NV #125 - janvier 2007

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Cali #125 Janvier 2007

Saison 13 - Episode 5

Divine Comedy / On S’Fait Une Bouffe / Agoria Didier Super / Arman Méliès / Les Grosses Papilles + Nouvelles, Concerts, Chroniques, Total Local, DVD...


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BP 62 - 06142 VENCE cedex Téléphone 04 93 58 51 51 Fax 04 93 58 51 53 E-mail nouvelle-vague@wanadoo.fr Site www.nouvelle-vague.com ********************************************************** Directeur de la publication Philippe Perret Rédacteur en chef Philippe Perret Responsable communication et publicité David Bartoli Rédacteur Matthieu Bescond Ont collaboré à ce numéro Aboubacar Mbae, Alexandre Labourdette, Alice Viéville, Amélie Maurette, Anaïs Vaillant, Aurélie Selvi, Benjamin Brégeaut, Benjamin Videau, Céline Rastello, Christel Beguin-Berard, Christophe Guilbert, Christophe Meade, Daniel Chauvet, David Jeanne, Delphine Oliva, Elodie Morana, Emmanuel Truchet, Fabrice Le Querré, François Devred, Frédéric Delpui, Frédéric Perret, Guillaume Borgomano, Guillaume Lacombe, Guillaume Martel, Jacques Lerognon, Jean-Jacques Massé, Jean-Paul Boyer, Jean-Sébastien Zanchi, Jessica Van den Torren, Laure Rivaud-Pearce, Marc Chaix, Marc Di Rosa, Mariama Diané, Micheline Perret, Mourad Rebbani, Olivier Kerdudo, Pascal Linte, Patricia Perret, Philippe Coté, Philippe Perret, Pierre-Marie Gori, Pierre Derensy, Raymond Serini, Sarah Tordjman, Simon Pégurier, Valentin Morisseau, Virginie Ratto , Yann Cohignac. Correspondants Thierry Arnaud / Cosmic Trip (Draguignan), Yan Guilleux / ACDC (Fréjus), Sylvain Besse / Tandem (Toulon), Eric Prenot / Zigoto Production (Drôme/Ardèche), Manu / Machination (Avignon), Benoît Bastide / Direkt Tribal Family. Tirage 10 000 exemplaires (certifié par l’OJD 2005) Dépôt légal 4ème trimestre 2006 N° ISSN 1266-8591 Maquette Patricia Perret & Philippe Perret Photo couverture Eric Vernazobres Impression NIS Photoffset - St Laurent du Var Régie publicitaire régionale La Plage Régie publicitaire nationale Public Nouvelle Vague est édité par l’association La Plage. «La rédaction ne peut en aucun cas être tenue pour responsable du contenu des encarts publicitaires.»

Prochain numéro le 28 janvier 2007

((( Distribution ))) «Nouvelle Vague» est distribué gratuitement sur plus de 350 points de la région Sud-Est.

ALPES-MARITIMES (06) ANTIBES : AU BAR EN BIAIS, BIJ, OFFICE DU TOURISME, DEAL MUSIC. / CAGNES SUR MER : GAME'S, OFFICE DU TOURISME, LE BIRDY, CENTRE CULTUREL, A CAPELLA, STUDIO MARYLIN, MILLENIUM STUDIO. / CANNES : LYCÉE CARNOT, LYCÉE BRISTOL, LOGIS DES JEUNES DE PROVENCE, MIXAGE 06400 CANNES FNAC, VILLE DE CANNES - DIRECTION DES AFFAIRES CULTURELLES, SUN7 CAFÉ, AMSTEL, PREMIUM SHOP, MADISON NUGGETS, CANNES JEUNESSE INFORMATION, THEATRE DE LA LICORNE, MJC PICAUD, MÉDIATHÈQUE, TWIGGY, LIME LIGHT RECORDS, WORK MUSIC CONCEPT, THEATRE ALEXANDRE III. / CANNES LA BOCCA : LASER QUEST, SALLE LES ARLUCS. / CARROS : FORUM JACQUES PREVERT, MEDIATHEQUE ANDRE VERDET, SALLE JULIETTE GRECO, FREQUENCE K. / DRAP : STUDIO ICEBERG. / LE CANNET : RADIO AS 89.6 FM, ESPACE LASER. / LA TRINITÉ : MÉDIATHÈQUE. / GRASSE : AGORA FM, BIBILIOTHEQUE MUNICIPALE, ESPACE CULTUREL ALTITUDE 500, MAIRIE DE GRASSE. / MANDELIEU : CULTURA. / NICE : EDHEC, LYCÉE LES EUCALYPTUS, FACULTÉ DES LETTRES, ESPACE D'ANIMATION ET DE LOISIRS, L'ARENE, ESPACE MAGNAN, FACULTÉ DE DROIT, HI HOTEL, MEP, FRANCE BLEU, VIRGIN MÉGASTORE, LES FICTIONAUTES, SONIC IMPORT, GATTI MUSIQUE, HIGH TECH, FNAC, SACEM, EUROPE 2, AKIRA, HIT IMPORT, LE BAGATELLE, JUNGLE ART, SB MUSIQUE , APOCALYPSE RECORDS, LE BIG BEN, LA BODÉGUITA DEL HAVANA, CENTRE INFO JEUNESSE, RELAIS DES ASSOCIATIONS, SMARTIES, LE VOLUME, HELIOTROPE, LE BOOGALOO, STUDIO ARION, LE GRAND CAFE DES ARTS, BIBLIOTHÈQUE LOUIS NUCÉRA, LE SNAKE PIT, DIGITAL RENDEZ-VOUS, NOUVELLES, FACULTÉ DE PSYCHOLOGIE, DISCOTHÈQUE ST-ROCH, CEDAC CIMIEZ, FACULTÉ DES SCIENCES, RTL 2, CARS PHOCÉENS, BAR DES OISEAUX, TAPAS MOVIDA, LES DEUX FRÈRES, LE THE O'BLUES, L'AFTER, LES DISTILLERIES IDEALES, TOP US, GHOST HOUSE, L'ATELIER, BLUE WHALES, WATER BAR, OFFICE DU TOURISME, LE P.I.C., UFCV, CENTRE MUSICAL COTE D'AZUR, ESRA, LE KETJE, SEZAMO , APP, LE HUBLOT, THÉÂTRE LINO VENTURA, BULLDOG PUB, STACCATO, DISCOTHÈQUE DE CAUCADE, ADEM 06. / SAINT ANDRE DE LA ROCHE : POINT INFORMATION JEUNESSE, MEDIATHEQUE. / SAINT LAURENT DU VAR : CONSERVATOIRE MUNICIPAL BIJ, LE PRIEURE, MUSIC 3000, JAZZ ROCK CAFÉ, OFFICE DE TOURISME. / SAINT PAUL : LA BROUETTE. / VENCE : BAR LE CLUB, LE PETIT CREUX, STUDIOS DU SOLEIL, MÉDIATHÈQUE MUNICIPALE, ACCUEIL EMPLOI, CENTRE CULTUREL, TRÉSOR PUBLIC, SERVICE JEUNESSE, MAIRIE DE VENCE, OFFICE DU TOURISME, CINÉMA CASINO, LYCÉE HENRI MATISSE, NICE-MATIN, NUITS DU SUD, LA GRIGNOTTE. / VILLENEUVE LOUBET : TEXAS TRUCK, SUN MUSIC. ARDÈCHE (07) VIVIERS : ZIGOTO PRODUCTIONS. BOUCHES-DU-RHÔNE (13) AIX EN PROVENCE : SALLE DU BOIS DE L'AUNE, CECDC, MJC PRÉVERT, NUGGETS, COMPACT CLUB, LABO MISTRAL, TROC'N'ROLL, LA FONDERIE, THÉÂTRE ET CHANSONS, OFFICE DU TOURISME, DRAC P.A.C.A., ARCADE. / AUBAGNE ESCALE ST MICHEL, LA BOITE À RÉPÈT'. / CABRIES : MILONGA MUSIC. / ISTRES : L'USINE. / MARSEILLE : O'CD, BAR DE LA PLAINE, HÔTEL DE LA MUSIQUE, STUPEUR & TROMPETTE !, KALEIDOSCOPE, L'EXODUS, SABRE-TOOTH RECORDS, LA MACHINE A COUDRE, CITY ZEN CAFE, LE REVEIL, LE PELLE MÊLE, OFFICE DU TOURISME, HARMONIA MUNDI, ESPACE CULTURE, FNAC, BIBLIOTHEQUE DE MARSEILLE À VOCATION RÉGIONALE - ALCAZAR, GIBERT JOSEPH, CITÉ DE LA MUSIQUE, LA CAVE (CITÉ DE LA MUSIQUE DE MARSEILLE), CENTRE RÉGIONAL DE DOCUMENTATION PÉDAGOGIQUE, CRIJ, LES DANAÏDES, CENTRAL MUSIC OCCASION, POLE INFO MUSIQUE. / AGESCA, LA MESON, DOCK DES SUDS, PARVIS DES ARTS, LE CRI DU PORT, STUDIO M, FACULTE SAINT-CHARLES, LA FRICHE LA BELLE DE MAI, CABARET ALÉATOIRE, RADIO GRENOUILLE, L'EMBOBINEUSE, LE NOMAD' CAFÉ, ESPACE HYPERION, REPETITA, LEDA ATOMICA MUSIQUES, POSTE A GALENE, SCOTTO, L'ATELIER DES VENTS, MASSILIA RECORDS, MUSIC SHOP, MUSIC LEADER INTERNATIONAL LA BAGUETTERIE, CAFÉ JULIEN, ESPACE JULIEN, ATHANOR THEATRE, VIDEODROME, LA MAISON HANTEE, TRIPSICHORD, LE LOUNGE, LE POULPASON, DAN RACING, L'INTERMEDIAIRE, MELODY CAFÉ, RED LION IN TOWN, LOLLIPOP MUSIC STORE, EL ACHE DE CUBA, LE SON D'ORIENT, LE BALTHAZAR ,VIRGIN MEGASTORE, GEBELIN MUSIQUE, AUCHAN, CULTURA, PLANET SATURN, LE MOULIN, STUDIO CACTUS, A.T.S. MUSIC / AFQH PRODUCTION, CONSEIL REGIONAL P.A.C.A. / PLAN DE CAMPAGNE : AVANT CAP, PLANÈTE SATURN, VIRGIN MÉGASTORE, MUSIQUE N°1. DRÔME (26) MONTELIMAR : ESPACE LASER, SUN MUSIC. / VALENCE : LA PLAGE. GARD (30) NIMES : 119, ARMATURE, PERISCOPE, 340 MS, HADDOCK CAFÉ, FNAC, TAM TAM. HÉRAULT (34) MONTPELLIER : O'CD, FNAC, ROCKSTORE, CROUS, L’ANTIROUILLE, CRIJ. VAR (83) DRAGUIGNAN : COSMIC TRIP, THÉÂTRES EN DRACÉNIE, RHAPSODY, SMAD, BIJ, MÉDIATHÈQUE DÉPARTEMENTALE DU VAR, LIBRAIRIE PAPIERS COLLÉS, OFFICE DE TOURISME, FRICHE DES REMP'ARTS, LE MARQUE PAGE. / FREJUS : HBN MUSIC, LASER QUEST, MÉDIATHÈQUE, MELODY, MISSION LOCALE, POINT INFO JEUNESSE, PAPA ROGER SNACK, AGORA, ORLANDO, CAFÉ DE L'ESTÉREL, HORIZON 2000, L'AGACHON ERA - CENTRE SOCIAL, FORUM ACOUSTIK, RHAPSODY, ACDC. / LA GARDE : STEEL MUSIC, VIRGIN STORE. / LA VALETTE : INDIANA COFFEE. SAINT AYGULF : COX IN HELL STUDIO. / SAINT RAPHAËL : BUREAU INFORMATION JEUNESSE, IUT, LE GRAPHITO, LOCH NESS, MÉDIATHÈQUE DU CENTRE CULTUREL RTL 2, SNACK PACHA, TRIANGLE, SPIRIT, L'INTROUVABLE, LASER MUSIC, ARIA, AGORA, LES LOGIS DE L'ASPE - CENTRE SOCIAL ET CULTUREL , COMKWATT COMMUNICATION, HELP MUSIC. / SIX-FOURS-LES-PLAGES : ESPACE CULTUREL ANDRÉ MALRAUX. / TOULON : ZENITH OMEGA, OMEGA LIVE, FNAC, LE BAR A THYM, MUR DU SON, PEOPLE RAG, ESPACE LASER, STUDIO MUSIC, CINÉMA LE ROYAL, CREP DES LICES, PIM, CONSEIL GÉNÉRAL DU VAR, SAMBA, MÉGAPHONE, NATURAL MYSTIC, KFS SKATE SHOP, STEEL MUSIC, ARGENCE MUSIQUE, FWF SONORISATION, TANDEM. / VILLECROZE : LE CERCLE DE L'AVENIR. VAUCLUSE (84) AVIGNON : LE ZINGO, TRAX, IDOLS, SOUND SYSTEM, UTOPIA, AJMI / LA MANUTENTION 84000, ROUGE GORGE, RED LION, LES YEUX DU CHAT, CECCANO, ADDM 84, LA BULLE SONORE, GENERAL MUSIC, SING SING MARKET, SIX PACK, LA CAVE BREYSSE, LE COULOIR, LE MAGAZIN, LA CUISINE DES MECHANTES, PUB Z, BODY ART, LES FERRAILLEURS, FESTIVAL MUSIC DAMPIERRE, JARDINS SUSPENDUS, GUITARE BROTHER, FNAC, CONSEIL GÉNÉRAL DE VAUCLUSE.

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(voir page 18)

Le pseudo Arman Méliès vient d'un étrange croisement entre le réalisateur George Méliès et le plasticien Arman. Drôle de compression de me direz-vous ? Cela démontre d'entrée le caractère étrange et lettré du Parisien. Dans son deuxième album « Les torture volontaires » il explore toutes les strates de la mélancolie, convoquant à sa table le best of des mystiques français : Dominique A, Bashung et surtout Gérard Manset, intellectuel qui converse avec les guitares de Blonde Redhead pendant que Ennio Moricone les attend pour le thé. Esotérique et Hypnotique. Peux-tu revenir sur ton parcours ? Mon parcours est à la fois assez simple et assez bête. Je gratouille la guitare depuis l'âge de 17ans, pendant dix ans j'ai fait ça avec mes potes sans réelle ambition. Et puis je me suis rendu compte tardivement que c'était ça que je voulais vraiment faire. Avec le groupe Enola de pop française on a sorti un album. La lassitude me venant j'ai commencé à écrire seul pour un projet parallèle qui a pris au fur et à mesure de l'importance. Au final le groupe prenant l'eau on a arrêté et je me suis consacré à ma carrière solo. Il y a eu un maxi puis un album sur des micro-labels créés par nos soins et aujourd'hui « Les tortures volontaires » signées chez Warner. Les grands noms te coachs, Bashung, Dominique A, comment as-tu eu tous ces contacts? Complètement par hasard. Mon premier album a eu la chance de plaire à des gars influents : JD Beauvalet des Inrocks, Bayon de Libération, Baron de Télérama. C'est grâce à ces chroniques que Dominique A et Bashung qui sont friands de papiers musicaux m'ont découvert. Bashung m'a ensuite contacté pour que je joue avec lui pour sa carte blanche à la cité de la musique (au coté de Cat Power, Bonnie prince Billy, Françoiz Breut, Marcel Clenche…) Je pense beaucoup à Manset en écoutant ton album ? C'est curieux beaucoup de gens me le disent, alors que je ne connaissais pas du tout. Du coup je me suis penché sur le disque. Il y a des choses que j'apprécie beaucoup qui sont vraiment magnifiques, d'autres moins mais par contre je ne vois vraiment pas le point commun. Pour moi les points communs sont le mystère dans les textes et la plénitude dans la mélancolie. Est-ce que Dominique A et Bashung t'ont beaucoup influencé ? Ce sont des gens importants et en plus je les aime bien. Dominique A c'est un peu comme un grand frère, sa musique me parle beaucoup. Il a été le premier à assumer le fait d'être français et de faire du rock indé, de marier Ferré à Yo La Tengo. Comme lui je viens avant tout des anglo-saxons, c'est après seulement que j'ai découvert Ferré ou Bashung. Quand Bashung m'a contacté j'ai vraiment crû à une blague. Tes visuels sont particulièrement travaillés... Le graphisme est de Julien Pacaud, un mec qui fait des trucs décalés avec plein d'humour. Je l'ai contacté au flanc, en lui disant que j'aimais beaucoup ce qu'il faisait. Les pochettes sont parlantes. Pour la vidéo on a gardé la même charte graphique c'est Johana Anderson une très jeune Suédoise

qui s'en est chargée. Ca s'est fait facilement en deux semaines. On t'a vu jouer en solo à la FNAC de Nice le 26 septembre pour un forum, est-ce ta configuration habituelle ? Oui car déjà il y a un coté très simple pour la logistique. Ca permet aussi de faire sur scène selon l'humeur avec des musiciens, c'est plus structuré, carré. En solo je peux revisiter mes morceaux comme je veux. Je prends beaucoup de plaisir à créer en direct. Au bout de deux trois concerts en groupe je me lasse car j'ai l'impression qu'on fait toujours la même chose, qu'on reproduit le disque, qu'une routine s'installe. J'ai plein de pédales que je bidouille, je m'auto-sample etc. Pourquoi ce titre « torture volontaire »? C'est avant tout ironique. Sur mon premier album j'ai eu beaucoup de critiques disant que c'était sombre, mélancolique. Il y avait donc un clin d'œil pour dire oui, les artistes aiment bien se complaire dans un certain nombrilisme, parler de leurs petits malheurs. Les tortures volontaires c'est se faire mal pour apitoyer l'autre, pour faire pitié. C'est aussi un clin d'œil à Annette Messager, une plasticienne qui dans les années 70 avait une installation où elle collectait tous les sévices que s'infligeaient les femmes pour être belles (les gaines…). C'est comment la femme se conforme-elle à l'image que l'homme se fait d'elle. C'était assez ironique et drôle comme truc. La culture semble être primordiale pour toi déjà ton nom Arman Méliès est à la fois hommage au plasticien et au réalisateur ? Je pense que je serai incapable de créer longtemps sans me nourrir d'autre chose. Si j'étais cloîtré, je pourrais peut être encore faire 2 ou 3 albums avec ce que j'ai engrangé mais pas plus. Je ne me suffis pas à moi même, je suis vraiment obligé d'écouter de la musique, de voir des films, de lire, d'aller dans des expos… Pour moi le métier d'artiste c'est avant tout un métier de vampire. Pour moi ce n'est pas une figure de style, c'est vrai. Peux-tu nous citer des coups de cœurs en - Musique : Cyann & Ben, Grizzly bear, I loveU.F.O. - Littérature : Lorette Nobécourt (En nous la vie des morts), Tanguy Viel (Insoupçonnable), Valerie Zenatti (En retard pour la guerre), Eric Meunié (Auto mobile fiction) - Cinéma : Esquisse un reportage sur un architecte

Arman

Méliès

Esotérique et Hypnotique

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Simon Pégurier & Benoît Belasco une interview www.loreillequigratte.com Album Les tortures volontaires (Warner)


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Bilan

2006

Y’a que la vérité qui compte ! l’année écoulée vue par les rédacteurs de Nouvelle Vague

VIRGINIE RATTO PHILIPPE PERRET Abd Al Malik Gibraltar Sick Of It All Death to tyran From Art Brut Bang bang rock’n’roll Sonic Youth Rather ripped Ayo Joyful Katie Melua Piece by piece Fantomas et Mike Patton, le 29/04 à Elysian Fields, le 27/04 au Théâtre Bourges Denis à Hyères (83)

Nos jours heureux de Eric Toledano et Walk the Line de James Mangold Olivier Nakache « Elle a un gros, gros charme » Harry, L'Ile de la Tentation ☺ Le parcours de l’équipe de France à la Coupe du Monde. ☺ La disparition de Pinochet J’ai oublié.... Le FN est toujours là... , Que les forces du Bien progressent. , Un (bon) nouvel album des Smashing Pumpkins RAYMOND S ERINI Frost Milliontown G UILLAUME MARTEL Steve Hackett Wild orchids Indochine Alice et June Blackmore's Night The village lanterne La Ruda La Trajectoire de l'homme canon Pendragon, le 01/06 à l'Espace Julien à Marseille (13) Antony & The Johnsons I'm a bird now Indochine, le 06/06 (6-6-6) à l'Opéra

Les infiltrés de Martin Scorsese « Si Sarkozy était de gauche, je serais House d'Hanoi (Vietnam) pour Sarkozy aussi ». Johnny Hallyday, JT Indigènes de Rachid Bouchareb de France 2 ☺ L'influence du film Indigènes sur la situation des anciens combattants africains ☺ Les avancées de la médecine dans de multiples domaines. Le pouvoir grandissant de Karcher 1er La pré-campagne présidentielle où l'on , La sortie de Inland empire de David Lynch et le retour de la Gauche au pous'étripe déjà avec enthousiasme tandis voir que tant de problèmes sociaux sont totalement occultés. G UILLAUME LACOMBE , Que Le Pen soit battu à plate couture au Archive Lights premier tour de la campagne présidentielle. Mogwaï Mr Beast Venus The red room DAVID J EANNE Birdy Nam Nam Live Ben Harper & The Innocent Criminals, le Prodigy Best of 11/10 au Palais Nikaïa de Nice (06) Skye Mind how you go "Je crois que nous avons besoin d'une Deftones, le 30/05 au Zenith de Paris (75) nouvelle approche" dixit Bush parlant à Blair à propos de la guerre en Irak

Le labyrinthe de Pan de Guillermo Del Toro « Vivement la Wii » Yshaa (Novembre 2006) ☺ La greffe de prothèses robotiques ☺ Le parcours des bleus lors de la coupe contrôlées par la pensée du monde en Allemagne, où l'art des supporters français à retourner leur veste. , Le prochain Amon Tobin Cela aura au moins eu le mérite de souJ EAN-SÉBASTIEN ZANCHI der un peuple qui en avait besoin, en The Flaming Lips At war with the mystics espérant qu'il sache garder en mémoire Primal Scream Riot city blues ses erreurs Maxence Cyrin Modern rhapsodies Le sondage sur les intentions de vote, Depeche Mode, le 21/02 au POPB à révélant près de 17% de celles-ci destiParis (75) nées à Le Pen, ce qui fait encore une fois mal au derrière. Le peuple français ne

