CHINA 978-84-96540-84-2 9 isbn: 788496 540682
Ángel Marcos
Ángel Marcos
CHINA
MUSAC
Ángel Marcos
CHINA
MUSAC
ACTAR
Sílvia Clemente Municio
Consejera de Cultura y Turismo
Councillor for Culture and Tourism
Les dieux seraient-ils tombés sur la tête ? Les dieux ou les hommes, le simple citoyen ou l’homme politique qui s’est substitué au Fils du Ciel ? Car dans un pays comme la Chine où prévalent encore les principes millénaires d’harmonie entre l’univers céleste et la vie terrestre, entre le yin et le yang, la pensée et l’action, la politique d’urbanisation forcée - fût-elle induite par un prodigieux essor économique - provoque une perte de repères historiques et culturels sans précédent. Rappelons-nous en effet le soin avec lequel, lorsqu’il s’agissait de choisir l’emplacement de la cité, «le Fondateur, revêtant ses ornements sacrés, commençait par procéder à une inspection des sites à laquelle succédaient des opérations divinatoires : cette inspection est qualifiée d’examen du yin et du yang. Le dixième mois de l’année est celui où les rites ordonnaient de commencer les constructions,
les premiers jours du printemps sont ceux où les constructions doivent être terminées et sans doute inaugurées».1 La même attention était portée aux géomanciens qui déterminaient l’emplacement bénéfique où le Sage pouvait élever sa demeure. Observateur attentif, Angel Marcos a pris conscience de cette rupture avec les principes fondamentaux d’équilibre et d’harmonie, lui qui dans ce corpus consacré aux mégalopoles chinoises, se veut le chroniqueur d’une topographie, d’une archéologie, d’une politique de la ville qui rompt avec les décennies de violence faites aux citadins, et notamment aux jeunes, contraints d’aller «s’instruire à la campagne». Ses images interrogent donc les multiples contradictions de ce pays résolument communiste et planificateur qui, par pragmatisme, épouse actuellement les formes et la pensée d’un capitalisme exacerbé.
Adieu prudence, sagesse, vénération de la terre des ancêtres, liens du sang et du clan - dont les membres avaient pour usage de vivre dans des lieux contigus - la ville nouvelle qu’Angel Marcos s’attache à peindre et à dépeindre surgit de rien ; elle est imposante, puissante, brutale et égoïste. Cette ville moderne, Li Xianting la dénomme «l’imitation sarcastique du goût paysan-nouveau riche, tant elle porte en elle, à tout instant, les signes du progrès et la force de l’argent. Mao le pressentait, lui qui affirmait : «Pour la révolution, les prolétaires sont les meilleurs et les paysans ne sont pas mauvais. Mais pour la production urbaine, vous, les capitalistes, êtes sans conteste les meilleurs». Alors Angel Marcos va s’interroger, avec l’outil qui est le sien, la photographie, sur la réussite indéniable de cette compétition économique, sur les progrès qu’elle engendre, mais aussi sur les drames
humains qu’elle induit. Comme dans un statement incontestable par sa neutralité, il choisit de travailler en couleurs - pour souligner la précision des éléments, la nuance des choses - et en grand format pour affirmer, dans la vision frontale du tableau, celle-là même que par la force de sa composition on ne peut esquiver, l’évolution de sa pensée au regard de ce modèle d’architecture contemporain, de ces non-lieux que demeurent les périphéries des villes et de ces ultimes vestiges de la culture traditionnelle.
Les dieux seraient-ils tombés sur la tête ? Les dieux ou les hommes, le simple citoyen ou l’homme politique qui s’est substitué au Fils du Ciel ? Car dans un pays comme la Chine où prévalent encore les principes millénaires d’harmonie entre l’univers céleste et la vie terrestre, entre le yin et le yang, la pensée et l’action, la politique d’urbanisation forcée - fût-elle induite par un prodigieux essor économique - provoque une perte de repères historiques et culturels sans précédent. Rappelons-nous en effet le soin avec lequel, lorsqu’il s’agissait de choisir l’emplacement de la cité, «le Fondateur, revêtant ses ornements sacrés, commençait par procéder à une inspection des sites à laquelle succédaient des opérations divinatoires : cette inspection est qualifiée d’examen du yin et du yang. Le dixième mois de l’année est celui où les rites ordonnaient de commencer les constructions,
les premiers jours du printemps sont ceux où les constructions doivent être terminées et sans doute inaugurées».1 La même attention était portée aux géomanciens qui déterminaient l’emplacement bénéfique où le Sage pouvait élever sa demeure. Observateur attentif, Angel Marcos a pris conscience de cette rupture avec les principes fondamentaux d’équilibre et d’harmonie, lui qui dans ce corpus consacré aux mégalopoles chinoises, se veut le chroniqueur d’une topographie, d’une archéologie, d’une politique de la ville qui rompt avec les décennies de violence faites aux citadins, et notamment aux jeunes, contraints d’aller «s’instruire à la campagne». Ses images interrogent donc les multiples contradictions de ce pays résolument communiste et planificateur qui, par pragmatisme, épouse actuellement les formes et la pensée d’un capitalisme exacerbé.
Adieu prudence, sagesse, vénération de la terre des ancêtres, liens du sang et du clan - dont les membres avaient pour usage de vivre dans des lieux contigus - la ville nouvelle qu’Angel Marcos s’attache à peindre et à dépeindre surgit de rien ; elle est imposante, puissante, brutale et égoïste. Cette ville moderne, Li Xianting la dénomme «l’imitation sarcastique du goût paysan-nouveau riche, tant elle porte en elle, à tout instant, les signes du progrès et la force de l’argent. Mao le pressentait, lui qui affirmait : «Pour la révolution, les prolétaires sont les meilleurs et les paysans ne sont pas mauvais. Mais pour la production urbaine, vous, les capitalistes, êtes sans conteste les meilleurs». Alors Angel Marcos va s’interroger, avec l’outil qui est le sien, la photographie, sur la réussite indéniable de cette compétition économique, sur les progrès qu’elle engendre, mais aussi sur les drames
humains qu’elle induit. Comme dans un statement incontestable par sa neutralité, il choisit de travailler en couleurs - pour souligner la précision des éléments, la nuance des choses - et en grand format pour affirmer, dans la vision frontale du tableau, celle-là même que par la force de sa composition on ne peut esquiver, l’évolution de sa pensée au regard de ce modèle d’architecture contemporain, de ces non-lieux que demeurent les périphéries des villes et de ces ultimes vestiges de la culture traditionnelle.
Angel Marcos, chroniqueur politique.
Angel Marcos, chroniqueur politique.
Rafael Doctor Roncero
Director del MUSAC
Director MUSAC
Les dieux seraient-ils tombés sur la tête ? Les dieux ou les hommes, le simple citoyen ou l’homme politique qui s’est substitué au Fils du Ciel ? Car dans un pays comme la Chine où prévalent encore les principes millénaires d’harmonie entre l’univers céleste et la vie terrestre, entre le yin et le yang, la pensée et l’action, la politique d’urbanisation forcée - fût-elle induite par un prodigieux essor économique - provoque une perte de repères historiques et culturels sans précédent. Rappelons-nous en effet le soin avec lequel, lorsqu’il s’agissait de choisir l’emplacement de la cité, «le Fondateur, revêtant ses ornements sacrés, commençait par procéder à une inspection des sites à laquelle succédaient des opérations divinatoires : cette inspection est qualifiée d’examen du yin et du yang. Le dixième mois de l’année est celui où les rites ordonnaient de commencer les constructions,
les premiers jours du printemps sont ceux où les constructions doivent être terminées et sans doute inaugurées».1 La même attention était portée aux géomanciens qui déterminaient l’emplacement bénéfique où le Sage pouvait élever sa demeure. Observateur attentif, Angel Marcos a pris conscience de cette rupture avec les principes fondamentaux d’équilibre et d’harmonie, lui qui dans ce corpus consacré aux mégalopoles chinoises, se veut le chroniqueur d’une topographie, d’une archéologie, d’une politique de la ville qui rompt avec les décennies de violence faites aux citadins, et notamment aux jeunes, contraints d’aller «s’instruire à la campagne». Ses images interrogent donc les multiples contradictions de ce pays résolument communiste et planificateur qui, par pragmatisme, épouse actuellement les formes et la pensée d’un capitalisme exacerbé.
Adieu prudence, sagesse, vénération de la terre des ancêtres, liens du sang et du clan - dont les membres avaient pour usage de vivre dans des lieux contigus - la ville nouvelle qu’Angel Marcos s’attache à peindre et à dépeindre surgit de rien ; elle est imposante, puissante, brutale et égoïste. Cette ville moderne, Li Xianting la dénomme «l’imitation sarcastique du goût paysan-nouveau riche, tant elle porte en elle, à tout instant, les signes du progrès et la force de l’argent. Mao le pressentait, lui qui affirmait : «Pour la révolution, les prolétaires sont les meilleurs et les paysans ne sont pas mauvais. Mais pour la production urbaine, vous, les capitalistes, êtes sans conteste les meilleurs». Alors Angel Marcos va s’interroger, avec l’outil qui est le sien, la photographie, sur la réussite indéniable de cette compétition économique, sur les progrès qu’elle engendre, mais aussi sur les drames
humains qu’elle induit. Comme dans un statement incontestable par sa neutralité, il choisit de travailler en couleurs - pour souligner la précision des éléments, la nuance des choses - et en grand format pour affirmer, dans la vision frontale du tableau, celle-là même que par la force de sa composition on ne peut esquiver, l’évolution de sa pensée au regard de ce modèle d’architecture contemporain, de ces non-lieux que demeurent les périphéries des villes et de ces ultimes vestiges de la culture traditionnelle.
Les dieux seraient-ils tombés sur la tête ? Les dieux ou les hommes, le simple citoyen ou l’homme politique qui s’est substitué au Fils du Ciel ? Car dans un pays comme la Chine où prévalent encore les principes millénaires d’harmonie entre l’univers céleste et la vie terrestre, entre le yin et le yang, la pensée et l’action, la politique d’urbanisation forcée - fût-elle induite par un prodigieux essor économique - provoque une perte de repères historiques et culturels sans précédent. Rappelons-nous en effet le soin avec lequel, lorsqu’il s’agissait de choisir l’emplacement de la cité, «le Fondateur, revêtant ses ornements sacrés, commençait par procéder à une inspection des sites à laquelle succédaient des opérations divinatoires : cette inspection est qualifiée d’examen du yin et du yang. Le dixième mois de l’année est celui où les rites ordonnaient de commencer les constructions,
les premiers jours du printemps sont ceux où les constructions doivent être terminées et sans doute inaugurées».1 La même attention était portée aux géomanciens qui déterminaient l’emplacement bénéfique où le Sage pouvait élever sa demeure. Observateur attentif, Angel Marcos a pris conscience de cette rupture avec les principes fondamentaux d’équilibre et d’harmonie, lui qui dans ce corpus consacré aux mégalopoles chinoises, se veut le chroniqueur d’une topographie, d’une archéologie, d’une politique de la ville qui rompt avec les décennies de violence faites aux citadins, et notamment aux jeunes, contraints d’aller «s’instruire à la campagne». Ses images interrogent donc les multiples contradictions de ce pays résolument communiste et planificateur qui, par pragmatisme, épouse actuellement les formes et la pensée d’un capitalisme exacerbé.
Adieu prudence, sagesse, vénération de la terre des ancêtres, liens du sang et du clan - dont les membres avaient pour usage de vivre dans des lieux contigus - la ville nouvelle qu’Angel Marcos s’attache à peindre et à dépeindre surgit de rien ; elle est imposante, puissante, brutale et égoïste. Cette ville moderne, Li Xianting la dénomme «l’imitation sarcastique du goût paysan-nouveau riche, tant elle porte en elle, à tout instant, les signes du progrès et la force de l’argent. Mao le pressentait, lui qui affirmait : «Pour la révolution, les prolétaires sont les meilleurs et les paysans ne sont pas mauvais. Mais pour la production urbaine, vous, les capitalistes, êtes sans conteste les meilleurs». Alors Angel Marcos va s’interroger, avec l’outil qui est le sien, la photographie, sur la réussite indéniable de cette compétition économique, sur les progrès qu’elle engendre, mais aussi sur les drames
humains qu’elle induit. Comme dans un statement incontestable par sa neutralité, il choisit de travailler en couleurs - pour souligner la précision des éléments, la nuance des choses - et en grand format pour affirmer, dans la vision frontale du tableau, celle-là même que par la force de sa composition on ne peut esquiver, l’évolution de sa pensée au regard de ce modèle d’architecture contemporain, de ces non-lieux que demeurent les périphéries des villes et de ces ultimes vestiges de la culture traditionnelle.
Angel Marcos, chroniqueur politique.
Angel Marcos, chroniqueur politique.
Ángel Marcos, cronista político
1. Marcel Granet, La pensée chinoise, Albin Michel, 1988. 2. Ángel Marcos, Sin título (China #13). 3. Ángel Marcos, Sin título (China #7). 4. Ángel Marcos, Sin título (China #11). 5. Ángel Marcos, Sin título (China #9). 6. Dominique Baqué, L’extrême contemporain, Editions du Regard, 2004. 7. Ángel Marcos, Sin título (China #19). 8. Ángel Marcos, Sin título (China #48).
Agnès de Gouvion Saint-Cyr
¿Habrán caído los dioses de cabeza? ¿Los dioses o los hombres, el ciudadano de a pie o el hombre político que ha sustituido al Hijo del Cielo? Porque en un país como China, donde prevalecen aún los principios milenarios de armonía entre el universo celeste y la vida terrenal, entre el yin y el yang, el pensamiento y la acción, la política de urbanización forzada –inducida por un prodigioso progreso económico– provoca una pérdida sin precedentes de las referencias históricas y culturales. Recordemos si no el cuidado con el que «el Fundador», cuando se trataba de escoger la ubicación de la ciudad, «ataviado con los hábitos sagrados, procedía a una inspección de los emplazamientos seguida de operaciones adivinatorias: esta inspección se considera un examen del yin y el yang. El décimo mes del año es aquél en el que los ritos ordenaban iniciar las construcciones; los primeros días de la primavera serían aquéllos en los que las construcciones deberían estar terminadas y, por supuesto, inauguradas».1 La misma atención se dedicaba a los geománticos que determinaban el lugar propicio donde el Sabio podía levantar su morada. Atento observador, Ángel Marcos ha tomado conciencia de esta ruptura con los principios fundamentales de equilibrio y armonía; en ese corpus consagrado a las megalópolis chinas, Marcos aparece como cronista de una topografía, de una arqueología, de una política de la ciudad que rompe con decenios de violencia infligida a los ciudadanos, especialmente a los jóvenes, obligados a ir a «instruirse al campo». Sus imágenes interrogan, pues, las múltiples contradicciones de este país decididamente comunista y planificador que, por pragmatismo, abraza actualmente las formas y el pensamiento de un capitalismo exacerbado. Adiós a la prudencia, a la sabiduría, a la veneración de la tierra de los ancestros, a los lazos de sangre y de clan –cuyos miembros tenían por costumbre vivir en lugares contiguos–; la nueva ciudad que Ángel Marcos se afana en pintar y retratar surge de la nada: es imponente, poderosa, brutal y egoísta. Li Xianting define esta ciudad moderna como «la imitación sarcástica del gusto campesino-nuevo rico», tanto lleva en sí misma, en todo momento, los signos del progreso y de la fuerza del dinero. Mao ya lo presentía al afirmar: «Para la revolución, los proletarios son los mejores y los campesinos no son malos. Pero para la producción urbana, vosotros, los capitalistas, sois sin duda los mejores». Ángel Marcos se pregunta entonces, ayudándose de su herramienta que es la fotografía, acerca del éxito innegable de esta competición económica; sobre el progreso que genera, pero también sobre los dramas humanos que acarrea.
Como si se tratase de una declaración incontestable de neutralidad, ha preferido trabajar en color –para subrayar la precisión de los elementos, el matiz de las cosas– y en gran formato para afirmar, en la visión frontal del encuadre, esa misma que por la fuerza de su composición no se puede eludir, la evolución de su pensamiento a la vista de ese modelo de arquitectura contemporánea, de esos no-lugares que son las periferias de las ciudades y de los últimos vestigios de la cultura tradicional. En imágenes de una geometría perfecta, canta en primer lugar el himno sublime de la modernidad absoluta; las torres –debería decir las supertorres– afirman su omnipresencia en un espacio fotográfico donde por otra parte sólo se manifiesta un cielo monocromo, en ocasiones azul, la mayoría de las veces gris blanquecino totalmente neutro. Parece contradecirse aquí la afirmación según la cual el árbol, en su desarrollo, jamás podrá alcanzar el cielo; y ante esas torres que provocan a las potencias celestes –temidas aún por los chinos a pesar de todo–, he escuchado al pekinés de a pie inquietarse por su furor creciente. Para él, la contaminación es la primera y más visible manifestación, la misma que oculta el perfil de la ciudad bajo una nube monótona. ¿Qué ha sido de los cielos resplandecientes, de las nubes aborregadas, de las brumas románticas, de nuestros cambios de horizonte y de humor? Borrados para siempre, nos sugiere el artista que, con unas pinceladas, plantea sus dudas en torno a este universo demasiado bien ordenado. La inmensidad vertical que desafía a la ley de la gravedad, el vértigo a las alturas, la repetición de formas, las paredes lisas y uniformes, los mil reflejos tornasolados de las ventanas, en una palabra el poder absoluto del hombre sobre la materia y, sobre todo, la ausencia casi total del individuo en estos lugares que le han sido destinados, provocan poco a poco un sentimiento de desasosiego. Efectivamente, el 11 de septiembre las Torres Gemelas, en su día símbolo del poder absoluto de la primera economía mundial, fueron barridas en un instante por la locura asesina del terrorismo; ¿será suficiente en China la multiplicación infinita de estos mismos símbolos económicos para proteger a la ciudad de la desgracia? ¿Y qué ha sido de los habitantes de ese gigantesco universo inmobiliario? Como si se tratase de un Atget contemporáneo deambulando por las calles de París desde el alba para aclarar el diseño de la ciudad, Ángel Marcos no hace sino acentuar la impresión de vacío que revela este espacio urbano. Ya trabaje a ras del suelo o en las alturas, Ángel conjuga con fría determinación la ausencia casi ab-
soluta de toda presencia humana. Ningún rostro pegado a una ventana, ningún paseante en esas calles rectilíneas cuyas rejas omnipresentes las hacen hostiles. Cautivos, los hombres están cautivos en los edificios, en los bulevares e incluso en los coches que la captura fotográfica ha colocado ahí como si fueran ínfimas esculturas ordinarias. Y cuando toma altura, Ángel nos deja hábilmente suponer que la ciudad sufre, herida, atravesada, sangrada e incluso con el corazón hecho pedazos por la multiplicación de redes de comunicación que ella misma ha generado; mientras que en el puerto las construcciones artificiales han roto el curso milenario del río, líneas de ferrocarril atraviesan lo que en otro tiempo fue un patio de manzana 2, los largos bulevares se extienden para ofrecer vías de circulación a los automóviles cada vez más numerosos 3 y los intercambiadores ya no saben bien si están destinados a los hombres o al tráfico.4 El artista advierte que hemos perdido definitivamente la edad de oro del paseante humanista como lo fueran Doisneau o Brassai por una funcionalidad sin goce; incluso cuando la Gran Calle invita a la celebración, ¿conseguirá la pareja de peatones, engastada en ese laberinto dedicado a los automóviles que parece no tener salida, alcanzar durante unos instantes ese lugar habitualmente consagrado al esparcimiento y al placer5? ¿O deberá contentarse con el espectáculo absurdo de esos intercambiadores con recorridos improbables que llevan solamente –eso parece– a la cubierta de las torres de refrigeración? Así, a través de este análisis de la arquitectura urbana china, Ángel Marcos se suma a las preocupaciones de numerosos artistas; como Weng Feng, quien para llamar la atención sobre el divorcio entre la ciudad y sus habitantes produce una serie de obras en las que una niña, sentada a horcajadas sobre un muro, no percibe de la ciudad más que el conjunto de torres residenciales. También Ángel rinde homenaje al virtuosismo económico y tecnológico expresado en «un territorio físico –la urbs romana– que sin embargo ignora» a la comunidad de ciudadanos –la civitas– 6 antes de apresurarse a buscar a aquéllos que forman la clavija maestra de esta virtuosidad. De hecho, cuando nos unimos al artista en su búsqueda del ciudadano, lo encontramos en un lugar intermedio que devora la ciudad poco a poco pero de forma ineluctable y que muestra todavía los estigmas de una periferia obrera que en su día ella misma engulló al campo. Una vez olvidadas las murallas de la antigua ciudad, las enormes puertas en los cuatro puntos cardinales, las linternas lacadas en rojo y las sentencias paralelas que ofrecían cien
mil años de felicidad tranquila, la gran ciudad avanza inexorablemente sin dios y a menudo sin ley. Ángel Marcos condena esta situación paradójica en un sorprendente y brillante ejercicio de síntesis7; en primer plano, inclinadas sobre su tarea, pequeñas personas examinan, escogen y amontonan material reciclable que, allí acumulado y abandonado, lleva todavía impresas las marcas ínfimas de su vida pasada. El jefe, o el Sabio, o el Filósofo, vaya usted a saber, entorna los ojos ante lo que se avecina: sin duda, la desaparición del único y débil arbusto que había resistido hasta el momento. Y mientras en segundo plano triunfan las masas de las nuevas torres, en los intersticios se despliegan las filas de edificios populares que albergan todavía –y a saber por cuánto tiempo– a los «wai di», los de fuera; pues esta parte emigrante de la población, los mingong, abandonan las tierras de las provincias empobrecidas para ofrecer su fuerza de trabajo, sus cuerpos, y a menudo sus almas, a esas canteras por lo general inhumanas. Es hacia ellos hacia quienes Marcos dirige su atención. Después, extraña ironía, el artista nos hace compartir su sorpresa y nos señala de buen grado entre los bloques y el terreno en construcción la frágil presencia del hábitat tradicional con tejados en forma de pagoda, cubiertas de templos y zonas ajardinadas. Si hubiese que escoger una sola imagen que simbolizase el trabajo de Ángel Marcos, me parece que sería ésta, llena de inteligencia y sutileza, de emoción contenida. No obstante, cuando afina su búsqueda arqueológica sobre la ciudad, utiliza de buen grado planos más cercanos, auténticos estratos temporales fugaces, proporcionando así los signos ínfimos de una civilización en ruinas. En medio de los desechos, los detritos, la basura y las bolsas de plástico que el tiempo ha multiplicado de forma inútil, descubrimos aquí los ladrillos tradicionales, osamenta de la morada, y allá las tejas negras que visten las pagodas y que fueron durante tanto tiempo los materiales nobles de la casa del letrado. ¿No eran el fruto de la tierra misma extraída de la aldea de sus ancestros? La ideología china, por supuesto, admite aún hoy la noción de destrucción expresada por el presidente Mao, para quien «sin destruir no se construye; con la palabra “destruir” en la cabeza, ya estamos destruyendo». Ya se trate de arquitectura, de la sociedad o del pensamiento, la elaboración de lo nuevo debe hacerse forzosamente pagando el precio de la aniquilación de lo antiguo. Pensamiento escandaloso para nosotros, los occidentales, pero todavía en vigor para los chinos. Cuando Wang Qingsong realiza
su One hundred signs of the demolition, denuncia sin duda esta campaña de demolición masiva, pero nos recuerda al mismo tiempo que cuando una dinastía había perdido el «mandato del cielo», la destrucción de sus realizaciones era sistemática y se concebía como condición previa indispensable para la elaboración de un nuevo orden; y, efectivamente, parece que hayamos entrado en una nueva era. Alejémonos pues de estos campos de demolición para acercarnos al bullicio, el desorden, la fealdad, la dislocación de las zonas periféricas de la ciudad donde se amontonan, a menudo a su pesar, tanto los emigrantes como los ciudadanos de las clases pobres que son expulsados del corazón de la ciudad por los especuladores. Al menos, la vida que Ángel Marcos describe se encuentra inmersa, tanto de día como de noche, en un barullo y una confusión totales. El espacio resulta extraño, y los habitantes improbables: dentro, fuera, encima y debajo de los pilares de los puentes de los intercambiadores, en la calle, en los pequeños patios colectivos donde perduran las pocas casas tradicionales deterioradas e insalubres, en ocasiones con una apariencia confortable cuyo emblema es el aire acondicionado, o en un apartamento de pequeñas dimensiones. Ángel Marcos constata todo eso; no penetra en el interior, pero acumula los signos y nos propone los cables eléctricos que se enredan, la colada del vecino que cuelga hasta la calle, los pequeños puestos donde se organiza la vida. Los habitantes se sientan a la mesa, desaparecen tras una sopa humeante o un bol de arroz; el artista, por pudor, los fotografía a menudo de espaldas, hábilmente desenfocados o a través de un velo de vapor; no los designa sino que los acaricia con su visión humanista, observa su modo de vida y su precariedad. Cada obra es una imagen compleja, auténtica fracción de una cotidianeidad menesterosa donde chocan lugares e individuos. Para el artista, las incontables bicicletas indican que el puesto de trabajo está demasiado lejos, las bombonas de gas o de agua atestiguan la rusticidad del hábitat, y los charcos de agua tras la lluvia sugieren el deterioro del alcantarillado. En el mejor de los casos, pensaríamos que nos encontramos en uno de los barrios chinos de las grandes ciudades occidentales, con las señales, los paneles, los carteles, los puestos y la presencia más que sorprendente de los coches, incluidas a veces las grandes cilindradas. Porque así es cómo viven los hombres allá. Para hacer una demostración, Ángel Marcos ordena retazos de vida a lo largo de la calzada: pequeños establecimientos, comidas diarias, coladas, transporte, etc., y después apila en el espacio de la ima-
gen los signos de esta actividad que transcurre, hay que decirlo, en el marco de una arquitectura incoherente, inarmónica y poco agraciada. Dudando pues entre el humor chirriante y un cierto gusto por lo absurdo, entre la nostalgia y la melancolía, busca y encuentra las huellas de lo que en otro tiempo fue la nobleza de esos lugares. Y así nos quedamos durante unos instantes observando esa sorprendente y muy precisa imagen del ángulo de una calle8 donde los hilos del tiempo y de la historia se tejen y después se enredan hasta romperse. Vemos al principio un bonito edificio colonial con su noble portón de carruajes y una linterna lacada en rojo que lleva aún inscritas las letras de bienvenida, las pilastras que soportan las ventanas con arcos de medio punto, después los balcones brutalmente transformados en miradores y estancias; los cables destensados por todas partes, la ropa colgada al azar y el ladrillo original que desaparece bajo capas de pintura y de graffiti. Hay ahí, nos dice Marcos sutilmente, energía y cansancio, nobleza y miseria, marcas, verrugas, la huella del tiempo y muy poca esperanza. Esta obra perdurará sin ninguna duda como el resumen simbólico de la vida en este barrio. Y para continuar este análisis tan bien articulado, el artista nos lleva con gracia hacia la parte más poética de su obra: nos invita a deambular por los sinuosos patios de los hutongs, antiguos barrios populares de casas tradicionales, allí donde el hábitat todavía tiene escala humana, las puertas son de madera, las cubiertas de teja y donde los habitantes encalan las casas de forma regular. Aquí todavía se oye el grito de los niños que, en los patios, se pelean por el fruto del azufaifo, o el grito del porteador de agua cuyos pasos resuenan sobre los adoquines negros sabiamente dispuestos. Marcos lo describe con la ternura del anacronismo y la muerte anunciada; pero antes de que los pasos de los caballos dejen de golpear las calzadas, antes de que los hombres abandonen los brazos de los rickshaws, volvamos una vez más sobre Lao Tsé y su fina descripción de las gentes de Beijing. Aquí encontramos las últimas huellas, los últimos lazos entre la naturaleza y la ciudad, un espacio de escala humana donde los colores pastel y las últimas linternas iluminan aún la vida. Atravesando el tiempo y el espacio, Ángel Marcos –mediante ese trabajo que nos conmueve– observa, escruta, analiza, escucha las voces de la ciudad, describe su triunfo y su fracaso, no juzga pero sugiere.
Ă ngel Marcos
CHINA
Ángel Marcos
Todas las fotografías son reproducidas en impresión Lambda sobre papel, montada en plexiglás All the photographs have been reproduced in Lambda print on paper, mounted on plexiglas
China
Lista de obras
Sin título (China #1), 180 x 235 cm
Sin título (China #2), 180 x 235 cm
Sin título (China #3), 180 x 235 cm
Sin título (China #4), 180 x 235 cm
Sin título (China #5), 180 x 235 cm
Sin título (China #6), 180 x 235 cm
Sin título (China #7), 235 x 180 cm
Sin título (China #8), 235 x 180 cm
Sin título (China #10), 235 x 180 cm
Sin título (China #9), 235 x 180 cm
Sin título (China #11), 235 x 180 cm
Sin título (China #12), 235 x 180 cm
Sin título (China #14), 235 x 180 cm
Sin título (China #13), 235 x 180 cm
Sin título (China #15), 235 x 180 cm
Sin título (China #16), 235 x 180 cm
Sin título (China #17), 235 x 180 cm
Sin título (China #18), 235 x 180 cm
Sin título (China #19), 180 x 412 cm
Sin título (China #30), 235 x 180 cm
Sin título (China #31), 235 x 180 cm
Sin título (China #32), 180 x 235 cm
Sin título (China #33), 180 x 235 cm
Sin título (China #20), 235 x 180 cm
Sin título (China #21), 180 x 235 cm
Sin título (China #22), 180 x 235 cm
Sin título (China #23), 180 x 235 cm
Sin título (China #34), 180 x 235 cm
Sin título (China #35), 180 x 235 cm
Sin título (China #36, 180 x 235 cm
Sin título (China #38), 180 x 235 cm
Sin título (China #24), 180 x 412 cm
Sin título (China #25), 180 x 235 cm
Sin título (China #26), 180 x 235 cm
Sin título (China #37, 180 x 235 cm
Sin título (China #39), 180 x 235 cm
Sin título (China #40), 180 x 235 cm
Sin título (China #41), 180 x 235 cm
Sin título (China #27), 180 x 490 cm
Sin título (China #28), 180 x 235 cm
Sin título (China #29), 180 x 235 cm
Sin título (China #42), 180 x 235 cm
Sin título (China #43), 180 x 235 cm
Sin título (China #44, 180 x 235 cm
Sin título (China #46), 180 x 235 cm
Sin título (China #45), 180 x 235 cm
Sin título (China #47), 180 x 578 cm
Sin título (China #49), 180 x 482 cm
Sin título (China #48), 180 x 235 cm
Sin título (China #50), 180 x 235 cm
Sin título (China #51), 180 x 235 cm
Sin título (China #52), 180 x 235 cm
Sin título (China #53), 180 x 235 cm
Sin título (China #54), 180 x 235 cm
Sin título (China #55), 180 x 235 cm
Sin título (China #56), 180 x 235 cm
Sin título (China #57), 180 x 235 cm
Sin título (China #58), 180 x 235 cm
Sin título (China #59), 180 x 235 cm
Sin título (China #60), 180 x 235 cm
Sin título (China #61), 180 x 235 cm
Sin título (China #62), 180 x 235 cm
Sin título (China #63), 180 x 235 cm
Ángel Marcos, political chronicler
1. Marcel Granet, La pensée chinoise, Albin Michel, 1988. 2. Ángel Marcos, Untitled (China #13). 3. Ángel Marcos, Untitled (China #7). 4. Ángel Marcos, Untitled (China #11). 5. Ángel Marcos, Untitled (China #9). 6. Dominique Baqué, L’extrême contemporain, Editions du Regard, 2004. 7. Ángel Marcos, Untitled (China #19). 8. Ángel Marcos, Untitled (China #48).
Agnès de Gouvion Saint-Cyr
Have the gods fallen on their heads? The gods or men; the everyday citizen or the politician who has taken the place of the Son of Heaven? For, in a country like China, where the time-honoured principles of harmony between the celestial universe and life on earth, between yin and yang, thought and action, still endure, the policy of forced urbanisation – albeit fuelled by prodigious financial growth – has brought about an unprecedented loss of historical and cultural points of reference. We need only recall the care applied in choosing the city’s location, when “the Founder, wearing his sacred ornaments, began by undertaking an inspection of the sites, which was followed by operations of divination: this inspection was considered an examination of yin and yang. The tenth month in the year is when the rites commanded that construction begin, the first days of spring were when construction works must be completed and, of course, inaugurated”.1 The same attention was devoted to the geomancers who determined the most favourable location for the Sage to build his dwellings. A meticulous observer, Ángel Marcos became aware of this breach with the fundamental principles of harmony, placing himself, with this body of work devoted to the megalopolises of China, in the role of chronicler of a topography, an archaeology, a politics of the city that is breaking away from decades of violence inflicted on the citizen and young people in particular, who were expected to go out and “learn from the peasants”. His pictures probe into the many contradictions of a country that is resolutely communist and fond of planning, but has, for the sake of pragmatism, recently embraced the ways and thinking of unfettered capitalism. Farewell to caution, wisdom, veneration of the land of our ancestors, blood ties and clan – whose members upheld the custom of living in close neighbourhood. The new city that Ángel Marcos is so keen to depict and portray rises up from the void: it is imposing, powerful, brutal and selfish. Li Xianting describes this modern city as: “a sarcastic imitation of provincial nouveau riche taste”, in the way it constantly flaunts the signs of progress and the power of money. Mao knew what was coming when he said: “For Revolution, the proletarians are best and peasants are not bad. But for urban production, you, the capitalists, are the best, unmatched”. Thus, Ángel Marcos inquires, through his chosen medium of photography, about the undeniable success of this economic competition, about the progress it has brought about, but also about the human tragedy it has created. As an incontestable statement of neutrality, he has chosen to work in colour – to underline the pre-
cision of every item, the nuances in things – and in large format, so as to declare, in a frontal view of the frame, that same neutrality that the power of his composition cannot avert, the evolution of his thoughts regarding this model of contemporary architecture, these non-places that lie on the outskirts of cities and the last remaining traces of traditional culture. In a series of images where the geometry is perfect, he initially sings praise of utter modernity. The blocks, or rather super-blocks, declare their omnipresence in the photographic space where the only other manifestation is that of a monochrome sky, sometimes blue, a totally neutral grey-white for the most part. These images appear to contradict the belief whereby the tree, in its growth, may never reach the sky. Faced with these towers that stake their claims in the sphere of the heavenly powers, which the Chinese never the less still fear, I have heard ordinary people in Beijing voice their fears about this swelling fury. Pollution is its first and most visible expression, hiding the city’s contours in a monochrome haze. So what has become of lightning skies, of billowing clouds, of romantic mists, of our shifting horizons and mood? Deleted forever, suggests the artist, whilst stating his doubts about this over-arranged universe in a couple of touches. The immense verticality that defies the laws of gravity, the vertigo of heights, the repetition of forms, the blank and uniform walls, the thousand-fold reflections in the glass; in a nutshell, the absolute power of man over matter, and in particular the near absence of individuals in these places designed for them, gradually create a sense of malaise. Indeed, on 9/11 the Twin Towers, symbol of the allembracing power of the world’s leading economy, were swept away in a second by the deadly folly of terrorism. Will the endless multiplication of these same economic symbols in China suffice to protect the city from evil? And what has become of the inhabitants of this gigantic residential universe? Despite rambling like a contemporary Atget in the streets of Paris with the first light of day to elucidate the city’s design, Ángel Marcos cannot help but corroborate the impression of emptiness that these urban spaces inspire. Whether he be working close to the ground or in the soaring heights, he derives with a cold determination the near absence of any human presence. No faces stuck to the windows, no walkers in the perfectly straight streets that the ever-present fences render hostile. Prisoners, the people remain impris-
oned within their buildings, on the avenues or even in the cars that the frozen image has placed there like insignificant, ordinary sculptures. And when he takes to the heights, Ángel masterfully allows us to imagine that the city is suffering, wounded, trespassed, bloodied and even quartered in its heart by the profusion of communication networks she herself has spawned. Whilst at the port artificial constructions breach the rivers’ age-long course, railway tracks burst through what used to be the buildings’ yards, 2 the endless boulevards swell to accommodate the ever-growing car traffic,3 and the junctions no longer know if they were made for people or for cars.4 Lost forever is the golden age of the humanist and flâneur. The Doisneaus or Brassaïs have given way to a joyless functionality, points out the artist. Even if the high street is an invitation to revelry, will the pedestrian couple trapped in a seemingly inescapable labyrinth of cars succeed in briefly reaching this place that is usually devoted to leisure and pleasure?5 Or must they be contented with the absurd spectacle of these junctions with their unlikely circuits that appear to lead only to the rooftops of the cooling towers? Thus, in this analysis of Chinese urban architecture, Ángel Marcos approaches the concerns of many artists, such as Weng Feng who, in an attempt to underline the divide between the city and its inhabitants, created a series of works where a girl, straddled atop a wall, can see nothing of the city but the mass of housing blocks. Angel also pays tribute to the financial and technological skill projected onto “a physical territory – the Roman urbs – that nonetheless ignores” the community of citizens – the civitas – before striving to understand those who make this mastery possible. In fact, when we join the artist in his quest for the citizen, we find him in a chasm that is gradually but unstoppably devouring the megalopolis; a place that stills carries the stigma of a working-class suburb, which in its time hungrily consumed the countryside. Long forgotten are the walls of the ancient city, the massive gates to the four compass points, the red lacquer lanterns and the parallel sentences offering a thousand years of peaceful joy; the big city advances inexorably: faithless, and all too often lawless. In a gripping and brilliant ellipse, Angel Marcos stigmatises this paradoxical situation6. In the foreground, bent over their tasks, ordinary people examine, sort and pile up recovered materials that, abandoned and gathered here and there, still carry the bare traces of their previous lives. The leader, or the Sage, or the Philosopher, who knows, looks
away from what tomorrow has to offer: without a doubt, the disappearance of the solitary frail shrub that had hitherto resisted. And while in the background the masses of new blocks rise triumphant, down in the chasm the workers’ living quarters stack up, still housing, who knows for how long, the “wai di”, or foreigners. This migrant segment of the population, the mingong, come in from the poor provinces to lay their labour, their lives and often their souls at the mercy of these building sites that are all too often inhuman. It is them that Marcos focuses his attention on. Then, in a twist of irony, the artist shares his astonishment and points us between the bocks and the morphing plots towards the fragile presence of the traditional habitat, with its gabled pagoda roofs, temple pinnacles and garden greenery. If the work of Ángel Marcos had to be summed in one piece, I would chose this one, rich in intelligence, subtlety and restrained emotion. However, when he fine-tunes his archaeological probing into the city, he willingly resorts to closer, more realistic planes, fleeting temporary strata, delivering the minute signs of a civilisation in ruins. Among the debris, the detritus, the junk and the plastic bags that time has so uselessly multiplied, one discovers here the traditional bricks, skeletons of homes, there the black tiles that dress the pagoda roofs and that for so long were the noble materials of the home of the literate: weren’t they the fruit of the earth itself, extracted from their ancestors’ villages? Clearly, Chinese ideology today still admits the notion of destruction stated by Chairman Mao, who believed that “one must destroy in order to build; with the word destruction in mind, one is already building”. Whether it be in architecture, society or thinking, the new must necessarily be created at the cost of obliterating the old. A repulsive thought to us Westerners, but still valid for the Chinese. Thus, in his One Hundred Signs of the Demolition, Wang Qingsong certainly attacks this massive demolition campaign, but at the same time recalls that when a dynasty had lost its mandate from heaven, systematic destruction of their achievements ensued and was seen as an unavoidable first step towards the establishment of a new order. It certainly appears that we have entered a new era. So let us leave behind these demolition sites and rejoin the bustle, the mess, the ugliness, the dislocation of the urban periphery, crowded with both migrants and city-dwellers of the poorer classes who, often against their will, are ejected from the city centre by insatiable property promoters. At least here the life described by Marcos is thriv-
ing, day and night, in an overwhelming commotion and confusion. The location is weird, the inhabitants unlikely: indoors, outdoors, beneath and above the junction pillars and flyovers, in the streets, in the crammed collective yards where a few run-down and unsanitary traditional houses still stand, even a certain indication of comfort – epitomised by the air-conditioning unit – in tiny apartments. Ángel Marcos takes note of all this, never stepping inside, but gathering the signs: jumbled electricity lines, the neighbour’s laundry hanging down into the street, the tiny street stalls where life is managed. The inhabitants sit down to a meal, vanishing behind a steaming bowl of soup or rice. Out of modesty, the artist takes their picture from behind, intentionally out of focus or through a veil of steam; he doesn’t name them, but he strokes them with his human gaze, observes their way of life and their deprivation. Each piece is a complex image, a true fraction of a needy everyday where people and places are seen through the magnifying glass. To the artist, the countless bicycles point to the fact that the workplace is too far away, the canisters of water or gas belie the habitat’s rusticity, the puddles of water after rain suggest deteriorating sewages. In the best case, one could place oneself in the Chinatowns of any Western city, with their signs and placards, posters and stalls, as well as the more unexpected presence of cars, even some rather powerful ones. For thus is how men live over there. To prove it, Ángel Marcos chooses to organise slices of life around the axis of the street: small businesses, daily meals, laundry, transport, etc. Then, within the space of the image, he piles high the signs of this activity that is playing out, all things said, against the backdrop of an incoherent, disharmonic and often unfortunate architecture. Hesitating between grim humour and a certain taste for the absurd, between nostalgia and melancholy, he seeks out and finds the traces of that which once was the dignity of these places. We could dwell for a few moments on this gripping and precise image of a street corner7 where the threads of time and history are woven then knotted to the point of snapping. Initially a handsome colonial house, its noble carriage entrance with its redlacquer lantern that still bears a word of welcome, pillars supporting semi-circular vanes; the balconies later brutally converted into verandas and lodgings; everywhere dangling wires, laundry hung out haphazardly and the original brickwork buried under layers of paint and graffiti. Expanding on this well-constructed analysis, the artist skilfully leads us towards the most poetic sec-
tion of his work; he invites us to wander through the rambling yards of the hutongs, old working-class quarters of traditional houses, where the habitat is still measured against a human scale, doors made of wood, roofs of tiles and the whitewash regularly maintained by the tenants. Here, children can still be heard screaming in the yards, fighting over a jujube fruit; or the cries of the water carrier, whose steps resound on the wisely arranged black flagstones. Here, Marcos tenderly describes the anachronism of an end foretold; but before the horses’ hooves stop clopping on the paving, before the coolies set down the arms of their rickshaws, let us return one last time to Laozi and his poignant description of the ordinary people of Beijing. Here we find their final traces, the last bonds between town and country, an environment on a human scale where pastel colours prevail and lives are lived by the light of the last lanterns. Crossing space and time, Ángel Marcos observes, scrutinises, analyses, listens to the voice of the town, retells its triumph and distress, does not judge, but rather suggests, through the medium of this moving work.
Angel Marcos, chroniqueur politique
1. Marcel Granet, La pensée chinoise, Albin Michel, 1988. 2. Ángel Marcos, Sans titre (China #13). 3. Ángel Marcos, Sans titre (China #7). 4. Ángel Marcos, Sans titre (China #11). 5. Ángel Marcos, Sans titre (China #9). 6. Dominique Baqué, L’extrême contemporain, Editions du Regard, 2004. 7. Ángel Marcos, Sans titre (China #19). 8. Ángel Marcos, Sans titre (China #48).
Agnès de Gouvion Saint-Cyr
Les dieux seraient-ils tombés sur la tête? Les dieux ou les hommes, le simple citoyen ou l’homme politique qui s’est substitué au Fils du Ciel? Car dans un pays comme la Chine où prévalent encore les principes millénaires d’harmonie entre l’univers céleste et la vie terrestre, entre le yin et le yang, la pensée et l’action, la politique d’urbanisation forcée – fût-elle induite par un prodigieux essor économique – provoque une perte de repères historiques et culturels sans précédent. Rappelons-nous en effet le soin avec lequel, lorsqu’il s’agissait de choisir l’emplacement de la cité, «le Fondateur, revêtant ses ornements sacrés, commençait par procéder à une inspection des sites à laquelle succédaient des opérations divinatoires : cette inspection est qualifiée d’examen du yin et du yang. Le dixième mois de l’année est celui où les rites ordonnaient de commencer les constructions, les premiers jours du printemps sont ceux où les constructions doivent être terminées et sans doute inaugurées».1 La même attention était portée aux géomanciens qui déterminaient l’emplacement bénéfique où le Sage pouvait élever sa demeure. Observateur attentif, Angel Marcos a pris conscience de cette rupture avec les principes fondamentaux d’équilibre et d’harmonie, lui qui dans ce corpus consacré aux mégalopoles chinoises, se veut le chroniqueur d’une topographie, d’une archéologie, d’une politique de la ville qui rompt avec les décennies de violence faites aux citadins, et notamment aux jeunes, contraints d’aller «s’instruire à la campagne». Ses images interrogent donc les multiples contradictions de ce pays résolument communiste et planificateur qui, par pragmatisme, épouse actuellement les formes et la pensée d’un capitalisme exacerbé. Adieu prudence, sagesse, vénération de la terre des ancêtres, liens du sang et du clan – dont les membres avaient pour usage de vivre dans des lieux contigus – la ville nouvelle qu’Angel Marcos s’attache à peindre et à dépeindre surgit de rien ; elle est imposante, puissante, brutale et égoïste. Cette ville moderne, Li Xianting la dénomme «l’imitation sarcastique du goût paysan-nouveau riche, tant elle porte en elle, à tout instant, les signes du progrès et la force de l’argent. Mao le pressentait, lui qui affirmait: «Pour la révolution, les prolétaires sont les meilleurs et les paysans ne sont pas mauvais. Mais pour la production urbaine, vous, les capitalistes, êtes sans conteste les meilleurs». Alors Angel Marcos va s’interroger, avec l’outil qui est le sien, la photographie, sur la réussite indéniable de cette compétition économique, sur les progrès qu’elle engendre, mais aussi sur les drames humains qu’elle induit.
Comme dans un statement incontestable par sa neutralité, il choisit de travailler en couleurs – pour souligner la précision des éléments, la nuance des choses – et en grand format pour affirmer, dans la vision frontale du tableau, celle-là même que par la force de sa composition on ne peut esquiver, l’évolution de sa pensée au regard de ce modèle d’architecture contemporain, de ces non-lieux que demeurent les périphéries des villes et de ces ultimes vestiges de la culture traditionnelle. Dans des images d’une géométrie parfaite, il chante dans un premier temps l’hymne sublime de la modernité absolue; les tours, devrais-je dire les supertours, affirment leur omniprésence dans un espace photographique où seul se manifeste par ailleurs un ciel monochrome, bleu parfois, gris-blanc totalement neutre le plus souvent. Ici semble contredite l’assertion selon laquelle jamais l’arbre, dans sa croissance, ne pourra atteindre le ciel; et devant ces tours provocantes à l’endroit des puissances célestes, que continuent de craindre malgré tout les Chinois, j’ai entendu le Pékinois ordinaire s’inquiéter de leur fureur en devenir. La pollution, pour lui, en est la première et plus visible manifestation, elle qui cache le relief de la ville en un nuage monotone. Alors que sont devenus les cieux éclatants, les nuages pommelés, les brumes romantiques, nos changements d’horizon et d’humeur? Gommés à tout jamais nous suggère l’artiste qui, en quelques touches, expose ses doutes sur cet univers trop bien ordonnancé. L’immensité verticale qui défie les lois de la pesanteur, le vertige de la hauteur, la répétition des formes, les parois lisses et uniformes, les mille reflets moirés des vitres, en un mot la puissance absolue de l’homme sur la matière, et surtout l’absence quasi générale de l’individu dans ces lieux qui lui sont destinés, provoquent peu à peu un sentiment de malaise. En effet depuis le 11 septembre, les Twin Towers, qui furent le symbole de la toute-puissance de la première économie mondiale, ont été balayées en un instant par la folie meurtrière du terrorisme; la multiplication infinie en Chine de ces mêmes symboles économiques suffira-t-elle à protéger la ville du malheur? Et les habitants de cet univers immobilier gigantesque, que sont-ils devenus? Même s’il opère tel un Atget contemporain qui déambulait dans les rues de Paris aux premières lueurs du jour pour clarifier le dessin de la ville, Angel Marcos ne fait qu’accentuer l’impression de vide que révèle cet espace urbain. Qu’il travaille au ras du sol ou en hauteur, il décline avec une froide détermination l’absence quasi générale de toute présence humaine. Nul visage
qui se colle à la fenêtre, nul flâneur dans ces rues rectilignes que des grilles omniprésentes rendent hostiles. Captifs, les hommes demeurent captifs, dans les immeubles, sur les boulevards et même dans les voitures que l’arrêt sur image ont posées là comme d’infimes sculptures ordinaires. Et lorsqu’il prend de la hauteur, Angel nous laisse habilement supposer que la ville souffre, meurtrie, traversée, saignée voire écartelée en son coeur par la multiplication des réseaux de communication qu’elle a elle-même générés; tandis que sur le port des constructions artificielles ont brisé le cours millénaire du fleuve, des lignes de chemin de fer traversent ce qui fut autrefois la cour des immeubles2, les longs boulevards s’élargissent pour offrir des voies de circulation automobile toujours plus nombreuses 3 et les échangeurs ne savent plus très bien s’ils sont destinés aux hommes ou au trafic.4 Nous avons définitivement perdu ici l’âge d’or du flâneur humaniste à la Doisneau ou à la Brassaï pour une fonctionnalité sans joie, fait ainsi remarquer l’artiste; car même lorsque la Grande Roue invite à la fête, le couple de piétons, enchâssé dans ce labyrinthe voué aux automobiles et qui semble sans issue, parviendra-t-il à rejoindre pour quelques instants ce lieu d’ordinaire consacré à la détente et au plaisir5 ? Ou devra-t-il se contenter du spectacle absurde de ces échangeurs aux circuits improbables qui conduisent, semble-t-il, à la seule toiture des tours réfrigérantes? Ainsi dans cette analyse de l’architecture urbaine chinoise, Angel Marcos rejoint-il les préoccupations de nombreux artistes dont Weng Feng qui, pour souligner le divorce ente la ville et ses habitants, produit une série d’oeuvres dans lesquelles une fillette, assise à califourchon sur un mur, ne perçoit de la cité que l’ensemble des tours d’immeubles. Angel rend hommage, lui aussi, à la virtuosité économique et technologique exprimées sur «un territoire physique – l’urbs romaine – qui en revanche ignore « la communauté de citoyens – la civitas – 6 avant de s’empresser de rechercher ceux qui forment la cheville ouvrière de cette virtuosité. De fait, lorsque nous rejoignons l’artiste dans sa quête du citoyen, nous le retrouvons dans un entredeux que dévore peu à peu mais de manière inéluctable la mégalopole, et qui porte encore les stigmates d’une banlieue populaire, elle-même vorace en son temps de la campagne. Oubliées les murailles de la ville ancienne, les portes massives aux quatre points cardinaux, les linteaux en laque rouge et les sentences parallèles qui offraient cent mille ans de joie paisible; la grande ville avance, inexorablement, sans foi et trop souvent sans loi.
En un saisissant et brillant raccourci, Angel Marcos stigmatise cette situation paradoxale 7; au premier plan, courbés sur leur tâche, les petites gens examinent, trient et entassent les matériaux de récupération qui, accumulés et abandonnés là, portent encore les traces infimes de leur vie passée. Le chef, ou le Sage, ou le Philosophe, allez savoir, baisse les yeux devant ce qu’annonce demain: à n’en pas douter, la disparition de l’unique et frêle arbuste qui jusque, là avait fait de la résistance. Et tandis qu’à l’arrière-plan triomphent les masses des nouvelles tours, dans l’entre-deux s’étalent les barres d’immeubles populaires qui hébergent encore, mais pour combien de temps, les « wai di», ceux de l’extérieur; car cette fraction migrante de la population, les mingong, quittent la terre des provinces pauvres pour offrir leur force de travail, leur corps et bien souvent leur âme, à ces chantiers trop fréquemment inhumains, et c’est vers eux que Marcos porte son attention. Puis, étrange ironie, l’artiste nous fait partager son étonnement et pointe volontiers entre les tours et le terrain en devenir, la fragile présence de l’habitat traditionnel avec toits en pagode, faîte du temple et verdure du jardin. N’y aurait-il qu’une seule image pour symboliser le travail d’Angel Marcos, il me semble que ce serait celle-ci, toute en intelligence et en subtilité, en émotion retenue. Toutefois lorsqu’il affine sa recherche archéologique sur la ville, il use volontiers de plans plus rapprochés, véritables, strates temporelles fugaces, livrant ainsi les signes infimes d’une civilisation en ruine. Au milieu des débris, des détritus, des ordures et des sacs en plastique que les temps ont si inutilement multipliés, on découvre ici les briques traditionnelles, ossature du logis, là les tuiles noires qui habillent les toits en pagode, et qui demeurèrent si longtemps les matériaux nobles de la demeure du lettré: n’étaient-ils pas le fruit de la terre-même extraite du village des ancêtres? Bien sûr l’idéologie chinoise admet encore aujourd’hui cette notion de destruction explicitée par le président Mao pour lequel « sans détruire on ne construit pas; avec le mot détruire en tête, on est déjà en train de construire.» Qu’il s’agisse de l’architecture, de la société ou de la pensée, l’élaboration du nouveau doit forcément se faire au prix de l’anéantissement de l’ancien. Pensée révoltante pour nous autres occidentaux, mais encore en vigueur auprès des Chinois. Ainsi lorsque Wang Quingsong élabore son Tableau des cent chai (le terme chai signifie démolir), il fustige certes cette campagne de démolition massive mais rappelle dans le même temps que lorsqu’une dynastie avait
perdu «le mandat du ciel», la destruction de ses réalisations était systématique et conçue comme un préalable indispensable à l’élaboration d’un nouvel ordre; et il semble bien que nous soyons entrés dans une nouvelle ère. Alors quittons ces champs de démolition pour retrouver l’animation, le désordre, la laideur, la dislocation des zones périurbaines où s’entassent, souvent contre leur gré, aussi bien les migrants que les citadins des classes pauvres trop fréquemment rejetés du coeur de la ville par les spéculateurs. Au moins la vie décrite par Marcos y est-elle omniprésente, de jour comme de nuit, dans une cohue et une confusion totales; l’espace y est rare, les habitats improbables: dedans, dehors, dessus, sous les piliers ou les ponts des échangeurs, dans la rue, dans les petites cours collectives où subsistent de rares maisons traditionnelles délabrées et insalubres, et parfois-même avec un semblant de confort dont le climatiseur est l’emblème, dans un appartement aux dimensions réduites. Angel Marcos note tout cela, ne pénètre pas à l’intérieur mais accumule les signes et nous propose les fils électriques qui s’emmêlent, le linge du voisin qui pend jusque dans la rue, les petits étals où la vie s’organise. Les habitants s’attablent, disparaissent sous la fumée de la soupe ou du bol de riz; par pudeur l’artiste les photographie le plus souvent de dos, en un savant flouté ou au travers d’un voile de vapeur; il ne les désigne pas, mais les caresse de sa vision humaniste, observe leur mode de vie et leur précarité. Chaque oeuvre est une image complexe, véritable fraction d’un quotidien besogneux où se télescopent les lieux et les individus. Pour l’artiste, les cycles innombrables rappellent que le poste de travail est trop éloigné, les bonbonnes d’eau ou de gaz témoignent de la rusticité de l’habitat, les flaques d’eau après la pluie suggèrent le délabrement des égouts. Dans le meilleur des cas on se croirait dans les chinatowns des grandes villes occidentales avec les signes, les panneaux, les affiches, les étals ainsi que la présence plus surprenante des voitures, y compris parfois des grosses cylindrées. Car c’est ainsi que les hommes vivent là-bas. Pour en faire la démonstration, Angel Marcos choisit d’organiser autour de la chaussée des tranches de vie: petits commerces, repas quotidiens, lessive, transport etc... puis empile dans l’espace de l’image les signes de cette activité qui s’opère, il faut bien le dire, dans le cadre d’une architecture incohérente, dysharmonieuse et souvent disgracieuse. Alors hésitant entre l’humour grinçant et un certain goût pour l’absurde, entre la nostalgie et la mélancolie, il recherche et retrouve les traces de ce qui
fit autrefois la noblesse de ces lieux. Ainsi peut-on s’attarder quelques instants sur cette saisissante et très juste image d’un angle de rue 8 où les fils du temps et de l’histoire se sont tissés puis emmêlés jusqu’à se rompre. Au départ un bel édifice colonial avec sa noble porte cochère à linteau de laque rouge qui porte encore les lettres de bienvenue, des pilastres supportant des fenêtres en demi-cercle, puis des balcons brutalement reconvertis en vérandas et en logements; des fils distendus partout, du linge pendu au hasard et la brique originelle qui disparaît sous, des couches de peinture et de graffitti. Il y a là nous dit subtilement Marcos de l’énergie et de la lassitude, de la noblesse et de la misère, des traces, des verrues, la marque du temps et bien peu d’espoir; cette oeuvre demeurera sans aucun doute le résumé symbolique de la vie dans ce quartier. Et pour poursuivre cette analyse si bien construite, l’artiste va nous mener avec talent vers la partie la plus poétique de son œuvre; il nous invite à déambuler dans les cours sinueuses des hutongs, anciens quartiers populaires de maisons traditionnelles, là où l’habitat est encore à échelle humaine, les portes en bois, les toits en tuiles et le crépi régulièrement entretenu par les habitants. Y résonnent encore le cri des enfants qui, dans les cours, se disputent le fruit du jujubier ou ceux du porteur d’eau dont les pas résonnent sur les briques noires savamment agencées. Marcos y décrit avec tendresse l’anachronisme et la fin annoncée; mais avant que les pas des chevaux ne cessent de marteler les pavés, avant que les coolies n’abandonnent les bras des pousse-pousse, retrouvons une fois encore Lao She et sa description si fine des petites gens de Pékin. On y retrouve les dernières traces, les derniers entrelacs de la nature avec la ville, un espace à échelle humaine où les couleurs pastel et les ultimes lanternes éclairent encore la vie. Traversant le temps et l’espace, Angel Marcos observe, scrute, analyse, écoute les voix de la ville, décrit son triomphe et sa détresse, ne juge pas mais suggère, au fil de ce travail qui nous bouleverse.
Biografía e historial expositivo Biography and Exhibition History
Selección de exposiciones individuales Selected Solo Exhibitions
Ángel Marcos Medina del Campo, Valladolid, España, 1955 Vive y trabaja en Medina del Campo, Valladolid, España Medina del Campo, Valladolid, Spain, 1955 Lives and works in Medina del Campo, Valladolid, Spain
2007 Is there anybody our there? LipanjePuntin artecontemporanea, Trieste, Italy Ángel Marcos: Index. Coup de parole. Trayecto Galería, Vitoria-Gasteiz, Spain Ángel Marcos. Espace photographique Contretype, Brussels, Belgium
2001 Adriana Schmidt Gallery, Cologne, Germany Galería Alicia Ventura, Barcelona, Spain
2006 Ángel Marcos: À Cuba. MEP - Maison Européene de la Photographie, Paris, France Ángel Marcos en Cuba. Naples Museum of Art, Naples, Italy
1999 Galería Visor, Valencia, Spain Palacio de Abrantes, Universidad de Salamanca, Salamanca, Spain Ángel Marcos: Obras póstumas. Galería Spectrum, Zaragoza, Spain Espace photographique Contretype, Brussels, Belgium
2005 Ángel Marcos. Galeria Llucià Homs, Barcelona, Spain Angel Marcos. Artcore/ Fabrice Marcolini Gallery, Toronto, Canada Ángel Marcos: Plaza Mayor: espacio y representación. Palacio de Abrantes, Universidad de Salamanca, Salamanca, Spain; Convento de Santa Ana, Ávila; Museo Zuloaga, Segovia, Spain; Instituto Cervantes, Beijing, China; Museo de Zamora, Zamora, Spain; Museo Provincial de Burgos, Spain Centro Cultural Gaya Nuño, Soria, Spain; Sala de Exposiciones Lucio Muñoz, León, Spain; 2004 Rastros / Hints. La Fabrica Galería, Madrid, Spain In Cuba. Hilger Contemporary, Vienna, Austria 2003 Ángel Marcos: Hints. LipanjePuntin artecontemporanea, Trieste, Italy Ángel Marcos. Alrededor del sueño 15. Hotel NH Nacional, Madrid, Spain Ángel Marcos. Alrededor del sueño. Galería Trayecto, Vitoria-Gasteiz, Spain 2002 Ángel Marcos. Galerie de Miguel, Munich, Germany Angel Marcos. Hilger Contemporary, Vienna, Austria Angel Marcos. Vértice Gallery, Oviedo, Asturias, Spain Ángel Marcos: Around the Dream. Diana Lowestein Fine Arts, Miami, FL, USA Espace Ernst Hilger, Paris, France Museo de La Pasion, Ayuntamiento de Valladolid, Valladolid, Spain
Selección de exposiciones colectivas Selected Group Exhibitions
2000 Angel Marcos: La Chute. Galería May Moré, Madrid, Spain Espace photographique Contretype, Brussels, Belgium
1998 Galería Verena Hofer, Barcelona, Spain Primavera fotográfica de Cataluña, Barcelona, Spain Photogallery, Dublin, Ireland Espace photographique Contretype, Brussels, Belgium 1997 Palacio de Abrantes, Universidad de Salamanca, Salamanca, Spain Círculo de Bellas Artes, Madrid, Spain Museo Provincial de Burgos, Burgos, Spain Paisajes. Palacio de Pimentelde, Diputación de Valladolid, Valladolid, Spain Museo Provincial de Salamanca, Salamanca, Spain Bienal de fotografía de Santa Cruz de Tenerife, Tenerife, Spain
2006 Catarsis – Rituales de purificación – La colección V. ARTIUM Centro-Museo Vasco de Arte, Vitoria-Gasteiz, Spain I Bienal del Fuego. Museo de Bellas Artes de Caracas, Caracas, Venezuela Naturaleza artificial. Museo de Arte Contemporáneo Esteban Vicente, Segovia, Spain CO2. Brussels to Infinity: Isabelle Arthuis, André Cepeda, István Halás, Sébastien Reuzé, Ángel Marcos. International Cultural Centre, Kraków, Poland Ángel Marcos… la mar negra. 1ª Bienal de Canarias: arte, arquitectura y paisaje. Castillo de Guanapay, Lanzarote, Spain 2005 ARCO’05 [Artcore/ Fabrice Marcolini Gallery, Toronto; Galerie Ernst Hilger, Vienna; Trayecto Galería, Vitoria-Gasteiz], Madrid, Spain Emergencias. MUSAC-Museo de Arte contemporáneo de Castilla y León, Leon, Leon, Spain Insensé Espagne. Colette, Paris, France Posthumoous Choreographies & other optical Labyrinths. White Box, New York, USA Art 36 Basel [Hilger Contemporary, Vienna], Basel, Austria Metoikesis: Arte reciente español. Instituto Cervantes de Nueva York, New York, USA De imágenes, libros y lecturas. Centro cultural de España, Santiago de Chile, Chile 2004 Presencias/ ausencias: La Colección 4. CAB, Centro de Arte Caja Burgos, Burgos, Spain Arte Fiera Bologna [Ernst Hilger Galerie, Vienna; LipanjePuntin artecontemporanea, Trieste], Bologna, Italy New Acquisitions. ARTIUM Centro-Museo Vasco de Arte, Vitoria-Gasteiz, Spain ARCO’04 [Ernst Hilger Galerie, Vienna; Galería La Fábrica, Madrid; LipanjePuntin artecontemporanea, Trieste], Madrid, Spain Essències 8. Universitat de València, La Nau, Valencia, Spain Art Brussels [Ernst hilger Galerie, Vienna], Brussels, Belgium DFoto 04: Feria Internacional de Fotografía Contemporáneoa y Video-Arte, [Galería La Fábrica, Madrid], DonostiaSan Sebastián, Spain El poder del arte. Fórum Barcelona 2004, Barcelona, Spain Corpo Sociale. Galleria Pack, Milan, Italy MiArt, LipanjePuntin artecontemporanea. Milan, Italy (1316.05.2004) Art 35 Basel [Ernst Hilger Galerie, Vienna], Cologne, Germany Moving Pictures. Artcore Gallery, Toronto, Canada Art Cologne [Galerie Ernst Hilger, Vienna], Cologne, Germany Artssima 2004 [LipanjePuntin artecontemporanea, Trieste], Turin, Italy Moving Pictures: A Video Installation Survey. Artcore/ Fabrice Marcolini Gallery, Toronto, Canada Loop’04. Barceló Hotel Sants, Barcelona, Spain Art Basel Miami Beach [Diana Lowenstein, Miami, FL; Ernst Hilger Galerie, Vienna], Miami, FL, USA
2003 ARCO’03 [LipanjePuntin artecontemporanea, Trieste; Galeria Bores & Mallo, Lisbon], Madrid, Spain Otras naturalezas. Castell d’Alaquás, Valencia, Spain ART Frankfurt [Galerie Ernst Hilger, Vienna], Frankfurt, Germany Art Chicago [Diana Lowestein Fine Arts, Miami, FL], Chicago, USA Art Cuts 2003. Kunsthistorische Museum, Vienna Austria PHE03 / PHotoEspaña 2003, VI Festival Internacional de Fotografía, Madrid, Spain Art 34 Basel. [Galerie Ernst Hilger, Vienna], Cologne, Germany FIAC 2003 [Ernst Hilger Galerie, Wiern; Galería La Fábrica, Madrid], Paris, France FOTO ars 2003/ Bienal de Lanzarote. Cabildo de Lanzarote, Lanzarote, Spain Art Cologne 2003 [Galerie Ernst Hilger, Vienna], Cologne, Germany Menschen. Foto und Video aus der Sammlung. Volpinum Kunstsammlung, Viena, Austria Art Basel Miami Beach [Diana Lowenstein, Miami, FL; Ernst Hilger Galerie, Vienna], Miami, FL, USA 2002 ARCO 02 [Galería Adriana Schmidt, Barcelona; Galería LipanjePuntin, Trieste], Madrid, Spain Feria Iberoamericana de Arte Contemporáneo Foro Sur 2002. [Galeria Bores & Mallo, Lisbon], Cáceres III Encuentro iberoamericano de fotografía: Fragilidad. FIA 2002: Feria Iberoamericana de Arte, Caracas, Venezuela Art 33 Basel [Galerie Ernst Hilger, Vienna], Basel, Switzerland Camere con vista. Cesac-Centro sperimentale per le arti contemporanee, Caraglio, Italy FIAC 2002 [Galerie Ernst Hilger, Vienna], Paris, France Art Cologne [Ernst Hilger Gallery, Paris; Galería Adriana Schmidt, Barcelona], Cologne, Germany Artissima 2002 [Galerie Isabel de Miguel, Munich, Germany], Turin, Italy Juan Redón Collection. ARTIUM Centro-Museo Vasco de Arte, Vitoria-Gasteiz, Spain Plató ARCO 2002. Sala el Paso, Centro municipal de las artes, Alcorcón, Madrid, Spain Art Basel Miami Beach [Diana Lowenstein, Miami, FL; Ernst Hilger Galerie, Vienna], Miami, Florida, USA
2001 Proyecto Focus: una misión fotográfica. Comunidad de Madrid, Madrid, Spain Otras naturalezas. Sala Verónicas, Murcia, Spain Monasterio del Pardo, Valladolid, Spain ARCO 01 [Galería Adriana Schmidt, Barcelona; Galería LipanjePuntin, Trieste], Madrid, Spain Art 32 Basel [Ernst Hilger Gallery, Vienna, Austria], Basel, Switzerland (13-18.06.2001) Porto Arte 2001 - Feira de Arte Moderna 2001 [Galería Adriana Schmidt, Barcelona], Oporto, Portugal La subversión de la realidad. Sala Millares, Madrid, Spain; Festival Internacional de Fotografía de Pingyao, China; Heikendorf Künstlermuseum, Berlin; Museo Barjola, Gijón; Academia Central de Bellas Artes de Pekín, China; Kenwsaw State University, Atlanta; Centro de la Imagen, México D.F.; Museo de arquitectura de Bogotá, Colombia; Sala municipal de exposiciones de San Benito, Valladolid; Centro Cultural Montehermoso, Vitoria-Gasteiz, Spain FIAC 2001: Feria Iberoamericana de arte. [Adriana Schmidt, Barcelona], Caracas, Venezuela Una locura. Club Diario de Levante, Valencia, Spain Peppermint. Snack Mellon Studios, Brooklyn, New York, USA 2000 ARCO 00 [Galería Visor, Valencia], Madrid, Spain Interart 2000. Territorio doméstico: Cambres d’art = Project rooms. Valencia, Spain New Art Barcelona 2000 [Galería Art Al Rec, Barcelona] Barceló Hotel Sants, Barcelona, Spain El arte contra la pobreza. Recinto del Pueblo Español, Barcelona, Spain Diàleg entre illes: llençols pintats = sábanas pintadas = painted sheets. 7ª VII Bienal de La Habana. Plaza Vieja-Lonja del Comercio, La Habana, Cuba; Camagüey, Cuba 2000 Retratos: Natalie van Doxell, Joan Fontcuberta, Jana Leo, Àngel Marcos y Paloma Navares. Kowasa Gallery, Barcelona, Spain 1999 ARCO 99 [Adriana Schmidt, Barcelona; Galería Evelio Gayubo, Madrid], Madrid, Spain Camiños=Caminos. Fundación Díaz Caneja, Palencia; Palacio de Sobrellano o del Marqués de Comillas, Comillas; Museo Provincial, Lugo; Museo de Bellas da Coruña, A Coruña; Museo de Barjola, Gijón VII Biennale Internazionale di Fotografia, Turin, Italy 1998 ARCO 98 [Galería Verena Hofer, Barcelona; Galería Evelio Gayubo, Madrid], Madrid, Spain PHoto España 98, Madrid, Spain
Obras en museos y colecciones Works in museums and collections
Bibliografía Bibliography
ARTIUM Centro-Museo Vasco de Arte, Vitoria-Gasteiz, Spain Ayuntamiento de Almagro, Almagro, Ciudad Real, Spain Ayuntamiento de La Cisterniga, La Cisterniga, Valladolid, Spain Ayuntamiento de Valladolid, Valladolid, Spain CAB, Centro de Arte Caja Burgos, Spain Centro Cultural Conde Duque, Madrid, Spain Colección Asociación de Amigos de ARCO, Madrid, Spain Colección Prosegur, Madrid, Spain Colección Ventós, Barcelona, Spain Diputación de Cáceres, Cáceres, Spain Diputación de Valladolid, Valladolid, Spain FNAC, Fonds Nacional d’Art Contemporain, Paris, France Junta de Castilla y León, Castilla y León, Spain Lentos Kunstmuseum Linz, Linz, Austria MUSAC, Museo de Arte Contemporáneo de Castilla y León, León, Spain Nationale Suisse Assurances, Basel, Switzerland Patio Herreriano. Museo de Arte Español Contemporáneo, Valladolid, Spain Siemens Foundation The Margulies Collection, Miami, FL, USA Universidad de Salamanca, Salamanca, Spain
Monografías y catálogos de exposiciones individuales Monographies and Solo exhibition catalogues Ángel Marcos en Cuba / [textos, Jean-Luc Monterosso, textes, Fernando Castro Flórez]. París: Maison Européenne de la photographie, [2006] Ángel Marcos: El sueño de Acteón [Madrid]: La Fábrica (Biblioteca PHotoBolsillo; 54) [2005] Castro Florez, F. Ángel Marcos. [Valladolid]: Junta de Castilla y León, 2005 Plaza Mayor, espacio y representación / Ángel Marcos; [textos, Vicente Verdú Maciá ... et al.]. [Valladolid]: Consejería de Cultura y Turismo, 2005 Ángel Marcos: Alrededor del sueño: Sala Municipal de Exposiciones del Museo de la Pasión; [traducciones, Josephine Watson, Ivan Edwards, Susanne Engler]. [Valladolid]: Taller de la Imagen, 2002 Angel Marcos: alrededor del sueño / Manel Clot. Barcelona: Galeria Alicia Ventura, 2001 Ángel Marcos, el deseo del otro / textos: Fernando Castro Flórez, Víctor del Rio, Wendy Navarro Fernández, Santiago B. Olmo]. [Valladolid]: Taller de la Imagen, 2000 Angel Marcos: La chute [texto: Jean-Louis Godefroid]. [Medina del Campo]: Taller de la Imagen, 2000 Ángel Marcos: Obras póstumas / [texto, Ramón Esparza]. Salamanca: Centro de Fotografía; Ediciones Universidad de Salamanca, 1997 Ángel Marcos: los bienaventurados / [texto, Alberto Martín]. Salamanca: Ediciones Universidad de Salamanca, 1997 Angel Marcos: Paisajes. Medina del Campo: A.M. Taller de la Imagen; Abarca de Campos: La Fábrica, Centro de Arte Contemporáneo, 1997 Angel Marcos: Los bienaventurados: [exposición]; [texto, Alberto Martín] Salamanca: Ediciones Universidad de Salamanca, 1997 Angel Marcos: Viaje por el teatro Calderón. Valladolid: Junta de Castilla y León, 1996 Ángel Marcos: Estampas personales. [Salamanca: Diputación, 1992] La Fábrica: Angel Marcos, fotografía / Angel Marcos. Valladolid: Galería Evelio Gayubo, 1992 Angel Marcos: fotografías: [exposición, Diputación de Salamanca, 1991]. Salamanca: Diputación, 1991
JUNTA DE CASTILLA Y LEÓN CONSEJERÍA DE CULTURA Y TURISMO CULTURE AND TOURISM COUNCIL Consejera Councillor Dña. Silvia Clemente Municio Secretaría General Secretary General D. José Rodríguez Sanz-Pastor
Este libro se publica con motivo de la exposición Ángel Marcos: China organizada por MUSAC, Museo de Arte Contemporáneo de Castilla y León, León, España. 6 de mayo-2 de septiembre, 2007. This book is Published in conjunction with the exhibition Ángel Marcos: China organized by MUSAC, Museo de Arte Contemporáneo de Castilla y León, León, Spain. 6 th May – 2nd September, 2007.
Director General de Promoción e Instituciones Director General of Cultural Promotions and Institutions D. Alberto Gutiérrez Alberca
Todas las imágenes All images Cortesía del artista Courtesy of the artist
FUNDACIÓN SIGLO PARA LAS ARTES DE CASTILLA Y LEÓN
Cubierta Cover Incluir crédito de a obra
Director General General Director D. Jesús Gómez Sanz Director de Artes Plásticas Visual Arts Director D. Rafael Doctor Roncero MUSAC Museo de Arte Contemporáneo de Castilla y León Director Director D. Rafael Doctor Roncero Conservador Jefe Chief Curator Agustín Pérez Rubio Coordinación General General Coordination Kristine Guzmán Biblioteca y Centro de Documentación Library and Documentation Center Araceli Corbo Comunicación y Prensa Communication and Press Izaskun Sebastián Marquínez Coordinación de Exposiciones y Proyectos Exhibitions and Projects Coordination Marta Gervero Carlos Ordás Tania Pardo Educación y Acción Cultural Education and Cultural Action Belén Sola Gestión Administrativa Administration Management Andrés de la Viuda Delgado
© 2007, ACTAR & MUSAC, por la edición For the edition © Los autores por sus textos y traducciones The authors for their texts and translations Todos los derechos reservados All rights reserved ISBN (ACTAR) 978-84-96540-87-3 ISBN (MUSAC) DL B- -2007 Impreso en España Printed in Spain ACTAR Roca i Batlle 2-4 08023 Barcelona Tel. +34 93 418 7759 Fax. +34 93 418 6707 info@actar.com ACTAR US Office 158 Lafayette street, 5th Floor New York, NY 10012 Tel. +1212 966 2207 Fax. +1212 966 2214 michael@actar.com www.actar.es MUSAC Museo de arte Contemporáneo de Castilla y León Avenida de los Reyes Leoneses, 24 24008 León Tel. +34 987 09 0000 Fax. + 34 987 09 1111 musac@musac.org.es www.musac.org.es
Registro Registrar Koré Escobar COMITÉ DE ADQUISICIONES ACQUISITION COMMITTEE D. Jesús M. Gómez Sanz D. Rafael Doctor Roncero D. Agustín Pérez Rubio Dña. Estrella de Diego D. José Guirao Cabrera D. Javier Hernando Dña. Mª Jesús Miján D. Octavio Zaya
Distribución Distribution Actar D Roca i Batlle 2-4 08023 Barcelona Tel. +34 93 417 4993 Fax. +34 93 418 6707 office@actar-d.com www.actar-d.com
PUBLICACIÓN Publication
AGRADECIMIENTOS ACKNOWLEDGEMENTS
Coordinación editorial Editorial coordination Helena López Camacho
Ángel Marcos y MUSAC quieren agradecer la confianza, ayuda, el apoyo y la dedicación de las personas a continuación, sin las que este libro y la exposición no habrían sido posibles.
Texto Text Agnès de Gouvion Saint-Cyr Traducción Translation Sonia Berger Bengoa Aitor Arauz Chapman Fotografías Photographs Cortesía del artista Courtesy of the artist Diseño Design David Lorente @ Actar Pro Producción Production Actar Pro Impresión Printing SYL, S.A. EXPOSICIÓN EXPOSITION Coordinación General General Coordination Helena López Camacho Comunicación y prensa Comunication and Press Izaskun Sebastián Marquinez Paula Álvarez Conservación Conservation Pablo Bernabé Montaje Installation Exmoarte Registro Registrar Koré Escobar Josefina Manzanal Manrique Producción Production Grieger GmbH+Co.KG Terhardt GmbH Transporte Shipping Kroll Art & Projects GMBH Urbano Seguros Insurance STAI Con la colaboración de With the support of GRIEGER
Ángel Marcos and MUSAC would like to acknowledge the trust, assistance, support and dedication of the following people, without whom this book and exhibition would not have been possible. Aitor Arauz Chapman Sonia Berger Juan Carlos –falta apellidoCatherine Chevalier Rafael Doctor Koré Escobar Eduardo García Nieto Marta Gerveno Agnès de Gouvion Saint-Cyr Christiane Hardt Benedikt Kirchner Volker Leppers Frank Terhardt GmbH Dolors Soriano
CHINA 978-84-96540-84-2 9 isbn: 788496 540682
Ángel Marcos
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