones (Metamedia Center - EPFL)
HEAVEN’S FLOOR 22:00 23:00 01:00 03:00
INFORMATION
F Pour toutes les informations sur les prix et mises à jour du programme, veuillez télécharger la «Montreux Jazz App» E For information on the prices and updates on the program, please download the “Montreux Jazz App” www.montreuxjazzfestival.com
FREE
LORIS SCAGLIA DAVID DURANGO ALEX NIGGEMANN SALVATORE FREDA
Montreux Jazz Lab WORLD THE FUNK
20:30
#LIVETHELAB ISAAC DELUSION 17.07 - 20h30 Retrouvez le live streaming sur
www.montreuxjazzfestival.com
EIKON ET LE MONTREUX JAZZ, DÉJÀ ENTRÉS DANS L’HISTOIRE
nels ont à nouveau donné à «sentir» le Festival dans toute sa passion, sa légende ou ses arcanes. Vivement la 50e édition!
F Depuis 2010, l’école d’arts appliqués de Fribourg (eikon) produit la Montreux Jazz TV et le Chronicle. Sous la tutelle artistique de HorsForm («motion thinkers» et anciens d’eikon) et entourés d’une solide équipe de journalistes et de professionnels des médias, les étudiants pratiquent leur futur métier, expérimentant de nouvelles idées dans un cadre hyper stimulant. Impliqués à fond dans une aventure unique, où ils reflètent au quotidien la vie du Montreux Jazz dans toutes ses nuances, ces futurs profession-
EIKON AND MONTREUX JAZZ FESTIVAL, ALREADY MADE THEIR WAY INTO HISTORY
E Since 2010, the Vocational School Technology and Art from Fribourg has produced the Montreux Jazz TV and the Chronicle. Under the artistic supervision of HorsForm («motion thinkers» and previously eikon) and surrounded by a wonderful team of journalists and media
LIGHTS
HIGH–
Friday, 17 July 2015 | Montreux Jazz Chronicle
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professionals, students can practice their future skills while experimenting new ideas in a stimulating context. Showing the daily facets of the Festival, they are deeply involved in a unique adventure. They showed once again this feeling of passion, its legend or its secrets. Let’s enjoy the 50th edition!
Montreux Jazz TV youtube.com/montreuxjazzvideos Montreux Jazz Chronicle issuu.com/montreuxjazzchronicle
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PORTFOLIO
16 JULY 2015
BEST OF CONCERATHON
F Le rédacteur en chef s’assure de notre kit survie: sac à dos, Farmer pomme, cervelas, Rivella. On est parés pour le défi d’une vie: chroniquer TOUS les concerts du soir. 20h. On court au Club. Débarquent sur scène deux jambes longues et ébènes et, bonjour vous, une magnifique plante se place au micro. Alita Moses. Robe blanche, bon groove, Jerry Léonide au piano. Une voix belle comme son sourire. Je veux l’admirer encore, Steve me prend par le bras, on n’a pas le temps. On quitte Moses pour rejoindre Jacob Collier. Normalement, un ado muni d’un casque et d’un micro joue à World of Warcraft. Lui est plutôt un homme-orchestre 2.0. Il passe d’un jouet à l’autre, aussi à l’aise à la batterie qu’au clavier. Le petit est bourré de talent, mais on reste sur une démonstration. 20h30. Course dans les passages secrets du Staff, le Lab est habité d’une forêt de mains dressées. Joke écrit en énorme néons sur la scène. Les paroles sont un peu bêtes mais la musique doit savoir parfois rester con. Viens gros, on va à Herb’ et Chicko. Deux pianos à queue se font face. Conversation privilégiée entre deux monstres sacrés. 21h40. Club, donc. (On a fait quoi entretemps?) Trop de monde. On chronique depuis la télé des backstages. Canapé moelleux, cacahuètes, ambiance de croisière. En animateur de luxe: Al Jarreau! On passe d’une performance technique à un jazz plus… traditionnel. 