Renaissance de Christian Volckman « Mais tu ne l'as pas manqué ce penalty, saurait-il donc pas garder en mémoire David, c'est la barre transversale qui l'a ses erreurs ? (cf. question précédente) arrêté ! » Thierry Gilardi à propos du tir au , Encore plus de musique, encore plus de but manqué de Trézéguet en finale de la concerts, des compatriotes lucides, fiers coupe du monde et sûrs de leurs principes. , Que la campagne présidentielle soit pasE MMANUEL TRUCHET sionnante Morgan Heritage Another Rockaz Moment PIRLOUIIIT Keny Arkana Entre ciment et belle étoile Touré Kunda, le 13/07 au Mas des EscaHatepinks We are the fuck- complete vatiers à Puget sur Argens (83) recordings

Bamako d'Abderrahmane Sissako Louis Ville A choisir « Je me porte en faux sur les affirmations Elektrolux/Lo, le 10/06 à la Machine à qui expliquent les problèmes de l'Afrique Coudre à Marseille par la pauvreté, je dirais plutôt qu'elle est victime de ses richesses » Aminata Trao Quasiment pas allé au ciné cette année (trop de concerts - plus de 250 groupes) ré sur l'immigration choisie aucun film marquant en tout cas ☺ Le peuple qui reprend le pouvoir en Amé« Comment on dit week-end en anglais ? rique Latine » Estelle Delamarre) 655 000 morts en Irak pour faire de l'argent ☺ Arrivée de S L'incapacité toujours plus manifeste des , Le peuple reprend le pouvoir en Afrique hommes politiques à faire autre chose B ENJAMIN B RÉGEAUT que construire leur carrière Phoenix It's never been like that , Teenage Prayers (Brooklyn, NY) pour la Gov't Mule High and mighty musique, et l’arrivée des poubelles Birdy Nam Nam Birdy nam nam jaunes et bleues (papier plastique Me'shell Ndegéocello, le 18/11 au conserves) dans les rues de Marseille Cedac de Cimiez à Nice (06)

Lord of War de Andrew Nicol 3 albums préférés ☺ La France en finale de la Coupe du Meilleur concert Monde

Meilleur film Défaite de l'équipe de France en finale de Phrase de l’année la Coupe du Monde ☺ Meilleur événement Pire événement , Une prise de conscience écologique , Espoir pour 2007

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MATTHIEU B ESCOND DAVID BARTOLI Squarepusher Hello everything Aïwa Elnar Clark Body riddle Meï Teï Shô Dance & reflexion DJ Fresh Escape from planet monday Da-Taz Have we got soul ? Mickey Avalon, le 09/12 aux TransmusiDJ Cam / Wax Tailor / The Herbaliser, le cales à Rennes (35). 15/07 au Théâtre de Verdure à Nice (06)

Little Miss Sunshine de Jonathan Day- Indigènes de Rachid Bouchareb ton “La bite des noirs est responsable de la « Je ferai tout pour pérenniser l'offre de famine en Afrique”, Noix d’Honneur 2006 Proxirégie », Stéphane Bodier décernée au biiiiiiiiiiip Pascal Sevran ☺ Voir qu'un festival, Les Plages Electro- ☺ Net développement des préoccupations niques, réalisé avec des bouts de ficelles écologiques dans les débats publics et et les moyens du bord, a comblé les politiques, même si les causes sont attentes d'une jeunesse azuréenne réellediverses et variées… ment friande de musiques actuelles. Promiscuité de plus en plus flagrante La faim, la guerre, le sida, la détérioration entre media et pouvoir politique du climat politique... , Que le nain n’est pas de marche-pied pour se hisser jusqu’au fauteuil présidentiable. , Limiter la casse aux présidentielles, et longue vie à des festivals comme Nu-Ziq, AURÉLIE S ELVI Les Plages Electroniques et Pantiéro. B.O. Walk The Line PIERRE D ERENSY Charlotte Gainsbourg 5.55 Katel Raides à la ville The Raconteurs Broken boys soldiers Polar Jour blanc Les Ogres de Barback/Louise Attaque, Jean-Louis Murat Taormina le 27/07 aux Voix du Gaou à Six Fours Cali, en octobre à la Maroquinerie à les Plages (83) Paris (75)

Little Miss Sunshine de Jonathan Dayton et Valerie Faris

OSS 117 de Michel Hazanavicius « La mélancolie, c'est communiste tout le « Villepin t'es foutu, la jeunesse est dans monde y a droit de temps en temps », la rue » (manif' anti C.P.E) Miossec ☺ Abd Al Malik et son album Gibraltar Marianne James qui se met à la chanson ☺ On est presque à la fin du mandat de Chirac à texte On se prépare à Sarkozy , Le come back de Britney Spears , Aucun (en rapport avec l'événement le AMÉLIE MAURETTE plus négatif) Renaud Rouge sang CHRISTOPHE G UILBERT Les Ogres de Barback Avril et vous Sparklehorse Dreamt for light years in B.O. Walk The Line the belly of a mountain Indochine « Alice et June Tour », le Herman Düne Giant 23/10 au Palais Nikaïa à Nice (06) The Pipettes We are The Pipettes

Paris, je t'aime de 20 réalisateurs « Les Beatles ? Je connais pas ce grouFlaming Lips, le 27/04 au Bataclan à Paris (75) pe… », Céline, Star Ac'6.

Little miss sunshine de Jonhatan day- ☺ Prix Constantin pour Abd Al Malik ton et Valerie Faris Les chanteurs et acteurs dans les précampagnes des politiques ☺ Aucun événement positif La mort de Robert Altman , Encore un espoir pour 2007 ? , The Maccabees, Mummra, The Good MARC DI ROSA Books Booka Shade Movements VALENTIN MORISSEAU Abe Duque When the fever breaks The Kooks Inside in inside out Ellen Allien & Apparat Orchestra of Albert Hammond Jr Yours to keep bubbles The Strokes First impressions of earth Laurent Garnier all day long, le 25/05 The Strokes, le 18/07 au Théâtre de Veraux Nuits Sonores à Lyon (69) dure à Nice (06)

Syriana de Stephen Gaghan « Le simple spectacle de la salle, pleine à cra Les fils de l'Homme d’Alfonso Cuaron quer de mini-Strokes de 17 ans, et conte☺ Le parti démocrate a gagné les élections nant tout ce que la capitale peut ces jours-ci pour le Congrès L'essai nucléaire en Corée du Nord produire de petits groupes néo-rock bourgeois en vestes étriquées, confirmait l'idée , La fin de la guerre en Irak (même si c'est peu probable) selon laquelle les Strokes forment certainement, à l'heure actuelle, le groupe de rock le S IMON PÉGURIER plus chic vivant sur terre », Johanna Seban Thom Yorke The eraser dans Les Inrockuptibles du 11 au 17/01 Peter Van Poehl Going to where the ☺ Le Festival International de Benicassim tea trees are Après des records d'affluence en juillet, les Kid Francescoli Kid Francescoli piscines suisses ont été désertées en août. Katerine/Emilie Simon le 24/07 aux Voix , Agoria du Gaou à Six Fours les Plages (83) JACQUES LEROGNON

La série TV Desperate Housewives de Marc Cherry Magoni Spinetti Musica nuda 2 « Ouiiiii tu comprends la psychomotricité » Sting Song from the Labyrinth (private joke) B.O. Walk the line Musica Nuda, 10/11 au Cedac de ☺ La perspective d'un Ikea à Mougins L'égoïsme des opposants du Ikea de Mougins Cimez à Nice (06)

The Departed de Martin Scorcese , Baptiste va devenir un grand frère "le silence a toujours été le meilleur frein DANIEL CHAUVET à la propagation de la connerie" Michel Belmondo Yusef Lateef Influence Embareck (journaliste-écrivain) Thelonious Monk & John Coltrane ☺ La défaite de Bush et des républicains The Complete Riverside Recordings aux dernières elections Keith Jarrett The Carnegie hall Concert Le nouvel album de Jean Louis Murat Kurt Elling, le 01/11 au Cedac de Cimiez - Nice (06) , Que Jean Louis Murat et Sarkozy prennent une retraite anticipée.

Une vérité qui dérange de Al Gore

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CONCERTS VUS ET ENTENDUS Didier Super Le 16/11 dans la salle 700 du Palais Nikaïa - Nice (06). Mieux vaut en rire que s'en foutre, l'album de Didier Super, m'avait vraiment amusé. J'aime ses parodies de chansons qui l'air de rien, dans un humour lourd, dingue, critiquent la “ beaufferie ” ambiante. Une espèce de JeanLuc Le Tenia en moins authentique, mais en plus marrant. Alors pourquoi pas aller le voir sur scène. La première demi-heure m'a beaucoup amusé, il reprend les hymnes de l'album en y ajoutant une mise en scène et une répartie incroyable. À tout choisir, je préfère ça à un spectacle de Bigard faisant des blagues de cul à 2 balles, ouvertement misogynes. Là au moins, on sait que c'est du 2ème degré. Mais une fois les chansons de l'album toutes interprétées, Didier en rajoute une couche et tombe alors dans la plus totale vulgarité. Son but semble alors de choquer pour choquer : chansons pro avortement, comptines à la haine des enfants… Alors bien sûr, je suis peut-être un vieux con qui ne comprend rien à la dérision, mais je ne vois pas où est le second degré dans l'appel à faire comme au Brésil et de brûler les enfants au lance-flamme. J'étais parti pour m'amuser, ce qui fut le cas au début, mais j'ai bien vite fini avec un goût de gerbe dans la bouche. Dommage. Simon Pégurier Les Ogres de Barback / En Vrac Le 01/12 au Théâtre Lino Ventura - Nice (06). Vendredi 1er décembre, Les Ogres de Barback débarquent pour la première fois à Nice. L'automne a un parfum de printemps et les guichets restent fermés… On pousse les murs à Lino Ventura. En Vrac ouvre le bal, sympathique combo composé de 5 musiciens niçois, dignes disciples des Ogres. Ça sent bon la guinguette et le balloche des années 30 et on oublie vite qu'il y a des sièges dans un théâtre. En taillant joyeusement des vestes sur mesure à la

petite France des deux derniers siècles, le groupe, d'abord discret, prend peu à peu possession du lieu. À grand renfort d'accordéon, flûte, violon, piano, tambour et guitare sèche excitée, on en oublierait presque qu'ils n'occupent pas la tête de l'affiche. Ça ne saurait tarder sans doute… C'est donc un public chauffé à blanc qui accueille en fanfare les gentils monstres et leur ribambelle d'instruments. Aux premières notes de Rue de Paname, c'est une déferlante de bonne humeur qui s'abat sur Ventura et le type de la sécu, qui avait essayé un temps de canaliser la foule, se range sur le côté et écoute, absorbé. Les titres s'égrainent, les accordéons chauffent et nous avec. On a beau les avoir vu environ 253 fois, les Ogres nous surprendront toujours : non contents de maîtriser à la perfection une bonne trentaine d'instruments, ils nous offrent une surprenante session électro, mix d'images et de sons, et au moins 3 bons rappels. L'anthologique Salut à toi des Bérus ne fait qu'un avec leur Salut à vous, et on a tous 5 ans quand les petites marionnettes de Fred, Alice, Sam et Mathilde font leur entrée pour nous saluer… Ultime morceau acoustique, les micros sont éteints et le silence se fait… La magie des Ogres opère : je l'ai vu, le type de la sécu a les yeux qui brillent. Aurélie Selvi Abd Al Malik Le 04/12 au Théâtre Lino Ventura - Nice. Le théâtre est sombre, enfumé, et plein, le public impatient. Quelques lumières et il arrive. Abd Al Malik démarre seul, simplement accompagné par son complice des débuts, Bilal, aux platines. Trois minutes pour convaincre 700 personnes, du gamin du quartier au prof de philo à la retraite — ça, c'est fait. Un titre, deux, et il se lance dans un rap a capella : phrasé juste et gestes simples, pas besoin de show pour occuper la scène, la preuve. Rejoint par cinq musiciens (piano, contrebasse, batterie, percu et arrangements), Abd Al Malik enchaîne les morceaux, porté par une marée d'applaudissements. Du cinglant Soldat de plomb, au fameux Les autres, en passant par l'émouvant Rentrer chez moi, tout le monde en prend pour son grade. Le claquement de doigts qui démange et le genou qui

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NOUVELLES d’ici et d’ailleurs 06

Depuis quelques mois, le Centre Musical Côte d'Azur (CMCA) a ouvert ses portes sur Nice. Situé près du port, le CMCA est un espace culturel de 300m2 qui joue la carte de la pluralité, dispensant à la fois des cours de musique et de théâtre. En plus de l'enseignement, le CMCA dispose également d’une scène qui accueille des concerts apéro jazz tous les jeudis soirs (concerts suspendus jusqu'à la rentrée 2007) et du théâtre Ségurane pour des représentations les vendredis et samedis soirs. Un lieu à découvrir qui allie qualité d'enseignement et convivialité.

C.M.C.A - 18 C, rue Ségurane 06300 Nice. 04 93 31 89 16. Web : www.cmcajazz.com.

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Les structures Musiques Actuelles du Pays d'Aix se fédèrent. Les associations Aix Qui ?, Musical Riot et Comparses & Sons, le cafémusique La Fonderie et l'E.M.A. (Espace Musiques Actuelles Nadine Claveirole) de la MJC Prévert, se sont récemment regroupés en collectif. Aix en Live se positionne à la fois comme une plateforme de concertation et de réflexion, mais aussi comme une force de proposi-

tion et d'interpellation du champ politique et institutionnel face au manque de lisibilité dans la politique culturelle du Pays d'Aix et aux carences évidentes en matière de Musiques Actuelles. Les 26 et 27 janvier prochains, deux journées de débats seront organisées à la salle du Bois de l'Aune. Les thèmes défendus par le collectif Aix en Live y seront abordés de long en large.

La Fonderie - Salle du Bois de l'Aune - 1 place Victor Schoelcher. 13090 Aix-en-Provence. Web : http://www.fonderie-aix.com. 04 42 63 10 11.

Ailleurs

Un tremplin étudiant est lancé à l'échelle nationale dans 23 CROUS. Ouvert à tous les étudiants inscrits dans un établissement d'enseignement supérieur français, le tremplin comportent plusieurs phases de sélection, avec à la clé une tournée dans plusieurs CROUS, une scène ouverte à la Rock School Barbey de Bordeaux et des bons d'achat en matériel de musique. Les maquettes sont à envoyer avant le 12/01 dans les CROUs participant à l'opération. Plus de renseignements sur les sites du CROUS et du CNOUS. Web : www.cnous.fr.

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nouvelle vague # 125

swingue, on maudit les sièges en zyeutant le courageux qui se mettra debout en premier. Une envolée jazzy fait s'en lever certains — ah quand même ! Puis, plus calme et l'œil humide, on se laisse surprendre par l'intensité d'un dernier refrain. Plus d'une heure de musique et de textes pour remettre tout le monde d'accord, tous les sujets y passent. C'est la fin. Les oreilles ravies et la citoyenneté en éveil, on repart, joyeux, sur le boulevard de l'Ariane. Merci ! Amélie Maurette Transmusicales Du 07 au 09/12 à Rennes (35). Doit-on juger le succès d’un festival à sa seule fréquentation ? C’est certes un facteur important, mais pas le principal. Et même si les Transmusicales ont lors de cette édition rameuté un peu moins de monde qu’à l’accoutumé, il n’empêche que niveau artistique, c’est un belle réussite. Il est bien sûr impossible de voir tous les concerts tant ceuxci sont nombreux et ont souvent lieu en même temps, mais parmi les temps forts, on retiendra Son of Dave, un one –man band fascinant. Ou encore Mickey Avalon, un rappeur trash, mélande d’Eminem et d’Iggy Pop (selon mon ami Mike) qui a l’honneur d’être dans le top 8 de Tom (le mec aux 130 millions de friends). Cassius a assuré son live, malgré un DJ qui balancé pendant cinq morceaux d’affilés les mêmes phases périmées depuis belles lurettes. Et Justice, malgré quelques pains qu’on avait déjà entendu à Bourges, a toujours une sélection irréprochable prompte à faire chavirer les jambes de ces solides Bretons. On pourrait aussi citer Razor Light, ou aussi EZRA et DJ Netik, ou bien encore DAM, un groupe de hip hop dont la seule originalité est d’être originaire de Palestine. Il ne faudrait pas oublier non plus DJ Flow et MC Darrisson qui ont réalisé un show drum & bass de précision, et Missill qui a achevé les récalcitrants qui ne voulaient pas prendre la dernière navette. Mais l’essentiel se trouve dans l’ensemble des Trans, un festival hors du commun, dans une région qui mérite vraiment d’être découverte. David Bartoli

+ d’infos sur nouvelle-vague.com


NV #125

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CONCERTS JANVIER 03 Scène Ouverte Blues : OCBLUES Le Volume - Nice (04 93 26 75 20) 04 MISS SAYA Le Black Cat - Cagnes sur Mer 21h30 (04 92 08 04 69) 04 Scène Ouverte Le Bar en Biais - Antibes 21h (04 93 74 10 98) 04 SHEEVA Le Volume - Nice (04 93 26 75 20) 05 MADE IN FRANCE Le Black Cat - Cagnes sur Mer 21h30 (04 92 08 04 69) 05 EDDY GAULEIN-STEF TRIO Le Bar en Biais - Antibes 21h (04 93 74 10 98) 05 ROY AND THE DEVIL’S MOTORCYCLE Le Volume - Nice (04 93 26 75 20) 06 JACKIE RENARD MAIN STREAM Le Black Cat - Cagnes sur Mer 21h30 (04 92 08 04 69) 06 Balèti : FOU FOLK / LO CEPON Place du Grand Jardin - Vence 20h (04 93 58 06 38) 06 KEES VAN HOOF Le Bar en Biais - Antibes 21h (04 93 74 10 98) 06 GERARD BREAUDAT QUINTET Eden Casino - Juan les Pins (04 92 93 71 71) 06 Chaos Fest : KHERE / SOFY MAJOR BOKANOVSKY / EPHEL DUATH / V13 Le Volume - Nice (Le Décapsuleur : 04 93 26 75 20) 06 LES FILS DE TEUHPU Théâtre de la Licorne - Cannes la Bocca 20h30 (04 93 06 29 90) 07 FRANCKIE ROCHESTER SOLO Le Black Cat - Cagnes sur Mer 21h30 (04 92 08 04 69) 07 OLIVIER LEROY Hôtel Les Strélitzias - Juan les Pins (04 92 93 64 00) 09 Scène Ouverte Rock / OCBLUES Le Volume - Nice (04 93 26 75 20) 10 Scène Ouverte Blues : OCBLUES Le Volume - Nice (04 93 26 75 20) 11 Scène Ouverte Le Bar en Biais - Antibes 21h (04 93 74 10 98) 11 DOWNLITE / 23MFRET Le Volume - Nice (04 93 26 75 20) 12 JUAN ESTEBAN EL RUBIO Le Bar en Biais - Antibes 21h (04 93 74 10 98) 12 IN OTHER CLIMES / H-TRAY / EMERGENCY BLOODSHED / KARSOHN Le Volume - Nice (04 93 26 75 20) 13 DARNIS QUARTET & COMPAGNIE Le Bar en Biais - Antibes 21h (04 93 74 10 98) 13 WARGASM / URIS ASTYR Le Volume - Nice (04 93 26 75 20) 14 DEJA VU / MY ELASTIC EYE Le Volume - Nice (04 93 26 75 20) 17 Scène Ouverte Blues : OCBLUES Le Volume - Nice (04 93 26 75 20) 18 Scène Ouverte Le Bar en Biais - Antibes 21h (04 93 74 10 98) 18 PEREZ TROP SKA Le Volume - Nice (04 93 26 75 20) 19 NATASHA ST PIER Acropolis - Nice 20h30 (04 93 92 83 00) 19 SASHIRD LAO La Coupole - La Gaude (08 92 68 04 71) 19 DITLEF ECKHOFF QUARTET Le Bar en Biais - Antibes 21h (04 93 74 10 98) 19 KABBALAH MJC Picaud - Cannes 21h30 (04 93 06 29 90) 20 HOFMANN FAMILY BLUES EXPERIENCE Le Bar en Biais - Antibes 21h (04 93 74 10 98) 20 ELECTROLUX Le Volume - Nice (04 93 26 75 20) 20 Sélection Tremplin Musiques Amplifiées 2007 MJC Picaud - Cannes 20h30 (04 93 06 29 90) 21 NAKARI TRIO Théâtre Téocali - Nice 17h (04 93 62 91 18) 21 Midem Cannes (Voir page 6) 22 Midem Cannes (Voir page 6) 23 JOHNNY HALLIDAY Palais Nikaïa - Nice 20h (Sud Concerts : 04 91 80 10 89) 23 Scène Ouverte Rock / OCBLUES Le Volume - Nice (04 93 26 75 20) 23 Midem Cannes (Voir page 6) 24 Midem Cannes (Voir page 6) 25 FORTY WINKS / THE JERSEY LINE Le Volume - Nice (04 93 26 75 20) 25 Scène Ouverte Le Bar en Biais - Antibes 21h (04 93 74 10 98) 25 MOTEL*** / LOS CALAVERAS / BISHOP INVADERS Le Volume - Nice (04 93 26 75 20) 25 Midem Cannes (Voir page 6) 26 EDDY GAULEIN-STEF QUINTET Théâtre de Beausoleil 26 KEN CHICKY / NEEKO Le Volume - Nice (04 93 26 75 20) 26 EMILIE LOIZEAU Forum Nice Nord 21h (04 93 84 24 37) 26 CLAIRE DITERZI Espace Altitude 500 - Grasse (04 93 36 35 64) 26 PASCAL OBISPO Palais Nikaïa - Nice 20h30 (Image Publique : 04 93 19 37 40) 26 FRANCK TASCHINI & GIULIANO RAIMONDO Le Bar en Biais - Antibes 21h (04 93 74 10 98) 26 FRANCOIS CHASSAGNITE TRIO MJC Picaud - Cannes 21h30 (04 93 06 29 90) 27 AKLI D Salle Juliette Gréco - Carros 20h30 (04 93 08 76 07) 27 JAMAIT Forum Nice Nord 21h (04 93 84 24 37) 27 CLAIRE DITERZI Espace Altitude 500 - Grasse (04 93 36 35 64) 27 ROSEWOOD Le Bar en Biais - Antibes 21h (04 93 74 10 98) 27 OESTRE / INDYKUSH / SORROW Le Volume - Nice (04 93 26 75 20) 27 BONIN OUAIB / SEBSCYLLA MJC Cannes Ranguin - Cannes la Bocca 20h30 (Point Com : 04 93 48 61 17) 27 Industrial #11 : MILLIMETRIC / SULPHURIC SALIVA / BREATHE VS PLACEBO EFFECT / ARMAGEDDON DILDOS MJC Picaud - Cannes 20h30 (04 93 06 29 90) 31 SOL EN CIRQUE La Palestre - Le Cannet 15h (Image Publique : 04 93 19 37 40)

