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Volte-Face

VOLTE-FACE

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Les portraits faits de médiums mixtes de l’artiste montréalaise Tina Cartier dépeignent des femmes fortes et provocantes

PAR JULIE GEDEON

LES PORTRAITS DE FEMMES DE TINA CARTIER reflètent l’audace séduisante de défier les normes traditionnelles. « Je veux affirmer que des femmes fortes possèdent beaucoup de caractère et redéfinissent ce que c’est que d’être une femme », a déclaré Cartier, artiste aux médiums mixtes de la région de Montréal.

L’exposition personnelle de Cartier, intitulée « The Theory of “She” », a ouvert à la Galerie le 1040 à Montréal dans le quartier du Plateau-Mont-Royal au printemps dernier. Plus récemment, l’artiste a participé au festival Mtl en Arts 2018 et a remporté le coup de cœur. Ses œuvres sont également présentées sur ARTBOMB, la vente aux enchères d’œuvres d’art en ligne sur abonnement au Canada.

La grand-mère bien-aimée de Tina Cartier,

La grand-mère bien-aimée de Tina Cartier, ainsi que son amour personnel pour la boxe, ont inspiré« She’s simply a badass fighting another badass ». Latoile vise à découvrir l’esprit de combat des femmes àune époque où elles subissaient des pressions pour se comporter comme des dames. King Kong et Godzilla nousrappellent que les monstres masculins appartiennent à une époque révolue, tandis que mots presquetransparents « Fight Like A Girl » sur le dessus de la toile portent le message d’un avenir meilleur.

Chaque portrait prend vie à travers des couleurs vives et des éléments en trois dimensions. « J’utilise des bijoux de costume, des pointes punk, des perles, des plumes et d’autres éléments pour donner à chaque portrait une texture et une profondeur », explique Cartier. « Je présente également des aspects de la culture qui les ont formés. »

Artiste dès un jeune âge, Cartier a étudié l’art à l’Université du Québec à Montréal et a ensuite étudié les beaux-arts à l’Université Concordia. « Je me concentre sur les portraits féminins à fort caractère depuis environ un an », dit-elle. « Ceux sont ma manière de dire: c’est mon heure de gloire en tant qu’artiste. Regardez-moi. Je fais du bruit. »

« She came, she saw, she loved » est une interprétation moderne de Marie Antoinette qui souligne que la femme peut être vêtue de dentelle florale délicate et pourtant être forte de caractère. Les vraies lentilles 3D et les images médiatiques doivent rappeler à la reine féminine d’aujourd’hui que tout look prescrit pour les femmes est une illusion et qu’elles doivent s’habiller comme bon leur semble.

Beaucoup de ses sujets semblent être des femmes célèbres mais le sont rarement. « Je prends des photos de mannequins classiques ou de mes copines ou même de poupées Barbie et je démontre comment l’ajout d’éléments de mode spécifiques les transforme en Marilyn Monroe, Janice Joplin ou Blondie », explique Cartier. « En même temps, j’illustre comment chacune de ces icônes datant depuis le temps de Marie-Antoinette a fait évoluer les femmes. » •

Toujours au courant du street art, les pièces de Cartier intègrent des graffitis à la bombe et d’autres éléments urbains faisant partie de la scène artistique grand public. Sur une œuvre, des affiches de rue en papier mâché créent une robe asiatique en trois dimensions. Cartier, qui adore les arts martiaux, a voulu faire comprendre que les femmes délicates peuvent toujours être rusées.

Ses clients ont tendance à être des gens dans la trentaine et la quarantaine. « Je leur rappelle leur jeunesse en présentant un chandail à capuchon Black Sabbath, des épaulettes ornées de bijoux de l’époque punk et d’autres aspects des années 1980 », dit-elle.

La musique des années 1980 figure à l’avant-plan d’une œuvre intitulée « She was a waitress in a cocktail bar when she saw you », qui a été vendue rapidement. Cartier nous a fait chanter les paroles de la chanson « Don’t You Want Me, Baby » de The Human League sous la lumière des néons. La tenue du sosie de Blondie est composée de photocopies en noir et blanc de vestes des années 80 et de clous en métal recyclés de la même époque. L’arrière-plan constitué de cassettes et d’un radiocassette rappellent l’influence persistante de la musique de cette décennie qui incitait les femmes à rompre avec les stéréotypes du passé.

« She knows nothing of borders and cares nothing for rules » (48 par 48 pouces) illustre une reine punk rock avec unecouronne à pointes et des épaulettes à fourrure et à plumes ornées de perles et de colliers. Le message « I suppose it will makesense someday » suggère qu’il n’y a aucune raison pour elle de s’expliquer à qui que ce soit - même pas à elle-même.

Les images avant-gardistes de Cartier dépeignent toujours les femmes en repoussant les frontières de la société, qu’elles sortent des idylliques années 1950, pour se battre dans un ring de boxe ou dans une veste disco à sequins et des lunettes de soleil, inspirées par des célébrités. Ses sujets ont une attitude rebelle à cause de leur look nonchalant et leur moue de couleur rose ou rubis.

Une poupée Barbie présente sur l’œuvre intitulée « She’s having breakfast at Tiffany’s » souligne le caractère public et plastique des icônes féminines du début des années 1960. La domination de Marilyn Monroe sur Audrey Hepburn souligne également l’idée que les blondes ont supposément plus de plaisir ou du moins plus de pouvoir et d’influence.

Son œuvre intitulée « She knows nothing of borders and cares nothing for rules », par exemple, rappelle une jeune femme qui règne sur sa propre vie. Son pouvoir provient de la culture punk rock. « Elle est une reine trash, plutôt qu’une princesse », dit Cartier. « Quelqu’un qui est conscient de son esprit et fait ce qu’elle veut. »

Tina Cartier

Photographie: Alfredo Ziano

Cartier travaille actuellement sur « The Theory of “She”, part II », qui rendra hommage à Amelia Earhart, Coco Chanel et à d’autres femmes remarquables. L’exposition aura lieu à la Galerie 1040 en juin 2019. On peut admirer ses œuvres sur son site internet: www. tinacartier.com. •

Tina Cartier www.tinacartier.com 438-887-2410

www.movatohome.com

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