22h00. Bar du Staff. Partie de baby-foot: Steve 10 - Laurent 7. 22h30. Retour au Lab, ça sent la… Jasmin. L’air est moite, c’est A$AP, boey! Les MCs commandent des «mosh pit», «crowd surfing» et des nénés. Plein. Les jeunes se filment en prenant des poses de gangstas. Ambiance trap, public de petites frappes. Nos jambes sont lourdes mais on trouve les forces pour une dernière ascencion au Mont-Stravinski. 23h. Le changement de ton est rude mais Melody Gardot nous captive immédiatement. Voile noir, l’air énigmatique, voix soul et autoritaire. On sifflotte encore «Same to You» en rentrant à la rédac. Haie d’honneur à notre arrivée. Parce qu’on l’a fait! Laurent Küng & Steve Riesen
GIG CRAWL
E The editor handed us a survival kit of cereal bars, sausages and Rivella in a backpack. Ready for the challenge of a lifetime, our objective was to drop in on ALL the night’s gigs. 8pm. We ran to the Club, getting there just in time to see, well hello, a pair of slender ebony legs strutting up to the microphone. As we looked up, there was Alita Moses in her white dress, next to Jerry Léonide at the piano. Her voice was as magnetic as her smile. If it hadn’t been for Steve, I would have been lost in this moment forever. Time was ticking, so he dragged me to find Jacob Collier. We’d expected to find a kid with a headset playing World of Warcraft, but instead we saw the one-man orchestra 2.0. He darts from one toy to the other, equally adept on the drums as at the keyboard. The kid is brimming with talent, but we only had time for a snippet of it. 8.30pm. We raced through the secret staffways to the Lab, where we were greeted by a sea of hands punching the air. On stage, Joke wrote out fluorescent lyrics, which sounded a bit daft but sometimes music just has to be like that. Sat facing each other at a grand piano, two sacred music giants had a meaningful conversation. 9.40pm. Back at the Club. (What to do in the meantime?) The room was packed, so we took notes from a backstage TV, watched from a comfy sofa while noshing on peanuts as if on a cruise. The luxury TV host was the one and only Al Jarreau! We’d moved from the technical to the more traditional jazz. 10pm. We headed to the Staff Bar for a game of table football, Steve 10 - Laurent 7. 10.30pm. Back in the Lab, the air smelt of… happiness. The room was stuffy, but that’s A$AP boi! The MCs expected moshpits, crowd-surfing and tits. It’s packed. The youths selfied themselves in gangsta poses. A bunch of chavs danced to trap. Our legs ached, but still we mustered the strength to climb the stairs to the Stravinski one last time. 11pm. Despite the sudden change of ambiance, we were immediately transfixed by the veiled mysterious Melody Gardot’s powerful soul voice. We were still whistling « Same to You » as we crossed the finish line into the office. We did it !
Chick
Al Jarreau Montreux Jazz Club
Jacob Collier Auditorium Stravinski
Corea & Herbie Hancock Auditorium Stravinski
A$ap Rocky Montreux Jazz Lab
Melody Gardot Auditorium Stravinski
Alita Moses Montreux Jazz Club
THE KOOKS
Après un concert intense donné par The Kooks à Montreux mardi dernier, son leader Luke Pritchard s’est attardé plusieurs jours sur la Riviera. Rencontre décomplexée. Propos recueillis par Margaux Reguin F Que pensez-vous du Montreux Jazz Festival? Le Festival est très célèbre au Royaume-Uni, notamment pour son esprit si particulier.