12 MADEMOISELLE K L’Aghja - Ajaccio 21 DEBOUT SUR LE ZINC L’Aghja - Ajaccio

04 KAEM Le Bar à Thym - Toulon (04 94 41 90 10) 08 Scène Ouverte Acoustique Le Bar à Thym - Toulon (04 94 41 90 10) 09 Scène Ouverte Jazz Le Bar à Thym - Toulon (04 94 41 90 10) 11 MARCELLO TAMAYO Le Bar à Thym - Toulon (04 94 41 90 10) 15 Scène Ouverte Acoustique Le Bar à Thym - Toulon (04 94 41 90 10) 16 Scène Ouverte Jazz : FABIEN GIACCHI TRIO Le Bar à Thym - Toulon (04 94 41 90 10) 18 INCOGNITO QUARTET Le Bar à Thym - Toulon (04 94 41 90 10) 19 JOHNNY HALLYDAY Zénith Oméga - Toulon (04 94 22 66 88) 19 LES GROSSES PAPILLES Espace des Arts - Le Pradet 19h 20 LES GROSSES PAPILLES Forum Fnac - Toulon 15h (04 94 03 80 25)

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20 GANG JAH MIND / THE HEATMAKERS / SATIVA DUB / MASTER DUCLOS Salle Municipale - Montauroux 20h30 (06 76 80 00 89) 22 Scène Ouverte Acoustique Le Bar à Thym - Toulon (04 94 41 90 10) 23 Scène Ouverte Funk : 5/4 WESTERN Le Bar à Thym - Toulon (04 94 41 90 10) 25 EDDY GAULEIN-STEF QUINTET Espace Victor Hugo - Puget sur Argens 20h30 25 Concert de Soutien au Festival des Collines : RAOUL PETITE / PER.SO Oméga Live - Toulon (Contact Sud Musique : 04 94 85 61 74) 25 GLENN MILLER MEMORIAL ORCHESTRA Salle Neptune - Toulon 25 CHILI KIDS Le Bar à Thym - Toulon (04 94 41 90 10) 27 CATHERINE VINCENT DUO Forum Fnac - Toulon 16h (04 94 03 80 25) 27 PASCAL OBISPO Zénith Oméga - Toulon (04 94 22 66 88) 29 Scène Ouverte Acoustique Le Bar à Thym - Toulon (04 94 41 90 10) 30 Scène Ouverte Funk : 5/4 WESTERN Le Bar à Thym - Toulon (04 94 41 90 10) 31 FUTUR SOUND OF JAZZ Le Bar à Thym - Toulon (04 94 41 90 10)

04 Scène Ouverte Jazz : BARRIO JABOUR El Ache de Cuba - Marseille 21h (04 91 42 99 79) 05 Live Heroes Show : STEVO’S TEEN / MAURESCA FRACAS DUB / L’HERBE FOLLE Salle des Fêtes - Arles 19h (RAJE : 04 90 54 82 11) 05 MOK Dan Racing - Marseille 21h30 (06 09 17 04 07) 05 ROBERT BABICZ / JO SAURBIER Studio 88 - Aix en Provence 23h (04 42 23 26 88) 05 DESTINITY / BLAZING WAR MACHINE Le Poste à Galène - Marseille 21h (04 91 47 57 99) 06 THE REMEMBERS / SPOOK CITY CRACK HEADS / POG MO THOIN Dan Racing - Marseille 21h30 (06 09 17 04 07) 06 CLYDE Cultura - Marseille (04 91 87 93 10) 06 Live Heroes Show : GOULAMAS’K / LUTIN BLEU / JABUZ Salle des Fêtes - Arles 19h (RAJE : 04 90 54 82 11) 06 EDMUR TRIO BALACOBACO El Ache de Cuba - Marseille 21h (04 91 42 99 79) 11 Scène Ouverte Jazz : BARRIO JABOUR El Ache de Cuba - Marseille 21h (04 91 42 99 79) 12 CITIZEN GO !! / BACKSEAT GIRLS / ROBERT DEBE Dan Racing - Marseille 21h30 (06 09 17 04 07) 12 ABA SHANTI Le Trolley Bus - Marseille 23h (04 91 543 045) 13 Les Aventuriers d’un Autre Monde : RICHARD KOLINKA / CALI / RAPHAËL / JEAN LOUIS AUBERT / ALAIN BASHUNG / DANIEL DARC Le Dôme - Marseille (04 91 12 21 21) 13 ARTMANIAC / GB BLUES BAND Dan Racing - Marseille 21h30 (06 09 17 04 07) 13 MARC LESEYEUX TRIO Moulin à Jazz - Vitrolles 21h (Asso Charlie Free : 04 42 79 63 60) 13 H-TRAY / IN OTHER CLIMES / INDUST / EMERGENCY BLOOSHED / ERADIKAL INSANE / I WANT IT NOW Le Korigan - Luynes 19h (06 22 61 51 59) 13 UN DES SENS / KARKAN Salle des Fêtes - Venelles 20h30 13 TOKO BLAZE / SUPER KEMIA MJC L’Escale - Aubagne 21h (04 42 18 17 17) 13 ALPHA BOOGIE El Ache de Cuba - Marseille 20h (04 91 42 99 79) 13 IVAN SMAGGHE Cabaret Aléatoire - Marseille (04 95 04 95 04) 14 SLUDGEDWENDY Le Sunset - Aix en Provence 15 PHILIPPE TROISI QUARTET Cité de la Musique - Marseille 21h (04 91 39 28 28) 16 Tremplin Découverte : LES GRANDES BOUCHES DU RHONE... L’Usine Istres 21h (04 42 56 02 21) 18 AXELLE RED Palais des Congrès - Marseille 20h30 (Adam : 04 91 60 61 62) 18 CLYDE Le Balthazar - Marseille (04 91 87 93 10) 18 Scène Ouverte Jazz : BARRIO JABOUR El Ache de Cuba - Marseille 21h (04 91 42 99 79) 19 ALATOUL Dan Racing - Marseille 21h30 (06 09 17 04 07) 19 THE PENELOPES / TEENAGE BAD GIRL Le Poste à Galène - Marseille 20h30 (04 91 47 57 99) 19 GIUBEN Nomad’Café - Marseille 20h30 (04 91 62 49 77) 19 THE ROOTS VIBRATION / RASCAL RIDDIM REGGAE Le Balthazar - Marseille 21h (04 91 42 59 57) 19 DEICIDE / VISCERAL BLEEDING / PSYCROPTIC Jas Rod - Les Pennes Mirabeau 20h 19 TRIO BAUER El Ache de Cuba - Marseille 21h30 (04 91 42 99 79) 20 ENRICO RAVA QUINTET Théâtre Comoedia - Aubagne 21h (04 42 18 19 88) 20 DIX DE DER / LES POULETTES Le Korigan - Aix en Provence (04 42 54 23 37) 20 LUPERKA / JOSTLE / SYNOPSIS Dan Racing - Marseille 21h30 (06 09 17 04 07) 20 PETER VON POEHL / DAVID WALTERS L’Usine - Istres 21h (04 42 56 02 21) 20 MOUSSU T E LEI JOVENTS Théâtre d’Arles 20 SON 500 El Ache de Cuba - Marseille 22h (04 91 42 99 79) 22 JOHNNY HALLYDAY Le Dôme - Marseille 20h30 (Adam : 04 91 60 61 62) 23 Tremplin Découverte L’Usine - Istres 21h (04 42 56 02 21) 25 SASHIRD LAO Le Cri du Port - Marseille (04 91 50 51 41) 25 JOSEPH Repetita - Marseille (04 91 34 02 62) 25 SENOÏ / ARPENTEUR Dan Racing - Marseille 21h30 (06 09 17 04 07) 25 Scène Ouverte Jazz : BARRIO JABOUR El Ache de Cuba - Marseille 21h (04 91 42 99 79) 26 BUZZ Dan Racing - Marseille 21h30 (06 09 17 04 07) 26 JOSEPH Repetita - Marseille (04 91 34 02 62) 26 ELISTA / PHYLTRE Le Cargo de Nuit - Arles 21h30 (04 90 49 55 99) 26 DJ KRUSH / DOCTOR FLAKE Le Poste à Galène - Marseille 20h30 (04 91 47 57 99) 26 MOUSSU T E LEI JOVENTS Salle des Fêtes - Auriol 26 JEFF MILLS Studio 88 - Aix en Provence 23h (04 42 23 26 88) 27 KERBEROS / LYRAE Dan Racing - Marseille 21h30 (06 09 17 04 07) 27 JOSEPH Repetita - Marseille (04 91 34 02 62) 27 SYLVAIN KASSAP QUARTET Moulin à Jazz - Vitrolles 21h (Asso Charlie Free : 04 42 79 63 60) 27 MELLINO Le Cargo de Nuit - Arles 21h30 (04 90 49 55 99) 29 Scène Ouverte Jazz Cité de la Musique - Marseille 21h (04 91 39 28 28) 30 PASCAL OBISPO Le Dôme - Marseille (04 91 12 21 21) 30 UK SUBS / THE VIBRATORS Le Poste à Galène - Marseille 21h (04 91 47 57 99) 31 EMILY LOIZEAU Le Poste à Galène - Marseille 21h (04 91 47 57 99)

12 POW WOW Théâtre - Pertuis 12 EURO JAZZ LAB La Manutention - Avignon 20h30 (Ajmi : 04 90 86 08 61) 21 BEN ARONOV La Manutention - Avignon 17h (Ajmi : 04 90 86 08 61)


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26 GLENN MILLER MEMORIAL ORCHESTRA Auditorium Jean Moulin - Le Thor (04 90 33 97 32) 28 CEDRIC PIROMALLI La Manutention - Avignon 17h (Ajmi : 04 90 86 08 61)

20 TRIPOD / NEAR FROM OFFENSE Café Provisoire - Manosque 21h (04 92 72 43 08) 26 DIERDRE / MICROMACHINE / BUG / WAKEFIELDS Café Provisoire Manosque 21h (04 92 72 43 08)

05 FULVIO ALBANO QUARTET & GIANNI BASSO & DUSKO GOYKOVITCH Théâtre Le Cadran - Briançon 20h30 (04 92 25 52 52) 19 ALIM QASIMOV Théâtre Le Cadran - Briançon 20h30 (04 92 25 52 52) 23 CHANSON PLUS BIFLUOREE Théâtre Le Cadran - Briançon 20h30 (04 92 25 52 52)

26 MARIE ET SES BEAUX COURTOIS La Presqu’île - Annonay 21h (Vocal 26 : 04 75 42 78 33)

10 ARTMANIAC Dan Racing - Marseille 21h30 (06 09 17 04 07) 13 Tremplin Découverte L’Usine - Istres 21h (04 42 56 02 21) 15 TANYA STEPHENS Espace Julien - Marseille (04 91 24 34 10) 15 ARWEN / KARSOHN Dan Racing - Marseille 21h30 (06 09 17 04 07) 16 JEHRO L’Usine - Istres 21h (04 42 56 02 21) 17 MARIE ET SES BEAUX COURTOIS Venelles (Vocal 26 : 04 75 42 78 33) 17 VINCENT COURTOIS QUARTET Moulin à Jazz - Vitrolles 21h (Asso Charlie Free : 04 42 79 63 60) 17 STILL LIFE / CLYDE Dan Racing - Marseille 21h30 (06 09 17 04 07) 17 TRIPOD / FIS(CH)ER / HEADCHARGER MJC L’Escale - Aubagne 21h (04 42 18 17 17) 23 JEANNE CHERHAL Théâtre Comoedia - Aubagne 21h (04 42 18 19 88) 23 WISE Le Cargo de Nuit - Arles 21h30 (04 90 49 55 99) 23 ABD AL MALIK L’Usine - Istres 21h (04 42 56 02 21) 23 BLUES ANARSEILLAIS Dan Racing - Marseille 21h30 (06 09 17 04 07) 24 LES BORDILLES / LES ARG’S Dan Racing - Marseille 21h30 (06 09 17 04 07) 26 GROUNDATION / DJ SCRATCHY Le Moulin - Marseille 20h30 (04 91 06 33 94) 27 Tremplin Découverte L’Usine - Istres 21h (04 42 56 02 21) 28 OLIVIA RUIZ Le Moulin - Marseille (04 91 06 33 94)

04 BRUNO ANGELINI La Manutention - Avignon 17h (Ajmi : 04 90 86 08 61) 09 WEEPERS CIRCUS / LEOPARLEUR Le Grenier à Sons - Cavaillon (04 90 06 44 20) 10 Scène Ouverte Salle Benoît XII - Avignon 20h30 (Asso Spectacul’Art :06 68 68 84 84) 10 SANSEVERINO Salle Polyvalente - Avignon 24 JEANNE CHERHAL Salle Polyvalente - Avignon

26 GERARD MOREL Centre Culturel - Chabeuil (Vocal 26 : 04 75 42 78 33) 26 JAMAIT / JEHAN Théâtre le Rhône - Bourg les Valence 02 LES JOYEUX URBAINS Salle Polyvalente - Peipin 21h (04 92 64 02 64) 10 KENZA / TEAM 1 TEAM Café Provisoire - Manosque 21h (04 92 72 43 08) 16 Les Givrés : YOSH / MINIMAN Café Provisoire - Manosque 21h (04 92 72 43 08) 21 BALTHASAR STREIFF & CHRISTIANZEHNDER Théâtre Le Cadran Briançon 20h30 (04 92 25 52 52) 27 OLIVIA RUIZ Alès

04 ART VIDA L’Antirouille - Montpellier (04 67 06 51 68) 05 MUNSHY L’Antirouille - Montpellier (04 67 06 51 68) 11 CLYDE L’Antirouille - Montpellier (04 67 06 51 68) 13 MIKISAN L’Antirouille - Montpellier (04 67 06 51 68) 13 KLUB DES 7 Victoire 2 - St Jean de Vedas (04 67 47 91 00) 17 OBTURATE L’Antirouille - Montpellier (04 67 06 51 68) 24 CHAIR CHANT CORPS L’Antirouille - Montpellier (04 67 06 51 68) 25 GUARANA SAMBA L’Antirouille - Montpellier (04 67 06 51 68) 26 LES EJECTES L’Antirouille - Montpellier (04 67 06 51 68) 31 Un Jamaïcain dans la Ville : BIONIC ORCHESTRA Le Jam - Montpellier 20h (06 61 87 74 59) 31 Scène Ouverte Blues L’Antirouille - Montpellier (04 67 06 51 68)

02 JEREMIE KISLING Théâtre Le Cadran - Briançon 20h30 (04 92 25 52 52) 09 DAVID LINX QUARTET Théâtre Le Cadran - Briançon 20h30 (04 92 25 52 52)

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07 MES ANJES NOIRES L’Annexe - Bour lès Valence 08 EVASION Les Cordeliers - Romans sur Isère 20h30 (Vocal 26 : 04 75 42 78 33) 10 LES SUPREMES DINDES / BARATIN D’LA JOIE Théâtre le Rhône Bourg lès Valence 16 KHABAN’/ CAP AU NORD Train Théâtre - Portes-les-Valence 18 LES SUPREMES DINDES / LE BARATIN DE LA JOIE / FRED K Théâtre le Rhône - Bourg les Valence (Zigoto Productions : 04 75 04 51 23)

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37, av. de Cannes - RN7 - Juan les Pins

FEVRIER 23 LES SUPREMES DINDES / BARATIN D’LA JOIE Salle des Fêtes- Bagnols sur Cèze

06 MAGMA Théâtre Lino Ventura - Nice (04 97 00 10 70) 17 Firme Record’s : META-STAZ / SIKEN / DJ BARON / TRINYTHA / UNIX Salle Juliette Greco - Carros 20h30 (04 93 08 76 07)

01 Voix Alternative : CHARLELIE COUTURE Espace Malraux - Six Fours les Plages (04 94 74 77 79) 09 Voix Alternative : SINCLAIR / SMOOTH Espace Malraux - Six Fours les Plages (04 94 74 77 79) 11 WEEPERS CIRCUS / LEOPARLEUR CREP des Lices - Toulon (04 94 24 72 83) 16 AN PIERLE & WHITE VELVET Théâtre en Dracénie - Draguignan (04 94 50 59 59) 17 Voix Alternative : PETER VON POEHL Espace Malraux - Six Fours les Plages (04 94 74 77 79) 23 JULIETTE GRECO Théâtre Galli - Sanary-sur-Mer 20h45 (04 94 88 53 90) 23 DIAM’S Zénith Oméga - Toulon (04 94 22 66 77) 24 Voix Alternative : ESBJORN SVENSSON TRIO Espace Malraux - Six Fours les Plages (04 94 74 77 79) 30 Voix Alternative : ERIK TRUFFAZ Espace Malraux - Six Fours les Plages (04 94 74 77 79)

01 BARTH / DIVING WITH ANDY Le Trioletto - Montpellierle (04 67 41 50 09) 01 Un Jamaïcain dans la Ville : BOOM CLUB / MAURESCA FRACAS DUB / SELECTA DAPATCH L’Antirouille - Montpellier 19h (06 61 87 74 59) 02 Un Jamaïcain dans la Ville : RASTA BIGOUD / THE STEPPERS La Victoire 2 - St Jean de Vedas 19h (06 61 87 74 59) 02 PAG L’Antirouille - Montpellier (04 67 06 51 68) 03 Un Jamaïcain dans la Ville : JIM MURPLE MEMORIAL / FDB Le Rockstore - Montpellier 19h (06 61 87 74 59) 03 LES SUPREMES DINDES / BARATIN D’LA JOIE La Victoire 2 - St Jean de Vedas (04 67 47 91 00) 08 WEEPERS CIRCUS / LEOPARLEUR L’Antirouille - Montpellier (04 67 06 51 68) 09 ROULTABOUL & LES BANABOOS L’Antirouille - Montpellier (04 67 06 51 68) 14 TANYA STEPHENS Le Rockstore - Montpellier (04 67 06 80 00) 15 SUPER HEROS L’Antirouille - Montpellier (04 67 06 51 68) 16 BRG / 10 RUE DE LA MADELEINE L’Antirouille - Montpellier (04 67 06 51 68) 21 Tremplin Emergenza L’Antirouille - Montpellier (04 67 06 51 68) 22 Tremplin Emergenza L’Antirouille - Montpellier (04 67 06 51 68) 23 Tremplin Emergenza L’Antirouille - Montpellier (04 67 06 51 68) 24 Tremplin Emergenza L’Antirouille - Montpellier (04 67 06 51 68) 27 FRANCOIS MOREL Béziers

+ de concerts sur nouvelle-vague.com 02 GRAND CORPS MALADE Espace Julien - Marseille 21h (Adam : 04 91 60 61 62) 02 LA VARDA Nomad’Café - Marseille 20h30 (04 91 62 49 77) 02 DISCOTRASH Dan Racing - Marseille 21h30 (06 09 17 04 07) 02 SAYON BAMBA CAMARA / SEYNI & YELIBA MJC L’Escale - Aubagne 21h (04 42 18 17 17) 02 OMAR PERRY / JAH MASON Le Moulin - Marseille (04 91 06 33 94) 03 LES GROSSES PÄPILLES Forum Fnac La Valentine - Marseille 15h (04 91 35 65 40) 03 LES GROSSES PÄPILLES Le Balthazar - Marseille 20h (04 91 42 59 57) 03 SLUDGEDWENDY MJC - Miramas 03 SCREAMIN’TUBES Dan Racing - Marseille 21h30 (06 09 17 04 07) 05 THE DATSUNS L’Usine - Istres 21h (04 42 56 02 21) 08 CATHERINE VINCENT DUO L’Histoire de l’Oeil - Marseille 19h 09 SANSEVERINO L’Usine - Istres 21h (04 42 56 02 21) 09 POUM TCHACK Le Cargo de Nuit - Arles 21h30 (04 90 49 55 99) 09 SCRATCH CANDIES Dan Racing - Marseille 21h30 (06 09 17 04 07) 10 STEPHANE GUILLAUME QUARTET Moulin à Jazz - Vitrolles 21h (Asso Charlie Free : 04 42 79 63 60) 10 WEEPERS CIRCUS / LEOPARLEUR L’Affranchi - Marseille (04 91 35 09 19) 10 PONI HOAX / JEAN NIPON Le Cargo de Nuit - Arles 21h30 (04 90 49 55 99)

