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Clet’che tu veux, comme tu veux

comme tu veux !

Pas de carnaval possible sans un beau costume. À Dunkerque, ça n’est pas une affaire de gros sous, plutôt d’imagination pour se concocter un déguisement unique : le Clet’che.

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Pas besoin de dépenser des fortunes pour trouver la bonne tenue afin de participer au Carnaval de Dunkerque. Si le carnaval - le rigodon en particulier - est un exercice plutôt viril, ces messieurs apprécient de se travestir en femme, en poussant les curseurs au maximum. Si ma tante en avait (du bon goût et de la classe), elle ne se distinguerait pas spécialement parmi les Masquelours. Après avoir dévalisé les armoires de ses parentes, le carnavaleux se rabat avec profit sur les braderies, magasins de seconde main, étals de marché et autres boutiques spécialisées. Tombées en désuétude, les fourrures se trouvent pour pas cher de nos jours. Et mieux vaut perdre ses poils au carnaval de Dunkerque qu’être bouffée par les mites dans un obscur placard. Certains piochent dans le patrimoine historique dunkerquois (corsaires, marins-pêcheurs, etc.) ou plus exotique (guerriers de tribus lointaines) pour se déguiser. Il faut juste éviter de copier le dress-code de certaines bandes. « Il y a autant de clet’ches que de carnavaleux, reconnait Nicolas Lefort, du magasin Ciel en Fête à Socx. On est la ville de France où il y a le plus de femmes à barbe mais on trouve aussi des Super Mario. Chaque année, il y a de nouvelles tendances ». Finalement, il n’y a que peu d’interdits dans la bande, à part deux types de tenue qu’il faut éviter : les costumes d’ecclésiastique et de membre des forces de l’ordre (policier, gendarme ou militaire…).

Lavage interdit

L’hygiène n’est pas un souci : les purs et durs vous diront qu’il est hors de question de passer le clet’che à la machine. Tant pis pour l’odeur, tant mieux pour la longévité du déguisement et des nombreux accessoires cousus ou épinglés dessus. « Après le carnaval, j’étends mon clet’che un mois ou deux dehors avant de le ranger dans une housse, sourit Nicolas. Mais quand je le ressors, il a toujours cette petite odeur de carnaval ! » Reste maintenant à s’occuper des parties du corps non couvertes : le maquillage est un passage obligé. Là encore, le bon goût n’est pas une option indispensable mais certaines réalisations tiennent de l’œuvre d’art. Le fameux zôt’che (le baiser sur la bouche) permet d’ailleurs de préserver les merveilles peintes sur les faces des Masquelours.

Tenue de fête et chaussures de sécurité

Pièces d’habillement à ne pas négliger, les grolles doivent être solides. Les tennis de toile et baskets légères sont à bannir de la bande. Pour le reste, tous les types d’accessoires sont les bienvenus. Couvre-chef personnalisé évidemment, lunettes, boas, parapluie ou perche qui permet de taquiner le nez des badauds avec un hareng fumé ou un morceau de frometon odorant. « Finalement, il n’y a pas de règle au carnaval de Dunkerque, conclut Nicolas Lefort, le principal c’est d’être bien dans son clet’che ! »

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