12 minute read

VIVA CUBA!

VIVA CUBA!

Advertisement

Émancipez-vous des formules toutinclus et allez plutôt à La Havane pour vous imprégner de sa culture, son architecture coloniale et ses voitures très cool

PAR LA CARMINA

À L’ÈRE DES CELLULAIRES, je me sens parfois nostalgique d’une époque plus simple. Je rêve de débrancher mes appareils et de m’échapper dans un endroit chaud et glamour du vieil Hollywood. Y a-t-il un pareil endroit?

La Havane à Cuba, se rapproche le plus de mes rêves des années 50. Le gouvernement communiste de Fidel Castro a pris le pouvoir dans ce pays des Caraïbes en 1959, menant à un isolement commercial des États-Unis et d’autres nations. En conséquence, le temps semble s’être arrêté dans ce pays amical, où les voitures d’époque reignent toujours sur les routes pavées.

La vue de la charmante place devant l’église jaune de Santo Angel Custodio est prise ici depuis un balcon. Ce lieu a inspiré le célèbre écrivain cubain Cirilo Villaverde à écrire son roman « Cecilia Valdés ».

Par temps froid, Cuba est une excellente escapade pour les Canadiens, car les vols sont rapides et peu coûteux, en particulier en partance de l’est du pays. En hiver, les températures à La Havane varient entre 18 et 27 degrés Celsius ce qui est parfait pour s’asseoir dehors dans un café avec un mojito. Contrairement aux voyageurs américains, qui doivent encore faire face à de complexes réglementations, les Canadiens doivent simplement remplir un « visa à l’arrivée » et payer 20$ USD pour y entrer.

Un contour en acier de Camilo Cienfuegos, l’un des quatre dirigeants de la révolution cubaine, domine la Plaza de la Revolución. Ses mots « Vas bien, Fidel » sont devenus un slogan du peuple.

Les touristes ont tendance à réserver des forfaits vacances pour des complexes hôteliers tout compris à Varadero, Cayo Coco et Holguin. Toutefois, si vous aimez la culture et le romantisme, je vous recommande de passer vos vacances à La Havane. La riche histoire de Cuba est particulièrement vivante dans la capitale, caractérisée par une architecture coloniale aux tons pastel et où les musiciens de rue y sont toujours souriants.

Je vous encourage à vous loger dans une casa particular pour vous immerger dans la vie locale. Dans ce pays communiste, tous les hôtels appartiennent au moins partiellement au gouvernement. Cependant, depuis 1997, l’État a autorisé les citoyens à louer des chambres chez eux. Séjourner dans l’une de ces confortables maisons permet aux voyageurs de soutenir financièrement les Cubains et d’en apprendre plus sur leur culture grâce à leurs hôtes.

J’ai réservé une chambre privée climatisée avec salle de bains au Prado Colonial, un groupe de trois chambres gérées par une famille. Les espaces communs font rêver les amoureux du rétro: vitraux, sols néoclassiques et balcon avec vue sur une cathédrale du XVIIIe siècle. J’ai apprécié faire un peu plus connaissance de mes hôtes chaque matin autour d’un café fort et d’un petit déjeuner. L’accès à l’Internet n’est pas facilement disponible à La Havane à moins que vous n’achetiez une carte sans-fil, j’ai donc profité de cette occasion pour me déconnecter complètement. •

Séjourner dans une maison particulière vous permet de vivre la vie quotidienne d’une famille cubaine. Les salles de Prado Colonial sont remplies de portraits et d’objets transmis de génération en génération.

Chaque jour, je passais des heures à errer dans la vieille Havane et à admirer les paysages éclectiques. J’ai vu des personnes âgées se tenant au seuil de leur porte, cigares à la main, et une parade d’échassiers flanquée de diseurs de bonne aventure. J’ai parcouru les galeries d’art et les marchés aux puces, où j’ai trouvé des affiches révolutionnaires et des disques de rumba. Ma promenade préférée a peut-être été le long du Malecón, la digue emblématique de La Havane, qui s’étend sur huit kilomètres le long du front de mer.

J’ai adoré photographier les voitures d’époque classiques et emblématiques de La Havane. Les Cubains n’ont pas été en mesure d’importer des voitures des États-Unis depuis les sanctions de 1959. Par conséquent, la plupart des voitures sur la route sont des Ford, des Buick et des Cadillac de l’ère de James Dean. C’est un plaisir de prendre la route.

Vous pouvez louer un de ces taxis d’époque ou réserver un circuit en voiture de collection, comme je l’ai fait. Mon guide m’a conduit de la vieille Havane à Miramar dans une décapotable rouge cerise, soulignant des sites historiques tels que le vaste cimetière

De joyeux habitants, des maisons peintes de couleurs vives,des voitures classiques et l’eau scintillante du Malecón, cela résume l’esprit décontracté de la vieille Havane.

Colon. Nous avons navigué dans le Vedado moderne et nous nous sommes arrêtés dans la forêt de La Havane, où j’ai été surprise de trouver un petit boisé urbain au bord de la rivière. Ma dernière promenade en voiture fut ma préférée: foncer le long du Malecón lorsque le coucher du soleil touche l’océan, avec de la musique assourdissante et du vent soufflant dans mes cheveux.

Ressentez la grandeur passée de Cuba à l’hôtel Nacional de Cuba. Dans les années 1930, cet hôtelde luxe était le lieu de prédilection des gangsters américains et des stars du grand écran.

L’histoire politique de Cuba ne ressemble à aucun de ses voisins antillais. J’ai visité le Musée de la révolution pour en apprendre davantage sur la prise de contrôle par les communistes d’un point de vue cubain. Parmi les objets exposés, il y avait de rares photos en noir et blanc et le char militaire de Fidel Castro. J’ai également visité l’impressionnante Place de la Révolution, qui honore les quatre dirigeants (Fidel et Raul Castro, Camilo Cienfuegos et Che Guevara).

De nombreux habitants pratiquent une religion afro-cubaine appelée Santeria. J’ai rejoint le circuit touristique Urban Adventures pour en apprendre davantage sur leurs rituels. La journée a débuté à Callejón de Hamel, un espace communautaire couvert de sculptures et de peintures recyclés. L’artiste, Salvador Gonzáles Escalona, ​a lancé ce projet en 1990 pour créer un lieu accueillant pour les adeptes.

À l’époque de la colonisation, il était interdit aux Africains emmenés à Cuba de pratiquer leur religion tribale. Cependant, ils ont secrètement adoré leurs dieux en les associant à des saints catholiques, ce qui a donné naissance à la Santeria.

J’ai appris que Santeria avait des origines spirituelles autochtones de l’Afrique de l’Ouest et a été syncrétisée avec le catholicisme romain de l’époque coloniale. J’ai rencontré Salvador, un babalawo (un prêtre), qui joue un rôle important en tant que conseiller spirituel. Puis je suis entré chez lui, où j’ai vu les autels personnels de sa famille envers les orishas ou dieux, et entourés d’offrandes.

À l’époque de la colonisation, il était interdit aux Africains emmenés à Cuba de pratiquer leur religion tribale. Cependant, ils ont secrètement adoré leurs dieux en les associant à des saints catholiques, ce qui a donné naissance à la Santeria.

La musique est au cœur de la culture cubaine et les sons du jazz, de la salsa et de la rumba circulent dans les rues de la vieille Havane. Où que vous alliez, vous rencontrerez des groupes avec un talent et une énergie remarquables. La nuit, prenez un taxi pour la Fabrica de Arte Cubano, un ancien entrepôt devenu le lieu le plus branché des artistes-interprètes. Assistez aux expositions d’art contemporain, puis dansez toute la nuit au son des musiques traditionnelles et aux palpitations du reggaeton.

La vieille ville de La Havane regorge d’interprètes musicaux: d’une fanfare dans un festival à un guitariste assis sur le seuil d’une porte, jusqu’à un bar en plein air avec une troupe de jazz afro-cubaine.

Le fameux ragoût de bœuf cubain cuit lentement, parfumé avec des épices et de légumes riches, est un must. Les hôtesses ont partagé leurs recettes familiales lors d’une leçon de cuisine, suivie d’un dîner sur le toit.

Cuba a la réputation de servir des plats fades. À ma plus grande joie, j’ai découvert que cela n’était pas la vérité. J’ai mangé de savoureuses tapas et bu des mojitos dans toute la ville. J’ai pris un cours de cuisine dans la maison de mes hôtes pour en apprendre davantage sur la cuisine locale. Mon hôte m’a montré comment faire des ropas viejas ou du bœuf râpé et des légumes assaisonnés. Nous avons également préparé des croustilles au taro, du riz et des haricots, ainsi que des bananes vertes et jaunes frites: un festin fait maison spectaculaire.

Lors de ma dernière nuit à la Havane, j’ai mangé à La Guarida, un restaurant installé dans un palais somptueux. Ce paladar, ou restaurant local, est célèbre pour son film révolutionnaire LGBT cubain intitulé « Strawberry and Chocolate ». Entouré de sculptures élégantes, j’ai dégusté des tacos au marlin fumé et un ceviche de vivaneau délicat, suivis de joue de bœuf braisé et filet mignon servi de trois manières.

Caché dans une rangée de bâtiments sans prétention, le restaurant La Guarida surprend les visiteurs avec un majestueux escalier en marbre et des chandeliers. Le menu créatif « New Cuban » est régulièrement qualifié comme étant l’un des meilleurs de La Havane.

Même au 21ème siècle, La Havane conserve son charisme palpitant du milieu du siècle. Si l’idée de siroter des cocktails au rhum au son du jazz live vous interpelle, alors laissez Cuba devenir votre refuge cet hiver. •

SI VOUS Y ALLEZ:

Transport aérien: Plusieurs compagnies aériennes canadiennes desservent La Havane depuis Montréal et Toronto. Le temps de vol depuis Toronto est de 3,5 heures; Le temps de vol depuis Montréal est de 4,25 heures.

Déplacements: La plupart des visiteurs se déplace en taxi autour de La Havane, car il n’existe aucune application de covoiturage telle qu’Uber. Renseignez-vous sur tarifs de l’aéroport à votre hébergement à l’avance et soyez prêt à négocier. Vous pouvez également demander à votre hôtel d’appeler des taxis pour vous et de négocier un forfait. Les transports en commun sont le meilleur choix pour certaines destinations, comme le bus T3 du centre-ville de La Havane à la plage Playas del Este pour 4$ CAN.

Hébergement: Afin de vous imprégnez de la culture locale, réservez une casa particular ou une chambre dans une auberge familiale. Dans la vieille Havane, ces chambres coûtent généralement entre 30 et 50 dollars canadiens, avec salle de bains commune ou privée. Une casa plus luxueuse telle que Prado Colonial coûte 100$ CAN par nuit.

This article is from: