Vers un avenir meilleur : santé publique et populationnelle chez les Premières Nations, les Inuits

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L’AVENIR DE L’AUTODÉTERMINATION ET DE LA SANTÉ PUBLIQUE Dre Marcia Anderson, médecin hygiéniste à l’Office régional de la santé de Winnipeg

« Les gouvernements doivent s’engager résolument et juridiquement à respecter les droits des Autochtones, notamment sur le plan de l’autodétermination et de la souveraineté de leurs territoires, ainsi qu’à faire en sorte d’éradiquer la discrimination et de réparer les injustices passées et présentes. » [traduction] (Self-determination and Indigenous health, 2020) La citation ci-dessus, extraite d’un éditorial de 2020 de The Lancet, témoigne de l’importance des droits à l’autodétermination en santé des peuples autochtones. Lorsque nous considérons les défis de santé publique auxquels nous faisons face (la COVID-19, les surdoses, les taux élevés de maladies transmises sexuellement et d’infections transmises par le sang), nous comprenons que les peuples autochtones y sont surreprésentés en raison des conséquences du colonialisme d’hier et d’aujourd’hui. Il est aussi évident que, à bien des égards, les mesures de santé publique se sont montrées et se montrent 34

insuffisantes pour combler ces lacunes. Toutefois, les succès et les écueils observés durant la pandémie de COVID-19 ont permis de tirer des leçons sur la façon dont l’autodétermination autochtone vient soutenir les services et les interventions de santé publique. La Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones énonce aux articles 3 et 4 que les peuples autochtones ont le droit à l’autodétermination et que, dans l’exercice de celui-ci, ils ont le droit d’être autonomes et de s’administrer eux-mêmes pour tout ce qui touche à leurs affaires intérieures et locales (UN General Assembly, 2007). L’article 18 précise que les peuples autochtones ont le droit de participer à la prise de décisions sur les questions qui peuvent concerner leurs droits, notamment celui de jouir en toute égalité du meilleur état de santé possible. Quand on examine comment ces droits sont appliqués à l’organisation et à la pratique de la santé publique, on

constate qu’une approche souple s’impose pour tenir compte de l’ensemble complexe de nations et d’identités autochtones présent au Canada. Une telle approche exige des organisations en santé publique qu’elles se questionnent sur leur collaboration et leurs rapports avec les individus, communautés et aux nations autochtones. Les considérations ci-dessous offrent matière à réflexion en ce sens. La pandémie de COVID-19 a fourni une occasion de s’intéresser au leadership autochtone en santé publique. Un exemple éclairant des multiples facettes du droit à l’autodétermination se trouve dans l’Équipe de coordination de l’intervention des Premières Nations du Manitoba en cas de pandémie, qui a été créée à la demande de l’Assemblée des chefs du Manitoba. Cette structure déploie des équipes d’intervention rapide capables, en cas de besoin, de fournir un soutien d’urgence aux communautés, mais fait aussi rapport sur la situation


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