«Le bonheur c’est de vivre la musique à chaque minute.» On sait qu’il a été, dès le début, imaginé par son fondateur dans un esprit familial. Il n’a pas le côté commercial de la plupart des festivals existants. Pour nous, c’est un honneur d’avoir joué ici. Après avoir tourné dix ans avec The Kooks, c’était super de se produire enfin dans un événement aussi cool. Pouvez-vous décrire la musique de The Kooks? Je nous vois toujours comme un groupe de rock, même si on a incorporé des éléments de R’n’B, par exemple. Pour les gens qui ne connaissent pas notre nouvel album, je dirais qu’il comprend des sonorités des Rolling Stones ou de Prince. Il est assez entraînant et il est très blues, surtout dans les parties vocales.
After The Kooks’ intense concert last tuesday at Montreux, its leader Luke Pritchard has stayed on for a few days to enjoy the Riviera. Relaxed interview.
INTERVIEW
Vendredi, 17 juillet 2015 | Montreux Jazz Chronicle
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Pratiquez-vous un rituel avant de monter sur scène? La plupart du temps, il y a un membre du groupe que les autres écoutent. On chante un peu, on boit un petit verre de rhum. Mais on n’a pas de rituel, on n’est pas non plus superstitieux. On sait se montrer créatif, on cherche à se dépasser, on évite la routine. La musique est une religion pour vous? Oui, j’imagine. Chaque jour est comme un dimanche. La musique est une religion pour quiconque y consacre autant de temps que nous, je pense. Il existe tant de choses formidables dans la vie. Mais pour nous, le bonheur c’est de vivre la musique à chaque minute. En soi, c’est un peu spirituel, non? C’est vraiment notre raison de vivre. Ça devrait l’être pour chacun, vous ne pensez pas? Le monde en serait meilleur.
E What do you think about the Montreux Jazz Festival ? It’s quite well known in the UK, especially because of its spirit. It was set up by one guy and it’s a family thing. It just stays away from the commercialization of a lot of festivals. For us, it’s an honour. After doing ten years with the band, it’s great to be able to play at a festival like this. It’s really cool to be here. Can you describe The Kooks’ music? I still say we’re a rock’n’roll band even though we brought some more groove and rhythm and blues elements. If people haven’t heard the new album, I’d say it’s got some Rolling Stones rolled into it, kind of Prince too.
“Happiness is like living through music, every single minute.” It’s quite upbeat and it’s got quite a lot of blues, especially in the vocals.
Do you have a ritual before going on stage? Usually there is one member from the group that we all listen to. We do a bit of singing and drink a little glass of rum. But we don’t really have a ritual, we’re not superstitious. We know how to be creative and we always try to push our limits. We avoid routine. Is music a religion for you? I guess so. Everyday is like Sunday. Music is a religion for anyone that puts in as much time as we do, I think. There are so many great things in life. Happiness is like living through music, every single minute. That’s in some way spiritual, isn’t it? I guess we worship music to a certain degree. It’s kind of what we all live for, shouldn’t we all? It’d give a better world.
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© 1993-Philippe Dutoit
#OTD
Friday, 17 July 2015 | Montreux Jazz Chronicle
ON THIS DAY
James Brown – 17 July 1993 F Et dire qu’adolescent, il était en prison pour cambriolage. Il en a parcouru du chemin depuis, le jeune James. Lui qui avait commencé sa vie comme cireur de chaussures a vite grimpé les échelons. Son astuce? Pas mal de talent, mais surtout une discipline d’enfer! Vous croyez que les jambes de ces danseuses sont montées toutes seules jusqu’ici? Le résultat est celui que vous connaissez: un homme qui a utilisé au mieux le génie qu’on lui avait confié. Alors, allez-y les petits, suivez l’exemple de Tonton Brown, allez cambrioler des maisons, la prison pourrait vous servir mieux que l’école. Laurent Küng
E When we think he went to jail for robbery as a teenager, the young James has come a long way. He started life as a shoe shiner, but quickly climbed up the career ladder. His trick? A spoonful of talent, and a tablespoon of self-discipline! You didn’t think those dancers’ legs got that far by themselves, did you? The result, as you know, is a man who made the most of the gift he’d been given. So, come on kids, follow Uncle Brown’s example because burgling houses and doing time could give you a brighter future than school.
Retrouvez la rubrique #OTD sur Instagram et Twitter @montreuxjazzfestival @montreuxjazz
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«VOIX DE TÊTE»
Depuis qu’il est né, le rock n’en finit pas de gueuler sur tous les modes, donnant lieu à un impressionnant cheptel de chanteurs «à voix». Un classement récemment dressé l’examine par un biais inattendu.
INTERVIEW
Par David Brun-Lambert
BARBARA HENDRICKS
«JAZZ PROJECT» Montreux Casino Barrière
2004 IAN GILLIAN (AVEC DEEP PURPLE) Auditorium Stravinski
1996
1971
ARETHA FRANKLIN Montreux Casino
ELLA FITZGERALD Montreux Casino
CINQ VOIX QUI ONT MARQUÉ MONTREUX
1993
1969
ROBERT PLANT Auditorium Stravinski
tombe de sa chaise! Axl Rose, leader de Guns N’ Roses, serait le chanteur rock possédant la plus grande tessiture vocale, couvrant cinq octaves et demie. Suivent respectivement Mariah Carey (cinq octaves), Prince (quatre octaves et demie). Après? Plus inattendu, encore. Thom Yorke de Radiohead s’arroge la dixième place, devançant… Freddie Mercury! Enfin, on apprend que David Bowie écrase à plate couture Elvis, Tom Waits, Jim Morrison ou Jeff Buckley. Mauvais élève? Bono (une malheureuse octave). S’il a pour principal intérêt d’amuser la galerie, ce classement écarte des vocalistes qui, moins fameux ou médiatisés que les héros cités, auraient amplement mérité de voir leur talent vocal considéré: de Mike Patton (Faith No More) à Bruce Dickinson (Iron Maiden). De Tim Buckley à Rufus Wainwright ou l’immense James Vincent McMorrow. Ce dernier est au Club ce soir. En un souffle, il sait exprimer à la fois la grâce, le désastre et l’éternel. A côté, Axl Rose et ses octaves alors, pour ce que ça vaut…
F Jusqu’aux sixties, le rock grognait, hurlait, gémissait. Mais passé Robert Plant et Led Zeppelin, on découvrait ses chanteurs capables de performances vocales ébouriffantes où la méchanceté, sinon la tension sexuelle, s’exprimait cette fois dans quelques vertiges célestes. Une école naissait où, jusqu’à aujourd’hui, le rock le plus sauvage poursuit son renouvellement par le biais de registres vocaux tant démonstratifs qu’inattendus: falsetto, fausset ou grincements stridents qui, chez les profanes, pourraient à la limite être considérés comme du chant. Justement: quelle valeur attribuer aux envolées dont le rock nous gratifie constamment? Et sur quelle base tangible? La tessiture vocale de nos idoles: soit, selon le Robert, «l’amplitude d’une voix, du son le plus grave au son le plus aigu». Le site de solution hôtelière Concerthotels.com a justement récemment publié une étude qui compare l’étendue vocale de 80 chanteurs contemporains, du plus bourru (Chuck Berry) au plus show off (Beyoncé). Et on
GRAND ANGLE
Vendredi, 17 juillet 2015 | Montreux Jazz Chronicle
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“THE HEAD VOICE’ ”
Since it was born, rock in all its forms hasn’t stopped screaming, creating a jumbled bag of voices that has only recently been put in order by an unlikely instigator. E Rock growled, yelled and wailed right into the sixties. However, Robert Plant and Led Zeppelin aside, you’ll find some of the genre’s singers can deliver hair-raising vocal performances that assert spite and eroticism through purity and wonder. A rock movement has since emerged encouraging even the most feral rock to renew itself with powerful and unexpected vocal registers ranging from falsetto to ear-splitting altos. The average Joe could consider this singing but what exactly did it bring to our beloved rock, and on what tangible basis? Collins Dictionaries defines a voice range as “the range of pitches that can be made by a human voice.” The hotel booking website, Concerthotels.com, recently published a study that compares the vocal ranges of 80 modern singers from the most gruff (Chuck Berry) to the most ostentatious (Beyoncé). The results were mind-blowing.
