Vers un avenir meilleur : santé publique et populationnelle chez les Premières Nations, les Inuits

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LES MALADIES INFECTIEUSES Dre Margo Greenwood, leader académique au Centre de collaboration nationale de la santé autochtone, vice-présidente de la Santé des Autochtones à la Northern Health Authority et professeure au programme d’études des Premières Nations à l’Université du Nord de la Colombie-Britannique; Donna Atkinson, directrice du Centre de collaboration nationale de la santé autochtone Les peuples et communautés autochtones ont subi, « depuis l’arrivée des Européens il y a plus de 500 ans, des vagues de maladies infectieuses » [traduction], notamment de variole, de grippe A (grippe espagnole, H1N1) et de tuberculose, sans oublier la pandémie actuelle de coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère 2 (COVID-19) (Richardson & Crawford, 2020, p. E1098). Hier et aujourd’hui, les éclosions de maladies infectieuses touchent les Autochtones plus que nulle autre population canadienne, ce qui projette à l’avant-plan les questions de la colonisation (historique et actuelle), des iniquités, de la souveraineté et de la relationnalité dans les mesures de santé publique visant les Autochtones (Mashford-Pringle et al., 2021; Richmond et al., 2020). Nous verrons plus loin certaines des plus inquiétantes maladies infectieuses qui continuent de compromettre la santé et le bienêtre des peuples autochtones2. Ce faisant, nous mettrons en lumière les déficiences des données et des systèmes de surveillance actuels – dont une absence de données désagrégées sur les peuples

autochtones – et l’incapacité des politiques et programmes de santé publique à comprendre véritablement le vécu et les réalités des Autochtones et à s’y accorder. En conclusion, il sera question des moyens de rehausser les efforts de prévention, de contrôle et de gestion des maladies infectieuses.

La réalité actuelle Divers facteurs de risque personnels et déterminants de la santé entrent en ligne de compte dans l’exposition et la résistance aux infections, la progression de la maladie, le traitement et la gestion de la maladie après le diagnostic (CPHO, 2013, 2018). Pour les Autochtones, les déterminants des maladies infectieuses – tels que les logements inadéquats ou surpeuplés, la pauvreté, l’insécurité quant à l’accès aux aliments et à l’eau potable, l’accès limité à des soins de santé de qualité et l’existence de maladies chroniques – se trouvent exacerbés par les expériences historiques et actuelles de violence coloniale, de stigmatisation, de racisme systémique et de discrimination tant dans le système de santé

qu’ailleurs dans la société (CPHO, 2013, 2018; Ward & MacDonald, 2021). Par conséquent, les peuples autochtones enregistrent des taux plus élevés de prévalence de certaines maladies infectieuses que les non-Autochtones, même s’ils ne constituent que 4,9 % de la population canadienne. Étant donné les problèmes qui persistent en information de surveillance de la santé au Canada, en particulier quant aux données liées à la race ou à l’ethnicité, il est probable que le poids des maladies infectieuses chez les populations autochtones soit sous-estimé (House of Commons, 2021; MashfordPringle et al. 2021; Office of the Auditor General of Canada, 2021b).

La tuberculose « Véritable symbole d’iniquité dans la santé publique » (CPHO, 2018), la tuberculose est souvent qualifiée de maladie sociale qui comporte un aspect médical. Cette maladie, qu’on peut très bien prévenir et guérir, touche de façon disproportionnée les populations vivant dans des conditions socioéconomiques défavorables (CPHO, 2018;

Il serait toutefois possible d’en présenter de nombreuses autres, telles que la rougeole, les oreillons, la varicelle et la méningococcie invasive (Indigenous Services Canada, 2020).

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