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AVANT LE 15 JANVIER 2007

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Midem 2007 Grande messe incontournable des professionnels de tous les métiers de la musique pour la partie salon, et festival sans vraiment l’être pour les mélomanes de tous les genres musicaux, du classique au reggae, le Midem 2007 sera le point d’orgue de ce début d’année. Le Marché Alors que l’industrie musicale ne sait plus quoi faire pour se sortir du marasme d’où elle émet des appels à l’aide depuis quelques années, le Midem continue de proposer des solutions aux problèmes rencontrés par les nouveaux modes de consommation de la Musique. P2P , Myspace, lecteur mp3, wifi, téléchargement de sonneries… tout a été chamboulé en quelques années, personne n’a vu venir la déferlante. À part évidemment les professionnels qui auront suivi les conférences du Midem, qui se veut avant aussi, en plus d’un marché stricto sensu un congrès de premier ordre aux conférences pointues et nécessaires pour qui veut appréhender le monde dangereux de l’industrie musicale avec le plus de cartes en main possible. Mais le Midem, ce n’est pas qu’une série de conférence en apparence difficiles à suivre mais tellement utiles, c’est aussi un marché, où tout s’achète ou s’échange. Cette vision certes réductrice de ce salon ne doit pas faire oublier que sans maisons de disques, attachés de presse, labels, maisons d’édition et j’en passe, et même à l’heure de la musique dématérialisée et des homepages, il n’y aurait pas d’artistes, et ceux-ci se contenteraient d’écumer les bars de la ville. C’est un des intérêt du Midem, faire se rencontrer les gens, pour qu’un artiste français trouve un accord de distribution dans un pays lointain, pour qu’un avocat s’entiche des lois d’édition dans un autre pays… Rien que de l’utile, et qui justifie largement le prix d’apparence exorbitant affiché au dos du badge. On reconnaît un vrai pro à sa venue au Midem. Le Midemnet Une des raisons, pour ne pas dire la raison principale, de la crise que continue de traverser l’industrie musicale, c’est les nouveaux modes de consommation induits par l’arrivé d’internet ces dix dernières années. Et la généralisation du haut débit, qui permet de télécharger gratuitement des albums entiers à une vitesse incroyable, a plongé

un peu plus dans des torpeurs effrayées les présidents de maisons de disques. Pourtant, des solutions semblent se dessiner, et le Midemnet est là pour les évoquer. Pour cette sixième édition, le Midemnet n’en finit plus de s’agrandir, c’est dire si justement tous les espoirs sont tournés vers les propositions qui seront évoquées lors de la seule et dense journée de conférence. D’un côté, Les tenants du tout répressifs, aimant blinder les morceaux vendus en ligne, ou les Cd du commerce de DRM (sorte de verrou de sécurité qui permettent normalement de limiter la durée de l’écoute, ou le nombre de copies) et qui n’hésitent pas à poursuivre en justice, en piochant complètement au hasard parmi les millions d’internautes pillant le patrimoine mondial. Et de l’autre les libertaires adeptes de la licence globale, qui permettrait de légaliser le téléchargement, mais soulèveraient bien d’autres problèmes d’ordre technique. La solution se trouve certainement au milieu, et là encore c’est au Midemnet que se dessineront les nouvelles tendances, les nouveaux business plans, et le futur de la musique en ligne. Les Concerts : Heureusement il reste le live ! On aura beau télécharger, légalement ou pas, jamais rien ne remplacera le côté inaltérable d’un concert ou d’une soirée. Le contact humain, il n’y a que ça de vrai, et les communions lors des show case du Midem sont légions courantes. Cette année, et peut être plus encore que d’habitude, les aficionados vont être comblés ! Le bal sera ouvert, pour la huitième fois, par les plus gros vendeurs de la planète, lors des sempiternels NRJ Music Awards, que l’on passe bien vite pour parle de vraie musique. La véritable soirée d’ouverture, qui se déroule le dimanche, change un peu de concept cette année. D’ordinaire, c’était un pays qui était l’invité d’honneur de cette soirée et qui régalait, au Martinez, les invités façon « les réceptions de l’ambassadeur », avec de la musique locale et des spécialités culinaires parfois surprenantes. Dorénavant ce sera une des majors qui recevra, et c’est EMI qui s’y colle en premier. C’est curieux, mais on ne retrouvera pourtant pas que des artistes de l’écurie EMI (prononcer Ihèmaïe) puisqu’au milieu de Mando Diao et Naturally 7 s’intercallera Shiny Toy Guns, signé chez Universal… Simple mise en jambe en attendant les

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pour le MIDEM 2007 ! Pour recevoir vos invitations*, il vous suffit de renvoyer ce coupon (ou votre choix sur papier libre), avant le 15 janvier 2007, accompagné d’une enveloppe timbrée à 0,70 euros portant votre adresse pour l’envoi des billets à : Nouvelle Vague - BP 62 06142 Vence cedex. * Dans la limite des stocks disponibles. ** Voir offre d’abonnement page 18.  Offre limitée à 4 places par abonné à Nouvelle Vague. Indiquez plusieurs choix en cas de rupture de stock. Choix n°1 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nb de places : . . . . . Choix n°2 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nb de places : . . . . . Choix n°3 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nb de places : . . . . . Choix n°4 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nb de places : . . . . . Choix n°5 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nb de places : . . . . . Choix n°6 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nb de places : . . . . .

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PARTEN

AIRE des évén autres festiviements m usicaux tés, plus prometteuses, comme la soirée Francophonie au Martinez, avec Omar Pene et le grand albinos Salif Keita au Palais. Dans la même soirée, mais dans la salle d’à côté, ce seront des musiciens de Taiwan qui assureront le spectacle. On ne rigole pas, car contrairement aux produits bon marché fabriqués en masse sur cette île, la musique y est plutôt travail d’artisans orfèvres. Ainsi, il sera bon de découvrir Lim Gong, Chtonic ou encore The Hoak Band. Direction ensuite le Janes pour l’Electronic Club avec les Puppetmastaz, qui avaient conquis le public du festival Pantiéro en août dernier, Black Devil, Radio Slave et Claude Vonstroke. Ou alors, pour rester dans les concerts, il faudra se rendre au Martinez pour l’habituelle, et toujours très réussie soirée Brisitsh at Midem, avec entre autres Richard James (sans le D.) et la chanteuse Amy Whinehouse. Le mardi soir rebelote avec pour commencer, la première du film Dreamgirl. Et énorme motif de satisfaction, la soirée Sounds of Jamaïca revient enfin, après six longues années d’absence. Et c’est Shaggy himself, qui fera l’ambianceur de cette soirée où se côtoieront sur la scène dix autres chanteurs de l’île de la Jamaïque. Shaggy était venu il y a une dizaine d’année à l’époque ou le Palm Beach était encore disponible, et son concert reste gravé dans le cœur de beaucoup. Il sera aussi question ce soir là de découvrir dans une autre salle du Palais le reggaeton, genre musical à la rythmique ultra répétitive, particulièrement prisé du côté de Puerto-Rico et des pays d’Amérique Centrale, avec Ghetto Flow et Papi Sanchez en guest stars. Pendant ce temps au Martinez, ce sera la soirée Sonicbids avec The Broken Beats, Gentlemen of Distorted Sound et beaucoup d’autres que je vous invite à découvrir dans le programme ci-contre. Retour ensuite au Janes pour finir la nuit la déjantée Missill au live si efficace, mais aussi Shri Live et les allemands de Modeselektor qui retournent systématiquement la piste de danse… A noter que les concerts jazz et classique ne sont pas en reste niveau qualité ces jours là, ni même les happy hour organisés par le Midem, ou encore le Bar Pias qui tient ses quartier d’hiver sur la plage du Majestic, et qu’il est fortement conseillé de vous renseigner sur le site du midem pour y voir la programmation complète. Pour les plus malins et autres badgés, il reste la soirée de clôture du label Pschent au Martinez qui recevra, en plus des résidents récurrents, Norman Jay, l’énorme Pete Tong et Tony Humphries. Une fois de plus, il y a matière dans cette programmation à passer trois bonnes nuit blanches. David Bartoli


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CONCERTS à venir

Live Heroes Show Les associations Terre de Sons et RAJE 88.3 FM présentent la première édition d'un festival principalement destiné à promouvoir les artistes régionaux. Deux jours de live avec des formations à dominante festive en guise de héros, à commencer par le ska déjanté des montpelliérains de Stevo's Teen, forcément. On restera dans le déluré avec le rock des grenoblois de Lutin Bleu, adeptes d'une formule parfaitement fonctionnelle où pêche dévastatrice et textes décalés, voire décapants, ne forment qu'un. L'orientation régionale du festival s'affirmera encore un peu plus avec deux formations qui utilise en partie l'occitan comme moyen d'expression, que ce soit la fanfare ska/rock de Goulamas'K ou le ragga de Mauresca Fracas Dub. Une programmation éclectique qui fera également la part belle à la chanson avec l'Herbe Folle ou Jabuz et leur valse n'roll sur fond de textes intimistes. Quoi de mieux que de commencer l'année en musique. Matthieu Bescond Les 05 et 06/01 à la Salle des Fêtes - Arles (13). Les Aventuriers d'un Autre Monde Ils sont six ; Six troubadours expérimentés qui manient le verbe et les notes chacun à leur manière, six aventuriers qui rêvent d'un autre monde et d'une Terre un peu plus ronde. Né à l'initiative de Richard Kolinka (ex batteur de Telephone) qui avait déjà réuni une grande partie de ces aventuriers l'année dernière lors du festival du même nom à Fontenay-sous-Bois, le projet s'élargit désormais à 6 dates où se retrouveront sur une même scène Kolinka, Jean-Louis Aubert, Alain Bashung, Cali, Daniel Darc et Raphaël. À ces artistes viendront se greffer plusieurs invités différents à chaque représentation, pour des interprétations communes de leurs répertoires respectifs, des duos inédits ou autres reprises. Autant d'éléments qui devraient susciter l'intérêt des férus de chanson (et du Banga), lesquels, à la lecture de ces quelques lignes, se diront probablement : « allez hop on y va, en route pour l'aventure, on ne résiste pas à l'appel de Kolinka ! Hum... » M.B. En concert le 13/01 au Dôme - Marseille (13).

MTX Reggae All Stars Autour de la personne emblématique de Martin Luther King auquel Gang Jah Mind dédie son dernier album Dream, l'idée de l'association L'Autre Monde est de présenter une expédition musicale dans l'histoire artistique et idéologique du mouvement reggae en présentant 3 groupes issus de la foisonnante scène Marseillaise. Du rocksteady des Heatmakers, interprétation Caraïbaine du jazz et de la soul music des années 60, la programmation explore aussi le roots reggae oriental du groupe Gang Jah Mind. Pour créer l'étincelle, le groupe joue de son bagage culturel méditerranéen à travers les textes en arabe, français et anglais, ainsi que les voix de ses 3 chanteuses d'origine Algérienne, Fouziha, Alizia et Sophia. La soirée se terminera dans la chaleur du reggae dub de Sativa Dub qui mêle instruments et effets et boucles électroniques. Le Selecta Master Duclos assurera l'ambiance musicale entre les prestations des groupes. Venez tôt la salle ne comporte que 200 places ! Emmanuel Truchet En concert le 20/01 à la Salle Municipale de Montauroux (83).

Raoul Petite / Per.SO Loin d'être découragée par le sabotage en règle du Festival des Collines l'été dernier, l'association Contact Sud Musique enchaîne les actions de soutien et de renflouement. Après l'édition d'une compilation de soutien qui rassemblent 17 formations et non des moindres (Yosh, Percubaba, Les Grosses Papilles, Les Fils de Teuhpu, Les Hurlements d'Léo…) et plusieurs concerts dont celui des High Tone, Rit, et D.Fek Dub One, c'est désormais au tour de Raoul Petite et de Per.SO de se faire entendre et d'apporter leur pierre à l'édifice. Et avec Raoul Petite, il ne faut pas s'attendre à un pâle et minuscule galet en guise de contribution. Formé il y a déjà 25 ans, la formation délurée rassasiera les oreilles des plus gourmands avec sa fusion caractéristique, mixture des styles loufoque et festive, tantôt qualifiée de « barock n'roll » ou de « rock agricole sophistiqué ». Une recette inclassable qui a fait ses preuves, distillée par un groupe aux prestations scéniques inimitables, bourrées de délires visuels et théâtraux en tout genre. En première partie de soirée, la formation pop/rock Per.SO lancera les hostilités, emmenée par la voix déjantée de Stéphane Ober, ancien guitariste de Petit Bébert. Du bon son qui de plus est en met plein la vue, le tout pour une noble cause : pas d'hésitation à avoir. M.B. En concert le 26/01 à l'Oméga Live - Toulon (83). Concert 06 : Bonin Ouaib / Sebscylla Bonin Ouaib et Sebscylla nous reviennent sur la scène de la salle Raimu à Cannes-Ranguin dans le cadre de Concert 06. A l'occasion de cette soirée organisée par l'association Point Com, Sebscylla présentera pour la première fois en live son nouvel album Face cachée. Le duo niçois formé de Sebastien Dutertry et Magali Bournez proposera au public des chansons vivantes et interactives théâtralisées. En ce qui concerne Bonin Ouaib, il s'agira de découvrir un nouveau live et sentir les effluves de leur prochain album qui s'intitulera BO. Alternant titres rock, ballades sensuelles et groove funky, Bonin Ouaib n'en oubliera pas ses mélodies fraîches et originales. Enfin, pour ceux qui ne pourront se déplacer, la web radio Digital Broadcast Channel (DBC) retransmettra le concert en direct dans son intégralité, avec le son et l'image. Benjamin Brégeaut En concert le 27/01 à la salle Raimu - Cannes la Bocca (06). Un Jamaïcain dans la Ville Créé par l'association du groupe Stevo's Teen, ce tout nouveau festival se donne pour ambition de faire peau neuve chaque année. Le concept est simple : à chaque édition, plusieurs concerts répartis dans les principaux lieux de diffusion de Montpellier, et tous axés autour d'une thématique musicale commune. Pour son lancement, le festival se consacrera pleinement aux musiques jamaïcaines, et la programmation devrait en offrir une bonne vision d'ensemble au vue du large éventail de formations annoncées. Une déferlante de bonnes vibrations est à prévoir, que ce soit avec le reggae roots des bretons de Rasta Bigoud, le rythm'n'blues à la fois apaisant et entraînant du Jim Murple Memorial, le dub de The Steppers, le reggae métissé de blues de FDB, le Bionic Orchestra et sa très très grosse section cuivre, sans oublier le ragga occitan de Mauresca Fracas Dub et la tchatche de Boom Club (ex Spook & the Guay). Quatre soirées de concerts qui donnent le ton et frappent le gong d'une aventure qui sonne bien. M.B. Du 31/01 au 03/02 à Montpellier (34).

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Divine Comedy Quelques questions par hasard d'une rencontre, formulé à Neil Hannon le leader de Divine Comedy et voilà l'esprit british qui vient frapper à ma porte. Beautiful yes, mais pas looser pour un copeck. Grand monsieur, grande musique, que demandez de plus ? Que répondez vous à ceux qui déclarent que votre dernier album est « le retour aux premiers amours de Neil » ? Neil Hannon : Je ne m'occupe pas de commenter ces types de remarques. C'est aux journalistes de décider. Pour moi ce disque est une continuité du précédent et n'a rien à voir avec vos débuts excepté peut être dans le titre ? Oui, bien dit. Est ce vrai que vous avez écrit cet album un peu par accident ? Par accident, je veux dire que je n'avais pas prévu ou e s s a y é consciemment de faire un album l'année dernière. J'écrivais juste beaucoup de chansons, surtout pour les autres. Puis quand j'ai su que j'allais faire cet album je savais que j'avais un énorme paquet de chansons à enregistrer avant qu'elles ne perdent leur saveurs et signification. Descendre de scène après un concert et retrouver la vie « courante » est ce la chose la plus pénible pour un chanteur ? Non, pas vraiment. Bien que la vie en tournée soit l'une des plus folles choses que n'importe qui peut faire, ça ne me pose pas de problème de cesser la scène. Il y a toujours d'autres chose (enfin j'espère !) Avez vous définitivement rangé votre album de reprise au placard ? Ne va jamais dire jamais…. (rire) Quel est le secret pour choisir 11 chansons sur une trentaine ? Tu commences avec 30. Prends ensuite les 10 ou environs qui sont de loin les plus abouties ou peuvent être intégrées directement à d'autres projets. Essaie de finir les 20 restantes chez toi, par ordinateur. Quelques unes resteront trop difficiles. Les 18 restantes sont montées et enregistrées au studio. Les voix sont ajoutées à l'ensemble mais il y en reste quelques unes qui ne marchent pas. Des 16 , 11 sont choisies pour l'album parce qu'elles marchent bien ensemble. Les autres trouvent leur place sur les faces B. C'est fini. Comme vos disques font souvent appelles a des thèmes littéraire ou cinématographique, pouvez vous me dire quel livre symboliserait le mieux « Victory For The Comic Muse » ? The Diamond as Big as the Ritz and other short stories” - F. Scott. Fitzgerald.

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Combien de fois avez vous vu «Chambre avec Vue» ? Plus de 30 fois, moins de 60. Probablement. Je cherche le scoop : pouvez vous me dire qui est véritablement la « Diva Lady » de votre chanson ? Je suis désolé mais je ne peux le dire par crainte d'action en justice. Pouvez-vous me décrire les qualités et les défauts d'un fan de « The Divine Comedy » ? Vous devriez poser la question à un fan.. On a l'impression avec ce dernier album que vous avez cessé de vouloir jouer avec les codes de la musique moderne et vous êtes enfin livré naturellement ? J'ai, je suppose, adore me plier au jeu de ce qui est permis et ce qui ne l'est pas en pop music depuis ces dernières années. Je fais toujours ca, seulement maintenant je le fait sans y penser. Produire vous même votre album est-ce par choix ou par défaut de ne pas avoir trouvé un producteur qui vous correspondait ? J'ai pensé que j'avais une idée claire de comment une chanson doit sonner et que je n'avais pas besoin de producteur entre moi et mes chansons. J'aurais eu d'autres gens pour travailler au mix de l'album si j'avais eu l'argent (rire). Travailler et offrir vos mots et votre musique à d'autres chanteurs est il la clef pour s'améliorer et repousser ses propres limites ? C'est important de ne pas donner les chansons que tu juges nulles pour toi aux. Pour chaque demande de chansons, tu dois te projeter autant que possible dans l'esprit de l'artiste qui la chantera. C'est un challenge que je savoure à chaque fois. Entre Jane et Charlotte, qui de la mère ou de la fille vous a le plus impressionné ? Charlotte a été magnifique et m'a beaucoup impressionné. Elle était assez peu sure de sa voix mais s'est appliquée et l'album est parfait ! Je n'ai pas encore rencontré Jane, donc je ne peux vous en parler ! Elle a l'air très sympa au téléphone. Quel constat faites vous de la décennie Tony Blair ? Un pas en avant, 2 pas en arrière. Etes vous devenu meilleur au ping-pong ? Encore plus mauvais qu'avant. Photo : Tom Sheehan

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De passage à Cannes cet été au festival Pantiero, Agoria est le DJ et producteur français qui monte. Le Lyonnais sort son deuxième album, après avoir conjugué succès public et critique avec Blossom, son premier disque. Considéré comme le successeur de Laurent Garnier, il explore tous les champs de la musique électronique, avec une patte élégante et personnelle. Quelle est la teneur de ton nouvel album ? Mon disque est terminé et sortira à la mi-octobre sous le nom de The green armchair. Il est plutôt éclectique, avec des morceaux techno et des incursions dans d'autres styles comme le trip-hop ou encore la présence d'un quatuor à cordes. Cette diversité lui confère un côté “ montagnes russes ”. Au niveau des invités, j'ai collaboré avec Neneh Cherry et Princess Superstar. Peter Murphy, le chanteur du groupe britannique Bauhaus, est également présent sur l'album pour un titre dans une veine similaire aux productions de Massive Attack et de Tricky. Tu tournes beaucoup en France et à l'étranger en tant que DJ. As-tu également des projets de live ? Je vais continuer à faire du dee-jaying techno, même si je ne peux pas jouer mes titres les plus lents de cette façon. En soirée, j'ai déjà essayé d'en passer, mais le public attend des tempos plus adaptés aux pistes de danse. Un live me permettrait de jouer mes morceaux trip-hop. PIAS, mon label, m'encourage dans cette voie. Pour l'instant, je ne suis pas encore prêt faute de temps, car j'ai envie de partager le live avec d'autres musiciens sur scène, mais peut-être que je m'y essayerai en 2007. Ces dernières années, la techno a été très marquée par le minimalisme. Penses-tu que cela va changer ? J'ai joué à Berlin au mois d'août et je me suis aperçu que les gens en avaient marre de ce courant. On est allé au bout de la vague minimale, même s'il y aura toujours de très bons morceaux dans ce

Agoria

style. En tout cas, je ne fais jamais de DJ set strictement minimal : personnellement, le côté lancinant et monotone me lasse énormément. Ce n'est qu'une mode comme l'ont été l'électroclash trois ans auparavant et plus récemment la vague rock. Comment envisages-tu l'avenir de la musique électronique ? A l'inverse du rock, l'électro que je défends restera confidentielle, avec des ventes d'album qui n'atteindront jamais celles des Rolling Stones par exemple. Mais peut-être que je me trompe et que les nouvelles générations changeront la donne… Comme le jazz, la musique électronique s'adresse avant tout à des passionnés. Ceux qui connaissent mal ce genre croient que les morceaux se ressemblent tous. Car l'univers de cette musique n'est pas facile d'accès et il faut connaître ses codes musicaux pour l'aimer. Sans cela, il est difficile d'apprécier les subtilités de cette musique, comme la texture des sons ou la construction des morceaux par exemple. Après la techno dans les années 90, quelle sera la prochaine révolution musicale ? En musique, les innovations proviennent souvent

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de la technologie ou de la drogue (rires) ! Depuis l'apparition de l'électro, la prochaine grande nouveauté musicale n'est pas encore arrivée. Je crois que les supports de la musique vont changer. Le CD et le vinyle disparaîtront, tandis que la voie de la dématérialisation amorcée avec le mp3 se poursuivra. Les labels demandent déjà aux artistes de concevoir des morceaux de deux minutes pour le téléchargement sur les téléphones portables. Marc di Rosa


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Zoom sur...