Guns N’ Roses’ leader, Axl Rose, had the most extensive range covering five and a half octaves. Mariah Carey came in 2nd place at five octaves followed by Prince at four and a half, and as if that wasn’t surprising enough… Radiohead’s Thom Yorke took tenth place ahead of Freddie Mercury! Then came David Bowie who wiped the floor with Elvis, Tom Waits, Jim Morrison and Jeff Buckley. Bono came in last place with a single octave. Besides entertaining its readers, the study discards lesser known artists whose vocal ranges should have been considered such as Mike Patton (Faith No More), Bruce Dickinson (Iron Maiden), Tim Buckley, Rufus Wainwright and the great James Vincent McMorrow. McMorrow who can convey grace, tragedy and immortality in a single breath, is playing at the Club tonight. He may not have Axl Rose’s vocal dexterity, but for what it’s worth…
Alina Engibaryan remporte la Shure Montreux Jazz Voice Competition 2015. Rencontre. Propos recueillis par Alexandra Duvanel F Comment avez-vous vécu cette victoire, que vous avez célébrée en chantant avec Al Jarreau? C’est une chance incroyable que de pouvoir chanter devant un artiste aussi important que lui. Depuis mon enfance en Russie, je suis l’une des ses plus grandes fans. Alors quand j’ai reçu l’e-mail qui annonçait qu’il serait à la tête du jury, ça m’a fait quelque chose. J’ai toujours voulu venir ici. Et j’ai toujours rêvé de gagner. C’est incroyable que ça se soit réalisé. En octobre prochain, tu vas intégrer la Montreux Jazz Academy. Quelles sont tes attentes? Je me réjouis de venir à l’Academy et de retrouver les finalistes, qui sont maintenant mes amis. Nous partageons tous la même vision de la vie. Nous serons guidés par Al Jarreau, ce qui est absolument génial. Quelle est ta relation à la musique ? Elle fait partie de ma vie. J’ai grandi avec. Je n’ai jamais eu à me demander quelle serait la plus grande passion de ma vie.
Alina Engibaryan, won the 2015 Shure Montreux Jazz Voice Competition. Here are her first words fresh from the podium. Interview by Alexandra Duvanel E What was it like to sing with Al Jarreau to celebrate your victory? It was an amazing opportunity to be able to sing with such a great artist. I’ve been a big fan of his since I was little, in Russia. So when I read the e-mail saying that he was presiding over the judges, I was speechless. It’s been my dream to come here and win. And now it’s happened, I can’t believe it. You’ll be starting at the Montreux Jazz Academy in October. How do you feel about it? I’m looking forward to meeting the other finalists, who are now my friends, at the Academy. We are all pursuing the same dream. Al Jarreau will be our mentor, which is brilliant. How important is music in your life? It’s part of me. I grew up with it. I’ve never doubted that this is what I was meant to do.
