2 minute read

Avant-propos|Reprendre en main son centre-ville

Next Article
Sommaire

Sommaire

Le phénomène n’est pas neuf mais il s’accentue au fil des mois : les centres-villes périclitent toujours plus. En Europe, en Belgique, en Wallonie, en Brabant wallon. Il faut dire que les coups de boutoir se sont multipliés ces dernières décennies, amplifiant un mouvement de désertification bien entamé. Cela a débuté avec la concurrence des centres commerciaux de périphérie avant de se poursuivre via le repli des services publics et des entreprises également en dehors des centres-villes, l’essor de l’e-commerce et des services bancaires online et désormais le développement du télétravail. Sans parler du relatif désinvestissement voire désintéressement de certains pouvoirs communaux pour leur espace public, ce qui a encore davantage entaché l’attractivité des centres-villes.

En Brabant wallon, si on se base uniquement sur le taux de cellules commerciales vides, Waterloo et Louvain-la-Neuve font figure de très bons élèves avec un faible taux alors que Wavre et Nivelles sont en-dessous de la moyenne wallonne, selon les derniers chiffres de l’AMCV (Association du Management de Centre-Ville). Une situation qui perdure depuis de longues années pour ce quatuor. Et qui, pour les entités en difficulté, sera bien compliquée à inverser tant les décisions du passé ont creusé de profonds manquements.

Advertisement

Que faire pour redonner une attractivité à un centre-ville ? La réponse est multiple en fait : y ramener des commerces, des entreprises et des habitants, multiplier les fonctions, investir dans des espaces publics de qualité, développer une mobilité douce et un plan de stationnement précis. Des recommandations qu’il est toujours plus simple de coucher sur papier que d’appliquer.

D’autres pistes existent bien évidemment. Comme celle détaillée il y a peu dans le journal Le Monde. Confrontée à des problèmes de désertification de ses centres-villes, la Fédération allemande des villes et communes a recommandé à ses affiliés de racheter les biens immobiliers laissés vacants, même temporairement. Ce qui permet soit de les proposer à moindre cout à des commerçants, des artistes ou des artisans, soit de les transformer en logement. Un modèle que la ville de Neubrandenburg, dans le nord-est de l’Allemagne, applique avec succès depuis près de trente ans. Son parc immobilier composé de 300 commerces et de 12 000 appartements affiche pratiquement complet. Une situation qui date de la Réunification, où bon nombre de communes ont hérité d’un immense parc immobilier. Et qui serait bien évidemment impayable en Belgique mais cela démontre néanmoins que la cogestion entre acteurs d’un centre-ville, commerçants, promoteurs et politiques peut mener à des projets ambitieux. Reste donc à regarder dans la même direction.

Xavier Attout

This article is from: