BAYMAN XXL - Récit by Nico35

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Le 7 mars 2022, alors que j’étais en pleine préparation pour le marathon de Cheverny qui avait lieu en avril et bien sûr le Triathlon XXL de Carcans du mois de mai, baptisé le Frenchman… un souci de santé est venu tout perturber, m’imposant un aller rapide aux urgences du C .H.U de Rennes. Après quelques tests, à l’issue de l’IRM le bilan était tombé : « M. VERDES, vous avez fait un accident vasculaire cérébrale, plus communément appelé A.V.C ». J’ai donc dû être hospitalisé et placé sous surveillance durant près d’une semaine…

Evidemment, en voyant le toubib le matin de l’hospitalisation, ma première question a été : « Docteur, j’ai un marathon dans 3 semaines et un Triathlon Ironman mi-mai, je pourrai les faire ? » Mais sa réponse n’a pas été celle que j’espérais : « Comment dire… il va falloir être patient, ce que vous avez eu est grave, maintenant il vous faut du repos et des soins… » Là tout tourne dans ta tête et tu prends une grosse claque !

Mais après quelques jours de soin, des exercices de kiné, tout semblait bien repartir, alors le toubib, en sortant, m’a dit : « vous laissez passer 15 jours, parce que vous allez être fatigué, après vous allez marcher et si tout va bien vous pourrez essayer de trottiner 5’, puis 10… et ainsi de suite en vous écoutant. Si vous ne constatez pas d’anomalie et que le service qui vous a implanté le capteur près du cœur ne vous contacte pas, alors augmentez vos entrainements.

Deux mois en passé…

La forme est de retour, alors je m’inscris « pour le fun » au Triathlon S de Brocéliande qu’Olivia avait mis sur son agenda… Seul objectif : finir sans être carbo !

Finalement le résultat aura été plutôt satisfaisant puisque je termine 75ème sur 145 participants, après 1H23 de course.

Le seul bémol… en sortant de l’eau, je me suis ouvert la plante du pied avec un tesson de bouteille ou un silex… bref, 2 points de suture et 3 semaines OFF !

Décidément, ce n’est pas mon année…

Mais vous me connaissez, je ne m’arrête pas sur des «

Après mon repos forcé, j’ai remis les chaussures, pour aller trottiner un peu, beaucoup et parfois longtemps… l’échéance du Half-Ironman de Rapperswil Jona étant très proche. J’avais déjà pu reprendre cool sur le Home Trainer et faire quelques séances de nat.

Le matin du 19 juin, je sus loin d’être au top, loin d’être « apte » à faire un Half-Ironman dans de bonnes conditions mais bon, « qui ne tente rien, n’a rien » !

Supporté par Clément et Olivia, après 6H19 de course, je boucle mon triathlon sous une température de 35°… c’était chaud quand même !

En termes de sensations, j’avoue ne pas avoir ressenti de manque ou de douleurs, ce qui était plutôt de bon augure pour la suite de la saison !

Le problème c’était… que vais-je trouver à faire comme course d’ici la fin de l’année ???

Finalement, avec Pat l’estonien on décide, sur un coup de tête de s’inscrire sur une nouvelle course, le Bayman… la première édition d’un triathlon au Mont St-Michel, avec une distance XXL.

Faire un Ironman 7 mois après un AVC ??? Ouais, c’est couillu, ben, on verra bien, comme je le répète « qui ne tente rien, n’a rien » !

Pour une fois, la prépa se passait bien, même si je faisais presque « moins d’heures » d’entrainement qu’Olivia qui elle préparait son Tri M de Dinard début septembre… lol

Contrairement à Copenhague en terme de « longues distances » à vélo, j’ai enchainé des heures de selle avec une sortie de 180k jusqu’au Mont St-Michel avec Pat, 195k avec Gérald sur la côte d’émeraude entre le Fort Lalatte et le Cap Fréhel, et une en solo de 215k pour rejoindre le Puy du Fou. En nat avec 2 séances par semaine en piscine et parfois en eau douce, j’accumulais des distances de 3000 à 3800m sans trop de soucis.

En CAP, contrairement à 2021, j’ai pu faire de nombreuses séances ; séances courtes, séances fractionnées et séances longues. Pour me « tester » j’ai pris le départ, le 30 juillet d’une course nature de 11 kms à Plouasne… 57’08 pour le trip assez vallonné me classant 43/189, bof, il faisait chaud aussi.

Mais à J – 12 du Bayman… la « cata »… je me claque le mollet droit sur ma dernière sortie longue. 7 Bornes de marche pour rentrer, en boitant jusque la maison. Et là, gros doutes !!! Tout était pourtant bien réglé, mais bon, visiblement, comme je le disait avant, ce n’est pas mon année.

Je file sans trop d’illusions chez Erwan, mon kiné-ostéo préféré qui, après seulement deux séances intenses garde une lueur d’espoir positive pour la course.

De toutes façons, ce n’est pas à 12 jours d’une course que je vais progresser ni trop régresser. J’enchaine quelques séances de Home Trainer avec des séances natation, mais plus aucune séance à pieds avant le jour J, on verra bien !

J-1, je reçois in-extrémis ma trisuit perso made by MYROCK3, faite spécialement pour le triathlon. Merci Oliv et Rod.

Bien évidemment il me faut la « tester » au cas où il y aurait un bug, un défaut… on ne sait jamais. La journée du lendemain sera longue, je ne peux pas me permettre d’être trop laxiste

Une occasion aussi de remettre les Noosa tri et voir si le mollet couine… ou pas …

1.5 km de run autour de la casa… tout semblait bien jusqu’à ce que je me « mouche » et me bloque le cou… le torticolis de trop !!! J’vous ai dit, ce n’est pas mon année…

Demain ? ben on verra bien, avec un peu de baume du tigre et du Theragun, Olivia essaie de faire diminuer la douleur… avant de poser des patches chauffants pour la nuit !

Ca y est… c’est le D-Day !

Il est 5 H, la nuit est noire dehors mais le réveil me fait signe qu’il est l’heure de se lever pour aller prendre un p’tit déj.

6H00, avec mon sweat, capuché, je prends la direction du parc à vélos, déjà bien rempli. J’échange quelques mots avec Steph le speaker, Thierry S. le photographe avant de retrouver dans le parc les grégos, Sorya et Cyril. Je croiserai Erwan plus tard dans le SAS natation.

A propos de nat, une fois les sacs déposés dans les parcs respectifs, je me rends compte que je n’ai pas reçu de bonnet la veille lors du retrait des dossards… il y avait déjà quelques bugs dans la salle, comme le listing classé par n° de dossard et non par ordre alphabétique des noms, l’organisation de la salle, la localisation aussi avec quelques soucis de fléchage… mais bon c’est la 1ère édition, restons compréhensifs.

Je retrouve donc Arnaud le « boss » de la course pour lui exposer mon souci de bonnet. Après un coup de fil, un de ses assistants devrait m’en apporter un…

Mais les filles partent vers le Couesnon pour s’élancer et j’entends au loin que le départ est donné. Tous les gars à leur tour avancent vers le départ. J’attends et en bon dernier je suis la marche, tant pis pour le bonnet, je ferai sans ce n’est pas un drame !

Le speaker annonce « plus que 30 secondes avant le départ, dépêchez-vous de vous mettre à l’eau ». Je suis alors interpelé par le « patron » des arbitres qui me tend un bonnet… Ouf c’était chaud !

Chaud ? Oui pas comme l’eau… elle est annoncée à 14.5° au bord, mais une fois quelques brasses faites pour s’approcher de la ligne de départ comme mes compagnons je me dis qu’au milieu elle est bien plus froide. Tant pis, on verra !

A 7H35 le départ est donné et là c’est la douche « gelée ». impossible de mettre la tête sous l’eau j’ai trop froid, limite pas en état ! Je brasse mais dès que la tête passe sous l’eau il me faut immédiatement la sortir, je ne suis pas bien. Je vois le peloton s’échapper et on se retrouve une dizaine en queue de paquet. Je tente, retente mais rien n’y fait. J’essaie le dos crawlé mais c’est pire, je suis dans les 5 derniers… ça promet !

Après 150 ou 200m je réussis malgré tout à garder le visage plus longtemps sous l’eau mes mains se crispent et des crampes aux jambes apparaissent… Putain ça promet !!!

Là je réalise que dans ma prépa, il y a dû manquer quelque chose !

Je prends sur moi en voyant que déjà des triathlètes se rapprochent du bord pour mettre fin au « congélateur ». Petit à petit le ciel s’éclaircit mais l’eau ne se réchauffe pas. Les crampes

passent, le torticolis est en mode cryothérapie, je ne le sens plus, c’est déjà ça de pris.

Après 21’ je bascule au niveau de la bouée du demi-tour, soit 950m, finalement je me suis bien repris… le premier retour est plus laborieux, d’autres athlètes mettent le clignotant sur la berge. 43’39, ce sera mon chrono au second demi-tour, à 1900m, la vitesse s’est réduite, les crampes reviennent. Je passe une dernière fois le demitour, 2850m bouclés en 1H06… ce n’est pas trop mal quand même.

Les 950 derniers mètres sont finalement plus rapides puisque je boucle l’épreuve nat après 1H28 (3974m à ma Garmin au lieu des 3800 prévus), soit 2’13’ au 100m, c’est plutôt correct, surtout dans ces conditions. Je saurai plus tard que je suis finalement 151ème de l’eau, une belle « remontata » depuis le départ où je me situais dans les 5 derniers sur 250 partants !

J’ai beaucoup de mal à passer en position verticale… mais heureusement aidé par les bénévoles je réussis à prendre le chemin du parc à vélo. Mes mains sont rouges et mes doigts crispés ont du mal à saisir la sangle de ma combi pour enlever le haut. Je titube comme un alcoolo en tremblant… 1H28 dans une eau à 14° ça pique quand même !!!

Je suis gelé mais malgré tout je continue vers la « douche » pour me laver de cette eau salée.

Aïïïïïeeee ça pique dans le cou… il est brûlé par les frottements du néoprène avec l’eau salée… j’avais oublié de prendre mon tour de coup en caoutchouc… quel C.. !

Dans la tente de changement de tenue, il fait presque chaud mais nous sommes nombreux à grelotter et trembler. Je me dépêche malgré tout d’enlever la combi, de mettre les chaussettes, les chaussures, le casque et après un court temps de réflexion, je laisse la veste thermique dans le bac, en Trisuit ce s’ra suffisant, il doit faire 16 ou 17°, c’est déjà mieux que dans l’eau, lol.

J’encourage Cyril qui galère à mettre son maillot et Robert qui entre à son tour dans la tente, avant de retrouver Sorya près de son vélo. J’accroche le GPS Garmin et je chope le bike pour prendre le départ de l’épreuve cycliste. Olivia immortalise le départ et en route pour 2 x 90 kms de circuit vallonné !

Vallonné… c’est peut dire… les 1100m de D+ ne sont pas réguliers, le circuit est assez plat mais avec 3 « murs » dont un dans lequel je plafonne à 6.5 km/h…

Le vent, petit à petit, se lève et les portions de faux plat découvertes font mal aux canes. La vitesse moyenne passe vite de 32 à 30 puis 28… les bosses font mal aux canes et derrière ce n’est pas « que » du repos. Malgré tout j’envoie mes watts, bien décidé à faire un bon vélo.

Dans la portion aller-retour, je croise Erwan qui est à environ 6 kms devant moi. Il m’avait mis 15‘ en nat, ça correspond… A Tours je ne l’avais pas repris, là, on verra.

Je continue de pédaler avant de croiser à son tour Cyril, derrière, mais qui dans peu de temps va me « bouffer » il a l’air bien ! Juste à la fin de la portion c’est Robert que je croise, avec le sourire, c’est bon ça.

Je termine la première boucle avec 29.1 km/h de moyenne mais avec des jambes qui commencent à fatiguer dès que le dénivelé augmente.

La moyenne baisse légèrement mais je reviens sur Erwan avant qu’il ne me repasse dans la bosse. Cyril me passe aussi, sans trop de mal ; de toute façon dès que ça grimpe je lève le pied pour ne pas trop étirer le mollet, mais aussi parce que je n’ai pas suffisamment de jus pour envoyer de lourd.

Encore deux bosses et je me fais à nouveau doubler, la moyenne baisse, c’est l’jeu ma pauv’lucette ! Je prends le temps au ravito de recharger les bidons avec mes sachets de H4 et je gonfle les poches de barres AUTHENTICBARRES aux myrtilles, c’est trop bon, lol. J’ai la dalle !!!

