Dépêches (Hiver 2008)

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Vol.10, no 1

Dépêches BULLETIN

MSF

CANADA

DANS CE NUMÉRO 4

La sécurité des travailleurs humanitaires

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Lettre du terrain : Myanmar

8

La nourriture ne suffit pas

En réponse au séisme

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Flambée épidémique de fièvre Ebola

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L’offre imparfaite de James Orbinski © MSF

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Canadiens en mission

IRAK

TOUJOURS EN VIE ET HEUREUX DE L'ÊTRE a guerre et la violence ont cessé temporairement pour Kamal M.* Depuis deux semaines maintenant, le jeune homme de Bagdad est hospitalisé dans la relative sécurité d'un établissement situé dans le nord de l'Irak, partie contrôlée par les Kurdes. Après plusieurs opérations, sa jambe gauche a été immobilisée dans une attelle, son visage est marqué de profondes coupures et près d'un quart de la surface de son corps est recouverte de brûlures. L'homme de 22 ans résume son histoire en quelques mots : dans le cadre de son emploi de gardien pour une entreprise de sécurité, il voyageait dans le premier camion d'un convoi qui livrait à Bagdad des marchandises provenant du nord du pays. Le véhicule où il se trouvait a été la cible d'une bombe. Le conducteur est mort sur le coup et les deux autres passagers ont été gravement blessés, tout comme lui.

L

L'unité de l'hôpital où Kamal récupère est une salle accueillante et claire comprenant 14 lits. Les patients qui occupent certains des lits voisins racontent des histoires semblables à celle du jeune homme. Blessés par des explosions ou des coups de feu, ils sont victimes de la guerre et de l'insurrection qui ravagent l'Irak. C'est l'employeur de Kamal qui a transporté les blessés à cet hôpital d'Erbil, où depuis mars 2007, travaille une équipe de Médecins Sans Frontières (MSF). Aux prises avec une profonde crise humanitaire depuis presque 5 ans maintenant, le système de santé irakien n'est plus en mesure de fournir des soins adéquats aux victimes de violence. Des milliers de médecins ont fui le pays, et ceux qui sont restés subissent souvent du harcèlement et sont victimes d'arrestations, ou font l'objet de menaces d'enlèvement ou d'assassinat. Les (suite à la page 2)

Lauréat du prix Nobel de la paix 1999


Irak

© Valérie Babize/MSF

© Jordana Abebe/MSF

travailleurs humanitaires sont devenus des cibles dans le conflit et, en conséquence, la plupart des agences d'aide internationale ont quitté le pays. MSF fournit une assistance médicale directe aux Irakiens et exerce certaines de ses activités à partir de pays voisins comme la Jordanie. L'un des principaux objectifs du programme mené dans le nord de l'Irak, région contrôlée par les Kurdes (ces provinces ont connu beaucoup moins d'incidents violents que le reste du pays), est de trouver des moyens de fournir une aide médicale d'urgence aux populations des provinces voisines situées plus au sud. Pour des raisons de sécurité, il est impossible d'avoir accès aux blessés dans les zones de guerre; le défi consiste par conséquent à trouver des façons de permettre aux patients se trouvant dans ces zones de se rendre aux hôpitaux où MSF est présent. Pour y arriver, les équipes se trouvant dans le nord de l'Irak ont établi un système permettant d'aiguiller vers ces hôpitaux les patients provenant des zones les plus affectées par la guerre. Une autre façon d'aider consiste à établir, à l'intérieur même de ces zones, des établissements sanitaires dotés d'équipement médical et de médicaments.

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À l'hôpital d'Erbil, là où se trouve kamal, un maximum de deux chirurgiens, une infirmière de l'unité des soins aux brûlés et un psychologue apportent une aide aux médecins et au personnel locaux pour le traitement des patients provenant de la zone de combat, située à 100 kilomètres environ au sud. De nombreuses chirurgies réalisées dans cet établissement portent sur des blessures de guerre, et bien d'autres sur des brûlures, l'hôpital étant le seul de la province à posséder une unité de traitement des grands brûlés. À quelques pas de la salle où repose Kamal se trouve l'entrée du bloc opératoire. Rémy, spécialiste français des grands brûlés, s'est rendu à Erbil avec MSF afin de venir en aide aux patients ayant subi de graves brûlures et d'enseigner certaines techniques à ses collègues irakiens. Toute la journée, il travaille dans la salle d'opération stérile. Debout à ses côtés, deux personnes observent pendant qu'il opère une femme ayant subi des brûlures rétrogrades au cou, à la poitrine et aux avant-bras. Les chirurgiens locaux sont impatients d'apprendre. « Le menton de la patiente était collé à sa cage thoracique en raison des brûlures, et elle était incapable de bouger la tête », explique Rémy. Une greffe de peau est effectuée pour restaurer

la flexibilité. De plus, la main gauche est immobilisée en raison d'une perte de tissu cutané. Le chirurgien mesure la grandeur de la parcelle de peau qui doit être retirée, qui est d'environ 5 centimètres sur 12,5. Un greffon de cette grandeur est alors prélevé de la cuisse de la patiente, les tissus adipeux en sont retirés au moyen d'un scalpel, puis la peau est transplantée sur la main gauche. « La flexibilité de la main sera entièrement rétablie », dit Rémy. « Techniquement, cette intervention n'est pas vraiment difficile, » ajoute l'un des chirurgiens irakiens, qui observe attentivement l'opération et prend des photos de chacune des étapes. « Nous apprenons grâce à Rémy comment


placer le greffon cutané afin de redonner une mobilité optimale au membre affecté. » Pendant ce temps, le psychologue de MSF fait ses rondes dans l'hôpital. « La douleur est un important problème, en particulier chez les patients ayant subi des brûlures, explique-t-il. Le changement des bandages est extrêmement douloureux. C'est une véritable torture, surtout pour les enfants. Les patients n'ont pas toujours accès à des traitements contre la douleur dans cet établissement. » MSF a commencé à se pencher sur ce problème et à prendre diverses mesures pour maintenir la douleur des victimes de brûlures à un degré supportable. Autrement, certains de ces patients ne pourront être soulagés dans les conditions existantes. Les personnes ayant subi des brûlures sur plus de 80 pour cent du corps, dans bien des cas à la suite d'une autoimmolation, décèdent fréquemment au bout de quelques jours d'une défaillance organique multiple. « Leur venir en aide présente des difficultés particulières », ajoute le psychologue. Les blessures de Kamal pourront guérir sans nécessiter de greffe cutanée. Kamal recouvre les cicatrices à son visage d'un morceau de tissu. « Je suis heureux d'être toujours en vie, dit-il. Et il me faut continuer, il n'y a pas d'autre choix. » * Les noms ont été changés pour des raisons de sécurité.

Irene Jancsy Chargée de communication

MSF est résolu à faire tout son possible pour fournir des soins médicaux à la population irakienne. Depuis 2006, l'organisme a mis en œuvre plusieurs programmes. Douze hôpitaux situés au centre et au nord de l'Irak reçoivent des fournitures médicales, notamment des médicaments et de l'équipement. Dans 8 hôpitaux du centre et du nord du pays, MSF offre une formation au personnel médical et aux conseillers en psychologie. Des équipes chirurgicales d'intervention directe ont été mises en place dans 3 hôpitaux du nord du pays. En Jordanie, un programme effectue des chirurgies maxillo-faciales et reconstructives sur les blessés de guerre irakiens. Depuis la Jordanie, MSF approvisionne de nombreux hôpitaux irakiens en médicaments et en équipement, et a mis sur pied dans ce pays un programme de formation pour le personnel médical irakien.

Les Irakiens vulnérables face à la peur et à la violence ike Fark, originaire de Calgary, est un chef de mission dans le cadre des programmes de MSF en Irak. Il est basé en Jordanie. Mike a participé aux programmes de MSF dans certains des contextes les plus instables et difficiles au monde, notamment au Libéria, en Ouganda et en Afghanistan. Il nous parle ici du travail en zone de guerre et des difficultés que vivent les Irakiens laissés vulnérables face à la peur et à la violence.

M

Pour quelle raison MSF intervient-elle en Irak? En Irak, MSF apporte son soutien aux hôpitaux et aux autres structures de santé, ce qui les aide à sauver la vie des victimes de la guerre et permet aux intervenants médicaux irakiens de disposer de plus de moyens pour dispenser les soins d'urgence aux patients qu'ils accueillent.

Quels sont les besoins? L'Irak vit actuellement une période de violence et d'insécurité intense en raison du conflit opposant la coalition et les insurgés, des conflits factionnels et sectaires et de la hausse de la criminalité en l'absence d'un État de droit. Même si certaines régions sont plus touchées que d'autres, tous les Irakiens souffrent du climat d'insécurité générale, de l'effondrement des services sociaux et de l'incertitude quant à leur avenir. Les violences incessantes et le grand nombre de personnes déplacées rendent les gens plus vulnérables et diminuent leur capacité à réagir. Dans les régions les plus touchées par la violence, les gens font face non seulement à un manque de services et de moyens de transport, mais aussi au risque d'être victimes d'attaques dirigées directement contre eux ou d'être pris au milieu d'un incident violent. La peur de la violence fait fuir les populations, ce qui diminue leur capacité à se déplacer et détériore la structure sociale touchant directement leur vie, entraînant ainsi des conséquences importantes sur leur santé physique et mentale. Une bonne partie du personnel médical irakien a fui le pays ou a cessé de travailler en raison des menaces d'attaques ciblées ou du climat d'insécurité générale, et les structures de santé manquent de matériel médical essentiel ou n'arrivent pas à l'entretenir.

Quelle aide MSF est-elle en mesure d'apporter en Irak? MSF assure un approvisionnement en matériel médical essentiel, une assistance dans la prestation de services en santé mentale et se charge de former le personnel médical à diverses techniques de soins.

Comment parvenez-vous à fournir une assistance dans un contexte aussi instable? À l'exception du Kurdistan, où MSF vient directement en aide à plusieurs hôpitaux, une grande partie de nos interventions sont gérées à distance; il est en effet impossible, pour le moment, de dépêcher du personnel dans d'autres régions du pays en raison du risque d'attaques qui menace MSF et ses partenaires. Cela signifie qu'il nous faut gérer les programmes irakiens à partir d'un autre pays. Nous disposons d'une équipe en place en Jordanie, un endroit sûr et accessible où nous pouvons référer des patients et dispenser une formation au personnel médical irakien.

Quelle aide MSF n'est-elle PAS en mesure d'apporter dans ce contexte? À l'heure actuelle, il est impossible pour MSF de s'établir dans les régions à l'extérieur du Kurdistan en raison du risque extrême que l'organisation ou ses partenaires soient l'objet d'attaques ciblées de nature politique ou criminelle.

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Sri Lanka

© Kate Janossy/MSF

LA SÉCURITÉ DES TRAVAILLEURS HUMANITAIRES e par sa nature, Médecins Sans Frontières (MSF) intervient souvent dans des contextes marqués par la violence, son travail consistant à venir en aide aux victimes de cette violence. Dans l'esprit de bien des gens, cela évoque peut-être l'image du brave médecin qui continue de soigner ses patients au milieu du sifflement des balles. Mais la réalité est que nous faisons de notre mieux pour éviter de nous retrouver dans ce type de situation, et qu'en fait, cela nous arrive rarement. Dans toutes les missions de MSF, la sécurité du personnel constitue une importante priorité, et cette préoccupation est au centre de toutes les activités de l'organisme. Cette priorité vaut avant tout pour les médecins, les infirmiers, les logisticiens et les administrateurs, et s'applique également à l'ensemble de nos sièges sociaux.

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L'expatrié moyen sans expérience avec MSF ne s'attend probablement pas à avoir une grande contribution à apporter en matière de gestion de la sécurité dans une zone de guerre. Après tout, ce type d'apprentissage ne figure au programme d'aucune école de médecine. Mais l'une des principales démarches que nous faisons pour assurer notre sécurité sur le terrain consiste tout simplement à parler aux gens.

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Cela commence au tout début, lorsque nous décidons de déployer une mission dans un pays donné. En effet, même si notre nom comprend le syntagme sans frontières, il est extrêmement difficile de travailler quelque part si nous ne bénéficions pas de l'acceptation de la population locale. Au Sri Lanka, par exemple, d'où je suis revenue récemment après avoir aidé à relancer notre mission, au lendemain de l'échec du cessez-le-feu de 2002 négocié entre le gouvernement sri-lankais et les Tigres de libération de l'Ealam tamoul (LTTE), MSF a négocié pendant des mois avec le gouvernement avant d'en arriver à une entente nous permettant d'avoir accès aux zones où notre présence était la plus nécessaire et d'y faire notre travail. Dans le cadre de chaque projet, il est essentiel d'avoir de bons rapports avec toutes les parties au conflit. Au Sri Lanka, cela signifie demeurer en contact régulier tant avec les militaires qu'avec les LTTE. Partout où intervient MSF, il importe que toutes les parties à un conflit sachent qui nous sommes et ce que nous faisons. Cela signifie que partout où nous allons, notre message est le même. Que nous sommes neu-

tres et que nous ne prenons pas parti pour qui que ce soit dans les conflits. Que nous sommes impartiaux et traitons les personnes qui ont le plus besoin de nos soins, qu'il s'agisse des habitants d'un village ayant moins accès aux services de santé en raison de sa situation géographique en zone de guerre ou d'un patient qui dépérit dans notre salle d'attente. Que nous sommes indépendants et que nous prenons nos propres décisions en ce qui a trait aux endroits où nous allons travailler. C'est le même message que nous répétons à tous et à chacun, que nous traitions avec des dirigeants militaires haut placés, des chefs de groupes rebelles locaux, des aînés de clans, des personnes rencontrées dans la rue ou nos patients. Lorsque le message est répété suffisamment souvent, les gens commencent à comprendre, et quand nous appuyons nos dires par des actions concrètes, ils commencent à nous croire. Et lorsque les deux parties à un conflit viennent à croire que nous sommes bel et bien qui nous disons être, et à comprendre les raisons pour lesquelles nous prenons nos décisions, elles finissent habituellement par respecter l'espace dont nous avons besoin pour accomplir notre travail.


L'établissement de bonnes relations avec les membres de la collectivité est également essentiel. Ainsi, nous rencontrons régulièrement les aînés des clans, les représentants des groupes communautaires et, surtout, nos patients et nos employés nationaux. En tant qu'expatriés, il nous est impossible de saisir pleinement les nuances de tout ce qui se passe dans les endroits où nous travaillons. Au Sri Lanka, un étranger ne pourra jamais remarquer un changement subtil dans les rapports de pouvoir ou dans les activités des groupes paramilitaires locaux, et dans ce pays où personne ne sait qui est de quel côté et à qui l'on peut se fier, aucun habitant de l'endroit ne dira quoi que ce soit à un étranger à moins de lui faire entièrement confiance. En cultivant des rapports fondés sur la confiance et la compréhension, en retour, MSF bénéficie d'avertissements lorsque certaines situations se détériorent, de conseils sur la meilleure façon de composer avec certains problèmes et d'une assistance durant les périodes difficiles. Grâce aux rapports que nous établissons avec la communauté, nous pouvons également surveiller de près les incidents susceptibles d'avoir un impact sur notre sécurité. Nous analysons les risques et déterminons la meilleure façon de les atténuer. Au Sri Lanka, nous avons connu une période où des attaques à la bombe ciblées avaient lieu fréquemment. Par conséquent, nous avons limité nos déplacements en ville, en

© Frederik Matte/MSF

particulier lors des périodes où les attaques se faisaient plus soutenues et dans les endroits où elles étaient plus susceptibles de se produire. Nous avons rendu nos véhicules plus visibles la nuit au moyen de phares clignotants, de logos de MSF de très grande taille et de drapeaux illuminés, de façon à ce que les éventuels attaquants nous voient clairement venir et nous laissent passer. Si la situation s'était dégradée davantage, nous aurions déménagé nos installations à l'hôpital et cessé tout déplacement sur les routes. De plus, tous les projets de MSF sont munis de plans d'évacuation qui nous permettent de déterminer comment quitter les lieux en situation de crise avant même qu'elle n'éclate. Au sein de MSF, les membres s’appuient sur leurs années d'expérience en gestion de la sécurité. Qui eut cru qu'un abri fortifié pouvait être renforcé au moyen de sacs de sable contenant six parts de sable pour une part de ciment? On ne m'a certainement pas appris cela dans mes cours de sciences infirmières. Mais dans un endroit tel que Vavuniya, au Sri Lanka, où les bruits d'artillerie résonnent quotidiennement et où le système antiaérien a l'habitude de procéder à des centaines, voire des milliers de tirs dans de courtes périodes de temps, la capacité de transformer nos salles de bain en abris solides est devenue un important aspect de la préparation du projet. Heureusement, MSF compte de nombreuses

personnes expérimentées qui peuvent fournir des conseils et une formation sur la gestion de la sécurité, qu'il s'agisse des précautions à prendre lors d'un passage dans une région minée, comme il en existe malheureusement encore au Sri Lanka, ou des mesures à prendre pour transformer une salle de bain en un endroit où s'abriter du danger. Bien sûr, il n'existe pas deux projets identiques. Il est toujours nécessaire pour nos équipes évoluant sur le terrain de tisser des liens locaux solides et de comprendre en quoi consistent les risques avant qu'ils ne se concrétisent. Nous ne serons jamais aussi en sécurité sur le terrain que nous pouvons l'être dans nos maisons au Canada, mais en continuant à insister sur la nécessité d'évaluer et de limiter les risques existants, nous contribuons considérablement à assurer notre sécurité.

Megan Hunter Coordonnatrice de projet

L'infirmière, Megan Hunter est originaire de Prince George, Colombie-Britannique. Elle a travaillé avec MSF, à titre d'infirmière, au Darfour et au Soudan ainsi qu'à titre de coordonnatrice de projet, en Somalie et au Sri Lanka.

© Jochen Ganter

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Lettre du terrain

MYANMAR

CE QUI SE CACHE SOUS LA SURFACE © Nadine Crossland © Nadine Crossland

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© Claude Mahoudeau/MSF


n surface, les choses semblent bien aller au Myanmar, qu'on appelle aussi la Birmanie. Les champs sont fertiles, les habitants ont le sourire aux lèvres, et partout sur chaque colline on aperçoit de magnifiques pagodes dorées, un hommage à Bouddha, le grand maître de la paix et de la sérénité. Mais il suffit de gratter un peu cette surface pour voir apparaître un Myanmar au visage bien différent.

E

Je suis arrivée au Myanmar en octobre 2006 pour y travailler avec Médecins Sans Frontières (MSF) dans le cadre d'un projet de soins de santé primaires dans l'État du Kayah. La population du Kayah, le plus petit des États du Myanmar, est constituée principalement de minorités ethniques et religieuses. Les dirigeants du pays ont tenté pendant de nombreuses années de réprimer le « soulèvement » de certains groupes d'insurgés dans cette région. Résultat : il n'y a plus d'infrastructures. Les gens n’ont pas accès (ou très peu) à des services sociaux ou de santé. L'État interdit le tourisme étranger et les Birmans sont souvent limités dans leurs déplacements et leur capacité d'accès. Toutes les ONG présentes dans la région, sauf MSF, travaillent sans faire appel à des employés étrangers. Cette situation peut limiter ou empêcher la réalisation d'activités, étant donné que les populations locales craignent de se confronter aux autorités ou même simplement d'avoir quelque rapport que ce soit avec elles. Cette peur n'est pas injustifiée, la junte au pouvoir étant tristement célèbre pour sa façon de punir et de persécuter quiconque ose remettre en question le régime en place ou ses initiatives. Cette persécution se voit partout sur le territoire, sous la forme de routes délabrées, d'hôpitaux ne disposant d'aucuns médicaments ou de personnel formé ou très peu, de restrictions imposées sur les déplacements de la plupart des habitants, du travail forcé, de sites de relogement, et ainsi de suite. Tout cela entraîne des répercussions importantes sur la santé et le bien-être de la population. À titre d'ONG à vocation médicale, MSF a du pain sur la planche.

preuve de beaucoup de gentillesse. Vraiment, ils accueillent les étrangers comme s'ils étaient des leurs. Il n'a pas été facile de cerner les problèmes d'ordre médical au Kayah, et encore moins facile d'y remédier. N'ayant qu'un accès restreint à la population et ne disposant que de peu de statistiques fiables, MSF a passé les dernières années à tenter d'assurer une présence permanente qui soit acceptée tant par les autorités militaires que par la population locale, tout en s'efforçant de découvrir les principaux besoins à combler sur le plan médical. En 2007, après avoir passé des années à nous faire connaître et à tenter sans relâche de sensibiliser les personnes dans le besoin, il semble que les choses soient en train de changer sur ce plan. Nous avons maintenant l'autorisation de nous rendre dans certaines régions auparavant interdites d'accès et de commencer à mener des activités médicales à ces endroits. Combler certains besoins médicaux précis s'est révélé plus difficile. Le paludisme se classe toujours parmi les maladies les plus létales, et la tuberculose, possiblement du type multirésistant aux médicaments, est en plein essort. Au Myanmar comme dans d'autres pays, MSF ne manque pas d'expérience à ce chapitre et ses interventions sont couronnées de succès. Ce qui continue de poser un problème pour notre programme, c'est la combinaison des besoins médicaux, des besoins sociaux et de la nécessité de restructurer complètement le système social. L'une des choses les plus difficiles que j'aie eu à vivre dans cette mission a été de séparer la réalité de la fiction sur cette terre de contradictions. Dans un pays si luxuriant et fertile, pourquoi voit-on des enfants malnutris? Dans

un pays si riche en ressources naturelles, pourquoi les gens du Kayah vivent-ils dans une pauvreté absolue? Le Myanmar, contrairement à bien d'autres pays, ne souffre pas des conséquences d'une catastrophe ou d'un désastre naturel. Les habitants de ce pays souffrent d'années de négligence et d'oppression. Je me suis souvent demandé si MSF était capable de faire face à ce genre de problème, en particulier de cette envergure. Il est certain que MSF ne peut remplacer un système qui n'existe tout simplement pas. La question est la sui-vante : pouvons-nous changer les choses tout en agissant à l'intérieur de nos capacités et de nos limites? Malheureusement, après un an, je suis incapable de répondre à ces questions, d'une manière ou d'une autre. Ce que je sais, par contre, c'est que le peuple du Myanmar, surtout dans l'État du Kayah, a besoin d'aide et de soutien. Le peuple du Myanmar ne doit pas être oublié du reste du monde. Le peuple du Myanmar mérite mieux que cela. Mon expérience au Myanmar m'a changée de bien des façons; je peux à peine trouver les mots pour le décrire. J'en suis arrivée à aimer cette terre et ses habitants comme jamais je ne l'aurais cru possible. J'ai l'espoir qu'un jour le voile de la peur se lèvera, et que ce jour-là, tous les habitants de ce pays pousseront un soupir de soulagement.

Nadine Crossland Infirmière

Nadine Crossland est infirmière, originaire de Spiritwood, en Saskatchewan. Il s'agit de sa première mission avec MSF.

© Claude Mahoudeau/MSF

Depuis le début du projet en 2004, MSF a eu à se démener beaucoup auprès des autorités civiles et militaires pour avoir accès aux personnes dans le besoin. Les expatriés de MSF sont les seuls étrangers autorisés à être présents dans l'État du Kayah. Heureusement, les habitants du Kayah et les employés nationaux de MSF sont des gens merveilleux et nous font

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Malnutrition

© Spencer Platt/Getty Images

LA NOURRITURE NE SUFFIT PAS CAMPAGNE DE MSF POUR L'ACCÈS AUX MÉDICAMENTS ESSENTIELS

« Manger du gruau de millet chaque jour équivaut à vivre de pain et d'eau. Ici, avec de la chance, les tout-petits ont du lait une ou deux fois par semaine. Si les jeunes enfants sont à ce point vulnérables à la malnutrition, c'est parce qu'il manque dans leur alimentation des vitamines et minéraux essentiels pour les aider à grandir, rester forts et combattre les infections. » - D re Susan Shepherd Coordonnatrice médicale du programme nutritionnel de MSF à Maradi, au Niger ©

es taux continuellement élevés de mortalité infantile en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud ne diminueront pas si on ne s'attaque pas de manière plus agressive à la malnutrition. Il s'agit d'une urgence médicale.

L

En effet, les équipes de Médecins Sans Frontières (MSF) voient chaque jour les conséquences dévastatrices de la malnutrition infantile : en 2006, elles ont traité plus de 150 000 enfants dans le cadre de 99 programmes. La malnutrition affaiblit la résistance et accroît le risque de mourir de la

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pneumonie, de la diarrhée, du paludisme, de la rougeole et du sida; soit 5 maladies responsables de la moitié de tous les décès d'enfants de moins de 5 ans. Malgré l'écrasante contribution de la malnutrition à la mortalité infantile et ses répercussions à long terme sur la santé, la planification et les programmes de santé publique, internationaux et nationaux, n'accordent pas une priorité assez élevée au traitement de cette affection. Privé de nutriments essentiels, un jeune enfant cesse de grandir. Ceux qui survivent sont souvent marqués par des effets à long

terme liés à un ralentissement de la croissance et à des retards de développement, ainsi qu'à un risque accru de maladies et une diminution de l'espérance de vie, une fois adultes. L'atrophie sévère dans la petite enfance est très répandue dans de vastes régions du Sahel, de la corne de l'Afrique et de l'Asie du Sud, points chauds de la malnutrition sur notre planète. Si les carences nutritionnelles s'intensifient, le corps d'un enfant commence à s'atrophier, c'est-à-dire à consommer ses propres tissus pour trouver les nutriments


dont il a besoin. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime à 20 millions le nombre de jeunes enfants souffrant de malnutrition aiguë, en tout temps. Une nouvelle génération d'aliments prêts à l'emploi, simples, hautement nutritifs et spécialement conçus pour les jeunes enfants, a considérablement élargi les possibilités d'interventions efficaces en matière de nutrition. En dépit de l'accumulation de preuves de leur efficacité thérapeutique (taux de guérison élevés, taux de mortalité et de défaillance faibles), seulement 3 pour cent environ des enfants atteints de malnutrition aiguë grave ont accès aux aliments thérapeutiques prêts à l'emploi. LES POLITIQUES INADÉQUATES AUGMENTENT LE RISQUE DE MORTALITÉ INFANTILE Les politiques nationales et internationales actuelles en matière de malnutrition présentent des défauts fatals. En effet, de nombreux programmes conçus pour faire baisser le taux de mortalité due à la malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans, misent sur une modification du comportement des mères, sur la fourniture de mélanges de farines enrichis et sur la lutte contre la pauvreté ou l'insécurité alimentaire. Ces stratégies sont importantes, mais ne répondent pas efficacement aux besoins des enfants malnutris de moins de 3 ans. Les mères du Sahel, de la corne de l'Afrique ou de l'Asie du Sud n'ont pas seulement besoin de conseils sur la manière de nourrir leurs enfants. Elles ont besoin d'avoir accès à des aliments thérapeutiques d'appoint à grande valeur nutritive.

DES ALIMENTS PRÊTS À L'EMPLOI POUR TRAITER UNE URGENCE MÉDICALE Au cours des 5 dernières années, l'utilisation d'aliments thérapeutiques prêts à l'emploi a changé radicalement l'approche du traitement de la malnutrition sévère aiguë. Il est maintenant possible de traiter les cas de malnutrition sévère sans complications ou stabilisés en consultation externe. La grande majorité des enfants malnutris peuvent désormais suivre un traitement à domicile, sous la supervision de leur mère ou d'un autre soignant, plutôt qu'à l'hôpital. Il y a accumulation de preuves de l'efficacité thérapeutique des aliments prêts à l'emploi. En ce qui concerne le traitement des formes de malnutrition qui mettent la vie en danger dans les points chauds de la malnutrition, il conviendrait de considérer l'aliment thérapeutique prêt à l'emploi comme un médicament essentiel. L'utilisation des aliments prêts à l'emploi est si efficace qu'elle ne devrait pas être limitée aux enfants souffrant de malnutrition sévère aiguë. Il faudrait l'étendre au traitement de la malnutrition chez les jeunes enfants, avant que celle-ci ne progresse et n'atteigne un stade où elle menace la vie. Même si les aliments prêts à l'emploi existent déjà comme moyens de substitution, les donateurs et les organismes de l'ONU continuent d'envoyer des centaines de milliers de tonnes de mélanges de farines enrichis à distribuer comme aliments complémentaires, alors qu'une telle stratégie s'est avérée d'une efficacité limitée pour les enfants de moins de 3 ans.

Ce que demande MSF Tout en continuant à fournir des aliments prêts à l'emploi aux enfants malnutris, dans le cadre d'un traitement pour leur sauver la vie, MSF fait appel à d'autres pour traiter la malnutrition comme une urgence médicale. • Les ministres de la Santé et ceux qui les soutiennent doivent s'occuper des problèmes critiques qui empêchent 97 pour cent des enfants souffrant de malnutrition sévère aiguë de bénéficier d'un traitement pouvant leur sauver la vie. • Les donateurs doivent examiner la qualité de l'aide alimentaire envoyée aux enfants de moins de 3 ans souffrant de malnutrition et détourner leurs efforts de la fourniture de mélanges d'aliments enrichis, pour se concentrer sur celle d'aliments prêts à l'emploi ayant une valeur nutritive supérieure, faciles d'emploi et efficaces. • L'UNICEF et le Programme alimentaire mondial (PAM) doivent garantir la disponibilité des aliments prêts à l'emploi en quantités suffisantes. Cela nécessitera du financement et le développement de solutions pour une production durable. • L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) doit soutenir les pays afin qu'ils mettent en œuvre ses nouvelles normes de croissance, développer des recommandations pour un traitement efficace de la malnutrition non sévère et promouvoir la recherche contrôlée et opérationnelle afin de reproduire et développer les expériences prometteuses des aliments prêts à l'emploi. • Les ministres de la Santé, les théoriciens de la diététique et les autres organisations travaillant sur la malnutrition doivent mettre en place des projets afin de documenter plus amplement les bienfaits des aliments thérapeutiques prêts à l'emploi, au-delà du traitement de la malnutrition sévère. • Les chercheurs, les producteurs et les utilisateurs d'aliments prêts à l'emploi doivent travailler ensemble à la création de nouveaux produits, adaptés au traitement précoce et à la prévention de la malnutrition infantile, mais également à d'autres utilisations, telle la nutrition maternelle, afin de prévenir l'insuffisance pondérale à la naissance.