e d I took th laume, d. My brother, Sunil, antw il u our G -h é ve t s el a Nam ve arrive mjung. A ash the olidays ha village, Na
ur ill w er h The summ ng Bandipur from o coming monsoon w ples’ stones ti e h m ra T a te . p r rt u se o se om road d de d ry thing, fr gh dust an l get carrie f o walk throu t was once Nepal. Eve ow nerless rags, w il p to e th nd ha you from to s ruins of w f the World’s tiles a d rd e o p p w a ow-c rrible fo to the Roo . I’m w riting these te rently, you can see sn rummed st a d p u re p a m A s y . b d rd y o ve od aw a y say ch e asn’t mo h h T h . g in and fo o ic in h to d w o , Everest ere you are coins w ill come flo da. Thank you. h w m o fr s efully the lidarity. Dhan’yavā mountain ere, so hop so for Nepal th ht. We shall call this g u o b e b can
juillet
2015
POSTCARD
M
Shrist i
3 - 18
Switzerlan d
va ntô ur d Les grandes qui sépare Bandip l. olation. Bie re et la dés que fut jadis le Népa x ute iè ro ss la u o s p ri p la u re s ce n ea e a b d d m s e la h re omb marc de», les heures de grandes eaux les déc oit du mon s ces terribles «t u d es à il son lavera e nos temples, les tu par la boue. Je t’écri n’a pas d é le ssi Les pierres rus: tout sera emport l’Himalaya. Elle seu e a asseoient au d p s’ e is d în és s a g o ei n ch n e la d en t s le n r et la u p m o p m m nte s so rdes lignes en co ît que là où tu es, le es, on gratte des co s achètent des tu ara ce p ù iè o p Il s là é. e g ce u u e q o u b rité. ièces. Q . Il paraît p es es g le la solida d a t el u p n en s ap ss s’ a m ça sur le a e u es Q voyés. ces cord Népal. Que s vivres nous sont en ce e u Q . vivres da, Merci. Dhan’yavā
l tiva es
oi avons laume, il e Sunil et m mjung. Douze u èr G fr é n t o s M a s. a Nam t arrivée age de N cances son e notre vill t la mous-
xJ treu azz F on
Du c om mu ns e m u la il u G Met a l f or Ne pa l Roc k C ave e st iva l F z z a J x u re t on M
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IMPRESSUM Published by Fondation du Festival de Jazz de Montreux Creative Content 2M2C / Avenue Claude Nobs 5 / 1820 Montreux Switzerland www.montreuxjazz.com
Contributing Editors David Brun-Lambert, Margaux Reguin, Salomé Kiner, Laurent Küng, Thibaud Mégevand, Steve Riesen, Alexandra Duvanel
Advertising Mathilde Blandin, m.blandin@mjf.ch Designed by eikon Wilhelm Kaiser 13 / 1700 Fribourg / Switzerland www.eikon.ch
Project Coordinators Marine Dumas Isabel Sánchez
Photographers FFJM : Vincent Bailly, Daniel Balmat, Mehdi Benkler, Alain Betex, Marc Ducrest, Lionel Flusin, AnneLaure Lechat, Damien Richard GM Press : Georges Braunschweig, Edouard Curchod, Inès Galai, Lauren Pasche Maison de disques : EMI, Musikvertrieb, Phonag, Sony, Universal Music, Warner
Editor-in-chief David Brun-Lambert
Infography Thibaud Mégevand et Freepik (Creative Commons)
Layout Composers Emilie Renevey, Alexandre Cuennet
Project Assistant Thibaud Mégevand
Translators Sandra Casas, Marielle Jacquier, Louise Fudym John Powell, Emma Harwood, Tiago Brissaud, Rachel Bolle
Retrouvez tous nos numéros sur issuu.com/montreuxjazzchronicle
CEO Mathieu Jaton
Editorial Secretary Renata Vujica Contact chronicle@mjf.ch
Printed by PCL Presses Centrales SA Av. de Longemalle 9 CH - 1020 Renens
F Le Chronicle est plus beau dans les mains d’un lecteur plutôt qu’au sol. E The Chronicle looks better in a reader’s hand than on the floor.
Friday, 17 July 2015 | Montreux Jazz Chronicle
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Art Director Joackim Devaud Graphic Designer Lea Berchtold
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Parmigiani_HQ • Visual: Tonda Metrographe C • Magazine: Chronicle juillet_15 (CH) • Language: English • Doc size: 234 x 320 mm • Calitho #: 06-15-109423 • AOS #: PF_02007 • EB 08/06/2015