On s’Fait une Bouffe On S'fait une Bouffe est un groupe de chanson (mais pas que...) qui nous trimballe dans un univers peuplé de gueules cassées, entre poésie et culture populaire. Votre groupe existe depuis combien de temps ? On s'fait une bouffe est né en 2001 d'abord en trio, puis, quelques mois avant l'enregistrement du premier album Portraits crachés en 2004, le percussionniste et le contrebassiste nous ont rejoint. Votre pedigree (anciens groupes, etc.) ? Pour la plupart des membres du groupe, nous avons joué ensemble avant la création d'On s'Fait une Bouffe, au cours des années 90 au sein de groupe tels que Chrysalys, 7bis Rue Marine, Osmose, La Cie Bami Village, Le Teo. Mais On s'Fait une Bouffe reste de loin le projet le plus abouti de nos carrières artistiques respectives. Pourquoi ce nom ? Au départ c'est un jeu de mot sorti de la difficulté récurrente à trouver un nom de groupe. « On s'appelle comment ? » « On s'appelle, on s'fait une bouffe ? ». Et puis, cette notion de convivialité et d'amitié que ce nom véhicule correspond bien à notre nature : discuter autour d'un verre ou d'une bouffe avec les familles de sang et de cœur… Comment votre musique a évolué au fil du temps ? On a essayé un peu tous les styles, du punk au progressif, du jazz-rock au reggae. Et puis un jour on s'est posé, on s'est dit qu'on voulait mettre les textes en avant : on s'est mis à l'acoustique, et cela a donné Portraits crachés. Ensuite on s'est retrouvé à 4, dans une configuration un peu plus rock, mais toujours acoustique. On a gardé les textes, mais on a tenté de rendre un peu plus de place aux parties instrumentales. Et cela a donné Un pas d'côté. Cela évoluera encore, c'est sûr. Peut-être, sans doute, resterons-nous un peu moins acoustique au fil des années futures… De quoi parlent les chansons ? Nos chansons parlent tout simplement (et en toute immodestie) de la vie. De la vie telle qu'on la ressent, telle qu'on la voit et telle qu'on la vit. De ceux qui se débattent avec elle. De nos expériences, nos envies et de nos coups de gueule. Vous pouvez nous parler de votre nouvel album Un pas d'côté ? Un pas d'côté est l'aboutissement de deux ans d'écriture, puisqu'on a commencé à composer certains morceaux juste après l'enregistrement de Portraits crachés. Notre premier album racontait la vie d'un quartier centré autour du bar Chez Maurice. Un pas d'côté s'ouvre plus au monde avec des thèmes plus généraux sur les couples, les décisions à prendre, les croisements de destinées. On a voulu ce titre ambivalent, pour exprimer ce pas d'côté par rapport au premier album (tout en gardant des racines communes), ainsi qu'un pas d'coté par rapport à la vie que l'on voudrait nous faire mener et que l'on obser-

ve parfois en simples spectateurs un peu incrédules. Quelles sont les valeurs du groupe ? Nos valeurs ? Cent kilos d'or dans une banque en Suisse pourquoi ? Plus sérieusement je pense que les mots confiance, amitié et convivialité nous conviennent bien. On s'fait une Bouffe, groupe engagé ? Pour quelles causes avez-vous joué ? On a joué en effet pour des causes qui nous semblaient justes, des colères qui nous semblaient justifiées. Parce que les gens qui se bougent et qui se battent pour « une faille dans la citadelle » nous réchauffent le cœur !! On a joué également pour des personnes qui nous ont amené à soutenir ces causes. En disant

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cela, on pense notamment à Gérard, le directeur d'Emmaüs St Marcel, toujours dans le combat, la construction, le refus de l'injustice (concert pour les salariés de l'Usine Nestlé en faveur des victimes du Tsunami de 2004…). Quelle est votre pratique d'Internet par rapport au groupe ? C'est simple : On vit sur et par Internet. La quasi-totalité des rencontres intéressantes que nous avons faites l'ont été sur le net. On y a trouvé le co-prod du premier album, le label numérique pour le deuxième. On y a croisé Live In Marseille. Et on y a découvert des fans de notre groupe un peu partout en France. Certains n'ayant pas hésité ensuite à faire des centaines de kilomètres pour venir nous voir en concert. Alors, sans hésitations, pas de salut sans le Net. Si vous deviez décrire Marseille, qu'en diriez-vous ? Une ville en chantier, en ce moment !!! Une ville qui bouge, qui crée, qui se construit un avenir. Une belle méditerranéenne, quoi, chaleureuse, colorée, rieuse !!! Mais attention au revers de la médaille, le chômage grandissant, les disputes pagnolesques des élus, les ghettoïsations… Le mot de la fin ? Au revoir ? une interview www.liveinmarseille.com

Nouvel album Un pas d’côté.

A Rebrousse Poil Productions - Les Barjaquets - 4, rue des Ormes 13340 Rognac. Mail : arebroussepoilprod@free.fr. Web : http://onsfaitunebouffe.free.fr.

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Je crois que tout être normalement constitué ne peut qu'être choqué par un concert de Didier Super. Le concept est celui d'un gars qui ne sait ni chanter ni jouer de la musique, fait des chansons critiquant la beaufferie ambiante en insultant tout le monde à tout va. L'album Mieux vaut en rire que s'en foutre est franchement réussi : un sketch musical d'une demi-heure. Mais sur scène Didier pousse le bouchon plus loin et cela devient difficile à avaler. Nous avons souhaité rencontrer le personnage pour savoir où il se positionnait : 1er ou 2éme degré ? Finalement nous rencontrons un artiste de rue épanoui qui après avoir cherché à nous déstabiliser nous explique la genèse de son œuvre, passant constamment de l'homme à l'artiste, nous obligeant à lire entre les lignes. En somme il se livre tout en gardant le flou.

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C'est ton vrai nom Didier Super ? Didier c'est mon vrai prénom, enfin quand je bosse, et Super c'est un nom de scène, pour que le public nous croie important. On pourrait s'en foutre d'être important, on pourrait s'appeler comme des boulangers, sauf qu'il y a l'industrie du disque. Il faut faire rêver les gens ! Les faire rêver pour leur vendre des disques. En 2004 tu signes ton premier album chez V2. Comment en es-tu arrivé là ? Moi je viens du spectacle de rue, je fais des cascades en vélo. Seulement comme il pleut, souvent c'est difficile de faire mon show, pour passer le temps, ne pas m'emmerder, j'ai écrit des chansons. En les écrivant je me suis dit qu'il faudrait être gonflé pour chanter ça en public. J'ai relevé le défi et je me suis produit dans la rue. L'un de mes premiers concerts a eu lieu sur une place de Valenciennes, c'était organisé par des étudiants en commerce qui devaient récolter de l'argent. C'était donc du bénévolat. Au bout de 20 minutes, les commerçants nous ont virés, ils ont appelé les gars de la mairie qui ont déboulé un quart d'heure plus tard en Twingo. Un gars filmait la scène, il a bien aimé ça et il m'a proposé de faire un site : didiersuper.com, ça tombait bien puisqu'en même temps, j'avais fait une démo. C'est la vraie histoire, mon bazar a démarré comme ça. Après ça, grâce au bouche à oreille, le site a bien marché, une démo est arrivée chez V2. ui Les gars du label ont rigolé pendant une lui q e c t semaine en l'écoutant, et puis ils se sont dit “ C'e s que leur boulot était de faire des disques. Ils m'ont donc appelé et on a fait le machin. Tu vas plus loin dans ton discours sur scène que sur l'album, t'es-tu auto-censuré sur le disque ? Les gens connaissent le disque puisqu'ils l'ont téléchargé. Ils viennent pour entendre autre chose, de la musique, mais nous on sait pas faire de musique donc on va plus loin. Comme ça le public en a pour son argent et nous, on se fait moins chier. Car si on s'ennuie, le public il s'en rend compte, tu les emmerdes et du coup c'est plus ton métier, tu dois faire autre chose. C'est qui ton public ? On essaie d'élargir, d'être le moins étudiant possible. Un public qui tient à l'alcool. Ce soir, je pense que si on avait passé au lanceflammes le public il resterait plus beaucoup de jeunes à Nice.

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Didier Super D'après toi, comment te perçoit-on ? J'en sais rien, moi je fais mon truc. Les gens, ils prennent ce qu'ils veulent. La question est que certains prennent ça au premier degré comme les Chrétiens prennent la Bible au premier degré ! Mais en 30 secondes tu vois que je ne sais pas jouer de la guitare, tu as donc compris. Mais le showbiz fait qu'il y a des affiches de moi d'un mètre. Je deviens donc crédible. Et quand tu deviens crédible, quoi que tu dises, tu as raison. Et des fois, le public applaudit à tout et n'importe quoi. Mais bon, on ne peut pas empêcher les gens d'être cons. Est-ce que tu connais Jean-Luc Le Tenia ? On devait faire une interview croisée entre lui, Pustule l'ardéchois et moi. Depuis, Pustule, il a disparu, il tourne plus, il trouve plus de date. J'ai donc écouté à cette occasion l'album du Tenia. On m'avait dit : écoute ça, c'est marrant. J'ai pas trouvé ça marrant. Ensuite je l'ai rencontré et il ne rigole pas. Je me suis alors dit qu'il était dangereux et du coup son disque, on l'a jeté par la fenêtre de notre voiture alors que j'allais jouer à Villeurbanne, il doit être entre Chalon-sur-Sâone !” et Macon. Comme il est sérieux, je trouve qu'il t s e est fou, bien sûr, cela n'engage que moi. ui y di t q Tu reprends Johnny sur scène, tu aimes vraiment ? C'est le meilleur, personne ne fait mieux que lui. Tu roules en BX ? Non en vélo (BMX), au moins tu ne te fais pas enlever des points sur ton permis. Peux-tu nous donner des pistes de trucs à découvrir en musique, cinéma et litterature ? En musique : Fred Radix. C'est génial ultra dans la mouvance entre Thomas Fersen et Benabar. Pamela Burne, elle est de Tours, ce n'est pas connu, mais ça déchire totalement. Pour les autres pistes, j'ai arrêté Courchevel je vais à Val Thorens. Simon Pégurier& Benoît Belasco une interview www.loreillequigratte.com Album Mieux vaut en rire que s'en foutre (Chronowax/V2). Web : www.didiersuper.com.

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Zoom sur... Les Grosses Papilles sont de retour avec un second vrai album intitulé Dans la langue. Chaînon manquant de la chanson française, à mi-chemin entre le côté passionné d’un Jean-Pierre Coffe et l’appétit ravageur pour les sôceuuu en tout genre de Maïté, les Grosses Papilles émoustillent les sens de leur cuisine raffinée. Jouant des mots avec une riche palette de sons, ces acrobates de la langue débouchent les oreilles et redonnent le sourire à tout mal embouché qui se respecte. N’ayons pas peur des mots, cet opus est tout simplement succulent. On va commencer par une petite et traditionnelle présentation du groupe. Il y a Vincent que l'on appelle Monsieur Tchack, grand poète Varois et batteur. Ensuite il y a Thomas, Monsieur Poum… Poum Tchack ? Oui… En fait les Poum Tchack nous ont volé l'idée il y a longtemps… (rires). Donc Monsieur Poum, Thomas, c'est le bassiste. Puis il y a Jean-Sébastien Bapt, l'accordéoniste, ensuite il y a moi, Momo, chanteur/guitariste, Mathieu, le sonorisateur, qui est plus qu'un sonorisateur parce qu'il compose avec nous et il a vraiment un rôle assez important. Et ensuite il y a Nico aux lumières. Ça, c'est l'équipe de base. Après il y a l'équipe étendue avec Delphine, notre “ managemuse ”, qui est manager, mais qui compose des morceaux et chante, et Benjamin, notre metteur en scène. Je crois savoir que certains d'entre vous font partie des Rats s'Cassent ? En fait les Rats s'Cassent existent depuis 10 ans, depuis 96 (NdA : année du Rat…). Le groupe été crée à la suite du split de Axam. Moi de mon côté, avec Delphine, j'ai créé les Rats s'Cassent, Jean-Marie est parti avec les Kanjar'oc, Jeremy et Karine, la chanteuse, sont partis vers Watcha Clan et le batteur Sam est parti avec Dupain. On était vraiment dans le vivier culturel marseillais. En fait, on retrouve quasiment les mêmes membres dans les deux formations, sauf que chez les Rats s'Cassent, il y a en plus Tibo, tromboniste et chanteur des De la Colline, et Christine également au trombone. Sinon, tout le reste, c'est les mêmes, c'est la même équipe. Qu'est-ce qui vous a donné envie de monter une formation en parallèle ? Les Rats s'Cassent, c'est du rock ska/punk, totalement électrique. Cinq ans après la création de la formation, on a voulu s'orienter vers une démarche plus acoustique et on a crée Les Grosses Papilles. Au début on faisait un peu de reprises, un peu de chanson française, un peu de VRP, bon Les grosses papilles, hein, la chanson des VRP, Thomas était à la contrebassine et on faisait les marchés à Aix et dans le coin. Souvent, on a fait la première partie des Rats s'Cassent d'ailleurs. De fil en aiguille, on a créé, on a composé, et maintenant, Les Grosses Papilles, c'est autant électrique que les Rats s'Cassent, parce que sur le spectacle qu'on est entrain de monter pour la sortie de l'album le 9 janvier, on a sorti les Marshall, les appareils électroniques, les samplers, etc. À mon avis, dans quelques années on va indexer les deux, mais sans s'en rendre compte. Les Grosses Papilles comme nom de scène, un album qui s'intitule Dans la langue, vous êtes les fils spirituels de Jean-Pierre Coffe où il faut y voir quelque chose comme “ nous cuisinons les mots à notre sauce ” ? Ouais c'est pas mal ça. C'est-à-dire qu'il y a le mot proprement dit, notamment au travers des petits recueils que l'on écrit avec Vincent (NdA : ils sont d'ailleurs à la recherche d'un éditeur, à bon entendeur…) ; on joue avec les mots, on fait de la poésie à la fois traditionnelle, un peu alambiquée, quelquefois en alexandrin tout ça, mais après on fait aussi une poésie complètement folle, psychédélique. On est un peu les fils spirituels de Raymond Queneau.

Donc dans Les Grosses Papilles, il y a le côté des mots que l'on aiment bien travailler et malaxer, d'ailleurs tout le monde écrit dans le groupe, et après il y a le fait que l'on chante tous, tout le monde donne de la voix. Et au niveau de l'écriture des textes, comment ça se passe ? Il y a un peu toutes les expériences. Des fois, il y en a un qui arrive avec un texte entier et on ne le retravaille pas, quelquefois il y en a un qui arrive avec une phrase et on s'y met un peu tous, quelquefois c'est les deux qui sont mis ensemble, etc. La seule formule magique qu'il y ait, c'est que chacun écrit, et ça, ça apporte beaucoup parce que quand on a fait Postillons et crachouillis

couplet/refrain, inspirée de nos Pères, aujourd'hui on en arrive à une nouvelle intro du spectacle (NdA : certaines chansons du spectacle ne sont pas sur l'album, dont cette intro) qui est vachement abstraite, sans couplets/refrains, mais on est vraiment à fond dedans. C'est vrai que la vraie formule, c'est couplet/refrain et un bon gimmick, mais bon, on en revient un peu de tout ça. Sur le morceau Les mots, tu trouves ces mêmes mots “ chiants ” et “ emmerdants ”…? (rires) Ca c'est une morceau que j'ai écrit moi. En fait, ça fait un moment que je me bats avec moi-même, parce que l'inspiration n'est pas toujours facile. À la suite de Postillons et crachouillis, le premier vrai album, je n'ai plus rien écrit, donc tout le monde était devant le fait accompli : soit le groupe s'arrêtait parce que je n'avais plus rien à dire, soit on trouvait une solution. Tu le vois pour la majorité des groupes, ils font un, deux, trois albums et quand ça tourne autour du chanteur, souvent le dernier album est euh… D'où l'importance d'apporter du sang neuf. Et puis le fait que les autres aient écrit leurs chansons, moi ça m'a inspiré, donc après j'ai réécrit. C'est chiant, mais en même temps, c'est vachement enrichissant d'écrire, c'est apaisant. On aime bien l'ironie et le contresens. Ce même titre Les mots en compagnie de Mon Côté Punk, est-ce que c'est un peu un clin d'œil au Les mots de la Rue Kétanou ? Et oui. On a fait un concert ensemble au Kality Street Festival cet été. Tandem nous a prêté gentiment les locaux du studio, et après la balance on est tous partis là bas (NdA : sans Loïc Lantoine pour des raisons que Momo m'interdit formellement de vous divulguer, tout en rigolant… Mystère, mystère). On se connaît assez bien en fait. On a failli faire une collaboration avec les Fishbone aussi, mais ça ne s'est pas fait à cause de quelques petits soucis de RER. Et votre côté punk à vous ? Ben nous le côté punk, ça fait partie de notre culture aussi. Avec les Rats s'Cassent, on fait du punk depuis 96, alors que la scène punk marseillaise n'existait pas. On ne faisait pas que du punk, on était aussi dans la mouvance ska et on était apparu sur une compil' Stamping with de frogs en compagnie des Marcel qui n'étaient pas encore connu à l'époque. Nous on aime bien les fausses pistes, on nous attend là et hop on apparaît de l'autre côté. On aime bien faire les méchants, les cons, pour montrer après qu'on a du cœur et qu'on fait ça pour rigoler. On aime les Svinkels, les groupes comme ça qui ne se prennent pas au sérieux, mais qui en même temps assurent bien. On a même fait la première partie des Burning Heads et on a trop kiffé. En amoureux des mots, il va falloir que tu me donnes celui de la fin… Je ne sais pas trop. Disons que l'on va participer à la tournée Aux Urnes Etc où l'on peut retrouver sur la page d'accueil du site le morceau La soupe aux opinions, qui est bien à propos les élections arrivant. Après notre militantisme, c'est simplement d'aimer les choses vraies. Matthieu Bescond

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s e l l i p a P s e s s o s Gr (NdA : premier véritable album), il n'y avait que moi qui écrivais à l'époque. Du fait que tout le monde se sois mis à écrire, le groupe appartient vraiment à tous. En lâchant pas mal de choses de mon côté, ça a nécessité que les autres s'impliquent beaucoup plus. Donc là, on est tous un peu des leaders, même si c'est quand même assez difficile et qu'on a tous des influences différentes, de Mr Bungle au rock indé suédois et norvégien, en passant par la chanson française ou tout ce qui est rock américain genre Fishbone, etc. Ce n'est pas forcément évident de mixer tout ça, donc on élague pas mal.

Pour en revenir aux mots, si vous les cuisinez à votre sauce, comment est-ce qu’on peut qualifier celle-ci ? C'est une sauce où l'on retrouve vraiment les quatre goûts : le sucré, le salé, l'acide et l'amer. Et en même temps, on goûte un peu à tout, il y a plein de saveurs qui restent découvrir. Sur l'album, il y a du punk rock et plein d'autres choses, d'ailleurs on a enregistré trois fois l'album avant de le sortir… On a vraiment cherché, trifouillé, jusqu'au point où on s'est dit ; “ bon alors les gars, qu'est-ce qu'on fait maintenant ”. On essaie vraiment de les chercher ces saveurs, et dans le futur, à mon avis, on va encore faire d'autres expérimentations. D'après toi, de quels ingrédients une bonne chanson ne peut pas se passer ? Il faut qu'il y ait une alchimie, un cadre, bien qu'aujourd'hui celui du couplet/refrain ait tendance à s'effacer. Ce contexte de la chanson tel qu'on le connaît a tendance à disparaître et à évoluer, même si on est encore un peu là-dedans. Et puis il y a les paroles, il faut vraiment qu'elles soient en adéquation avec ce que l'on est. Je ne veux pas dire qu'on chante que des choses qui nous correspondent, puisque je chante aussi les mots des autres, mais il faut vraiment que ce soit totalement assumé, il faut adhérer à fond. Dans la chanson, il ne faut pas qu'il y ait de doutes à la base. Après la formulation, c'est subjectif. Nous on est parti, on faisait vraiment de la chanson française

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Nouvel album Dans la langue (Postillons et Crachouillis Prod./Productions Spéciales). En concert le 19/01 à l'Espace des Arts - Le Pradet (83), le 20/01 au Forum Fnac - Toulon (83), le 28/03 à l'Espace Julien - Marseille (13).

Postillons & Crachouillis Production - 19, rue Paul Lendrin 83000 Toulon. Mail : delphinelesgrossespapilles@hotmail.com. Web : www.lesgrossespapilles.com. 06 85 70 04 96.


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On m'a dit de faire vite car tu étais fatigué ? Je t'avouerais qu'on ne dort pas beaucoup en ce moment… Je voulais te demander pour commencer si ce Bordel magnifique est un live d'amour pour la province ? (rire) Ecoute, je vais la ressortir celle-là dans la promo ! Un live d'amour pour la province oui, je suis super fier d'avoir enregistré ce disque à Lille car dans le Nord, c'est toujours la fiesta et les gens sont heureux, nous amenant beaucoup de choses…. Bon allez, pour ne pas mentir il y a aussi un peu de Parisiens sur le disque. Pourquoi n'avoir pris que ce live, alors qu'apparemment tu as enregistré sur plusieurs dates et lieux ? En fait, ce qui s'est passé c'est qu'on a enregistré avec le gros matériel à Lille sur un one-shot. On a ensuite fait quelques enregistrements à droite et à gauche, mais ils ne sont pas exploitables. On s'en est surtout servi pour le DVD où là il y a des images d'un peu partout. J'ai eu beau chercher une référence pour le titre de ce disque dans nos nombreux livres communs qui sont souvent des clins d'œil pour toi sur tes titres de disques, mais je n'ai pas trouvé pour Le bordel magnifique, pourrais-tu me donner la clef de ce titre ? Ça se rapproche du looser magnifique. Le bordel, c'est surtout pour souligner le moment ingérable, quand tu es en concert, que ça dépasse l'entendement, ce moment magique du concert. C'est ce que tu recherches quand tu joues sur scène ? Oui, le moment où c'est celui, entre nous les musiciens et le public, qui arrivera à faire le plus le con (rire). J'aime ce passage du non-retour… Quant à Magnifique, après une tournée à plus de 400 000 personnes et que tu prends des sourires, des cris tout le long, c'est un élan musical incroyable. Pourquoi t'es-tu arrêté à 14 titres sur l'album live ? Tout simplement pour une question de place sur le CD. J'aime bien aussi l'idée d'énergie, un live plus long tu peux le faire, mais tu dois passer par l'image pour être dans l'ambiance de l'histoire. Quand on te voit sur scène, tu parles beaucoup aux gens, alors que sur le disque les titres s'enchaînent, c'était un choix de mettre off ces interludes ? J'ai choisi délibérément de les enlever. On doit m'entendre deux trois fois hurler « Lille » je crois… Ouais je te confirme qu'on t'entend très bien le dire ! (rire) Liiillle ! Oui, je ne sais pas pourquoi j'ai voulu enlever les mots sans rien d'autre que la musique, sûrement pour que chacun du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest puisse mettre les mots qu'ils souhaitent. J'adore l'idée que celui qui écoute et qui m'a vu sur scène puisse se dire, c'est à ce moment-là qu'il a dit ça ou ça. Chacun se rappelle son concert. Si on regarde la track-list dans le live on retrouve beaucoup plus de titres de Menteur ? Ce n'est pas calculé du tout ! C'était juste ce que je ressentais du live et ce qui me revenait le plus. On a hésité par exemple sur une version du Vrai père qui sonne totalement différente en concert et que j'aurais voulu mettre, mais ça on le balancera sur le net ou ailleurs. L'apport des cuivres ouvre un spectre différent à tes compositions ? Les cuivres, c'est une découverte pour moi, ils sont venus sur l'enregistrement de Menteur et depuis on ne s'est pas quitté, je voulais les avoirs en tournée. Ce qui me plait, c'est qu'ils donnent une vraie couleur distincte à mes chansons. Sur la fin de C'est quand le bonheur, il y a un côté Mano Négra qui m'enchante. Et sur le début, il y a un côté feria ! Ouais ! Tout à fait ! J'adore Dans ce live, ce qui te caractérise, c'est que tu offres beaucoup au public, tu lui laisses prendre la piste, mais tout en montrant que tu restes le maître de cérémonie, c'est un bordel magnifique mais pas le bordel tout court ?

Cali En Cali, il doit y avoir un petit peu de Tintin globe-trotter, beaucoup de Zorro vengeur et intègre jusqu'au bout de la cape, et quelques gènes du Marsupilami bondissant aux quatre coins de la province. En nous offrant Le bordel magnifique, live de sa dernière tournée, il confirme toutes ses dispositions à incarner le vitrail d'un millier de référents qui resplendissent sous l'astre lunaire. En musique, on pourrait vite le cataloguer dans la liste des bêtes de scène où trônent allégrement Brel ou Ferré. Oui, Bruno Caliciuri, grâce à ce disque, est vraiment magnifique et fout le bordel, un bordel joyeux et festif, un bordel tragique et émouvant par les pleurs qu'il nous arrache sans vergogne, un vrai bordel où il fait le tour d'une prestation scénique exceptionnelle sans jamais nous décevoir. Il y a des mecs parfois qui vous donne envie d'être à la hauteur, d'être à leur hauteur car privilégiant le partage à la glace froide d'un spectacle sans âme, Cali en fait partie : chapeau l'animal.

Il y a des soirées où c'est vraiment le gros bordel et quand ça suit de partout, quand les gens reprennent les chansons, tu es transporté et là c'est gagné. J'ai du mal à me regarder en vidéo, mais là j'étais obligé de me regarder et j'ai vu que parfois je me contente de faire les grands gestes avec les bras et ce sont les gens qui chantent les refrains (rire). Je ne m'en rends pas trop compte quand je suis sur scène… En fait, je suis un gros branleur ! (rire). Lorsque j'ai vu tes différents passages, j'étais sidéré de voir des jeunes de 14 ans prendre Je ne vivrais pas sans toi ou d'autres titres sans, je pense, avoir le vécu nécessaire pour les comprendre vraiment. Des fois penses-tu chanter autre chose que ce qu'ils entendent ? Oui… tu as raison, je le réalise tous les soirs. Par exemple cette chanson : Je ne vivrais pas sans toi, il y a des propos violents dans cette chanson et une histoire par forcément gaie. Et tu les vois reprendre en cœur le prénom Emma. Christophe me disait qu'il ne savait plus le nombre de gens qui ont fait l'amour sur Aline et le nombre d'enfants qu'il a encouragé à naître dans les foyers, as-tu déjà eu confirmation qu'après Pensons à l'avenir, la France se soit repeuplée ? Je vais te dire un truc, il y a un jour, une fille me disait qu'elle faisait régulièrement l'amour sur Je m'en vais avec sa copine et ça m'a beaucoup flatté. Y en a pas mal qui m'ont parlé de flirt suite à cette chanson. Tu installes une intimité troublante sur le live au moment de cette chanson ? Au milieu oui ! (rire) A un moment donné les techniciens sont montés sur scène un soir, et ils étaient à poil. Moi je ne savais pas, j'étais en train de chanter sérieusement.(rire) Tu reviens pour une série de concert pianosolo c'est ton passage sous cette forme au Québec qui t'as motivé à le faire ici en France, ou c'est de voir Daniel Darc faire ce genre de prestation angélique ? C'est pas piano solo, disons que ce sera un concert acoustique. Moi je joue de la guitare acoustique, julien est à son piano, plus les cuivres. Cela va beaucoup changer ta manière d'appréhender la scène ? Ça change totalement. Moi je chante différemment, les mots sont beaucoup plus posés, il y a une promiscuité avec le public. On peut vraiment discuter. C'est vraiment rigolo, hier on a joué du côté d'Agen, et Cabrel est venu jouer avec nous, on a fait un duo sur Encore et encore avec le piano et les cuivres. Pour moi ce fut un grand moment de musique. Tu as la chance de réaliser tous mes rêves : rencontrer Cantona, faire une étape du Tour de France, c'est vraiment ça le bonheur : d'avoir connu les jours de vache maigre et maintenant de profiter de tout. N'as-tu pas peur qu'on finisse par dire « mais merde il en fait trop », et de ne plus bien savoir où se trouve le chanteur dans tout ça ? Sincèrement, je m'en fous. J'emmerde ceux qui disent ça (rire). Je prends du plaisir, je ne vois pas pourquoi je m'en priverai. L'étape du Tour de France, je l'ai faite avec Didier Wampas, il sautait partout comme un gamin. C'était génial. Cette fois, entre la fin des concerts et le prochain album, tu vas prendre le temps de respirer ? Ouais, cette fois-ci je m'arrête. On part en Amérique du Sud faire quelques dates en janvier et après j'arrête. Si le timing est normal j'enregistrerais fin d'année 2007. Je suis obligé de revenir sur Laurent Fabius et son acte de piraterie ? Ce qui m'a emmerdé, c'est qu'il ne me demande pas l'autorisation. J'étais en tournée et soudain en allumant LCI le soir je vois « Le chanteur Cali ouvre la campagne de Fabius ». J'ai juste donné un communiqué pour démentir cela. Pierre Derensy

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CHRONIQUES CD Le disque du mois Jacques Higelin Amor doloroso (EMI) Huit ans depuis le dernier album studio du beau Jacques. Car même si entre-temps il enchantait la foule avec les chansons de Trenet, sa verve, sa poésie, ses audaces et sa tendresse commençaient à manquer. Avec Amor doloroso, qui confirme ce goût de l'épure textuelle et de la rime malicieuse, il revient donc en grande forme puisque depuis vingt ans, il n'avait jamais été aussi inspiré, grave et sensuel, sa voix aussi savoureuse, déclinant en douceur des nuances de bluesman et passant avec aisance de la rudesse du rock à la légèreté des berceuses romantiques. Un album plutôt charnel, réalisé avec la colHass Keïta Djaman (CPB Productions/Nocturne) Malien d'origine ivoirienne, Hass Keïta a fait partie de la première vague reggae des années 80. Il forme un trio avec ses frères Ousseyne et Ismaël Issaac et participe à l'éclosion d'une génération d'artiste Afroreggae venant d'Abidjan. Elu meilleur espoir RFI, il connaît la consécration avec le morceau Children of Africa en 89, enregistré avec les Wailers. Il participe à de grands évènements musicaux tels que le concert en faveur d'Amnesty International. Auteur, compositeur, interprète, Hass Keïta revient au devant de la scène vers la fin des années 90, au côté notamment de la jeune génération comme Tiken Jah Fakoly. Également percussionniste et guitariste de talent, Hass Keïta nous offre avec ce nouvel album, Djaman, un voyage ensoleillé au goût d'ailleurs. Des influences roots incorporant du bon son rock, en passant par des notes de blues, tout cela enrobé d'un fond sincèrement jamaïcain, voilà comment résumer cet opus plus que réussi. À noter la traduction en français de toutes les paroles dans le fascicule, ce qui nous permet d'apprécier la beauté et la vérité troublante et profonde de ces textes. Laure Rivaud-Pearce ++++ Shri East rain (Drum the Bass Ltd/Productions Spéciales) L'Inde est à la mode ces derniers temps. Les films bollywoods s'exportent et s'imposent comme carte de visite d'une variété indienne douce et sucrée. Pourtant, l'Inde c'est avant tout une multitude d'instruments traditionnels : tablas, sitar, saranghi, flûte indienne… Et une architecture musicale complexe aux sonorités aiguës mais paisibles, apaisantes. Et bien Shri incarne cette musique traditionnelle et la pousse au-delà de ses limites, vers l'électro. Originaire de Bombay, Shri a été un des acteurs-clés de l'essor de la scène Asian Vibes, un mouvement né au début des années 90 au cœur de Londres, qui compte dans ses rangs Asian Dub Fondation. Avec son nouvel album, East rain, Shri assied sa réputation de multi instrumentiste hors normes, et nous fait décoller vers l'Inde pour un voyage musical où se mêlent tradition et technologie. Mariama Diané +++ Foo Fighters Skin and bones (RCA Records/Sony BMG) Les Foo Fighters avaient placé la barre très haute, il y a un an et demi, avec l'excellent In your honor, double album électrique et acoustique. Les amateurs seront à nouveau ravis à l'écoute de Skin and bones, une perle live acoustique revisitant les morceaux qui ont marqué l'histoire du groupe depuis

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Teletubbies Bisounours Chevaliers du Zodiaque Dragon Ball Z Ken le survivant

laboration de Rodolphe Burger. Amor doloroso est une déclaration d'amour aux accents désuets, une promesse tenue, un poème pour dire « je t'aime » en chanson, avec, comme dans toute les histoires d'amour, des Prise de bec et des Ice cream pour se réconcilier en douceur. Les sentiments y sont tenus en toute sobriété, fouillés et dépouillés avec une sincérité presque naïve, mais toujours avec la même beauté qui fait de Jacques Higelin l'un des seigneurs de la chanson française. Cristel Bérard ++++ En concert le 17/02 à l'Auditorium du Thor (84) et le 03/03 à l'Espace Julien - Marseille (13). 10 ans. De nombreux invités ont accompagné le groupe lors de ces concerts donnés durant l'été 2006, et ce sont autant de touches de violons, claviers et percus qui renouvellent délicatement les hymnes rock des Foo. On reste donc attentif et agréablement surpris par la redécouverte de morceaux tels My hero, Everlong, Big me ou encore Marygold, Friend of a friend, tous deux de l'époque Nirvana, et de morceaux plus récents des derniers albums des Foo Fighters. Cet album ajoute ainsi la dimension acoustique au talent des Foo Fighters, on ne peut finalement pas s'empêcher d'imaginer la valeur symbolique que ceci doit avoir pour Dave Grohl. Un très bel album violemment calme et rafraîchissant. David Jeanne ++++ Samy the Fish Sammy the fish (autoproduit/Seaweed Music) Premier opus éponyme pour le trio franco-biélo-nippon du groupe Samy the Fish. Enregistré à Toulouse, le premier essai d'Ayumu Matsuo (batterie, guitare), Samuel Luiggi (voix, Fender Rhodes) et Dmitri Tokarev (contrebasse) est largement transformé. Rien n'est laissé au hasard : de l'écriture soignée et réaliste à l'atmosphère globale hip-hop jazzy en passant par des rythmiques lourdes et lentes. La voix grave et chaude, presque nonchalante de Samuel Luiggi contribue à créer un univers sombre, intimiste mélancolique et généreux. Samy the Fish le cosmopolite puise sa force dans sa différence, ses mélanges et l'échange, avec un seul objectif : celui de nous faire basculer dans son univers. Sammy the Fish est à suivre de très près… Benjamin Brégeaut +++

Seaweed Music - 11, impasse Vauban 82000 Montauban. Mail : seaweedmusic@laposte.net. Web : www.samythefish.org. 05 63 92 91 63. G-Swing Swing for modern clubbing (Universal) Du swing remixé… Première réaction : on plisse les yeux, on grince des dents, on a peur et on crie sacrilège ! Pourtant GSwing est une incroyable rencontre de deux styles musicaux, sans que l'un et l'autre ne soient dénaturés. La chaleur du swing réchauffe l'électro sophistiquée ; le swing est sublimé. Avec G-swing, on se régale. Nos oreilles sont égayées par les voix originales de Nina Simone, Ella Fitzgérald, Joséphine Baker et les compositions de Duke Ellington. Une bonne initiative donc de la part d'une bande de remixeurs allumés, rassemblés sous la houlette de Romain BNO et Etienne Mignard. Ils réinventent un swing “ nouveau millénaire ”, electro, house et jazzy, 70 ans après le temps béni des big band. Mariama Diané +++

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Compilation Stories of The Dogs - Songs for Dominique (Lollipop Records/PIAS) Un double CD bourré jusqu'à la gueule, deux fois 24 titres, 48 interprètes, il fallait bien ça pour rendre hommage à Dominique Laboubée, le charismatique leader du groupe The Dogs, décédé hélas bien jeune en 2002. On trouve pas mal de ceux qui ont partagé la scène à la grande époque des Dogs, celle du sublime album Too much class for the neighbourhood, mais aussi les nouveaux venus, jeunes pousses de la scène rock actuelle, les descendants tels Cowboys From Outerspace, Neurotics Swingers ainsi que Johan Asherton et sa voix magnifique. Pour ouvrir le premier CD comme pour mieux laisser la place aux reprises qui suivent, c'est le grand baladin Newyorkais Elliott Murphy qui interprète le magnifique, tragique Deep drunk In love. Trop classe ! À déguster sans modération ! Merci Dominique. On pourra lire en écoutant ces CDs, le recueil de 22 nouvelles noires Histoires pour Dominique écrites par la crème du polar français, Crifo, Oppel, Pouy, Raynal, Baranger. À découvrir sur www.krakoen.com. Jacques Lerognon ++++ Touré Kunda Live ParisZiguinchor (Scènes Productions/Wagram) Dans les années 80, une France ouverte au monde a su rassembler les talents musicaux des pays désargentés d'Afrique et du Maghreb en leur offrant des scènes et une industrie du disque pour faire naître la world music telle qu'on la connaît. C'est en 1977 que Touré Kunda se forme à Paris, aujourd'hui trentenaire, le groupe ressort ses 12 albums dont le magnifique Live Paris-Ziguinchor, du nom du chef lieu de la basse Casamance, région frontalière du sud Sénégal. Ce live que certains ont beaucoup écouté depuis 1984, sa date de sortie, est un témoin de ce que peuvent faire deux mondes qui mettent en commun culture, hommes et savoir faire : de magnifiques mélodies, des rythmes dansants, une forte culture africaine mise en beauté par des influences soul, reggae et funk 70's. Dans les années 80, Touré Kunda remplissait les stades et passait en boîte, aujourd'hui le groupe a retrouvé une vie normale de musicien, avec des concerts à taille humaine, de toujours très grands musiciens et une chaleur Sénégal garantie. Cet album est en même temps pour moi l'évocation d'une époque dorée, un voyage vers mes nouvelles attaches et le rêve d'un grand monde fraternel et riche de la culture de chacun. Si, comme moi, vous pensez que la musique apprend à vivre, vous vous rendrez compte qu'un concert de Touré Kunda rend le monde meilleur. Emmanuel Truchet ++++ L'Air de Rien Luttopie ( T V Q E P -Ta c t i k o l l e c t i f Abelya/Mosaïc) En trois petites années d'existence, L'Air de Rien a rondement mené sa barque ! Le combo Toulousain de 6 musiciens sort son premier album Sans commentaires en 2003, disque qui donne le coup d'envoi d'un marathon de concert, de rencontres et de collaborations fructueuses. En première partie de “ débutants ” tels que la Rue Kétanou, Tarmac, Goran Bregovic, Emir Kusturica ou Les Ogres de Barback (dont le chanteur, Fred, intervient sur un titre du dernier opus), “ l'air de rien ”, la formation se fait de la place dans le paysage musicale hexagonale. Ce deuxième album, Luttopie, confirme l'essai avec brio, en gardant pour mot d'ordre « les chansons cuivrées », comme ils aiment à les définir. Encore de la chansonnette festive, me direz-vous ? Certes mais, musicalement très riche (guitare, percu, trompette, trombone, contrebasse, basse et batterie), l'album recèle de véritables petites perles comme Allons z'enfants, Marseillaise détournée qui ironise sur le cirque des présidentielles à venir. Un délice. Aurélie Selvi +++


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Jerry Lee Lewis Last man standing (Shangri-La/Naïve) Jerry Lee Lewis, 71 ans, a toujours, si ce n'est bon pied bon œil, un jeu de piano étonnant. Comme pour fêter ses cinquante années de tribut au rock'n'roll il s'offre pour ce nouveau CD 22 collaborateurs de choix, de Jimmy Page à Neil Young en passant par Ringo, Keith Richards et Bruce Springsteen himself. Bruce qui dit de Jerry Lee : « Cet homme ne joue pas du rock'n'roll… C'est Le Rock'n'Roll ». Quand on a commencé sa carrière avec Johnny Cash et Elvis, ce n'est pas une bande de jeunes guitaristes quinquagénaires qui peut impressionner. Chacun y va de sa petite ritournelle et de son chorus de 6 cordes piquant dans son propre répertoire (Travellin' band pour Fogerty, Pink Cadillac pour le Boss) ou alors dans les grands classiques (Sweet little sixteen pour Ringo, I saw her standing there pour l'infatigable Little richard) le tout impeccablement orchestrer par le maître Jerry Lee. On peut se demander quel est l'intérêt d'un tel disque qui en soit n'apporte pas une pierre d'angle à l'édifice du rock, certes, mais pourquoi se priver d'un grand moment de bonheur et de plaisir tout simplement dédié au rock'n'roll, à la musique en général. « Music is the Best » disait Frank Zappa alors glissez donc ce petit objet dans votre lecteur et régalez-vous. Jacques Lerognon ++++ Blood Meridian Kick up the dust (V2) On pensait le blues et la country uniquement réservés à un public de Rednecks abreuvés au Jack Daniel's et empestant la Marlboro rouge. Mais depuis quelques années des groupes comme les White Stripes, les Black Keys ou encore les Two Gallants s'évertuent à nous prouver le contraire. Le jeune groupe Blood Meridian (dont le nom est tiré d'un roman de Cormac Mc Carthy sur l'Ouest Américain) vient enfoncer le clou. Ce combo s'aventure sur les terres Americana, mais avec un réel côté punk ; un peu comme si Hank Williams flirtait avec Nick Cave et les Meat Puppets en même temps. Les douze titres de cet opus nous plongent dans l'Amérique profonde et nous en montrent ses plus sombres aspects. Matt Camirand et ses acolytes continuent donc le travail entamé avec leurs deux autres formations (Black Mountain et les Pink Mountaintops) et réussissent ici la prouesse de faire vaciller le trône du roi Jack White. Christophe Guilbert +++ Vetiver To find me gone (PIAS) Avec un nom comme Vetiver, on pourrait s'imaginer avoir affaire à une boutique d'huiles essentielles spécialisée dans l'aromathérapie, ou encore mieux, à un catalogue de vente par correspondance destiné à la ménagère de plus de 50 ans. En fait le Vetiver qui nous intéresse ici est d'abord le projet d'Andy Cabic, qui regroupe dans ses rangs des noms illustres de la nouvelle scène folk comme Colm O'Ciosoig, connu pour avoir été le batteur de My Bloody Valentine, Devandra Banhart, Thom Monahan et d'autres musiciens, dans une formule interchangeable (Joanna Newsom vient par exemple parfois gratter de sa harpe ou Hope Sandoval proposer sa voix). Abandonnant le recueil acoustique équilibré, proche de l'univers de Nick Drake, du premier opus, Cabic (gendre idéal loin de l'image néo-hippie) cristallise dans To find me gone des chansons aux tonalités seventies, dans la pure tradition du Creedence Clearwater Revival dixit You may be blue, des fulgurations pop dans Won’t be me et des influences traditionnelles champêtres que la Carter Family n'aurait pas reniée comme sur I know no pardon ; sans omettre de semer, par-ci par-là, des attirances tropicales venues du Brésil. Sans qu’un titre ne se dégage de l'ensemble, ce sont les violons de Jim Gaylord et le violoncelle d'Alissa Anderson qui émergent assidûment et permettent aux chansons de prendre de l'ampleur. Dans la grange de ces bouseux érudits

et musicologues, vous retrouverez aussi quelques solos de guitares pedal steel, un piano de bastringue loquace et quelques voix qui s'enchevêtrent en chœurs. Vetiver est un groupe barbu, couillu et plein de bons sentiments rassemblés pour un festin de clochards célestes. Pierre Derensy +++ Jamait Le coquelicot (Faisage Music/Wagram) C'est la vie : tel est l'intitulé du neuvième titre du dernier et deuxième album d'Yves Jamait. La vie, c'est la sienne, celle des années passées à jouer et à boire dans les bars de Dijon, sa ville natale qu'il chérit au point de lui dédier une chanson, la dernière de l'album. La vie, c'est aussi ces années écoulées à l'usine pour un salaire de misère, qu'il relate dans le titre Y en a qui, dans son premier opus, De verre en vers. C'est aussi l'amour, toujours, qui, à l'instar de tout un chacun, l'anime plus que tout. Et le temps qui Passe, inexorablement. Mais c'est aussi la joie, Le soleil (qui) coule et, cerise sur le gâteau, Le coquelicot, premier titre qui éclabousse d'espérance un album plutôt sombre, tantôt mélancolique, toujours juste. Un coquelicot qui tâche la “ nouvelle vague de chanson française ” d'un atypique vent, pour une fois authentique. Un vent qui s'apprête à laisser sur le carreau de La salle et la terrasse nombre de ses collègues. Céline Rastello ++++ En concert le 26/01 au théâtre le Rhône - Bourg les Valence (26), le 27/01 au Forum Nice Nord (06), le 03/03 à Montpellier (34, et le 03/04 à l’Espace Julien - Marseille (13). Compilation Guitar visions (Dreyfus Jazz/Sony BMG) Guitare sèche, acoustique ou électrique : le célèbre guitariste Birélie Lagrène offre une compilation aux sons grattés des plus variés. Un choix éclectique, dans le fond comme dans la forme, qui ressemble bien au musicien. Des Quatre saisons de Vivaldi à Isn't she lovely de Stevie Wonder en passant par Summer night, la compilation Guitar visions revisite un grand nombre de titres de renom. Les reprises sont originales et parfois surprenantes. Elles regroupent surtout les noms de plusieurs prodiges de la guitare : Birélie Lagrène, Django Reinhart, Philip Catherine et d'autres. La performance est incontestable, mais le choix des reprises pas toujours judicieux. Certains titres rendent difficilement l'éclat de l'instrument à corde. Heureusement, les morceaux de jazz manouche feront vite oublier le reste. Willy Alliot ++ DJ Fresh Escape from planet monday (Breakbeat Kaos/Discograph) Il est rare de passer plus de 30 minutes dans une soirée électro sans entendre un seul titre de DJ Fresh (alias Dan Stein). Il fait d'ailleurs partie de “ l'aristocratie ” drum and bass, depuis la sortie de sa 1ère production en tant que membre du label Bad Company. Mais, outre le fait qu'il soit l'un des meilleurs producteurs de cette catégorie (avec son nouveau label Breakbeat Kaos), il est aussi un DJ émérite. Depuis 2004, il s'est surtout consacré à la production (en découvrant entre autres Pendulum avec son single Another planet), mais cela ne l'a pas empêché de développer un album solo qui est une totale réussite. Euphémisme d'ailleurs, puisqu'il a su s'entourer des meilleurs : DJ Shadow, Pet Shop Boys, Mary Byker (d'Apollo 440), ou encore Pendulum. Ses morceaux, variés et surprenants, nous plongent dans l'univers de la drum aussi rapidement qu'il faut à un amant pour remettre sa chemise au retour du mari. Et inutile de dire à quel point All that jazz, Babylon rising, Closer (feat. DJ Shadow), ou Nervous sont incontournables, car on est vite subjugué par la qualité de ces titres teintés de reggae, de funk, de hiphop… Sûrement le meilleur album électro de ces 2 dernières années. Valentin Morisseau ++++

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Léoparleur Tout ce qui brille (PIAS) Vous aviez aimé leur précèdent album (Revoir la mer), vous aviez dansé lors d'un de leurs concerts endiablés, revoici Léoparleur avec un nouvel album tout a fait dans la lignée du premier : réaliste, festif, un poil mélancolique, intemporel, dynamique… On retrouve le double chant (français/espagnol) des infatigables Josef Oster et de Maya Martinez et de leurs guitare, trompette, trombone, saxo… pour des chansons toujours aussi entraînantes aux frontières du rock, de la guinguette et de la musique des pays de l'Est. Il faut aussi citer Simon Oster (le frère), qui, en plus de jouer de l'accordéon, chante deux chansons tranchantes dont la sublime J'ai l'c'afard, ainsi que Gregory Pernet (contrebasse, clarinette…) et Eddy Claudel (batterie) sans qui les morceaux n'auraient pas la pêche qu'ils ont ! La bonne humeur qui règne dans le groupe est perceptible sur le disque comme chez certaines autres formations à qui l'on peut penser à leur écoute : les Ogres (même urgence, même joie), la Mano, mais aussi Casse-Pipe (pour moi l'une des références en chanson) sur les chansons plus sombres comme Un dernier verre. Si après plus de 350 concerts le son du groupe n'a pas vraiment changé (pourquoi devrait-il d'ailleurs ?), sa foi et son énergie semble intacte, et c'est tant mieux pour tous ceux qui vont encore croiser leur longue route ! Pirlouiiiit +++ Les Caméléons Pas de concessions (Wagram) Les 8 nantais sont de retour avec un 6ème album ska rock bien énergique, qui ne fait pas mentir leur réputation. Manifestement aussi à l'aise sur les scènes de France et de Navarre qu'en studio, les Caméléons nous livre ici 13 titres de qualité (plus 5 remix). Un bon son, du rythme, des passages cuivrés réussis, des textes

tantôt légers tantôt engagés qui mêlent français (pas toujours idéal sur du ska, mais chacun en jugera), anglais et espagnol. Le tout dans une ambiance très rock… et latino. Les aficionados ne seront pas déçus, les autres ne pourront que saluer la carrière du groupe, allongée d'un nouveau disque et de concerts en prévision. Amélie Maurette +++ Peter von Poehl Going to where the tea trees are (Tôt ou tard) Si ce disque est pourtant son premier, Peter von Poehl n'en est pas à son coup d'essai ; ce song-writer d'origine Suédoise collectionne les collaborations (Burgalat, Chamfort, Doriand) et les aventures musicales. Going to where the tea trees are, c'est d'abord le titre d'une chanson. “ La ” chanson, celle qui, diffusée pour la première fois sur les ondes d'une radio parisienne, vaudra à Peter une multiplication des commandes sur son site Internet et lui permettra de se faire connaître du grand public. Cet album pop folk s'inscrit comme un album inventif, entre ballades et symphonies, et Peter von Poehl apparaît ici comme un folk-singer aux nombreuses facettes musicales. Un opus agréable sur les thèmes de l'errance et de l'appartenance, dans lequel l'envoûtante voix du poète nous transporte durant 12 chansons au cœur même de la folk music. Émouvant et Dépaysant. Elisabeth Cervetti +++ Sofian Rouge Mediterranean excursions (Sound For People Records) Sofian Rouge qui chante la grande bleue, haut en couleurs me direzvous, certes mais ce n'est pas tout. De son studio niçois, Frédéric Faupin (puisque c'est à lui qu'on doit les compositions, la majorité des instruments, les arrangements et même la voix sur certaines chansons) nous invite au voyage et au métissage, autour de la mer Médi-

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terranée. Par une approche très moderne, il nous fait découvrir l'Afrique du Nord, la Turquie, l'Espagne ou l'Israël. Les morceaux mêlent avec brio sonorités orientales et musique électronique en y intégrant même des sons aquatiques, alternent violons et guitares flamenco, passent naturellement du chant arabe au poème baudelairien mis en musique… et c'est finalement sans s'en rendre compte qu'on se laisse porter par l'ambiance lounge des 16 titres de l'album. Amélie Maurette +++ Charlotte etc. Bouquet d'épines C'est à l'occasion du passage de Charlotte etc. à Marseille que je me suis intéressé à son deuxième album, sorti il y a un peu plus de deux ans. Et quelle agréable surprise ! Charlotte et sa bande font de la chanson douce, assez poétique et imagée, qui frappe par la beauté et pertinence de ses textes, mais aussi par sa musique. La variété des musiques (qui servent parfaitement les textes de Charlotte sans jamais prendre le dessus) et la richesse de l'instrumentation (notamment avec l'accordéon, le sax, la clarinette, et la flûte traversière) font qu'aucun morceau ne se ressemble. On a parfois l'impression qu'elle est accompagnée par Scott Taylor et Dana - Morphine - Colley. Les textes de Charlotte (Guy) mais aussi de Nicolas Lepont ou Bruno Morelli sont vrais, et drôles le plus souvent, donc touchants. On pense éventuellement à Camille (période Sac de fille) peut-être à cause de Histoires d'ex, mais il y a en plus chez Charlotte etc. ce goût assumé pour quelque chose de plus rock (écouter par exemple Le loup, l'excellent faux duo Tom & Betty - comprendre Waits et Boop bien sûr - ou encore l'irrésistible reprise Dévaste moi de Brigitte Fontaine). Les quelques titres de la nouvelle démo (accessible sur son site) semblent confirmer une accentuation de cette tendance rock, ce qui présage du meilleur pour la scène et la suite. Bref, vous l'aurez compris, cette demoiselle risque d'en surprendre plus d'un ! Pirlouiiiit ++++ Web : http://charlotteetc.free.fr/


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Le Fils de Jack Tout le monde est fatigué (Moumkine Music) Difficile de parler du Fils de Jack sans ostensiblement citer Mickey 3D. En effet, après avoir assuré la première partie de ces derniers, c'est sur Moumkine Music (le label de Mickey) que sort leur premier vrai opus Tout le monde est fatigué. L'influence des Stéphanois est indéniable, aussi bien sur le chant que sur le son. Toutefois, ce trio venu de la Loire ne se révèle pas être un simple clone de leurs aînés. Déclarant faire « de la musique pour les filles et pour les garçons », le Fils de Jack raconte des histoires simples avec humour et tendresse. Difficile toutefois de les classer dans un style musical précis. Leur principal atout réside certainement dans leur capacité à jouer avec les genres pour mieux varier les plaisirs. Tantôt acoustique (Triste romance, Mlle Abel, La chute), tantôt électrique (N'importe où, Je n'irai plus au bal), les trois compères nous présentent un bel aperçu de leur talent qui laisse entrevoir des performances scéniques enthousiasmantes. Christophe Meade +++ Quark J'ai croqué un pigeon congelé cette nuit… (autoproduit) Formé en 1995, Quark est composé de trois particules : Dylan Bendall au chant et à la guitare, Benjamin Minz à la basse et Gilles Jacob à la batterie. Après avoir sorti un premier maxi en 1998, le trio s'est perdu dans le vide quantique jusqu'à son retour, en 2006, pour un premier album au titre aussi original que leur musique. Enregistré et mixé par Daz (de Nolderise) et Julien Besse (de Lab°), le disque du combo nous offre une énergie brute et un son live très appréciable, mais qui pourra en agacer certains. Une basse lancinante et une guitare distordue donnent à l’opus une ambiance sombre et des

rythmes hypnotiques. La voix monocorde et dysharmonique du chanteur, ainsi que l'étrangeté des textes, collent parfaitement au style indéfinissable du groupe qui oscille entre rock atmosphérique et survolté. Le très bon Luick, avec ses accents jazzy et sa puissance, résume à lui seul le potentiel de Quark. Une chose est sûre, les Quark font preuve d'une attraction certaine. Pascal Linte +++ Idbassaïd Chahwa (Diksud/Codaex) Prenez des textes qui parlent d'amour, d'humanité, de téléréalité ou d'hymne à la nature et même un poème de Tahar ben Jelloun (qui signe aussi les notes de pochettes). Vous y rajoutez des musiques d'inspirations berbères. Vous mélangez avec une basse qui chaloupe, balance, roule des hanches, des percussions entêtantes, des guitares, un violon, et quelques instruments typiques (ribab, lothar) vous obtiendrez ce CD de Ibdassaïd. Une petite perle de world music. Bien qu'essentiellement berbère la musique résonne parfois de façon très celtique, africaine, voire zouk. Un mix d'influences… Un cocktail d'été sucré et rafraichissant. Ibbassaïd est né au Maroc, il vit en France depuis prés de quinze ans, un nom à retenir. Jacques Lerognon +++ Ben Popp Même pas peur (autoproduit) Depuis le premier album intitulé Une saison en enfer, sorti en 1991, l'auteur-compositeur et interprète Ben Popp affiche une discographie impressionnante avec un total de 29 disques, en comptant la comème pilation (2 du nom) Même pas peur. Voici 24 titres qui permettent de découvrir ou redécouvrir l'univers musical original d'un artiste éclectique inspiré par tous les styles (pop, reggae, rock, chanson…). Au niveau des compositions, chacu-

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ne à sa particularité, mais on reconnaît le “ son Popp ” bien qu'elles n'aient pas toutes la même intensité. À noter que l'aventure Ben Popp se conjugue au pluriel depuis 1999 avec la collaboration de Jean Claude Lorenzino et Eric Parmentier ce qui permet une plus grande ouverture musicale. Benjamin Brégeaut ++

Mail : benpopp@hotmail.fr. Web : www.benpopp.com. Cercueil (autoproduit) Un EP de 5 titres qui ne reposait pas en paix dans un “ cercueil ” voit désormais le jour. Confectionné par un petit couple de “ vampires ”, vêtu comme des héros de comics sortis tout droit de leur propre “ strip cartoon ”, leur progéniture nous télé-transporte dans un univers électro dark pop. Attention ! Rien à voir avec le monde des ténèbres, ici, on pense (et puis on oublie) à Nico, PJ Harvey, This Heat, The Residents ; synthé vintage et voix de Pénélope (folle du volant) donne le ton. Un duo à la Bonnie and Clyde qui nous fusille sur place avec des stroboscopes amplifiés et des sonorités folk. Le tout nous donne un cocktail teinté d'arsenic et de miel. Et puis il faut le dire, Cercueil a été sélectionné et a participé aux auditions régionales du Printemps de Bourges en décembre 2005, ce qui n'est pas rien ! Après cette “ électrofiante ” mise en bouche, Cercueil nous concocte, pour cet automne, un live en collaboration avec des vidéastes pour une tournée en France et en Belgique, histoire de passer au plat de résistance. Emmanuelle Galindo +++

Cercueil c/o Nico Devos - 181 bis rue Solferino 59000 Lille. Mail : cercueilcercueil@gmail.com. Web : http://cercueil.cercueil.free.fr. 03 20 14 30 47.

+ de chroniques sur nouvelle-vague.com


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coup de projecteur sur la production régionale

Alatoul Démo (autoproduit) Le groupe Alatoul qui veut dire « droit devant » nous propose dans ce 1er maxi un véritable moment de plaisir très festif. Entre trompette, accordéon, banjo, clarinette et j'en passe, nos 4 compagnons au chapeau de paille et maillot de foot, nous font entrer dans leur univers décalé fait de swing manouche avec un certain goût “ Kusturiquien ” déjanté, les amateurs apprécieront. Sans aucune prétention avec des textes vrais et engagés qui passe du rire à la mélancolie, ce groupe fait passer un message engagé pour un bon moment sans prise de tête. On attend avec impatience la suite, groupe à suivre… Mourad Rebbani +++

Mail : alatoul_chanson@yahoo.fr. 06 61 16 87 34.

OCBlues I'm laid back Certains ont eu la chance d'entendre, il y a près d'un an une maquette d'OCBlues. Voici enfin l'album, 12 titres en anglais, 11 compos et une superbe reprise de Sam Cooke. Les titres originaux sont tous signés pour les paroles par Phillip Le Roy, auteur de polar Vençois. Pour la musique José Cosoleto et sa bande sont restés fidèle à un blues pur et dur parfois teinté de soul. Le quartet OCBlues s'est en effet adjoint une section de cuivres, ils sont 7 désormais. Les deux trompettes et le sax tiennent toute leur place, qu'ils prennent parfois un peu à la guitare, mais ils donnent une couleur chaude à cette musique. Une mention toute particulière pour le I need more time qui clôt l'album, un pur délice de blues roots que l'on croirait sorti tout droit d'un champ de coton. La voix de José fait souvent penser à celle de Robert Cray alors que son jeu de guitare rappelle plutôt BB King. Bien que lauréat du festival de Blues sur Seine (et sur scène), ils tournent encore beaucoup dans la région alors précipitez-vous à l'un de leurs concerts pour les écouter. Jacques Lerognon +++ Web : www.ocblues.com.

Catherine Vincent L'Hystoire d'Alba et Nur (Monodose) Catherine Vincent est un duo marseillais acoustique. En fait, ils sont plutôt trois car un percussionniste les assiste sur la bande son de cette belle histoire d'amour. Car c'est bel et bien une histoire d'amour (de celle qui finissent mal), un conte moderne écrit à partir d'une série de photos prises à Marseille par la photographe Dolorès Marat. Alba et Nur s'aiment, ils prennent le métro, écoutent la radio et roulent en voiture et en musique, au milieu des bruits de la ville. L'objet est superbe, toutes les photos en 16/9 et quelques textes sur un beau papier, puis à la fin le CD prêt à glisser dans le lecteur… Les chansons sont majoritairement en français, et si l'on entend une chanson en anglais et une en espagnol, toutes deux très belles, je pense que le concept doit passer mieux en live. Jacques Lerognon ++

Catherine Estrade - 8, bd Longchamp 13001 Marseille. Mail : catherinevincent@free.fr. Web : www.catherinevincent.org. 06 22 93 63 67.

Duo Rythmigration Une journée anonyme (Production So What) S'il est un exercice difficile et périlleux, c'est bien celui de l'improvisation libre et spontanée. Sur scène, le pianiste Henri Roger et le percussionniste Ismaël Robert en courent régulièrement tous les risques au sein du Magic Band Of Gypsys, voire, avec Barre Philips

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Polyethylene Invisible man La première fois que j'ai entendu Polyethylene, c'était en finale du tremplin de l'Intermédiaire où j'avais trouvé leur musique sympathique, mais un poil calme pour moi. Leur démo m'avait fait un peu la même impression, avec des influences assez marquées au niveau du chant. Leur dernière prestation au Balthazar en compagnie des autres bons locaux que sont les Nacimiento m'avait beaucoup plus plu. Ce 6 titres très bien enregistré confirme cette bonne impression. On retrouve pas mal de morceaux des précédentes démos, mais mieux enregistrés ou mieux présentés. Le résultat est donc encore un peu calme (en dehors de la trop courte 101 stars) mais s'écoute en boucle sans difficulté et on se retrouve à fredonner les paroles de 25 (Is the beginning of the en-en-end en prenant un air torturé et en forçant nous aussi un peu les intonations), de Invisible man ou encore Too late. La pop appliquée à piano et pleine de petits sons (à la Eels) avec une voix tantôt nasillarde (à la Placebo ?) tantôt chuchotée, ne manque pas d'atouts et il n'est pas surprenant de voir que Polyethylene a su assez rapidement se faire un bon petit public de fidèles. Les plateaux réguliers organisés par Katatak vous permettront de les découvrir en même temps que leurs amis de Ntwin et Cabwaylingo ! Pirlouiiit +++ Web : : http://www.polyethylene.fr.st/

et Jean Marc Montera. Forts de ces expériences, ils réussissent dans ce CD à garder la fraîcheur et le caractère aléatoire de la découverte, en reprenant avec lyrisme quelques-unes des pistes parcourues lors de leur performances live. L'écriture très inspirée des “ thèmes/repères ” qui jalonnent ce cheminement et l'inventivité des deux solistes (ainsi que la prise

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de son impeccable du Studio 26 d'Antibes), contribuent à la réussite de cet album qui, hors des sentiers battus, certes, mais, tout sauf abstrait, s'écoute avec beaucoup de plaisir. Daniel Chauvet ++++


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ToM Rue Breteuil (Tom Sound Production/La Baleine) Découvert en tant que 3 ème membre de Nicholson (les touches électro sur scène c'était lui), le voilà dans un registre où on ne l'attendait pas vraiment. Thomas Luraschi dit ToM fait de la chanson que l'on pourrait qualifier de chanson littéraire ou plus simplement chanson parlée. Dès la première MDMA (sur un texte de Frédéric Beigbeder) le ton est donné, sur la forme comme sur le contenu. Les paroles sont déclamées plus que chantées et on a souvent l'impression d'être dans un roman ou d'entendre la voix off d'un polar ou film

de détective. Très descriptif, on n'a aucun mal à visualiser les scènes et les petits bruits de la vie de tous les jours renforcent encore cette impression de cinéma. Au niveaux influences/ressemblance, on ne pourra pas s'empêcher de penser à Gainsbourg, à Arthur H, à Néry (pour le coté trip hop) ou encore Dominique Viger version Bawon Sam'di (sur The sound en particulier). De façon plus ponctuelle, on pensera éventuellement aussi à des trucs plus légers genre -M- ou Miro comme sur A guest, ou à Katerine pour le côté un peu dandy décadent. Musicalement, c'est assez riche et varié… ToM joue beaucoup de choses, mais il

Clyde Le jardin zoologique (Daruma/Codaex) L'idée de ce disque est alléchante. Un carnet de globe-trotter tourné vers l'Asie, Katmandou, le Népal ou encore l'Arizona. Chaque titre se présente comme une carte postale. L'image de Neil Young traversant le continent nord américain dans son corbillard est elle aussi omni présente. Mais malheureusement, si l'idée est belle le résultat est une coquille vide. Les textes qui se veulent le reflet de doutes, d'appréhensions et d'humanité sont en fait niais. Le chant Talk Over lorgnant vers Gainsbourg fait plutôt penser à un Daho sans le moindre souffle. Quant aux mélodies, elles sont celles d'un Nino Ferrer des mauvais jours. Une fois de plus il ne faut pas se contenter de l'emballage, il faut aller plus loin. Simon Pégurier ++ Web : www.myspace.com/clydebarlo. Sebscylla Face cachée (autoproduit) Le théâtre de Sebscylla ouvre pour la première fois son rideau pour présenter son premier album intitulé Face cachée. Ce duo niçois composé de Sébastien Dutertry (chant et piano) et de Magali Bournez (alto et chœurs) se plait à rapprocher musique et théâtre. Depuis sa création en décembre 2005, Sebscylla crée une musique vivante et interactive qui se met en scène, où textes et mélodies font bon ménage. Avec le quotidien comme principale source d'inspiration, le groupe livre ses états d'âme, joue et se met à nu tout au long de ces 10 chansons. Plus que de la chanson française, l'album Face cachée lance une invitation à tous ceux qui sont curieux de découvrir l'univers éclectique et original de Sebscylla. Benjamin Brégeaut +++ Web : www.sebscylla.com Cas La récolte (autoproduit/Back in Time) Groupe de rap aixois, Cas débarque enfin dans la cour des grands après plusieurs années de mise à niveau. Antes (concepteur musical) et Caserio (rappeur) ont en effet pris leur temps pour peaufiner leur album, conscients que la concurrence est plutôt rude, et le public très attentif. À la première écoute, on sent très vite qu'une attention toute particulière a été accordée aux rythmiques, pour éviter par exemple les redondances lassantes. À ce petit jeu, Antes arrive à sortir son épingle du jeu et évite le piège qui lui tendait les bras. Les textes sont pour leur part tout aussi travaillés, même si quelques faiblesses sont hélas à constater, sans pour autant plomber l'album. Ainsi, les prises de vues du quotidien sont très réussies, on se laisse aisément porter par le fil des paroles et le flow assez bien maîtrisé de Caserio. Mais dès que celui-ci se lance dans des réflexions plus globales, il perd tout de suite de la profondeur et semble dépassé par son sujet. Le tout reste plaisant, et augure une suite prometteuse pour le groupe, s'il tient compte de ses défauts. Guillaume Lacombe ++

Mail : antes_13@hotmail.com. Web : www.casmusic.com. 06 84 51 97 51.

est aussi bien accompagné, notamment par le Lieutenant Def qui sévit déjà au sein de LoOp et du Département H, plus quelques invités de marque comme Doodads, l'une des moitiés de Di Maggio, ou encore Germain de Nicholson. Bref voilà un disque inattendu, plein de références (littéraires et musicales) qui lassera peut-être les plus distraits qui n'ont pas envie d'écouter les paroles, mais devrait séduire les autres. Pirlouiiiit +++ Web : http://www.ruebreteuil.info

nTwin Strange sisters (Katatak Records) Toujours chez le nouveau label marseillais Katatak, voici le premier vrai EP de nTwin, trio anglophile composé de Pia (batterie), Roland (chant, guitare) et Régis (basse). Première (bonne) surprise, c'est beaucoup plus rock/rentre-dedans que dans mon souvenir. On s'en rend compte dès le premier morceau Strange sisters, à mi-chemin entre Sloy et Sonic Youth (excusez du peu !), qui contraste pas mal avec mes souvenirs de leur maquette de 2004 (déjà très bonne, mais plus calme) et de la seule fois ou je les ai vus en concert. De la précédente démo, on retrouve d'ailleurs l'excellent Tell me (et son “ double ” chant Holesque) et le jouissif Hahaha (très Virago dans l'esprit et la forme), seul morceau ou subsiste des traces de français. Les trois autres morceaux, l'explosif What's in my bed ?, le tendu Miss her et le plus calme Near two sont tout à fait dans le même esprit (noisy). Si cette évolution est la même sur scène, nTwin devient le groupe que je suis le plus impatient de retourner voir ! En attendant je vous invite à aller donc jeter une oreille à leur site pour écouter les morceaux. Pirlouiiiit ++++ Web : http://ntwin.online.fr. Frédéric Viale Paradise (Elabeth/Dam Music) Ancien élève de Lucien Galliano, le propre père du célèbre Richard Galliano (à qui l'on doit la renaissance de l'accordéon dans le monde du jazz), Frédéric Viale a fait ses classes dans le musette et le tango avant de découvrir les musiques brésiliennes, tziganes, ou russes, et de s'enflammer pour le jazz au gré de ses rencontres avec Jean-Marc Jafet, François Chassagnite ou Jean-Marc Baccarini. Sortant enfin du rôle de “ sideman très recherché ”, Frédéric Viale développe ici ses propres compositions, entouré de quelques “ pointures locales ” (Jean-Yves Candela, Christian Pachiaudi, Emanuele Cisi et Jean-Luc Dana). Tel quel, le “ paradis ” de ce jeune accordéoniste est rempli de charmes. Mon ami Claude Hagège (créateur des Django d'or, récemment disparu) aurait, j'en suis sûr, adoré. Et il aurait eu raison. Daniel Chauvet ++++ Oliver Night Band(e) Turkey's on my table (Le Chat Pirate) Dans le nouvel album d'Oliver, on trouve des rythmes blues et jazz qui s'associent à des paroles entraînantes, mais plutôt inappropriées. Tantôt parlé, tantôt chanté, souffrant d'un manque cruel d'homogénéité et d'harmonie, il est loin de tout ce qu'on aurait pu espérer. Mélanger rock/jazz avec des textes oniriques : l'intention était bonne mais décidément décevante. Mais si la voix masculine est fausse, celle de Sylvie Beaujard rassure et apporte un peu plus de fraîcheur et de sensualité. Finalement, on zappe, déçus, dans l'espoir que la prochaine sera la bonne, mais il n'en est rien, et l'on se dit : « ouais, et alors ? » Valentin Morisseau +

Le Chat Pirate - 78 rue d'Aubagne 13001 Marseille. Mail : olivernight3@voila.fr. Web : www.oliver-night.com.

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Magma Mythes & légendes Epok 1 (Seventh Records) Pour célébrer ses 35 ans, Magma investissait l'an passé le Triton pour 4 semaines de concerts scindées en quatre répertoires différents, avec pour chacune d'entre elles un choix de morceaux représentatifs de la carrière du groupe. Voici donc en image la première des 4 étapes qui retrace la période 1970-1972. Huit morceaux où la fusion inclassable de Magma bouillonne comme il se doit, entourée par une formation assez proche de celles du début des années 70, délaissant ses quatre chanteurs au profit du seul et originel Klaus Blasquiz, et redonnant la pleine parole aux cuivres via trois jeunes saxophonistes. Trente cinq ans après, force est de constater que le jazz multidirectionnel de Magma n'a rien perdu de sa créativité et de son pouvoir hypnotique, s'accaparant l'attention du commun des mortels dès les premiers soubresauts de ces envolées déstructurées tellement fusionnelles. A cela s'ajoute une excellente qualité sonore où l'écoute de chaque instrument est pleinement discernable. Magmaesque ! Matthieu Bescond ++++ Nirvana Live ! Tonight ! Sold out !! (Geffen/Universal) Les fans ne s'y tromperont pas. Le contenu du DVD n'est autre que la vidéo conçue à l'origine par Kurt Cobain et complétée par Krist Novoselic et Dave Grohl, déjà sortie sur VHS en 1994, ici agrémentée de quelques minces bonus (cinq titres live enregistrés à Amsterdam) et d'un son remasterisé. On y retrouve des titres live filmés aux quatre coins du monde, enregistrés pour la plupart à l'apogée de la formation, entre 1991 et 1992, dans la foulée de la sortie de Nevermind. Le tout est entrecoupé d'interviews diverses et variées, abordant notamment les rapports difficiles entretenus avec les medias et le succès, l'importance de rester soi même en dehors de toutes préoccupations commerciales, le sens caché des textes, etc. Au delà de simples interprétations figées, Nirvana s'accapare la scène avec tout le magnétisme qu'on leur connaît, revendiquant de maintes manières leur côté libertaire et imprévisible, que ce soit dans une version pour le moins “ étrange ” de Smells like teen spirit, dans leur manière de bichonner leur matériel, ou encore en choisissant d'interpréter d'autres titres que ceux annoncés sur des plateaux T.V. Quelques petits bémol quand même. D'abord il y a ceux qui verront une énième tentative de Geffen de prendre quelques pépétes avec un contenu déjà connu des fans et une sortie qui tombe pile poil avec les fêtes de fin d'année, mais on peut aussi et surtout noter l'absence regrettable de sous-titrages, chose qui n'ai pas fait pour faciliter la pleine compréhension des interviews. Si les fans ne trouveront donc pas de trésors cachés, le DVD reste évidemment indispensable à ceux qui n'ont jamais visionné un live de la formation mythique. M.B. +++ Trust Soulagez-vous dans les urnes ! (Mercury/Universal) « Il n'y a rien de calculé dans cette reformation. Mais je considère que c'est d'une indécence totale de ne pas être sensible à ce qui nous entoure ». Ainsi parle Bernie Monvoisin, chanteur charismatique du phénomène Trust. Car presque trente ans après leur séparation, les paroles contestataires du groupe sont toujours d'actualité et la rage qui est la leur continue à remuer intérieurement. Alors Trust extériorise, part en campagne et donne de nouveau de la voix avec un CD et un DVD live, tout deux logi-

quement intitulés Soulagez-vous dans les urnes ! On retrouve tous les succès d'antan, d'Antisocial à Police milice ou On lèche, on lâche, on lynche, auxquels viennent s'ajouter trois bons titres studio inédits où programmations et autres beat-box font leur apparition, que ce soit sur Chaude est la foule et La mort rôde, morceaux qui continuent à fustiger toute passivité complaisante, ou bien sur la dédicace adressée au Petit Nicolas dans Sarkoland (la France on l'aime ou on la quitte ?). Sur le DVD, en plus des titres live enregistrés au Festival des Terres Neuvas cet été, on retrouve des interviews et des images d'archives de la tournée 1988/1989. Deux supports biens remplis donc, tout comme le seront les urnes prochainement, on l'espère en tout cas… We trust in you ! M.B. +++ The Police Everyone stares : The Police inside out" de Stewart Copeland (Crotale Inc./Universal) Sirène hurlante et gyrophare enclenché, The Police a conquit le monde en quelques années. Fin des années 70, le mouvement hippy est dépassé, l'époque est à la new wave et les cheveux courts se substituent aux longues tignasses. Le batteur Stewart Copeland acquiert une caméra super 8 alors que le groupe n'en était qu'à ses débuts, et on ne l'en remerciera jamais assez. Car plus qu'un documentaire, on vit ici une véritable plongée intérieure dans l'aventure de The Police, filmée et narrée par un de ceux qui peut en parler le mieux. Une aventure relativement courte, parfaitement restituée, qui met en lumière les différentes étapes d'une ascension peu commune avec une intensité qui l'est tout autant. Des débuts laborieux aux conquêtes successives, en commençant pas les Etats Unis, l'Europe avec les prestations marquantes du Pinkpop Festival en Hollande et du Lorelei Festival en Allemagne, puis le Japon, le Brésil, le Mexique et le reste du monde, on vit le succès aux travers des yeux même de la formation. De jours en jours, les dédicaces en magasins qui ne réunissait qu'une poignée d'admirateurs au début se transforment en vagues de fans qui déferlent sur le groupe et qui finissent par « pomper notre énergie, notre essence. Pour eux nous sommes les avatars d'un monde mythique ». Entre live et images de la vie quotidienne, on s'imprègne pleinement de leur musique, de leurs doutes et de leurs certitudes, jusqu'à la séparation, car « quand on atteint le point d'arrivée, la course est terminée ». Une course essoufflante, ficelée et rythmée avec brio par Stewart Copeland. A noter que l'on est pas en reste côté bonus, avec une rubrique Behind Andy's Camel où l'on retrouve des archives concernant Andy Summers, une autre intitulée Live Shards qui contient des live avec Stewart à la batterie filmé de derrière, et la possibilité d'activer des commentaires audio. Indispensable. M.B. ++++ Joe Satriani Live ! (Sony BMG) Voici le nouveau live du monstre de la gratte : Joe Satriani. Celui que l'on considère comme l'un des plus grands guitaristes de son époque vient conforter son statut avec cette démonstration live de toute beauté. Pas d'effets de lumière grandiose, pas de mise en scène spectaculaire, juste un groupe de musiciens hors pairs qui prennent plaisir à jouer ensemble pour un public au comble du bonheur. La preuve que la simplicité reste encore efficace sur scène. Même si on peut trouver que cela tourne parfois à la démonstration, le concert reste d'une beauté et d'une musicalité rare… Point de vue bonus, des mini-documentaires sur l'enregistrement de l'album et les préparations de la tournée, mais aussi un excellent docu sur un concert en Inde. Seul bémol, on aurait apprécié la présence de sous-titres français sur chacun des bonus pour ainsi mieux comprendre les explications du maître… Guillaume Martel +++

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Cinéma Collection Jean Gabin Coffret prestige (M6 Vidéo) Une collection sur un grand acteur, ce n'est pas nouveau, sur Jean Gabin non plus. Cela dit, ce coffret-là n'est pas seulement la rétrospective d'une carrière. C'est en cela qu'il vaut le détour. Sorti le 15 novembre, le coffret est une jolie manière de commémorer les trente ans, au jour près, de la mort de Gabin. Dans une boîte métal collector sont réunis cinq films, marquant chacun une période dans le cinéma de Gabin, de la fin des années 20 à celle des années 70 : Maria Chapdelaine, La bandera, Miroir, Le port du désir et La horse. À ceci s'ajoutent — bonus oblige — des documentaires historiques, des analyses et un très beau documentaire, Gabin intime de Serge Korber, raconté par Francis Huster. Il retrace à merveille la vie de l'homme et de l'acteur, par images d'archives, extraits de films, commentaires de comédiens et souvenirs des enfants de Gabin, on regrette seulement qu'il n'y ait pas d'entretiens directs avec Gabin lui-même. Et si c'est un vrai plaisir de redécouvrir des chefs d'œuvres en noir et blanc (pour la plupart) avec un son et une image impeccables, c'est tout de même dommage que des classiques tels que La bête humaine ou Quai des brumes manquent à l'appel… A quand le volume 2 ? Amélie Maurette ++++ The secret life of words d’Isabel Coixet (Diaphana) Hanna (Sarah Polley) est une femme timide, solitaire et renfermée, qui se réfugie dans le silence dès qu'elle le peut. Le jour où son patron la contraint de prendre des vacances, celle-ci se retrouve en pleine mer, sur une plateforme pétrolière, à soigner un homme (Tim Robbins) grièvement brûlé et temporairement aveugle. Une relation va alors se tisser entre les deux personnages, lentement, au fil des mots exprimés. Car l'intrigue tourne essentiellement autour de cela, de « ces mots perdus qui errent pendant très longtemps dans les limbes du silence » confie Isabel Coixet. The secret life of words n'est pas forcément très facile d'accès. Face au mutisme des personnages qui impose forcément une réalisation très peu rythmée, la réalisatrice se concentre sur les petits rien du quotidien avec plus ou moins de réussite, et il est parfois aisé de décrocher un temps. Mais la dernière partie du film est d'un tout autre ordre. Lorsque l'on connaît le secret et les raisons de l'introspection d'Hanna, les décharges émotionnelles prennent le relais et se succèdent dans un florilège de ressentis bouleversants, emmené par le duo époustouflant Polley/Robbins. Produit par Pedro Almodovar, The secret life of words décontenance avant de convaincre pleinement et d'offrir une belle réflexion sur les mots et leurs secrets. Matthieu Bescond +++ C.R.A.Z.Y. de Jean-Marc Vallée (Ocean Film/TF1 Vidéo) Tout est dit dans le titre ou presque. C.R.A.Z.Y., c'est d'abord l’histoire d’un père et de ses quatre fils, Christian, Raymond, Antoine, Zachary et Yvan (C.R.A.Z.Y...) dans le Québec des années 60 à 80. Mais C.R.A.Z.Y., c'est aussi le titre de la chanson de Patsy Cline, une des nombreuses perles musicales qui jalonnent le film de fond en comble. Enorme succès au pays des caribous avec près d'un million d'entrées, le film nous fait pénétrer dans l'univers d'une famille canadienne à travers le regard de Zach, jeune homme qui se cherche, tiraillé de toute part dans une quête identitaire mouvementée, entouré par un père qu'il ne comprend pas et par des frères qui ne le respectent pas. Une chronique à la fois dramatique et émouvante, cinglante et touchante, qui prend toute sa mesure dans l'intensité et l'évolution des rapports conflictuels entretenus par des personnages attachants. Autre point fort avec une B.O. magistrale qui vient s'imbriquer parfaitement aux différents propos et périodes du film, oscillant aussi bien entre les Rolling Stones, Bowie ou The Cure, qu’entre du Aznavour ou du Robert Charlebois. Par le biais de multiples thématiques, que ce soit l'homosexualité, la drogue ou les rapports familiaux, le film démontre, non sans une pointe de cynisme, qu'au delà des âges et des différences, on a toujours quelque chose à apprendre de la vie et des autres. M.B. +++


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Dans la peau de Jacques Chirac de Karl Zéro et Michel Royer (Warner) « La politique c'est un métier, ce n'est ni une vocation, ni un sacerdoce, et surtout pas un engagement ». Et le métier, s'il y a un homme qui le connaît sur le bout des doigts, c'est bien Jacques Chirac. C'est en tout cas ce que Karl Zéro et Michel Royer tendent à illustrer par le biais images d'archives et avec la voix off de l'imitateur Didier Gustin. Loin des trucages certifiés Vrai Journal donc, le film s'en tient à une sélection d'archives habilement montées et forcément confrontées de manière partiale. Construit sur une base chronologique, le faux documentaire revient sur 40 ans de politique française en agrafant les volte-faces et contradictions d'un équilibriste qui retombe toujours sur ses pieds, que ce soit sur les questions européennes, sur les promesses successives de baisse des impôts, les dénonciations puis les encouragements à la répression en matière de sécurité routière, l'apologie du “ faire le contraire de ce qu'on a dit que l'on ferait ”, les déboires judiciaires, etc, etc. Karl Zéro n'endosse pas la casquette d'un Michael Moore à la française et les plus critiques ne manqueront pas de noter l'absence d'une enquête approfondie sur l'homme. Pas de secrets d'état ni de révélations que l'on ne connaît déjà, le film se borne simplement à souligner à quel point le métier d'homme politique et celui de haut-voltigeur chevronné sont similaires, et ce grâce à une série d'images pertinemment malaxées et compilées. Et c'est plutôt réussi, on rit, on sou-

Forum BD Muchacho d'Emmanuel Lepage (Dupuis/Aire Libre) Dans ce diptyque, Emmanuel Lepage cherche à casser les tabous les plus ancrés dans nos sociétés. Gabriel, fils de notable Nicaraguayen, proche de la dictature en place, s'engage dans les ordres. Ses talents de dessinateur sont alors mis a profit, on l'envoie décorer une église dans un village perdu de l'Amazonie. Il fait alors connaissance de guérilleros et s'engage à leurs cotés dans la révolution armée. Il découvre la vie de groupe, la fraternité, la peur, la mort, mais c'est aussi dans cette aventure qu'il découvre son amour pour les jolis corps masculins bien musclés. Le scénario plein de rebondissements est parfaitement porté par des dessins somptueux où la palette de couleur chaude et directe restitue à merveille les beautés hostiles du Nicaragua. Lepage se hisse ici au niveau d'un Hermann et joue désormais dans la cour des grands. Simon Pégurier +++

rit, on devient presque admiratif devant tant de dextérité. A noter que la section bonus est bien fournie avec plus de 2 heures d'images dont un montage additionnel commenté par Bernadette Chirac herself. M.B. +++

Divers The Simpsons - Saison 8 de Matt Groening (Fox Pathé Europa) Alors que les Simpsons en sont à leur 17éme saison, ce qui en fait la plus longue série de l'histoire américaine, la huitième réalisée entre 1996 et1997 est désormais disponible dans un coffret 4 DVDs. On retrouve la famille déglinguée dans 25 épisodes toujours aussi plaisants à l'image du Simpson Horror Show VII où les candidats présidentiables Dole et Clinton sont répliqués par des extra-terrestres. Des DVDs qui font également le plein de bonus avec entre autres des commentaires audio sur chaque épisode, des scènes coupées ou un reportage sur la maison des Simpsons. M.B. ++++

font de nouveau briller leur talent. Oscarisé en 1989 avec ce qui n'était au début qu'un court-métrage, Nick Cave décide d'en faire une série avec des épisodes d'une dizaine de minutes. Le concept est simple : un journaliste armé de son seul micro interview des animaux sur leurs conditions de vie au quotidien avec à chaque épisode un thème, la maladie, la haine, le sport, les imitations, etc. Des portraits décalés de la société qui ne sont pas avides de sens, le tout traité avec un humour so british. Excellent. M.B. ++++

Creature comforts - Saison 1 & 2 de Nick Park & Richard Goleszowski (Elephant) Les créateurs de Wallace & Gromit

Beavis et Butt-Head - Collection Mike Judge Vol. 1 (Paramount) Apparus pour la première fois sur MTV il y a dix ans, les deux adolescents plein d'acné, atteint du plus haut degré de crétinisme que l'homme puisse développer, immortalisent leurs mésaventures dans ces DVDs. On retrouve leurs rires débiles dans des aventures toutes aussi loufoques les unes que les autres, de leur conception du “ comment bétonner une piscine à l'aide de clubs de golf ” aux difficultés rencontrées lorsque leur proviseur leur interdit de rire. Un coffret 3 DVDs qui rassemblent 40 des meilleurs épisodes de la série et tout un tas de bonus dont leurs apparitions télévisées ou quelques clips vidéos commentés. Pour ceux qui n'ont pas peur de l'absurde. M.B. +++

L'Odyssée de la chanson française de Gilles Verlant (Editions Hors Collection) Ce livre monumental regroupe quelques six cent artistes qui ont marqué la scène française de l'après guerre à aujourd'hui. Il y en a véritablement pour tous les goûts, car sont représentés toutes les tendances et les mouvements musicaux (chanson à texte, poésie, twist, variété, rock, rap, jusqu'à la nouvelle vague actuelle de la chanson française…). Cet ouvrage, très documenté et illustré de nombreuses photos, est une encyclopédie qui permet d'arpenter soixante années de chansons et de retrouver des chanteurs aussi différents que Charles Trenet, Edith Piaf, Michel Sardou, J.J. Goldman, -M- ou Raphaël. À la lecture de ces quatre cent cinquante pages, on est stupéfait par le foisonnement de notre patrimoine culturel. Ces multiples interprètes et auteurs-compositeurs ont chanté des refrains qui, pour certains, font partie du décor de notre vie. Voici donc un ouvrage indispensable pour tous les amoureux de la chanson française. Raymond Sérini ++++

The Dark Stuff : L'envers du rock de Nick Kent (Naïve) Nick Kent, ancien journaliste du New Musical Express, nous présente ici les recoins obscurs et crépusculaires d'icônes du rock du calibre de Brian Jones, Kurt Cobain, Brian Wilson et autres Lou Reed. Cet ouvrage culte était paru en 1996 ; le voici aujourd'hui de nouveau disponible et enrichi de portraits inédits tels que Johnny Cash, Prince, Sly Stone et Eminem. Le travail de Nick Kent s'avère vraiment incontournable car celui-ci s'efforce de cerner la globalité de l'ego de stars qu'il a côtoyées personnellement. Il le fait avec un brio certain et les stars en question nous apparaissent très loin des mythes et légendes colportés par de nombreux magazines. Si l'envers du décor semble bien sombre, le style flamboyant de l'auteur est le plus qui rend ces tranches de vies encore plus captivantes de bout en bout. Cet anti-biographie romancée évoque les pétages de plombs, la folie, l'autodestruction, l'emprise de la drogue et tous les avatars du monde du rock lorsque les paillettes s'arrêtent de scintiller. Elle vous en apprendra beaucoup sur ces icônes que nous croyions connaître et dont finalement nous ne savions pas grand-chose. Raymond Sérini ++++

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