A l’entame du « mur », je reviens sur Erwan et le passe dans le début de la bosse mais… le « vilain » en profite pour sprinter dans les derniers mètres et me fausser compagnie pour me ravir le maillot à pois, lol.

Victoire de courte durée puisqu’après avoir repris le lead, je ne le reverrai plus, le plat c’est plus pour moi, hi hi hi ! Je cale bien mon allure, sans forcer, en moulinant correctement, régulièrement pour finir le bike sans trop puiser dans les réserves.

Je retrouve ma cadence, je récupère des unités et les double sans forcer, la moyenne remonte. Après 6H16’54 je boucle les 180 kils de bike (173.5 sur la Garmin), soit une moyenne de 28 km/h (en fonction des chronos, lol).

Un p’tit coucou à ma photographe et je laisse, après avoir ôté le GPS garmin, le bike au bénévole, comme sur l’Ironman de Copenhague ou Nice il y a… 14 ans déjà…

Je prends la direction du sac de transi. Le sol est parfois mou, un peu de terre grise type vase et de l’herbe, parfois avec des cailloux. Je remets mes chaussures pour éviter de me blesser la plante des pieds. Je récupère mon sac et je file sous la tente.

Je me change rapidemment et après un tour dans la « cabane de vidange » je prends le départ de la CAP…

Dans ma tête je me dis : « allez, plus QUE 42 bornes ! »

Le ciel est bleu, on est sous le soleil, il fait bon… c’est top ! La vue du mont St-Michel ajoute au décor une petite touche de « mythe » pas désagréable… Merci Arnaud !

Je m’arrête au niveau de mon sac ravito de CAP et me tartine l’entre-jambes de mytosil pour éviter les brûlures et je repars. Mon allure ne me déçoit pas, je n’ai pas de douleur, mais je reste prudent, la route est encore longue.

Le début est un peu en mode « course nature », le long du couesnon, là où le matin on nageait. Un chemin de terre et d’herbe, heureusement sec. Il y a encore des coureurs du Half, partis à 10H30 le matin, ça fait du bien de voir du « monde », notamment des grégos. Je regarde de temps en temps ma montre et mon allure est aux alentours de 6’15/30. Au bout du chemin, on remonte sur le pont pour continuer à droite histoire de faire un aller-retour pour venir savourer le premier ravito.

Gels, barres, bonbons, coca, eau, hydro, TUCs, etc… c’est top, je m’arrête pour me « gaver » de salé : saucisson, formage, j’en rêvais tellement sur le vélo après m’être rendu compte que j’avais oublié de mettre des sandwichs dans mon sac de vélo…

Je repars en trottinant pour ne pas perdre trop de temps quand même, il faut finir dans les délais !

Juste avant le 2nd ravito j’aperçois Gizmo et Olivia qui se sont posés pour m’encourager… Gizmo est tout énervé, même prêt à m’acompagner !

Je profite du ravito pour bien m’hydrater et je m’engage sur la passerelle qui mène au Mont. Je croise un bon paquet de coureurs dont la majorité termine le half avec le mont en point de mire.

3ème ravito au pied du « rocher », histoire de s’hydrater à nouveau et de reprendre du salé, ça fait du bien et les bénévoles sont sympas, on voudrait presque rester les aider, lol. Retour sur la passerelle pour aller boucler, une fois le 4ème ravito passé, cette première boucle de 10.5km. 1H13 de course déjà, si je reste régulier ça devrait l’faire !

La seconde boucle est quasi identique, toujours de bonnes sensations, pas de douleurs, mais déjà moins de monde sur le circuit, c’est dommage.

Heureusement, Olivia, accompagnée cette fois-ci de Goupi, est là pour m’encourager. Je ne pouvais pas, comme avec Gizmo, ne pas m’arrêter pour les remercier.

Erwan me récupère avant de me « déposer » au demi-tour du Mont. Après 2H28, je passe la moitié de la course, ce qui me fait commencer à faire mes calcul. Bon j’avoue, en courant le cerveau n’est pas toujours opérationnel ; mais l’avantage c’est que j’ai le temps de calculer, hi, hi, hi.

C’est simple, 1er tour en 1H13, 2nd en 2H28-1H13 = 1H15, donc plus que 1H17 puis 1H19 théoriquement soit 2H36… ce qui ferait un marathon en 5H04… ce s’rait pas mal pour moi… mais… c’est sans compter sur la fatigue au fur et à mesure des kilomètres. Bon j’avoue, mes premiers calculs m’avaient fait penser à un marathon en 3H40… cherchez l’erreur…

La troisième boucle commence à être difficile, le mollet droit donne des signes de douleurs, il y a de moins en moins de triahlètes sur le circuit et le soleil se baisse petit à petit. Le décor reste superbe quand on a la vue sur le Mont ! Je croise quelues connaissances sur le circuit, spectateurs, athlètes du Half qui repartent… c’est cool, ils me reconnaissent, lol !

Olivia est toujours à son point, mais sans les toutous qui se reposent cette fois. Elle m’accompagne en trottinant jusqu’au ravito ; ça me permet de changer un peu de mon mode « concentration » et de parler un peu pour décompresser.

Je m’hydrate encore et toujours à l’eau mais aussi au coca, sans oublier de grignoter un peu de solide et du salé. Le saucisson et le jambon c’est top pour ça ! Là, dans ma tête je suis rivé sur la barrière horaire… passer avant 20H15 la ligne qui nous emmène sur la dernière boucle… Je stresse pas mal et fais et refais mes calculs, je n’ai plus toute ma tête, lol ; je me perds dans mes comptes. Je regarde et regarde encore l’heure sur ma montre…

Au pied du Mont, il me reste 2.5 kms avant de passer cette barrière horaire, il est aux alentours de 19H, donc c’est que je suis dans le coup, mais je n’ai pas non plus une marge exceptionnelle puisque le temps limite est de 14H, soit une arrivée maxi à 21H30. Il me reste au max 2H30 pour faire les 13 derniers kilomètres.

Je repars sur la passerelle en direction de l’arche d’arrivée… Beaucoup de spectateurs ont disparu, les photographes aussi, c’est dommage, avec le ciel siombre et le Mont qui s’éclaire on aurait pu avoir de belles photos…

Je m’arrête au ravito près de la ligne d’arrivée, j’en profite pour discuter 2’ avec Jay Style le speaker, un retour sur quelques années en arrière… Voilà c’est reparti, dernière boucle ! J’aurai mis1H22, finalement je ne suis pas trop mal en terme de régularité.

Un dernier arrêt au sac ravito pour remettre un peu de mytosil. Je laisse la frontale dans le sac, je n’ai pas envie de m’encombrer de ça, j’y vois très bien quand il fait sombre. Mais cette partie va devenir galère…

Cette portion qui longe le Couesnon, là où on a nagé le matin est bordée d’arbres. Je me fais « attaquer » et « bouffer » par les moustiques, c’est usant ! J’en profite pour accélérer pour ne pas trop les subir…

J’annonce à Sorya que je croise « tu vois je t’avais dit que tu allais me bouffer avant la fin ! »… elle me répond de suite « ouais enfin moi ce sont les moustiques qui sont en train de me bouffer » Même au ravito les jeunes bénévoles ont leur capuche fermée, on ne voit que leurs yeux et leur nez… eux aussi ils sont assaillis par les moustiques ! Je repars, en croisant encore quelques touristes, quelques athlètes qui ont terminé. La vue sur le « rocher » éclairé donne la pêche et ne m’encourage pas à lever le pied, pourtant, le mollet droit est de plus en plus douloureux… pourvu qu’il tienne jusqu’au bout !

Au ravito de mi-boucle, je retrouve une dernière fois Olivia. On papote deux minutes pendant que je recharge les batteries et c’est reparti pour le dernier aller-retour vers la « maison de l’archange ».

Je profite une dernière fois de la vue avant d’arriver au pied du Mont. Je ravitaille l’organisme et avec Sorya qui m’a rattrappé, on s’engage dans la montée vers les marches du Mont St-Michel ; une petite originalité du dernier tour. Bon la nuit est bien tombée et du coup en terme de panorama on ne voit plus très loin mais c’est sympa. Sorya s’éloigne et s’efface dans les escaliers, je ne la reverrai plus. Je continue tranquilou, en marchant et en remerciant les bénévoles… comme depuis le début

de la course. Je redescends les marches et les pavés avant de reprendre la passerelle.

Plus que 2.5 kms ou 3 à faire, je ne sais plus trop en fait. Je regarde ma montre, et je me remets à faire des calculs… La barrière finale, c’est bon, même en marchant je serai dans les clous ; peutêtre que si je réussis à bien trotinner, 13H30 serait jouable… peu importe en fait, je profite de ma course avec parfois les larmes aux yeux en repensant, comme lors du franchissement de la ligne du Half de Rapperswil, à mon AVC le 7 mars, AVC qui aurait pu tout arrêter…

La sono est de plus en plus audible, je reconnais la voix de Steph Garcia, speaker toujours aussi sympa, comme l’étaient Pierre Cessio et Oliv Bachet lors de mon Embrunman, Oliv qui était aussi sur mon Tours’nman. Mes jambes oublient la douleur, je croise encore une frontale en face de moi avant de bifurquer à droite vers le tapis bleu.

Jay Style me met en garde pour la marche à passer et je m’engage sur cette ligne salvatrice.

L’ambiance, même si les spectateurs sont très très peu nombreux (il ne doit rester que 35 coureurs derrière moi), est magique ! Je pense déjà à la médaille de mon 6ème Ironman !

Je trottine pour savourer les derniers mètres et je lève les bras en l’air, avec le sourire, quand je passe la ligne sous les applaudissements et les encouragements d’Olivia et des quelques spectateurs.

Une bénévole me remet ma médaille, une autre mon tee-shirt finisher. Voilà… c’est fait !

Je salue et remercie Arnaud pour cette nouvelle épreuve ainsi que Steph le speaker avec lequel je discute 5’.

Je reprends un peu mes « esprits » et regarde cette médaille, c’est ma 6ème en tant que finisher sur un triathlon XXL avec ces distances de « fou » comme disent certains : 3.8 kms de nat, 180 kms de vélo et 42.2 kms de course à pieds.

226 kms au total, ben ouais, quand même, le tout d’une traite ce n’est pas « rien », il faut le pouvoir mais aussi le vouloir.

Je me dirige vers Olivia qui immortalise le moment !

Voilà, toutes ces heures d’entrainement, ces longues sorties de vélo, ces longueurs de bassin… pour un bout de métal orné d’un ruban, ainsi d’un morceau de tissu sur lequel est marqué « FINISHER ». Matériellement ce n’est rien, ou pas grand-chose… mais dans ma tête ça représente beaucoup !

Je me rappelle d’une citation, mais plus de son auteur, qui disait : « Vous pouvez abandonner personne ne s’en souscie, mais vous, toute votre vie vous vous en souviendrez ! »

Je me souviens toujours de ce 15 août 2007, assis sur cette falaise à côté de mon vélo, en regardant Embrun… la barrière horaire est impossible à passer, j’avais décidé de « bâcher »… j’en chialais, plus jamais je ne veux revivre ça ! Mais je l’ai toujours dans la tête…

Parfois dans un Ironman on a des moments difficiles, des douleurs, des sensations bizarres mais c’est comme dans la vie on ne peut pas toujours être au top. L’effort est long, difficile mais on a beaucoup de bons moments et la finish-line on la savoure, très égoïstement, on ne peut pas la partager, c’est comme ça, personne ne peut nous comprendre, quel que soit notre niveau. On est fier de notre

Quelques cfiffres

Un peu plus en détails

Merci de m’avoir lu

Je n’ai pas encore l’intention de prendre ma « retraite » sportive, bien au contraire. J’ai déjà en tête la saison 2023.

Dans les grandes lignes, 2023 sera composé de 2 marathons, 1 Triathlon Half-Ironman, 1 Triathlon XXL et un défi en mode ultratriathlon…je vous détaillerai tout ça très vite, la saison n’est pas encore finie, il reste un peu de « course à pieds ».

Merci à tous pour votre soutien, vos encouragements, votre amitié, votre gentillesse, tout ça aussi ça m’aide à toujours garder la forme, l’espoir, l’envie, le plaisir !

bientôt

Voilà…
A
… Nico35…

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