№5
Mardi, 05 juillet 2016
Tuesday, 05 July 2016
Montreux Jazz Chronicle Le quotidien du Montreux Jazz Festival, 5e édition
The Montreux Jazz Festival daily newspaper, 5th edition
Keren Ann, Montreux Jazz Club, 04.07
TONIGHT
SIGUR RÓS
F Groupe aérien et minimaliste formé à Reykjavik en 1994, Sigur Rós se caractérise par un savant mélange de classique, d’ambient et de post-rock développé par des musiciens audacieux, capables de transcender leur art en jouant par exemple de la guitare avec un archet. Dix ans après leur sublime concert donné au Miles Davis Hall, le trio islandais adoubé par Radiohead promet de transporter à nouveau le public vers des cimes musicales stratosphériques. Utilisant sa voix aiguë comme un véritable instrument, le leader du groupe Jónsi chante en islandais et en vonlenska, langage imaginaire empli d’espoir et d’émotions. Véritable OVNI musical, toujours envoûtant, le space rock du groupe est à consommer en live sans modération.
SIGUR RÓS
E Sigur Rós, a mystical, minimalist
HAUNTED
group formed in Reykjavik in 1994 set themselves apart with a mixture of classical, ambient and postrock, dreamt up by musicians who aren’t limited by their instruments, who dare – for example – to play the guitar with a bow. Ten years after their great concert in Miles Davis Hall, the Icelandic trio feted by Radiohead will once again take the public on a fanciful flight into the stratosphere. The group’s singer Jónsi uses his high-pitched voice to amazing effect, singing in Icelandic and Vonlenska, a madeup language filled with hope and emotion. The group’s mysterious, spellbinding music should be enjoyed live with no limits.
8 Interview: Buddy Guy
10 50 Summers of Music: Rickie Lee Jones 11 Heroes: Wu-Tang Clan - 2007
SIGUR RÓS, Auditorium Stravinski, 20:00
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30.06.16 16:02
F 2004: je suis de retour à Montreux avec
Guillaume Durand. Nous avons installé le plateau de France 2 sous le marché couvert. L’album préféré de Guillaume est Love, Devotion and Surrender de John McLaughlin et Carlos Santana. Je connais John et Claude Nobs se charge de convaincre Carlos. Vers 17h30, ils jouent ensemble une très belle ballade éthérée de Coltrane et répondent avec l’amabilité et le sérieux qui les caractérisent, même si Carlos ne partage pas l’humour très britannique de John. Le soir même, assis à la gauche de sa femme Deborah dans la loge de Claude, Carlos mâche intensément son chewing-gum (ou s’agit-il de quelque chose de plus aztèque?) en s’ébaubissant des exploits de l’une de ses idoles, dernier Parrain du blues de Chicago. Annonçant n’avoir aucune intention d’aller se coucher si tôt, l’espiègle Buddy Guy invite Carlos à le rejoindre sur la scène de l’Auditorium Stravinski. Celui-ci abandonne la bouteille d’Évian qu’il sirote à la chaîne et, bonnet de coton gris enserrant sa touffe de cheveux corbeau, tunique baba à capuche dans des tons végétaux, attaque aussitôt les cordes de sa guitare PRS érable zébrée avec la précision diamantaire, la fougue et le lyrisme latin qui ont fait sa légende. Pas loin de dix minutes de furieuse anthologie guitaristique s’ensuivent, partagées entre deux maîtres ne jouant que pour le fun – et, on veut le croire, leur salut.
YVES BIGOT
ACTUEL DIRECTEUR GÉNÉRAL DE TV5MONDE, YVES BIGOT A COUVERT 23 ÉDITIONS DU FESTIVAL POUR LA RADIO (EUROPE 1), LA TÉLÉVISION (CANAL+, FRANCE 2) ET LA PRESSE ÉCRITE (LIBÉRATION, ROLLING STONE).
TODAY'S GUEST BLUES FOR CARLOS
E It’s 2004 and I’m back in Montreux with Guillaume Durand. The France 2 set is up in the covered market. Guillaume’s favourite album is Love, Devotion and Surrender by John McLaughlin and Carlos Santana. I know John, and Claude Nobs is in charge of convincing Carlos. At about 5:30pm, they are on set playing a beautiful, ethereal ballad by Coltrane and answering questions as amicably or seriously as they usually do, despite Carlos not understanding John’s very British humour. That night, Claude Nobs sits chewing gum – or maybe something more Aztec – and enjoying the exploits of one of his idols, the last Godfather of Chicago Blues, next to his wife Deborah in Claude’s dressing room. After hearing he had no intention of going to bed early, the puckish Buddy Guy invited Carlos to join him on stage in the Stravinski. Carlos, wearing a grey cotton hat over his tuft of black hair and a flowery hooded baba tunic, puts the Evian bottle he’d been chain sipping from to one side, and immediately slams out chords on his striped maple-coloured PRS guitar. His legendary eye for detail, energy and Latin lyricism is once again on show. The two masters play a ten-minute raging guitar anthology just for fun and, we hope, their salvation.
COUPS DE CŒUR MONTREUX JAZZ 2004 B.B. King
Buddy Guy PJ Harvey
Van Morrison Santana
Bryan Ferry
CLAUDE'S COLLECTION F Au Japon, Ultraman fait partie des figures historiques nationales. Diffusé sans interruption sur les écrans nippons depuis 1966, le super-héros et sa Beta Capsule, n’en finissent pas de déjouer l’invasion des aliens. À Montreux, Ultraman fait partie des facéties dont Claude Nobs raffolait: suspendu au plafond par un fil de nylon, la figurine à piles tournoie au-dessus d’un piano et n’en finit pas d’épater les invités du Picotin. L’effigie du sauveur masqué est un cadeau de Sakaisan, ceinture noire de judo, proche de Claude Nobs et ancien cadre chez Sony. Un autre genre de héros, puisque c’est l’homme par qui la captation en haute définition, à l’époque très coûteuse, est arrivée au Montreux Jazz Festival. Salomé Kiner © Yann Gross
Main Partners
E Ultraman is a national icon in Japan. He’s
been on Japanese TV non-stop since 1966. The superhero and his Beta Capsule will never finish foiling alien invasions. In Montreux, Ultraman was just something else that took Claude Nobs fancy. He had a batteryoperated figurine that hung above a piano on a nylon thread to impress his guests at the Picotin. The effigy of the masked saviour was a gift from Sakai-san, a judo black belt friend of Claude Nobs and former senior leader at Sony. He was a different type of hero. It was thanks to him that HD recording, which was extremely expensive at the time, could be used at the Montreux Jazz Festival.
Tuesday, July 5th 2016 | Montreux Jazz Chronicle
EDITO BLUES FOR CARLOS
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PAYING
TUESDAY 05.07 AUDITORIUM STRAVINSKI MOGWAI
ATOMIC PROJECT
FREE
SIGUR RÓS
MUSIC IN THE PARK 14:00 BRIGHTON COLLEGE SWING BAND
MONTREUX JAZZ CLUB
SELWYN BIRCHWOOD
SHEMEKIA COPELAND
BALKAN NIGHT
CASINO BARRIÈRE
18:00 COLUMBIA JAZZ BAND
EXPOSITION
MONTREUX MUSIC MEMORABILIA –
TIMOTHY JAROMIR
21:30
TAR QUEEN
23:00 THE VIDEOS 00:30 AFTERSHOW: DJ PHIIL
STROBE KLUB TECHNO TUESDAY - VJING SOPHIE LE MEILLOUR 22:00 TANUA 23:30 OPUSWERK 01:00 NINA KRAVIZ 03:00 MARCO FARAONE
16:00 DEALERDESALSA (DANCE LESSON) 18:00 AFROHOUSE (ANIMATION) 18:15
MAIN ENTRANCE, 2M2C
16:00 BOOK BOX
THE ROCK CAVE
M83
BAR EL MUNDO
11:00
22:30 GYPSY SOUND SYSTEM ORKESTRA
AURORA RY X
SPECIAL EVENTS
16:00 UTRECHT STUDENT BIGBAND 20:15
MONTREUX JAZZ LAB
22:00 ELODIE
WORKSHOPS
17:00
PETIT PALAIS
AL JARREAU
TIERRA CALIENTE
20:00 ROMANO ILO AND FRIENDS DJ RUMBA STEREO
INFORMATION
F Pour toutes les informations sur les prix et mises à jour du programme, veuillez télécharger la «Montreux Jazz App»
E For information on the prices and updates on the program, please download the “Montreux Jazz App” www.montreuxjazzfestival.com
F Depuis 2014, le lancement de son label et sa première venue à Montreux, la Sibérienne et résidente berlinoise est partout. Clubs mainstream ou underground, festivals mastodontes (Sónar, etc.) ou à l’avant-garde (Nuits sonores, etc.), médias spécialisés ou généralistes, la DJ, devenue une productrice de rang (le tube «Ghetto Kraviz»), affiche une classe folle que la sphère électro mondiale ne se connaissait plus depuis longtemps. Élégante, funky et radicale, cette intime de Ben Klock ou de Radio Slave a ainsi impulsé à la techno cette touche de glamour qui lui manquait franchement – sans ne jamais pour autant céder aux sirènes d’une popularité exponentielle. Rêches, acides, «in your face», les mixs orageux de cette ancienne étudiante en ontologie dentaire (!) évoque un alunissage d’aliens joueurs, batailleurs et conquérants. Nina imagine de nouvelles directions pour les grooves synthétiques. Son retour au Festival se salue comme un événement.
NINA KRAVIZ
HIGHLIGHTS
E Since 2014 when she created her label and performed in Montreux for the first time, the Berlin based Siberian DJ is everywhere. She is in mainstream and underground clubs, on big (Sónar) and small (Nuits Sonores) festival stages, and in general and specialised press. Nina Kraviz has become an accomplished producer (“Ghetto Kraviz”) and has reintroduced a long lost elegance into the global electro circuit. This classy, funky and radical close friend of Ben Klock and Radio Slave has given techno the touch of glamour it was missing by working hard and not expecting her popularity to grow on its own. The raging sets created by this former dentistry student – surprising, I know – are raw, acidic and brash and fill the room with aliens that want to play, fight and conquer. Whether Nina is changing the course of synthetic grooves or not, her return to the Festival will not go unnoticed. NINA KRAVIZ 05.07.2016 - 01:00 - FREE Strobe Klub
Pour la 50e édition du Montreux Jazz Festival, le restaurant le Trio vous invite dans un cadre avec une vue imprenable sur les quais du festival et sur le lac Léman. Tous les produits proposés et travaillés sont frais du jour et issus de l’agriculture vaudoise afin de vous offrir une réelle expérience culinaire au sein de ce mythique Festival de Jazz.
Pour toutes réservations veuillez contacter Benjamin Thouvenin, responsable du Restaurant, par e-mail (restaurant@mjf.ch) ou par téléphone (021 966 45 65)
Tuesday, July 5th 2016 | Montreux Jazz Chronicle
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Ty Dolla $ign Montreux Jazz Lab
ZZ Top Auditorium
Keren Ann Montreux Jazz Club
Young Thug Montreux Jazz Lab
Buddy Guy Auditorium Stravinski
Basia Bulat Montreux Jazz Club
Stravinski
PORTFOLIO JULY 4TH 2016
A$AP Ferg Montreux Jazz Lab
Mardi, 5 juillet 2016 | Montreux Jazz Chronicle
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Buddy Guy a cotoyé les plus grands noms du Chicago blues, de Muddy Waters à Willie Dixon. Il perdure le genre avec un sourire toujours rivé aux lèvres. Propos recueillis par Steve Riesen
BUDDY GUY
INTERVIEW
F Nous avons perdu B.B. King l’année passée. En tant que
dernier des grands bluesmen, vous sentez-vous investi d’une mission? Lorsque nous étions réunis avec B.B. King, Muddy Waters, T-Bone Walker ou encore Albert King, et qu’ils étaient encore tous en pleine forme, nous plaisantions sur le fait que ceux qui survivraient aux autres auraient la responsabilité de perpétuer le blues. Alors oui, man, j’ai une mission. Vous êtes accompagné d’un jeune guitariste de dix-sept ans, Quinn Sullivan. A-t-on besoin d’avoir souffert pour jouer du blues? Qui que l’on soit, quand on vient au monde, on arrive dans un monde blues. Qu’on me présente le chanceux qui a vécu sans connaître de journée pourrie! Si tu sors avec une femme incroyable, du jour au lendemain, elle peut te dire «c’est fini» et partir. C’est pas de la souffrance, ça? Même sans avoir perdu ton emploi ou ton épouse, tu peux chanter des trucs positifs sur les éléments de ta vie. Chanter le blues, c’est chanter le quotidien.
