CHANGER LES CHOSES EST AUSSI UN MÉTIER ! REJOIGNEZ LES ÉQUIPES CHIRURGICALES DE MÉDECINS SANS FRONTIÈRES.
Rommy, le premier bébé né après la réhabilitation de l’hôpital de Tacloban (Philippines). © Yan Libessart/MSF (2013) | COVER
INTRO Chers collègues,
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INTRODUCTION
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QUI SOMMES-NOUS ?
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QUI CHERCHONS-NOUS ?
08 CHIRURGIENS
10 CHIRURGIENS ORTHOPÉDIQUES
12 ANESTHÉSISTES
14 GYNÉCOLOGUES
16 INFIRMIER(E)S DU BLOC OPÉRATOIRE
18 SAGES-FEMMES
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LA VIE EN MISSION
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CE QUE NOUS OFFRONS
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COMMENT POSTULER ?
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QUESTIONS ET RÉPONSES
Rejoindre l’équipe médicale de Médecins Sans Frontières n’est pas un mince exploit : du professionnel de la santé que vous êtes, vous allez vous muer en travailleur humanitaire engagé. Vous serez amené(e) à faire appel à votre expérience médicale dans des situations de crise humanitaire les plus complexes et à mettre en pratique vos compétences cliniques pour venir en aide aux populations en détresse partout dans le monde. Plus que jamais, Médecins Sans Frontières s’efforce d’apporter aux patients des services médicaux de qualité dans des contextes de crises graves et chroniques, et ce, en proposant un nombre croissant de spécialités médicales. Tous les efforts que nous menons concourent au même objectif, celui de contribuer de manière considérable et directe à la réduction de la mortalité, de la morbidité et de la souffrance humaine au sein des communautés dans lesquelles nous travaillons. Tous nos projets ont été conçus par des médecins. Au cours de ces dernières années, nous avons renforcé sensiblement nos activités dans les domaines de la chirurgie, de l’orthopédie et de la référence des cas d’urgence. Le patient est au centre de notre travail, qu’il s’agisse d’une personne souffrant du sida, d’une jeune femme devant subir une
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césarienne d’urgence ou d’une personne grièvement blessée dans une zone touchée par un conflit en cours. Les soins prodigués par nos médecins sont toujours adaptés aux besoins du patient et à son environnement et relèvent souvent de modes opératoires novateurs. Nous refusons néanmoins le principe du deux poids deux mesures dans le domaine médical et nous nous employons toujours à créer un environnement clinique optimal pour chaque patient. Les tâches d’un médecin sans frontières MSF vont au-delà du travail d’un simple clinicien. En sa qualité de membre actif d’une équipe humanitaire, un médecin MSF évalue les besoins et propose des réponses aux problèmes qui se posent. Nos médecins sont amenés à sensibiliser le public, directement sur le terrain ou à leur retour de mission, en partageant leur expérience vécue comme témoins de premier plan de la situation de leurs patients. La charte de MSF, qui constitue le fondement de notre travail, est unique à bien des égards. Elle conjugue les principes humanitaires fondamentaux, tels que l’impartialité et l’indépendance, aux principes de l’éthique médicale universelle : c’est cette conjonction de principes qui est à l’origine des valeurs qui sous-tendent l’ensemble de l’action que nous menons.
Les régions dans lesquelles votre travail à MSF vous conduira sont parfois très éloignées sur le plan géographique, mais, parallèlement à cela, elles sont aussi magiques sur le plan émotionnel. Ce ne sont pas des lieux de vacances et les conditions de vie peuvent y être spartiates. Néanmoins, les plaines du Soudan, l’effervescence des quartiers pauvres de Karachi ou de Nairobi, les montagnes de l’est du Congo ou tout autre endroit dans lequel nous travaillons resteront à tout jamais ancrés dans votre mémoire. Nous n’avons pas d’autre choix que de vivre en contact étroit avec les communautés locales, une autre valeur qui nous est chère. En 2013, 346 médecins sont partis en mission sur le terrain avec le Centre Opérationnel de Bruxelles, dont faisaient partie 46 chirurgiens, 23 chirurgiens orthopédiques, 65 anesthésistes, 40 gynécologues-obstétriciens, 14 pédiatres, 9 urgentistes et 149 généralistes. Dr Bart Janssens Directeur des Opérations MSF - Centre Opérationnel de Bruxelles
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QUI SOMMES-NOUS ?
L’équipe médicale de Timurgara examine le CT-scan d’un patient aux urgences (Pakistan). | © P.K. Lee. /MSF (2012)
Médecins Sans Frontières est une organisation médicale humanitaire internationale, qui apporte une assistance médicale à des populations, victimes de conflits armés, mais aussi d’épidémies et de pandémies ou de catastrophes naturelles. MSF apporte des soins de santé à des personnes qui en sont exclues. MSF est une organisation non gouvernementale indépendante et autonome. La garantie de l’indépendance de l’organisation s’enracine dans son financement, assuré à 90 % par la générosité des donateurs privés. Notre action est définie par l’éthique médicale et les principes de neutralité et d’impartialité. MSF propose une aide aux
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personnes sur la base de sa propre évaluation des besoins et sans aucune discrimination. MSF ne prend pas parti dans les conflits armés et exige le droit d’avoir librement accès aux patients et à l’espace dont elle a besoin pour mener à bien les interventions d’urgence médicale. Lorsque MSF est témoin d’actes de violence graves ou de crises négligées, elle se donne le droit de prendre la parole publiquement pour tenter de sortir la crise de l’oubli, alerter le public sur les exactions commises loin de caméras, critiquer les insuffisances des moyens, ou dénoncer le détournement de l’aide pour servir des intérêts politiques.
La charte de Médecins Sans Frontières L’organisation Médecins Sans Frontières a été fondée en 1971 par un groupe de médecins et de journalistes. En 40 ans, Médecins Sans Frontières a acquis une réputation internationale en matière d’aide médicale aux populations en danger. En 1999, l’organisation a eu l’honneur de recevoir le prix Nobel de la Paix. Aujourd’hui, MSF est un mouvement international qui compte plus de 22.000 personnes travaillant dans plus de 60 pays. Réunies autour d’une même charte, les équipes de MSF sont composées de personnel médical, logistique et administratif regroupant des dizaines de nationalités différentes, expatriés ou employés locaux. Elles apportent leurs secours dans le respect des principes de l’action humanitaire et de l’éthique médicale.
Tous les Médecins Sans Frontières adhèrent aux principes suivants : Les Médecins Sans Frontières apportent leurs secours aux populations en détresse, aux victimes de catastrophes d’origine naturelle ou humaine, de situation de belligérance, sans aucune discrimination de race, de religion, de philosophie ou de politique. Œuvrant dans la neutralité et en toute impartialité, les MSF revendiquent, au nom de l’éthique médicale universelle et du droit à l’assistance humanitaire, la liberté pleine et entière de l’exercice de leur fonction. Ils s’engagent à respecter les principes déontologiques de leur profession et à maintenir une totale indépendance à l’égard du pouvoir, ainsi que de toute force politique, économique ou religieuse. Volontaires, ils mesurent les risques et les périls des missions qu’ils accomplissent et ne réclameront, pour eux ou leurs ayants droit, aucune compensation autre que celles que l’association sera en mesure de leur fournir.
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L’équipe chirurgicale opère afin d’extraire une balle de l’abdomen d’un patient dans la salle d’opérations d’un hôpital gonflable de MSF (Syrie). | © Nicole Tung (2013)
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QUI CHERCHONS-NOUS ? MSF recrute du personnel médical et paramédical dans le cadre de ses projets. En raison de l’augmentation constante du nombre de catastrophes d’origine humaine et naturelle qui secouent le monde, MSF a pris la décision stratégique d’intensifier les activités chirurgicales sur le terrain, en particulier dans les régions en proie à des conflits. C’est la raison pour laquelle nous avons besoin de plus de chirurgien(ne)s, chirurgien(ne)s orthopédiques, anesthésistes et infirmier(e)s de bloc opératoire au cours des dernières années. Parallèlement, MSF lance de plus en plus de programmes axés sur les soins de santé maternels et infantiles et la santé génésique. Nous sommes donc en permanence à la recherché d’obstétricien(ne)s / gynécologues, d’infirmier(e)s de bloc opératoire et de sages-femmes pour venir en aide aux femmes qui n’ont pas accès à des soins de santé.
NOS CRITÈRES GÉNÉRAUX DE SÉLECTION • Avoir la motivation de s’engager dans une mission humanitaire et adhérer aux valeurs de la charte MSF ; • Avoir un diplôme valide pour votre fonction et un permis d’exercer à jour ; • Avoir une bonne connaissance du français et/ou de l’anglais (l’arabe est un plus) ; • Être prêt à appliquer les protocoles et politiques médicales développés par MSF ; • Être prêt à partir sur tous nos terrains d’intervention ; • Être prêt à partir sans famille ; • Disponibilité : 6 semaines - 6 mois.
VOS QUALITÉS • Flexibilité et résistance au stress ; • Esprit d’équipe ; • Compétences organisationnelles et managériales.
À SAVOIR La plupart des postes nécessitent la gestion d’équipe: encadrement, formation et supervision du personnel.
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CHIRURGIENS Le chirurgien supervise et coordonne le service de chirurgie dans son ensemble. Il a la responsabilité d’assurer la qualité du service de chirurgie, du bloc opératoire, de la salle de pansements, de la consultation externe et du service hospitalisation. Il dirige les actes chirurgicaux en collaboration étroite avec l’équipe (chirurgiens, anesthésistes et infirmiers du bloc opératoire). Il organise des formations pour le personnel du bloc opératoire. AUTRES RESPONSABILITÉS
EXIGENCES SPÉCIFIQUES
• Prodiguer des soins chirurgicaux et pratiquer différents types d’interventions chirurgicales (y compris des interventions abdominales, obstétriques d’urgence, orthopédiques de base et des interventions à la suite d’un traumatisme ou d’un acte violent, par exemple une blessure par balle, par lance, etc.) ;
• Capacité de pratiquer des interventions de chirurgie générale (la chirurgie pédiatrique, césariennes, etc.) ;
• Gérer et organiser le département de chirurgie (y compris la clinique ambulatoire, la salle des urgences, la salle d’opération et le service de chirurgie) ; • Recruter, former et évaluer le personnel local dans certains aspects en rapport avec la chirurgie ; • Mettre en œuvre des protocoles de qualité, conformément aux consignes et aux normes de MSF ; • Recueillir et analyser des données médicales et produire un rapport sur les activités chirurgicales.
Oscar Alvarado, chirurgien orthopédique, au travail à Kunduz, Afghanistan. | © Oscar Alvarado (2013)
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• Expérience en soins d’urgence, chirurgie de guerre et orthopédie souhaitée ; • Capacité de travailler avec des ressources limitées.
ALBERT DENOEL Profession : Chirurgien Missions avec MSF : Pakistan, Syrie, Afghanistan, Somalie, Libye, Haïti
Nous sommes bien en Afghanistan ! On aperçoit de belles montagnes enneigées de tous les côtés. Mais ce qui importe le plus, ce sont les gens, et tout particulièrement leur aspect ; les hommes avec leur pakol et leur patou (c’est la casquette typique et la couverture drapée) et les femmes vêtues de leur burqa bleue. C’est d’ailleurs très touchant pour moi de voir les barrières culturelles s’effondrer et de voir leur bonheur quand on soigne ou opère leur enfant. Évidemment, la communication est difficile, mais il y existe toujours des moyens universels pour communiquer le malheur et le bonheur. Il n’empêche que soigner les gens en menant de petites ou de grandes interventions reste le moteur principal de ma présence ici. J’ai encore fait des césariennes. J’ai traité des doigts en compote. J’ai fait une intervention pour une gamine de treize ans qui avait une leucémie. Il n’y a pas de traitement en Afghanistan pour ces maladies. Son père l’a conduite au Pakistan où on lui a fait une cure d’Endoxan et puis fini.
MARTIAL LEDECQ Profession : Chirurgien Missions avec MSF : Afghanistan, Algérie, Burundi, Côte d’Ivoire, Egypte, Haïti, Irak, Liban, Niger, Pakistan, République Centrafricaine, République Démocratique du Congo, Soudan du Sud, Syrie, Tchad, Turquie
Notre hôpital de campagne situé au nord de la Syrie se trouvait dans une grotte, qui servait de dépôt de fruits, de légumes ou de combustibles. Parvenir à y instaurer les bonnes conditions nécessaires à la mise en œuvre d’une véritable unité médicale et chirurgicale relevait de la gageure. Nous devions disposer de l’eau et d’électricité à chaque instant et nous devions pouvoir y garantir la stérilité et l’hygiène.Nous avons monté une tente gonflable, fermée hermétiquement, pour y installer le quartier opératoire. Nous nous sommes efforcés de monter un hôpital, dans un endroit très rural, au pied d’une colline. C’était un défi logistique énorme, mais nous y sommes arrivés !
