Atlas BA3 Géographie ULB 2013

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ATLAS DE L'ENTRE-SAMBRE-ET-MEUSE ème

Un travail collectif des étudiants de 3 bachelier en Géographie Année académique 2012-2013


Sur la Région étudiée la zone sur laquelle ce travail a été réalisé, est le territoire de l'Entre-Sambre-et-Meuse. Constitué des communes wallonnes situées entre ces deux cours d'eau.

Ce travail a été réalisé dans le cadre des travaux pratiques du cours « Analyses et représentations spatiales » de 3e bachelier en Sciences Géographiques de l'Université Libre de Bruxelles, dont le titulaire est le Dr. E. Wolff et l'assistante Sarah De Laet.

L'atlas sur la région de l'Entre-Sambre-et-Meuse a été réalisé par les étudiants en 3eme bachelier de géographie 2012-2013 à l'Université Libre de Bruxelles © Toute reproduction des cartes, textes et photos publiés dans cet atlas est interdite sans autorisation explicite du responsable académique.


L'atlas sur la région de l'Entre-Sambre-et-Meuse a été réalisé par les étudiants en 3eme bachelier de géographie 2012-2013 à l'Université Libre de Bruxelles © Toute reproduction des cartes, textes et photos publiés dans cet atlas est interdite sans autorisation explicite du responsable académique.


TABLE DES MATIERES Milieu Physique Géographie physique Occupation du sol et Aménagement du Territoire Pression anthropique Protection de la nature

Population

Répartition de la population Croissance de la population Structure de la population Habitat Loisir

par par par par

B. N. S. C.

LOMBEAU SOLONAKIS GENUCCHI PESZTAT

…......................................................................................................................... …......................................................................................................................... …......................................................................................................................... ….........................................................................................................................

1 3 5 7

et 2 et 4 et 6 et 8

par par par par par

R. A. E. S. C.

KIREEY JAEGERS DUVIVIER CHARLIER CORNET

…......................................................................................................................... …......................................................................................................................... …......................................................................................................................... …......................................................................................................................... ….........................................................................................................................

9 et 10 11 et 12 13 et 14 15 et 16 17 et 18

par par par par par par

C. M. S. J. G. M.

KLEIN WAIENGNIER DEBERSAQUES JACCARD FRENAY TIHON

…......................................................................................................................... …......................................................................................................................... …......................................................................................................................... …......................................................................................................................... …......................................................................................................................... ….........................................................................................................................

19 21 23 25 27 29

par par

P. F.

GODART HAGE

…......................................................................................................................... ….........................................................................................................................

31 et 32 33 et 34

par par par par par

B. E. N. T. C.

FRICHETEAU DOUXCHAMPS VANDERMAELEN GODFROID VAN UYTVANCK

…......................................................................................................................... …......................................................................................................................... …......................................................................................................................... …......................................................................................................................... ….........................................................................................................................

35 37 39 41 43

par par

C. SWYSEN A. SCHMIDT

…......................................................................................................................... ….........................................................................................................................

45 et 46 47 et 48

Économie Agriculture Sylviculture Industries Extraction Commerce Tourisme

et 20 et 22 et 24 et 26 et 28 et 30

Infrastructure Transport Accessibilité des services

Socio-économique Précarité Éducation Migrations Politique Santé

et 36 et 38 et 40 et 42 et 44

Synthèse Frontière Polarisation

L'atlas sur la région de l'Entre-Sambre-et-Meuse a été réalisé par les étudiants en 3eme bachelier de géographie 2012-2013 à l'Université Libre de Bruxelles © Toute reproduction des cartes, textes et photos publiés dans cet atlas est interdite sans autorisation explicite du responsable académique.


Les quatre régions agro-géographiques territoire et leurs caractéristiques.

Traits physiques du paysage : sol, sous-sol et relief. Pour comprendre l'organisation du territoire d'une région, il est souvent pertinent de s'intéresser à la nature des sols car celle-ci a pu contribuer à freiner ou au contraire à stimuler l'emprise du territoire par l'Homme. En effet, selon la nature du sol et les éventuelles richesses naturelles qu'ont peut y retrouver, une réelle dynamique territoriale peut se mettre en place. Citons par exemple les bassins houillers et les villes industrielles qui se sont développées à proximité, au niveau du sillon Sambreet-Meuse. A l'inverse les sols trop pauvres ou trop résistants n'ont pas permis la mise en place d'une agriculture intensive et les paysages sont donc souvent restés occupés par de vastes forêts ou des prairies comme c'est le cas dans les Ardennes. Bref historique de la mise en place des couches géologiques. Fig. n°1 : ligne du temps de la géologie de l'Entre-Sambre-et-Meuse.

Source : DENIS J. dir. (1992). Géographie de la Belgique, Bruxelles, Crédit Communal. Auteur : Lombeau B., mai 2013. Les caractéristiques du sous-sol de la région de l'Entre-Sambre-et-Meuse émanent de la période géologique du Paléozoïque. Celle-ci s'est étendue il y a 570 à 290 millions d'années. L'ensemble des roches observées dans la région ont principalement pour origine des dépôts marins qui ont sédimenté avant d'être métamorphisés et de subir des plissements suite aux mouvements orogéniques. Cette grande aire géologique est subdivisée en plusieurs époques plus courtes. Parmi celles qui nous intéressent, citons chronologiquement de la plus ancienne à la plus récente, le Cambrien, le Dévonien

Fig. n°2 : régions agro-géographiques de Wallonie.

du

La Belgique est caractérisée par une grande hétérogénéité en terme de paysages, de nature des sols et de relief et ce, sur des distances relativement courtes. Rien que l'Entre-Sambre-et-Meuse est divisée en quatre régions agro-géographiques. Selon la Conférence Permanente du Développement Territorial (CPDT), le découpage d'un territoire en régions agrogéographiques se caractérise par une répartition définie sur base « des critères d’occupation des sols (surtout forêt ou agriculture) et d’aménagement des terroirs (grands champs ouverts, prairies entourées de haies, caractéristiques d’habitat…) qui reflètent les conditions biophysiques du milieu naturel et qui sont liés aux anciennes pratiques agricoles » On peut ainsi distinguer du Nord au Sud, une portion terminale du bas-plateau limoneux hennuyer (la Thudinie), dans l'extrême Nord-Ouest de la région, caractérisée par une agriculture encore bien développée, le plateau condruzien où domine de vastes praires et les fermes laitières, la Fagne où alternent forêts et aires herbagères et enfin les Ardennes dans l'extrême Sud, principalement occupées par des zones forestières de feuillus et de conifères.

La région agricole de la Thudinie est caractérisée par un sol limoneux dû au faible encaissement des vallées, en continuité des régions fertiles au Nord de la Sambre. Ces dépôts limoneux sont les plus récents de l'Histoire géologique. Ils se sont déposés selon des cycles il y a plusieurs dizaines de milliers d'années avant le début de notre ère. Ce sont des produits d'altération éolienne qui étaient transportés de la surface jusqu'au pied de l'inlandsis glaciaire qui prenait fin juste au Nord de la Belgique. La douceur du relief, compris entre 150 et 180 m d'altitude, offre un horizon encore relativement étendu sur les vastes plaines occupées par les champs de grandes cultures où sont dispersées d'imposantes fermes carré. Ces grandes aires agricoles ouvertes sont communément appelées « openfields ». En effet, le limon est un sol particulièrement fertile et polarise Source : Service Public de Wallonie, Atlas de par conséquent les zones d'agriculture intensive. Wallonie. Néanmoins, sa proportion diminue rapidement vers le Sud et l'Est de la Thudinie. Enfin, les villages anciens (inférieur, moyen et supérieur) et le Carbonifère. Comme dit précédemment, les dépôts de ces intéresse ses caractéristiques topographiques. Notons s'organisent plutôt à proximité des cours d'eau et différentes périodes ont subi des contraintes que que l'orientation générale des plissements suit un s'entourent de prairies qui précèdent les champs engendrées par les plissements calédonien et axe Ouest-Est à l'Ouest de la Meuse et Sud-Ouest / (DENIS J., 1992 ; GODART M.-F., 2012) hercynien. Ceux-ci ont donné à la région qui nous Nord-Est à l'Est de la Meuse ( DENIS J., 1992) 1


Le Condroz qui s'étend ensuite vers l'Est marque le paysage par une succession de monts et vallées que l'on nomme respectivement anticlinaux et synclinaux ou encore tiges et chavées. Le relief s'y élève entre 200 et localement 300 m d'altitude sur les parties sommitales alors que les vallées demeurent entre 200 et 250 m d'altitude. Ce différentiel topographique est dû à la nature de la roche. En effet, les psammites et autres grès du Dévonien supérieur, plus résistants à l'érosion, constituent les crêtes alors que les vallées sont essentiellement constituées de calcaires datant du Dinantien, moins résistants à l'érosion. L'horizon est donc ici beaucoup moins étendu puisqu'il est plus facilement interrompu par une crête. Toutefois, il reste assez homogène puisque la succession de ces collines et de ces dépressions est relativement constante. Le paysage se partage entre des champs et des prairies dans les dépressions calcaire alors que les sommets sont occupés par des forêts de feuillus puisque la nature du sol ne leur permet pas le labour. Notons que les champs sont souvent plus alloués aux cultures fourragères qu'aux cultures industrielles vu leur pauvreté en limons. Le Condroz est d'ailleurs spécialisé dans la production laitière (DENIS J., 1992 ; GODART M.-F., 2010) Au Sud du Condroz, un relief beaucoup moins régulier apparaît. Il s'agit de la Fagne (à ne pas confondre avec les Hautes-Fagnes à l'Est de la Belgique) appartenant à l'ensemble Fagne-Famenne et qui est donc prolongée par la Famenne à l'Est de la Meuse. Cette région est caractérisée par une partie septentrionale marquée par une alternance de sommets qui ne s'élèvent pas plus haut que 250 m, constitués de schistes du Dévoniens inférieur et par des chavées constituées de grès du Dévonien supérieur. Il s'en suit une dépression, au Centre de la Fagne, dont la largeur diminue d'Ouest en Est, où le relief plutôt calme redescendant aux alentours de 150 m d'altitude. Elle se démarque très bien dans le paysage au Nord de Couvin où elle n'excède pas 2 à 4 km de largeur. Le sol y est principalement occupé par des schistes tendres du Dévonien supérieur et des argiles imperméables. Ceux-ci ont été formés par l'érosion des schistes qui ont moins bien résisté aux contraintes engendrées par le gel durant les dernières glaciations, contrairement aux grès condruziens et aux calcaires du Sud. Quelques bandes calcaires du Dévonien moyen permettent localement la dominance de sommets atteignant 250 m d'altitude. Le Sud de la Famenne se démarque cependant par la présence

Fig. n°3 : Carte topographique illustrant la dépression de Fagne-Famenne dans la région de Aublain.

d'une bande de calcaire corallien bien plus résistant qui permet au relief de s'élever jusqu'à 100 m plus haut que « la plaine de Fagne » Il s'agit donc là d'un véritable plateau que l'on nomme la Calestienne et dont la largeur n'excède pas 10 km. Dans la Fagne schisto-gréseuse, la nature du sol le rend relativement imperméable, mal drainé et donc particulièrement inapproprié à la culture. On y retrouve donc une alternance de parcelles herbagères et de forêts. Quelques terres agricoles se distinguent toutefois dans le paysage, là où la proportion de calcaire ou de limon le permet. Enfin, la Calestienne se caractérise par la présence de nombreuses carrières d'extraction calcaire dans les tiennes dont les sommets sont occupés par des feuillus. On y retrouve également des grottes et des trous creusés par l'Homme à l'époque romaine pour en extraire des terres riches en fer ((DENIS J., 1992 ; GENICOT L.-F., 1988)

L'arc rouge localise le point de vue et la direction d'observation de la photographie située ci-dessous.

Les zones vertes représentent les forêts, les zones Enfin, l'Ardenne domine l'extrême Sud, à la blanches, les prairies, les courbes bleues, les cours suite de la Calestienne. C'est la région la plus élevée d'eau et les petits polygones kakis, l'habitat. de l'Entre-Sambre-et-Meuse puisque le relief dépasse régulièrement 300 m et atteint parfois presque 400 m. Source : © 2012 IGN Topomapviewer. Cette portion est cependant moins élevée qu'à l'Est de la Meuse. Cet ensemble possède les roches les plus anciennes de la région puisqu'on y retrouve des schistes, des grès et des phyllades du Dévonien inférieur et du Cambrien. C'est également le plus beau témoignage du plissement hercynien dans la région, qui a principalement marqué le Sud du territoire belge. Ce sont presque uniquement des forêts de feuillus et de conifères qui s'imposent avec toutefois, dans les deux tiers Ouest, plus de prairies et de villages orientés sur le versant Sud qui redescend vers la frontière française (DENIS J., 1992)

Cette photographie a été prise dans le Village de Aublain, au Nord-Ouest de Couvin. La vue est prise vers le Nord-Est. L'horizon est largement dégagé dans cette direction alors que vers le Nord et le Sud (respectivement, à gauche et à droite de la photo), un relief apparaît. Il s'agit de la dépression de la Fagne qui ne s'élève pas au-dessus de 160 à 170 m d'altitude. De part et d'autre dominent, au Nord un relief local de

la Fagne et au Sud, la Calestienne. Les sommets sont couverts par des feuillus voire même des conifères sur les tiennes du Sud alors que des prairies permanentes occupent la dépression et le versant méridional au Nord. Source : Google earth, 2013.

Dans la plus grande partie de l'Entre-Sambreet-Meuse, notons que les anciens noyaux villageois sont caractérisés par un matériau homogène. En effet, le bâti est généralement construit en pierres calcaire extraites dans les carrières de la région alors que les toits sont élaborés à partir des schistes également très abondants. Ces villages se localisent régulièrement à proximité des cours d'eau. Par ailleurs, l'habitat était privilégié sur les pentes Sud des tiges pour bénéficier de l'ensoleillement, mais aussi pour se protéger des vents cinglants venant du Nord. C'est notamment le cas dans le Condroz, mais aussi en Ardenne. Enfin, les habitants se protègent des inondations en évitant de s'établir en fond de vallée, privilégiant les premières hauteurs (Fig. n°3) Bastien Lombeau. 2


L’occupation du sol Concepts, données et méthode Dans son acception la plus générale, l’occupation du sol désigne simplement la fonction d’une surface particulière, c’està-dire le type d’activité qu’elle abrite ou le type d’infrastructure qui la recouvre. L’occupation du sol désigne donc la fonction de fait des parcelles cadastrées, et se distingue donc de l’affectation du sol en ce que cette dernière désigne une fonction de droit, c’est-à-dire le type d’infrastructures que la surface considérée pourrait abriter à l’avenir. Là où l’affectation du sol est principalement envisagée dans un optique prospective, notamment dans l’aménagement du territoire, l’occupation du sol permet davantage de dresser un diagnostic territorial et à cet égard de rendre compte des dynamiques spatiales d’une région, qu’il s’agisse des évolutions socio-économiques ou de la dépendance aux conditions géomorphologiques. Ce chapitre ambitionne, dans un premier temps, d’examiner la situation de l’occupation du sol dans l’EntreSambre-et-Meuse au cours des années 2000, sur base des données fournies par le programme CORINE Land Cover, et de comparer ce diagnostic avec la situation pour l’ensemble de la Wallonie (données de la Convention Permanente du Développement Territorial (ci-après CPDT)). Dans un deuxième temps, on se penchera sur l’évolution de trois catégories majeures d’occupation du sol, à savoir les espaces agricoles, l’habitat, et l’industrie, entre 1982 et 2010, sur base des données fournies par l’Institut Wallon de l’Évaluation, de la Prospective et de la Statistique (ci-après IWEPS). Dans cette dernière démarche, l’indicateur utilisé est simplement le pourcentage de la superficie totale (de la commune ou de l’ensemble de la région, selon le niveau d’analyse souhaité) occupé par le type d’activité considéré, qui se définit comme le rapport entre la surface occupée par ce type d’activité et la surface totale (de la commune ou de la Région), multiplié par 100.

La situation dans le courant des années 2000 D’un point de vue global, la région de l’Entre-Sambre-etMeuse se révèle dominée par les surfaces agricoles, à hauteur de 49% de sa superficie. Comme on peut le constater au regard des diagrammes ci-contre (Fig. 1 et Fig.2), l’Entre-Sambre-etMeuse présente un profil d’occupation du sol relativement similaire à celui établi pour l’ensemble de la Wallonie, avec toutefois une proportion de surfaces artificialisées sensiblement plus faible – il est à noter toutefois que les catégories regroupées sous l’appellation « autre » diffèrent quelque peu entre les données de la CPDT et celles de l’IWEPS, ce qui peut donc légèrement biaiser la comparaison à leur propos). La carte ci-contre permet cependant d’obtenir une analyse plus fine que l’agrégation des données sur l’ensemble de la région. Comme on peut le constater, d’un point de vue global, la dominante agricole est clairement identifiable. Toutefois, c’est une occupation du sol plutôt contrastée qui apparaît,

4


synonyme d’importantes disparités entre les communes de la région. Ainsi, là où la commune de Charleroi présente une surface bâtie supérieure à 60% de sa superficie totale, celle de Viroinval se trouve occupée par des forêts à hauteur de 65%, alors même que la commune de Beaumont est occupée à 76% par des surfaces agricoles. Et au sein même des communes majoritairement agricoles, il faut encore distinguer entre celles où dominent les cultures et celles, à l’instar de Beaumont, où l’essentiel de la surface agricole est occupée par des prairies. En effet, comme on peut le voir, pâturages et espaces cultivés ne se distribuent pas uniformément sur l’ensemble de la région. Tandis qu’au sortir de la vallée de la Sambre et sur le plateau condruzien on constate une forte prépondérance des cultures, plus on s’approche des crêtes forestières qui marquent la bordure Famenno-Condruzienne plus la proportion des prairies augmente. Du point de vue macro-spatial, on notera avec intérêt le lien entre occupation du sol et conditions environnementales. Tout d’abord on observe, sans grande surprise, que dans la région de Charleroi les zones industrielles se distribuent le long de la Sambre. La présence d’un cours d’eau constitue en effet une commodité pour la réalisation d’un grand nombre de tâches liées aux activités industrielles (transport des marchandises, refroidissement de circuits et de machines, alimentation de canalisations, ou encore rejet de déchets). Cependant, le phénomène le plus visible concernant le lien entre occupation du sol et le milieu naturel est la zonation très nette des espaces agricoles et forestiers dans la moitié sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse. Une première zone, plus élevée et à dominante forestière, est celle du domaine de la Haute Fagne, dont le sol composé principalement de schistes, de grès et de psammite est assez peu fertile. Au Sud de cette première bande forestière, les sols à dominante schisto-calcaire qui prolongent la dépression de Fagne-Famenne offrent des conditions pédologiques meilleures (en raison notamment d’une pente plus douce qui permet une altération mieux répartie), ce qui explique la concentration des espaces agricoles dans cette zone, dont la bordure méridionale est elle aussi occupée par les forêts, qui composent le début du massif ardennais. Ce sont donc, on le voit, les conditions lithologiques (et le relief) qui pilotent la répartition de l’occupation du sol dans cette région (cf. Christians & Vauchel, 1988), et expliquent la localisation préférentielle des activités agricoles sur le synclinal schistocalcaire et la concentration des forêts sur les anticlinaux des Hautes Fagnes et du début du massif ardennais (cf. Droeven, Feltz, Kummert, 2004). Par ailleurs, on observe également une distribution en cordon des agglomérations dans cette zone, à la fois en raison des activités agricoles et de la proximité des activités extractives localisées dans la bande calcaire de la Calestienne. Enfin, toujours du point de vue des structures spatiales, si l’on se penche sur le bâti, on ne constate pas de véritable gradient de densité urbaine comme dans d’autres régions du pays, mais plutôt une rupture assez brutale au sortir des zones urbaines de Charleroi et Namur. Toutefois, on note, principalement autour de Charleroi, un développement périurbain qui adopte une structure radiale, orientée

Conclusions Dans l’ensemble, la région de l’Entre-Sambre-et-Meuse se révèle un territoire contrasté du point de vue de l’occupation du sol, mais dont le profil général et les tendances diachroniques s’accordent relativement bien avec les évolutions constatées à l’échelle de la Wallonie, et ce en dépit d’incompressibles idiosyncrasies, à l’instar de la réduction plus faible du pourcentage de terres agricoles, possiblement liée à la prégnance de ce type d’activité au sein de cette région. Quant aux orientations qui seront données à l’aménagement du territoire, outre les enjeux définis au niveau wallon ou à l’échelle de la région, elles doivent également être envisagées sous l’angle du lien de dépendance qui les unit à la conjoncture socio-économique et globale et aux directives prises au niveau européen, à l’instar de la réforme de la Politique Agricole Commune (PAC), dont les conséquences locales sur la Wallonie et l’Entre-Sambre-et-Meuse ne peuvent pas encore être précisément évaluées en raison du faible recul dont nous disposons. préférentiellement selon les axes routiers majeurs et en particulier la N5 (Godart & Feltz (dir.), CPDT, 2011).

Évolution sur les trois dernières décennies Parallèlement à l’analyse de la situation contemporaine de l’occupation du sol dans l’Entre-Sambre-et-Meuse, tâchons à présent de voir comment la proportion de surfaces bâties (habitat, industries,…) et de terres agricoles a pu évoluer sur les trente dernières années. À partir du diagramme 3 figurant ci-dessus (Fig. 3), on observe tout d’abord une diminution du pourcentage de surfaces agricoles, qui régresse de 2,4 % par rapport à sa valeur 1982, soit une régression près de deux fois moins importante que celle observée à l’échelle de l’ensemble de la Wallonie (4,2%). Des différences notoires existent toutefois entre les communes, avec un recul minimum à Onhaye et Viroinval (respectivement -0,8 et -0,7%) et maximum à Farciennes (8,8%). Ce recul des terres agricoles s’effectue principalement au profit de la surface bâtie. La proportion de bâti nonrésidentiel (industries, commerces et services publics) augmente en effet de 0,73% par rapport à 1982, soit deux fois moins que pour l’ensemble de la Wallonie où cette augmentation est de 1,5%. Toutefois, le regroupement des industries et des commerces dans les données de l’IWEPS est sujet à caution dans la mesure où la dynamique de ces deux secteurs d’activité n’est vraisemblablement pas identique : au niveau wallon, là où depuis une vingtaine d’années le secteur non-marchand est en croissance, le secteur industriel est en déclin, surtout en termes d’emplois (Bianchet, Wertz, Halleux & Wayens, CPDT 2011 ; Aujean, Hanin, Rousseaux & Van Cutsem, CPDT 2005). Enfin, quant à la part de la surface occupée par les habitations, elle augmente de 1,8%, soit une valeur sensiblement identique à l’augmentation de 1,9% observée pour la Wallonie, même si, ici également, des différences notoires sont à relever : la plus faible hausse du

pourcentage de la superficie habitée concerne Doische (+0,4%), tandis que la hausse la plus forte se produit à Montighy-le-Tilleul (+6,7%), Charleroi et Namur se situant respectivement à +3% et +4,6% (pour les données sur la Wallonie, cf. (Fontaine, Neri, Defourny & Hanin, CPDT 2011). Nicolas SOLONAKIS

Perspectives d’aménagement du territoire Du point de vue de l’aménagement du territoire, la région de l’Entre-Sambre-et-Meuse doit à la fois prendre en considération des enjeux globaux concernant la Wallonie en général et des problématiques qui lui sont plus spécifiques. Un certain nombre d’enjeux se trouvent d’ailleurs communs à la région et à la Wallonie dans son ensemble, comme par exemple la nécessaire réponse à la croissance démographique et, par voie de conséquence, à l’accroissement continu de la demande de logements, ou encore la protection de l’environnement et la gestion des déchets (cf. Diagnostic territorial, 2011). Cependant, la conciliation des priorités définies à l’échelle de l’Entre-Sambre-et-Meuse et à l’échelle wallonne se révèle parfois peu aisée. Ainsi, par exemple, l’aménagement du territoire au niveau wallon fait de la réduction des gaz à effet de serre (GES) une priorité et, pour ce faire, s’attache à réduire les besoins en infrastructures de transport et en mobilité, qui comptent parmi les secteurs les plus émetteurs de GES (Boniver et al., 2005). Mais à l’échelle de l’Entre-Sambre-etMeuse, cette politique plutôt frugale et parcimonieuse en matière de transports se heurte au besoin criant de désenclavement de la moitié Sud de la région. Enfin, des contradictions internes apparaissent également au niveau régional, où la croissance de l’habitat vient concurrencer les espaces agricoles à mesure que saturent les grands pôles urbains, alors même que la préservation de l’agriculture constitue elle aussi un enjeu d’importance au regard de la place qu’occupe ce secteur dans l’économie de la région.


Pression anthropique Définition : La pression anthropique est définie comme les effets générés par les activités humaines sur les ressources naturelles et les écosystèmes. Actuellement nous entendons beaucoup parler des problèmes de réchauffement climatique, ainsi que de nombreux autres problèmes liés aux activités humaines qui affectent notre environnement. Il faut savoir que l'impact des sociétés sur l'environnement est extrêmement multifactoriel et qu’il peut s’évaluer de nombreuses manières, en effet la pression anthropique s’applique à la majorité des éléments d’un écosystème.

phénomène est un phénomène de dégradation du milieu aquatique lié à l’excès de substances nutritives (ici en l’occurrence le nitrate). Ces apports nutritifs vont permettre la prolifération excessive d’algues et de bactéries, qui consomment l’oxygène contenu dans l’eau et détruisent la biodiversité des eaux de surface. Ce phénomène peut avoir de nombreux impacts sur les activités humaines, comme par exemples sur les activités récréatives ou sur la qualité de l’eau de distribution.

Ce taux se calcule comme suit :

Il représente donc le rapport entre l’azote à épandre et l’azote qui peut être mis en valeur par les plantes.

Cet indice doit être calculé pour chaque agriculteur est si il dépasse 1, celui-ci est jugé comme dépassant la limite. Mon indicateur tend donc à montrer les communes où cet indicateur est dépassé et tente de voir s’il existe un lien entre intensité de l’agriculture et zone agraire.

Il fallait donc faire le choix de certains critères d’analyse afin d’évaluer l’impact de l’homme sur son environnement dans tout le territoire Sambre et Meuse. J’ai donc retenu deux indicateurs.

Qualité physico-chimique de l’eau : Premièrement, j’ai retenu comme indicateur la qualité physico-chimique des eaux de surface. La qualité des eaux de surface est un indicateur pertinent pour de multiples raisons. Tout d’abord c’est un indicateur synthétique de plusieurs types de pression anthropique. En effet, la qualité des eaux est sensible à la pollution domestique ; les habitations résidentielles rejetant de nombreuses eaux usées qui sont dispersées dans la nature. Ensuite, la qualité physico-chimique de l’eau est sensible aux pollutions des industries, qui contribuent fortement à la contamination des eaux de surfaces. Enfin, le plus important dans notre région, c’est l’agriculture. Celle-ci à un rôle primordial dans la pression anthropique de l’entre Sambre et Meuse puisqu’elle occupe une majorité de l’occupation du sol. L’agriculture a de nombreux impacts dans la qualité de l’eau : la fertilisation à l’aide d’engrais nitratés, ainsi que l’utilisation de pesticides peuvent fortement détériorer la qualité de l’eau. En effet, un apport excessif de nitrates peut notamment engendrer l’eutrophisation. Ce

Figure n° 1 : Traces d’eutrophisation dans le lac de l’eau d’heure Le lac de l’eau d’heure est une source récréative importante pour la région de l’entre Sambre et Meuse. Ces deux images nous montrent la présence de Fleur d’eaux d’algues (image 1) et d’herbiers d’élodées (image 2) dans la partie nautique du lac. La région Wallonne est actuellement en train de prendre de nombreuses mesures afin de contrôler ce phénomène, car il pourrait avoir une influence Qualité physico-chimique des cours néfaste sur l’activité touristique du lac. d’eaux :

Taux de liaison au sol :

Bon Moyen Mauvais Pas de donnée

Comme expliqué précédemment, le territoire étudié est majoritairement occupé par des terres agricoles. Il est donc intéressant de chercher un indicateur qui reflète l’intensité de = Sambre ou Meuse l’agriculture afin de peut-être trouver une corrélation entre la mauvaise qualité de l’eau et Proportion des agriculteurs n’ayant pas respectés le taux de Liaison au l’intensité de l’agriculture. C’est dans ces sol : conditions que j’ai utilisé un indicateur = 3% montrant la proportion d’agriculteurs ayant = Absence d’agriculteurs dépassé le taux de liaisons maximales aux sols. dépassant le taux de liaison au sol dans cette commune.

20 km

Données : Ministère de la Région wallonne IGN Fiches environnementales par commune, 2006, Auteur : Simon Genucchi Figure n°2 : Qualité physico-chimique des cours d’eaux et proportion des agriculteurs n’ayant pas respecté le taux de liaison au sol 5


Hypothèse et tendance observée : Tout d’abord, nous pouvons constater sur cette carte une première tendance se dessiner vers le nord de notre territoire. En effet, la qualité physico-chimique tend à y être plus mauvaise. Cela peut s’expliquer de plusieurs façons. Premièrement comme vous pourrez le voir dans le chapitre « Population » de cet atlas, la majorité de la population y est concentrée. Une forte densité de population implique forcément une pollution domestique plus importante. De plus, les usines, qui sont également une source de pollution importante, sont principalement localisées dans le nord du territoire. Il apparait donc en conclusion que le principal impact de pression anthropique sur la qualité des eaux dans l’entre Sambre et Meuse serait fait par les agglomérations. Dans le reste du territoire, les tendances que l’on peut observer sont plus ponctuelles. Le lien entre la proportion d’agriculteurs dépassant le taux de liaison aux sols n’est pas évident mais il existe tout de même une certaine tendance. En effet, la commune avec la plus grosse proportion d’agriculteurs dépassant le taux est une commune de qualité médiocre ; de plus la plupart des communes avec une bonne qualité physico-chimique des eaux de surface ont en général une faible proportion (voire nulle) d’agriculteurs dépassant le taux de proportion.

Carte 3 : Concentration en Azote dans les eaux de surfaces

Figure n° 3 : Pollution des légumes et jardins à Charleroi

Contextualisation à la Wallonie :

La carte qui suit est une carte illustrant la pollution dans la périphérie de Charleroi, qui montre des mesures réalisées dans les jardins et potagers de particuliers. Les deux couleurs mauves foncées indiquent une pollution qui gagne à être réduite, impliquant une concentration de polluants très importante. Les deux couleurs mauves plus claires indiquent une pollution raisonnable. Cette carte illustre parfaitement la pression anthropique des grosses agglomérations sur leur environnement, avec les dangers que cela peut provoquer pour l’homme.

Figure n°5 : Concentration annuelle en azote ammoniacal 2005

Cette carte nouspermet d’analyser à l’échelle de la Wallonie la pollution agricol. En effet comme nous le montre le graphique 1, si l’on isoles les des origines agricoles de l’apport d’azote, c'est-à-dire le lessivages des sols agricoiles et apport directs par les bovins, on constate qu’ils font aisément la majorité. Cette carte montre que par rapport à toute la wallonie le territoire étudié est tout de même faiblement atteint par des pression anthropiques de types agricoles, contrairement à la région du Nord du Sillon –Sambre Et Meuse, par exemple, ou l’agriculture et l’elevage sont bien plus intensif. De plus si l’on observe le thème sur l’écosystème et la protection de la nature, on peut observer de nombreux zones de protégés, ce qui illustre également le faible impacte de l’homme, principalement dans le sud du territoire.

Conclusion : Le territoire que nous étudions est finalement encore peut sous pression anthropique. Il existe cependant un certain gradient Nord- Sud de la pollution qui est fortement lié au même gradient que l’on observera dans la densité de population, ou dans la concentration d’industries.

Simon Genucchi

Figure n° 4: Evolution et origine de la pollution en Azote 6


Fig n°2 : Le réseau Natura 2000 en Wallonie

PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT L'homme et l'environnement De tout temps, l'homme a influencé son environnement au même titre que celui ci. Dès le Moyen-Age, l'importance des défrichements succédant à l'augmentation des terres habitées a eu un effet de diminution quantitative de la couverture forestière européenne. Plus proche de nous, les dynamiques impliquées par la révolution industrielle ont elles aussi modifié l'environnement mais il s'agit ici d'une problématique autant quantitative que qualitative. Dès lors, le contexte européen à la fin du 20e siècle est celui d'une décroissance importante de la biodiversité non seulement par disparition mais aussi par dégradation des conditions de vies pour plusieurs espèces. La croissance importante des aires urbanisées complète ce phénomène, laissant comme unique question : quelle est la place de la nature dans la société actuelle ? La Belgique, et particulièrement la Wallonie, de par leur position centrale en Europe et la grande biodiversité qu'on peut y trouver, est une zone de conservation d’intérêt primordial à l'échelle européenne. Pourtant on estime qu’aujourd’hui que 31% des espèces toutes confondues y sont menacées d'extinction tandis que 90% sont dans un état de conservation défavorable. Ceci confirme les inquiétudes qu'on pourrait avoir quant aux problématiques de la conservation de l'environnement.

Des dynamiques récentes Natura2000 est un « réseau écologique » mis en place par la communauté européenne ayant pour objectif de conserver le patrimoine écologique européen. La Wallonie prend part à cette action de conservation et de protection de masse en 2001 par la sélection et la cartographie précise de sites dont la protection serait importante. Les premiers arrêtés de désignation sont adoptés en 2009 La désignation des périmètres se fait sur base de deux directives européennes : la directive « oiseaux » de 1979 et la directive « habitats » de 1982 qui visent toutes deux à établir une liste de sites où la conservation de la faune, et des éléments qui lui sont associés, doivent être mis en avant. Une fois la soumission acceptée et si le périmètre est jugé d’intérêt communautaire par la commission, celui ci fera l'objet de mesures de protection et de conservation des espèces et des biomes propices à leur développement. Aujourd'hui le réseau comprend 240 sites et couvre près de 220 000 ha (13% du territoire) pour la seule Wallonie avec une majorité de forêts (voir fig n°1) car il s'agit du biome le plus favorable à la conservation. En effet, ces périmètres sont facilement délimitables et l'entretien en est aisé. Les mesures agro environnementales sont une série de directives issues de l'union européenne et qui visent à limiter l'influence de l'activité agricole humaine sur le patrimoine écologique de nos Fig n°1 Occupation du sol dans les sites Natura2000 en région Wallonne

Dès lors, de nombreuses initiatives vont être entreprises par les autorités afin de favoriser une façon de vivre plus respectueuse de l'environnement et, dans une optique durable, de renforcer les dynamiques d'expansion de la nature dans son ensemble. L’enjeu étant de trouver un équilibre entre la conservation de la biodiversité, le maintien des zones écologiques les plus menacées et les activités humaines.

Région Limoneuse Condroz

Famenne

Ardennes

régions. Il s'agit de mesures d'encadrement et non d'encouragement, c'est à dire que l'état récompense, par le biais de versements, les agriculteurs participant à ce système. Dès lors, il ne subventionne pas la mise en place de celles ci mais il les encadre et les récompense. Depuis 1962 on peut voir une augmentation importante du nombre absolu d'agriculteurs qui prennent part à de tels systèmes ce qui est un facteur encourageant pour les dynamiques futures, l’idée étant de concilier l’activité agricole avec et les intérêts environnementaux. Citons parmi ces mesures : favoriser l’action des pollinisateurs, lutter contre l’érosion des sols par exemple en favorisant la plantation en bordure des cours d’eau de bandes enherbées qui diminuent l’érosion et favorisent le lessivage et diminuent donc la pollution, le maintien et le développement des haies et donc du bocage mais aussi l’agrosylviculture et la mise en place de prairies permanentes. Elles participent ainsi activement à la conservation des paysages.

Sources : SPW DGO3 Demna 7

Région sablolimoneuse

Sources : Natura 2000 (2010) Auteur : Casimir Pesztat Date : mai 2013

Ce sont ces deux indicateurs qui vont nous permettre d’aborder et de cartographier la protection de l’environnement de deux points de vue : le point de vue de la conservation avec les périmètres Natura2000 mais aussi l’optique du développement durable avec les M.A.E. Notons néanmoins qu’il existe de nombreuses autres initiatives mises en place en faveur de l’environnement et la diversité des acteurs entrant en jeu rend la problématique du maintien de la biodiversité et de la protection de l’environnement bien plus complexe qu’elle n’y paraît. Citons parmi celles ci le réseau Natagora qui comprend 4300ha de zones protégées mais aussi toutes les parcelles privées et les zones naturelles sur le plan de secteur qui sont des foyers mineurs de biodiversité mais dont le nombre est assez important pour être pris en compte. Dernièrement on voit l’attrait des zones urbaines qui deviennent elles aussi des zones de relance écologique avec les façades et toitures vertes mais aussi un regain d’intérêt pour les espaces verts et l’apiculture dans les zones urbanisées.


Dans l’Entre-Sambre-et-Meuse Pour analyser les tendances relatives à la protection de l'environnement dans le région de l’EntreSambre-et-Meuse, nous avons cartographié d'une part la proportion d'agriculteurs prenant part aux mesures agro environnementales par commune et d'autre part les périmètres Natura2000 des communes correspondantes.

le paysage est plus typique des villes charbonnières que de celui de champs et prairies qu’on retrouve dans la région de Couvin. La pression anthropique et la participation des communes aux programmes

Fig n°5 : Typologie d’occupation des sols 2009 Sources : CPDT, SPW 2011

Fig n°4 : Evolution du nombre de M.A.E dans l’entre Sambre et Meuse

Les mesures agro environnementales sont appliquées dans la région avec une moyenne de 40% d’agriculteurs par commune et l’évolution de leur application au cours du temps présage de bons augures pour le futur. En effet leur nombre s’est vu multiplier par plus de dix comme le montre la fig n°4. Les maximas situent dans les communes du Sud-Est et de l’Ouest de la région avec 61% dans le commune de Sivry-Rance, tandis que le minimum se situe au Nord dans la commune de Farciennes où

Fig n°3 : Protection de l’environnement

environnementaux détermine largement la mise en place des mesures par les agriculteurs. De plus, le type d’activité économique et son emprise au sol sont des facteurs déterminant eux aussi en ce qui concerne le type d’exploitation agricole qu’on leur associe.

Sources : Natura 2000 (2010) Iweps Auteur : Casimir Pesztat Date : Mai 2013

Pour ce qui est des zones Natura2000, on peut constater des différences entre le Nord et le Sud de la région. En effet les aires urbaines de Charleroi et Namur au Nord sont celles qui se caractérisent par l'absence de zones naturelles sous forme de réserves. Ceci peut s'expliquer par la diminution de la pression anthropique et des activités liées à celleci en descendant dans le Sud de la région. En effet l’importance de l’industrie dans ces régions et la persistance des foyers de peuplement depuis le 19ème (cf Répartition de la population) ont mis au second plan l’intérêt pour la protection de l’écosystème. On constate donc que les espaces ou l'on retrouve le plus de zones naturelles sont ceux où les densités brutes de population sont les plus faibles et où on retrouve une dominance agricole ou boisée.

Il est intéressant de chercher la relation entre ces deux variables, en effet les zones peuvent avoir été choisies car elles sont éloignées de toute emprise humaine tout comme l'influence de l'homme peut être diminuée par la présence de grand ensembles naturels avec des milieux de vie peu favorables à l'expansion de ce dernier. A ce sujet il est intéressant de regarder la typologie des sols (fig n°5) qui montre que le Sud Est de la région considérée est un milieu à dominance boisée ce qui explique partiellement le nombre élevée de sites d’intérêt naturels qu’on y retrouve avec notamment la Calestienne, le massif de Cerfontaine et la vallée de l’eau Blanche qui sont des foyers de diversité importants. Ainsi l’entre Sambre et Meuse se caractérise comme une région de contraste présentant tant des paysages et des lieux de diversité intéressants pour la conservation que des zones industrielles anciennes où la nature peine à reprendre ses droits. Casimir Peztat

8


REPARTITION DE LA POPULATION La répartition de la population de l’Entre-Sambre-etMeuse reflète les logiques de développement économiques qu’a connu cette région, qui dépendent, elles mêmes, de la richesse du milieu naturel. En 2011, la population belge s’élève à plus de 11,02 millions d’habitants, selon la Banque Mondiale, avec une densité moyenne de 360 hab/km², la Belgique se situe à la 16e place sur 192 des pays les plus denses. Le 1e recensement général de la population, qui a eu lieu le 15 octobre 1846, comptait une population de 4 337 196 habitants, avec une densité moyenne de 142 hab/km², ce qui faisait de la Belgique le pays le plus dense d’Europe et peut être du monde (INS, 2013). Une situation géographique et des conditions historiques uniques ont suscité un réseau de villes dense et ont favorisé le peuplement des campagnes. La Flandre, le Brabant, le Hainaut et la vallée de la Meuse étaient déjà fortement peuplés au Moyen Age. Leur situation sur les grandes routes commerciales de l’époque avait favorisé le développement des villes, reposant sur le commerce et l’industrie.

Où se situe la majorité de la population ? On peut observer une concentration importante de la population surtout dans les communes de la vallée de la Sambre, présentant d’une part des fortes densités nettes (densité de population par surface habitée, fig. n° 1) et brutes (densité de population par superficie de la commune, fig. n° 2), mais également une forte population. Deux communes ressortent plus particulièrement au niveau de la population absolue, ce sont Charleroi (204 679 habitants) et Namur (111 187 habitants), elles sont suivies par Châtelet (36 329 habitants) et Sambreville (27 551 habitants). La commune de Doische (2 912 habitants) présente, quant à elle, la population la plus faible de l’EntreSambre-et-Meuse. En comparaison, la population bruxelloise, la plus importante de la Belgique, atteint plus de 1,16 millions d’habitants, en 2013 (IWEPS, 2013). En observant la carte de la densité brute en 2007 (Fig. n° 2) on voit la formation d’un gradient de densité. En effet, plus on s’écarte de l’ancien axe industriel wallon plus les densités deviennent faibles. Ce gradient est dû à la diminution de la population, ainsi qu’à l’augmentation de la superficie des communes.

Fig. n° 2 : Densité brute en 2007 Source : INS Auteur : R. KIREEV Date : mars 2013

D’une part, il est intéressant de constater que ce sont Ces mutations ont renforcé les contrastes de densités les communes les plus denses qui vont avoir un rôle de l’époque préindustrielle. polarisateur important (cf. Thème Polarisation, p.47), présentant une bonne accessibilité (cf. Thème Accessibilité des services, p.33) ainsi qu’une grande diversité de commerce (cf. Thème Commerce, p. 27) et de possibilité de déplacement (cf. Thème Transport, p.31). D’autre part, plus la densité de population est faible, plus la pression anthropique l’est également (cf. Thème Pression anthropique, p.5) et de ce fait les espaces verts plus nombreux (cf. Thème Protection de la nature, p.7, Agriculture, p.17 et Sylviculture, p.21). Contexte

Fig. n° 1 : Densité nette en 2007 Source : INS, IWEPS Auteur : R. KIREEV Date : mars 2013

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Il faut savoir que la Belgique est une zone de contact, d’une part, des fortes densités de l’Europe médiane et rhénane qui se prolongent sur le Nord de la France et, d’autre part, des zones moins densifiées que sont l’intérieur de l’Espagne et de la France et qui se terminent au sud de la Fig. n° 3: Densité brute en 2011 Belgique. Les fortes densités de l’axe rhénan sont Source : INS héritées des mutations économiques du XIXe siècle.

Auteur : R. KIREEV Date : mai 2013


Dès lors, on observe une opposition de la répartition En Wallonie, la seule zone de fortes densités, en de la population entre le Nord et le Sud de la dehors des excroissances périurbaines bruxelloises, Belgique (fig. n° 3). est l’ancien axe industriel (fig. n° 3). La Région flamande et la Région de Bruxelles - La haute Belgique connait quant à elle les densités les Capitale représentent, à eux 2, 45 % du territoire et plus faibles du territoire. A la création de la Belgique en 1830, une nette différence entre la Flandre et la Wallonie était déjà perceptible. La Flandre détenait 55% de la population (2,1 millions d’habitants) tandis que la Wallonie n’avait que 40% de celle-ci (1,5 millions d’habitants). Les 5 % restant étant rattaché à Le « losange flamand » dont les sommets sont Gand, Anvers, Louvain et Bruxelles renferment les densités l’arrondissement de Bruxelles (IWEPS, 2013). les plus importantes du pays, c’est le centre de gravité Historique de la population. Il est caractérisé par des densités Au lendemain de l’indépendance belge, la Wallonie rurales fortes, de l’ordre de 300 à 400 hab/km², ainsi était très peu peuplé par rapport à la Flandre qui a qu’un semi urbain dense. Le développement d’une joué un rôle important au Moyen Age. Même le futur industrie semi-rurale dès le XIXe siècle dans la région axe industriel wallon connaissait encore une très explique ce phénomène (DENIS, 1995). faible densité, la ville de Charleroi, par exemple, Le centre de gravité de la population n’a cependant comptait moins de 10 000 habitants, alors que pas été fixe au cours des années. En effet, au XIXe vers 1830, Bruxelles a une population de près de 100 siècle, l’augmentation de la population a d’abord été 000 habitants. La répartition de la population reflète plus importante en Wallonie, il se déplace alors vers largement la répartition de l’activité économique le Sud, ensuite la tendance s’inverse au profit de la Flandre.

beaucoup plus faible, 260 hab/km², que Châtelet (36 329 habitants, fig. n° 5), 1 339 hab/km², qui est une périphérie directe de Charleroi et la 3e commune la plus peuplé de l’Entre-Sambre-et-Meuse. Châtelet fut très prospère de 1850 à 1973, comme toute la région de Charleroi, tandis que, de nos jours cette commune connait un grave déclin (chômage à environ 25 %, population en diminution, ...).

concentrent environ 68 % de la population, avec une densité moyenne de 536 hab/km². La Région Wallonne quant à elle présente des densités 2 fois plus faibles, avec une moyenne de 208 hab/km² (INS, 2013).

Fig. n° 5 : Châtelet Source : GoogleMaps

Date : mars 2009

influencée par la proto-industrie. Les fortes densités de la Flandre sont donc principalement liées au textile (VANDERMOTTEN, 2010). Dans la première moitié du XIXe siècle, l’extraction du charbon et la naissance de la métallurgie lourde vont provoquer une concentration de population le long de la Sambre et de la Meuse comme en atteste la carte de densité brute de population en 1846 (fig. n° 4, cf. Thème Croissance de la population, p.11). Les bassins houillers wallons connaissent alors une importante densification. Une zone, d’orientation Ouest-Est, se forme, interrompue seulement entre Namur et Liège (fig. n° 3). Cette importante zone industrielle à caractère urbain, ayant connu une forte croissance dans la seconde moitié du XIXe siècle, présente, actuellement, des densités importantes, de l’ordre de 500 à 1 000 hab/km² en moyenne, ce qui contraste avec les faibles densités rurales que l’on trouve au Nord et au Sud (fig. n° 2).

Avec la crise de l’industrie sidérurgique et la fermeture des charbonnages, dès les années 50, l’emploi diminue fortement et cause une forte diminution de la croissance de la population. Seule Namur et sa région urbaine échappe à cette logique et continue à croître grâce à sa fonction régionale. La faiblesse de la démographie wallonne aura pour conséquence un manque de main d’œuvre, même rurale, ce qui rendra difficile la diversification des activités dans le sillon wallon. L’industrie wallonne reste donc figée dans les secteurs industriels liés au charbon. L’emploi industriel y atteint son max lors du recensement de 1930. Par la suite, la crise des années 30 frappe lourdement la région. Le Nord du pays offre dès lors des nombreux avantages par rapport au sillon industriel wallon (infrastructure ferroviaire, portuaire, contexte démographique plus favorable,…) et voit son développement s’accéléré au détriment de l’Entre-Sambre-et-Meuse (VANDERMOTTEN, 2010).

Au XIXe siècle, c’est encore le flux de main d’œuvre belge qui assure la croissance, tandis qu’au XXe Fig. n° 6 : Gerpinnes siècle, on fait appelle à de la main d’œuvre étrangère Source : GoogleMaps (DENIS, 1995, cf. Thème Migrations, p.39).

Fig. n° 4 : Densité brute en 1846 Source : INS Auteur : R. KIREEV Date : mars 2013

Date : mars 2009

Les zones rurales au sud de l’axe industriel présentent des densités faibles de l’ordre de 50 hab/km² en moyenne, on y trouve toutefois des petites villes plus denses. Ces régions ont connu un important exode lors du développement du sillon industriel. Par exemple, la commune de Gerpinnes (12 064 habitants, fig. n° 6), à 12 km au sud de Charleroi, est une zone périurbaine, présentant une densité Kireev Ruslan 10


Evolution de la population

Industrialisation et boom démographique

Sur cette première carte (Fig.1), on peut voir également que dans toute la région étudiée, le boom démographique se concentre véritablement sur la ville L’Entre-Sambre-Et-Meuse a connu des de Charleroi et les quelques communes avoisinantes. changements démographiques radicaux au cours des Lors de la période suivante (Fig.2), les deux siècles derniers. L’augmentation brutale de la ième logiques spatiales vont quelque peu évoluer. Non population durant la deuxième moitié du 19 siècle est en fait une conséquence de la mise en place d’une seulement, l’augmentation de la population est moins phase cruciale de la révolution industrielle mondiale : marquée ; mais en plus, elle n’est plus centralisée sur Le « deuxième Kondratieff ». Celle-ci eut lieu en Charleroi. Ici, c’est plutôt l’axe de la vallée de la Europe de l’ouest, et se caractérisa par l’émergence Meuse qui ressort. En fait, la sidérurgie traditionnelle au charbon de bois (concentrée dans la région de des chemins de fer et de la sidérurgie. Charleroi) va être rapidement confrontée à la Fig.7 : Photographie de Charleroi en 1902 concurrence des hauts-fourneaux modernes au coke1. (La première ayant un coût de transport très élevé, et pâtissant du manque de ressources forestières.) Et ces nouveaux hauts-fourneaux vont notamment s’implanter dans la vallée de la Meuse. Comme on peut le constater sur la figure 2, cette croissance de la population, liée à la croissance de l’emploi industriel, va aussi avoir comme conséquence une diminution (par migrations) de la population rurale dans la région concernée. Cet exode rural, bien marqué, suit un axe parallèle à la Meuse.

http://cartes-postales.delcampe.be/page/item/id,216921203,var, CHARLEROI-La-Sambre-et-le-Deversoir-1902--Penichesf7477,language,F.html

Le passé industriel de la région de Charleroi se marque encore très bien aujourd’hui dans le paysage, comme nous le montre la photo suivante (Fig.9) : Les maisons ouvrières ici présentes, bien qu’elles aient été rénovées, ont été construites dans la deuxième moitié du 19ième siècle. La rue dans laquelle ce cliché a été pris se situe à proximité directe de la Sambre ; là où se trouvaient ces industries. A l’heure actuelle, ce site est toujours une zone industrielle (comme on peut le voir sur la droite, à l’arrière-plan.)

En Wallonie, ce sont principalement les régions de Liège et de Charleroi qui sont touchées. La sidérurgie carolo connaît alors un développement sans précédent ; ce qui entraîne un afflux massif de travailleurs. Comme on peut le voir sur la figure 8, dans la commune de Charleroi, la population est plus Fig.9 : Maisons ouvrières à Châtelet que multipliée par 2 entre 1846 et 1866. Fig.8 : Accroissement démographique de Charleroi

Google Street View, 2013 Recensement INS 1

11

VANDERMOTTEN, 1998, p.133


Désindustrialisation et tendances récentes

Sur cette carte (Fig. 4), on constate également Fig.12 : Photographie satellite d’un lotissement de Fig. 14 : Taux de fécondité par âge des femmes un axe Sud-Nord allant de Couvin à Fosses-la-ville, Froidchapelle belges de 15 à 49 ans qui connaît également une croissance soutenue. Ce phénomène est rendu possible par l’amélioration du réseau routier belge ; et en particulier dans le cas qui nous concerne, la route nationale 5 reliant Couvin à Charleroi. (Fig. 11)

La première moitié du 20ième siècle, période troublée et de relative stagnation économique, montre des dynamiques spatiales peu différentes de la période précédente. L’exode rural s’étend et l’augmentation de la population (nettement plus modeste, s’agissant d’une période d’un demi-siècle) Fig.11 : Route nationale 5, à proximité des lacs de ne concerne plus que la vallée de la Meuse. Seule la l’Eau d’Heure ville de Namur garde un rythme de croissance soutenu. (Fig.3). A partir de la fin de la deuxième guerre mondiale, un nouveau cycle de Kondratieff voit le jour. Seulement, celui-ci n’est plus basé sur le charbon, mais bien sur le pétrole. Pour Charleroi, c’est le chant du cygne de l’industrie. Pour la première fois depuis plus d’un siècle, sa population va diminuer. (Fig. 4).

http://statbel.fgov.be/fr/statistiques/chiffres/population/naissance s_fecondite/indicateurs_de_fecondite/ Google Earth ,2013

En revanche, les communes périurbaines ceinturant Charleroi et Namur, ainsi que la ville de Namur elle-même, connaissent un fort taux d’accroissement. Ce n’est qu’à partir des années soixante-dix que la tendance à la périurbanisation apparaît dans la région de l’Entre-Sambre-Et-Meuse.2 Les recensements de population à cette époque montrent que cette augmentation de population dans ces communes périurbaines est le résultat de mouvements migratoires importants. Car le bilan naturel, lui, est négatif. (Fig.10)

Cette image (Fig.12) montre bien à quel point ces zones résidentielles sont isolées. Sur la figure 13, on voit une route séparant un lotissement (à gauche) d’une zone agricole (à droite). (Note : l’étoile rouge sur la figure 12 représente le point de vue de la figure 13).

Google Street View, 2013

L’évolution de la population récente (Fig.5) Fig.13 : Lotissement à Froidchapelle confirme la diminution de la population carolo. Mais le phénomène marquant est la croissance démographique des communes de Froidchapelle, Phillipeville et Hastière. Cette augmentation de population dans des communes plus éloignées des centres urbains de Namur et Charleroi traduisent une tendance à la « rurbanisation » ; C’est-à-dire la construction de zones résidentielles en milieu rural, Fig.10 : Analyse démographique des communes au profit de personnes travaillant en ville. Les périurbaines namuroises résidents de ces régions sont donc pour la plupart des navetteurs ; ce qui implique que les réseaux de Google Street View, 2013 transport (en particulier le réseau routier) sont à nouveau un élément clé de l’accroissement démographique.

EGGERICKX,T , 2001, p.126

Comme on peut le voir sur la carte de densité de population3, les communes citées plus haut ont des densités moyennes, si on les compare avec les communes de Charleroi et Châtelet. Mais ces chiffres bruts de densité de population « masquent » ce phénomène de rurbanisation. En effet, les lotissements de maisons (de 3 ou 4 façades) peuvent être relativement grands, mais ils sont néanmoins entourés de grands espaces « vides » réservés à l’agriculture.

Cependant, même si l’évolution est faible, on voit que certaines communes de la région, comme Charleroi et Châtelet, connaissent une croissance de leurs taux. Une hypothèse pour expliquer ce phénomène est la présence plus importante de population d’origine étrangère. Les chiffres de l’INS4 montrent en effet que les taux de fécondité des femmes issues de l’immigration sont supérieures à la moyenne nationale. Cependant, ces différences sont trop faibles que pour avoir un impact sur l’évolution démographique de Charleroi et Châtelet par rapport au reste de l’Entre-Sambre-Et-Meuse. D’une manière générale, le bilan naturel ne permet pas d’expliquer les boulversements démographiques de la région lors des deux siècles derniers. Seule l’étude des mouvements migratoires est à même de fournir une interprétation pertinente de l’histoire de la population de l’Entre-Sambre-EtMeuse.

Evolution récente de la natalité Sur cette dernière carte (Fig.6), on s’aperçoit que la natalité évolue peu entre les taux quinquennaux de 1991-1995 et ceux de 2005-2009. Mais ce constat s’observe à l’échelle nationale ; et n’est donc pas propre à l’Entre-Sambre-Et-Meuse, comme le montre le graphique suivant (Fig.14). 4

2

EGGERICKX, T , 2001, p.127

3

http://statbel.fgov.be/fr/statistiques/chiffres/population/naissance s_fecondite/indicateurs_de_fecondite/nationalite/

Atlas, p.9 12


qui n’ont pas eu lieu durant le conflit et à la conjoncture économique favorable des « Trente La connaissance de la répartition de la population par glorieuses ». La baisse de la fécondité après 1975 a classe d’âges et son évolution sont des éléments engendré des classes d’âge moins fournie à la base de essentiels pour le développement d’une région, à la pyramide (SARDON J-P., 2002). moyen et à long terme, en matière d’équipement, de De plus, la structure d’âge de la population masculine service et d’emploi. Il est donc intéressant d’analyser et féminine montre les différences classiques : la forte la structure de la population de l’Entre-Sambre-etmasculinité à la naissance entraîne des classes d’âges Meuse, et plus particulièrement la structure par âge. masculines plus nombreuse jusqu’à l’âge de 40 ans ; L’analyse commencera par replacer l’Entre-Sambre- ensuite à cause de la mortalité masculine plus élevée, et-Meuse au sein de la Wallonie, pour ensuite le nombre des femmes l’emporte. continuer en analysant les disparités territoriales au Notez que ce qui distingue l’Entre-Sambre-et-Meuse sein de la région. de la Wallonie, c’est la baisse plus précoce mais . moins rapide de la fécondité. Dans l’ensemble de la La position de l’entre-Sambre-et-Meuse au région, on a atteint un niveau faible de fécondité sein de la région wallonne (VANDERMOTTEN C., LOCKHART P., 2009).

La structure de la population

Depuis plus d’un siècle, la Wallonie connaît un vieillissement de sa population. Le mouvement s’est amorcé avec un vieillissement par le haut de la pyramide des âges, c’est-à-dire un allongement de la durée de vie, et s’est poursuivi par le bas, avec la chute vertigineuse de la natalité depuis la fin des années soixante. Un ralentissement de ce processus est en cours en Wallonie, au point que l’on pourrait assister à un rajeunissement de la population wallonne par rapport à la population flamande (( MINISTERE REGION WALONNE, 2003).

Fig. n°1 : Pyramide des âges de l’EntreSambre-et-Meuse et de Wallonie en 2007 (%) Âge (années) Homme Pyramide Wallonne

Femmes

La configuration de la pyramide des âges en Wallonie est typique des pays occidentaux fortement industrialisés. Les accidents (guerres, crises économiques) y sont clairement apparents (SARDON J-P, 2002). En analysant le graphique ci-joint, représentant la pyramide des âges de l’Entre-Sambre-et-Meuse et de Wallonie, on peut constater qu’il n’y a pas de différences majeures entre ces deux entités territoriales. Analysons la pyramide plus précisément. Tout d’abord, l’influence des deux grands conflits du 20ème siècle n’est presque plus perceptible. En effet, les générations creuses nées durant la première guerre mondiale, les 90-94 ans, sont pratiquement éteintes. Les générations nées durant le second conflit mondial (60-64 ans) se décroche néanmoins sensiblement des 55-59 ans.

Source : Registre national, 2007

Le vieillissement dans l’Entre-Sambre-etMeuse

Bien que la pyramide des âges soit le moyen le plus pertinent pour analyser la structure par âge de la population, ce mode de représentation n’est pas adapté pour une analyse cartographique plus fine. C’est pourquoi il est intéressant de passer par une typologie. La typologie représentée sur la carte 2 est Pour continuer, la saillie au milieu de la pyramide, les inspirée d’une typologie publiée dans un courrier 30-59 ans, résulte d’une hausse de la fécondité durant hebdomadaire du CRISP en 2012 par J-P Grimmeau, les années 1950-1975 due au report des naissances J-M Decroly et I. Wertz. En prenant comme base la structure de la population nationale, ils ont regroupé 13

dans un même type les communes ayant une structure de la population semblable. Ainsi, les communes ayant une surreprésentation et une sous-représentation au niveau des mêmes classes d’âges par rapport à la structure national ont été placées dans le même type (fig. n°2).

pour le type 5). La surreprésentation de leurs enfants n’apparaît pratiquement plus dans le type 5. Ceux-ci étant en âge de « s’émanciper », ils ont déjà quitté le foyer familial.

Enfin, le type 6 reprend l’ensemble des communes « vieillies » : surreprésentation au-delà de 40 ans et sous-représentation en dessous (GRIMMEAU J-P, Les différents types Au sein de la région, on distingue 6 types différents. DECROLY J-M., WERTZ I., 2012). Le premier, les « communes d’émancipation », regroupe les communes ayant une surreprésentation Fig. 2 : Ecart à la moyenne nationale de chaque des enfants de moins de 5 ans (dans une moindre classe d’âge pour les 6 types mesure des moins de 10 ans), des jeunes adultes (2035 ans) et des personnes âgées de plus de 75 ans ; les Type 1 : Emancipation Type 2 : Banlieue active autres classes d’âges sont sous-représentées. Ce sont donc des communes où se dirigent les migrations d’émancipation et d’où partent les migrations d’adultes mûrs. Ce sont des espaces où les unions vont se former et où sera mis au monde le premier enfant. On retrouve ce type de commune dans les deux grandes agglomérations de la région, Namur et Charleroi. Les jeunes adultes vont y migrer parce qu’on y retrouve des opportunités en matière d’emploi, d’enseignement, de rencontre et de Type 3 : Banlieue vieillie Type 4 : Banlieue très vieillie commodités. C’est la proximité des services, plus particulièrement des services liés à la santé, qui va engendrer une immigration des personnes très âgées (GRIMMEAU J-P, 2007). Ces lieux seront répulsifs pour les adultes d’âges mûrs. Ils préféreront quitter l’agglomération pour s’implanter dans la périphérie afin de vivre avec leur famille nouvellement créée dans un cadre plus calme : c’est le phénomène de périurbanisation. Les types 2, 3, 4 et 5 sont le résultat de ce phénomène. Ce sont tous des types « communes de banlieue". Ces types se différencient selon l’époque à laquelle les jeunes couples avec enfant se sont implantés. Ainsi, le type 2 reprend des communes dites de « banlieue active » avec une surreprésentation des 0-19 ans et des 30-50 ans et une sous-représentation des 20-39 ans et des plus de 50 ans. Le type 3 reprend les « banlieues un peu vieillies », caractérisées par une surreprésentation des 5-24 ans (les moins de 5 ans n’étant que très légèrement sous-représentés) et des 35-65 ans et une sous-représentation des autres classes d’âges. Les types 4 et 5 sont respectivement des « banlieues très vieillies » et des « banlieues très très vieillies ». On y retrouve les communes avec une sous-représentation de plus en plus importantes des moins de 5 ans (et des moins de 10 ans pour le type 5) et une surreprésentation d’adultes de plus en plus âgés (les plus de 40 ans pour le type 4 et les plus de 45 ans

Type 5 : Banlieue très très vieillie

Type 6 : Région vieillie


Les disparités spatiales de la structure de la population

Fig. n°3: Extrait de la carte topographique 52/3-4

Avant d’analyser la distribution des différents types dans la région, il est nécessaire de s'attarder sur la carte 1. Celle-ci met en évidence la dichotomie de la région. Au nord, les communes sont sous l’influence des deux grandes agglomérations de la région : on y retrouve des communes de banlieue proprement dite avec une population et un habitat relativement dense et des communes rurales sous influence urbaines. Ces communes rurales sont caractérisées par la présence de lotissements périurbains comme on peut le voir sur la carte topographique (fig. n°3) : les lotissements (entourés en rouge sur la carte) se situent le long de la national 5 qui permet un accès rapide à Charleroi. Par opposition, au sud, on retrouve des communes polarisées par une petite ville, des communes rurales Source : IGN, 2013 sans influence urbaine et des communes touristiques ardennaises. pourquoi ces communes font parties des communes Passons maintenant à l’analyse de la carte 2. Dans la ayant les taux d’immigration les plus élevés de la partie nord, les communes de banlieues identifiées sur région (cf. p. 39). Aux âges plus élevés, les retraités la carte 1 sont toutes de types « très très vieillie », à vont retourner vers les grandes agglomérations pour l’exception d’Aiseau-Presles (à l’est de Charleroi) qui bénéficier des différents services nécessaires, leur est de type «banlieue très vieillie ». Les différentes autonomie devenant de plus en plus restreinte étapes du développement de la périurbanisation (particularité du type 1 « Emancipation »). suivent la tendance de la croissance de la population Conclusion par commune après la seconde guerre mondiale (cf. p.11): elle a débuté dans les communes au sud-ouest Dans un contexte de vieillissement général de la de Charleroi (banlieues très très vieillies) pour ensuite population en Europe, les disparités spatiales de la structure par âge de la population dans la région de se développer vers l’ouest (banlieues vieillies). l’Entre-Sambre-et-Meuse sont principalement dictées La seule commune de type « Banlieue active » est par le cycle de vie des individus. Ainsi, ce sont les Cerfontaine (au centre de la région). Celle-ci fait migrations internes qui influencent en majorité les partie des communes les plus polarisées par Charleroi dynamiques spatiales de la structure de la population, (cf. p. 47) et où l’habitat et la surface dédiée à la fécondité étant faible dans l’ensemble de la région. l’habitat a le plus augmenté ces dernières années (cf. Le cycle de vie type d’un individu peut être résumé p. 15). comme tel : Nés en Banlieue, nous partons étudier et Dans le sud de la région, les communes font en travailler dans les grandes agglomérations (migration majorité partie du type « Banlieue très vieillie », seule d’émancipation). Après avoir fondé une famille, nous la commune de Philippeville fait partie du type 6. Ces quittons la ville pour nous implanter dans une région entités ne peuvent être considérées comme des rurale périurbaine (migration d’élargissement du banlieues mais plutôt comme une région rurale ménage). Une fois pensionnés, nous nous retirons vieillie souffrant de son éloignement. En effet, elle est dans des régions reculées où l’environnement est trop éloignée des deux agglomérations pour agréable (migration de retraite) et quand il ne nous est bénéficier de la migration des jeunes couples avec plus possible de vivre indépendant, nous nous enfant. Dans les communes touristiques ardennaises redirigeons vers les agglomérations pour y bénéficier (identifiées sur la carte 1), c’est la migration de des services (migration de perte d’autonomie ou de personnes retraitées qui domine et qui va dicter la décès du conjoint). Les différents degrés de des banlieues résultent du structure de la population. En effet, une fois vieillissement pensionnés, ceux-ci vont aller s’implanter dans des vieillissement sur place des immigrants initiaux régions où l’environnement est agréable ; c’est (GRIMMEAU J-P, 2007). DUVIVIER Etienne 14


Habitat Dans ce chapitre, nous n’allons pas développer un listing de toutes les typologies de l’habitat, car elles sont bien trop nombreuses, mais étudier la répartition des logements dans la région de l’Entre-Sambre-etMeuse. En plus d’étudier la répartition, l’évolution de celui-ci depuis l’après-guerre sera abordée. Les données utilisées pour réaliser les cartes proviennent du recensement de réalisé en 2001 par l’INS. Les informations récoltées pour les logements sont très vastes et ici qu’une partie sera utilisée à savoir le nombre de logements et l’époque estimée de leur construction.

Évolution en sortie de guerre À la sortie de la Grande Guerre la Belgique ce relève et relance son outil industriel, cette relance ce marque par une croissance importante du logement dans les grands centres industriels. Charleroi ne fait pas exception à ce développement. On remarque que les communes situées au sud et au sud-est de Charleroi se développent particulièrement. L’accroissement est compris entre 2,5 et 6,5% dans ces communes, ce qui représente pour certaine allant jusqu’à 84% du nombre de logements. Cette dynamique est aussi observée à Namur où les proportions sont similaires. Les deux centres urbains croissent respectivement de 2,5 pour Charleroi et 2,7% pour Namur. On remarque aussi nettement une poussée du logement le long de la Meuse, cette dynamique peut s’expliquer par la construction de seconde résidence dans cette région qui par la suite sont devenue des premières résidences les faisant entré en ligne de compte dans le recensement de 2001, mais aussi par une facilité de mobilité grâce à la ligne de chemin de fer longent la Meuse.

Afin de comprendre les différences de croissance, il est important de noter que deux grands centres urbains sont inclus dans la zone d’analyse de cet atlas. Les dynamiques de création de logements sont différentes dans les centres urbains qui devaient accueillir une population majoritairement ouvrière alors que les campagnes devaient quant à elle accueillir une population principalement d’agriculteur. Ces différences jettent les bases d’une Une autre ville sort du lot dans le sud de l’Entrediversité dans le développement futur de l’habitat Sambre-et-Meuse, Couvin, à cette époque était encore dans la région. un centre industriel et sont développement a marqué la région. Différents types d’urbanisation Le développement de l’habitat peut prendre plusieurs Les Trente Glorieuses ont donné lieux à un formes. La forme la plus simple et la plus rependue accroissement important des banlieues des villes est l’enrubannement, par le comblement des espaces précitées caractérisées par un habitat pavillonnaire laissé libre entre les habitations déjà existantes le long bon marché et mal isolé du fait de l’énergie bon des routes. Ce type de développement est assimilé a marché à cette époque. (COLECTIF, 2012) de la périurbanisation et tend à été interdit par la prescription urbanistique wallonne récente inscrite Évolution de entre 1961 et 1980 dans au Code wallon d’aménagement du territoire, de Le développement des banlieues de Namur ce l’urbanisme et du patrimoine et de l’énergie poursuit alors que Charleroi marque une dynamique différente son accroissement ne se fait plus dans un (CWATUPE). (COLECTIF, 2011) périmètre proche, mais on remarque que l’étalement Une autre forme connue est la création de ce marque de plus en plus vers l’Ouest, le Sud et l’Est lotissement, cette forme d’urbanisme créé des rejoignant le développement de Namur. Cette époque groupements d’habitation détaché des centres urbains vois apparaitre les premiers lotissements dans les ou ruraux et est réservé uniquement au logement campagnes de l’Entre-Sambre-et-Meuse qui jusque (Erreur ! Source du renvoi introuvable.). l’a était resté stable à l’exception du bord de Meuse. Une autre forme d’urbanisation et la démolition et à Couvin et sa périphérie ressortent encore dans le Sud, la reconstruction de logement souvent dans des le développement de l’habitat c’est fortement marqué proportions plus importantes. Principalement en ville dans la période 1971-1980. Cette couronne tend à du en remplacement de maison par des immeubles à appartement.

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rejoindre Charleroi en suivant la ligne de chemin de de dresser une carte de ce phénomène. La carte présentée ici est issue du recensement de 2001. fer. Évolution entre 1981 et 2001 Sur cette dernière période, les évolutions se ralentissent fortement. On remarque qu’une bande c’est marquée au sud de Charleroi et Namur et forme un front. Ce front est la matérialisation de la création de lotissements dans cette région, par exemple celui proche de Somzée au sud de Namur (Fig n° 1)

Sur la carte on peut distinguer deux espaces le Nord avec Charleroi et une zone beaucoup moins influencées par la rénovation entre 1991 et 2001 et Namur qui voit sa périphérie ce rénover. Un second espace au sud où l’on remarque que la rénovation est plus présente certes diffuse, mais une certaine opposition entre l’accroissement et la rénovation.

On remarque aussi que la croissance de Charleroi est Conclusion comme figée alors que la périphérie de Namur On remarque que l’accroissement du nombre de logements c’est fait au début poussé par les centres continue de croitre poussée par Liège tout proche. industriels présents le long du sillon Sambre-etOn remarque une plus grande unité dans l’évolution Meuse, mais qu’après la crise des années 1970 la du logement dans l’Entre-Sambre-et-Meuse, cela est croissance a été ralentie pour des villes tel que dû à la fusion des communes et la création des plans Couvin et que des grandes villes comme Charleroi de secteur qui planifie les aménagements. Outre la n’ont plus un effet d’attractions telles qu’observer au bande au sud de Charleroi-Namur, on remarque une paravent alors que zone de croissance certes plus faible, mais localisée dans le centre de la partie sud de l’arc de forte Namur garde toujours une certaine polarisation. croissance. L’élément important est l’apparition d’un arc dans le sud de la région qui est la croissance entamée par Rénovation La rénovation est un autre facteur a prendre en Charleroi au début des Trente Glorieuses et rejoint compte dans l’évolution de la région. Elle est plus celle de Namur. difficile à remarquer quand on regarde les superficies réservées à l’habitat (cf. p. 3), car elle ne modifie pas Charlier Sébastien la surface. L’étude du recensement ou des permis de bâtir permet Fig n° 1: Lotissement à l'ouest de Somzée

Source : Walphot 2010

Source : Walphot 2010

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Sport et Culture

de sports. De plus, le sport est majoritairement pratiqué dans des centres publics et non privés.

Les centres culturels et les musées sont des infrastructures qui permettent d’approcher le thème Pourquoi aborder ce thème ? de la culture pour compléter le temps de loisir Les activités liées au sport et à la culture occupent accordé au sport. une place importante dans la vie de nombreuses Ensemble, les infrastructures sportives et culturelles personnes. En effet, l’augmentation du temps libre permettent de toucher un large public et concernent ces dernières dizaines d’années a permis à la majorité toutes les tranches d’âges. En effet, avec l’âge, des individus d’augmenter leurs pratiques d’activités l’activité sportive diminue mais les activités de loisirs comme le sport ou les visites culturelles. culturelles tendent à augmenter. Ces dernières Cette augmentation de fréquentation s’accompagne concernent souvent un public plus âgé, d’une augmentation des dépenses culturelles et principalement au-dessus de 45 ans. (DELCOR F., sportives à l’échelle du pays. En effet, entre 1995 et 2012) 2000, celles-ci sont passées de 3,1 à 3,5 milliards d’euro et en 2007, elles dépassaient la barre des 4 Tendances observées et explications milliards. Le financement culturel et sportif a ainsi Premièrement, on remarque sur la carte de droite que progressé plus vite que le PIB national. certaines communes possèdent beaucoup Fig.n°1 : Augmentation des dépenses culturelles et d’infrastructures, tous types confondus. Ce sont sportives principalement les communes situées dans le nord de l’Entre-Sambre-Et-Meuse. Elles forment ainsi un premier « cordon ». Deuxièmement, la bande de communes située juste en-dessous du premier cordon ne comprend presqu’aucune infrastructure, bien que ce soit une zone assez bien peuplée. Cela suggère que les habitants de ces communes ont tendance à se rendre dans les communes voisines du cordon nord, possédant de nombreuses infrastructures. L’attractivité de ce cordon nord va se retrouver dans d’autres thèmes de cet atlas. (cf. Thème polarisation p.47). Troisièmement, on remarque que les communes du sud de la région comportent globalement moins d’infrastructures que celles du nord. De plus, on Explication du choix d’infrastructures remarque une différence est-ouest dans cette partie Dans ce thème, sont seulement traitées certaines sud, avec un plus grand nombre d’infrastructures dans infrastructures culturelles et sportives. La carte que la province du Hainaut que dans celle de Namur à l’on observe sur cette page reprend 3 types l’est. d’infrastructures : les centres omnisports, les centres Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces tendances. culturels et les musées. On a de fortes raisons de penser que les communes du Le choix s’est porté sur ces infrastructures en cordon nord sont mieux pourvues en infrastructures particulier car elles permettent la pratique d’activités en raison du nombre d’habitants, lequel est plus élevé publiques, globales et complémentaires. qu’au sud. En effet, le fond de la carte représente ici En effet, les centres omnisports permettent de traiter la densité de population par ancienne commune. De du thème du sport en général et évitent de devoir plus forts besoins seraient donc ressentis dans le nord. recenser chaque centre sportif, ceux-ci étant très nombreux et donnent accès à une très grande variété Source : MFWB : Le Bilan de la Culture, 2010

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Fig.n°2 : Public belge ayant pratiqué un sport au moins une fois au cours des 12 derniers mois


attirent un public différent. Ils rassemblent en effet un plus grand nombre de touristes que de locaux. Ce sont alors des activités d’un jour, des stages d’une semaine qui sont proposés dans ces centres omnisports. Les activités principales sont extérieures, avec présence de nombreux terrains de sports et d’activités liées à l’eau, comme au centre du lac de l’eau d’Heure. (cf. Tourisme p.29) Ce centre est attractif du fait de sa position éloignée des centres urbains, dans une zone touristique boisée, près d’un point d’eau ayant une certaine renommée nationale. (SDER, 2001). C’est également dans cette commune que l’on retrouve un taux de pénétration élevé. On peut encore trouver une explication des tendances décrites plus haut en analysant les revenus des habitants. Ceux-ci sont plus faibles dans les communes du sud de la région. Ces communes seront donc plus pauvres. (cf. Thème précarité p.35) Or, les communes sont les deuxièmes sources de financement des activités sportives et culturelles dans le pays, juste après les communautés. (Fig.n°5) L’importante du budget disponible pour la promotion ou les investissements dans ces activités sera donc plus limitée que dans le nord de la région. (HOUDART.C, 2010)

Mais sur la carte ci-dessus, on peut analyser le taux de pénétration, qui est un indicateur reprenant le nombre d’infrastructures pour 1000 habitants. Il est intéressant de constater que celui-ci est assez faible pour le cordon nord. Cela signifie qu’il y a beaucoup d’infrastructures mais que, la population étant plus nombreuse, cela équivaut à avoir moins d’infrastructures pour 1000 personnes.

Aussi, il s’avère que la Province du Hainaut comprend près de deux fois plus de musées que celle pour la pratique d’un sport, qui diminue avec l’âge de Namur. Cela est lié à un plus gros budget alloué à mais augmente avec le niveau de diplôme. la culture. (HOUDARC., 2008 ; INGBERG H., 2004) Aussi, un élément essentiel doit être souligné. Cela se remarque également dans la région étudiée. Certaines communes du sud, comme Viroinval ou A l’échelle du pays Anhée, (situées dans la classe 0,83-1.10) comportent de nombreux musées. Cela peut à première vue La dichotomie nord-sud que l’on remarque au niveau paraître important mais il faut veiller dans l’analyse du nombre d’infrastructures se retrouve également à de cette carte à distinguer les différents types de l’échelle du pays. La Wallonie comprend en effet musées. En effet, ceux du sud sont principalement des globalement moins d’infrastructures que la Flandre, musées traitant du terroir. Ils sont de plus petite taille pour les mêmes raisons que celles expliquées plus et moins fréquentés que ceux présents dans le cordon haut, avec les différences internes. nord, traitant quant à eux de thèmes plus artistiques et En effet, une cause importante est la densité de étant de tailles et renommées plus importante. population et la différence de budget destiné à la (Fig.n°3 et Fig.n°4) culture et au sport, qui sont plus important en Flandre

Cependant, cet indicateur est à relativiser car il ne tient pas compte de la taille des infrastructures ni du taux de fréquentation, qui sont des données difficiles à obtenir, voire inexistantes. Or ces informations pourraient être très utiles et nous renseigner sur l’importance de la polarisation du cordon nord sur la population du deuxième cordon, qui utilise les Toutefois, on remarque sur les cartes topographiques infrastructures plus au nord. de Belgique, que la taille au sol des centres Des études ont également souligné un lien entre la omnisports est assez semblable dans toute la région fréquentation de musées et le niveau d’étude ou l’âge de l’Entre-Sambre-Et-Meuse. Ceux-ci sont cependant des individus. (Fig.n°2) (DELCOR F., 2012). On plus nombreux dans le nord, pour les mêmes raisons remarque ici que les musées sont plus nombreux dans que celles citées plus haut. le nord urbain, où vivent relativement plus de gens On peut pourtant remarquer la présence de centres possédant un diplôme, que dans le sud. La culture est ADEPS dans le sud. Ces centres omnisports donc vraisemblablement plus réceptive dans le nord, comportent des infrastructures plus imposantes mais ce qui favorise les investissements. Il en va de même

qu’en Wallonie. Les communautés financent 52% du budget belge, dont 35% financés par la communauté flamande et 17% par la fédération WallonieBruxelles. Ensuite, les communes sont les deuxièmes sources de financement, avec 35% du budget national. De ces 35%, 23% sont financés par les communes flamandes tandis que les communes Wallonnes et Bruxelloises en financent 12%. La Figure n°5 avec les cercles intérieurs et extérieurs permet de représenter cette répartition de budget.

Fig.n°3 : Palais des beaux arts à Charleroi

Fig.n°4 : Musée du bois et de la vie rurale à Anhée

Fig.n°5 : Budget pour dépenses culturelles et sportives selon les niveaux de pouvoir belges 2007

CORNET Capucine 20


Agriculture Introduction L’agriculture d’aujourd’hui ne ressemble plus beaucoup à celle d’il y a quelques décennies. Néanmoins, bien que la part de la population active trouvant une occupation dans l’agriculture soit très faible, cette dernière reste un secteur économique très important. Elle joue un rôle essentiel dans l’approvisionnement alimentaire, occupe la majeure partie du territoire belge et influence fortement l’évolution du paysage des campagnes. L’attention sera principalement portée sur l’évolution de l’agriculture de l’Entre-Sambre-et-Meuse, et ceci sur la période des trois dernières décennies. Cette analyse est réalisée dans le but de mieux pouvoir comprendre la situation actuelle de l’agriculture en place. Grandes tendances évolutives Diminution du nombre d'agriculteurs et des exploitations agricoles Dans l’Entre-Sambre-et-Meuse, ainsi que dans tout le reste de la Belgique, le changement le plus important dans le domaine de l’agriculture consiste en la diminution du nombre d’exploitations agricoles, qui est en étroite relation avec la réduction du volume de la main-d’œuvre dans l’agriculture. En 30 ans, parallèlement à la diminution de la main-d’œuvre agricole d’environ 45%, il y a eu une perte d’environ 63% des exploitations agricoles (IGN, INS, IWEPS, 1982 et 2010). Il faut savoir qu’on entend par exploitation agricole toute terre exploitée par l’agriculteur : terrains en jachère, champs (cultures maraichères et céréalières), prairies pour l’élevage, etc. Dans la plupart des communes de la région analysée, il y a eu au moins une réduction de moitié du nombre d’exploitations entre 1982 et 2010. Ce sont les communes du nord de la région, situées à proximité des noyaux urbains de Charleroi et de Namur, qui ont connu les réductions les plus prononcées. A Charleroi, par exemple, le nombre d’exploitations agricoles a baissé de 83,8 %, passant de 154 à 25 entités. Dans le reste de la région, le nombre d’exploitations a diminué en moyenne d’environ 55% à 60% (IGN, INS, IWEPS, 1982 et 2010).

Augmentation de la superficie moyenne par exploitation agricole et diminution de la superficie agricole utile A côté de cette brusque réduction du nombre d’exploitations agricoles, on constate également une diminution de la superficie totale de l’ensemble des terres agricoles, qui est cependant beaucoup moins rapide (Direction générale Statistique et information économique, 2011). D’autre part, la grande diminution du nombre d’exploitations agricoles est accompagnée par une augmentation de la superficie moyenne par exploitation agricole. Cette tendance peut être illustrée par la carte ci-jointe, qui montre l’évolution du nombre moyen d’hectares par exploitation agricole entre 1982 et 2010. Effectivement, la carte souligne très clairement qu’au cours des dernières trois décennies, la superficie moyenne par exploitation agricole a augmenté de manière importante, et ceci dans toutes les communes. A Charleroi et à Châtelet, la superficie a quadruplé (croissance de 316%), respectivement presque quintuplé (croissance de 396%). Il est étonnant de voir qu’il s’agit des communes du nord, proches des noyaux urbains de Charleroi et de Namur, où les taux de croissance sont les plus importants. Il faut savoir qu’un tel taux de croissance ne dit rien sur la superficie moyenne par exploitation agricole, ni sur la superficie totale en place. Ainsi, des forts taux de croissance peuvent être le résultat de la fusion de quelques exploitations agricoles, dans des communes peu agricoles. L’augmentation spectaculaire du nombre d’hectares par exploitation agricole peut être expliquée par la diminution du nombre d’exploitations et du nombre de la main-d’œuvre agricole. Par conséquent, les exploitations, moins nombreuses, s'agrandissent en reprenant les terres libérées par celles qui disparaissent. La concentration au profit des grandes exploitations se fait donc au détriment des petites et moyennes exploitations. Mais, cette augmentation est aussi due à un besoin accru de terres pour stabiliser une diminution de revenu (Conférence permanente du Développement Territorial, 2011). Ce sont la hausse de la mécanisation et les progrès techniques agricoles qui permettent d’exploiter des étendues agricoles de tailles de plus en plus grandes.

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(Direction générale Statistique et information C’est le Fig. n° 1: Typologie culturale des communes wallonnes (situation en 2010) D'abord, il y a une économique, 2011). Comme mentionné auparavant, il y a également une baisse de la superficie totale de l’ensemble des terres Page 18 agricoles dans l’Entre-Sambre-et-Meuse. En effet, la part de la superficie agricole utile (SAU) dans la superficie totale des communes est en régression, notamment en faveur de la progression de la superficie bâtie. La carte de l’évolution de la superficie agricole utile montre que toutes les communes de cette région ont connu une diminution de leur superficie agricole utile au cours des trois dernières décennies. Il s’agit à nouveau des communes situées au nord de cette région, à proximité des centres urbains de Charleroi et de Namur, qui présentent les diminutions les plus importantes. La polarisation urbaine des villes de Charleroi et de Namur fait que de plus en plus de gens veulent s’installer dans les communes environnantes. Ainsi, la pression foncière, due à la construction de logements, et la mise en place de nouveaux axes de communication sont très néfastes pour l’agriculture (Conférence permanente du Développement Territorial, 2011). Par contre, ce sont les communes du Source: SIGEC 2001-2008 (SPW-DG03) centre et du sud-est, situées loin des grands pôles urbains, dont la superficie agricole utile a diminué le soutient des prix par la P.A.C. qui a favorisé la plus faiblement. concentration des exploitations agricoles et la course augmentation de la superficie agricole par commune Autres tendances évolutives au rendement. La monoculture intensive aussi bien du nord vers le sud. Le nord, dominé par les D’autres tendances évolutives sont la hausse que le productivisme font que les sols agglomérations de Charleroi et de Namur, possède spectaculaire des tracteurs et d’autres outils agricoles s’appauvrissent et rendent l’introduction de produits très peu de terres agricoles en comparaison avec le ainsi que l’utilisation accrue de fertilisants, notamment fertilisants inévitable. Les conséquences sur reste de la région. Ceci est dû à la grande superficie azotés, étant un moyen d’intensification des cultures l’environnement sont souvent néfastes (BOIKETE P., du bâti qui domine les alentours des deux noyaux urbains. Au fur et à mesure qu’on s’éloigne de ces facile à mettre en œuvre. De plus, les fermes 2012). noyaux, la superficie agricole augmente de façon traditionnelles sont en voie de disparition et laissent Situation actuelle continue jusqu’à atteindre un maximum au centre de leur place à des fermes plus modernes adaptées aux En analysant la carte de l’occupation du sol (page 3), la région. technologies récentes. on observe que l’Entre-Sambre-et-Meuse est Ce sont les communes de Walcourt, Mettet, Finalement, la comparaison des deux cartes montre fortement dominée par l’agriculture. En effet, les Florennes et Philippeville, qui présentent les qu’il s’agit notamment des communes du nord, situées terres agricoles occupent la majeure partie de la superficies agricoles les plus élevées (entre 7800 et proches des centres de polarisation de Charleroi et de superficie, avec plus ou moins 50%. Il s’agit Fig. n° 2: Nord et centre de l’Entre-Sambre-et-Meuse Namur, qui ont connu les dynamiques évolutives les notamment d’une agriculture extensive, se plus prononcées. caractérisant par des exploitations agricoles de vaste étendue et des rendements par hectare relativement Politique agricole commune faibles. La politique agricole commune (P.A.C.) et les Sur la carte de la superficie agricole utile par organisations communes de marché ont joué un rôle commune, on constate que la répartition majeur dans l’évolution récente de l’agriculture. La géographique actuelle de l’agriculture n’est pas P.A.C. a comme but de mettre en place une gestion homogène à l’intérieur de la région. De plus, il faut durable des ressources naturelles, de stabiliser les prix savoir que la proportion des champs et celle des des produits agricoles, et d’accorder des prairies dans la superficie totale agricole change subventionnements, etc. d’une commune à l’autre.

8750 ha). Les communes plus au sud se caractérisent par des superficies agricoles plus faibles, étant quandmême beaucoup plus importantes que celles près de Charleroi et Namur. Ensuite, les figures n° 1, 2 et 3 montrent que la région de l’Entre-Sambre-et-Meuse peut être subdivisée en trois sous-ensembles régionaux. Les communes du nord sont à forte dominance urbaine, la région centrale est caractérisée par de vastes cultures alors que les communes du sud sont dominées par des prairies destinées à l’élevage et des forêts. Cette répartition est en étroite relation avec les caractéristiques géomorphologiques de la région (voir carte page 1). Les terres du nord et du centre présentent des conditions pédologiques très favorables aux cultures tandis que celles du sud, constituées de schiste et de grès, sont beaucoup moins propices pour les champs. Conclusion Figure actuelle 1: Nord et centre de la région dede l’ESEM La répartition spatiale de l’agriculture Figure 2: Centre et sud de la région de l’ESEM l’Entre-Sambre-et-Meuse est le résultat des différentes tendances évolutives citées ci-dessus, ainsi que de la P.A.C..

Historiquement, dans cette région, ainsi que dans toute la Wallonie, l’activité agricole est largement orientée vers l’élevage. En effet, l’analyse des figures 1, 2 et 3 montre que les prairies, destinées à être pâturées ou fauchées, occupent plus que la moitié de la superficie agricole utile de la région. De plus, une grande partie de la production agricole est utilisée pour l’alimentation du bétail (betterave fourragère etc).

Fig. n° 3: Centre et sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse

Source: Google Earth


Sylviculture La sylviculture se définit comme la gestion des forêts. Cette gestion comporte de nombreux aspects : économiques, mais aussi environnementaux et touristiques. Dans le cadre de cette planche d'atlas, nous allons nous pencher principalement sur l'aspect économique et l'analyser à travers deux indicateurs : - la proportion de surface forestière - l'emploi lié aux secteurs du bois

Superficies boisées

Figure n°2 : Proportion de surface forestière par commune

Au sud et sud-est de L'Entre-Sambre-et-Meuse il y a l'Ardenne, boisée à 60 %. Au nord et nord-ouest du sillon Sambre-et-Meuse, les régions sont essentiellement agricoles. Entre les deux, la région de L'Entre-Sambre-et-Meuse forme une région paysagère de transition (CPDT, 2008). (figure n°1) On retrouve cette transition dans le gradient sud-est/nord-ouest de la superficie forestière de l'Entre-Sambre-et-Meuse (figure n°2). Il est intéressant de remarquer que cette répartition spatiale est stable sur les 30 dernières années. Qu'en était-il auparavant ? Est-ce une spécificité régionale ?

Figure n°1 : Taux de boisement et types de peuplement par région naturelle en 2008 Un tiers de la superficie de la Wallonie est boisée.

Source : IWEPS, 2010. Au début de l'ère industrielle (1760-1880), on défriche de nombreuses forêts. Le déboisement le plus important se fait au nord du sillon Sambre-et-Meuse. La forêt est composée de feuillus.

Finalement, malgré tous ces mouvements antagonistes, la superficie boisée totale a peu changé depuis la fin du XVIIIe siècle (Atlas de Belgique, 2009).

Dans les années 1880, la crise agricole due aux Cette stabilité belge se retrouve à échelle européenne, importations de céréales venant des États-Unis et bien qu'avec quelques nuances. d'Australie provoque un reboisement à grande échelle, surtout de résineux. Au début du XXe siècle, cette progression de surfaces boisées s'inverse : la demande de bois de construction 40 % des superficies de l'Europe sont boisées. s'est accrue et le prix des terrains a fortement L'expansion de superficies boisées en dépasse la perte augmenté. pour les usages urbains et les infrastructures. Cette tendance à l'expansion des superficies boisées est Actuellement, depuis les années 1970, les observée depuis les années 1950 et fait se démarquer mouvements écologistes amènent de nouveaux l'Union européenne des autres régions du monde arguments pour la conservation des forêts (tourisme, (Commission européenne, 2008). gestion de la nature et des paysages...) Source : IPRFW, 2008. 21


Emplois dans la sylviculture

L’Union Européenne est un des plus grands producteurs et consommateurs de produits forestiers au monde. La sylviculture et les industries qui y sont apparentées employaient environ 3 millions de personnes en 2005, ce qui représente peu par rapport aux autres secteurs (Commission européenne, 2008).

Les emplois sylvicole peuvent prendre des formes très diverses. Tout d'abord, il y a les travailleurs, entrepreneurs ou propriétaires forestiers. Ensuite, les forêts sont une source de matière première pour toutes les industries de la filière bois. Enfin, les forêts peuvent être utilisées à finalité énergétique. Lorsqu'on analyse à échelle de l'Entre-Sambre-et-Meuse, on peut voir que c'est le Des tendances différentes peuvent être dégagées selon nombre d'emplois en sylviculture à Couvin qui qu'on travaille à échelle européenne ou de dépasse de loin les autres communes (figure n°3). l'Entre-Sambre-et-Meuse. Néanmoins, cette importance à échelle locale diminue lorsqu'on observe la répartition de l'emploi sylvicole à échelle de la Belgique: L'Entre-Sambre-et-Meuse n'est pas une région qui fournit énormément d'emplois dans le secteur de la sylviculture.

De plus, que ce soit pour la Belgique ou Figure n°4: Proportion d'emplois dans les l'Entre-Sambre-et-Meuse, la proportion d'emplois secteurs sylvicoles (1846-1982) dans le secteur forestier par rapport aux autres secteurs (figure n°4) est faible (moins d'une dizaine de pourcents) et en diminution depuis la fin du XIXe siècle. Si l'on observe certains secteurs plus précisément, pour les arrondissements de l'Entre-Sambre-et-Meuse, (figure n°5), on voit que la diminution du nombre d'emploi sylvicole touche principalement le secteur de la menuiserie (sauf pour Philippeville, auquel appartient la commune de Couvin). Source : ONSS, 1982. Figure n°5 : Nombre d'emplois dans les industries sylvicoles (en milliers)

Figure n°3 : Emplois salariés en sylviculture/exploitation forestière et dans les industries du bois et papetière par commune en 2007

Source : ONSS, 1982. Conclusion La sylviculture dans l'Entre-Sambre-et-Meuse s'est stabilisée du point de vue des surfaces qu'elle occupe (figure n°2), ce qui correspond globalement à la situation européenne.

Source : ONSS, 2007. 22

D'un point de vue emploi, la sylviculture est en baisse proportionnellement par rapport aux autres secteurs (figure n°4) ; dans l'Entre-Sambre-et-Meuse comme en Belgique. Par contre, la région de

l'Entre-Sambre-et-Meuse amène peu de volume d'emploi par rapport à d'autres régions belges (figure n°3). Pour avoir plus d'informations au sujet des autres aspects de la sylviculture, veuillez consulter : cf. Thème Géographie physique p.1 cf. Thème Protection de la nature p.7 cf. Thème Tourisme p.29

Maëlys Waiengnier


L’industrie migrent de plus en plus vers les périphéries proches de Charleroi, où le développement de hautfourneaux à coke plus moderne s’intensifiait. Par exemple, les hauts-fourneaux de Thy-le-Château ont été délocalisés vers Marcinelle (banlieue industrielle de Charleroi) à la fin du XIXe siècle, laissant place à des usines secondaires (laminoirs). (GANTY J. et F., 2007)

Indicateur : taux de croissance des effectifs d’employés dans l’industrie :

emplois industriels 2010 emplois industriels 1970 – emplois totaux 2010 emplois totaux1970 emplois industriels 1970 emplois totaux 1970

Cette carte (fig. n°1) permet de voir que les 2 principaux arrondissements de l’Entre-Sambre-etMeuse (Philippeville et Thuin) ont connu, au niveau de l’emploi industriel, les taux de décroissance les plus élevés de Wallonie, tandis que dans les arrondissements de Namur et surtout de Charleroi, ces taux sont nettement moins importants. Pour comprendre cette différence spatiale, il faut en revenir à l’histoire industrielle wallonne. Histoire de l’industrie l’industrie wallonne)

(en

parallèle

avec

L’histoire industrielle de l’Entre-Sambre-et-Meuse est précoce et étroitement liée au développement industriel du Bassin carolorégien, et donc à l’histoire de l’industrie wallonne. En effet, cette région d’apparence champêtre de nos jours, connut, avant

23

même l’essor du bassin carolorégien durant la Révolution Industrielle, un développement protoindustriel prospère. Avant même l’arrivée du chemin de fer en 1848 (précoce), l’Entre-Sambre-et-Meuse était l’un des centres européens de la proto-industrie (hautsfourneaux au charbon de bois à domicile), avec principalement de petites activités sidérurgiques et métallurgiques ou encore des brasseries assez bien réparties dans la région (Chimay, Cerfontaine, Florennes, Gerpinnes et Walcourt). (Le GAL – EntreSambreetMeuse) Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, lors du 2ème cycle de Kondratieff, le développement intensif de la triade wallonne Charbon-Sidérurgie-Métallurgie, sur les gisements charbonniers du Sillon Haine-SambreMeuse, va permettre une croissance importante de l’emploi industriel dans ces régions urbaines, et par là, entrainer un exode rural massif (ouvriers venant du centre de l’Entre-Sambre-et-Meuse par exemple). Souffrant de plus en plus de la concurrence du bassin carolorégien, les plus petites (proto-) industries qu’on retrouvait au centre de la région,

L’essoufflement de l’essor industriel wallon durant la 1ère moitié du XXe siècle, le déplacement du centre de gravité de l’industrie vers la Flandre lors de la période fordiste, ainsi que la désindustrialisation et la tertiarisation généralisée de l’économie depuis les années 70 (néolibéralisme postfordiste), ont provoqué le déclin industriel de ces régions, caractérisé d’une part par une transition économique difficile à Charleroi et ses environs, et d’autre part par une quasi disparition de l’industrie dans le reste de la région. Malgré le long déclin industriel du bassin carolorégien, l’industrie reste sa première activité économique mais son attractivité dans ce secteur, au niveau des employés du centre de

l’Entre-Sambre-et-Meuse, a considérablement chuté. (VANDERMOTTEN C., 2010) Structure actuelle de l’industrie Méthodologie (fig. n°2) Indicateur : la part de l’industrie dans la valeur ajoutée totale : Valeur ajoutée de l′industrie Valeur ajoutée totale

Définition de l’industrie : toutes les industries de transformation, c’est-à-dire essentiellement les secteurs de production manufacturière. La construction et l’extraction ne sont pas prises en compte ici. Biais : les cercles proportionnels de Charleroi et Namur étant trop grands par rapport aux cercles des autres communes, il a fallu faire 5 classes de valeurs ajoutées (absolues) différentes pour améliorer la lisibilité de la carte.


Observation et analyse spatiale (fig. n°2) Le territoire de l’Entre-Sambre-et-Meuse peu être scindé en 3 régions distinctes au niveau de leurs activités industrielles : -­‐

Axe Charleroi-Namur (Vallée de la Sambre et Meuse) : Communes les plus industrialisées (en valeur absolue et relative).

-­‐

1ère diagonale (N-O/S-E) : Communes nettement moins industrialisées (en valeur absolue et relative). Diagonale de quasi-vide industriel à l’échelle nationale.

2ème diagonale (frontalière) : Communes principalement axées sur les activités industrielles (valeur relative élevée) mais dont la valeur ajoutée (valeur absolue) reste très faible.

-­‐

Explication Pour mieux comprendre ces différences spatiales, on comparera la structure industrielle de 3 communes suivant un axe nord-sud, traversant les 3 régions déterminées par l’analyse de la carte. On effectuera ceci à l’aide d’un histogramme empilé identifiant plus en détail leurs structures industrielles respectives.

Communes frontalières de la 2ème diagonale périphérique (Couvin) :

lourdes. Cependant, le développement de la construction, depuis les années 1970, est à souligner.

3.

2.

Communes avec des activités industrielles plus diversifiées (par rapport à la 1ère diagonale) mais avec encore une forte présence de l’industrie traditionnelle (métallurgie, sidérurgie et brasseries). La faible densité de population et le caractère de périphérie lointaine de Charleroi, expliquent la persistance de ce développement industriel, inhibant ainsi toute transition économique. Le secteur de la construction est également en forte croissance depuis la 2ème moitié du XXe siècle. Il faut tout de même noter que la commune de Couvin fait figure de petite exception au niveau des communes frontalières, avec une valeur ajoutée industrielle légèrement plus importante. Cette commune était le véritable foyer de la proto-industrie de l’EntreSambre-et-Meuse, résistant longtemps à la concurrence du bassin carolorégien durant la Révolution Industrielle.

Communes de la première périphérique (Florennes) :

diagonale

Economie dont le secteur industriel traditionnel est très faible (malgré son développement précoce) et où la construction domine largement le secteur secondaire. Ceci peut s’expliquer premièrement par la concurrence du bassin carolorégien pendant la R.I. (exode industriel), ce qui a entrainé une petite transition économique vers des services de proximité de milieu rural (cf. Thème Commerce p.27). Ces communes ont donc connu, au cours du XXe siècle, une désindustrialisation assez importante par rapport au reste de l’Entre-Sambre-et-Meuse, malgré un héritage proto-industriel (fig. n°4 et 5) assez marqué (brasseries et petites activités métallurgiques au centre des villages).

Conclusion Le développement industriel historique de l’EntreSambre-et-Meuse entraina d’importants rapports de forces entre le foyer de l’industrialisation (Charleroi) et ses périphéries (les 2 diagonales périphériques). Premièrement en intégrant la première diagonales (exode proto-industriel massif vers la région de Charleroi), et deuxièmement en isolant la deuxième diagonale (région industrielle qui resta toujours secondaire face au poids industriel de Charleroi). Aujourd’hui, l’ensemble du territoire de l’EntreSambre-et-Meuse est typique des vielles régions industrielles à l’échelle européenne ; caractérisé d’une part par une forte inertie des activités industrielles à Charleroi, et d’autre part par des difficultés à développer une recomposition dynamique de l’industrie pour l’ensemble de la région. Simon Debersaques

Figure 4 : Laminoir de Saint-Eloi (Thy-le-Château), 1930

Figure 3 : Structure sectotielle de l'industrie VA (en millions €) 60

50 40

Il est à noter, cette fois-ci, que la construction est prise en compte dans le but de montrer qu’elle est la principale activité du secteur secondaire qui s’est développée depuis le déclin de l’industrie dans les années 1970. Cette transition peut s’observer dans le territoire, avec un nombre notable de grands magasins destinés aux activités de la construction, principalement le long des grandes routes/nationales (N5). Rappelons toutefois que ce secteur est un bon indicateur de la désindustrialisation et plus généralement d’une économie périphérique à l’échelle nationale. 1. Communes de l’axe Charleroi-Namur (AiseauPresles) : Economie encore développée sur une base industrielle traditionnelle issue de la Révolution Industrielle, telle que la métallurgie et la sidérurgie

30 Source : GANTY J. et F., 2007

20 10 0

Aiseau-­‐Presles

Figure 5 : Laminoir au centre de Thy-le-Château, 2013 Le GAL-EntreSambreetMeuse

Florennes

Couvin

Production et distribution énergétique (nucléaire, électricité, raf9inage, eau, gaz) Autres industries (moyen de transport, electronique/electrique, machine, équipement) Industries légères (textile, papier/imprimerie, bois) Industries agricoles et alimentaires Construction Métallurgies et Fabrication d'autres produits minéraux non métalliques Source : ONSS/INS (2008)

24


L’EXPLOITATION MINIÈRE INTRODUCTION La carte réalisée ci-contre est une représentation du poids de l’industrie extractive dans l’économie de l’Entre-Sambre-et-Meuse. L’indicateur est calculé sur la base des données de l’Office National de Sécurité Sociale (ONSS) et met en exergue la proportion de l’emploi dans cette industrie. Le calcul s’effectue en rapportant la somme des emplois totaux dans l’industrie extractive (charbonnage et secteur carrier) à la somme des emplois dans les secteurs primaire et secondaire. Cet indicateur permet de représenter le poids que pèse cette industrie dans l’économie de la région et, plus largement ici, dans le quart sud-est de la Wallonie. Pour situer la région de l’Entre-Sambre-et-Meuse, il faut savoir qu’elle est située sur le sillon wallon, connu pour sa richesse en minerai et inclut dans la région charbonnière du nord-ouest européen. Cette richesse est impressionnante eu égard à la taille modeste de la région et malgré une faible part dans l’économie elle est, en qualité de matière première, située en amont de nombreuses industries ; son importance est donc primordiale. Ses conséquences du point de vue de l’organisation de l’espace, de l’architecture mais aussi de l’environnement sont nombreuses mais il est avant tout essentiel de distinguer les deux types d’extraction principale : l’extraction de charbon, souterraine et celle de pierre, hors sol.

Fig. no1 : Le taux d’emploi* dans l’industrie extractive dans le sud-est de la Wallonie entre 1846 et 2010

en grande partie de l’exode rural. En 1910, le charbonnage atteint son apogée et, cette fois, la plus forte concentration s’observe non seulement à Namur et Charleroi mais elle s’étend également sur la dorsale wallonne, le long de la Sambre. La production s’étend également au sud dans les arrondissements de Thuin et Philippeville et constitue de fait une particularité de la région vis-àvis des arrondissements plus à l’est, qui reste à des taux d’emploi relativement faible, inférieur à 17%. Dès les années 1950 et la sortie du 2e conflit mondial, l’essor de nouvelles matières 1res, l’ouverture du marché commun de la CECA relèguent le charbonnage au 2nd plan et c’est un pan entier de l’industrie qui s’effondre. La carte de 1961 est représentative de cette déliquescence et la baisse est généralisée sur l’ensemble sud-est de la Wallonie. La part de l’emploi a, dans certains arrondissements, chuté de presque 20 points en quarante ans (de 46% à 28% entre 1910 et 1961 !). Depuis cette date, les derniers puits ont été clos dans les années 1980. Séquelles encore présentes dans le paysage : le terril, parfois même en pleine zone urbaine comme ici à Charleroi (cf. fig. no2). Néanmoins, il est à noter que, certes, le taux est très faible, mais l’extraction persiste dans les arrondissements du sud où l’exploitation des carrières, tradition ancestrale de l’Entre-Sambre-etMeuse reste économiquement viable. Nous allons voir par la suite l’évolution de cette exploitation et sa différence majeure avec le charbonnage.

Fig. no 2: Terril en plein cœur de la zone urbaine de Charleroi

L’EXPLOITATION CHARBONNIÈRE Ce secteur de l’industrie extractive constitue une excellente illustration de la marque de l’homme dans la région et particulièrement dans le sens où les évènements se sont étalés sur une durée relativement faible et les dates choisies pour la carte reflète, à ce titre, cette chronologie. Dès 1840, la Belgique amorce sa révolution. Précoce, celle-ci s’appuie sur l’exploitation du charbon et le nord de la région montre en 1846 des taux d’emploi supérieur à 30 % dans les zones urbaines de Charleroi et Namur. Elles concentrent en effet le capital, la main d’œuvre et les transports. Ce sont les berceaux de la révolution industrielle en Belgique. Les modifications apportées à ces villes sont considérables et résultent 25

Source: http://tchorski.morkitu.org


en % des emplois dans les secteurs primaires et secondaires

Fig. no 3: Evolution du taux de mineurs et de tailleurs de pierre dans l'arrondissement de Philippeville entre 1846 et 2000

20.0

gisement et d’autre part, les produits, présentant un rapport valeur ∕ masse très faible, se prêtent mal au transport sur de longues distances. Il en résulte que le triptyque « carrière – site de transformation – client » présente une grande proximité (cf. fig. no4) (ANTROP M., DE MAYER P., VANDERMOTTEN C., 2006).

15.0 10.0 5.0 0.0 1846

1880

1896

1910

1930

1937

philippeville carrières

1947 TOTAL

1961

1970

1974

1982

Philippeville mines

2000

2010

A l’heure actuelle, le poids de la pierre dans la vie culturelle locale est moins présente que jadis (cf. fig. no2) – est particulièrement mis en cause la généralisation et la banalisation de l’habitat – mais celle-ci a de tout de temps constituée le matériau de base de la construction; comme l’atteste la présence d’édifices relativement imposants eu égard à la population des communes. Dans les villages actuels, on pourra ainsi observer deux architectures nettement identifiable (cf. fig. no6) : une datant d’avant la révolution industrielle et basée sur le calcaire ou la grès, résultat de la proto-industrialisation de la région et une autre datant de la révolution et basée sur la brique et répondant à une demande rapide de logement.

L’EXPLOITATION DES CARRIÈRES

ÉVOLUTION CHRONOLOGIQUE

L’exploitation de la pierre en Entre-Sambreet-Meuse présente une évolution et des conséquences spatiales véritablement opposées à l’extraction houillère. L’exploitation du calcaire et du grès constituant la majorité de l’activité extractive, nous allons, à cet effet, nous centrer essentiellement dessus. Celle-ci remonte aux temps longs de l’histoire de la région, depuis l’antiquité. L’abondance de matière première dans cette région est due à la structure géomorphologique plissée du sud de la Belgique, s’étendant en Entre-Sambre-etMeuse et dans le Condroz notamment (cf. géophysique, p.1). Les affleurements calcaires se situent généralement à flanc de collines et c’est ainsi que l’on peut observer ce système de marche d’escaliers dans les carrières. (cf. fig. no5).

L’extraction du calcaire est une tradition séculaire de la région et elle est fortement ancrée dans l’histoire de la Wallonie, comme on peut le voir sur la carte Ferraris de 1777 (cf. fig. no4) – époque où l’extraction houillère était inconnue. Les techniques d’extraction ont depuis bien évolué et, avec elles, Avec la révolution industrielle et les nouveaux modes l’emprise territoriale s’est faite de plus en plus de consommation l’accompagnant, la pierre se retrouve être un matériau désuet et dont la valeur oppressante (ANTROP M., DE MAYER P., ajoutée est trop importante en comparaison de la VANDERMOTTEN C., 2006). brique au XIXe puis du béton au XXe siècle. De toutes les activités économiques de la région, les carrières sont de loin les plus liées au territoire – aussi L’extraction présente aujourd’hui un enjeu en termes bien pour leur matières premières que pour leur d’occupation de l’espace pour la région. En effet, d’espace et, comme on marché – et ceci est la conséquence de deux celle-ci est grande dévoreuse o caractéristiques: d’une part et tout simplement, les peut le voir sur la fig. n 5, cette activité rentre en concurrence avec d’autres formes d’occupation de carrières ne peuvent se situer ailleurs que sur leur l’espace (cf. fig. no2 également). Cela constitue une

Fig. no4 : Carrière de pierre à proximité de la ville du village de Walcourt, arrondissement de Philippeville en 1777 Notez la proximité carrière – village.

Fig. no5 : La carrière de Durnal dans la vallée de la Bocq Notez la délimitation forêt – carrière, signe de lutte d’espace Le lac est témoin de l’abandon de la carrière.

Source : http://entresambreetmeuse.skynetblogs.be

des formes de pression anthropique (cf. p.5) et son extension entre en compétition avec le développement urbain, la construction d’infrastructures, l’agriculture ou encore les zones protégées (cf. p.7) (Diagnostic territorial de la Wallonie, 2011, p.118). CONCLUSION Pour conclure, on peut dire que la consommation continue d’espace dont le secteur carrier nécessite une vision à long terme pour occuper l’espace de manière rationnelle et surtout durable. Quant à l’extraction houillère, son exploitation n’étant plus rentable, la mise en friche des sites industriels et des terrils constitue un bel exemple de reconquête de l’espace. Aujourd’hui, l’industrie extractive représente une part insignifiante de l’économie de l’Entre-Sambre-etMeuse. Toutefois, il est pertinent de s’intéresser à l’histoire de la région pour entrevoir les multiples influences qu’elle a pu avoir : que cela soit en termes de polarisation (grands pôles extraction), de déplacement de population (exode rural), d’architecture (modification des styles et des matériaux avec l’avènement de l’ère industrielle), de ligne de chemin de fer (transport de minerai).

Jonas JACCARD.

Fig. no6 : Rue de Thy-le-Château en 18 Notez la roue pavée de grès et la distinction habitat traditionnel en pierre (sur la droite) et industriel en brique (sur la gauche).

Source : http://entresambreetmeuse.skynetblogs.be

26


En faisant un zoom sur une région comme l’EntreSambre-et-Meuse, il pourrait être intéressant de mettre en évidence le nombre de points de vente pour Les deux planches qui sont ici exposées tentent 1000 habitants. Les statistiques par codes postaux d’analyser la répartition du commerce de détail au utilisées permettent d’avoir une vision géographique niveau de la région de l’Entre-Sambre-et-Meuse. Pour plus fine qu’avec les communes. ce faire, il est nécessaire d’aborder un petit historique du commerce et de son évolution ainsi que la Bref historique description de la situation actuelle au niveau de la Belgique afin de se rendre compte des particularités En Belgique et plus généralement en Europe, l’essor de la région étudiée, notamment en l’a comparant à la du commerce a été permis par une bourgeoisie marchande qui s’est développée dans les villes situation du territoire national. occidentales du Moyen Âge. C’est pourquoi on Lorsque l’on aborde cette thématique, il convient tout associe encore aujourd’hui le plus souvent le d’abord de pouvoir faire la distinction entre le commerce au milieu urbain et qu’il est relativement commerce de gros, correspondant à l’ensemble des complexe de parler de cette thématique pour le milieu ventes et achats et services entre entreprises et rural telle que l’Entre-Sambre-et-Meuse, région acheteurs professionnels, du commerce de détail qui abordée dans l’atlas. Historiquement, c’est dans les nous concerne plus généralement et qui est ici abordé espaces urbains que l’on retrouve les traces des dans l’atlas. Celui-ci regroupe l’ensemble des dynamiques commerciales le long d’axes établissements vendant des biens ou des services aux commerciaux mais aussi dans l’évolution des types de particuliers et qui se distinguent généralement par une commerces, en passant par les marchés, galeries vitrine ou une enseigne (GRIMMEAU J-P., 2011); on commerçantes et passages, grands magasins, marchés y retrouve toute une série de types passant de petits couverts, etc. Le commerce est donc souvent commerces de proximité, boutiques, aux plus grands étroitement lié à la concentration de population et à la commerces tels que les supermarchés et croissance démographique mais pas uniquement, les hypermarchés, etc. revenus jouant aujourd’hui aussi un rôle important dans l’offre et la demande en commerces ainsi que la Généralement les géographes ont tendance à vouloir typologie de ceux-ci. L’évolution plus récente montre mettre en évidence la localisation ou la répartition des une certaine fragilité voir un déclin du commerce différents pôles commerciaux (autant à l’échelle urbain lié aux nouveaux modes de consommation et d’une ville, d’une région ou d’un pays), établir une aux nouveaux moyens de transports (voiture certaine hiérarchisation de ceux-ci, montrer le type de principalement) ainsi qu’à la périurbanisation. Les commerces que l’on peut retrouver le plus déplacements étant facilités, cela s’est accompagné fréquemment (importance en terme de surfaces, par la création de parcs commerciaux en dehors des typologie du commerce, diversité, etc..) ainsi que villes à la périphérie voir dans les campagnes et une l’attractivité de ces pôles. Ceci afin de pouvoir se transformation parfois radicale du commerce. Ces rendre compte où se concentrent les magasins, là où lieux de commerce combinent aujourd’hui trois les gens ont tendance à aller faire leur achats et quel grands atouts : accessibilité, offre élargie et prix est le genre d’offre proposée dans les différents lieux. intéressants. Pour le commerce en milieu rural, les Il est possible de se rendre compte de l’offre comportements d’achat sont totalement différents de commerciale par localité à partir de plusieurs ceux en milieu urbain. La clientèle étant locale, ce qui indicateurs construits à partir de relevés de terrain, en implique une faible zone de chalandise souvent comptant le nombre total de points de vente (en limitée au village, à la commune, le principal motif de chiffre absolu) ou par la surface nette de vente que fréquentation des commerces est la proximité. représentent ceux-ci (en m²). Généralement, il est

Le commerce de détail

préférable de déterminer une densité commerciale par localité (codes postaux par exemple pour la Belgique) par le rapport entre la surface commerciale et la superficie totale de la localité, comme on pourrait le faire pour une densité de population par exemple.

27

Situation au sein de la Belgique En 2008-2009, il y a en Belgique près de 195 000 commerces pour une population d’un peu moins de 11 millions d’habitants, et donnant une moyenne d’environ 18 commerces pour 1000 habitants (GRIMMEAU J-P., 2011), tout en sachant que la Belgique est connue pour sa forte densité commerciale en comparaison avec les autres pays d'Europe du nord-ouest. Cependant les valeurs relatives à la moyenne nationale sont à relativiser car la répartition du commerce au sein du territoire national n’est pas uniforme. Elle est non seulement liée à la densité de population qui apparaît primordiale pour la répartition globale du commerce mais les effets favorables du pouvoir d’achat de ces populations ainsi que l’attractivité touristique s’additionnent également. Cela implique que la hiérarchie commerciale ne se superpose pas toujours sur la hiérarchie urbaine (en termes de population).

Il est d’ailleurs remarquable que les facteurs de la densité de populations et du niveau de vie de ces mêmes populations sont largement plus favorables au nord du pays (Flandre) qu’au sud du pays (Wallonie), ce qui implique que l’on peut clairement se rendre compte d’une importance et d’une typologie commerciale différente entre les deux régions nationales. La carte ci-dessous (Fig. n°1) montre l'abondance des villes régionales et des petites villes en Flandre alors qu'elles sont très rares au sud de l'axe Mons-Verviers. Comme évoqué, c’est une conséquence directe de la différence de densité de population. Par contre, les petites villes avec parc commercial ont la répartition inverse : la plus grande distance entre les villes est compensée par une offre moderne qui s'y juxtapose (GRIMMEAU J-P., 2011).

Fig. n°1: Importance et typologie du commerce en Belgique

Source : Locat’us, Grimmeau J-P., Wayens B., Hanson H., ULB-IGEAT, 2009.


en concurrence avec celui-ci. C’est la raison principale pour laquelle on y retrouve généralement un commerce peu diversifié et peu nombreux et desservant surtout la population locale. Une seconde couronne est également visible au niveau de Charleroi au-delà des zones très densément peuplées, où l’on retrouve à nouveau des taux assez élevés mais restant inférieurs à ceux du centre-ville. Ces parties de la ville sont caractéristiques des proches banlieues et couronnes urbaines denses caractérisées non seulement par un commerce traditionnel mais aussi par des parcs commerciaux. Ceux-ci constituent aujourd’hui des infrastructures commerciales importantes et nombreuses permettant de compléter ou de remplacer l’offre commerciale existante. Ces périphéries urbaines ont connu une augmentation de population plus rapide que l’offre commerciale et elles offraient des terrains bons marchés disponibles sur le marché, en plus d’être bien connectées par le réseau routier, devenant ainsi des localisations privilégiées. Photo n°1 : Zoning commercial « City Nord » à Gosselies dans la banlieue proche de Charleroi (citynord.net, 2011)

Tout d’abord il est remarquable que l’on retrouve des taux commerciaux très élevées, c'est-à-dire plus de 70 commerces pour 1000 habitants, uniquement dans les centres-villes des deux principaux noyaux urbains de En faisant un zoom sur la région de l’Entre-Sambrela région, ceux de Namur et de Charleroi. Ces zones et-Meuse, la carte ci-dessus permet de se rendre centrales, particulièrement attractives, sont définies compte du taux de pénétration du commerce au sein comme les parties les plus commerciales où l’on de la région à partir d’un indicateur relativement pertinent ; en mettant en évidence le nombre de points retrouve un nombre élevé de commerces par rapport à de vente pour 1000 habitants pour chaque code postal la population mais où la taille des commerces est de la région, ceci permettant une analyse plus fine que généralement inférieure à la moyenne. Cela s’explique par le fait que les prix locatifs sont les communes. généralement beaucoup plus élevés en centre-ville Cette région a la particularité de présenter un taux qu’ailleurs et les surfaces commerciales sont dès lors moyen sensiblement plus faible que la moyenne réduites. nationale. Cela s’explique par un facteur principal, le Directement autour du centre de Charleroi, encore au fait que l’on se retrouve dans une région très peu niveau de la ville fortement densément peuplée, il est densément peuplée (cf. thème page n°9) en dehors remarquable de constater une couronne urbaine où le des deux agglomérations que sont Namur et surtout taux de commerces est largement plus faible que le Charleroi. centre-ville. Ceci s’explique par le fait que ces zones Lorsque l’on analyse cette carte, on peut se rendre bordent directement une partie très dense d’un point compte de plusieurs traits relativement marquants : de vue commercial et ainsi, il n’est pas nécessaire de créer de nouveaux pôles commerciaux importants aussi proches du centre et pouvant directement entrer Les traits de la répartition du commerce de détail dans l’Entre-Sambre-et-Meuse

Alors que l’on s’éloigne de Namur et principalement de Charleroi en direction du sud, les périphéries lointaines sont de moins en moins densément peuplées et de faibles à très faibles densités commerciales s’y superposent. Ceci est caractéristique du milieu rural où l’on retrouve des commerces très peu nombreux, de taille modeste et où l’offre est fort limitée par rapport à ce que l’on peut retrouver dans les villes par exemple. Dans ces zones, les comportements d’achat sont totalement différents de ceux en milieu urbain ; la clientèle étant locale, ceci implique une faible zone de chalandise, c'est-à-dire que la zone géographique d’influence d’un établissement commercial est ici limitée au

village ou à la commune. Ces commerces dits de proximité sont d’ailleurs généralement interdépendants ; si l’un ferme, l’attractivité va faiblir et tous les autres seront en difficulté (GRIMMEAU JP., 2011). Photo n°2 : Commerce de proximité rue des Marronniers à Thy-leChâteau (GoogleMaps, 2011)

La dernière caractéristique marquante que l’on peut analyser sur la région de l’Entre-Sambre-et-Meuse, c’est que l’on retrouve des taux qui redeviennent plus élevés, autour de la moyenne nationale, au niveau des zones encore plus éloignées lorsque l’on continue vers le sud de Namur et principalement de Charleroi. Ces endroits, situés aux marges de la région et à proximité de la frontière française, sont fortement éloignés (à l’échelle belge) de toute grande agglomération et ainsi, l’attractivité de Charleroi et de Namur s’est fortement affaiblie à cause de la distance (cf. thème page n°47). Ici, on retrouve un nombre plus important de commerces ainsi qu’une plus grande diversité que la première couronne de territoires ruraux car ils sont nécessaires pour la population locale, étant donné le peu d’alternatives possibles à proximité. Néanmoins, ces localités restent assez faiblement équipées et ne proposent pas une très grande diversité de commerces en comparaison avec le nord de la région excepté dans les quelques chefs-lieux tels que Couvain, Chimay ou encore Philippeville où l’on retrouve un nombre de commerces pour 1000 habitants légèrement plus élevé que la moyenne nationale. Une autre explication possible est le rôle joué par la frontière avec la France qui impliquerait plus de commerces dans les domaines tels que l’HORECA ou autres. Frenay Gaëtan 28


Le tourisme dans la région de L’Entre-Sambre-et-Meuse Une région touristique, oui mais seulement au sein de certaines communes Le nombre de nuitées enregistrées dans chaque commune de l'Entre-Sambre-et-Meuse donne une indication sur l'ampleur du flux touristique dans la région. En observant cette région, la tendance générale est que l'ensemble des communes ne présentent pas un nombre important de nuitées touristiques comparée à d’autres régions de Wallonie (fig. n° 1). Cependant certaines communes se dégagent de cette tendance. Au nord, deux communes toutes deux traversées par un cours d'eau ressortent clairement avec un nombre important de nuitées touristiques. De manière générale, les cours d'eau sont attractifs pour le tourisme en raison de leurs aspects bucoliques favorisant l'implantation de campings aux abords de ces rivières. Les communes du centre suivent la tendance générale expliquée ci dessus excepté une commune au centre ouest.

29

Cette commune comporte un pôle touristique, les Lacs de l'Eau d'Heure. Les trois communes au sud de la région ont un nombre de nuitées touristiques plus importantes dont une commune en particulier au sud-est, la commune de Viroinval. Celle-ci offre des spectacles naturels d’une grande variété attirant une population bien définie et crée un tourisme bien particulier via l’achat d’une caravane comme seconde résidence. Cette population de classe moyenne attirée par les paysages pittoresques, le calme et la tranquillité de cette région s’installe donc dans la région et parfois de manière permanente suscitant des nuisances esthétiques au niveau du paysage rural de la commune de Viroinval (Billen C., Grimmeau J.P, Pillen P., 1984) Le tourisme, un concept diversifié Le tourisme est « une forme de mobilité temporaire, motivée par la recherche d'agrément, qui s'effectue en-dehors du domicile habituel, pour une durée supérieure à au moins 24 heures et comprend donc au minimum une nuitée. » (DECROLY, 2008). Fig. n°1

S.N., 2009, « Atlas de Belgique– 2 Paysages, monde rural et agriculture », Academia Press, Gand, p. 69.

L’apparition des congés payés en 1936 a radicalement transformé le tourisme en un « tourisme de masse » permettant aux « masses » populaires de voyager et de soutenir le secteur économique du tourisme. Cela suppose des coûts de vacances amoindris, favorisés par des moyens de transports et d'hébergements plus accessibles. Ces dernières années, le concept du tourisme a évolué. En raison d'une diminution du temps de travail mais du coût de la vie qui augmente et qui limite les dépenses, le « tourisme d'un jour » s'est développé impliquant que le touriste ne loge plus dans un hébergement touristique. Le « tourisme d'un jour » entrave alors l'analyse de la région de l'Entre-Sambre-et-Meuse au niveau du nombre de nuitées par commune. En effet, la région pourrait comprendre un flux touristique plus important lié à ce nouveau concept de tourisme mais il est difficile d'obtenir des données sur le « tourisme d'un jour ».

Le tourisme représente aussi toutes les activités économiques qui y sont liées (infrastructures, transports, encadrement des visiteurs, restauration,...). En ce qui concerne la Belgique, le tourisme connaît ses premiers développements dans le sud de notre pays. On observe alors trois grands types de lieux touristique : les centres urbains (Liège, Tournai), les stations thermales (Spa, Chaudfontaine) et les paysages pittoresques dont ceux des vallées au sud du sillon Sambre et Meuse. Au sud de la vallée de la Meuse, le développement de la fréquentation touristique s’exprime avec la multiplication des campings aménagés en fond de vallée et des villages de vacances ou des établissements de tourisme social sur les versants ou les plateaux.

Fig. n°2


Une comparaison au niveau de la région Wallonne En ce qui concerne le tourisme en région wallonne, « les grandes lignes directrices (grandes vallées du sud du sillon Sambre-etMeuse, villes) qui président à la hiérarchisation du territoire touristique en termes d’attractions et de curiosités ont peu varié au cours du temps – la plupart d’entre elles remontent en effet au milieu du XIXe siècle – même si de nouvelles attractions (souvent liées à la mise en tourisme du patrimoine industriel) sont apparues ces dix à vingt dernières années, renforçant encore l’offre particulièrement dense et importante de la province de Hainaut ». (QUERIAT S., mai 2011) La région de L’Entre Sambre et Meuse se trouve donc dans la partie touristique de la région Wallonne et ce depuis le XIXe siècle.

Néanmoins si l’on observe la carte de l’évolution des fréquentations touristiques (nombre de nuitées) de 1995 jusqu’à 2009 on observe que l’ensemble de la région de l’Entre-Sambre-etMeuse représente peu de nuitées touristiques comparées aux autres régions touristiques du sud du sillon Sambre et Meuse excepté un pôle mais qui reste localisé, la région des Lacs de l’Eau d’Heure. En effet, le pôle constitué par les Lacs de l’Eau d’Heure s’affirme de manière très nette : la très forte fréquentation s’appuie surtout sur la capacité d’hébergement en villages de vacances. Mais il est à noté que la fréquentation reste extrêmement localisée et n’atteint pas les communes avoisinantes (QUERIAT S., mai 2011)

Le développement touristique des Lacs de l'Eau d'Heure trouve ses origines dans la construction des barrages réalisés dans les années 70 pour des raisons hydrographiques (maintien du niveau d'eau de la Sambre). Depuis cette époque, de nombreuses démarches émanant des pouvoirs publics et visant à valoriser les plans d'eau du point de vue touristique ont vu le jour. Comme le montre la carte touristique des lacs de l’Eau d’Heures (fig. n° 4) plusieurs villages de vacances bordent les lacs ainsi qu’une multitude d’infrastructures touristiques tournés essentiellement vers les sports nautiques

En conclusion et de manière générale, les flux touristiques pour l’ensemble de la région de l’Entre-et-Meuse représentées par le nombre de nuitée touristique par commune sont assez faibles. Une des hypothèses pour expliquer ce faible flux serait le développement du « tourisme d’un jour » qui devient de plus en plus important et qui participe à la diminution des nuitées dans les hébergements touristiques. Cependant, les flux touristiques sont important dans certains pôles touristiques comme la région des Lacs de l’Eau d’Heure, les communes bordant la Sambre, la commune de Namur, et la commune de Viroinval au sud-est (confère fig. n°2) mais ils restent très localisés et n’atteignent pas les communes avoisinantes. Maxime Tihon

Fig. n° 3

Fig. n° 4

QUERIAT S., 2011, « Chapitre I : Note indicateurs de mai 2011 « Tourisme et Loisirs » », CPDT, p. 23

30 www.lacsdeleaudheure.be

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Transport de personne Le transport est un thème transversal, il influence et est influencé par beaucoup d'autres thèmes de cet atlas comme l’accessibilité, la polarisation des villes mais aussi l'économie, le tourisme... Dans nos sociétés d'aujourd'hui, être mobile est une condition essentielle. Une mobilité difficile peut nuire à quasi toutes les sphères de la vie d'un individu (vie professionnelle, vie sociale et culturelle, accès à la formation et aux soins de santé... Cf thèmes « accessibilité des services », p.33 et « santé » p.35). Les régions rurales ont parfois bien des difficultés à mettre à disposition des transports adéquats pour tous leurs habitants. Il est donc essentiel, pour de nombreux acteurs de la société, de comprendre les logiques de transports existantes, afin de s'y adapter ou de les modifier. Cette planche est principalement dédiée au transport en commun, mais aborde également de façon superficielle le transport routier afin d'avoir une vue globale sur le transport de personne.

Se déplacer en transport en commun

Le train Il n'existe qu'une seule ligne de chemin de fer desservant l'Entre-Sambre-Et-Meuse (ligne 132)... Celle-ci va de Charleroi à Couvin et la fréquence y est d'un train par heure en heure creuse en semaine. Cette ligne n'est pas électrifiée et est à simple voie de Walcourt jusque Couvin. Auparavant il en existait beaucoup plus, mais suite à la progression de l'auto et la désindustrialisation de la région (fermeture des carrières et de la métallurgie, cf thèmes « industries » p.23 et « extraction », p.25), la plupart des lignes locales furent fermées dans les années 1960 pour raison de non rentabilité (voir fig.n°1). Plusieurs de ces anciennes lignes ont été ou sont en cours de réhabilitation sous la forme de pistes cyclables : RAVeL (exemple : la ligne 150 passant par Maredsous où l'ancienne gare est reconvertie en restaurant et où un vélorail attend les touristes, voire fig. n°2). La ligne 132 entre Mariembourg et Treignes a quand à elle été transformée en ligne touristique : le Chemin de Fer à Vapeur des Trois vallées. (www.sncb.be, 2013)

illustre typiquement ce phénomène : le RAVeL à la place des rails, l'ancienne gare de Thy-le-Chateau reconvertie aujourd'hui en bureau de poste, et l'arrêt de bus comme substitut au train. Sur cette page, la carte de gauche nous indique la situation des arrêts de bus de la région. Les deux pôles urbains (Charleroi et Namur) ressortent très clairement et de ceux-ci rayonnent des alignements d'arrêts de bus. La moitié sud de la région est beaucoup moins fournie, hormis l'axe Givet-CouvinChimay qui traverse deux zones complètement vides. Celles-ci correspondent à l’emplacement de forêts. (Cf thème « occupation du sol », p.3) Les arrêts de bus sont donc relativement bien présents dans l'ensemble des zones peuplées, on peut donc dire que la desserte spatiale est satisfaisante. Cependant, c'est la fréquence des bus qu'il faut étudier pour se faire une image de la réalité de la région. C'est pourquoi la carte de droite cartographie l'importance des passages de bus. Et cela de deux manières différentes : La première (en fond de carte, dans les tons bleus) représente le taux de pénétration ; c'est à dire le Le bus nombre de passages de bus rapporté à la population. Le réseau de bus s'est alors développé, parallèlement Par exemple, un taux de 40 passages par semaine aux anciennes lignes de chemin de fer. La figure n°3 pour 100 habitants signifie que pour une ancienne

commune comportant 100 habitants, il y a 40 fois sur la semaine un bus qui s'arrête à un arrêt... Un taux faible traduit soit qu'il y a peu d’arrêts de bus et/ou peu de passage, soit qu'il y a beaucoup de population par rapport au nombre d'arrêts ou de passages (c'est le cas pour le centre de Charleroi). A nouveau, Charleroi et Namur ressortent avec les valeurs les plus foncées, les lignes rayonnantes autour de ces grandes villes peuvent toujours être identifiées. Excepté ces quelques zones, les valeurs sont faibles et dépassent rarement 40 %, ce qui est en réalité très peu. Cette analyse est donc à mettre en parallèle avec une carte de densité de la population (Cf thème « répartition de la population », p.9). Le fait que non seulement les valeurs soient basses mais que en plus la densité de population le soit également indique une très faible offre en valeur absolue. C'est pourquoi une deuxième manière de représenter les passages de bus est nécessaire : le nombre en valeur absolue. Il est cartographié ici par les cercles jaunes, de taille proportionnelle à la quantité de passage. Ici, le contraste entre d'une part les deux villes ainsi que leur banlieue, et de l'autre le reste du territoire apparaît maintenant très clairement. Il faut néanmoins le nuancer suite au fait que Charleroi et Namur reçoivent les lignes de bus venant de toutes les directions et pas uniquement de la région étudiée. Ce contraste indique bien le peu de choix et de flexibilité dont dispose un habitant de la région lorsqu'il se déplace en transport en commun. Desserte fréquentielle insatisfaisante L'offre fréquentielle en transport en commun apparaît clairement insuffisante. Et comme le montre le graphique en figure n°4, les habitants sont insatisfaits. Un indice de 100 signifie qu'il y a autant de personnes satisfaites qu'insatisfaites. Un indice inférieur montre donc qu'il y a plus d'insatisfaits. Les principaux reproches sont liés à la faible fréquence ou à l'absence de bus à certains moments de la semaine. Par exemple, l'absence de bus en soirée ne permet pas aux habitants de sortir en ville, un rendez-vous médical peut prendre une grande partie de la journée s'il ne correspond pas à l'horaire des bus, des activités extra-scolaires sont impossibles... Ce constat pose particulièrement problème pour les personnes ne pouvant disposer d'une voiture, soit parce qu'elles ne sont pas en mesure de conduire (jeunes, personnes âgées, handicapés), soit parce qu'elles ne peuvent se le permettre financièrement. (plateforme intersectorielle, 2009)

33


voire même la paupérisation de certains villages. Une personne au chômage aura plus de mal à posséder un véhicule, mais sans celui-ci, rechercher un emploi ou L'importance de la voiture Le paragraphe précédent montre bien l'utilité d'avoir suivre une formation devient bien plus difficile. une voiture dans la région. Selon une enquête sur la mobilité réalisée en 2009 par la plate-forme Dynamique actuelle intersectorielle de la région d'Entre-Sambre-EtMeuse, la voiture est de loin le moyen de transport La politique du TEC idéal pour la majorité des personnes interrogées, les L'entre-Sambre-et-Meuse est une région rurale ; transports en commun ne viennent qu'en seconde faiblement peuplée et avec beaucoup de forêts. Les place. difficultés de transports, et particulièrement de Le réseau de routes est très dense et est structuré transport en commun sont un des inconvénients au autour d'un axe principal ; la RN 5 (ou E 420) qui fait d'habiter en région campagnarde. relie Charleroi à Couvin et ensuite à la France Pour des raisons de rentabilité, le TEC ne peut pas (Reims). Cet axe partiellement équipé de 2 fois 2 mettre autant de bus que ce que les habitants voies de circulation ne répond toutefois pas aux souhaiteraient. exigences actuelles. Cependant, il essaie de contenter le plus de monde, sa Mais posséder une voiture coûte cher... La carte des politique vise donc l’intérêt général (dont fait partie revenus de cet atlas nous indique que la moitié sud de son propre intérêt) et non pas les besoins individuels la région dispose de revenus relativement moins isolés. Il favorise donc les déplacements scolaires et élevés que la partie nord (cf thème « précarité », privilégier les déplacements vers les zones p.35). Cela correspond également à la zone la moins commerciales et les centres administratifs en heure bien desservie par les bus, ce constat pose de réels creuse. Il faut savoir que le TEC possède des quotas problèmes de mobilité pouvant engendrer l'isolement de nombre de bus urbains, péri-urbains et ruraux, cela

Se déplacer en voiture

signifie que la société ne peut pas déserter les zones rurales pour des raisons de rentabilité. Si il supprime un bus quelque part, il doit en rétablir un autre ailleurs. Dans le cas de l'Entre-Sambre-Et-Meuse, c'est la ligne de bus express Namur-Couvin qui tire le plus profit des réorganisations récentes sur les lignes de la région (voir fig. N°5). (www.infotec.be) Mesures pour le covoiturage et les transports alternatifs Les résultats de l'enquête sur la mobilité proposent quelques pistes pour améliorer le transport dans la région. Tout d'abord ils proposent une meilleure information et sensibilisation aux ressources qui existent déjà, mais sont souvent trop peu connues (bus à la demande, transport pour handicapé, ...). Ensuite, ils conseillent l'élaboration de mode de transports alternatifs comme les pédibus et cyclobus ou encore la réutilisation des bus scolaires en période creuse pour emmener les gens vers le marché. Enfin, ils proposent de mettre en place un système de covoiturage inspiré par ce qui se fait déjà en province du Luxembourg (luxcovoiturage.be). Cela consiste en

un site internet facile d'utilisation pour permettre aux habitants d'organiser du covoiturage. (plateforme intersectorielle, 2009) L'E420 La région se situe à une place très particulière de l’Europe du nord-ouest : elle est entourée de quatre grandes villes européennes (Lille, Bruxelles, Luxembourg et Paris) et encadré d'euro-corridors. Pourtant, aucun de ces grands axes européens ne dessert la région... Il est en projet de transformer la N5 en un future grand axe européen qui relierait Bruxelles à Reims (ou même Rotterdam à Marseil). Les travaux du contournement de Couvin viennent de commencer après plus de 30 ans de discussions. Cette nouvelle autoroute devrait probablement apporter un impact positif sur la région ; elle permettrait au habitant d'être moins isolé du reste de l'Europe, mais en plus, elle rendrait peut être la région plus attractive pour les investisseurs ainsi que pour les amateurs de tourisme rural. (circulez.be, 2013) Godart Pernelle


L’accessibilité aux services

Fig. n°2 : Isochrones autour des écoles primaires et secondaire.

Fig. n°1 : Réseau routier régional.

Sources : SDER, 1999

L’accessibilité est définie d’un point de vue général comme étant la possibilité d'accès ou la qualité de ce qui est accessible. Ce thème peut être étudié en parallèle à une autre thématique, la mobilité. On peut définir celle-ci comme étant la capacité ou la possibilité de déplacement. Ces deux sujets font parties intégrantes du thème général des infrastructures de transports, qui repose sur la répartition spatiale des voies de communications (routières, ferroviaire, navigable). Ce sujet s’intéresse aux lieux et aux personnes qui nécessitent un accès et donc à la position géographique des points de départ et d’arrivée, mais aussi aux contraintes spatio-temporelles liées aux déplacements. Divers modes de transports peuvent être envisagés – individuels ou collectifs ; – motorisés ou non – qui seront influencés par une série de facteurs, comme la structure du réseau routier ou le schéma de dessertes, la qualité et le nombre d’infrastructures, la topographie, les réglementations de vitesses et de sécurité, les caractéristiques techniques et de capacité. La mobilité renvoie à la possibilité d’atteindre ou non un lieu donné, donc à la possibilité d’effectuer un déplacement, alors que l’accessibilité traduit les difficultés rencontrées au cours du déplacement et les véhicules, les perturbations du système qui varient en fonction de la période de l’année et du jour.

La mobilité et l’accessibilité sont dépendantes de la structuration de l’espace et de l’aménagement du territoire, la hiérarchisation du réseau peut être illustré par la carte ci-dessus, illustrant l’étendue des voieries régionales géré par le Ministère de l’Equipement et des Transports (MET). Différents types de réseau (fig. n°1) • RGG - Réseau à Grand Gabarit : représente la mobilité = 1340 km d’autoroutes et de voies rapides. • RESI - réseau interurbain : représente l’accessibilité permettent de se mouvoir entre villes = 6500 km de routes. • RAVel - Réseau Autonome des Voies Lente : représente les loisirs et la convivialité = 2000 km de voiries pour les usagers lents et non motorisés. Il faut encore ajouter les routes provinciales et communales. (SDER, 1999)

Auteur : Hage F. Source : IGEAT Date : mars 2013 d’intervalles de temps égaux, soit l’addition de temps desservent pas chaque petite agglomération. La de parcours à partir d’un point de départ, ici les voiture individuelle est privilégiée par la grande écoles. majorité des navetteurs.

Les distances-temps ont été mesurées en minutes (5, Les équipements de transports représentent environ 10, 20 et 30 minutes) autour des écoles primaires et secondaires de Fig. n°3 : Proportion de l'utilisations des moyens de transports pour l’Entre-Sambre-et-Meuse. Le temps se rendre à son lieu de travail. de parcours a été évalué pour des véhicules motorisés respectant les limitations de vitesses en vigueur en Belgique, à savoir 120km/h sur les autoroutes, 70km/h sur les nationales et 50km/h sur toutes les autres routes et dans les agglomérations. L'analyse de la proportion de l'utilisation des Cartographier l’accessibilité : moyens de transport dans cette région (fig. n°3), permet le défi de la pertinence d’argumenter le choix des déplacements en véhicule motorisé. La carte des isochrones autour des écoles (fig. n°2) représente un indicateur particulier d’accessibilité, les En effet, cette région rurale n’offre isochrones, ce sont des lignes reliant des points qu’une gamme limitée de transports Source : INS recensement 2001 en commun qui de plus ne 33


5% de la superficie du territoire de la Wallonie, les autres espaces n’étant pas praticables en voiture, il leur a été assigné la vitesse de parcours que prendrait un piéton, soit 5km/h. Le but de l’analyse mise en place a été de mesurer l’accessibilité aux services, en général, par le billet d’une carte représentative. Les services étant nombreux et variés, il a fallut procéder à des choix de représentations cartographiques. Les écoles, primaires et secondaires peuvent illustrer la répartition spatiale des services d’importance moyenne et grande, comme les commerces et les services non marchands. Les établissements scolaires exercent donc une certaine centralité sur les régions avoisinantes puisqu’il leur faut un nombre minimum d’élèves pour fonctionner et avoir des subsides. Cependant, il existe tout de même une différence entre la distribution spatiale des établissements secondaire et primaire ainsi qu’une divergence dans l’accessibilité liée à ceux-ci. L’enseignement primaire est dit de proximité, le nombre d’élèves y est plus restreint et il polarise de plus petites entités, tels les villages ou villes d’importance modestes. De plus, les déplacements maison-école se font, généralement, accompagnés d’un parent et sont en moyenne moins long. Alors que l’enseignement secondaire concentre une quantité d’étudiants plus importante et plus autonome, les déplacements peuvent s’effectuer en transports en commun tel que le bus, le train (le tram étant réservé aux grandes agglomérations) ou en voitures lorsque la distance est trop importante. Ce sont généralement des agglomérations de grande et moyenne importance (blanc fig. n°2, soit à moins de 5 minutes en voitures d’une école) qui polarisent leur périphérie et parfois les régions rurales à proximité (cf. Polarisation, page n°47). Les régions qui attirent notre attention, sont celles ne bénéficiant que d’un accès restreint au pôle de concentration des services (bleu foncé fig. n°2, soit à 30 minutes et plus d’un centre scolaire). En se référant à la population un élément de réponse peut être apporté. En effet, les zones les plus touchées par le manque d’accessibilité sont aussi des secteurs les moins denses de l’Entre-Sambre-et-Meuse (cf. répartition de la population, page n°9), cette moindre concentration spatiale des habitations et des services est typique des zones rurales. De plus, la moyenne d’âge de la population y est élevée (cf. Structure de population, page n°13). En effet, le vieillissement de la population est un véritable enjeu en terme de mobilité et d’accessibilité. Le rythme de vie de personnes âgées s’étant adapté à la société actuelle, elles se

déplacent, pour leurs loisirs ou leurs achats, plus longtemps qu’auparavant. Cependant, à partir d’un certain âge, il devient difficile de garder une voiture, alors la localisation de leur logement à proximité des services devient indispensable. Associé à cela, la croissance de la population, la demande en terme mobilité et d’accessibilité va continuer à croitre et à se spécifier. Les défis auxquels devra faire face la Wallonie sont de tailles et s’expriment, tout autant, en terme qualitatif que quantitatif (augmentation du nombre de lignes, augmentation de la fréquence, ponctualité et sécurité). (DEFI DEMOGRAPHIQUE CPDT, 2011).

Polarisation des services

Namur mais leurs aires d’influence ont une morphologie différente. Celle Charleroi s’étale plus vers le Sud-Ouest, ce qui s’explique par la faible densité de population et par le manque de plus petits centres structurant l’espace, alors que celle de Namur est plus allongé Nord-Sud autour de l’E411, qui canalise les flux de navetteurs. Les quartes pôles suivants se situent dans les zones les moins accessibles de la région et constituent des alternatives aux grandes villes en proposant une série de services et d’équipements. Ce sont les villes de Chimay, Couvin, Philippeville et Florennes qui ont été retenues car elles recrutent plus de 7000 personnes et morcellent le territoire en petites zones d’influences (une ou deux communes). (KUL ET UNIVERSITE DE LIEGE POUR CPDT, 1992-1995).

Le clivage spatial majeur dans la répartition des services s’illustre dans l’opposition des espaces Hage Fanny urbains, bien desservis et pourvus de nombreux équipements et services, aux espaces ruraux, où les services sont quasiment inexistants. L’étalement urbain, qui a connu une expansion rapide après la vulgarisation de l’automobile, dans les années 1970, et la concentration des services, pose de grands problèmes d’un point de vue de la cohésion social. Ce concept, suppose l’accès à un certain nombre d’équipements et services pour tous. De plus, durant Fig. n°4 : Zones d’influence des principaux centres pour les achats semi-courant. ces dernières décennies, la disparition des commerces de proximité (alimentation générale, boucherie, boulangerie) renforce la mono-fonctionnalité des périphéries dites dortoirs et l’enclavement rural qui s’opposent à la mixité fonctionnelle des pôles. D’une part, les difficultés d’accès, l’éloignement des services ainsi que la hausse du prix des carburants et les taxes de stationnement dans les agglomérations peuvent renforcer la paupérisation des personnes vivant dans les zones plus reculées. D’autre part, l’augmentation du nombres de déplacements individuels en voiture induit une croissance de la congestion des agglomérations et de la complexité de stationner ainsi que la détérioration des conditions de vie urbaine, dû aux impacts négatifs des émissions des gaz à effet de serre et des pollutions en tout genre. La carte des zones d’influences des principaux centres d’achats (fig. n°4) a été réalisée afin d’établir une hiérarchisation des villes wallonnes en fonction du pôles d’achats semi-courants (vêtements, chaussures, jouets, articles de ménages,). Au niveau de l’Entre-Sambre-et-Meuse, six pôles ont été identifiés. Les deux principaux sont Charleroi et

Source : CPDT 1991-1992 34


Précarité Introduction La pauvreté monétaire a été retenue comme indicateur préférentiel de la précarité, car elle est directement quantifiable sur base du revenu des ménages. Les anciennes communes sont l’échelle la plus commode pour obtenir une analyse suffisamment fine de la répartition spatiale de la précarité. Toutefois, à cette échelle un problème majeur se pose. Pour des raisons de protection de la vie privée, la distribution des revenus n’est pas communiquée. Le pourcentage de personnes disposant d’un revenu inférieur à un seuil de pauvreté prédéfini n’est donc pas cartographiable. Afin de contourner au mieux cette difficulté, la carte représente le revenu médian par sous-commune, qui est préférable au revenu moyen. En effet, le revenu moyen dépend fortement des revenus les plus extrêmes (élevés ou bas).Le revenu médian donne une idée plus juste du revenu dont dispose la population dans son ensemble: l’état financier des ménages peut être associé au revenu médian de la sous-commune. Contextualisations européenne et wallonne La répartition de la précarité a fortement varié au cours de la seconde moitié du XXe siècle. Dans un premier temps, il y a eu en Europe un départ des habitants aisés depuis les centres villes vers des banlieues plus ou moins lointaines. Dans un second temps, suite à la désindustrialisation, on a assisté au déclin des vieux bassins d’industrie lourde ; tandis qu’en complément, la tertiarisation de l’économie a profité majoritairement aux centres de certaines villes, renforçant leur position socialement privilégiée. Quoiqu’étant de nature distincte (localisation de l’habitat et localisation de la production), ces deux éléments permettent d’expliquer grosso modo la répartition spatiale du revenu tant à l’échelle européenne qu’à l’échelle de l’Entre-Sambre-etMeuse. En effet, d’une part les zones industrielles 35

urbaines paupérisées s’opposent aux villes qui ont profité de la tertiarisation de l’économie européenne; et d’autre part, les zones urbaines denses s’opposent de plus en plus aux couronnes périurbaines aisées. Dans le cadre plus spécifique de l’Entre-Sambre-etMeuse, il faut également considérer la précarité des zones rurales, aux dynamiques sensiblement différentes de celles des villes en reconversion. Le taux de chômage par commune a été adjoint afin de fournir une première illustration aux dynamiques décrites. Son niveau révèle en effet leur intensité générale mais ne permet pas à lui seul de distinguer la dynamique la plus à l’œuvre dans la commune. Charleroi : le bassin industriel en difficulté Charleroi, ainsi que les communes avoisinantes (Châtelet et Farciennes) sont caractérisées par des revenus médians très bas : ceux-ci sont inférieurs à vingt mille euros par an. En effet, suite aux récurrentes pertes d’emplois dans l’industrie carolorégienne depuis les années septante (voir fig. n°1), le chômage a connu une forte hausse. Le revenu médian y a considérablement stagné, accusant l’écart avec le reste du pays et de l’Entre-Sambre-et-Meuse L’emploi résiduel dans l’industrie de Charleroi, encore important par rapport à l’emploi total (voir fig. n°1 et 2), ne témoigne d’un quelconque regain de vitalité, mais bien de la faiblesse du secteur tertiaire qui ne parvient également pas à absorber la masse d’actifs.


Fig. n°1: évolution de l'emploi industriel dans l'arrondissement de Charleroi

Fig. n°2 : répartition sectorielle de l’emploi à Namur (a) et à Charleroi (b)

90000 80000 70000 60000 50000 40000 30000 20000 10000 0

niveau de chômage entre Namur même et les communes limitrophes (Floreffe et Profondeville) est de l’ordre de 5% (voir la carte du chômage).Cet écart s’élève à 17% entre Charleroi et Ham-sur-Heure (BELEN, 2009 ; CPDT, 2013). Les régions rurales reculées

1974

1986

1996 2001

La majorité des communes méridionales sont relativement précarisées, comparativement au reste de l’Entre-Sambre-et-Meuse. La précarité ne résulte pas d’une reconversion industrielle douloureuse, comme dans le Nord de la région. Les habitants de ces communes souffrent pour l’essentiel d’un grand éloignement vis-à-vis des emplois, localisés dans les grandes villes (voir la planche concernant la polarisation page 47).

(a)

2010

Source : O.N.S.S.

Namur : tertiairisation et régionalisation Namur dispose d’un tissu économique diversifié, qui lui a permis d’affronter le basculement tertiaire de l’économie urbaine dans de biens meilleurs termes que Charleroi. En outre, Namur a considérablement bénéficié des diverses réformes de l’Etat, car elle abrite les institutions wallonnes. Celles-ci attirent, en plus des employés de la région, de nombreuses fonctions de service, ne se seraient

(b) Source : O.N.S.S.

pas implantées dans une autre ville de cette taille (voir fig. n°2). La population namuroise a profité de cette conjonction favorable en termes d’emploi, à l’inverse d’autres villes belges, Bruxelles au premier titre, dont la population précarisée contraste fortement avec l’activité économique soutenue qui s’y déploie.

Répartition sectorielle de l’emploi Le reliquat industriel au sein des emplois de Charleroi s’oppose à la prépondérance du nonmarchand namurois. Les diagrammes sectoriels sont proportionnels au nombre d’emplois dans les communes de Namur et de Charleroi, et pas à la population active de la commune. Ils masquent donc un taux de chômage substantiellement plus élevé à Charleroi.

fouet, la remétropolisation économique qui a recentré les activités dans un nombre restreint de villes pénalise de plus en plus en plus les régions rurales lointaines. Arguer que l’Entre-Sambre-et-Meuse serait la seule région d’Europe dans ce cas est bien hasardeux. Sa situation n’est pas le fait d’un contexte local ou wallon propre, et de ce fait, il est raisonnable d’affirmer que d’autres régions connaissent le même genre de situation. Car elle témoigne des mutations qu’a connues la Belgique et l’Europe, la répartition de la précarité, tout en relativisant une situation qui n’est pas si exceptionnelle, rappelle le caractère inégal d’un point de vue spatial des nouvelles orientations économiques, laissant pour compte vieilles industries et campagnes reculées.

Cet éloignement est kilométriquement réel, mais il est également aggravé par des infrastructures de transport peu développées, et par la faible desserte des transports publics. Cela contribue à précariser grandement la moitié méridionale de l’Entre-Sambre- Fricheteau Benoît et-Meuse, dont la situation, par ces aspects, se rapproche de la situation des Ardennes, elles aussi souffrant de leur éloignement (BELLEN, 2009).

La banlieue des villes Les classes moyennes urbaines ont dès les années soixante quitté en grand nombre les deux pôles urbains proches, pour s’installer à l’entrée de l’EntreSambre-et-Meuse, sur un axe nord-est sud-ouest. Les communes qu’elles ont investies sont aujourd’hui les plus riches de l’Entre-Sambre-et-Meuse (Gerpinnes et surtout Han-sur-Heure).

Il faut néanmoins souligner que si la précarité rurale due à l’éloignement concerne un nombre important de municipalités, le nombre d’habitants concernés est proportionnellement bien plus faible. Conclusion Namur mis à part, la précarité va décroissant vers le sud, au fur et à mesure que l’on s’éloigne des régions en crise pour se rendre dans les communes périurbaines aisées, formant une couronne éloignée aisée. Toutefois, le gradient de précarité s’inverse dans la moitié sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse.

Sises à la périphérie immédiate de Charleroi, elles sont suffisamment en retrait pour que leurs habitants puissent qui jouir d’un cadre agréable, sans être trop excentrées, afin de garantir un accès facile et rapide au centre-ville, pour les activités professionnelles Malgré toutes les imperfections d’un indicateur notamment (voir la planche sur la polarisation page strictement monétaire, la population de l’Entre47). Sambre-et-Meuse apparaît précarisée. Il s’agit d’une Quoique présent, le phénomène est moins vigoureux région déshéritée depuis la seconde guerre mondiale : en bordure de Namur car le centre historique elle a subi doublement la tertiarisation de l’économie namurois a plus été à même de retenir les franges les belge. Outre les restructurations de l’industrie plus favorisées de sa population. En effet, l’écart du sidérurgique que sa population a subies de plein 36


L’ENSEIGNEMENT Il existe de nombreuses formes de systèmes éducatifs, elles ont varié en fonction de l’époque et de l’endroit. A notre époque et dans les pays développés, l’enseignement est géré par l’état mais cela n’a pas toujours été le cas. Dans notre système, l’éducation est basée sur un enseignement obligatoire pour tous les enfants entre six et dix-huit ans. Cette partie obligatoire et commune à tous les enfants est complétée par un enseignement supérieur très varié ainsi qu'un niveau pré-scolaire.

Si l’on s’intéresse à la Belgique et plus particulièrement à la Wallonie, les études PISA ne sont pas favorables. La Belgique, qui se trouve juste au dessus de la moyenne de l’OCDE, connaît une forte différence entre la Flandre et la Wallonie. De plus, les conclusions de ces rapports font ressortir le caractère fortement inégalitaire de l’enseignement secondaire en fonction des écoles. Les inégalités d’accès à l’enseignement supérieur sont également très marquantes. L’accès à l’enseignement supérieur est fortement déterminé par le niveau de vie dans lequel l’enfant est éduqué. Le revenu étant lui déterminé par le niveau de diplôme, ces inégalités aident à perpétuer la structure économique de la société.

Contextualisation Depuis l’antiquité où seuls les enfants des plus hautes couches sociales avaient droit à un précepteur pour servir d’enseignant, l’enseignement s’est fortement démocratisé en occident. En Belgique, l’enseignement est devenu obligatoire en 1914 pour les enfants de six à quatorze ans. Aujourd’hui, l’immense majorité de la population est alphabétisée en occident mais ce n’est pas le cas partout dans le monde. Dans de nombreux pays en voie de développement, l’enseignement n’est pas obligatoire ou les lois servant à le mettre en place ne sont pas appliquées. Les systèmes éducatifs ainsi que les connaissances inculquées aux enfants ont varié fortement suivant les époques et sont aujourd’hui encore très variables en fonction des pays. L’UNESCO a donc mis au point un système de classification international type de l’éducation (CITE). De plus avec la marchandisation en cour de l’éducation, l’OCDE (l’Organisation de coopération et de développement économique) a mené un ensemble d’étude (PISA) pour mesurer la performance des différents systèmes éducatifs des pays membres comme non membres.

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L’Entre-Sambre-et-Meuse Pour caractériser géographiquement l’enseignement dans l’Entre-Sambre-et-Meuse, on peut choisir de s'intéresser à la localisation des lieux d’études. Étant donné que la mobilité des étudiants du supérieur est importante en Europe et particulièrement en Belgique, il ne parait pas pertinent d’essayer de localiser les universités et écoles supérieures. L’Entre-Sambre-et-Meuse étant ici polarisée principalement par Bruxelles et Louvain-laNeuve et dans une moindre mesure par Mons et Namur. La localisation des écoles primaires et secondaires se rapproche plus de l’accessibilité qui sera traité ultérieurement.

Une autre manière de cartographier l’enseignement est de s'intéresser aux diplômes. Le type de diplôme et les proportions des différents types peuvent être de bons indicateurs pour apprécier le niveau d’enseignement. Le type de diplôme et plus particulièrement l’absence de diplôme influence fortement la précarité. Le chômage pour les porteurs d’un diplôme universitaire (figure 1) Les porteurs d’un diplôme universitaire sont considérés comme les personnes les plus qualifiées. Le fait de posséder un diplôme universitaire est donc censé assurer un revenu conséquent. Il parait donc pertinent de s'intéresser aux chômeurs porteurs d’un

Fig. N°1 : *Nombre de chômeurs porteurs d'un diplôme universitaire sur le nombre d'actifs porteurs d'un diplôme universitaire


tel diplôme. La principale information que l’on peut tirer de la figure 1 est que le taux de chômage pour les porteurs d’un diplôme universitaire est très faible quel que soit le lieu (moins de 5% partout et moins de 1% dans la plupart des anciennes communes). Ceci confirme bien que les diplômes sont une bonne manière de s’assurer un niveau de vie important. Seule la ville de Namur et sa proche banlieue ressort comme ayant un taux de chômage important pour les porteurs d’un diplôme universitaire. Cela s’explique par la forte demande et la forte concentration de ces diplômés dans cette ville. En effet, Namur étant la capitale wallonne et une ville tournée vers les services, la qualification requise pour de nombreux emplois est plus importante que dans d’autres villes, Charleroi par exemple. De plus, Namur possède une forte proportion d’étudiants ou de jeunes diplômés n’ayant pas encore trouvé de travail.

Fig. N°2 :

Le type de diplôme (figure 2-3)

le passé industriel de la région de Charleroi et par le Cette croissance plus tardive et plus axée sur faible niveau de qualité de vie dans ces communes. les services que sur l’industrie a permis de garder une qualité de vie meilleure car plus éloignée des zones Le type de diplôme ayant une influence industrielles. De plus, une économie basée sur les directe sur le revenu, les gens possédant un diplôme services nécessite une plus grande qualification des plus élevé choisissent de s’installer dans les travailleurs ce qui explique la plus grande proportion communes ou la qualité de vie est la plus importante. de diplômés du supérieur. La banlieue sud-est de Charleroi où se situe le plus de diplômés du supérieur (figure 3), attire les La région la plus reculée de l’Entre-Sambrediplômés de la région de Charleroi et c’est dans ces et-Meuse souffre de son éloignement par rapport aux communes que la précarité est la plus faible. noyaux urbains. La distance ainsi que l’effet de la

Le type de diplôme dans l’Entre-Sambre-etMeuse est assez variable. Les figures 2 et 3 représentent des cartes des proportions de diplômés dans la population. La proportion de personnes disposant d’un diplôme secondaire étant uniforme dans cette région et représentant entre 50 et 55% de la population, l’analyse est facilitée lorsque sont représentés les porteurs d’un diplôme du supérieur ou du primaire. Les personnes ne possédant pas de diplôme sont placées dans la même catégorie que ceux possédant un diplôme du primaire car la plupart La ville de Namur a une logique de des études montrent que la différence de niveau de vie développement tout a fait différente de Charleroi et le est pratiquement nulle. type de diplômés qu’on y retrouve est également très différent. N’ayant pas un passé industriel aussi On peut voir que les régions où la proportion important que Charleroi, cette ville plus petite a de diplômés du primaire est la plus importante sont gagné en importance lorsqu’elle fut déclarée capitale concentrées sur Charleroi et dans la partie la plus au de la Wallonie. sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse. Ceci s’explique par

frontière toute proche a provoqué un manque d’investissement récurent. Le manque d'accessibilité provoque un départ des diplômés du supérieur de la région pour les banlieues riches et surtout plus proche de Charleroi ou de Namur. Elliot Douxchamps

Fig. N°3 :

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Les migrations Introduction : Dans le cadre du thème « population », ce chapitre traîte des flux d'individus qui se produisent et se sont produits en direction de l' entre Sambre-et-Meuse. Pour ce faire, nous n'analyserons ici les mouvements migratoires que dans un sens, et nous nous concentrerons donc sur l'immigration plutôt que l'émigration. Tout d'abord, nous observerons les migrations les plus récentes, afin d'identifier les similarités et différences visibles parmi les communes de la zone étudiée (les données utilisées reprennent à la fois les migrations internationales et les migrations externes, de manière indifférenciée). Ceci permettra d'observer l'attractivité de certaines communes par rapport à d'autres, et ainsi de confronter ces différences avec d'autres thèmes traités dans cet Atlas, de les mettre en relation afin de mieux comprendre l'orientation migratoire dans cette région de la Belgique. L'indicateur que nous avons choisi de cartographier pour donner une image spatiale de notre propos est le taux d'immigration. Par la suite, dans le but d'observer les grandes migrations du passé vers l'Entre-Sambre-et-Meuse, nous nous focaliserons sur la proportion d'une nationalité étrangère parmi le total des étrangers résidant dans les différentes communes comprises dans le territoire analysé. Les Italiens, en particulier, seront l'objet de notre attention, ces derniers représentant le dernier flux migratoire de grande ampleur survenu en Belgique. En obervant volontairement phénomène actuel (le nombre d'Italiens rapporté au nombre total d'étranger en région Entre-Sambre-et-Meuse), nous pourrons analyser un phénomène passé sur base d'observations du présent. Migrations actuelles Le taux d'immigration moyen entre 2005 et 2007 en région entre-Sambre-et-Meuse (calculé en divisant le nombre d'immigrants par la population moyenne, puis par cinq pour revenir à une classe annuelle) , si on réalise une moyenne en prenant en compte toutes les communes, est inférieur à la moyenne belge de ces dix dernières années, qui est de 76,8 pour mille. Au sein de la région , les disparités sont globalement faibles, le taux d'immigration restant toujours du même ordre de grandeur. Néanmoins, on observe des tout de même quelques différences. Les communes du nord de la région polarisent davantage de migrations, du fait de la présence des agglomérations urbaines de Charleroi et de Namur. Le tableau n°1 témoigne de la tendance des migrations (ici internationales, mais la tendance au niveau interne est la même) à se localiser dans les grandes villes belges. Notons qu'il rend compte du taux net de migration, c'est-à-dire du nombre d'immigrants auquel on soustrait le nombre d'émigrants, avant de diviser ce résultat par la population moyenne d'une période donnée (ici 2007 à 2009). On explique alors facilement que des communes pauvres à l'échelle de la région (voir thème des revenus, p35), mais sous influence d'une ville, s'avèrent toute de même plus attractive que d'autres, où les salaires seraient meilleurs, alors que celles du sud présentent le taux d'immigration le plus faible de toute la région, témoignant de leur faible attractivité. Si elles contrastent bien avec celles du sud, les communes de l'est de la région présentent des taux d'immigration ne dépassant pratiquement pas la moyenne belge, qui affiche une valeur de 76,8 pour mille, les valeurs maximale observées dans l'Entre-Sambre-et-Meuse n'atteignant elles, au maximum, que 78 pour mille. On ne peut donc pas réellement parler de « communes polarisatrices de migrations ». Ces dernières sont simplement les plus en vue pour les migrants en général, dans une région ou l'immigration reste une des plus faibles de Belgique.

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Tableau n°1 : composante du mouvement de la population par type d'espace (2007-2009)

Source : GRIMMEAU, J-P& Al, « La démographie des communes belges de 1980 à 2010 », in Hebdo Courrier num. 2162-2163, Crisp, 2012


Les migrations Les Migrations à l'échelle des temps longs Nous avons vu précédemment que l'Entre-Sambre-et-Meuse, à l'échelle de la Belgique, n'était pas une région considérée comme attrayante par les migrants en général. Cela a-t-il pour autant été le cas de tout temps ? Les migrations n'ont elles jamais été, un moment ou un autre, un élément structurant la population de manière visible ? Il convient, pour répondre à cette question, de s'attarder sur les migrations survenues par le passé. Pour illustrer ces mouvements, nous allons nous attarder sur le principal d'entre eux, sur la vague de migrants la plus importante en nombre d'individus survenue au cours du 20ème siècle. Il s'agit de la migration Italienne. Les traces de cette arrivée massive d'immigrés transalpins peuvent aujourd'hui se percevoir dans la région que nous analysons ici, et ce ne fusse que par les nombreux noms de familles à consonnance italienne que l'on peut trouver parmi la population résidant proche ou dans Charleroi. La migration italienne Au sortir de la seconde guerre mondiale, la production belge de carbon ne représente plus que la moité de sa valeur d'avant 1940. Ceci s'explique par la mort ou la disparition de dizaines de milliers d'ouvriers durant les années de guerre. Le nombre a, en effet, décliné d'environ 136000 à à peine 87000. Les secteurs industriels lourds étant fortement dépendants du charbon, le redémarrage économique belge ne pouvait se faire qu'avec l'appui d'une nouvelle main d'oeuvre prête à travailler dans les bassins houillers. L'état belge a alors fait le choix d'importer massivement des travailleurs étrangers sur son sol, et c'est ainsi qu'un accord a finalement été signé avec l'Italie. Il prévoyait l'envoi de 500000 travailleurs transalpins à répartir dans les cinq grands bassins houillers belges, et en particulier dans celui de Charleroi, en échange de 200kg de charbon envoyé directement en Italie par jour et par ouvrier transalpin immigré. Un flux du charbon s'est donc développé dans le même temps en sens opposé de mouvement migratoire italien. Finalement, ce sont plus de 65000 d'Italiens qui viendront s'établir en Belgique entre 1946 et 1948, le travail dans les charbonnages étant systématiquement l'élément polarisateur de cette migration de masse . Les bassins houillers attireront d'autres migrants par la suite, mais jamais à un nombre aussi élevé (Andrea Rea, 2012). La carte qui suit est une manière de rendre compte des traces que la migration italienne en Belgique a pu laisser sur la population de l'Entre-Sambre-et-Meuse à l'heure actuelle. Elle détermine la proportion, en 2007, des Italiens rapporté au total des étrangers pour chaque commune de la région analysée. Ceci nous permet de remarquer qu'aucune migration internationale en provenance d'un autre pays n'a pu égaler en ampleur la migration italienne, étant donné que le nombre de transalpins excède toujours les 50% du nombre total d'étrangers, et ce pour chaque commune. Par ailleurs, on observe une décroissance des valeurs de la variable cartographiée à mesure que l'on s'éloigne de Charleroi et des communes avoisinantes, ce qui nous indique bien que la polarisation des migrations par la zone houillère de l'entre Sambre-et-Meuse se distingue toujours à l'heure actuelle, la plupart des familles d'immigrés transalpins étant aujourd'hui établie dans le nord de la région. Une brève analyse de terrain des communes périurbaines autour de Charleroi nous a permis de remarquer le nombre conséquent de logements ouvriers, information qu'il est intéressant de lier au nombre d'anciens (et de descendants d'anciens) mineurs Italiens ayant élu domicile dans ces communes (voir carte des logements p.15).

Fig. N°1 : affiche de promotion du travail dans les mines belges en Italie

Fig. n°1 : Des affiches comme celle présentée ci contre étaient placardées dans les rues en Italie afin de promouvoir le mouvement migratoire en direction des charbonnages belges

Nathan Vandermaelen

Source : Alession, Franscesco, « emigration.it », 2013 40


Géographie électorale La région de l’Entre-Sambre-et-Meuse est sujette à deux types de comportements électoraux : un comportement qui correspond à celui des zones industrialisées du sillon Sambre-et-Meuse au Nord et un comportement plus conservateur dans le Sud à mettre en relation avec les logiques électorales qu’on retrouve dans la province du Luxembourg. Ce comportement se marquant peu dans la région ; c’est pourquoi la région cartographiée est composée de 7 arrondissements électoraux dont l’étendue est plus large que l’Entre-Sambre-et-Meuse.

Fig1 : Evolution des résultats électoraux par canton lors des élections législatives de 1921 et 1950 et des élections fédérales de 1981, 1999 et 2010

l’étroitesse de la base électorale libérale n’était pas adaptée à l’évolution du mode de suffrage que connut la Belgique. Ce parti, performant aux suffrages censitaires, disparut de la cartographie électorale lors de l’instauration du suffrage universel masculin tempéré par le vote plural (1894) et ensuite du suffrage universel masculin (1918). L’instauration du suffrage universel à la sortie de la première guerre mondiale sonna donc le glas du parti libéral et l’avènement des partis de masse, à savoir, le parti catholique qui se base sur un vote rural mais socialement diversifié et le parti ouvrier de Belgique qui va s’appuyer sur la classe ouvrière. Les deux familles électorales traditionnelles vont donc être ultra dominatrices durant la première moitié du 20ème siècle. Cependant, on peut noter que depuis l’instauration du vote universel masculin, l’hégémonie de ces deux familles, dans leurs zones de forces respectives, fut considérablement remise en question. Si, dans les années 20, ces deux partis récoltaient souvent la majorité absolue des suffrages dans leurs zones de force, actuellement il est devenu rare qu’un parti obtienne 40 pourcents des voix. (DUVERGER, 1951)

Les cartes des différentes élections sont établies sur base d’une légende commune. La distinction des zones où les pourcentages sont supérieurs à 40 % et les zones où le premier parti possède au moins 5 pourcents de plus que le second parti, est faite de manière à montrer la suprématie d’un parti. Les variations dans l’espace Sur les cartes représentant les résultats électoraux de différentes élections, la région industrialisée de Charleroi se distingue fort de son environnement par l’importance que le vote socialiste y prend. En 2010, l’encrage socialiste se marque encore dans ces régions mais les pourcentages de vote sont moins importants qu’avant.

On voit, dans l’évolution des résultats électoraux, une double tendance nationale. Les libéraux ont connu une croissance de leur importance électorale au point que l’on peut voir une convergence des scores des trois partis traditionnels. Cette tendance se couple avec un recul de leur électorat commun au profit des petits partis (Fig.n°2).

La partie sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse a longtemps témoigné d’un comportement électoral bien différent de celui du sillon. Le Sud se caractérise par des comportements politiques proches de ceux qui ont cours dans les provinces de Namur et de Luxembourg.

Parmi les partis non-traditionnels, le plus important demeure le parti écologiste. Son importance est assez modeste dans la région. L’électorat écologiste qui peut, comme dans le Hainaut, être le fait d’un électorat susceptible de voter socialiste est le plus souvent différent de celui-ci. L’électorat écologiste namurois possède des caractéristiques différentes et plus proches des caractéristiques de l’électorat écologiste national. L’électorat écologiste se caractéristique plutôt par sa jeunesse et son niveau d’instruction élevé par rapport à la moyenne nationale. Le pôle écologique est donc la région de Namur qui se trouve être une ville plus richement dotée et universitaire. (MARISSAL, 2007)

Les évolutions dans le temps Les résultats électoraux du 19ème siècle montrent une opposition entre les libéraux et les catholiques. Les premiers ayant une base électorale bourgeoise et citadine s’opposant aux seconds qui ont une base électorale plus large, socialement plus étendue. (LIPSET, 1967) La géographie électorale du 19ème s’organise donc selon un clivage conservateurs-libéraux. Cependant,

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Fig2: Evolution de la part du vote valable non-blanc obtenu par les familles traditionnelles

Le vote socialiste qui a cours encore de nos jours, fut mis en place au 19ème siècle. En effet, c’est à ce moment que va apparaitre la classe ouvrière qui est en soi une base électorale solide susceptible de faire émerger un parti politique en cas de suffrage universel. C’est donc pendant ce siècle que l’idéologie socialiste va pénétrer cette classe sociale et se substituer à une idéologie chrétienne qui a encore cours dans les régions rurales. L’idéologie socialiste et ce qu’elle implique (mutuelle, syndicat, coopérative) fournit un salut à une population déchristianisée. (MARISSAL, 2007) La situation du Sud de la région étudiée est plus complexe que celle du Nord. Cette région rurale a longtemps été dominée par le parti catholique, le parti des scores importants. Cette situation stable jusque dans les années 60 va se modifier considérablement. Plusieurs éléments justifient cela. La société va se déchristianiser. De plus, le parti libéral va alors revoir ces positions. Les idées anticléricales qui faisaient sa force au 19ème siècle vont être abandonnées, il en est de même pour ces idées unitaires devenues indéfendables. Ce repositionnement peut expliquer la dominance du parti libéral, dans le Sud, aux élections de 1999.

40 30

Socialiste Libéral

20

Catholique

10 Source: IGEAT d'aprés SPF intérieur Auteur: Godfroid T.

0 1921

1936

1950

1965

1980

1999

Fig3: Résultats électoraux de l'extrême droite aux élections fédérales de 2010

Si on consulte les statuts socioéconomiques des électeurs du parti socialiste, on constate que le niveau de richesse économique et culturelle (ces niveaux sont obtenus grâce à plusieurs indicateurs synthétiques..) sont relativement faibles rapportés à l’échelle nationale. Ces statuts socioéconomiques sont relativement proches de ceux de l’électorat de l’extrême droite actuelle. Ce constat est conforté par les résultats électoraux des vieilles régions industrielles françaises. Les zones où l’extrême droite est la plus forte se trouvent être les régions de vieilles industries du sillon Sambre-et-Meuse (Fig.n°3). Les régions de force de l’extrême droite et du PS sont donc liées et sont des zones où ces deux partis sont théoriquement en concurrence. (MARISSAL, 2007) Dans le Nord de la France, par exemple, qui est une vieille région industrielle au même titre que le sillon wallon, le vote extrême atteint des ampleurs bien plus importantes qu’en Wallonie. Cette différence, de part et d’autre de la frontière franco-belge, est due à l’importance de la société civile en Belgique. Les piliers

Aux élections de 2010, on peut voir que la force catholique s’est considérablement affaiblie mais pas aux dépends d’un parti unique. C’est alors le parti socialiste qui domine le Sud de la région ce qui fait que la situation politique est plus hétérogène et plus mouvante dans le Sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse que dans le Nord.

En somme, en Belgique, chaque famille politique est liée à un certain nombre de structures avec lesquelles elles vont constituer des piliers. Ces piliers sont constitués des mutuelles, des syndicats, des mouvements de jeunesse… Les trois piliers traditionnels ne sont pas à mettre sur un pied d’égalité. Le pilier libéral a toujours été plus faible que les deux autres et s’est montré incapable de structurer le monde ouvrier. Le pilier chrétien est lui le plus puissant et le plus complet de sorte qu’il structure une population bien plus large que La base électorale constituée dans le sillon Sambrel’électorat de la famille socio-chrétienne. et-Meuse n’existe donc pas en Flandre. Dans cette (MARISSAL, 2007) région restée plus longtemps rurale, le parti catholique a pu consolider sa base électorale. Cette Une grande partie de la vie des citoyens est donc liée différence, dans leur histoire économique, a aussi à un pilier. Cet encadrement de l’électorat va le fixer. permis la constitution d’un réseau de PME moins Il y a donc, en Belgique, une forte inertie électorale favorables à un vote socialiste. (VANDERMOTTEN, qui, dans le sillon Sambre-et Meuse, se matérialise 2011) par la constance de l’importance de la famille socialiste dans le Nord de l’Entre-Sambre-Et-Meuse. La situation dans la région étudiée est également différente de celle que l’on retrouve dans le Nord de Godfroid Thibauld la France. Le vote extrême est peu répandu dans nos régions. Le seul pic de vote extrême dans la région fut la conséquence du climat économique des années

La dichotomie, entre les comportements du Nord et du Sud, s’est mise en place au 19ème siècle et semble relativement perdurer. Dans le Nord, la logique électorale était basée sur le vote ouvrier. Cependant, la géographie de la répartition ouvrière n’est plus la même que durant la période industrielle du sillon Sambre-et-Meuse. Cette évolution ne se traduit pas dans la géographie électorale. Le sillon Sambre-et-Meuse reste un bastion socialiste malgré la réduction de la part de travailleurs ouvriers. L’inertie du vote socialiste est telle que le vote se maintient alors même que sa base électorale et l’industrie lourde que l’a engendrée tend à disparaitre. Pour preuve, la corrélation entre le vote socialiste et la part actuelle d’ouvriers parmi les actifs est moins bonne que la corrélation entre le vote socialiste et la part d’ouvriers parmi les actifs à la

trente. Cependant, le vote d’extrême droite était alors un vote rural dû à une « extrémisasion » au sein de l’électorat catholique.

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sortie de la deuxième guerre mondiale. (MARISSAL, 2007) Les environs La carte de 2010 montre bien la dominance du parti socialiste en Wallonie. Or, cette situation s’oppose à celle qu’on retrouve au Nord du pays où le parti chrétien reste dominant. Il faut y voir là, une conséquence relativement logique de la période d’industrialisation de la région. 42


GEOGRAPHIE DE LA SANTE Quel accès aux soins de santé pour la population de l’Entre-Sambre-et-Meuse ?

s’explique aisément par un manque d’établissements et une inadéquation de l’offre en Wallonie.

fig. n°1:

Ces disparités s’accentuent encore entre le milieu rural, délaissé, et le milieu urbain, mieux fourni ; il Bien qu’encore faiblement analysée, la thématique de vous faudra en moyenne le double de temps pour la santé en milieu rural attire de plus en plus atteindre l’hôpital le plus proche en voiture en milieu l’attention de spécialistes en géographie de la santé, rural (EUROPEAN COMMISSION, 2006). en santé publique et même en économie. Cet intérêt croissant découle d’un des défis auxquels l’Europe est Quelle est la situation dans l’Entre-Sambre-etconfrontée : offrir un accès aux soins de santé à tous Meuse ? ses citoyens, dans un contexte de vieillissement de la Selon le géographe français Picheral dans son population (EUROPEAN COMMISSION, 2008). La « Dictionnaire raisonné de géographie de la santé » en situation est d’autant plus délicate en milieu rural que 2001, l’accessibilité aux soins de santé se définit la population y est plus dispersée et isolée tout en comme « la capacité matérielle d’accéder aux requérant des soins aussi variés et, parfois, ressources sanitaires et aux soins de santé […] spécifiques à ce milieu de vie. Surtout fonction du couple distance/temps, donc de Qu’en est-il dans l’Entre-Sambre-et-Meuse ? Quels l’éloignement ou de la proximité du cabinet médical sont les facteurs pouvant expliquer le phénomène […] ». Quel que soit l’indicateur utilisé pour étudier le phénomène, cette définition met en évidence observé ? Quelles en sont les conséquences ? l’importance de l’implantation (et de ses politiques) dans l’accessibilité aux établissements de santé. Quelle est la situation en Belgique ?

fig. n°2 :

Le couple distance/temps ayant été exploité dans le thème de l’accessibilité (cfr. Thématique Accessibilité p.33), nous exploiterons la notion d’éloignement à l’établissement par le biais de la distance, à vol d’oiseau, entre l’établissement de soins 2006). de santé (hôpital/clinique et centre médical) et le Une analyse à plus petite échelle révèle des disparités centre de gravité de la section de commune importantes dans ces chiffres résultant souvent des considérée. politiques mises en place. Bruxelles concentre un grand nombre d’établissements de soins sur son Le centre de gravité est une notion différente du territoire (29 hôpitaux et cliniques auxquels s’ajoutent centre géographique ; sa localisation va évoluer selon les autres centres de santé) tout comme la Flandre un facteur choisi. Dans ce cas-ci, le centre de gravité (103 hôpitaux et cliniques ainsi que les autres centres se rapprochera des zones où la densité du bâti est de santé), rendant l’accès aux soins de santé plus aisé importante, représentation pertinente des lieux de (SPF SANTE PUBLIQUE, 2013). concentration de la population. La Belgique fait partie des pays ayant les meilleurs accès aux soins de santé ; il vous faudra en moyenne moins de 20 minutes en voiture pour atteindre l’hôpital le plus proche (EUROPEAN COMMISSION,

La région plus problématique est la Wallonie. Dotée d’un nombre plus restreint d’établissements (76 hôpitaux et cliniques – SPF SANTE PUBLIQUE, 2013), ceux-ci sont répartis de manière asymétrique : une majorité de ces établissements sont répartis au nord du sillon Sambre-et-Meuse tandis que le reste de ces établissements est dispersé sur le vaste territoire au sud du sillon. Une étude réalisée en 1998 par Françoise Droesbeke sur l’attractivité des hôpitaux bruxellois révèle que ceux-ci exercent une attraction forte sur la population de Wallonie, générant des mouvements de patients vers la capitale. Ce phénomène, qui ne se retrouve pas en Flandre,

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Le choix de n’intégrer que des établissements de soins de deuxième ligne (spécialisés) a pour objectif de représenter la pluridisciplinarité nécessaire des soins d’aujourd’hui. A partir des cartes établies, qu’est-il possible de dire (cfr. Thématique Polarisation p.47). Cet effet est sur la situation dans la région ? corroboré par une concentration importante des La carte en fig. n°1 représente l’accès aux hôpitaux et hôpitaux et cliniques dans la région de Charleroi. Il cliniques de la région par la distance moyenne à vol est intéressant d’observer qu’à l’inverse, Namur ne d’oiseau qu’il faudra parcourir pour arriver à un polarise que très peu la région, n’ayant que deux établissement. Ces valeurs de distances sont établissements dans son agglomération. En-dehors de disposées en couronnes, centrées sur la région de ces deux villes, seuls deux autres établissements d’envergure se retrouvent sur le territoire (un à Charleroi, suggérant un effet polarisant de Charleroi Chimay au sud de la région et un à Beaumont).

La carte en fig. n°2 représente la même chose que la carte en fig. n°1 mais cette fois-ci, pour les centres médicaux. Comme pour la fig. n°1, il est possible d’observer une disposition en couronnes mais cette fois-ci, centrées au sud du sillon, révélant une répartition plus dispersée des établissements dans l’Entre-Sambre-et-Meuse et donc, une logique d’implantation différente que celle des hôpitaux et cliniques.


Après l’étude de ces cartes, deux remarques importantes s’imposent. Première remarque, il s’agit d’une distance à vol d’oiseau, il est donc important de se rappeler qu’elles ne sont pas représentatives de la distance réelle à parcourir, ne donnant qu’une indication. Une valeur faible n’est pas la garantie d’un bon accès ; l’accès étant tributaire de la distance réelle, il est donc influencé par les infrastructures de la mobilité, l’engorgement des routes,… Deuxième remarque, il s’agit de distances moyennes ; des distances élevées peuvent être affectées à des sections de communes, malgré la présence d’un établissement sur leur territoire, car la plupart des établissements sont éloignés. La distance moyenne est donc influencée par la concentration des établissements, ce qui représente un biais important de l’indicateur.

logiques peuvent être associées aux cliniques, Cette alternative n’est possible que pour la population Y a-t-il une région plus défavorisée qu’une autre ? ayant des revenus suffisants. d’autant plus qu’il s’agit d’établissements privés. Nous en avons discuté précédemment, l’indicateur Suite à la diminution du nombre d’hôpitaux et de distance moyenne comporte un biais important. Il Quelles sont les conséquences ? cliniques dans la région, des centres d’un autre type devient dès lors pertinent de s’assurer que les résultats Au-delà des conséquences humaines qu’un mauvais ont émergé pour pallier au manque. Il s’agit des obtenus ne sont pas uniquement dus aux biais mais accès aux soins de santé entraine, une répartition centres médicaux qui offrent une médecine correspondent bien à la réalité. aussi concentrée et polarisée sur les grandes villes des pluridisciplinaire, en adéquation avec les besoins de hôpitaux et cliniques pose un véritable problème la population, mais de plus petites tailles que les Pour tenter de répondre à cette question, nous d’accessibilité aux soins pour la population et encore établissements hospitaliers. Ces centres sont plus partirons du postulat que la région est isolée, plus pour la tranche âgée de la population ayant dispersés sur le territoire et offrent donc une qu’aucun passage des limites administratives de la souvent plus de difficultés à se déplacer sans l’aide alternative de proximité aux grands établissements région n’est possible depuis et vers les régions d’une personne extérieure (famille, asbl,…). avoisinantes. concentrés dans le nord de la région.

Ceci met en évidence l’importance d’assurer une mobilité suffisante dans la région (cfr. Thématique Transports p.31) en offrant des infrastructures de qualité mais surtout des services de transports en Quels sont les facteurs pouvant expliquer le suffisance. Cette mobilité faisant régulièrement phénomène étudié ? défaut dans certaines régions, d’autres alternatives Deux facteurs entrent en compte pour tenter furent mises en place. d’expliquer la répartition et, de manière inhérente, la Quelles sont les stratégies mises en place pour facilité d’accès aux établissements de soins dans la pallier à la difficulté d’accès ? région. Deux types de stratégies furent développés. Le premier facteur est relatif à la densité de population (cfr. Thématique Répartition de la Dans le cadre de la mobilité, des sociétés de taxi population p.9). La densité de l’Entre-Sambre-et- médicaux et d’ambulances assurant un transport Meuse est en moyenne 3 fois inférieure qu’ailleurs en médico-sanitaire (non-urgent) émergèrent, permettant Wallonie (68 hab./km² - OBSERVATOIRE DE LA aux personnes qui le doivent, de se rendre à l’hôpital SANTE, 2011) En plus de l’infériorité, un clivage ou la clinique. nord (sillon Sambre-et-Meuse)/sud se marque dans le territoire. La population de la région étant répartie fig. n°3: sur un territoire vaste, elle y est dès lors plus dispersée et l’implantation d’établissements d’envergure est moins fréquente, rendant l’accès aux établissements moins bon pour la population au sud du sillon. Le deuxième facteur est d’ordre politique. Depuis le milieu des années ’80, une logique de fermeture des petits hôpitaux est apparue. Ayant pour objectif d’améliorer la qualité des soins dispensés et l’efficacité des établissements, elle provoqua la disparition de près de nombreux établissements en Wallonie entre 1987 et 2005, passant de 113 à 44 hôpitaux. En réalité, cette politique fut principalement adoptée pour diminuer les coûts (ROBAYE, 2011) ; les établissements hospitaliers n’étaient donc plus affectés selon les besoins de la population mais là où ils allaient s’assurer de toucher un maximum de patients potentiels et ce, à moindre coûts. Les régions peu peuplées furent donc délaissées. Les mêmes

Bien qu’il s’agisse d’une bonne alternative de proximité assurant l’accès aux soins, ces centres présentent des limites et ne peuvent totalement se substituer à un hôpital ou une clinique.

Les cartes en fig. n°1 et n°2 montrent que la région allant de l’extrême-sud à l’extrême-est est une région à partir de laquelle il faut en moyenne parcourir une distance plus élevée pour atteindre un établissement de soins.

Les limites se trouvent également dans le fait que dans notre région d’intérêt, ces centres ne sont pas Afin de vérifier ces allégations, deux nouvelles cartes ont été établies utilisant cette fois-ci la distance encore nombreux. minimal à vol d’oiseau pour atteindre un Une alternative moins régulière, est l’implantation de établissement (fig. n3° et fig. n°4). En confrontant spécialistes dans des cabinets individuels. Cela a ces cartes avec les précédentes, il apparaît que la l’intérêt, particulièrement pour les patients souffrant région se trouvant à l’extrême-est et l’extrême-sud de de maladies chroniques, d’avoir leurs médecins l’Entre-Sambre-et-Meuse sont les régions ayant le moins bon accès aux soins de santé spécialistes de référence à proximité. (hôpitaux/cliniques et centres médicaux), confirmant plus finement, les résultats des deux premières cartes. van Uytvanck C.

fig. n°4:

+

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L’effet de frontière La caractéristique première d’une frontière réside dans l’affirmation d’une différence, d’appartenance à un Etat avec une réalité politique, économique et culturelle qui lui est propre. Mais au-delà d’un effet de barrière, la frontière est un endroit privilégié du point de vue des échanges, tant de marchandises que de travailleurs où même de savoirs. L’objectif ici est de caractériser la perméabilité de la frontière francobelge de l’Entre-Sambre-Et-Meuse et de mettre en évidence les facteurs lui conférant un statut de barrière ou pas.

Les français résidants dans l’Entre- opposés aux zones de vide urbain, avec des proportions aux alentours de 5 pour mille. Sambre-Et-Meuse Une manière de caractériser la perméabilité de la Les communes proches de la frontière accueillent frontière est de s’intéresser aux résidants d’origine une proportion élevée de français comparé au reste de la région (de l’ordre de 30 pour mille). Mais ces française dans l’Entre-Sambre-Et-Meuse. valeurs sont faibles comparées aux communes De manière générale, le nombre de Belges résidant frontalières proches de centres urbains. De même, en France (environ 70 000) est moins important que les communes situées plus à l’intérieur de l’Entrecelui de Français résidant en Belgique (environ 115 Sambre-Et-Meuse présentent des valeurs plus 000), où le prix des terrains et de l’immobilier est faibles que leurs homologues. plus bas. De part et d’autre de la frontière, ces La frontière franco-belge semble donc être moins nombres sont en augmentation, ce qui suppose une perméable pour la région de l’Entre-Sambre-EtMeuse, du fait qu’il y ait peu de population de part atténuation avec le temps de l’effet de frontière. et d’autre de la frontière, à l’exception des villes de En prenant la frontière dans son ensemble, la Charleroi et Namur qui polarisent un nombre plus répartition des Français semble être corrélée à la important de français mais relativement plus faible, localisation des grands centres urbains, avec Lille et dû à leur éloignement à la frontière. Luxembourg qui présentent les proportions les plus élevées (environ 220 français pour mille personnes) Selon le consulat français en Belgique, les Français immigrés sont principalement des actifs en milieu de carrière profitant d’avantages fiscaux comme l’absence d’imposition sur la fortune et de taxation sur les plus-values mobilières. On retrouve aussi un certain nombre d’étudiants dans les filières médicales et vétérinaire, la Belgique ne présentant pas de numérus clausus pour ces formations contrairement à la France (Hamez G, 2004). Il s’avère donc que la plupart des Français partis vivre en Belgique y travaillent, ceux-ci sont estimés aux alentours de 60% pour l’année 2000. Les raisons d’immigration et logiques de répartition des français en Belgique semblent donc être à chercher avant tout dans le milieu du travail. Il serait dès lors pertinent de caractériser la perméabilité de la frontière au travers d’un autre indicateur, le travail frontalier.

Commentaire de la carte des résidents français Comme pour les résidents français, les travailleurs frontaliers sont proportionnellement plus nombreux dans les communes frontalières. On notera aussi que leur nombre est relativement important dans les villes de Namur et Charleroi mais aussi dans la commune d’Erquelinnes, la seule reliée à la France par une voie de chemin de fer.

45

Les travailleurs frontaliers Un travailleur frontalier est considéré comme une personne résidant dans un pays mais travaillant dans un autre, en effectuant au moins une navette hebdomadaire entre son domicile et son lieu de travail. L’ensemble de la frontière franco-belge présente des proportions de frontaliers similaires à l’EntreSambre-Et-Meuse, de l’ordre de 3 pour mille en moyenne à l’exception de l’agglomération lilloise qui en compte plus de 10. Sur les 5000 frontaliers belges, seulement 1000 habitent dans l’EntreSambre-Et-Meuse. La présence de travailleurs frontaliers obéit aussi à des logiques de localisation de pôles urbains mais aussi d’infrastructures (Hamez G, 2004). Les frontaliers belges sont relativement peu important comparé aux frontaliers français. En effet, en 2002, c’était environ 5000 frontaliers belges qui traversaient chaque jour la frontière pour venir travailler en France tandis qu’ils sont aux alentours de 20 000 dans l’autre sens. Cette tendance peut s’expliquer de deux manières. Non seulement, le travail ouvrier est mieux payé en Belgique mais en plus, l’impôt sur le revenu est plus élevé en Belgique. Ainsi, les frontaliers français qui sont ouvriers en Belgique perçoivent un salaire supérieur au salaire français, mais payent l’impôt français inférieur à l’impôt belge. Les belges allant travailler en France sont généralement âgés, 60% d’entre eux ont plus de 40 ans, ce qui s’explique par le fait que l’âge de la retraite en France est plus tôt qu’en Belgique, 60 ans pour 65 ans respectivement.


Commentaire de la carte des travailleurs frontaliers Comme on aurait pu le supposer, la répartition des Français en Belgique suit une logique de proximité spatiale à la frontière. En effet, le poids absolu des français décroît à mesure que la distance à la frontière augmente. On notera aussi que ce sont les pôles urbains, en l’occurrence les villes de Namur et Charleroi qui accueillent le plus grand nombre de résidant français, bien que la proportion reste faible de par la distance à la frontière. Les infrastructures de transport Un moyen efficace de mettre en évidence le rôle de barrière d’une frontière est de s’intéresser aux infrastructures de transport. Les États ont tendance à promouvoir l’accessibilité à l’intérieur de leur espace national mais aussi à contrôler les échanges de part et d’autre de la frontière. Cela débouche sur une organisation des infrastructures davantage parallèle à la frontière que perpendiculaire. La région de l’Entre-Sambre-Et-Meuse est assez peu fournie en voies de chemin de fer et routes importantes comparé aux alentours. Du fait qu’il n’y ait pas de pôle urbain de part et d’autre de la frontière, il n’y a pas de réelle nécessité à devoir acheminer des flux importants de marchandises ou de personnes.

Figure 2 : Le réseau autoroutier en 2009 Source : Wikipedia

Conclusion

Figure 1 : La gare de Couvin, terminus de la ligne de chemin de fer, représenté par la barrière en bois en bas à gauche de la photo. Cela traduit la proximité de la frontière franco-belge.

Les deux indicateurs font ressortir le fait que la perméabilité de la frontière dépend avant tout de la présence de part et d’autre de centres urbains mais aussi d’infrastructures de transport transfrontalières. C’est pourquoi, au niveau de l’Entre-Sambre-Et-Meuse, la frontière est peu perméable comparé au reste de la Belgique, le vide de population de part et d’autre n’entrainant pas de flux transfrontaliers importants.

Figure 3 : Le réseau de chemin de fer en 2009 Source : Wikipedia

Swysen Corentin

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LA POLARISATION DES VILLES

régionales (fig. n°3), on remarque qu’elle suit un gradient Nord-Sud, ainsi que l’influence de Namur. Par ailleurs, plusieurs aires peuvent se superposer. Ces cartes ne montre que l’influence principale, mais nous savons que des personnes actives de la région vont également travailler à Bruxelles.

Fig. n°1

Introduction : La polarisation peut être définie comme «l’attraction exercée par un centre sur l’espace environnant, lequel suscite des flux convergents de consommateurs, de navetteurs ou de migrants.» (PUMAIN D., et Cie, 2006, p.224) Cette polarisation se fait à partir d’un centre urbain qui exerce son attraction dans un certain espace, appelé «aire d’influence d’une ville» et ce, dans plusieurs plusieurs types de relations. Selon le type de relations, différents indicateurs peuvent être utilisés pour mettre en avant l’air de marché, l’aire socioculturelle, le bassin de l’emploi, ... etc. Ces diverses aires ne se recoupent pas toujours parfaitement et leurs marges sont toujours assez imprécises, car la population qui vit dans ces espaces est toujours soumises plus ou moins fortement à des zones d’influence de plusieurs pôles différents. Dans une région comme l’Entre-Sambre-et-Meuse, qui ne possède pas de réels centres urbains, il est particulièrement intéressant de voir quelles sont les influences divergentes exercées par les centres urbains proches comme Charleroi et Namur, ainsi que leur répercussion sur l’organisation spatiale des communes de la région. Dans un premier temps, nous développerons une note méthodologique sur l’indicateur utilisé pour l’analyse. Ensuite, nous étudierons la répartition spatiale de ce dernier, afin d’essayer d’en dégager la structure spatiale propre à notre région d’étude. La troisième partie sera consacrée à la contextualisation de ces données et la recherche d’hypothèses explicatives de ces phénomènes. Enfin, nous terminerons par l’analyse des conséquences de cette polarisation sur l’organisation et l’occupation de l’espace. Indicateurs et répartition spatiale : J’ai décidé d’utiliser l’angle de l’étendu du bassin de l’emploi pour étudier l’attraction des villes. Mon premier indicateur cherche à identifier les communes polarisées, en prenant en compte la proportion de 47

Fig. n°2 : Les zones d’influence des grandes villes en Belgique.

(Le Grand Atlas de boeck, 2002) Fig. n°3 : Les zones d’influence des villes au niveau «ville régionale» en Belgique

personnes actives qui navettent par communes (c-à-d le nombre de navetteurs de la commune divisé par le nombre de personnes actives de la commune). Pour ce faire, j’ai utilisé comme données une matrice reprenant l’ensemble des navetteurs par communes en Belgique, ainsi que les communes de destination de l’IWESP, ainsi qu’une matrice de la population active par commune de l’INS et l’IWESP, toutes les deux pour l’année 2008. On peut observer (fig. n°1) une double structure. D’une part, on observe un gradient globalement décroissant dans un axe Nord-Sud, avec de très grandes proportions de navetteurs dans les communes voisines de Namur, et de Charleroi, d’autre part, nous observons une forte proportion de navetteurs dans les trois communes au Sud de Charleroi, le long de l’axe principal de la Nationale 5 (de Ham-sur-Heure jusque Cerfontaine). Toutes les communes ont entre 29% (Charleroi) et 65% (Floreffe) de leur population active qui navette.

Dans un deuxième temps, j’ai cherché à identifier les communes les plus polarisantes, c’est-à-dire, les cinq destinations les plus courantes pour l’ensemble des navetteurs de la région. Nous pouvons observer qu’il ne s’agit que de communes au Nord de la région d’étude, principalement des grandes villes, ainsi que deux communes très liées à Charleroi. Contextualisation des données et hypothèses explicatives : À première vue, ces proportions semblent assez impressionnantes, mais il faut les replacer dans le conntexte belge où en moyenne 55% de la population active navette. Dans l’Entre-Sambre-etMeuse, la moyenne est de 51,1%. Ainsi, seule certaines communes dépassent la moyenne nationale. Par ailleurs, on peut remarquer que selon l’échelle de hiérarchie des villes utilisées, plusieurs sous-aires d’influences se distinguent. En effet, à l’échelle des grandes villes belges (fig.2), seule l’influence de Charleroi est perceptible, mais à l’échelle des villes

(Le Grand Atlas de boeck, 2002)

D’où viennent ces migrations alternantes ? Si le phénomène existe depuis le XIXe siècle, il a très fortement augmenté dans la seconde partie du XXe siècle. Au début du XIXe siècle, le manque d’infrastructures et surtout le prix des transports empêchaient les ouvriers de vivre trop loin de leur lieu de travail. Aussi, les débuts de la Révolution Industrielle furent surtout une période d’exode rural assez important et de croissance de la ville. Ceci changea avec l’instauration des abonnements de trains ouvriers à la fin du XIXe siècle et le


développement du réseau vicinal des chemins de fer. Ceux-ci permirent l’émergence des premiers navetteurs. Mais leur flux resta encore assez restreint. Après la Ie Guerre Mondiale, la couronne urbaine grandit sous l’effet de l’arrivée de ruraux, mais surtout de citadins nantis qui quittent le centre ville surpeuplé pour s’installer dans des espaces plus verts. (DENIS, 1992) Mais c’est essentiellement après la Deuxième Guerre Mondiale que le mouvement va prendre une réelle ampleur. Avec la réduction du temps de travail, l’augmentation du niveau de vie, la recherche d’une meilleure qualité de logement et surtout l’arrivée massive des voitures comme mode de transport individuel, le nombre de personnes allant vivre dans l’agglomération ou dans la banlieue, tout en gardant leur travail en ville augmente très fortement. (ENQUÊTE SOCIO-ECONOMIQUE, 2001) En effet, avec le bouleversement des transports, les gens se déplacent plus et plus vite. Cela permet aux gens de pouvoir conserver un mode de vie urbain (pour les activités socio-culturelles, leur emploi, ...), tout en s’installant dans un environnement de qualité et/ ou moins cher. (Troisième Atlas de Belgique, 2011) Cependant, les habitants ne sont pas les seuls à s’installer dans la périphérie des villes. En effet, les industries, commerces (principalement de grande surface) et les entreprises de services vont également augmenter ce phénomène, en profitant du prix plus restreint des terrains, de la proximité des grands axes routiers et enfin du fait que leur clientèle possède maintenant leur propre moyen de transport pour pouvoir changer d’emplacement. Ainsi, si la majorité des commerces sont toujours présents dans la ville centrale, de grands zonings sont de plus en plus présents dans la région urbaine. Ce double phénomène fait partie du contexte de formation des région urbaine qui a vu s’élargir la ville en une structure beaucoup plus étendu, tant du point de vue morphologique (continuité du bâti, habitations et entreprises), que du point de vue fonctionnel (flux de marchandises, de travailleurs, de capitaux, interdépendance des espaces, ...). L’ensemble a créé une structure urbaine allant du noyau urbain historique (qui, avec le reste des quartiers à construction très dense, polarisent le reste), à la zone d’attraction de la ville et des travailleurs. (fig. n°4) On comprend donc l’importance de la mobilité et de

l’accessibilité (cf. Transports p.31 et accessibilité des services p.33) pour comprendre les dynamiques des navetteurs, mais aussi de la répartition (cf p.9) et de l’évolution de la population (cf. Croissance de la population, p.11). fig n°4

Structure urbaine

Noyau urbain + quartier à construction très dense ! !

= Ville centrale + couronne urbaine

!

! !

= Agglomération morphologique + adaptation aux limites communales

! !

! !

= agglomération opérationnelle + banlieue ! !

! !

! !

! !

!

!

!

!

! ! ! ! !

= Région urbaine + zone résidentielle des migrants alternants = Zone d’attraction de la ville

(DENIS, 1992, p.450)

La structure du gradient Nord-Sud semble assez logique avec le modèle gravitaire selon lequel «deux corps quelconques s’attirent réciproquement avec une force proportionnelle au produit de leurs masses et inversement proportionnel au carré de leur distance.» (BAVOUX, 2010, p.81) Si les communes les plus polarisées sont les voisines de Namur (avec des pourcentages de plus de 62% de navetteurs), on peut supposer en analysant le revenu et niveau de diplôme des population concernées (cf. Précarité p. 35 et Education p.35) que le type d’emploi recherché à Namur est plus lié aux services publics et privés, structure d’emploi différente de Charleroi qui ne bénéficie pas de la présence des institutions wallonnes. Influences de la polarisation sur l’occupation de l’espace : Trois types d’analyses peuvent être effectuées concernant l’influence de la polarisation ; sur les flux, sur les espaces polarisants et enfin sur les espaces polarisés. La polarisation associe un double effet de drainage de flux (de travailleurs, consommateurs, ...), mais aussi de diffusion de services, d’informations, de normes, ... (BAVOUX, 2010). «On ne circule pas partout dans l’espace (...) Les flux y sont captés, rassemblés et dirigés sur un itinéraire

déterminé» (BAVOUX, 2010, p.87) Ces flux occupent donc un certain espace, selon des rythmes +/- constants. Les flux des navetteurs en particulier sont très concentrés dans le temps et l’espace, suivant une direction privilégiée. En effet, le matin, ces flux se dirigent vers les communes du Nord et le soir, ils prennent la direction inverse. La nationale 5 étant le seul axe routier à vitesse rapide dans la direction Sud-Nord, la concentration de ces flux sur cet axe pose des problèmes de congestion aux heures d’arrivée et de départ du travail. Concernant les communes polarisantes, il faut faire la distinction entre des grands pôles comme Charleroi et des pôles secondaires comme Châtelet. En effet, les deux communes n’ont pas du tout le même poids en terme de population, d’emplois, de services, ...etc. Or ce sont ces facteurs qui exercent leur force attractive sur le territoire. Aussi, c’est à Charleroi plus qu’à Châtelet que les phénomènes propres aux pôles d’attraction seront les plus visibles, notamment la multi-fonctionnalité et la coprésence de nombreuses activités qui exercent les unes sur les autres des effets de synergies positives. Châtelet fait partie de l’agglomération opérationnelle de Charleroi (du point de vue des fonctions, du passé industriel, ...). Elle exerce tout de même une attraction assez importante et représente tout de même la 5e destination des navetteurs de la région étudié. Plusieurs conséquences de sa polarisation sont tout de même visibles dans l’espace. Parmielles, la plus grande diversité des fonctions en terme de services et de commerces. Ainsi, en plus de nombreux petits commerces de proximité (cf. fig. n °5), un zoning industriel et surtout commercial est présent à l’Ouest de la commune. (cf. Commerce p. 27).

(Google view, photo prise en septembre 2009)

Mais c’est aussi en terme de rythme de vie que nous pouvons observer des différences En plus d’être le récepteur de flux (provocant notamment des congestions, nuisances sonores, entrées économiques, ...), du passage et des activités sont présents tout au long de la journée. Des conséquences de la polarisation subie par les communes polarisées sont aussi visibles. La plus grande différence est sans doute la monofonctionnalité de celles-ci. En effet, ces communes sont beaucoup plus concentrées sur la fonction résidentielle, accompagnée de la présence de petits commerces de proximité) et offrent peu voir pas d’espaces réservés à l’emploi (en dehors du secteur agricole, très important du point de vue de l’espace, mais très peu du point de vue de l’emploi). Par ailleurs, l’occupation quotidienne de ces territoires est divisée en plusieurs séquences. En effet, vu la fonction essentiellement résidentielle de ces communes, ces dernières sont quasiment vides pendant les heures de travail et d’école. Elles deviennent «actives» pendant les heures de «loisirs». Fig. n°6 : Photo de Gerpinnes, 58,2% de la population active qui navette (on remarque la fonction essentiellement résidentielle et le changement de rythme dans l’usage de l’espace par rapport à la photo de Châtelet)

Fig. n° 5 : Photo de Châtelet (on peut observer de nombreux petits magasins, des flux de voitures, présence d’un bus) (Google view, photo prise en aout 2009)

Il faut cependant faire également attention à la densité de population, généralement plus faible, ainsi qu’à la structure d’âge des populations concernées, qui vont induire un autre usage de l’espace. (cf. Répartition de la population p.9 et Structure de la population p.13) Alicia SCHMIT 48


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3) Thématique Économie : Agriculture Agrobiosciences, Une brève histoire des transformations de l’agriculture au 20e siècle, <http://www.agrobiosciences.org/IMG/pdf/Flamant-Ensat.pdf>, consultation : décembre 2012 Atlas de Belgique, <http://www.atlas-belgique.be/web.htm>, consultation : décembre 2012 BOIKETE P., Etat de la question. L’agriculture belge, bilan et perspective, 2012, <http://www.iev.be/getattachment/7d03f749-6c20-4911-9965-f7fbfe398660/L-agriculture-en-Belgique---Bilan-etperspectives-.aspx>, consultation : mai 2013

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