Commerce en Lorraine
Comenmerce
Les Grandes et Moyennes Surfaces Situation régionale en 2008
Lorraine
Etude réalisée par les CCI de Lorraine
n°1 - janvier 2008 En 2008, la Lorraine compte 2168 établissements de commerce de détail exploités sur plus de 300m² de surface de vente. Ces grandes et moyennes surfaces présentes dans les centres et les périphéries de villes totalisent près de 2 700 000m² de plancher commercial. Le développement de la grande distribution concerne aujourd’hui des activités de plus en plus diversifiées même si les grandes surfaces à prédominance alimentaire et les magasins d’équipement de la maison concentrent encore près de 70% des surfaces de vente. La Lorraine affiche un niveau d’équipement commercial élevé avec des disparités sensibles entre les départements. Le déploiement régional de l’offre commerciale se poursuit avec l’apparition de nouvelles formes d’aménagement.
Une position forte mais contestée des hypermarchés Avec 963 102 m2, les 648 grandes et moyennes surfaces (GMS) à dominante alimentaire concentrent 36,4% des surfaces de vente des établissements de commerce de détail de plus de 300m2 (cf tab 1.) Comme locomotives, les hypermarchés ont un rôle structurant dans l’organisation commerciale des agglomérations et des territoires desservis. Rassemblant près de 11% des magasins alimentaires, ils concentrent 45% de la surface de vente correspondante.
Le commerce est devenu en quelques années un levier important de développement et de dynamisation de l’économie résidentielle des territoires. Dans cette perspective, «Commerce en Lorraine» propose de poser les jalons d’une réflexion régionale sur la place et le rôle du commerce dans l’organisation des dynamiques locales, régionales et transfrontalières. Réalisé par les Chambres de Commerce et d’Industrie de Lorraine, ce document offre une synthèse inédite d’un diaganostic de l’offre commerciale régionale et des enjeux liés au commerce. Nous vous souhaitons une bonne lecture.
tab 1. Les commerces de détail de plus de 300m² de surface de vente en Lorraine Grandes et moyennes surfaces
nombre de points de vente
surfaces de vente en m2
Part de la surface de vente totale
Généralistes alimentaires
648
963 102
36,4%
Hypermarchés
69
439 256
16,6%
Supermarchés (dont supérettes > 400m²² )
236
289 973
11,0%
Maxidiscomptes
281
197 555
7,5%
Alimentaires Spécialisés
57
27 678
1,0%
Magasins populaires
5
8640
0,3%
1520
1 685 902
63,6%
Spécialisées Grands magasins
3
23 155
0,9%
Equipement de la maison
701
880 869
33,2%
Equipement de la personne
344
259 896
9,8%
Culture-loisirs
300
378 433
14,3%
Divers
172
143 549
5,4%
Un contexte concurrentiel devenu Ensemble 2168 2 649 004 100% plus fort et une logique de flux tendus ont alimenté l’agrandissement et source : CCI Lorraines - janvier 2008 - Commerce en Lorraine champ GMS (hors galeries marchandes) la modernisation des hypermarchés. Cette situation inflationniste a aussi ren- Un maillage de supermarchés Concernant les supermarchés classiques, l’offre commerciale est largement dominée forcé leur position de plus en plus contesen renouvellement par les enseignes historiques Intermarché et tée par les maxidiscomptes et les magasins Les 517 supermarchés sont la forme de Match suivies par Super U. spécialisés. Pour maintenir leur attractivité, distribution alimentaire en GMS la plus les enseignes d’hypermachés modernisent leur galerie marchande qui devient un pôle répandue en Lorraine. Le maillage de La structure de la distribution alimentaire de destination d’achat à part entière (Cora- proximité du territoire tend toujours à se varie sensiblement d’un département à densifier en raison de l’expansion récente et l’autre (cf. figure 1) : Houdemont, Géric-Thionville). Avec 77% du plancher commercial exploité rapide du maxidiscompte tant dans les villes - La Meurthe-et-Moselle est marquée par en format d’hypermarché, Leclerc (33,4%), que dans les espaces périurbains et ruraux. la présence forte de grands hypermarchés Cora (29,7%) et Auchan (13,7%) sont les Avec 100 et 87 points de vente, Lidl et Aldi contrairement au département des Vosges principales enseignes d’hypermarchés pré- sont les enseignes pionnières et leaders sur caractérisé par une densité importante de ce segment de la distribution. supermarchés. sentes en Lorraine. Chambres de Commerce et d’Industrie de Lorraine
1
Commerce en Lorraine
n°1 - janvier 2008 fig 1. Les spécificités départementales de l’offre alimentaire en Lorraine
- Les départements de la Moselle et de la Meuse présentent une situation intermédaire.
Une diversification de l’offre commerciale non alimentaire Les 1520 Grandes et Moyennes Surfaces Spécialisées (GMSS) recensées en Lorraine exploitent une surface de vente totale de 1 685 902m² soit 63,6% du plancher commercial régional. D’une manière générale, le grand commerce investit des segments de l’offre de plus en plus diversifiés et pointus. Ce développement extensif s’accompagne paradoxalement d’une banalisation des enseignes. Le secteur de l’équipement de la maison (bricolage, meuble, électrodomestique) est fortement représenté. Cette position s’explique notamment par l’antériorité, la grande variété des enseignes concernées, et la forte consommation d’espace notamment dans le bricolage. Dans le domaine très varié de la culture et des loisirs, l’offre commerciale tend à se diversifier et se développe sur des marchés directement concurrentiels de l’offre des centres-villes en particulier dans le domaine du sport et de la culture. Avec 344 magasins, l’équipement de la personne a occupé un créneau moyen-bas de gamme complémentaire des centres-villes. Cette situation tend à évoluer sensiblement avec un renforcement périphérique d’une offre de gamme supérieure directement concurrentielle des enseignes typiques de centre-ville. Ce phénomène est accentué par l’extension des galeries marchandes des
part départementale des surfaces de vente d'hypermarchés
Plus rares, les magasins populaires (5) sont devenus des points de vente assez haut de gamme (Monoprix) en coeur de ville.
60%
forte présence d'hypermarchés Meurthe-et-Moselle 259 178m²
55% Moselle 403 643m²
50%
Meuse 70 538m²
45%
Vosges 174 255m² 40%
maillage dense de supermarchés
35%
40%
45%
centres commerciaux. Quant aux grands magasins, ils constituent des locomotives commerciales importantes pour les centres-villes (Printemps, Galeries Lafayette).
Un niveau d’équipement commercial contrasté La Lorraine affiche un niveau d’équipement commercial sensiblement supérieur (+17%) à la moyenne nationale. L’offre alimentaire est particulièrement surreprésentée (+24%) avec l’arrivée des enseignes de maxidiscompte à la fin des années 80. Dans ce secteur d’activité, les départements des Vosges (471m²/1000 hab.) et de la Moselle (412m²/1000 hab.) enregistrent de fortes densités commerciales bien supérieures à la référence nationale (325 m²/1000 /1000 hab.) et à celles de la Meurthe-etMoselle (372m²/1000 /1000 hab.) et de la Meuse
17,4%
(478 917m²)
���
Vosges 44,3%
(1 023 447 hab.)
45,8%
���
(1 260 044m²)
Moselle Meuse Meurthe-et-Moselle
����
8,3%
(192 198 hab.)
����
30,9%
(713 779 hab.)
�
part départementale de la population lorraine en 1999
65%
���
7,2%
(199 486m²)
26,9%
���
(815 090m²)
part départementale des surfaces de vente exploitées en Lorraine en 2007
�
(364m²/1000 hab.). La situation est identique concernant l’offre non alimentaire. Ces fortes disparités s’expliquent principalement par l’organisation et la structure urbaine des territoires. Les départements des Vosges et de la Moselle se caractérisent notamment par : - des bassins de vie bien identifiés denses, autonomes ou éloignés de la concurrence trop prégnante des grandes agglomérations (Saint-Dié, Epinal, Neufchâteau). - la conurbation du sillon mosellan le long de l’axe autoroutier A31 favorisant la multiplication des pôles commerciaux générateurs d’une concurrence commerciale inflationniste (Thionville, Metz) - un semis de villes et de petites agglomérations favorisant la diffusion spatiale de l’offre commerciale à des échelles locales (Vosges).
La densité commerciale
����
����
����
60%
source : CCI Lorraines - janvier 2008 - champ OCL-GMS
�����
16,5%
55%
part départementale des surfaces de vente de supermarchés
fig 2. La part départementale de l’équipement commercial > 300m² rapportée à la population
(380 952 hab.)
50%
Elle est un indicateur global du niveau d’équipement commercial d’un territoire. Elle s’exprime en m² de surfaces de vente pour 1000 habitants. La densité peut être mesurée par grands secteurs d’activité et permettre des comparaisons à différentes échelles géographiques à condition de retenir des périmètres pertinents comparables et homogènes. L’analyse d’un tissu commercial doit aussi tenir compte d’une appréciation plus qualitative de l’offre, permettant d’appréhender son degré d’attractivité. Densités commerciales en 2007 : - Meurthe-et-Moselle : 972m²/1000 hab. - Meuse : 942m²/1000 hab. - Moselle : 1141m²/1000 hab. - Vosges : 1173m²/1000 hab. source : DGCCRF - 2007
Chambres de Commerce et d’Industrie de Lorraine
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n°1 - janvier 2008
Une organisation commerciale durable?
Un maillage commercial : entre densification et redéploiement
Les facteurs de localisation du grand commerce reposent sur l’existence d’un marché de consommation dense et une accessibilité routière permettant de massifier les flux d’achats. Durant 40 ans, ce modèle de développement a été facilité par la motorisation croissante des ménages, la généralisation de l’utilisation du réfrigérateur, un coût de déplacement peu onéreux et la périurbanisation dilatant les zones de chalandise des grands pôles commerciaux. En Lorraine, l’appareil commercial se calque sur l’armature urbaine et particulièrement sur le sillon lorrain, espace de forte densité démographique et de polarisation des emplois (cf. fig 3.). L’A31 constitue le point de fixation du commerce et son principal moyen d’accès entraînant des surcharges ponctuelles mais récurrentes sur une infrastructure de trafic routier interurbain et de transit international. A ce déploiement linéaire peu hiérarchisé de l’équipement commercial dans le sillon mosellan s’ajoute une organisation plus classique de pôles commerciaux situés à la périphérique des agglomérations voire en leur coeur comme à Longwy sur le Pôle des Trois Frontières ou à Forbach.
Les grandes agglomérations ont été les foyers de développement du grand commerce en Lorraine. Elles poursuivent aujourd’hui leur densification commerciale en misant sur de nouveaux concepts commerciaux plus qualitatifs comme les Parcs d’Activités Commerciales (PAC) ou les opérations de recomposition urbaine.
L’Urbanisme commercial en question Depuis 1973, la loi ROYER encadre le développement du grand commerce en France par un régime d’autorisation préalable d’exploitation commerciale délivrée par des Commissions Départementales d’Equipement Commercial (CDEC). Le dispositif a été réformé en 1996 par la loi RAFFARIN pour instaurer un contrôle plus strict des créations et des extensions des magasins de plus de 300m² de surface de vente. Ces 10 dernières années 3,5 millions de m² ont été autorisés en moyenne par an.
Face à la saturation progressive des grands pôles régionaux, les petites agglomérations sont devenues, depuis quelques années, des relais de croissance de la grande distribution notamment spécialisée. Le cas de Verdun, par exemple, est remarquable. Dans un contexte de ralentissement de l’activité économique et parfois de délitement du tissu industriel, le commerce a constitué un levier d’aménagement du territoire dans une économie qui se tertiarise et se résidentialise notamment dans les espaces périurbains. D’un côté, les grandes agglomérations cherchent un regain d’attractivité, de l’autre côté, des bassins de vie de proximité se recomposent. Le commerce est devenu une composante à part entière de l’attractivité d’un territoire.
Aujourd’hui, la directive Services adoptée en 2007 par les instances européennes impose une révision de fond des règles de l’urbanisme commercial notamment en vigueur en France. Les règles de concurrence et d’urbanisme seront sans doute les piliers d’une nouvelle régulation commerciale nationale à partir de 2010. En Lorraine, les CDEC ont autorisé la création de 1553 533m² supplémentaires pour l’année 2007 (hors recours contentieux) : - Meurthe-et-Moselle : 18 520 m² - Meuse : 11 847 m² - Moselle : 93 623 m². - Vosges : 29 543 m² source : CCI Lorraines
fig 3. Le maillage commercial des Grandes et Moyennes Surfaces en Lorraine Longwy
Thionville
Forbach
Briey Verdun
Metz Sarreguemines
Bar-le-Duc
Commercy
Sarrebourg
Nancy Toul
Surfaces de vente en m² (cumul par commune)
Lunéville
1000
Neufchâteau
50000
100000
182291
Saint-Dié
5000 20000 Epinal Remiremont
0
10
20 km
aire urbaine (pôle urbain+communes périurbaines)
source : CCI Lorraines Cartographie : CCI 54 - ATE
Chambres de Commerce et d’Industrie de Lorraine
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Commerce en Lorraine
n°1 - janvier 2008
D’un marché d’enseignes à un marché d’investisseurs
fig 4. Les principaux projets commerciaux identifiés en Lorraine et dans l’espace régional Arlon BELGIQUE
Wickrange
N 18 N52
ALLEMAGNE Metz 43
N3
Farébersvillers A4 N3
A4
A 31
MOSELLE 74
MEUSE
N
Roppenheim
Nancy
Bar le Duc N4
Saint Dizier
BAS-RHIN N
4
N
57
Lorraine
Forbach
N
Verdun
N5 9
N
A 31
Projets commerciaux
74
MEURTHE-ET-MOSELLE
à l’étude ou autorisés réalisés programmés ou en cours en 2007 de réalisation
N4
20
Epinal VOSGES
Surfaces de vente 45 000 m² 30 000 m² 15 000 m²
N
57
HAUT-RHIN
N6
0
Unités Urbaines (insee 1999) et villes isolées
10
6
20 km
source : CCI Lorraines Cartographie : CCI 54 - ATE
Définitions Hypermarchés Magasins de détail non spécialisés qui réalisent plus d’un tiers de leur chiffre d’affaires dans la vente de produits alimentaires et d’une surface de vente égale ou supérieure à 2500m². Supermarchés Magasins de commerce de détail non spécialisés qui réalisent plus des deux tiers de leur chiffre d’affaires dans la vente de produits alimentaires, et d’une surface comprise entre 400 et 2499m². Supérettes Elles exercent une activité de commerce de détail non spécialisé réalisant plus du tiers du chiffre d’affaires dans la vente de produits alimentaires, et d’une surface de vente comprise entre 120 et 400m² Maxidiscompte Les magasins de discompte alimentaire sont des libre-services alimentaires exploités sur des surfaces généralement comprises entre 400 et 800m² en moyenne et proposant un assortiment limité aux produits de base. (exemples : Lidl, Aldi, Ed,...)
Commerce en Lorraine
Comenmerce
N
LUXEMBOURG
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Aux zones d’activités «fourre-tout» dominées par un marché atomisé d’enseignes, succède aujourd’hui un marché d’investisseurs structuré et doté de moyens financiers importants. En France et en Europe, le marché de l’immobilier commercial est dynamique et crée de la valeur. Les nouveaux acteurs du marché de l’immobilier commercial ont tendance à créer des PAC de grande dimension (15 000 à 30 000 m² de surfaces de vente, cf. fig 4.). Ces nouveaux espaces commerciaux bénéficient d’une maîtrise d’ouvrage unique, d’une architecture soignée, avec un mix d’enseignes et de services travaillé. Les logiques commerciales et d’aménagement se rejoignent. En Lorraine, ces nouveaux concepts de centres commerciaux de périphérie ont vu le jour dans les agglomérations de Longwy (Pôle des Emaux), de Metz (Metzanine) ou de Nancy (Nancy Déco Park). Face à ces évolutions majeures et dans un souci accru de développement durable, il conviendra de veiller de plus en plus au recyclage des pôles commerciaux de première génération.
Gasperich
Mont-St-Martin
N
Depuis quelques années, le marché de l’immobilier commercial a connu des changements en profondeur. Depuis les années 80, les ZAC et lotissements d’activité ont été les réceptacles du développement commercial en périphérie des villes. Les logiques financières et de concurrence entre les communes, les aléas de la commercialisation des terrains ont souvent produit des espaces commerciaux peu qualitatifs, peu lisibles voire peu fonctionnels. Dans les années 90, le développement de l’intercommunalité a timidement permis d’appréhender l’organisation commerciale d’un territoire de manière plus cohérente quelquefois avec une vision stratégique. La loi Solidarité et Renouvellement Urbain permet aujourd’hui d’introduire la dimension commerciale dans l’élaboration des Schémas de Cohérence Territoriale et les Plans Locaux d’Urbanisme. Le commerce entre donc dans une logique d’aménagement du territoire.
Ce document est réalisé par les Chambres de Commerce et d’Industrie de Lorraine avec l’appui de la Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie de Lorraine. Prochain numéro : n°2 - L’offre commerciale alimentaire en Lorraine
Magasins populaires Magasins qui exercent une activité de commerce de détail non spécialisé à prédominance alimentaire réalisant entre un tiers et deux tiers de leur chiffre d’affaires dans la vente de produits alimentaires, et d’une surface de vente comprise 400 et moins de 2500m² Grands magasins Commerces de détail en magasins non spécialisés réalisant moins d’un tiers de leur chiffre d’affaires en produits alimentaires et exploités sur plus de 2500m² de surface de vente (exemple : Printemps) Magasins spécialisés L’offre non alimentaire regroupe par convention tous les magasins de commerce de détail spécialisés et exploités en grandes et moyennes surfaces sur plus de 300m² de surface de vente (exemples : Décathlon, But, Darty). Mails commerciaux Ils regroupent principalement les surfaces commerciales des centres commerciaux intégrés, les galeries marchandes attenantes aux hypermarchés et supermarchés
Contacts : CRCIL 10, viaduc J-K Kennedy CS 4231 54042 NANCY CEDEX Tél : 03 83 90 13 13 Fax : 03 83 28 88 33 www.lorraine.cci.fr
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