© François Dumont/MSF

Qu'est-ce qu'un aliment thérapeutique prêt à l'emploi? Un aliment thérapeutique prêt à l'emploi est vendu dans le commerce sous la forme d'une pâte à base d'arachide et de lait comportant tous les nutriments essentiels pour traiter la malnutrition sévère aiguë. Il est livré en sachets d'aluminium hermétiques individuels, qui sont résistants à l'infection bactérienne et faciles à distribuer. Il s'agit d'un produit à conservation prolongée, ce qui facilite son entreposage, son transport et son utilisation sous des climats chauds, et constitue un moyen efficace de fournir du lait aux enfants de moins de 3 ans.

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Malnutrition

L'expérience de MSF à Maradi, au Niger

2005 Augmentation du nombre de traitements En 2005, année d'insécurité alimentaire exceptionnelle au Niger, MSF a traité plus de 60 000 enfants souffrant de malnutrition sévère à l'aide d'aliments thérapeutiques près à l'emploi. Rien qu'à Maradi, 38 000 enfants ont été traités avec un taux de guérison supérieur à 90 pour cent. Ils ont été soignés dans quatre hôpitaux et, en consultation externe, dans 17 centres alimentaires d'urgence.

2006 Extension des soins en consultation externe © Christiane Roth/MSF

Qu'est-ce que

la malnutrition? La malnutrition est souvent perdue au milieu des discussions à propos de la faim, en particulier dans le cadre du discours en vue d'« éliminer la faim dans le monde » ou de « nourrir le monde ». Ces expressions vagues contribuent à maintenir une réponse inadéquate au problème de la malnutrition. Or, il est crucial de distinguer la malnutrition de la faim, car la malnutrition nécessite des réponses qui vont au-delà de l'aide alimentaire. On utilise habituellement le mot « faim » pour parler d'une insuffisance de la ration calorique – toute personne dont le régime alimentaire quotidien comprend moins du minimum défini de 2100 kilocalories est considérée comme souffrant de la faim ou étant dénutrie. La réponse habituelle à la faim est l'aide alimentaire, qui augmente la ration calorique quotidienne d'une personne. La malnutrition n'est pas simplement le résultat d'une alimentation insuffisante. C'est une pathologie ayant pour principale origine une carence en nutriments essentiels. En grande partie, l'aide alimentaire est une réponse inadéquate à la malnutrition – soit parce qu'elle fournit des quantités insuffisantes de nutriments essentiels, ou que les nutriments qu'elle contient sont détruits par la cuisson ou ne sont pas correctement assimilés par le corps.

Ayant obtenu d'excellents résultats à grande échelle avec les cas graves, MSF a étendu l'utilisation des aliments thérapeutique prêts à l'emploi aux enfants souffrant de malnutrition à ses consultations externes. Près de 65 000 enfants ont été traités, parmi lesquels 92,5 pour cent souffraient de malnutrition modérée et 7,5 pour cent de malnutrition sévère. Les taux de rétablissement ont atteint 95,5 pour cent chez les premiers et 81,3 pour cent chez les seconds. Les résultats ont confirmé l'efficacité des aliments thérapeutiques prêts à l'emploi pour traiter la malnutrition aiguë modérée. Le gain de poids enregistré est nettement supérieur à celui généralement obtenu dans les programmes classiques de compléments alimentaires fondés sur les mélanges de farines. De même, les taux de défaillance étaient très bas par rapport aux programmes classiques.

2007 Davantage d'enfants soignés Fin 2006, selon les données de MSF, plus de la moitié des enfants de moins de trois ans souffraient à un certain point de malnutrition aiguë, dans deux de ses districts au sud de Maradi. MSF a donc mis en place une nouvelle approche à deux volets : accès anticipé au traitement pour les cas graves et accès anticipé à l'aliment prêt à l'emploi en supplément alimentaire pour tous les enfants à risque de la région. MSF a commencé à utiliser les nouvelles normes de croissance de l'Organisation mondiale de la Santé pour définir les critères d'admission. Conformément à ces nouvelles normes, les enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère sont traités en consultation externe, à l'aide d'aliments thérapeutiques prêts à l'emploi, dans les centres alimentaires. En cas de maladie grave associée, ils sont hospitalisés. La seconde composante de la nouvelle approche de MSF est la distribution d'un aliment prêt à l'emploi, ce qui ne remplace pas les repas réguliers, mais compense les principales carences de leur régime alimentaire habituel d'un enfant en comblant les besoins quotidiens en nutriments. En 2007, MSF a distribué un aliment d'appoint prêt à l'emploi mensuellement à l'ensemble des 62 000 enfants âgés de 6 mois à 3 ans, dans un district de Maradi, durant la saison où l'approvisionnement en aliments est le plus précaire.

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Dépêches Vol.10, no 1


Pérou

Rendre leur dignité aux victimes du séisme e 15 août 2007, un violent séisme d'une magnitude de 7,9 sur l'échelle de Richter a dévasté la région côtière du Pérou. Les secousses, qui ont duré plus de 2 minutes, ont tué plus de 600 personnes et dévasté une grande partie des provinces de Pisco, Ica et Chincha, situées au sud de Lima, la capitale.

L

La première équipe de Médecins Sans Frontières (MSF) est venue en aide aux survivants moins de 48 heures après le séisme. La ville de Pisco, particulièrement touchée, a bénéficié massivement de l'aide internationale. C'est pourquoi, MSF a décidé de concentrer ses efforts sur les zones rurales situées à l'est de Pisco. Au plus fort de nos activités, l'équipe MSF était composée de plus de 55 travailleurs, péruviens et internationaux. MSF a mené des cliniques mobiles dans de nombreuses localités, appuyé une trentaine de structures de santé notamment en fournissant des médicaments, et assuré une surveillance épidémiologique. MSF a également mis en place un centre de soins

post-traumatiques et post-opératoires au centre de Pisco.

© Jodi Hilton/Corbis

Afin d'offrir un soutien psychologique aux victimes, une équipe MSF composée de 8 psychologues a organisé des sessions de groupe psycho-éducatives – appelées charlas – et des consultations individuelles. Afin de rendre aux personnes touchées par le séisme des conditions de vie de base, l'équipe logistique de MSF a distribué près de 10 000 couvertures et autant de « kits d'hygiène » – composés de savon, de draps et de matériel pour l'hygiène. MSF a également donné du matériel pour construire des abris temporaires à 1500 familles, et distribué plus de 2000 jerrycans. Au total, quelque 60 tonnes de matériel médical et non-médical ont été acheminées dans la zone du séisme.

François Dumont Chargé de communication

Indonésie

Intervention d’urgence à Sumatra es 12 et 13 septembre dernier, deux violents séismes de magnitudes de 8,4 et 7,9 sur l'échelle de Richter ont touché l'île indonésienne de Sumatra. Les tremblements de terre dont les épicentres se situaient à 128 kilomètres de la côte au sud-ouest de Bengkulu et à 185 kilomètres au sud-est de Padang, ont fait peu de morts, mais ont entraîné la destruction de nombreuses maisons et de nombreux bâtiments.

L

Les équipes de Médecins Sans Frontières (MSF) composées de médecins, infirmières, psychologues et logisticiens ont été immédiatement envoyées pour évaluer la situation. MSF a concentré ses efforts le long de la côte au Sud de Padang et au nord de Bengkulu ainsi qu'à Muko Muko où les destructions ont été particulièrement importantes. Plus de 230 tonnes de matériel de première nécessité ont été distribuées aux victimes, dont 12 903 kits d'hygiène, 18 414 bâches en plastique pour construire des abris temporaires ainsi que 1359 kits de cuisine et

31 483 couvertures. Plus de 80 000 personnes ont bénéficié de cette aide. Des équipes de médecins et d'infirmiers ont aussi apporté des soins de base aux populations. MSF a étendu son aide aux personnes vivant dans les îles Mentawai, à 150 kilomètres de la côte ouest de Sumatra. Trente tonnes de matériel contenant des kits d'hygiène et des couvertures ainsi que des bâches en plastique, ont pu être acheminées. « Notre intervention a été rapide et efficace, mais l'acheminement de l'aide dans les îles de Mentawai est resté un défi logistique, » explique Wim Fransen, chef de mission de MSF en Indonésie. « L'accès aux villages était difficile et les mauvaises conditions météorologiques ont parfois retardé le travail des équipes. » La distribution s'est achevée en novembre et le soutien psychologique aux victimes est

© Renzo Fricke

devenu une priorité. Une équipe de 18 psychologues continue ses consultations avec les patients souffrant de troubles post-traumatiques afin de les aider à progressivement retrouver une vie normale.

Véronique Terrasse Chargée de communication

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République démocratique du Congo

FLAMBÉE ÉPIDÉMIQUE DE FIÈVRE EBOLA

Dépêches Vol.10, no 1

© Pascale Zintzen/MSF


Pour pouvoir se rendre dans tous les villages de la région touchée, l'équipe de MSF dû emprunter des routes délabrées. Dans l'extrême nord-est de la région, il était impossible de se déplacer en voiture. Luttant contre le temps, l'équipe décida de réparer la route, permettant ainsi aux voitures de circuler et, le cas échéant, de transporter les malades de cette région isolée jusqu'à l'unité de traitement.

© Pascale Zintzen/MSF

u 26 octobre 2007, plus de 21 jours s'étaient écoulés depuis que la personne réputée d'être la plus récemment infectée par le virus Ebola, avait été en contact avec d'autres habitants du Kasaï Occidental, en République démocratique du Congo (RDC). À la même date, le nombre de nouveaux patients admis à l'unité d'isolement de Médecins Sans Frontières (MSF) à Kampungu avait déjà diminué de beaucoup et aucun autre n'y avait été admis depuis le 4 octobre.

A

Sachant que la période d'incubation de la maladie peut aller jusqu'à 21 jours, MSF, comme le reste de la population, compta les jours sans la présence de nouveaux patients atteints de la fièvre Ebola. L'épidémie, semblait-il, avait été maîtrisée. La fièvre hémorragique à virus Ebola est une maladie extrêmement contagieuse contre laquelle il n'existe aucun vaccin ni traitement. La souche du virus Ebola en RDC entraîne la mort de 70 à 90 pour cent des patients infectés. MSF s'est principalement efforcée d'isoler les personnes atteintes, de les réhydrater, et de réduire leur souffrance – mesures qui s'avèrent utiles pour la guérison de certains patients. Depuis le 10 septembre, date où la flambée épidémique d'Ebola fut officiellement déclarée, l'équipe de MSF a travaillé sans relâche à isoler les malades infectés, à les traiter et à tenter d'enrayer la propagation de

la maladie mortelle. Un projet d'envergure pour la préparation logistique des activités a été mis sur pied dans la zone de santé de Mweka, à Kinshasa, capitale du pays, et ailleurs pour le soutien technique et le recrutement du personnel médical. Il était primordial d'agir vite, car la maladie semblait se propager rapidement. Dès le départ, les difficultés furent évidentes. On dut procéder à des réparations à l'aéroport de Luebo, région située à 15 kilomètres de Kampungu. Il fallut accomplir plusieurs tâches complexes à la fois, telles que consolider et organiser le travail dans l'unité d'isolement, former le personnel médical du ministère de la Santé aux règles de sécurité et leur enseigner comment établir le bon diagnostic, former les employés nationaux engagés pour désinfecter en toute sûreté le matériel quittant la zone à haut risque des salles d'isolement, et assurer l'approvisionnement quotidien de centaines de litres d'eau chlorée utilisée pour la désinfection. Une équipe médicale de MSF se chargea de rechercher activement les personnes présumées infectées par le virus Ebola. Elle succéda à retrouver la majorité des cas potentiels et confirmés, en vérifiant chaque bribe d'information et chaque rumeur de la présence d'Ebola dont lui faisait part les travailleurs communautaires. L'équipe distribua aussi des médicaments dans 15 centres de santé.

Pendant 4 jours, sous la coordination du logisticien de MSF, jusqu'à 80 habitants de la région abattirent arbres et branches de bambou pour construire 3 ponts. Ils transformèrent ainsi la route de 22 kilomètres en une voie praticable, permettant à l'équipe de MSF de compléter la tâche de retrouver les autres personnes susceptibles d'être infectées par le virus Ebola. Le membre de l'équipe chargé d'informer la population sur la maladie fut également en mesure de se rendre dans des endroits isolés et de donner tous les détails nécessaires quant à la flambée épidémique et aux précautions à prendre. Au total, 42 patients furent hospitalisés à l'unité d'isolement de MSF pendant cette épidémie d'Ebola. Au début, comme on ne disposait d'aucun laboratoire pour effectuer des tests, certains de ces patients n'ont pu être diagnostiqués de la maladie. Plus de 80 pour cent des patients confirmés sont décédés. Le taux de décès moins élevé à l'unité d'isolement, soit de 65 pour cent, porte à croire que les soins prodigués par l'équipe médicale ont permis à certains patients de s'en sortir, même s'il n'existe aucun traitement à proprement parler contre la fièvre Ebola. Selon l'Organisation mondiale de la Santé, plus de 380 cas présumés de fièvre Ebola ont été rapportés depuis le début du mois de mai 2007, dont plus de 175 décès. Sur 53 prélèvements sanguins effectués à un certain moment donné, 24 ont confirmé la présence du virus Ebola. D'autres maladies présentant des symptômes similaires à ceux du premier stade de la fièvre Ebola faisaient également rage dans la région au même moment, notamment la malaria, la shigellose et la fièvre typhoïde.

François Dumont Chargé de communication

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© MSF

Témoignage

© Steve Simon

L'offre imparfaite de James Orbinski « Je suis là, je suis présent, j'ai les moyens et je dois intervenir. » 'est ainsi que James Orbinski a résumé sa philosophie, en novembre 2007, lors d'un colloque à l'Université de Toronto, intitulé « Hope in the Balance » et auquel assistaient plus de 1000 personnes. Cet événement d'une journée était organisé par Random House of Canada, qui a fait don du produit de la vente des billets à Médecins Sans Frontières (MSF). Des allocutions sur l'action humanitaire y ont été présentées par Marilyn McHarg, directrice générale de MSF, l'écrivaine nigériane Chimamanda Ngozi Adichie, le sénateur Roméo Dallaire, l'activiste de la lutte contre le VIH/sida Stephen Lewis, ainsi que Stephanie Nolen, journaliste et auteure de 28: Stories of AIDS in Africa.

C

James Orbinski a dernièrement longuement réféchi sur les raisons pour lesquelles il est médecin humanitaire depuis deux décennies. Le fait de travailler sur son mémoire, An Imperfect Offering: Humanitarian Action for the 21st Century (à paraître en avril 2008, chez Random House), et de filmer le long métrage documentaire Triage: The Dilemma of Dr. James Orbinski (production de White Pine et de l'ONF) l'a contraint à se réconcilier avec son rôle de témoin. En effet, l'épuisant effort pour fournir des soins médicaux au cœur de crises humanitaires ne peut que soulager la souffrance et ne sauver qu'un certain nombre de vies. Cela ne semble jamais être suffisant. L'acte de témoigner devient alors le garde-fou contre l'inutilité. En parlant du Rwanda, où il dirigeait la mission de MSF à Kigali, en 1994, et où le sang a littéralement coulé dans les caniveaux entourant son hôpital, M. Orbinski a dit ceci, en novembre,

Dépêches Vol.10, no 1

à l'auditoire : « Nous avons la responsabilité de témoigner de ce que nous avons vu ». Pendant sa présidence au Conseil international de MSF, il a incombé à M. Orbinski de prononcer le mot de remerciement de lauréat du prix Nobel, au nom de l'organisme, en 1999. Ses paroles vibraient de la passion avec laquelle il défend le caractère central de ce que les médecins et les journalistes fondateurs de MSF appelaient « témoignage » : « …il ne s'agit pas de lancer des paroles en l'air, mais bien d'aider, de provoquer le changement ou de révéler l'injustice. Notre action et notre voix témoignent de notre indignation, de notre refus d'accepter une agression active ou passive contre l'autre. » M. Orbinski demeure loyal envers ce qu'il a appelé le « mouvement imparfait » qu'est MSF, tout en maintenant l'équilibre entre ses engagements envers l'Université de Toronto et Dignitas International. Cette dernière est l'organisation non gouvernementale qu'il a cofondée afin de mener la recherche dans le domaine du VIH/sida et de mettre sur pied et livrer des soins communautaires destinés aux personnes qui en sont atteintes au Malawi. « À quel point le fait de garder le silence faitil de nous des complices? », a demandé M. Orbinski au public présent à la conférence « Hope in the Balance ». Il a expliqué, comme il l'a fait à plusieurs reprises, que MSF est né du refus d'accepter un concept de neutralité qui insiste sur le silence en réponse à l'inacceptable. Cela dit, les réalités du conflit contemporain – en particulier dans la foulée du 11 septembre 2001 – augmentent les risques pour la sécurité qu'encourt le personnel de MSF qui répond aux besoins de la population en Iraq, au Darfour,

en Somalie et en Éthiopie. « Il faut être plus précis, plus attentif, plus prudent dans ses propos », a-t-il reconnu. Beaucoup de Canadiens et de Canadiennes se demandent, par exemple, pourquoi MSF est resté aussi silencieux au sujet de la crise humanitaire qui sévit dans de nombreux endroits de l'Afghanistan. La réponse franche, a expliqué Orbinski, est qu'après l'assassinat de 5 employés de MSF par les Talibans en 2004, l'organisme a fermé ses programmes médicaux dans ce pays. Depuis lors, il n'a pas été en mesure de rétablir l'action médicale à proximité suffisante pour permettre d'apporter un témoignage ayant la moindre crédibilité. Seuls la preuve médicale et les constats oculaires justifient que MSF prenne la parole. « Le contexte actuel exige un usage très prudent de la parole, pour un organisme comme MSF », a dit M. Orbinski. Dans ses mémoires, il rappellera l'esprit d'Hannah Arendt et d'Albert Camus par son engagement à écrire des récits portant sur les conséquences de la famine, des épidémies de maladies évitables et traitables, de la guerre et du génocide. Il a travaillé sur son livre, tout en tournant le documentaire avec le réalisateur Patrick Reed, lors d'un voyage de retour en Somalie, au Rwanda et en République démocratique du Congo. Ce film, dont la première a eu lieu au Festival du film documentaire d'Amsterdam fin 2007 et qui doit passer à la chaîne Global Television, traduit bien la rage insoutenable et la profonde tristesse qu'il ressent face aux événements qui ont eu lieu dans ces pays.

Avril Benoît Directrice des communications


Les canadiennes et canadiens en mission AFRIQUE DU SUD Cheryl McDermid Vancouver, BC

Médecin

ARMÉNIE Robert Parker Sutton, QC

Chef de mission

BANGLADESH Shannon Lee Fredericton, NB Coordonnatrice de projet Coordonnatrice des finances Julia Payson Vernon, BC BURUNDI Annie Desilets Ottawa, ON Sylvain Deslippes Montréal, QC

Coordonnatrice de projet Logisticien

CAMEROUN Serge Kaboré Québec, QC

Coordonnateur médical

COLOMBIE Tyler Fainstat Kingston, ON Martin Girard Montréal, QC Esther Hsieh Vancouver, BC

Coordonnateur des finances Coordonnateur de projet Logisticienne

Mary-Ellen Sweetnam Toronto, ON

Susan Witt Calgary, AB Coordonnatrice de projet

OUGANDA Maguil Gouja Québec, QC Kerri Ramstead Winnipeg, MB

Logisticien Infirmière

CÔTE D’IVOIRE

PAKISTAN

Patrick Boucher Montréal, QC Logisticien Infirmier Nicolas Hamel Montréal, QC Diane Rachiele Montréal, QC Coordonnatrice des finances Chef de mission Patrick Ulrich Ottawa, ON Logisticienne Lori Ann Wanlin Winnipeg, MB

Justin Armstrong Haileybury, ON Coordonnateur de projet Coordonnateur de projet Darryl Stellmach Calgary, AB

ÉTHIOPIE

Carol Frenette St-Charles-de-Bellechasse, QC D'Arcy Gagnon Toronto, ON Barbara Leblanc Guelph, ON

Peter McKenzie Salt Spring, BC Wendy Rhymer Winnipeg, MB Ivan Zenar Brampton, ON

Logisticien Infirmière Coordonnateur de projet

GUINÉE Dawn Keim Kamloops, BC

Chef de mission

HAÏTI Lynn McLauchlin Montréal, QC Médecin Coordonnatrice médicale Gabriele Pahl Kingsville, ON Sylvie Savard Gatineau, QC Coordonnatrice des finances Logisticien Kevin Tokar Ottawa, ON Julienne Turcotte Québec, QC Technicienne de laboratoire

INDE Leanne Pang Ottawa, ON Agente des affaires humanitaires

INDONÉSIE Patrick Laurent Montréal, QC

Spécialiste en eau et assainissement

KENYA Tiffany Moore Toronto, ON

Administratrice

LESOTHO Peter Saranchuck St. Catharines, ON

Coordonnateur médical

LIBÉRIA Sharon Janzen Vancouver, BC

Infirmière

MALAWI Michelle Chouinard Ottawa, ON Coordonnatrice de projet Médecin André Munger Rivière-du-Loup, QC Martine Verreault Rivière-du-Loup, QC Pharmacienne

MOZAMBIQUE Isabelle Casavant Montréal, QC

Infirmière

MYANMAR Frédéric Dubé Québec, QC Robert Genest Montréal, QC

Logisticien Infirmier

NÉPAL Assad Menapal Ajax, ON Grace Tang Toronto, ON

Coordonnateur médical Coordonnatrice de projet

NIGER Farah Ali Burnaby, BC Marisa Cutrone Montréal, QC Michèle Lemay Montréal, QC

Nutritioniste Infirmière Médecin

NIGERIA Paulo Rottmann Toronto, ON

Logisticien

RÉPUBLIQUE CENTRAFICAINE Karen Abbs Vancouver, BC Spécialiste en santé mentale Coordonnatrice médicale Lindsay Bryson Montréal, QC Chef de mission Médecin Chirurgienne

RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO Susan Adolph Halifax, NS Infirmière Logisticien Matthew Calvert Ottawa, ON Logisticienne Karla Hopp Saskatoon, SK Logisticien Guylaine Houle St-Alexandre, QC Médecin Mai-Anh Le Van Montréal, QC Logisticienne Oonagh Skye Marie-Curry Montréal, QC Logisticienne Tara Newell London, ON Logisticienne Nicole Parker Stellarton, NS Infirmière Shauna Sturgeon Toronto, ON Coordonnatrice médicale Heather Thomson Ottawa, ON RÉPUBLIQUE DU CONGO Ahmed Alas Edmonton, AB Médecin Brenda Holoboff Calgary , AB Coordonnatrice des finances Chef de mission Lai-Ling Lee Ottawa, ON Jeremy Parnell Perth, ON Logisticien RUSSIE Adrienne Carter Victoria, BC Psychiatre SOMALIE Denise Chouinard Montréal, QC Médecin Logisticien Mario Fortin Beloeil, QC Anesthésiste Mark Kostash Calgary, AB Susan Mann Vancouver, BC Infirmière Chef de mission David Michalski Toronto, ON Christo Wiggins Chilliwack, BC Chirurgien Chirurgien Patrick Whelan Toronto, ON SRI LANKA John Crosbie Toronto, ON Logisticien Coordonnateur de projet Steve Dennis Toronto, ON Megan Hunter Prince George, BC Coordonnatrice de projet Infirmière Krista Mckitrick Calgary, AB SOUDAN Reshma Adatia Richmond, BC Coordonnatrice de projet Infirmier Kevin Barlow Toronto, ON Carolyn Beukeboom London, ON Infirmière Charmaine Brett Ottawa, ON Administratrice des ressources humaines Stephanie Gee Vancouver, BC Infirmière Logisticien Daniel Nash Ottawa, ON Logisticien Alexis Porter Vancouver, BC Michael White Toronto, ON Logisticien

Infirmière

TCHAD Erwan Chenval Montréal, QC Coordonnateur de projet Coordonnatrice de projet Marise Denault Gatineau, QC Logisticien Frédéric Élias Laval, QC Logisticien André Fortin Montréal, QC Infirmière Andrée-Anne Gauthier La Malbaie, QC Infirmière Sherri Grady Toronto, ON Chef de mission Sylvain Groulx, Montréal, QC Jean-Luc Houde Québec, QC Chirurgien Coordonnatrice des finances Lori Huber London, ON Elizabeth Kavouris Vancouver, BC Infirmière Catee Lalonde Montréal, QC Logisticienne Infirmière Ivik Olek Montréal ,QC Sage-femme Nathalie Pambrun Winnipeg, MB Technicienne de laboratoire Mireille Roy Montréal, QC Logisticien Luke Shankland Montréal, QC Allison Strachan Calgary, AB Coordonnatrice des finances Médecin Susan Tector Ottawa, ON

ZAMBIE Chris Warren Guelph, ON

Logisticien

ZIMBABWE Carmen Bellows Edmonton, AB David Croft Vancouver, BC Jean-François Lemaire Montréal, QC

Spécialiste en santé mentale Coordonnateur de projet Technicien de laboratoire

Dépêches Médecins Sans Frontières 720, av. Spadina, bureau 402 Toronto, Ontario, M5S 2T9 Tél. : (416) 964-0619 Téléc. : (416) 963-8707 Sans frais : 1.800.982.7903 Courriel : msfcan@msf.ca www.msf.ca Rédactrice : linda o. nagy Directrice de la rédaction : Avril Benoît Coordonnatrice de la traduction : Julie Rémy

Collaborateurs : Avril Benoît Amy Coulterman Nadine Crossland François Dumont Megan Hunter Irene Jancsy Véronique Terrasse

Tirage : 87 000 Graphisme : Tenzing Communications Impression : Warren’s Imaging and Dryography Hiver 2008

Procédé d’impression à sec ISSN 1484-9372

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© Marco Baroncini/graffitipress.it

AGIR AVEC PRÉVOYANCE

UN IMPACT MAXIMAL édecins Sans Frontières (MSF) ne peut prévoir à quel moment ni à quel endroit frappera la prochaine catastrophe. Toutefois, ses membres doivent être prêts en tout temps à aider les gens qui en ont le plus besoin.

M

permettra à des gens d'avoir accès aux soins médicaux essentiels dont ils ont besoin.

En 2007, MSF poursuit également son intervention médicale à grande échelle en Somalie et au Soudan, régions déchirées par des conflits persistants. Parmi nos nombreuses activités, MSF a d’ailleurs intervenu à la suite des catastrophes naturelles survenues au Pérou et en Indonésie, en distribuant du ravitaillement et en assurant une assistance médicale, et a contribué aux efforts visant à juguler une épidémie de fièvre Ebola en République démocratique du Congo.

Vous pouvez contribuer à faire une différence de plusieurs façons. Un legs de bienfaisance dans votre testament aidera, à coup sûr, des gens dans le besoin. Vous pouvez aussi entreprendre les démarches en vue de faire don d'une police d'assurancevie ou de constituer une rente de bienfaisance, ce qui aura un impact plus tard, tout en vous obtenant des bénéfices fiscaux dès maintenant. En outre, en plus de votre contribution habituelle, vous pouvez choisir de faire don de titres cotés en bourse, qui sont dorénavant exonérés de l'impôt sur les gains en capital.

De telles situations d'urgence mettent en évidence l'importance de votre appui. Votre contribution au travail de MSF est essentielle parce qu'elle nous permet d'agir immédiatement, là où les besoins humanitaires sont les plus criants.

N'hésitez pas à communiquer avec notre équipe des dons personnels pour obtenir plus d'information sur les façons dont vous pouvez contribuer à la mission de MSF et avoir un impact réel sur son travail.

Nous savons que la prise de décisions importantes à propos de vos dons de bienfaisance exige du temps et de la réflexion, car vous tenez à ce que votre contribution ait un impact réel.

Quel que soit le moment que vous choisissez pour faire un don ou la façon dont vous souhaitez le faire, nous vous remercions de l'aide que vous nous apportez dans la réalisation de notre travail quotidien, qui consiste à sauver des vies et à soulager les souffrances dans le monde entier.

Votre choix de faire un don à MSF, dès maintenant ou plus tard, signifie que votre apport

Dépêches Vol.10, no 1

L’équipe des dons personnels

(De droite à gauche)

*Janice St-Denis Responsable des dons planifiés jst-denis@msf.ca 1-800-982-7903 poste 3467

Jasmina Graho Responsable des dons majeurs jgraho@msf.ca 1-800-982-7903 poste 3471

Amy Coulterman Assistante des dons personnels acoulterman@msf.ca 1-800-982-7903 poste 3475 *Veuillez communiquer avec Janice St-Denis pour toute conversation téléphonique en français

www.msf.ca Numéro d’enregistrement d’organisme de bienfaisance : 13527 5857 RR0001


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