Mais je vis bien, je suis heureux même si l’éloignement de mes proches me pèse certains jours. Car c’est aussi une retraite qui me force à réfléchir sur ce qu’on est, sur ce qu’on fait par rapport à ce qu’on croit être et ce qu’on croit savoir faire. Fréquenter tous ces jeunes venant d’horizons et d’ambitions différents, continue de m’étonner, de me stimuler et aussi, parfois, de m’inquiéter.
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CHIRURGIENS ORTHOPÉDIQUES Le rôle du chirurgien orthopédique consiste à superviser et à coordonner le service de chirurgie orthopédique et les activités orthopédiques en lien avec la salle d’urgences, la consultation externe, le bloc opératoire, la salle de pansements et le service hospitalisation. Il dirige les actes chirurgicaux orthopédiques en collaboration étroite avec l’équipe (chirurgiens, anesthésistes, et infirmiers du bloc opératoire) et la formation du personnel du bloc opératoire. AUTRES RESPONSABILITÉS
EXIGENCES SPÉCIFIQUES
• Gérer et organiser le département d’orthopédie: gérer l’équipement orthopédique nécessaire (fixateurs externes, fixateurs internes, etc.). Avec l’aide de l’infirmier(e) de bloc opératoire, veiller à ce que ce matériel soit disponible en permanence ;
• Expérience en chirurgie traumatologique et de guerre vivement souhaitée.
• Recruter, former et évaluer le personnel local dans des domaines en rapport avec la chirurgie orthopédique ; • Mettre en œuvre des protocoles de qualité, conformément aux consignes et aux normes MSF ; • Recueillir et analyser des données médicales et produire un rapport sur les activités chirurgicales.
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MARC GOOSSENS Profession : Chirurgien orthopédique Missions avec MSF : Afghanistan, Haïti
L’Afghanistan reste un pays qui souffre de la guerre. L’installation du centre traumatologique à Kunduz est une initiative prise par MSF : la nécessité d’accueillir les victimes des attentats à la bombe et des blessures de tir est immense, à côté des accidents de voiture sérieux. En tant que chirurgien orthopédique, il est très difficile d’être préparé à l’avance à ces blessures problématiques, propres à une guerre sans merci. D’un côté, les blessures sont incroyablement cruelles, surtout chez les enfants ; de l’autre côté, elles sont aussi un défi pour le médecin : quelles sont les solutions thérapeutiques, chirurgicales à apporter ? Travailler pour MSF vous oblige à vous surpasser, car tous les jours se présentent de nouveaux problèmes qui demandent des solutions. Voir les problèmes d’un œil tout-à-fait nouveau (Think out of the box) et agir en improvisant raisonnablement sont des atouts souvent nécessaires pour soigner ces états de santé complexes. Heureusement, en tant qu’expatrié, vous pouvez compter sur la connaissance et l’aide des médecins locaux
ainsi que sur la collaboration enthousiaste des infirmiers du bloc opératoire. Inutile de préciser que le travail est dur, aussi bien physique que mental, mais la récompense en vaut la peine : nous recevons la gratitude des patients et de leur famille, et le respect de tout le personnel hospitalier. J’estime que c’est un grand privilège d’avoir été accepté et admis sans tambour ni trompette ici, dans leur lieu de vie et de travail, en tant que passant, étranger et non-musulman, malgré la durée relativement courte de ma mission de deux mois. La redécouverte de la médecine de base devenait de cette manière une révélation, l’essentiel était à nouveau important, sans pour autant perdre la valeur de l’aide logistique qualitative (matériel d’ostéosynthèse, pansements, médicaments). L’ Afghanistan a tout simplement besoin de médecins capables, ce n’est vraiment pas un acte d’héroïsme de venir travailler ici, cela requiert simplement le seul pas suivant, celui de se dire : oui, je vais aider. Du reste, on reçoit une satisfaction énorme du travail accompli.
Christos Christou, chirurgien, opère un blessé par balle à la main gauche (Soudan du Sud). | © Isabel Corthier (2013) ←
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ANESTHÉSISTES Le rôle de l’anesthésiste travaillant pour MSF consiste à superviser et à coordonner les activités d’anesthésie dans la salle d’urgences, la consultation externe, le bloc opératoire, la salle de pansements et le service hospitalisation. Il est responsable de la prise en charge des soins d’anesthésie pré-, intra-, et postopératoires afin que le patient reçoive tout le support nécessaire pendant son traitement chirurgical. Il coordonne les activités d’anesthésie dans leur ensemble et organise des formations pour le staff national.
AUTRES RESPONSABILITÉS
EXIGENCES SPÉCIFIQUES
• Gérer et organiser le département d’anesthésie (y compris la salle des urgences, la salle d’opération, la clinique ambulatoire et l’unité de soins intensifs) ;
• Expérience en anesthésie pédiatrique, obstétrique et traumatologique ;
• Prodiguer des soins d’anesthésie et pratiquer différentes techniques : intubation, anesthésie au masque, anesthésie rachidienne et anesthésie locale ; • Recruter, former et évaluer le personnel local dans des domaines en rapport avec l’anesthésie ; • Mettre en œuvre des protocoles de qualité, conformément aux consignes et aux normes MSF ; • Recueillir et analyser des données médicales et produire un rapport médical.
Jacques Meumeu, infirmier anesthésiste, s’apprête à effectuer une anesthésie spinale en vue d’une opération herniaire dans la salle d’opérations de l’hôpital de Niangara. (Républic Démocratique du Congo) | © Robin Meldrum (2011)
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• Expérience en anesthésie dissociative (par exemple, kétamine) ; • Vaste expérience en anesthésie rachidienne.
CHRISTINE DU MAINE Profession : Anesthésiste Missions avec MSF: Afghanistan, Pakistan, République Démocratique du Congo
Ma dernière mission s’est déroulée à Masisi, en République Démocratique du Congo. Dans le bloc opératoire de Masisi, comme pour la plupart des projets MSF, nous traitions principalement des femmes enceintes (auxquelles nous devions pratiquer des césariennes, des interventions au cours desquelles survenaient parfois des complications supplémentaires comme une rupture de l’utérus ou une éclampsie) et des patients victimes de traumatismes (chutes, accidents de la circulation, brûlures, dont plusieurs ont été causées par la foudre ou encore blessures par balle ou machette). Nous avons également réalisé diverses interventions non urgentes, surtout après l’arrivée du chirurgien MSF. Nous organisions des séances de formation hebdomadaires sur des sujets qui, d’après mes observations, devaient être approfondis et sur des thèmes que les infirmiers anesthésistes me proposaient. Je leur ai prêté une oreille attentive, je les ai aussi secondés et conseillés lors de cas plus difficiles et je leur ai prêté main-forte lorsque la charge de travail était trop élevée. J’ai consacré le reste du temps à trouver la meilleure façon d’assurer l’approvisionnement du matériel nécessaire aux activités du bloc opératoire, à y définir les circuits des patients, à mettre en œuvre des pratiques d’hygiène générale dans la salle d’opération conformément aux protocoles MSF et à superviser les activités de stérilisation et de lavage
du linge. Ces tâches exigeaient une collaboration avec le pharmacien, le responsable des soins infirmiers et le logisticien. Dans mon pays d’origine, je n’avais jamais dû m’acquitter de telles tâches, pourtant si indispensables afin de prodiguer des soins de qualité à nos patients en chirurgie. Heureusement, pour ce faire, MSF m’a communiqué beaucoup de renseignements et de protocoles à suivre. J’ai également donné une formation en RCP à l’ensemble du personnel infirmier de l’hôpital et j’ai émis des suggestions quant au contenu et à l’utilisation des trousses de réanimation dans chaque service. Grâce à MSF, j’ai eu l’occasion non seulement d’apprendre beaucoup de choses sur l’anesthésie et le fonctionnement des différents services de l’hôpital, mais aussi de découvrir de jolis endroits que je n’aurais jamais visités autrement, de rencontrer des gens charmants et d’acquérir une meilleure compréhension des conflits qui sévissent dans le monde entier et de leurs répercussions sur la vie des gens.
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GYNÉCOLOGUES En coordination avec l’équipe de sages-femmes, le gynécologue/obstétricien supervise et organise le département d’obstétrique et de gynécologie. Il prend en charge les patientes nécessitant un suivi obstétrical de deuxième ligne (la première ligne de soins étant assurée par la sage-femme). Il est également responsable de la formation du personnel paramédical. AUTRES RESPONSABILITÉS
EXIGENCES SPÉCIFIQUES
• Pratiquer des accouchements simples et avec complications, des interventions obstétricales et gynécologiques planifiées ou d’urgence et s’occuper de la gestion pré- et postopératoire ;
• Expérience professionnelle actuelle ou récente.
• Gérer et organiser le département d’obstétrique et de gynécologie, y compris la salle des urgences, la clinique ambulatoire, la salle d’opération, la salle d’accouchement et la maternité ; • Travailler en collaboration avec l’équipe de sages-femmes ; • Recruter, former et évaluer le personnel national dans des domaines en rapport avec l’obstétrique et la gynécologie ; • Mettre en œuvre des protocoles de qualité, conformément aux consignes et aux normes MSF ; • Recueillir et analyser des données médicales et produire un rapport médical.
Docteur Lyse Rama apprend à faire une césarienne sous la supervision de Séverine Caluwaerts, gynécologue (Burundi). | © Séverine Caluwaerts (2012) →
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SÉVERINE CALUWAERTS Métier : Gynécologue Missions avec MSF : Sierra Leone, Niger, Burundi, Afghanistan, Pakistan et République Démocratique du Congo, spécialiste en gynécologie au siège de MSF à Bruxelles.
Chez MSF, j’ai eu l’occasion d’exercer le métier de médecin que j’avais choisi 15 ans plus tôt. Comme gynécologue, on prend soin des femmes et des petits bébés, souvent les êtres les plus fragiles de la société. On essaie qu’ils naissent dans les meilleures conditions possible. Je trouve, et ce sentiment ne fait que s’amplifier ces dernières années, que les femmes, où qu’elles se trouvent, méritent d’accou-
cher sans risque, aussi bien au Congo qu’en Afghanistan ou en Belgique. Je suis donc fière de pouvoir y contribuer. Mon travail chez MSF me procure beaucoup de satisfaction, car je m’occupe de l’essence de la vie : aider à faire naître des êtres ! En Afghanistan par exemple, j’ai pu former une jeune collègue afghane à de nouvelles techniques. Ce travail est synonyme d’espoir d’un avenir meilleur, non seulement pour elle, mais aussi pour l’Afghanistan. MSF nous détache dans des endroits où nous ne serions jamais allés dans un autre contexte. Masisi à l’est du Congo ou Khost en Afghanistan sont des villes qui ont beaucoup plus de sens pour moi que simplement des noms sur une carte. J’y ai vécu, appris et mis des bébés au monde. J’y ai ri et discuté, des gens ont donné mon prénom à leurs enfants. Ce sont des souvenirs que l’on garde en soi pour le restant de sa vie.
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INFIRMIER(E)S DU BLOC OPÉRATOIRE L’infirmier(e) du bloc opératoire travaillant pour MSF, est responsable des soins infirmiers en rapport avec le département de chirurgie, dont font partie la stérilisation, les procédures de nettoyage, le système de la pharmacie et l’assistance pendant les interventions chirurgicales (instrumentation). Il ou elle travaille en étroite collaboration avec les anesthésistes, les chirurgien(ne)s et les gynécologues-obstétricien(ne)s sur le terrain. AUTRES RESPONSABILITÉS
EXIGENCES SPÉCIFIQUES
• Former et encadrer les infirmier(e) s de bloc opératoire locaux selon leurs compétences et la gestion globale de la salle d’opération en vue de leur déléguer à terme toutes les responsabilités ;
• Diplôme de bachelier en soins infirmiers, spécialisé bloc opératoire ;
• Assurer le suivi des patients et de leur dossier ; • Superviser la stérilisation des équipements et du linge ; • Superviser les soins infirmiers préopératoires et postopératoires prodigués aux patients.
• Diplôme en médecine tropicale ou faire état d’une expérience d’un an dans un contexte tropical ; • Expérience en chirurgie générale, traumatologie, orthopédie et/ou obstétrique ; • Disponibilité : 6 mois – 12 mois.
Prise en charge d’un grand brûlé à l’hôpital de Drouillard, Cité Soleil (Haïti). | © Andre Quillien/MSF (2013) →
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STIJN DECAT Métier : Infirmier de bloc opératoire Missions avec MSF : Burundi, Libye, République Démocratique du Congo
Les différentes expériences que j’ai vécues avec MSF ont toutes été très belles. En tant qu’instrumentiste expérimenté, lors de ma première mission, j’ai été responsable de plusieurs services dont le fonctionnement m’était jusqu’alors inconnu. Outre mon travail à la pharmacie, je gérais aussi un service pour femmes récemment accouchées, le quartier opératoire, le département de stérilisation ou encore la blanchisserie. Mes 11 mois de mission au Burundi ont été très riches en enseignements ; l’expérience a été épanouissante et j’ai énormément appris de la population locale, admirable à plus d’un titre, et de l’équipe internationale qui a été fantastique.
de 30 heures, en partance de Malte à destination de la ville méditerranéenne de Misratah, annonçait 5 semaines inoubliables. Dans le quartier opératoire, à la table d’opération, avec une équipe de médecins et d’infirmier(e) s enthousiastes, nous veillions à ce que les femmes libyennes puissent mettre leurs enfants au monde en toute sécurité. Lors de ma dernière mission, je suis parti à Masisi, à l’est du Congo, au Nord-Kivu dans un hôpital pleinement opérationnel, au cœur de la brousse. Avec le concours de plus de 300 collègues congolais, nous y avons prodigué des soins médicaux gratuits. Dans cet hôpital, on a soigné non seulement des patients atteints de maladies virales et bactériennes, mais aussi des victimes de violences sexuelles et physiques, des actes qui font malheureusement une des caractéristiques de cette région en guerre. Je n’oublierai jamais la résistance, le courage et la persévérance de ces gens dont j’ai pu faire la connaissance.
En mai 2011, je partais pour Misratah, une ville en Libye qui était enlisée dans un conflit armé à ce moment-là. Le voyage en bateau
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SAGES-FEMMES La sage-femme est responsable de la mise en place et du suivi des différentes activités du projet touchant à la santé de la femme : les soins liés à la grossesse et à l’accouchement, les soins aux victimes de violences sexuelles, la planification familiale, la prévention de la transmission du VIH/sida de la mère à son enfant, la prévention et le traitement des infections sexuellement transmissibles, etc. AUTRES RESPONSABILITÉS
EXIGENCES SPÉCIFIQUES
• Superviser l’équipe des sages-femmes ;
• Diplôme de bachelier d’accoucheu(r)se ;
• Assurer le suivi obstétrical des patientes ;
• Diplôme en médecine tropicale ou faire état d’une expérience d’un an dans un contexte tropical ;
• Organiser le départment de santé reproductive: gestion des ressources humaines, gestion de la pharmacie, compilation des données statistiques, etc. ;
• Expérience professionnelle pertinente ; • Disponibilité : 6-12 mois.
• Recruter, former et évaluer le personel national dans des domaines en rapport avec la santé reproductive.
Safia, sage-femme, prend la tension artérielle d’une patiente syrienne, réfugiée au Liban. | © Marjie Middleton (2013) →
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ELS GEERTS Profession : Sage-femme Missions avec MSF : Afghanistan, Syrie, Sierra Léone
Pour le moment, j’effectue ma troisième mission avec MSF. J’ai aidé à mettre sur pied une maternité en Afghanistan, j’ai renforcé l’équipe des urgences en Syrie et prêté main-forte à des gynécologues en Sierra Leone. Chaque mission est un nouveau défi. Tantôt, on insiste plutôt sur des aptitudes techniques, tantôt, on prête plus attention au team management. Au cours de mes missions, j’ai appris à intervenir lors d’accouchements par le siège, à gérer une pharmacie, à assurer la mise en valeur des ressources humaines, et à gérer le stress. Grâce à mon expérience à MSF, j’ai découvert
de nouvelles cultures, je me suis fait une meilleure idée de l’analyse de données, et tout cela en collaborant en permanence avec d’autres départements. Et la liste est loin d’être exhaustive. Le plus important pour moi, c’est que j’ai appris à vraiment mieux me connaître, j’ai découvert des choses en moi qui m’ont permis de m’épanouir à plus d’un égard. Il n’est certes pas évident de quitter sa famille et ses amis pour un pays en conflit. On y rencontre des femmes en mauvaise santé, alors qu’on sait qu’un bon suivi médical leur aurait épargné une telle situation. S’adapter à une nouvelle culture peut sembler simple, mais certaines situations rendent inévitablement la tâche plus difficile, comme devoir obtenir une permission écrite afin de sauver la vie d’une mère et/ou celle d’un enfant, ce n’est pas toujours aussi évident qu’il y paraît. Pourtant, j’adore ce job, pour la reconnaissance que l’on reçoit de la part des collègues locaux, des patients, de la population. Je suis fière d’être sage-femme !
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LA VIE EN MISSION Le terrain varie d’un projet à l’autre. Les conditions de vie et de travail peuvent être dures et vous allez probablement devoir vous habituer à un régime alimentaire, à un logement, à un rythme de vie, à des formes de divertissement et à des compagnons que vous ne connaissez pas. L’intimité et le temps libre peuvent être rares. Dans certains cas, vous pouvez être exposé(e) à des conditions météorologiques extrêmes ou subir un certain isolement en raison de l’éloignement du site du projet. L’instabilité et l’incertitude politique régnant dans le pays où vous serez détaché(e) peuvent faire partie de la vie quotidienne sur le terrain. Pour des raisons de sécurité, il est possible qu’un couvre-feu et des restrictions de la liberté de mouvement de l’équipe soient instaurés. Vous devrez vous adapter à des différences culturelles (provenant tantôt de la culture locale, tantôt des habitudes de l’équipe internationale). Celles-ci existent et si elles sont une source d’enrichissement, elles peuvent parfois susciter l’incompréhension. La ponctualité au travail, le rapport à la hiérarchie, les relations entre hommes et femmes peuvent être différents d’un pays à un autre. La tolérance envers les personnes qui pensent et agissent différemment de vous est primordiale. La tolérance et le respect mutuel sont des valeurs essentielles au sein de Médecins Sans Frontières. 1 | Sabine Dorm, infirmière, avec un jeune patient dans le service d’urgence d’un hôpital en Syrie. | © Robin Meldrum/MSF (2013) → 2 | L’équipe MSF en route pour l’hôpital de Kunduz (Afghanistan). | © Ben King/MSF (2013) → 3 | Les membres de l’équipe MSF dans le foyer à Aweil (Soudan du Sud). | © Marion Martane (2011) →
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CE QUE NOUS OFFRONS • Un contrat à durée déterminée • Une rémunération mensuelle • Une couverture sociale et médicale • La prise en charge de tous les frais liés à la mission (transport, visa, hébergement) • Une indemnité journalière (per diem) pendant la mission • L’occasion de travailler et de prendre rapidement des responsabilités dans des situations humanitaires et des programmes médicaux variés • Un développement professionnel personnalisé, avec accès à différents niveaux de formation, afin d’évoluer au sein de l’organisation
Les expatriés MSF grillent des guimauves autour d’un feu de camp dans le jardin du compound MSF à Lashkar Gah (Afghanistan). | © Ben King/MSF (2013)
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COMMENT POSTULER ? 1. Informez-vous via notre site Web ou participez à l’une de nos séances d’information à Bruxelles ou en ligne ; 2. Si vous remplissez tous les critères, postulez en ligne : ajoutez votre lettre de motivation + CV + diplômes sur www.msf.be ; 3. Nous étudions toutes les candidatures et contactons par téléphone les personnes présentant un profil adéquat. Sur la base d’un entretien téléphonique, vous serez invité(e) ou non à l’étape suivante ;
4. En fonction de votre profil, vous serez invité(e) à une journée de sélection à Bruxelles ou à un deuxième entretien téléphonique avec un spécialiste dans votre domaine ; 5. Après votre recrutement, vous entrez dans le pool des expatriés auxquels MSF pourra faire appel, et après les formations et briefings nécessaires, vous partirez en mission ; 6. Questions ? Vous pouvez contacter un de nos recruteurs par email via recruitment@brussels.msf.org.
QUESTIONS ET RÉPONSES • Puis-je décider dans quel pays je souhaite travailler ? MSF vous affecte à un poste en fonction des besoins sur le terrain, de votre spécialisation et de vos disponibilités. La décision finale d’acceptation ou de refus de la mission revient aux travailleurs humanitaires, mais l’on attend d’eux qu’ils soient ouverts à un grand nombre de destinations et d’activités. • Existe-t-il une limite d’âge pour travailler avec MSF sur le terrain ? Non, mais il faut être en bonne santé et apte à travailler. Il est nécessaire de s’être fait vacciner contre les maladies du pays où le candidat sera envoyé en mission et de respecter d’autres mesures de prévention (par exemple contre le paludisme).
• Comment la sécurité est-elle assurée par MSF sur le terrain ? Le travail avec MSF est encadré. MSF suit des procédures de gestion du risque très minutieuses et les consignes de sécurité sont constamment mises à jour pour chaque projet. Les travailleurs humanitaires sont informés des conditions de sécurité dans leur pays d’affectation avant de se rendre sur le terrain et sont formés aux protocoles de sécurité spécifiques dès leur arrivée sur le site du projet. Le respect de nos consignes en matière de conduite et de sécurité applicables au personnel et à l’équipe sur le terrain n’est pas négociable.
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Médecins Sans Frontières
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