«Quand on vient au monde, on arrive dans un monde blues.»
Buddy Guy hung around with big Chicago Blues names, such as Muddy Waters and Willie Dixon. He keeps the genre alive with a constant smile on his face. Interview by Steve Riesen
Vous êtes très proche de votre public sur scène. Vous jouez souvent de la guitare au milieu du public! Aujourd’hui, on braque de gros spots sur toi et tu ne vois plus très bien le public. Plus je m’approche de toi par exemple, mieux je lis l’expression sur ton visage. Je peux savoir si tu passes un bon moment. Si ce n’est pas le cas, je vais m’adapter pour te faire sourire. La plupart des groupes ont une liste des morceaux qu’ils vont jouer. Moi, je m’en fiche. Quand je monte sur scène, je joue ce que le public veut entendre, pas ce que je préfère jouer. Si je joue une note et que je te vois sourire, je me dis: «Ok, c’est parti Buddy!» Vous et Montreux, c’est une longue histoire… Oh yeah. La dernière fois que je suis venu, Claude Nobs m’a emmené chez lui, et j’ai réalisé à quel point il aimait le blues. C’était impossible de mentionner un musicien dont il ne possédait pas un disque ou un enregistrement dans sa collection. Je trouve que le Festival devrait s’appeler «Claude Nobs Montreux Jazz Festival»!
We lost B.B. King last year. As the last of the bluesmen, do you feel pressure to keep blues alive? Well, you know, I used to have conversations with B.B. King, Muddy Waters, T-Bone Walker and Albert King. We would sit out and joke when they were all in good health, man. They were saying like : “Hey man, you know one day when we are not gonna be here, whoever’s left, they’d better keep that damned blues alive.” So, yeah, I gotta lay it on you. You’ll be playing with the seventeen-year-old guitarist, Quinn Sullivan. Do you have to have suffered to be able to play the blues? Well, from day one, you’re born into a blues world. If you can live through life and never see a bad day, you’re the luckiest man I’ve ever seen. You could have the best girlfriend in the world, and all of a sudden she says “I don’t need you no more” and she’s gone and if that ain’t the tough times, tell me what it is. Even if you don’t ever lose your job or your wife, you can sing something good about it and that’s what blues is all about, we sing about everyday life man.
“From day one, you’re born into a blues world.” You are always very close to the audience when on stage. You often play right in the middle of the crowd! Nowadays, they put these big lights on you and you don’t really see the audience. The closer I get to you the better I can see that expression on your face that shows you’re enjoying yourself. If you’re not, I’m going to try to change it to get a smile on your face. Most bands have a setlist that they’re gonna play. I don’t care about that. When I go out on the stage, I’m gonna play something that you want and not that I want. If I hit a note and I see you smile, then I say to myself: “I can go from here, Buddy!” Montreux and you go way back… Oh yeah. Last time I was here, Claude Nobs took me up to his house and I was so amazed to see how deep into the blues he was. You couldn’t even name a blues player he didn’t own on CD or record. I think this festival should be renamed “Claude Nobs’ Montreux Jazz Festival”…
ZZ TOP
AUDITORIUM STRAVINSKI
F Billy Gibbons à la gratte, Dusty Hill à la basse, Frank Beard à la batterie. La formule n’a pas changé depuis 1969 et fait toujours mouche. En bientôt cinquante ans de métier, ZZ Top n’a jamais eu peur de jouer sur les clichés. Les deux barbus s’éclatent avec des instruments à fourrure et synchronisent leur déhanché, alors que Frank fume tranquillement des clopes derrière eux. Billy retourne sa guitare où se cache un message à l’attention du public: «Bière», écrit en grand – et en français, s’il vous plaît! Le power trio enchaîne les tubes sur un rythme de sénateur: «Tush», «Legs», «Gimme All Your Lovin’»… Soudain, une version dépouillée de «Catfish Blues» nous rappelle que ZZ Top, c’est avant tout une histoire de blues. Avec un peu plus de poils et de paillettes que Buddy Guy, certes, mais du blues quand même. Et ce n’est pas le riff de «La Grange» qui nous fera dire le contraire. Haw haw haw haw. Steve Riesen
TY, YOUNG THUG MONTREUX JAZZ LAB
F Les rappeurs sont les nouvelles rockstars. Si l’on a hier douté des affirmations de Kanye West, on est aujourd’hui forcé de les reconnaître. Preuve en est, deux représentants du trap US (le son hip-hop à la mode) sont fébrilement attendus lors de la traditionnelle soirée rap du Festival. Par qui? Tant par les connaisseurs que par les ados rebelles des beaux quartiers. Casquettes et smartphones sont en place. Le DJ, pareil. Ty Dolla $ign – protégé de Wiz Khalifa – débarque, parka militaire à visière cachant ses longues dreadlocks. Beat. Rap vocodé 2.0. Le Lab devient aussitôt un club West Coast. Quand Ty dévoile son torse tatoué, les filles en fleur s’invitent sur scène. Mais le gros morceau est à venir. C’est tout du moins ce qu’on croit. Débarqué conquérant accompagné de ses potes, Young Thug s’installe comme à la maison, punk dans l’attitude ou rappant de manière volontairement incompréhensible, mais… Là où le public attendait un vrai show, son enthousiasme finit par s’essoufler. Dilettante, gentiment je-m’en-foutiste, le kid d’Atlanta perd le trône. Alexandre Caporal
F Billy Gibbons on the guitar, Dusty Hill on the bass and Frank Beard on the drums. Their roles haven’t changed since 1969, but no need. Throughout their nearly 50-year career, ZZ Top has never been afraid to use clichés. The bearded pair had a ball playing furry instruments and timing their swinging hips, while Frank enjoyed a smoke behind them. Billy flipped over his guitar to reveal a giant “Bière” written IN FRENCH on the back. The power trio strung together “Tush”, “Legs”, “Gimme All Your Loving” and more as if there were no tomorrow. All of a sudden, a raw version of “Catfish Blues” reminded us that ZZ Top is first and foremost a blues group. They may have worn a bit more fur and glitter than Buddy Guy, but even the “La Grange” riff couldn’t hide their blues background. Haw haw haw haw.
E Rappers are the new rock stars. If you weren’t convinced by Kayne West’s claims before, you will be now after tonight’s show. The crowd anxiously awaiting the arrival of two US « trap » (the latest hip-hop trend) artists during the Festival’s traditional rap night is proof enough. Both connoisseurs and rebel upper-class teens were ready with their caps and smartphones, just like the DJ. Whiz Khalifa’s protégé, Ty Dolla $ign entered wearing a military parka with a visor that hid his long dreadlocks. Beat. Vocoded rap 2.0. The Lab immediately became a West Coast club. When Ty revealed his tattooed torso, young girls invited themselves on stage. The best is yet to come, or at least that’s what we thought. Young Thug may have walked on stage confidently with his mates, and made himself at home with his punk attitude and purposefully incomprehensible rap, but the crowd who’d been expecting a real show were left drained. The kid from Atlanta’s amateur couldn’t-care-less attitude just lost him his crown.
SONT S L A IV T S E F S CET ÉTÉ LE ES ! T Ê S U O V Ù O LÀ Retrouvez le documentaire des 50 ans du Festival de Montreux et les concerts sur
concert.arte.tv
Tuesday, July 5th 2016 | Montreux Jazz Chronicle
LAST NIGHT
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Mardi, 5 juillet 2016 | Montreux Jazz Chronicle
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RICKIE LEE JONES
50 SUMMERS OF MUSIC
«
NUE FACE À WYNTON MARSALIS
F J’étais au bord du précipice. C’était en 1982, je crois. Ma route vers Montreux était noyée d’alcool. J’ai encore les vêtements que je portais ce soir-là pliés dans une boîte. C’est bien si les gens se souviennent de ce concert parce que j’ai tout oublié. Quand on me présente des photos de cette époque, c’est dur. Je vois bien que je ne contrôle rien. La grâce te tombe dessus et il faut vivre malgré tout. J’ai chanté «My Funny Valentine». J’ai grandi avec ces standards de jazz. «Since I Fell for You», «Lush Life». Mon père chantait tout ça. Sinatra, The Mills Brothers, Coleman Hawkins. J’ai l’impression d’être une rockeuse de l’ère jazz, des années 1940. J’ai toujours aimé ces mélodies. Et même quand le magazine Rolling Stone me rangeait dans la liste des meilleures voix du rock, je continuais de chanter ces ballades. Je voulais montrer d’où je venais. Ces vêtements dans une boîte. Pendant longtemps, ils sont restés dans un placard de la maison de ma mère. Un pantalon noir, une veste. Je les ai portés à Montreux. Quand ma mère est morte il y a huit ans, je les ai retrouvés. J’ai tout perdu de cette période, alors ça, je le garde. Sade jouait le soir d’avant. Elle portait un manteau de pluie et tout le monde attendait qu’elle le retire. Elle l’a gardé tout son concert. Au chalet de Claude, il y avait un jacuzzi. J’ai enlevé tous mes vêtements et je me suis glissée dans les bulles. Wynton Marsalis est entré. Il était d’une jeunesse étourdissante, mort de gêne. Je me souviens encore de lui dans son extraordinaire costume bleu électrique face à moi, nue. J’ai passé beaucoup de temps au chalet après ma tournée «The Magazine». Claude me montrait des films de Billie Holiday, il revenait tout le temps au moment où elle sourit. Je m’identifie à elle. J’ai l’impression de lui ressembler. Nous sommes des sœurs d’un autre monde.
...
NAKED IN FRONT OF WYNTON MARSALIS
E I was on the edge. It was 1982, I think. I was drinking my way to Mon-
treux. I still have the clothes I wore that night, folded up in a box. It’s good if people remember the concert because I’ve forgotten everything. When people show me photos of that period, it’s tough. I can see that I’m not in control. Grace comes down on you and you have to live, in spite of it all. I sang “My Funny Valentine”. I grew up with those jazz standards: “Since I Fell for You”, “Lush Life”. My dad sang all that. Sinatra, the Mills Brothers, Coleman Hawkins. I feel like I’m a rocker from the jazz age, the 1940s. I’ve always loved those melodies. And even when Rolling Stone put me on its list of the best voices in rock, I was still singing ballads. I wanted to show where I came from. Those clothes in a box. For a long time they were in a closet at my mother’s house. Black pants, a jacket. I wore them in Montreux. I found them eight years ago, when my mother died. I’ve lost everything from that time, so this I’m keeping. Sade was playing the previous night. She was wearing a trench coat and everyone was waiting for her to take it off. She kept it on all through the show. There was a hot tub at Claude’s chalet. I stripped off and lowered myself into the bubbles. Wynton Marsalis came in. He was stunningly young, frozen with embarrassment. I can still remember him standing there in his extraordinary electric blue suit. I was naked. I spent a lot of time at the chalet after my “Magazine” tour. Claude showed me films of Billie Holiday. He kept going back to that moment when she smiles. I identify with her. I feel that I am like her. We are sisters from another world.
50 SUMMERS OF MUSIC
À LIRE →
Textes d'Arnaud Robert (en collaboration avec Salomé Kiner) Coédition Montreux Jazz Festival et Editions Textuel Texts by d’Arnaud Robert (in collaboration with Salomé Kiner) Co-published by the Editions Textuel and Montreux Jazz Festival
CHF 69.-
Disponible à la boutique Festival ou sur www.montreuxjazzshop.com
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IMPRESSUM
WU-TANG CLAN – 2007
HEROES
Published by Fondation du Festival de Jazz de Montreux Creative Content 2M2C / Avenue Claude Nobs 5 / 1820 Montreux Switzerland www.montreuxjazz.com CEO Mathieu Jaton Project Coordinators Marine Dumas Isabel Sánchez Editor-in-chief David Brun-Lambert Project Assistant Thibaud Mégevand Editorial Secretary Lucie Gerber Contact chronicle@mjf.ch Contributing Editors David Brun-Lambert, Antoine Bal, Alexandre Caporal, Salomé Kiner, Eduardo Mendez, Steve Riesen, Arnaud Robert Photographers Daniel Balmat, Mehdi Benkler, Marc Ducrest, Lionel Flusin, Emilien Itim, Anne-Laure Lechat Translators Bridget Black, Sandra Casas, Emma Harwood, Marielle Jacquier, Amandine Lauber Printed by PCL Presses Centrales SA Av. de Longemalle 9 CH - 1020 Renens Advertising Kevin Donnet, k.donnet@mjf.ch Designed by eikon Wilhelm Kaiser 13 / 1700 Fribourg / Switzerland www.eikon.ch
© 2007 FFJM Daniel Balmat
F Lorsqu’ils débarquent le 16 juillet à Montreux, deux heures à peine avant le début de leur concert, RZA, Raekwon & Co. ignorent où ils mettent les pieds. La première moitié d’une tournée européenne dans les pattes, les New-Yorkais ont l’enthousiasme paresseux, jouant ailleurs et bon an, mal an, les titres d’un cinquième album studio à paraître sous peu (8 Diagrams, 2007). Sitôt débarqués d’un imposant van noir, on les suit dans les loges du Miles Davis Hall. Sans surprise: les gars du Wu-Tang picolent et traînent. Loin, très loin, d’envisager ce qui va suivre. Car passés les litrons engloutis, ce qui attend Method Man ou GZA une fois sur scène ne s’apparente pas exactement à un parcours de santé. Ici, c’est Montreux, les gars. Le public en veut. On ne lâche pas «C.R.E.A.M» en glissant sur une strophe quand deux mille B-boys à cran, connaissent eux chaque rime jusque dans leurs atomes. En vrai, ce qui se produit durant cette nuit apparaît comme une réplique du concert donné par The Strokes l’année précédente. Un groupe culte venu au Festival les mains dans les poches et bientôt contraint par ses fans de montrer ce qu’il a dans le bide. Regardant la prestation du «Clan» après y avoir été forcé: dynamite! David Brun-Lambert
Director Nicolas Stevan Art Director Joackim Devaud Graphic Designer Manuel Schaller Layout Composers Nadine Schneuwly, Nicolas Nydegger, Manuel Schaller
E When they arrived in Montreux on 16 July, just a couple of hours before their concert, RZA, Raekwon and Co. didn’t know what they were in for. The New Yorkers already had the first half of their European tour under their belts and were getting lazy. In other places, they’d just been playing tracks off their fifth studio album that was coming out soon (8 Diagrams, 2007). They got out of their impressive black coach and went into the dressing rooms of the Miles Davis Hall. Unsurprisingly, the Wu-Tang boys were drinking and messing about. They had no idea what was going to happen. Never mind how much they’d drunk, Method Man, GZA and the others couldn’t really chill out on stage. Guys, this is Montreux. The audience has expectations. You can’t perform “C.R.E.A.M.” and mess up a line when 2,000 b-boys have your music in their blood and know every rhyme. To be honest, what happened that night was pretty much the same as when The Strokes performed the previous year. A popular group turned up at the Festival thinking they didn’t need to try, but was forced to show the public some mettle. So what was the Clan’s show like once they’d been forced to wake up? Amazing!
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F Le Chronicle est plus beau dans les mains d’un lecteur plutôt qu’au sol.
E The Chronicle looks better in a reader’s hand than on the floor.
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