NV #198 - Septembre 2013

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# 198 - SEPTEMBRE 2013

GRATUIT

Major Lazer TOUTE L’ACTU MUSICALE DU SUD-EST

SPÉCIAL FESTIVALS

touS LeS ConCeRtS DeKatz L’ÉtÉ Fauve / MaRCu S MiLLeR / SoJa / gRaMatiK / JuLiette iaM / MaRK aShton PRoJeCt/ /Le DaviD CoLtMan... MC2/ vitaLiC / u SthiaX / LatiniSSiMo PDgWaLteRS / iSiah/ hugh ShaKa...



Directeur de la publication & Rédacteur en chef Philippe PERRET > philippe.perret@nouvelle-vague.com Secrétaire de rédaction Fabrice REYBAUD > contact@nouvelle-vague.com Responsable commercial & communication Nathalie ANSAUD > communication@nouvelle-vague.com Rédacteurs Abdelhakim ABARDI, Vincent AMMOUR, Guillaume BAMBINA, David BARTOLI, Cristel BEGUIN, Matthieu BESCOND, Frédéric BINI, Jean-Paul BOYER, PierreOlivier BURDIN, Rémi CAVAILLES, Daniel CHAUVET, Laurence CHERBUY, Kadha CISSOKO, Eric DALLERA, Shani DE VECCHI, Céline DEHEDIN, François DEVRED, Marc DI ROSA, Caroline DUBREUIL, Marie DUFOUR, José GUERREIRO, Christophe GUILBERT, Zoé GUILLERMIN, Julien HAYOT, Nicolas HILLALI, Elisa KLEIN, Emilie LABORIE, Solène LANZA, Marianne LARCHERON, Adrien LAZZERINI, Annie LÊ, Matthieu LEGER, Jacques LEROGNON, Alexandre MACCHI, Célia MARTIAL, Julien MASPETIT, Jean-Jacques MASSE, Christopher MATHIEU, Margaux MAURISSET, Aurélie MIGNONE, Elodie MORANA, Maxime MORIN, Vincent PAOLINO, Simon PEGURIER, Patricia PERRET - LE QUERRÉ, Frédéric PERRET, Micheline PERRET, Romain PERRET, Léa RASO DELLA VOLTA, Virginie RATTO, Mourad REBBANI, Laure RIVAUD - PEARCE, JeanPascal ROBLIN, Céline RODRIGUEZ, Alice ROUSSELOT, Fanny SANANES, Raymond SERINI, Ian SEYNAVE, Lyuba SOFRONIEVA, Nicolas TARRAGONI, Emmanuel TRUCHET, Dimitri WALAS, Jean-Sébastien ZANCHI.

De l’oxygène Bien souvent, l’actualité se révèle anxiogène. Les mêmes infos dramatiques diffusées en boucle suscitent l’anxiété, l’angoisse, l’inquiétude. Et si nous faisions l’expérience de fermer le robinet à infos? Lire un livre, écouter de la musique, sortir, rencontrer des gens, être dans la vraie vie. S’oxygéner l’esprit. Philippe Perret

SOMMAIRE

NV partenaire des évènements musicaux

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L’œil de... + SMS

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L’œil de... + SMS

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Ma playlist : Dro Kilndjian

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L’œil de... + MDR + SMS

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Du tac au tac : Lionel Corsini alias DJ Oil

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A la Une : Major Lazer

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Concerts à venir

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Agenda concerts

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Zoom : Fauve

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Zoom : Marcus Miller

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Zoom : SOJA

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Zoom : Gramatik

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Zoom : MC2

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Zoom : Usthiax

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Zoom : Juliette Katz

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Stagiaire Manon FELDMANN.

Zoom Sud-Est : Latinissimo

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Zoom Sud-Est : Le PDG

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Tirage 10 000 exemplaires.

Zoom Sud-Est : Isiah Shaka

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Chroniques

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Chroniques Sud-Est

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Album de légende : Serge Gainsbourg

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Correspondant 30 & 34 Rachid EL HARMI > contact30-34@nouvelle-vague.com

Dépôt légal 3 trimestre 2013. ème

N° ISSN 1266-8591. Maquette Patricia PERRET - LE QUERRÉ (patriciaperret.fr). Photo couverture X. Impression Trulli (Vence). Régie publicitaire La Plage (04 93 58 51 51). Nouvelle Vague est édité par La Plage. Abonnement 15 euros pour 1 an (11n° + 3 CD cadeau). Distribution «Nouvelle Vague» est distribué gratuitement dans plus de 350 points de la région Sud-Est. Liste complète des lieux sur : www.nouvelle-vague.com/ou-le-trouver ::: Prochain numéro le 28 septembre 2013 :::

0 % Fax @ H

BP 62 - 06142 VENCE cedex 04 93 58 51 51 09 59 42 53 96 contact@nouvelle-vague.com www.nouvelle-vague.com www.facebook.com/nouvelle.vague.magazine www.twitter.com/nouvelle_vague1 www.youtube.com/nouvellevaguemag


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Nouvelle Vague - septembre 2013

PORTO-VECCHIO FESTIVAL Du 29/08 au 01/09/2013 à Porto-Vecchio (2A) www.portovecchio-festival.com

LES INOUÏS PACA DU PRINTEMPS DE BOURGES Du 01/09/2013 au 30/04/2014 dans la région PACA www.udcm.net

PROGRAMMATION TANDEM Du 01/09/2013 au 30/06/2014 dans le Var (83) www.tandem83.com

FLAVOR FESTIVAL Du 06/06 au 08/09/2013 à Nice (06) www.panda-events.com

WE PLAY# : SUPER HEROES SERIES Le 13/09/2013 à Antibes-Juan les Pins (06)

ZIC’AULNES Le 14/09/2013 à Saint-Martin de Crau (13) www.festival-zicaulnes.com

ZIK ZAC FESTIVAL Du 20 au 22/09/2013 à Aix en Provence (13) www.zikzac.fr

LE CRI DU ROCHER Du 03 au 05/10/2013 à La Garde (83) www.lecridurocher.com

TRANS ETHNIK Les 12 et 13/10/2013 à Valbonne (06) www.transethnik.fr

FIESTA DES SUDS Du 18 au 26/10/2013 à Marseille (13) www.dock-des-suds.org


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L’ŒIL DE...

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jean-luC thiBault (inthestreet.fr)

Asaf Avidan @ Festival Crazy Week!!! - Théâtre de Verdure - Nice (06), le 17/07/2013 Une voix unique, une présence sur scène impressionnante, tous les ingrédients sont réunis pour un spectacle à ne manquer sous aucun prétexte. Asaf Avidan est un vrai artiste, épaulé par quatre très bons musiciens, il enchaîne les morceaux avec une fluidité déconcertante jusqu’à un : « One day » en acoustique et sept minutes d’une féérie inoubliable. L’un des concerts de l’année. Le 30/09 au Silo - Marseille (13), le 14/10 au Zénith Omega - Toulon (83) et le 15/10 au Zénith - Montpellier (34).

L’Affranchi en collaboration avec l’Escale et le Portail Coucou vient de lancer un appel à candidatures pour la nouvelle édition du tremplin musique urbaine Buzz Booster. La clôture des inscriptions pour la région PACA aura lieu le 04/10. Renseignements, règlement et fiche d’inscription disponible à l’adresse : buzzboosterpaca@gmail.com

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Envoyez vos photos “musicales” à contact@nouvelle-vague.com. Les sélectionnées seront publiées dans Nouvelle Vague.


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L’ŒIL DE..

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izo / aleXanDRe MaCChi (facebook.com/ellesmamuse)

Muse : Lëya Smith. Visuel : Julie Andréoli

L’association Orizon Sud présente la 4e édition du Tremplin « Scène Découverte » à Marseille et lance dès à présent un appel à candidature. L’inscription est gratuite jusqu’au 11 octobre. Les demi-finales auront lieu les 09 et 15/11 au Molotov et la finale le 21/11 à l’Espace Julien. www.orizonsud.wix.com/orizonsud

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MA PLAYLIST

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DRo KilnDjian Programmateur du festival Marsatac

Photo : Renaud Rulhmann

Ta personnalité, ton action ? On dit mon parcours inattendu : études de com, premières expériences dans la PQR, expatriation en Afrique comme pubard. Mon retour au bercail a coïncidé avec l’amorce de ce projet de festival depuis longtemps dans nos cartons avec Béatrice, mon associée et complice. Notre action depuis 1999 n’est motivée que par la passion et l’envie de bien faire. Nous voulions donner de notre ville, Marseille, une image différente et nous sommes fi ers du chemin parcouru. Ta playlist ? - Musique : Young Fathers, ce groupe de hip-hop écossais tourne ici en boucle ces temps-ci. Auto-dérision adolescente plongée dans un flow faussement naif et truculent. Lumineux, gracieux, élégant. - Cinéma : « Django Unchained », une épopée gargantuesque servie par des comédiens géniaux et parfaitement à leur place dans cette mécanique de précision. Comme toujours chez Tarantino, les dialogues sont remarquablement écrits et savoureux. - Livre : « Marseille’s Burning », un réjouissant roman noir très rock’n’roll. Un polar bien mené qui prend comme toile de fond le Marseille de 2013, celui des règlements de comptes, des femmes politiques condamnées, de la corruption et surtout de la capitale culturelle européenne… jouissif. - Concert : St Lo au festival Sakifo, un concert flamboyant, puissant, sombre et envoutant. Un projet rare porté par la voix de l’incroyablement charismatique Hanifah Walidah, que l’on connaissait sous le nom de Shä-Key lorsqu’elle offi ciait au sein des mythiques Brooklyn Funk Essentials.

- Evénement : Mon très récent voyage à Diyarbékir, ville de l’extrême Est de la Turquie en plein Kurdistan et berceau de ma famille. En dehors de l’émotion de remettre les pieds dans ces contrées d’où ma famille fut exterminée et chassée, j’étais très heureux d’y être pour travailler et tenter de bâtir un projet culturel qui concernerait l’ensemble des peuples issus de cette région. Si ça pouvait se concrétiser, ce serait symboliquement très fort et je suis sur que mon grand-père aurait été très fi er de moi. Ta plus grande émotion musicale ? La première écoute de «My life in the bush of Ghosts» paru en 81. David Byrne et Brian Eno y préfiguraient tous les courants des musiques métisses actuelles. Un disque fondateur qui mène de l’ethno-techno, à la world en passant par la pop électro. Ton espoir pour le futur ? Voir enfi n Marseille, ma ville, sortir de l’ornière dans laquelle elle se trouve depuis tellement longtemps. Je voudrais vivre dans une ville dynamique, moderne, active, rebelle et accueillante à la fois. Une vraie ville, avec de vraies ambitions, de vrais défi s et de vrais combats. Une ville tournée vers les enjeux de demain, capable de se transcender et de combattre ses vieux démons. Une ville du 22ème siècle ?


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MDR

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Sylvie guazzonne

Nile Rodgers (Chic) @ “Nuits du Sud” - Vence (06), le 01/08/2013

julien hayot (flickr.com/photos/julienhayot)

Encore une belle édition pour les Nuits du Sud. Cette année, le tremplin Talents du Sud a couronné deux vainqueurs, le groupe Will the Blue Griot choisi par le public, et Wayaz, coup de coeur du Jury. Une joli consécration pour ces deux groupes. www.nuitsdusud.com

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DU TAC AU TAC

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lionel CoRSini alias Dj oil Qu’est ce qui te gonfle le plus dans la musique actuellement ? Le format MP3 Si tu étais président de la République ? Je refuserai d’être président. Ta première pensée le matin ? Pour mes filles. Je me lève très tôt et j’aime vérifier si mes deux filles dorment bien. Ta citation préférée ? « Alea Jacta Est » (« Le sort en est jeté ») Quel adjectif te caractérise ? Têtu. A quelle autre époque aurais-tu aimé vivre ? Dans les années 60. Quel est l’objet dont tu ne peux pas te passer au quotidien ? Mon ordinateur. As-tu une manie qui énerve tes proches ? Je parle trop fort. Ta définition du bonheur ? C’est demain. As-tu une idole secrète ? Ma mère Ton film culte ? « Le charme discret de la bourgeoisie » de Bunuel. Quelque chose de craignos auquel tu es accro ? La pizza Quelle personnalité t’a marqué ? Le défunt Jean-François Bizot, ancien patron de radio Nova.

Qu’aimes-tu le plus chez une personne du sexe opposé ? Sa bouche. Si tu n’avais pas fait ce métier, que serais-tu devenu ? Historien. Quelle est la plus grosse bêtise que tu aies faite ? Avoir arrêté le foot à 19 ans. J’étais un bon (rires). J’ai failli en faire mon métier, mais je me disputais tout le temps. www.soundcloud.com/dj-oil Nouvel album de Magic Malik « Tranz Denied « (Bee Jazz Records). DJ Oil en concert le 05/09 à Terrasse Du Vieux Port - Marseille (13). Magic Malik en concert le 09/11 à Victoire 2 - Saint Jean De Vedas (34).

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Malgré ses nombreuses actions culturelles, son soutien à la promotion et au développement des musique actuelles ainsi que son statut de SMAC, l’association L’ Art Scène à l’origine du festival La Pleine Lune ferme ses portes. C’est donc avec tristesse que nous saluons le travail de cette structure emblématique de la région ardéchoise. www.lapleinelune.com

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Photo : Mr Pimpal

Musicien, DJ et producteur.


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À LA UNE

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Major Lazer Regard voilé, par sa paire de lunettes bleutées, il a atomisé l’été de son unique bras avec le planant « Get Freet » et le clip « gonflé » de « Bubble Butt ». Mais sous l’avatar de Rambo black unibrassiste de Major Lazer se cachent Diplo, Jilionaire et Walshy Fire. Rencontre avec le trio, tout juste sorti de son concert aux Plages Electroniques ou l’ambiance en backstage est très décontractée avec une bonne dose de second degré. D’où te vient ce gout pour le reggae et toute la culture dancehall ? Walshy Fire est né en Jamaïque, Jilionaire est de Trinidad, Diplo a grandi en Floride. Nous avons tous grandi avec cette culture dans des endroits où le reggae a l’aura d’un super héros, où il est considéré comme une super star. Si tu vis depuis ton plus jeune âge dans ces régions-là, c’est inévitable que tu sois confronté très tôt à cette musique et à cette culture. Le reggae fait partie intégrante de ta vie alors nous le trimbalons depuis toujours avec nous. Ce n’est pas une façon de toucher le maximum de personnes car après tout, le dancehall n’est pas si populaire que ça. Nous essayons, par ce moyen, d’aider des artistes nouveaux, à créer un nouveau son. Les collaborations sont nombreuses sur vos deux albums « Guns Don’t kill People… Lazers Do » et « Free the Universe », comment les choisissez vous ? Ça dépend de qui répond à mes emails.

Nous avons envoyé des centaines d’emails à d’éventuels collaborateurs pour ce dernier album. (Rires) Plus sérieusement, nous sommes parfois touché par une voix, comme pour Amber Coffman (des Dirty Projectors NDLR) parce que nous sommes de grands fans de cette artiste, nous la voulions absolument. Parfois, les gens passent dans le studio comme Bruno Mars ou Ezra Koening de Vampire Weekend. Ils passent la tête en disant : « Allez, on va s’amuser ». Parfois c’est au hasard, comme quand j’ai enregistré quelques artistes jamaïcains. Mais quand vous avez une musique dans la tête, vous pensez à un chanteur en particulier ? La musique ne vient pas forcément en tête en premier. La première chose à faire c’est d’acheter un disque : la voix est là. Je ne planifie pas tant que ça les disques. Si tu viens me voir et que je fais un album à ce moment-là, ça sera ta voix qui sera sur l’album. Tout est très spontané, tout est très très spontané dans notre travail.



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À LA UNE

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Vous connaissez des artistes français ? Oui. (Ils réfléchissent tous ensemble.) On connaît Patrice, Booba, Charlotte Gainsbourg. Que pensez-vous de vos rivaux de cet été, en tant que faiseurs de tubes, les Daft Punk ? Il y a une rivalité avec Daft Punk ? (Rires) On les adore, oui ! ! On voulait même faire un titre de reggae dance avec eux mais ils n’ont pas répondu à notre email. Mais est-ce que les robots ont des boîtes mails ? Mais peut-être ont-ils un problème avec leur email ou étaient-ils déconnectés… Ou alors leurs casques ne captaient peut-être pas la wifi ! (Rires) Entre Major Lazer, ton label Mad Decent, tes innombrables productions, tes sets sous le nom de Diplo, comment arrivestu à gérer ton temps ? Oh ça va. Ce soir en rentrant à l’hôtel, je dois finir pour demain un mix pour une radio et demain je dois filer à Ibiza pour un set avec David Guetta. Je vais revoir ces gars (il montre Walshy Fire et Jilionaire du doigt) à Pukkelpop jeudi, à moins que ça soit vendredi. Quel jour sommes-nous déjà ? (Rires)

Chaque jour est un challenge pour terminer les choses. Mais vous arrive-t-il de dormir ? Je ne dormirai probablement pas avant 7h du matin. Je souffre continuellement du décalage horaire. (Sourires) Comment avez vous ressenti le concert de ce soir ? Le concert était cool, beaucoup de gens, beaucoup de gamins, beaucoup d’agents de sécurité, beaucoup de barrières, beaucoup de façons de devenir dingues. Ils sont devenus aussi fous que des animaux. Nous avons vraiment passé un bon moment. La mer est belle. Les gens nageaient pendant notre concert. Certains auraient même pu se noyer, c’est peut-être pour ça que les maîtres nageurs étaient là. (Rires) L’énergie qui émane de nos concerts a été comme d’habitude très très forte, nous donnons tellement au public et c’est exactement ça qu’on veut ! Voir les gens donner des coups de pied dans le sable et aimer ça, c’est juste parfait pour les vibes de Major Lazer ! Tous les soirs, nous essayons d’aller plus loin.


Nous aimons nous surprendre tous les soirs. C’est la meilleure façon d’être toujours à fond et toujours exaltés par nos concerts.

adore s’éclater. Donc forcément ces femmes qui viennent montrer leurs mouvements sur le devant de la scène, ça va avec.

Comment cela « boost » votre façon de jouer ? Cela motive et métamorphose même certains festivals en véritables dancefloors. Nous flirtons avec la scène underground mais dans nos concerts, nous sommes vraiment entre le dance hall et la musique caribéenne. Nous avons toutes les danseuses qui montrent ces mouvements pour amener encore plus d’énergie et c’est ça qu’on veut absolument : qu’on se rappelle de nos concerts. Et surtout ce mélange entre le dance hall, l’électro, le hip hop et le reggae.

Vous avez d’autres concerts prévus pendant ces vacances ? Nous en avons des tas ! Tous les jours, nous en faisons un ! Nous allons aller en Australie, à Barcelone, à Copenhague, en Suède. Nous avons aussi les festivals de Reading et de Leeds en Angleterre et Burning Man au Nevada. Après, nous allons à Vegas. Pour l’instant c’est que du live ! Mais nous jouons quand même des chansons nouvelles comme ce soir. Entre deux concerts, nous nous échappons en Jamaïque pour enregistrer de nouveaux disques. Je travaille toujours dans l’avion, dans les hôtels. Nous allons ressortir notre album en octobre ; il va, sans doute, y avoir deux ou trois nouvelles chansons bonus. Et nous avons tellement hâte !

Ces danseuses qui vous accompagnent sur scène font-elles partie aussi de Major Lazer ? Oh oui, totalement. Elles ont même essayé de nous quitter mais on ne veut pas ! (Rires) En France, notamment en Martinique, vous avez pas mal de mouvements qui ne sont pas si éloignés du dancehall. Les filles françaises qui viennent sur scène à nos concerts font déjà partie, à la base, de la scène dance hall. Donc elles sont déjà super entraînées et prêtes à nous rejoindre à tout moment. On les voit se battre pour venir quand Diplo demande si des filles veulent monter, elles font « ahhhh » et leurs copains les balancent sur scène. Il y a des tonnes de barrières et pourtant, tout d’un coup, on dirait qu’elles peuvent marcher dans les airs. Nos fans savent qu’elles sont les bienvenues à un moment du concert, qu’on leur donne de l’espace pour libérer leur folie. Le booty shake est omniprésent dans vos clips aussi, est-ce une passion ? Nous adorons la culture dance hall et on

Vos concerts sont comme des performances. Il y a ces marionnettes, ces feux d’artifice de rubans colorés. Pourquoi mettez-vous tout cela sur scène ? Pourquoi pas ! Parce que nous voulons que l’énergie circule pendant tout notre concert et partout. Nous ne sommes pas les genres de DJ à aimer les ambiances tièdes. Nous voulons avoir dans la foule une réponse à l’énergie que l’on dégage! Nous n’allons pas sur scène pour être sous les feux des projecteurs. Nous voulons avoir une réelle conversation avec le public. C’est très important de mettre les gens au centre du projet et qu’ils s’expriment dans la fosse autant que nous sur scène. ✏✏ Solène Lanza et Philippe Perret www.majorlazer.com


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CONCERTS À VENIR

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Caval ’aiR jazz FeStival

PaRoleS De galeRe

Les amateurs de jazz sont gâtés chaque été en saison de festival. Et les Cavalairois ont droit eux aussi à leur part du gâteau. Pour sa quatrième édition le Caval’Air Jazz Festival pose ses bagages à la Salle des Fêtes ainsi qu’à l’Esplanade Sainte Estelle pour de beaux moments de musique. Une ambiance intimiste qui colle à la peau de ce genre si sensuel et discret. Au total, c’est quatre soirées de spectacles, du 5 au 8 septembre, qui verront défiler une dizaine d’artistes et parmi eux, Caroline Jazz Band, Trio Rosenberg, Maria Marcia et surtout Marc Lefferière Quartet, parrain d’honneur cette année. Sous l’égide d’un des saxophonistes de jazz les plus connus d’Europe, cette rentrée ne peut que bien se passer. Et ce serait encore oublier l’exposition Mauro Modin qui s’allie parfaitement à cette musique si colorée et imagée puisqu’il est temps de tisser des ponts entre toutes les formes d’arts, Caval’Air Jazz Festival n’a pas hésité et a plongé. A vous de suivre ! ✏ Manon Feldmann Du 05 au 08/09 à la Salle des Fêtes et l’Esplanade Sainte Estelle – Cavalaire (83) www.cavalaire.fr

Il est temps de laisser de côté ces festivals qui ne sont rien d’autres que des machines à fric, ces festivals aux noms auréolés de gloire mais qui oublient trop souvent de mettre le doigt où ça fait mal. Place à Paroles de Galère, festival militant, contre le racisme, la misère au quotidien et le clientélisme politique entre autre. On aurait envie de dire militant anti-tout, mais c’est en réalité un simple rendez-vous qui met en avant ces associations des quartiers nord de Marseille qui œuvrent au quotidien pour que la vie soit plus douce pour ses habitants. Avec Obscur Jaffar, QWX, Hijo del Desierto, tous ces enfants du monde qui chanteront la musique de chez eux et la partageront, c’est un cri de joie, un cri d’espoir, un cri de rassemblement qui tend à faire tomber, le temps de trois dates, les barrières sociales et économiques qui séparent les français. Un exemple ? Le prix d’entrée, que chacun fixera en fonction de ses envies et de ses moyens. ✏ Manon Feldmann Du 06 au 08/09 au Grand Saint Barthélémy – Marseille (13) www.facebook.com/festivalparolesdegalere


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FeStival 2+2= 5

L’incroyable festival revient à Montpellier pour sa quatrième édition. Son premier tour de passe-passe consiste à ajouter deux et deux et à trouver cinq, mais les fans de George Orwell comprendront la référence, le deuxième consiste à ameuter les 13 et 14 septembre, un public de tous âges et tous horizons qui viendra acclamer les artistes. Des artistes oui, mais pas n’importe lesquels, Organik Trio, Jupiter Lion, Scan X et bien d’autres, uniquement de jeunes artistes, puisque le festival se veut prometteur de ces talents locaux et internationaux. La seule restriction musicale, c’est la qualité, aucun style n’est épargné, rock, electro, house, hip-hop, etc. Il y en a pour tous les goûts, exceptés peut être pour les fans de musique classique. C’est dire si le choix est large. Quant à ceux qui aiment les soirées pluridisciplinaires, ils seront également satisfaits avec des démonstrations d’arts de rue et de danse, sans compter sur les nombreux concerts gratuits, toujours dans la salle magique du Mas de la Paillade. ✏ Manon Feldmann Les 13 et 14/09 à La Cour, La Maison pour Tous, le Théâtre Villar – Montpellier (34) www.festival2plus2egal5.fr

CONCERTS À VENIR

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CONCERTS À VENIR

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FLAVOR FeSTIVAL Du 06 au 08/09 au B-Spot, Hi Hotel, Hi Beach, Pandabar et Elektrischevox – Nice (06) La rentrée ne fait pas taire les cigales, l’été semble sans fi n à Nice. Le Hi Beach et le B-Spot suivent à la lettre cet adage en accueillant le premier Flavor Festival du 06 au 08 septembre. Le magazine de mode débarque dans la Baie des Anges pour célébrer ses 10 ans d’existence. Un anniversaire du média féminin sous forme de programmation exclusivement… féminine mais loin d’être uniforme. Vendredi fera la part belle aux métissages. Après une entrée toute en douceur avec la new soul acoustique de la chanteuse ivoirio-tunisienne Laetitia Dana, le duo franco-américain Dinner At The Thompson’s abreuvera les spectateurs avec son jazz funky. Les fi lles aiment regarder les gens qui dansent sur la plage et le trio électro de tête de samedi saura les satisfaire au Hi Hôtel avec un set de mi-Djettes, mi-journalistes. La rédactrice en chef de Flavor viendra elle-même réchauffer l’ambiance autour de la piscine avec vue panoramique sur Nice, accompagnée de la chroniqueuse musicale

de No Dice Mag, Schoun Ly et l’amatrice de mix hip house/électro Rita Warhol. De 22h à 5h, Clara Moto, découverte techno minimale d’Agoria, DNA, parisienne fan de UK House et Madame Rêve feront belles les heures nocturnes du PandaBar et de l’Elektrischevox. Pour la dernière Hi Beach Party dominicale, la plage met les petits plats dans les grands et ce dès l’après-midi. Les spectatrices se prélasseront lors un brunch sur fond sonore assuré par la niçoise d’adoption Purdey. Dès 19h, des musiciennes des 4 coins du monde se succèderont sur scène. La DJ Nastia et Jennifer Cardini, ambassadrice de la scène berlinoise se passeront les platines. Escortée d’un son électro terriblement groovy, l’américaine Phoebe Jean fera frétiller avant la voix planante de Micky Green et ses nouvelles chansons dansantes. En somme Flavor Festival, c’est un peu le dernier goût de l’été. ✏ Solène Lanza www.hibeach-party.com


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MaRSataC

Le plus célèbre des festivals marseillais fête cette année ses 15 ans d’existence ! Cette nouvelle édition proposera en tout et pour tout 90 concerts étalés sur 11 soirées, 7 lieux et 2 villes que sont Nîmes (au Paloma) en ouverture, depuis l’édition 2012, puis Marseille (Le Dock des Suds et Le Silo) pour la suite des festivités. La programmation a tout pour donner envie à nombre d’entre vous/nous de prendre part à la fête. Voyez un peu : Vitalic, Cassius, Laurent Garnier, Squarepusher, Carl Craig, Tricky, The Pharcyde, The Procussions, Bonobo, Magnetic Man et Dave Clarke sont quelques-uns des artistes qui se produiront sur scène cette année. Avec une affluence de 35 000 personnes lors de l’édition précédente, le festival, qui est né en 1999, devrait connaître une exposition remarquée (de même qu’une considération amplement méritée) dans le cadre du programme Marseille Capitale Européenne de la Culture. ✏ Rémi Cavaillès Du 19 au 21/09 au Paloma - Nîmes (13) et du 22 au 29/09 au Dock des Suds et au Silo - Marseille (13). www.marsatac.com

CONCERTS À VENIR

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CONCERTS À VENIR

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We PLAY# Le 13/09 au Dandy Club – Juan les Pins (06) Vous souhaitez remettre enfi n ce vieux costume de Superman et son slip aux élastiques pendouillants ? Vous trouvez que vous avez la carrure de Hulk et que le vert a toujours mis votre teint en valeur ? Ou bien vous êtes tout simplement un grand fan de soirées et (comme tout le monde) de « comics » ? Alors il ne faut pas hésiter et se joindre aux centaines d’autres super-héros qui envahiront bientôt la salle du Dandy Club à Juan les Pins. La petite salle s’habillera en Marvel et réveillera vos envies de capes et de collants moulants. Pour cette cinquième édition, le programme qui a fait des émules reste le même, venir habillé en sauveur de l’humanité et tester (avec modération) la cryptonite du bar pour une soirée qui s’annonce complètement délirante. Et la décoration spéciale du lieu ainsi que

les shows visuels promettent d’ajouter LE détail pour une soirée qui sort de l’ordinaire. Le tout sous les platines de DJ Osmoz qui a mixé dans les plus grosses soirées de la Côte d’Azur, Laurent N. résident de cinq grandes radios, Melmac qui sévit à Ibiza malgré son jeune âge, Mayinca et Vinz . Inutile d’en dire plus, l’accent a été mis sur la qualité et le palmarès de ces noms en impose. Ce n’est pas pour rien si le concept a rapidement fait le tour de l’hexagone. On imagine sans peine les souvenirs qu’on se fait et qu’un photographe professionnels immortalisera. Un programme qui s’annonce tellement alléchant qu’il ferait volontiers sortir Batman de son antre. Oubliez Gotham City le temps d’une soirée. ✏ Manon Feldmann


ze FieStival

heaRt oF glaSS / heaRt oF golD

Avant de citer les noms connus, il convient de mettre l’eau à la bouche. L’appétit vient en mangeant et parfois, en lisant. Il faut donc se préparer à en prendre plein les oreilles, la recette miracle, mais toujours pas éculée, d’un festival réussi est la suivante : du rock pour danser et se déchaîner, c’est le corps du repas musical Ze Fiestival, des textes vibrant de liberté pour toucher aussi l’âme et dépasser l’épuisement physique et enfin des chants du monde entier pour la touche épicée, pour le voyage, pour le rêve. C’est la recette parfaite pour un festival à la fois dansant et poétique. C’est la recette parfaite pour un festival digne de Bocuse. Venons en maintenant aux mets principaux : Deluxe, le groupe made in France qui dévore petit à petit les scènes d’ici, Les Ogres de Barback, aux textes si consistants qu’on en ressort étourdi et Dam’zelles, elle est là, la touche d’ailleurs qu’il manquait avec ce groupe de jeunes femmes qui nous fait approcher l’ailleurs. Bon appétit. ✏ Manon Feldmann Du 19 au 21/09 – Marsanne (26). www.portail.zacade.net

Difficile de définir clairement le concept de Heart of glass / Heart of gold tant il est à part entière. On pourrait qualifier ça de fête de camping gigantesque, de concert dans un lieu particulier, de rendez-vous hype. Un peu sur le même principe que ces soirées « select » en supermarché, tout en transgression et en ironie, le festival Heart of Glass / Heart of gold, redonne du chic au camping, qui en avait bien besoin. Les festivaliers et les artistes sont attendus dans des bungalows ou au beau milieu des piscines qui servent aussi de scènes, le tout entre rivière et montagne. C’est l’Ardèche qui accueille cet événement, un peu loin peutêtre pour certains, mais il vous reste jusqu’au 20 septembre pour prévoir votre voyage et aller voir Aline, Arnaud Rebotini, Au revoir Simone, tous ces artistes de la scène électro/ rock qui ont remis le kitsh en haut des podiums. Vous ne direz plus jamais que le camping est une activité réservée aux beaufs. ✏ Manon Feldmann Du 20 au 22/09 au Centre Aluna Vacances – Ruoms (07). www.heartofglass-heartofgold.com


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CONCERTS À VENIR

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MOUSSU T e LeI JOVenTS Le 13/09 au chapiteau de la Martre – La Martre (83), le 20/09 dans le cadre du festival « C’est pas du luxe » au Thor (84), le 13/12 au Forum de Berre l’étang – Berre l’Etang (13). Faut-il encore présenter Moussu T e lei Jovents, ces éternels troubadours occitans, qui depuis leur premier album, « Mademoiselle Marseille » en 2005, nous bercent agréablement de chansons aux couleurs méditerranéennes. Incontournables de la scène marseillaise, le groupe sera en concert dans la région pour 3 dates à partir de septembre. L’occasion de voir ou revoir les 2 fondateurs de Massilia Sound System et de découvrir leur dernier disque « Artémis ». Un régal pour les oreilles et les yeux. Sur scène, Tatou dit Monsieur T au chant, Blu à la guitare, au banjo et au chant aussi, le Déli K aux percussions, Denis Lo Bramaire à la batterie, le percussionniste brésilien Jamilson Da Silva et pour présenter leur nouveau répertoire, ils seront accompagnés du bassiste Freddy Simbolotti. L’humeur promet d’être festive et le spectacle plus bouléguant que jamais !

Ambassadeurs de la musique marseillaise, Moussu T e lei Jovents sont aujourd’hui reconnus dans le monde entier. En trente ans de carrière (Massilia a été fondé en 1984), ils ont multiplié les rencontres, diversifi é les infl uences pour créer un style qui leur est propre, oscillant entre la musique brésilienne, pop, rock, folk, des airs de musettes et d’opérettes, la langue occitane bien évidemment et plus que jamais dans leur nouvel opus : le blues. Ce 5e album est d’ailleurs une petite merveille, rendant hommage à la femme à travers la déesse Artémis et à la cité phocéenne dont elle est la protectrice depuis 2600 ans. Il y a chez Moussu T e lei Jovents une gouaille légère et nostalgique au fort goût d’embruns salés, une révolte poétique aux accents de blues, bref, un parler franc et un chanter made in Marseille. ✏ Cristel Béguin www.moussut.ohaime.com


Nouvelle Vague - septembre 2013

Photo : Jean Michel Monin

anD on the otheR hanD

C’est le genre de festival que l’on n’a pas envie de présenter. Il ne ressemble pas aux autres, mêle magie et onirisme, sacralise les objets païens du quotidien. On aimerait préserver la surprise, on aimerait ne pas dire qu’il y aura Transphère, qu’il y aura Du Vent, qu’il y aura

CONCERTS À VENIR

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Guillaume Roy et bien d’autres encore. Les organisateurs eux-mêmes n’en disent pas trop, ce serait gâcher les soirées marseillaises. Ce serait tuer ce long rêve de quatre dates, du 20 au 23 septembre. Pourtant il le faut bien, alors sans trop de détails, comme un synopsis mystérieux, on peut quand même énumérer ceci : bouteilles en plastique, ventilateurs, tambours, sanzas et finir de briser les apparences : les objets énoncés précédemment sont des instruments. Le style musical apparaît alors clairement, c’est de la musique improvisée, un peu folle. Des artistes magiciens, du stand-up, de tout semble-t’il sauf du joli bruit et pourtant. ✏ Manon Feldmann Du 20 au 23/09 à Andiamo, Data, La Ferronnerie, La Mesòn, La Super Nouvelle et au Théâtre des Argonautes – Marseille (13). www.lameson.com


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CONCERTS À VENIR

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ZIC’AULneS Le 14/09 à l’Etang d’Aulnes - Saint-Martin de Crau (13) 10h. 10h d’affi lées. 10h à danser, à chanter. 10h à partager avec les artistes et les autres festivaliers du Zic’Aulnes. Plus qu’un festival en réalit,é c’est une journée à part dans ce mois de rentrée. Une journée à consacrer à ses envie de musique, à ses envies tout court. On oublie le retour au travail, on oublie le retour sur le banc des études. Une seule chose compte... Le son. Pas de trêve pour la tête, pas de trêve pour les pieds, c’est un véritable marathon pluridisciplinaire qui va secouer le petit étang de Crau. Au programme : rythmes endiablés de swing, voyage en Afrique avec les ballades d’ailleurs, danse névrotique sur la techno et bien d’autres encore. Pas de risque de s’ennuyer donc, cette deuxième édition va même demander de l’endurance. Et parce qu’en plus il se veut écolo, il n’y aura pas de mal à se faire plai-

sir. Un culte de la musique de tous horizons qui fait envie. Sans compter que les noms au programme sont alléchants, Gari Greu et Papet J, les deux anciens membres du mythique Massilia Sound System, MC2 qu’on a plus de facilité à qualifi er de DJ qu’à ranger dans une case particulière des musiques électroniques, Scarecrow qui allie hip-hop et blues et d’autres encore pour bouleverser les codes et les limites de la musique dans une ambiance décontractée. Le label MP2013 placardé sur les affi ches, donne un cachet supplémentaire mais pas nécessaire à ce rendez-vous qui promet d’être épuisant, vidant, parfait. En attendant septembre, allez donc vous entraîner et écouter ces artistes. Mieux qu’un footing... Zic’Aulnes. ✏ Manon Feldmann www.festival-zicaulnes.com


tRiCKS Movie FeStival

La musique est l’art le plus accessible, elle accompagne mais ne monopolise pas. Et souvent elle accompagne le sport. Les sports de glisse en sont un merveilleux exemple et comme par hasard, c’est ce dont il est question aujourd’hui. Le Tricks Movie Festival présente chaque année

depuis trois ans un événement qui fait le lien entre vidéos de sports extrêmes amateurs et musique. Ainsi, Jean-François Rigolley (l’homme à l’origine du festival), remue ciel et terre pour donner vie à cet évènement qui se veut unique dans la région. 2013 ne déroge pas à la règle, Tha Trickaz, groupe français d’électro qui décoiffe et The Gardenner, Dj local, mais pas moins émérite, viendront conclure une journée de projection. Surfant sur la vague de la GoPro qui se multiplie et permet au plus jeune des riders de mettre ses exploits en ligne, le festival cannois leur offre un espace de confrontation, puisqu’il s’agit d’élire le meilleur film et met finalement tout le monde d’accord autour d’un concert savoureux. ✏ Manon Feldmann Le 21/09 à la MJC Picaud - Cannes (06). www.tricksmovie.fr


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CONCERTS À VENIR

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ZIK ZAC FeSTIVAL Du 20 au 22/09 et le 04/10 au Stade Robert Ruocco et au théâtre du Bois de l’Aune – Aix en Provence (13). Le Zik Zac Festival qui se tient à Aix en Provence depuis 17 ans fait partie des rares initiatives aussi pérennes en musique actuelles dans la région PACA. La Fonderie, lieu de création et de diffusion des musiques actuelles incontournable à Aix multiplie les initiatives locales et a même créé l’Aperçu, un magazine culturel qui fait le tour des lieus et activités à connaître dans la région. Aix en Provence est une ville où cohabite une population étudiante majoritairement présente de septembre à juin et une population locale à laquelle se joint l’été de nombreux touristes. Auparavant programmé l’été, le festival s’adressait plutôt à ces deux catégories de personnes et cherchait à faire vivre la cité les mois ou elle était désertée de ses milliers de jeunes. Depuis quelques années le festival s’est recalé sur l’année universitaire et se tiendra cette année du 20 septembre au 4

octobre avec 3 soirées et une après midi de musique et de fête. Cette 17ème édition tourne autour de la musique électro, de la soul, du funk et de la musique du Maghreb. De Zenzile à Taha en passant par Idir et Etienne de Crecy, on va du cœur au texte et du rythme à l’histoire avec une programmation de qualité (à découvrir sur leur site) concoctée par des habitués qui en connaissent long sur la programmation et l’organisation. J’ai déjà été accueilli par toute l’équipe de la Fonderie avec un groupe et je connais aussi l’envers du décor. L’accueil qui fait la juste part entre sérieux et professionnalisme et convivialité et engagement bénévole, plait aux artistes et les motive à donner le meilleur pour vous. Enfi n une bonne raison de se languir la rentrée ! ✏ Emmanuel Truchet www.zikzac.fr



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AGENDA CONCERTS

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SePteMBRe 2013 01 THE SWAMP CATS Eco’ Parc - Mougins (06) 01 Porto-Vecchio Festival : BRIGITTE / BRNS Plage Santa Lucia - Porto-Vecchio (20) 20:00 05 Caval’Air Jazz Festival : MARC LAFERRIÈRE QUINTET Salle des fêtes - Cavalaire-sur-Mer (83) 21:00 06 Flavor Festival : LAETITIA DANA / DINNER AT THE THOMPSON’S B Spot - Nice (06) 20:00 06 HANGOVER / SNATCH DNB Le Volume - Nice (06) 20:00 06 LESION BLANCHE / THE JOHN MERRICKS / LICO L’Embobineuse - Marseille (13) 20:00 06 AHMAD COMPAORÉ & FRIENDS Le Point de Bascule - Marseille (13) 20:30 06 Caval’Air Jazz Festival : MARIA MARCIA Esplanade Sainte Estelle - Cavalaire-sur-Mer (83) 17:00 07 Flavor Festival : RITA WARHOL / ESTELLE S / SCHOUN LY Hi Hôtel - Nice (06) 18:00 07 Flavor Festival : DNA / CLARA MOTO Le PandaBar - Nice (06) 22:00 07 Flavor Festival : MADAME RÊVE Elektrischevox - Nice (06) 07 ALL I NEED / IMODIUM / DREBEAN / NIXON TAPES / HYPNORISER / APPLE JUICE & GRACE KILLER Le Volume - Nice (06) 20:00 07 Paroles de Galère : GRIVE & OURS / YASMINE MOULOUD Cité Picon - Marseille (13) 07 ELECTRIC PRESS KIT / TOT / THALIE NEMESIS Le Local - Penne-sur-Huveaune (13) 21:00 07 Caval’Air Jazz Festival : BEN TOURY Esplanade Sainte Estelle - Cavalaire-sur-Mer (83) 17:00 07 Caval’Air Jazz Festival : TRIO ROSENBERG Salle des fêtes - Cavalaire-sur-Mer (83) 21:00 08 Flavor Festival : MICKY GREEN / PHOEBE JEAN / JENNIFER CARDINI / NASTIA / PURDEY / DNA / SCHOUN LY Hi Beach - Nice (06) 12:00 08 Caval’Air Jazz Festival : CAROLINE JAZZ BAND Esplanade Sainte Estelle - Cavalaire-sur-Mer (83) 11:00 12 MULTILAB L’Eolienne - Marseille (13) 17:00 13 We Play# : LAURENT N. / OSMOZ / GATTI / MAYINCA / VINZ Dandy Club - Juan Les Pins (06) 13 2+2=5 : PONI HOAX / THE EGG / AYWA / ANAKRONIC ELECTRO ORKESTRA / ORGANIK TRIO / LES PLEUREUSES / JUPITER LION / CIADEL / BENI BLANCO Montpellier (34) 19:00 13 MOUSSU T E LEI JOVENTS / FANFARE DE LA REDONNE La Martre (83) 21:00 14 DEEP IN HATE / MOGHAN-RÂ Espace Culturel Altitude 500 - Grasse (06) 21:00 13 Zic’Aulnes Festival : GARI GREU / MC2 / PAPET J / SCARECROW / PENSE-BÊTE / THE H.O.S.T. / DJ MISTER D Etang des Aulnes - Saint Martin de Crau (13) 16:00 14 THE MINNESOTA VOODOO MEN / OTTO & THE MATICS Secret Place - St Jean de Védas (34) 20:00 14 2+2=5 : SCRATCH BANDITS CREW / BIGFLO & OLI / HYPHEN HYPHEN / SCAN X / LES PLEUREUSES / FOR EMMA / PANKSTARS / KHALID / MISS AIRIE Montpellier (34) 19:00 18 Ze Fiestival : LES TARTIGNOLLES Espace des Buis – Marsanne (26) 19 Ze Festival : DAMZ’ELLES / DES FOURMIS DANS LES MAINS / LES 3 MOUSTIQ’R Espace des Buis – Marsanne (26)


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19 Marsatac : VITALIC VTLZR / LAURENT GARNIER / BORIS BREJCHA / JON HOPKINS / SEXY SUSHI / YHOMAS AZIER / JUAN MACLEAN / TROUMACA / POLYSICS Paloma - Nîmes (30) 20 Ze Fiestival : DELUXE / ARBAA / GOLDEN ZIP / MAYD HUBB MEETS JOE PILGRIM Espace des Buis - Marsanne (26) 20 Festival Zik Zac : IDIR / ETIENNE DE CRECY / HK & LES SALTIMBANKS / TEMENIK ELECTRIC / Z-STAR Stade Ruocco - Aix en Provence (13) 18:00 20 And On The Other Hand : TRANSPHERE Théâtre Les Argonautes - Marseille (13) 20:00 21 Ze Fiestival : RUE D’LA SOIF / LES OGRES DE BARBACK / GENERAL BIZARRE / UBIKAR Espace des Buis - Marsanne (26) 21 SUZANA D’AMOUR B Spot - Nice (06) 21 Tricks Movie Festival : THA TRICKAZ / THE GARDENER MJC Picaud - Cannes (06) 21:30 21 HOW I QUIT CRACK / CLAPPER CLAW / MOTHER FAKIR / CHANTAL MORTE / PORNOHELMUT L’Embobineuse - Marseille (13) 21:00 21 Festival Zik Zac : S.CREW / RACHID TAHA / DAFUNIKS / LENA & THE DEEP SOUL / NAÏAS Stade Ruocco - Aix en Provence (13) 18:00 21 Marsatac : KAVINSKY / CASSISUS / MAYA JANE COLES / SYSTEMA SOLAR / RONE / CLEAR SOUL FORCES / THE STEPKIDS / SALUT C’EST COOL / ROBERT DELONG Paloma - Nîmes (30) 21 And On The Other Hand : FROM SCRATCH / ALEX GRILLO La Meson - Marseille (13) 20:00 21 BLACK TUSK / FIGHT AMP Secret Place - St Jean de Védas (34) 20:00 21 LA RUMEUR / SCHOOLY D et DOODLEBUG Victoire 2 - Montpellier (34) 20:00


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22 Festival Zik Zac : NAWEL / CHEIKHA RABIA Théâtre du Bois de l’Aune - Marseille (13) 15:30 22 And On The Other Hand : DAMIEN RAVNICH / SUBSPECIES La Meson - Marseille (13) 20:00 23 Marsatac : DAVE CLARKE / BAKERMAT / JORIS VOORN / FUCK BUTTONS / MADBEN / JUVENILES / CARBON AIRWAYS / AUFGANG Paloma - Nîmes (30) 23 KEN MODE / UNKIND Secret Place - St Jean de Védas (34) 20:00 25 Marsatac : AUFGANG / CARL CRAIG Église St. Cannat - Marseille (13) 26 Marsatac : TRICKY / THE BLACK ANGELS / FAUVE / NEVCHEHIRLIAN / HUSBANDS Le Silo - Marseille (13) 26 JAZZ À BICHON & JENS LINDGREN Théâtre Galli - Sanary-sur-Mer (83) 20:30 27 AHMAD COMPAORÉ & FRIENDS Rouge Belle de Mai - Marseille (13) 20:30 27 ISAYA Espace Pièle - Cornillon-Confoux (13) 20:30 27 Marsatac : MODERAT / VIYALIC VTLZR / THE PHARCYDE / MAGNETIC MAN / THE PROCUSSIONS / STIG OF THE DUMP / CARBON AIRWAYS / SYSTEMA SOLAR / AKUA NARU ... Dock des Suds - Marseille (13) 27 TITI ROBIN Cité de la Musique - Marseille (13) 20:30 28 JUNE & LULA Le Poste à Galène - Marseille (13) 20:30 28 Marsatac : KAVINSKY / BUSY P / SQUAREPUSHER / BONOBO / BORIS BREJCHA / LINDSTROM / BRETON / SEXU SUSHI / DISCODEINE / CASHMERE CAT ... Dock des Suds - Marseille (13) 28 A.C.O.D / THE OMEGA / HECATOMBE / RIGHT TO THE VOID Secret Place - St Jean de Védas (34) 19:00 28 OTTILIE [B] / COLETTE N’GUYEN L’Usine de la Redonne - Flayosc (83) 30 ASAF AVIDAN Le Silo - Marseille (13) 20:00

oCtoBRe 2013 01 New Jazz Festival : JEAN-PIERRE COMO B Spot - Nice (06) 20:30 01 MYLENE FARMER Parks Suites Arena - Montpellier (34) 20:00 02 MYLENE FARMER Parks Suites Arena - Montpellier (34) 20:00 02 NADJ Secret Place - St Jean de Védas (34) 20:00 03 ELECTRO DE LUXE Le Poste à Galène - Marseille (13) 03 TAMIKREST / LE CHAUFFEUR EST DANS LE PRE Victoire 2 - Montpellier (34) 20:00 03 Le Cri du Rocher : WILL THE BLUE GRIOT / ELVAS / DEUCE Salle Mussou - La Garde (83) 20:00 04 SWEET SEVEN Espace Culturel Altitude 500 - Grasse (06) 20:30 04 Festival Zik Zac : ZENZILE / RIT Seconde Nature - Aix en Provence (13) 19:30:00 04 CUT IN THE HILL GANG / JESSE VAN HORN Mistral Palace - Valence (26) 20:30 04 KING SALAMI & THE CUMBERLAND THREE Secret Place - St Jean de Védas (34) 20:00 04 ELECTRO DELUXE Victoire 2 - Montpellier (34) 20:00 04 Le Cri du Rocher : ARON C / 6LEXIC / PETITE MUSIQUE Salle Mussou - La Garde (83) 20:00


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04 Avignon Blues Festival : VARGAS BLUES BAND / ROYAL SOUTHERN BROTHERHOOD Salle de Montfavet - Avignon (84) 20:30 05 THOMAS PITIOT Le Fourmidiable - Veynes (05) 05 New Jazz Festival : CHRIS POTTER Salle Grappelli CEDAC de Cimiez - Nice (06) 20:30 05 CHOKING SMOKERS / DONNA ASHTRAY Le Poste à Galène - Marseille (13) 20:30 05 CYRZ / YARD Mistral Palace - Valence (26) 20:00 05 LES FATALS PICARDS / ODYL Victoire 2 - Montpellier (34) 20:00 05 Le Cri du Rocher : AMONG DEAD DOGS / OIL CARTER / MARTINS Salle Mussou - La Garde (83) 20:00 05 Avignon Blues Festival : JONNY LANG’S BAND / KING KING featuring ALAN NIMMO Salle de Montfavet - Avignon (84) 20:00 07 New Jazz Festival : RAUL MIDON Théâtre Lino Ventura - Nice (06) 20:30 09 BAPTISTE TROTIGNON & MARK TURNER B Spot - Nice (06) 09 BEN HITO / SALUT LES ANGES Secret Place - St Jean de Védas (34) 20:00 10 THE TIGER LILLIES Théâtre la Passerelle - Gap (05) 20:30 10 ROSE Palais de la Méditerranée - Nice (06) 20:30 10 BAPTISTE TROTIGNON & MARK TURNER Le Comoedia - Miramas (13) 21:00 11 New Jazz Festival : ERIC BIBB & HABIB KOITE Salle Grappelli CEDAC de Cimiez - Nice (06) 20:30 11 VIRGINIE HAZAERS Espace Culturel Altitude 500 - Grasse (06) 20:30 11 ROSE Pasino - Aix en Provence (13) 20:30 11 THE SPUNYBOYS / BROOKLYN BARMEN / DJ OLIVIA BANANA Secret Place - St Jean de Védas (34) 20:00 11 ALEX BEAUPAIN Victoire 2 - Montpellier (34) 20:00 11 STEEL PULSE Espace Culturel André Malraux - Six-Fours-Les-Plages (83) 20:30 12 BENOIT ET LA LUNE Espace Culturel Altitude 500 - Grasse (06) 20:30 12 Trans Ethnik : DJEMDI / BLESSED CONNEXION / KING TAO Le Pré des Arts - Valbonne (06) 20:00 12 KEEN’V Espace Julien - Marseille (13) 19:00 12 LAS HERMANAS CARONNI L’Eolienne - Marseille (13) 20:30


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12 MAXIME LE FORESTIER Le Silo - Marseille (13) 20:00 12 MATHIEU BOOGAERTS / OTTILIE [B] Théâtre Denis Hyères (83) 20:30 13 PATRICK BRUEL Le Dôme - Marseille (13) 20:00 13 FRANCOIS HADJI- LAZARO & PIGALLE Le Poste à Galène - Marseille (13) 13 BARRENCE WHITFIELD AND THE SAVAGES LYRES / LES PETROLEUSES Secret Place - St Jean de Védas (34) 20:00 14 WHITE COWBELL OKLAHOMA / THE DRUNK BUSKERS / FRANCKIE IV FINGERS Secret Place - St Jean de Védas (34) 20:00 15 C2C Le Dôme - Marseille (13) 20:30 16 PATRICK BRUEL Le Dôme - Marseille (13) 20:00 16 KAMALA / NUCLEAR WHISPER / HERESY Secret Place - St Jean de Védas (34) 20:00 16 PROTOJE & THE INDIGGNATION / YANISS ODUA / NATTY JEAN Victoire 2 - Montpellier (34) 20:00 16 Festival des Musiques Insolentes : FRANCOISE ATLAN & MONEIM OUDWAN Théatres en Dracénie - Draguignan (83) 20:30 17 New Jazz Festival : CARLA BLEY Salle Grappelli CEDAC de Cimiez - Nice (06) 20:30 17 ANDRÉ MANOUKIAN QUARTET Le Comoedia - Miramas (13) 21:00 17 SALUT LES ANGES / EVIL SURFIN JACK / PALAVAS SURFERS Secret Place - St Jean de Védas (34) 20:00 17 MISTEUR VALAIRE Victoire 2 - Montpellier (34) 20:00 17 Festival des Musiques Insolentes : RAYMOND BONI & RAPHAËL SAINT-REMY / ELECTRIC POP ART ENSEMBLE Théatres en Dracénie - Draguignan (83) 20:30


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18 ANGELA MAY Espace Culturel Altitude 500 - Grasse (06) 20:30 18 Fiesta des Suds : IAM... Dock des Suds - Marseille (13) 20:00 18 KAS PRODUCT Mistral Palace - Valence (26) 20:30 18 HYPNO5E / LESSEN / BETWEEN THE ZONES Secret Place - St Jean de Védas (34) 20:30 19 JACQUES HIGELIN La Palestre - Le Cannet (06) 20:30 19 Fiesta des Suds : AFRICA EXPRESS... Dock des Suds - Marseille (13) 20:00 19 THE FUTURE PRIMITIVES / LAS KELLIES Mistral Palace - Valence (26) 20:30 19 MAN OR ASTRO-MAN? / THE OCTOPUS PROJECT Secret Place - St Jean de Védas (34) 20:00 19 YOM / KABBALAH Victoire 2 - Montpellier (34) 20:00 19 GREGORY PORTER Château Vallon - Ollioules (83) 20:30 19 SOPHIE HUNGER La Croisée des Arts - St Maximin (83) 20:30 20 THE FUTURE PRIMITIVES / WILD CURVES Secret Place - St Jean de Védas (34) 20:00 23 TEXAS Zenith du Sud - Montpellier (34) 20:00 24 MAURANE Palais de la Méditerranée - Nice (06) 20:30 24 CHINA MOSES / RAPHAEL LEMONNIER / CRAZY BLUES B Spot - Nice (06) 25 MAURANE Pasino - Aix en Provence (13) 20:30 25 GABLÉ / SUGARCRAFT Le Moulin - Marseille (13) 20:30 25 Fiesta des Suds : KASSAV... Dock des Suds - Marseille (13) 20:00 25 MANU Secret Place - St Jean de Védas (34) 20:00 25 BAMBINO BAGARRE Victoire 2 - Montpellier (34) 18:30:00 25 Sumo : ANORAAK / BRNS / HYPHEN HYPHEN / BOYS IN STILETTOS Zenith Omega - Toulon (83) 21:00 26 TCHAPAKAN Espace Culturel Altitude 500 - Grasse (06) 20:30 26 TRIXIE WHITLEY Le Poste à Galène - Marseille (13) 20:30 26 Fiesta des Suds : BEN L’ONCLE SOUL... Dock des Suds - Marseille (13) 20:00 26 BORGNE / NATREMIA / NAUAR Secret Place - St Jean de Védas (34) 20:00 26 Sumo : SEBASTIAN / DUSTY KID / STEPHAN BODZIN / PARA ONE / RITON / GREMS/ MANIACX / SON OF KICK BELZEBASS / SPECIMAN A Zenith Omega - Toulon (83) 21:00 27 RYAN LESLIE Espace Julien - Marseille (13) 27 SOFY MAJOR / PIGS The Black Sheep - Montpellier (34) 28 !!! Le Poste à Galène - Marseille (13) 21:00 28 GUERILLA POUBELLE / JUSTINE(E) / NICHIEL’S / DIEGO PALLAVAS / EN UN SEUL MAUX / INTENABLE Secret Place - St Jean de Védas (34) 19:00 29 SEX CRIME Mistral Palace - Valence (26) 20:00 29 MASCARADE / SCHÖNE CONNERIE / MP1POINT2 Secret Place - St Jean de Védas (34) 20:00 30 NATALIE DESSAY & MICHEL LEGRAND Le Silo - Marseille (13) 20:30 30 KAARIS Secret Place - St Jean de Védas (34) 20:00 31 HIGHWAY / DJ KICK ASS Secret Place - St Jean de Védas (34) 20:00


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ZOOM

Nouvelle Vague - septembre 2013

Fauve Cinq lettres, un cri, un flou. Fauve. Le nouveau groupe français qui fait des émules ces derniers mois. Vous en avez certainement entendu parler, vous en avez peutêtre entendu en rire, vous en avez peut-être écouté. On gobe leur musique comme on avale un laroxil-double-scotch. Exercice complexe et périlleux qui a déjà fait de nombreuses victimes. Dissection anatomique d’un brouillard artistique. Pas beaucoup de photos, pas beaucoup d’interviews, il y a une sorte de mystère qui plane sur vous. Finalement c’est quoi Fauve, c’est qui ? Fauve c’est une quinzaine de personnes, entre 16 et 40 ans. Ce n’est pas qu’un groupe de musique, c’est un collectif de garçons, de filles, de vidéastes, de photographes, de musiciens, de paroliers, qui font ça pour se sentir mieux, parce qu’ils s’embêtaient dans leur routine. Ça a commencé il y a trois ans sur Paris, mais nous venons d’un peu partout en France. Le seul point qui est légèrement secret, en réalité, c’est notre image. Nous ne voulons pas en faire trop. Les textes sont déjà très impudiques puisque qu’intimes et vrais. Nous n’avons pas envie de poser notre gueule làdessus. C’est juste une question de pudeur et de simplicité. C’est plus simple pour nous. Pourquoi avoir choisi ce nom et ce logo ? Fauve c’est juste un terme auquel on associait l’imagerie qui concordait avec ce que nous voulions faire : quelque chose de brut, de sauvage, coloré, un peu dense et fort émotionnellement. C’est devenu un qualificatif pour nous. Trouver le bon terme nous a aidé, maintenant nous nous posons la question : « Est-ce que

ce que nous faisons est Fauve ? ». Pour le logo, c’est un F avec la barre d’en haut qui est tombée, le dessin donne ce signe différent ≠. Nous aimions l’idée que tout le monde puisse se l’approprier. Comment est-ce que vous travaillez ? Tout part de longues discussions. Pendant des heures le groupe se réunit et discute, de choses et d’autres, des bavardages banales entre potes qui peu à peu dessinent une ambiance, un cap à suivre. C’est le même processus pour la musique, les clips ou tout simplement les t-shirts. A la base il y a des débats entre chacun puis quelqu’un de plus « spécialisé » va prendre son stylo et écrire des pages et des pages, ou bien va sortir avec sa caméra et faire des centaines de plan. Ils vont faire une sorte de synthèse de tout ce qui a été dit, le concrétiser. Par la suite, nous prenons ce que nous aimons dans le tas. Du coup le vidéaste a autant son mot à dire sur la musique que le musicien et inversement. Il n’y a pas de place pour la spontanéité ? C’est un équilibre à trouver. Le collectif Fauve c’est vraiment une thérapie de groupe, pour nous et entre nous. Donc il y a beaucoup de discussions sur l’intention, sur ce qui nous


blesse, nous fait du mal, nos questions, nos angoisses, pour essayer d’y trouver une solution, de mieux cerner le problème. On cible. Les discussions sont très longues, mais l’écriture, elle, est viscérale, elle se fait spontanément, en bloc et pareil pour la vidéo. Nous discutons des intentions mais la concrétisation dont chacun est en charge se fait très naturellement. C’est ça qui donne l’aspect dense et à fleur de peau. Ce succès soudain, il vous a apporté que des bonnes choses ? La personne qui aime et qui partage, ce succès là, il est positif. Par contre le succès médiatique n’est pas bon pour nous. Du jour au lendemain certains grands journaux se sont mis à parler de nous. On se retrouve à être attendu au tournant alors que pour nous il n’y avait pas de tournant. C’est un buzz que nous avons tenté de ralentir en ne faisant que très peu d’auto-promotion. Nous essayons de ne pas nous habituer aux choses cools qui nous arrivent. Parce que nous avons conscience que cela peut être

une sorte de feu de paille, qui brûle très fort pendant deux mois et puis plus rien. Vous n’avez toujours pas signé pour un label. Vous souhaitez rester indépendants ? Au moment où le premier EP a été enregistré, Fauve ne faisait encore que des tournées dans les bars. Personne nous connaissait. Donc il n’existait pas d’autres choix que de s’auto-produire. Aujourd’hui, la situation a changé, des labels professionnels nous ont contacté, mais nous avons décidé de ne pas répondre positivement à ces offres. Nous ne voulons pas gâcher le plaisir de pouvoir tout contrôler, de faire ce dont nous avons envie, entre nous et avec ceux qui nous entourent. Même si la décision n’est pas irrévocable. ✏ Manon Feldmann Le 26/09 dans le cadre du festival Marsatac – Marseille (13). www.fauvecorp.com


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Marcus Miller Le bassiste et musicien de jazz américain, Marcus Miller a été nommé artiste de l’UNESCO pour la Paix. Au cours de cette année, il apportera son soutien au projet intitulé « la route de l’esclave » qui fête ses dix ans d’existence.

« Il y avait une porte et au-delà de la porte, la mer… Ils ont amené les captifs pour les embarquer sur des bateaux en direction du nouveau monde ». Dans sa voix, il n’y a pas l’ombre d’un ressentiment, tout juste une émotion forte qu’il a éprouvé lors de la visite de la Maison des Esclaves sur l’île de Gorée. Cela se passait en 2010, lors d’une tournée africaine, le bassiste Marcus Miller s’octroie une journée pour visiter ce lieu chargé de mémoire et de souffrances, le choc est rude, imaginer ses ancêtres ravalés au rang de troupeau humain considéré comme un cheptel laborieux, reste parmi les blessures indélébiles. Pourtant, pour ne pas se laisser envahir par les limbes de tristesse, il décide de transformer ce moment douloureux. Un album qu’il choisit d’intituler « Renaissance » voit le jour quelques années plus tard. « Renaissance » et non pas « Rebirth » (renaissance en anglais). Le choix du terme est mûrement pensé : « j’ai voulu transformer cette expérience traumatisante en quelque chose de positif, certes en franchissant la porte de non retour ces femmes et ces hommes ont vu la fin de leur histoire africaine, mais le début de leur histoire en

Amérique. D’où le terme de « Renaissance ». Même si la Renaissance en Europe se traduit par la redécouverte des antiquités grecques et latines, Marcus Miller lui confère le sens de « passage » voire de « transmutation » : « mourir à une culture pour renaître à une autre » souligne-t-il, quelque chose d’inédit dans l’histoire de l’humanité, mais dont il reste la fierté immense d’appartenir à un continent qui a apporté sa pierre à l’édifice culturel américain et mondial. Ambassadeur de la paix pour un homme de coeur Ainsi le 4 juillet 2013 dans les salons de l’hôtel de Talleyrand à Paris, Marcus Miller s’est vu remettre par la directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova : la distinction de l’artiste de L’Unesco pour la Paix et ce, pour son engagement et sa carrière. De fait c’est l’album « Tutu » sorti en 1986, qu’il compose, produit et arrange à la demande de Miles Davis qui modifie le cours de sa carrière car « Tutu », inspiré par le combat de l’archevêque et prix Nobel, Desmond Tutu, contre l’apartheid, permet à Marcus Miller de s’affirmer comme artiste à part entière et marque aussi son engagement en faveur des droits de l’homme. Il n’aura d’ailleurs de cesse d’appliquer les principes de son men-


tor : tendre la main aux autres y compris en favorisant l’éclosion de nouveaux talents. Dès lors il guidera leurs premiers pas musicaux en leur proposant de réinterpréter des standards. C’est ainsi que « Tutu Revisited » voit le jour lors d’une captation à Lyon en 2009, qu’il rejoue notamment lors de sa tournée dans le continent africain et au Sénégal à l’île de Gorée d’où jaillit l’idée de l’album « Renaissance ». Un album qui révèle aussi l’engagement de l’artiste, en faveur des plus démunis : « le monde traverse une crise, quand j’ai composé « Renaissance » j’ai pensé à tous ceux qui sont en pleine détresse, morale et financière, y compris parmi mes amis » et son morceau « Detroit » rappelle qu’autrefois la ville économiquement prospère est désormais en pleine faillite. Il associe sa voix au projet : « La route de l’esclave » Marcus Miller a choisi de s’associer au

projet : « La Route de l’esclave » qui a été instaurée en 1994. « Je vis cette nomination comme un honneur une opportunité d’utiliser la musique, langage universel pour raconter l’histoire de l’esclavage», soulignet-il car son objectif est encore et toujours d’aller à la rencontre des peuples avec la musique, de montrer à des jeunes africains de quelle manière la musique peut améliorer leur quotidien». Et il avoue être séduit par une l’idée, prendre part à une journée consacrée à l’écrivain James Baldwin qui à mis sa littérature au service des droits de l’homme et des droits civiques des noirs américains. Car les deux hommes ont un point commun : l’un comme l’autre ont su toucher à travers leur art et la force de leurs convictions les cœurs et les esprits des hommes et des femmes du monde entier. ✏ Lea Raso www.marcusmiller.com


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SOJA Soja est un groupe de reggae américain de Washington. Plus qu’un simple groupe, les « Soldiers Of Jah Army » sont avant tout des amis d’enfance passionnés de musique dont les fondateurs sont Jacob Hemphill et Bob jefferson. Grâce à leur reggae particulier et des tendances rock, Soja s’impose aux Etats Unis, en Amérique du Sud mais également en Europe. Rencontre avec Jacob, chanteur du groupe, lors de leur passage au Mas des Escaravatiers. Vous êtes en pleine tournée européenne, comment est votre public ? Nous aimons beaucoup notre public européen et particulièrement le public français qui nous supporte depuis un moment. Nous passons de bons moments. Votre 5 ème album “Strength To Survive” est produit pour la première fois par ATO label. Est-ce que cela a changé quelque chose dans la façon d’appréhender cet album ? Une autre façon d’écrire ? Oui en effet. C’est dur de se voir à la troisième personne. Tu fais forcement des choses avec tes propres perspectives qu’elles soient justes ou fausses. Quand tu fais ce travail avec un producteur et un label ils t’aident à te voir de l’extérieur. Quand une personne se place au dessus de tout ça, ca t’aide à voir la musique que tu fais dans sa globalité, comme une seule chose et c’est la différence dans “Strengh To Survive”. Tu aimes porter des messages et des valeurs dans tes chansons. La Terre est sur toutes les pochettes d’albums de Soja.

Vu comment la musique évolue en 2013, je pense qu’il est important d’avoir des messages dans lesquels les personnes peuvent croire. Mon père me disait toujours “ Si tu quittes le monde dans un meilleur état qu’auparavant, alors tu as fait ce pourquoi tu es fait”. Quand je partirai j’aurai changé les choses même si ce n’est qu’à travers une seule personne et ma vie sera accomplie. Parle moi du clip vidéo “When We Were Younger” dans lequel on voit le groupe depuis le début, votre enfance commune, votre amitié dans le groupe. Nous voulions que les gens nous voient tels que nous sommes. Et c’est la plus populaire de toutes nos vidéos avec plus de 20 millions de vues sur Youtube. Ce n’est pas dans celleci où nous avons les plus belles caméras, les plus belles filles, les plus beaux paysages. Les gens veulent voir ce que nous sommes vraiment. Et ca a changé la conception de nos clips, 20 millions de vues pour un clip qui a pris seulement 3 heures de montage. J’étais content parce que c’était la première


fois que je réalisais le script pour un de nos clips. Le but est de montrer aux gens que tout le monde peut le faire. Je ne lis jamais les commentaires de Soja mais pour celleci, j’ai tenu à les lire et chacun dit la même chose, ça me rappelle ma famille etc. Il est très bien reçu. “Strength To Survive” sonne plus rock que vos précédents albums. Nous sommes produits par un producteur rock. C’est le même producteur que Dave Matthews, ou Jason Mraz, c’est un excellent musicien : John Alagia. C’est ce que Bob Marley a fait toute sa vie, apporter du reggae à un producteur rock. Donc oui nous avons essayé quelque chose de plus rock. Le pro-

chain album quant à lui sera très reggae. Il est presque terminé. Après la tournée nous rentrons à la maison et nous allons prendre le temps de le finaliser. Le gars qui va le produire est vraiment très connu dans le monde de la musique jamaïcaine. Il transforme tout ce qu’il touche et il a une idée très claire de la direction à prendre. Nous étions à Miami pour l’enregistrement. Je ne veux pas révéler son nom pour le moment …. (sourire)… Nous le sortirons courant 2014. ✏ Elisa Klein www.sojamusic.com


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Gramatik Entre passé et futur, blues des 60’s et bass music, Denis Jasarevic a.k.a Gramatik est un artiste complet pour qui l’éclectisme n’a pas de frontière. Fier militant de la liberté de diffusion des œuvres musicales, il répond à nos questions après un set ravageur avec son guitariste Eric aux Plages Electroniques, un univers représentatif de la confrontation de l’énergie de la soul, du rock et du funk avec les sonorités péchues du glitch hop et du dubstep. Salut Denis, comment ça va ? C’était comment ce soir à Cannes ? Je vais très bien merci, c’était génial, il y avait au moins 8000 personnes en délire et puis c’est vraiment un plaisir d’être au bord de l’eau, tu sais ça me fait vraiment penser à là d’où je viens, en Slovénie ! Toutes les petites villes méditerranéennes ont ce charme si particulier. Pour ceux qui ne te connaissent pas, tu fais partie de ces artistes qui n’ont que faire des classifications musicales, peux-tu nous expliquer de quelle façon t’es venu cet amour pour la soul music et comment t’es-tu retrouvé dans l’électro ? En effet je n’aime pas classifier ma musique, j’écoute pas mal de soul, funk, blues, la musique qui m’a bercé quand j’étais jeune, c’est ce que me faisait écouter mon père quand j’avais 5 ou 6 ans, du coup j’aime garder l’esprit et le groove de ces morceaux tout en essayant d’innover à travers l’électro pour trouver de nouvelles sonorités. Pour l’électro, les groupes qui m’ont le plus influencés seraient les Daft Punk, Prodigy et beaucoup d’artistes de mon label préféré, Ed Banger !

Comment ça se passe en studio? J’ai un studio dans mon appartement où je bosse avec mon guitariste Eric et quelques amis, ce qui nous donne 5 musiciens qui vivent et font de la musique ensemble. N’allez pas imaginer que je me rends directement au studio dès que je sors du lit… On se lève, on fume de l’herbe, on se ballade lorsqu’on a un peu de temps, mais on passe surtout beaucoup de temps en tournée, il faut qu’on fasse ça pendant qu’on est jeunes, car je ne sais pas si j’aurais toujours la force d’enchainer autant de concerts quand je serais vieux. Tout ce qui m’importe, c’est que mon public soit satisfait ! Quels sont tes outils de prédilection lorsque tu composes ? Tout d’abord, un pochon d’herbe ! Ensuite, j’utilise pas mal les synthétiseurs analogiques Moog et Nord Lead, les sonorités qu’ils peuvent sortir sont toujours aussi puissantes malgré les années, après pour le software, j’utilise surtout les VSTs de Native Instrument, pour moi ils sont les meilleurs en termes de synthétiseurs virtuels ! Tu es connu pour être particulièrement éclectique dans tes compositions, quelles


sont les nouvelles choses que tu aimerais expérimenter dans un futur proche ? Je me fie à l’instinct, je découvre toujours de nouveaux trucs, que ce soit via de nouveaux labels ou des vieux blues des 60’s, si ce que j’écoute correspond avec ce que je ressens sur le moment, je vais l’incorporer d’une façon ou d’une autre dans un morceau. Qui sait ce qu’il va se passer plus tard ? Quoi que ça puisse être dans le futur, ce sera toujours quelque chose que je ressentirais sur le moment !

nos arts et notre savoir gratuitement avec la planète entière, les gouvernements l’ont bien compris et sont bien embêtés de ne pas pouvoir le contrôler entièrement. J’ai bâti ma carrière sur la diffusion gratuite de mes morceaux, si ces puissantes corporations exerçant un lobby sur le contrôle d’Internet gagnent, tout ça sera anéanti. J’ai fait cet EP pour essayer de sensibiliser les gens à cette menace et les pousser à se mobiliser contre ces lois qui mettent en danger le peu de liberté qu’il nous reste !

Il y a un an, tu as sorti un EP gratuit nommé « #digitalfreedom » à propos de l’influence des lobbys du copyright sur l’industrie musicale, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ? Il ne faut pas oublier qu’un lobby important s’est créé autour du droit d’auteur via les plus grandes majors du secteur culturel, ils s’octroient le droit de dire aux artistes quel contenu est légitime d’être téléchargeable ou non et si nous acceptons les lois que les gouvernements et l’Europe tentent de nous faire imposer, nous l’aurons vraiment tous dans l’os. Nous avons la chance, avec Internet, de pouvoir partager

Peux-tu nous dire ce que tu nous prépare pour l’avenir ? Mon nouvel album va s’appeler « The Age of Reason ». Ça va être l’album le plus divers en termes de genres musicaux et le plus mature que j’ai jamais produit, ça va être 12 ou 13 morceaux que j’ai créé depuis plus ou moins longtemps, le tout mixé et retravaillé avec plein d’amis, c’est un peu un album de famille, j’ai vraiment hâte de voir le résultat final ! ✏ Vincent Ammour www.gramatik.net


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MC2 Comment vous êtes-vous rencontrés ? Didier : C’était il y a 10 ans, Vince avait monté une association culturelle pluridisciplinaire et moi je faisais des installations sonores avec des hauts parleurs de voitures, nous nous sommes rencontrés sur une expo commune. Nous faisions chacun de la musique de notre côté et en 2008, nous nous sommes branchés pour faire un remix pour s’amuser, nous en avons fait un deuxième qui a gagné le concours de remix et il a donc fallu trouver un nom ! Le projet MC2 était lancé début 2009. Comment fonctionnez-vous au niveau du live ? Qu’est-ce qui vous a poussé à exploiter des joysticks? Didier : Nous avions déjà tout pour faire un live, nous avions les pads, les claviers, donc moi je lui ai proposé les joysticks parce que nous cherchions des nouveaux types de jeux, moi je faisais déjà ça avant avec Max/MSP (ndlr : logiciel de contrôle d’instruments midi) de façon expérimentale. Nous nous sommes dit que ce serait sympa pour le style que nous faisons, le hip hop, l’électro, le glitch, d’utiliser le joystick comme un instrument. Vincent : C’est quelque chose qui nous a permis de sortir du set traditionnel laptop /

contrôleurs midi, cela nous permet de mieux exploiter les grandes scènes en se déplaçant avec les joysticks, plus de démonstration de jeu, c’est comme une guitare. Et quelles ont été les influences musicales majeures qui vous ont poussé à créer ce projet? Vincent : Moi c’était surtout la drum’n bass, après le breakbeat puis la dubstep et pendant toute mon adolescence j’ai surtout écouté beaucoup de hip hop et de funk, c’est ce qui m’a marqué le plus. Didier : Ce qui m’a poussé à aller vers l’électro, c’est surtout Aphex Twin , Squarepushe, etc. Je faisais de la guitare, j’ai toujours bidouillé et essayé de produire des bruits avec mes instruments et quand j’ai entendu ça, ça m’a scotché. Je n’arrivais pas à obtenir un résultat satisfaisant, ensuite j’ai découvert la musique électro-acoustique, la noise… Après quand nous avons découvert ensemble Glitch Mob, ediT, Kraddy, toute cette vague glitch hop d’avant 2010, c’est là que nous avons commencé à bosser ensemble et c’est là justement que j’ai commencé à aller vers de la production plus structurée.


Comment travaillez-vous les séquences de vos morceaux ? Didier : Tout ce qui est mélodies, basses, c’est de la synthèse, nous les produisons. Nous faisons beaucoup de morphing, des sons qu’on appelle des sons composites, c’est-à-dire que nous allons échantillonner par exemple une attaque de guitare, avec une résonance de voix et nous allons le mélanger à une basse. Pour les samples, ce sont surtout des bouts de voix que nous utilisons, nous retirons le sens des mots en les mélangeant, ensuite nous pouvons rajouter un autotune pour les faire chanter en fonction de la mélodie écrite en fond. Vincent : Pour le live, une fois que nos compos sont finies, nous allons faire des multipistes que nous rajoutons au live et pour certaines parties que nous jouons en live, je découpe des samples de basses que je contrôle sur mes pads, Didier lui s’occupe

surtout des leads. Nous nous enregistrons également de plus en plus dans nos nouvelles compos. Et côté sorties, qu’avez vous à nous faire écouter ? Vincent : Alors nous avons un nouveau morceau qui s’appelle « Wesh Up », qui se vend plutôt pas mal, qui est dans le top de Beatport et qui reste, nous sortons un autre original au mois de juin sur le label Château Bruyant et à côté de ça, nous sommes en train de bosser sur un nouvel EP qui arrivera plus tard. ✏ Vincent Ammour Le 14/09 à L’Étang des Aulnes - Saint-Martin de Crau (13), dans le cadre de Zic’Aulnes. www.soundcloud.com/mc2prod


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Usthiax Après un premier album poétique et mélancolique en 2005 (« Écrire à l’envers »), un deuxième plus enjoué en 2008 (« Bleu palpitant »), un troisième plus énervé en 2012 (« MMXI »), Usthiax prépare un nouveau projet différent. En attendant il revient sur la scène marseillaise, invité encore une fois par le Festival Avec le temps, à l’espace Julien, en première partie de Dominique A. Retrouvailles avec ce chanteur-compositeur à part… Quelle est ta chanson préférée ? Comment choisis-tu les rappels de tes concerts ? Je ne sais pas… je n’ai pas de chanson préférée ! Pour le rappel j’essaie de toucher le public. Avec « Bleu palpitant » par exemple, ça fonctionnait bien, mais aussi avec « Narcisse », dont le texte est bien abouti et avec laquelle j’ai de bonnes sensations. J’aime bien aussi « Est-ce que ta sœur aime le sexe ?», très provoc’, une chanson sur laquelle nous avons beaucoup travaillé avec Thierry Calvier et Simon Henner du groupe Nasser ! Ce dernier texte n’est pas de toi, c’est rare… Oui, ma seule reprise était une chanson de CharlElie Couture, « La ballade du mois d’août 75 ». J’ai fait une chanson en néerlandais avec mon ami Tim Van De Velde dans mon premier album, « Lekkes in de zonne », car je trouve cette langue très musicale, proche de l’anglais. Et dans le dernier, donc, il y a un deuxième texte écrit par Thierry

Calvier, « Mes paume nues ». Prendre les mots d’un autre et les mettre en chanson c’est libérateur, tu n’es pas à tous les postes du navire ! Au vu de l’évolution de ton travail, de ton style de plus en plus débridé au fil de tes albums, peut-on dire que c’est la fin d’Usthiax en tant que chanteur à texte ? Ce ne sera plus forcément Usthiax, j’ai envie de faire d’autres choses, plus polymorphes, pas forcément en français et pas forcément chantées. Par exemple être aux chœurs ou à la guitare, m’inscrire dans une notion de groupe, une démarche à plusieurs. Mais ça ne m’empêchera pas de faire des chansons en français. On ne badine pas avec ça, le niveau est très haut. C’est la raison pour laquelle j’ai pris une route avec « MMXI » : j’avais envie d’aller quelque part où je n’étais jamais allé, de me lâcher des deux mains, de confronter la chanson française avec quelque chose qui n’a rien à voir. Plus rock, plus électro. Par exemple « Mhmm », je le vis


très bien ! Je n’étais pas content du texte, j’aurais préféré en anglais, mais ça ne me correspondait pas. Finalement à l’occasion d’un essai sans texte, nous nous sommes dit que ça sonnait bien, nous avons refait la prise comme ça et tout le monde peut s’y retrouver. Comment travailles-tu en création et sur scène ? J’ai un cahier dans lequel j’écris plein de choses et un ordinateur dans lequel j’enregistre plein de choses et des fois ça colle bien. Je me dis souvent que je devrais travailler ma voix, mais je ne fais pas d’exercices. Les gens qui font passer des émotions ne sont pas les meilleurs chanteurs du monde. Parfois j’écris aussi sur la musique, parfois les paroles me poussent à prendre la

guitare ou le piano. J’ai plein de guitares, une basse, une percu, un piano, un harmonica, etc. J’en emprunte aussi à mon père, genre tuba ou banjo, mais je n’en joue pas (rires). Par contre je trouve ça très beau comme instrument ! J’adore aussi faire de la musique pour des images. J’ai déjà fait des musiques de pub (un alcool, une banque turque), ou d’expo, avec des plasticiens. C’est excellent, tu n’es plus un chanteur à texte, tu penses ambiance, design sonore, ça m’éclate vraiment ! Là je vais peut être bosser sur une musique de film. ✏ Marianne Larcheron www.usthiax.com


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Juliette Katz À 23 ans, Juliette Katz n’a pas froid aux yeux. Elle écrit, chante et compose avec la légèreté et la passion des gens de son âge. Sans pour autant brûler les étapes, elle a su garder le cap sur ses rêves. Son principal atout : une voix éraillée mais non moins sensuelle qui n’a rien à envier aux divas de la soul. Après un premier album « Tout Va de Travers » sorti en 2012, nous avons rencontré cette étoile montante. Quelles sont les premières émotions qui ont suscité chez toi cette passion pour la musique? Mes premières émotions remontent à l’un des «Sol En Si» de mon père : « Le Jardin du Bonheur ». Il comportait un chœur d’enfants dans lequel j’ai pu chanter, je devais avoir entre 5 et 7 ans. C’était une expérience musicale intense, je crois que c’est depuis ce jour que j’ai voulu faire de la musique. Te souviens-tu des premiers artistes qui t’ont marqué ? Mon père était un grand admirateur de James Brown et de musique soul américaine, mais je crois que ceux qui me sont vraiment restés sont Brel et Brassens. Ils ont été les vrais piliers de mon enfance, tout comme Henri Dès. Surtout Brassens, je connaissais toutes ses chansons par cœur. Je pense qu’inconsciemment il a été un déclencheur. Tu as longtemps vécu en Inde, cela aurait-il eu une influence sur ta musique ? En fait nous avons une maison en Inde et je vais là-bas tous les ans depuis mes trois ans. J’ai donc un rapport assez particulier avec ce pays même s’il ne m’a pas inspiré musica-

lement. Par contre il m’a beaucoup apporté humainement parlant. Là où je vais, dans le sud près de Pondichéry, les gens sont très pauvres mais ils ont malgré tout une joie de vivre débordante. J’essaie de prendre du recul sur beaucoup de choses et ça m’apporte une certaine sérénité. Dans ces pays, ils n’ont pas le même rapport à la consommation. Ils se rendent compte de ce qu’ils ont et savent s’en contenter contrairement à nous qui, si nous ne gagnons pas 1500€ par mois ou si nous n’avons pas d’iPhone, sommes perdus. Même moi je suis comme ça. C’est grâce à ce recullà que j’ai vraiment appris quelque chose. Tu es donc auteur/compositeur/interprète mais certaines de tes chansons ont été écrites ou co-écrites par d’autres. Comment cela se passe-t-il exactement ? Alors j’écris très peu de textes, mais je compose beaucoup. Il y a des chansons qui ont été faites pour moi et sur lesquelles j’ai flashé. Ensuite il y a les chansons co-écrites où nous sommes deux, nous choisissons des sujets et nous discutons comme vous et moi maintenant. J’ai beaucoup d’idées mais j’ai un peu plus de mal à les coucher à l’écrit.


Ton premier album studio est sorti en mars 2012. Avec le recul quelle appréciation portes-tu sur cette création ? C’est un premier bébé qui se lance dans le vide. C’est quand même un peu flippant de se dire qu’on ne contrôle plus tout cela. Il m’est arrivé de très belles choses pour un « artiste en développement » comme moi. J’ai fait des trucs incroyables à mon petit niveau : la première partie de James Morrison, Michel Jonasz, Florent Pagny, etc. Et l’on veut toujours plus, c’est clair. Pour moi c’est d’abord la scène et après l’album. Donc avant cet album, tu avais quand même une certaine expérience de la scène ? Oui, j’ai fait quelques dates à Paris et j’ai aussi fait une tournée en Inde et en Russie, complètement à l’arrache, vraiment. À cette époque c’était d’autres chansons que j’avais écrites moi-même, j’avais 17 ans.

Penses-tu que ton prochain album sortira dans la foulée ? J’ai signé pour trois albums donc je pense que le prochain sortira début 2014. Le temps de faire toutes mes chansons, d’enregistrer en studio, faire les pochettes d’albums, la promo... Je pense que nous allons prendre notre temps mais je n’ai pas envie non plus que l’on m’oublie, déjà qu’on ne me connaît pas beaucoup. Bien sûr j’ai quelques fans, nous avons vendu près de 12 000 albums, c’est très bien seulement il y a beaucoup d’artistes de nos jours ce qui rend la chose plus compliquée. ✏ Philippe Perret www.juliettekatz.com


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Latinissimo Il suffit de dire Dock des Suds pour que les anecdotes s’enchaînent. Lieu emblématique des nuits marseillaises et des alentours avec des festivals aussi réputés que Babel Med Music et la Fiesta des Suds, il est devenu en quelques années un rendez-vous incontournable des amateurs de musiques. Pas de hasard là-dedans, de la musique qui a du sens, de la convivialité, une touche de militantisme, recette d’un cocktail fédérateur. Comme une envie de partager Il est loin ce temps où le Dock des Suds servait à stocker des épices venues des quatre coins du monde. Pourtant l’atmosphère y est particulière, comme si chaque marchandise avait laissé derrière elle un souvenir de son voyage. Une histoire de partage et d’ailleurs qui fait la singularité de ce grand bâtiment et des événements qu’il abrite. En 1992, date de création de la Fiesta des Suds par l’association Latinissimo, Bernard Aubert, son directeur artistique, a senti qu’il y avait une vraie demande culturelle à Marseille. Avec une dizaine de copains, il s’est lancé. Et a créé le festival qui réunit aujourd’hui 60 000 personnes chaque année au mois d’octobre. Tous âges et toutes nationalités confondus, 1/3 des spectateurs viennent même de l’international, c’est dire si le concept original (il

n’existe qu’un festival de musique du monde de cet acabit) a su toucher son public. Un festival militant Loin de lui l’idée de construire des barricades, de monter au front, Bernard Aubert reste pourtant convaincu d’une chose : « la musique est un bruit qui pense » comme il le dit souvent. Universelle, qui touche toutes les sensibilités, la barrière de la langue n’existe plus, ne reste que l’émotion. Il y a aussi cette volonté, de mettre en avant le patrimoine post-industriel de la ville, en investissant par le passé, la Joliette, l’ancien hangar du J4, une touche d’urbanisme pour sublimer les sens, celui de la vue, mais aussi pour rappeler que les Marseillais ont une histoire. Vouloir faire des manifestations les plus propres possible, s’inquiéter d’écologie, se tourner vers les autres, en invitant deux cents SDF à

« Il est loin ce temps où le Dock des Suds servait à stocker des épices venues des quatre coins du monde. Pourtant l’atmosphère y est particulière, comme si chaque marchandise avait laissé derrière elle un souvenir de son voyage. »


chaque édition. Montrer qu’au-delà des frontières, il y a un cœur commun qui bat « nous ne sommes pas des scouts, tout le monde n’est pas beau, tout le monde n’est pas gentil, mais nous avons des choses à partager. » Un événement mondialo-marseillais « Bien sûr qu’un festival de musique du monde cela peut se faire à Anvers ou à Paris. Mais il n’y a qu’à Marseille qu’un musicien comorien saura interpeller la communauté de 80 000 Comoriens. Chaque pays est représenté ici, c’est ce qui en fait une ville si particulière » assure le directeur artistique. Une richesse pour lui, puisque le musicien sur scène résonne avec son public dont il chante l’histoire ou la langue. Il n’y a qu’ici que les gens s’approprient autant les choses, qu’ils viennent donner leur avis sur la nouvelle peinture des façades du Dock des Suds ou que 30 000 d’entre eux signent une pétition pour sauvegarder à tout prix le lieu après qu’il ai brûlé en 2006 « ils se sentent à la maison », idem pour les artistes qui ont demandé à Latinissimo de créer un

marché de professionnels de la musique, en 2005 ça sera fait, Babel Med est né et 3000 personnes viennent tous les mois de mars faire du business. Et après ? Bien des choses ont changé en 20 ans d’existence pour la Fiesta, « les membres ont vieilli » constate Bernard Aubert, mais c’est toujours avec la même envie que l’équipe continue son bonhomme de chemin. Alors dans le futur, elle verrait bien toute la ville se transformer en lieu de fête « il faut que nous prenions de l’ampleur ou nous mourrons ». Elle voudrait renouer avec sa passion de l’image, les expos sont arrêtées depuis deux ans faute de moyens, mais reprendront bientôt et pourquoi pas partir sur les sentiers de la littérature ? Marseille a de beaux jours devant elle, tant que des rebelles en tiendront la barre. ✏ Manon Feldmann www.dock-des-suds.org


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Le PDG Contrairement à ce que son titre et sa pochette laissent croire, « 3ème Type », le premier album instrumental du PDG (Producteur De Génie) n’a pas été inspiré par le film « Rencontres Du Troisième Type » mais plutôt par « L’Histoire Sans Fin ». En effet, le beatmaker de Saint-Laurent-du-Var l’a conçu comme un véritable trip, un voyage astral dans le cosmos d’un protagoniste qui n’aurait pas quitté son canapé malgré l’altération de sa conscience. Connu pour son travail au sein du trio Le Pakkt, Christian Ferra alias Vargas Au Mic quand il rappe, a franchi un cap depuis le dernier album des Niçois, « Musiques Meurtrières » (2011). En témoignent les sons de leur prochain opus, « L’Album Lent », à venir courant septembre et ceux de son projet perso qui nous intéresse présentement. Soit douze titres teintés de mélancolie mais attirés par l’espace qui s’inscrustent durablement dans ce disque dur qu’on appelle le cerveau. Quand as-tu commencé à faire du son ? En décembre 2009. C’est Zippo (rappeur du Pakkt, NDLR) qui m’a montré les bases du logiciel Fruity Loops, qui s’appelle maintenant FL Studio et depuis je ne l’ai pas lâché. Je suis juste passé de la version 7 à la 10, sur laquelle il y a notamment plus de sons de synthés. J’ai toujours aimé la musique, peut-être parce que mon père était guitariste étant plus jeune. Ta palette sonore est assez large mais on sent une préférence pour les samples de rock progressif... Ouais, c’est mon côté Alchemist (produc-

teur de rap US, NDLR). J’aime les trucs un peu barrés mais avec un minimum de mélodie et un grain chaleureux. Et en plus, la grande majorité de ces groupes, ayant sévi pour la plupart dans les années 70, sont restés inconnus ou quasi. Donc ça a l’avantage d’être moins connotés que des grands noms. Je parle de groupes comme Focus, Mona Lisa, etc. Des Hollandais, des Portugais, des Hongrois comme Omega, samplés récemment par Kanye West, des formations obscures quoi. Mais ça m’arrive aussi de sampler des trucs plus connus, comme du krautrock, du William Sheller, du Michel Polnareff, ou encore Janis Joplin, dont on peut entendre la voix sur « Énergie Solaire ». Excepté quelques éléments de batterie, il y a une nette prédominance analogique... Bah ça sonne mieux, c’est plus vivant. Il y a même du thérémin sur l’intro et sur « Parfait ». D’où la surprise quand arrive « Raw Material », l’OVNI électro-house ! C’est clair que j’ai pas l’habitude de faire des morceaux comme ça mais bon, là, le per-


sonnage que j’ai imaginé en train de tripper avait débarqué sur une planète où les gens étaient très sympas et festifs... et il s’éclatait bien quoi. (rires)

comme le gamin dans le film. « D.R.E.A.M. » qui est pour l’anecdote l’acronyme de « Drugs Rule Everything Around Me », petit clin d’œil au Wu-Tang Clan.

Et c’est quoi le délire sur « Skoll Music » ? On dirait un chant de secte, haha. Ah, là, la voix samplée chante « High in the sky, walking down the street » mais j’ai modifié la fin des mots « sky » et « street » pour que ça sonne comme « Skoll », qui est une marque de bière. C’est un genre d’hymne si tu veux. (rires)

Un morceau qui est d’ailleurs un bon exemple de la fusion que tu pratiques avec ses nappes de synthé radioactives, sa steel guitar et son beat trap... Et la basse c’est un chant de gorge indien... En fait, je fais de la musique, tous les jours ou presque. J’ai déjà deux ou trois autres projets terminés. Alors peu importe qu’on l’appelle fusion hip-hop ou psychédélisme sobre comme j’ai déjà entendu, pourvu qu’on l’écoute. (sourire)

Et « Tour D’Ivoire », c’est un morceau sur la démence ou bien ? Non, mais c’est le moment où le mec en question est au sommet de la montagne magique. Il voit l’oracle là, carrément. Après ça redescend. Et ça se termine par « D.R.E.A.M. », où on apprend que le gars a rêvé en fait,

✏ José Guerreiro www.lepdg.bandcamp.com


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Isiah Shaka La vie est ainsi faite, on part explorer le monde pour ouvrir son cœur à de nouvelles expériences mais ce parcours nous ramène toujours vers ce que nous sommes et nous n’y cherchons qu’à renforcer les fondamentaux qui nous ont construits. Telles sont la vie et l’œuvre, indissociables, d’Isiah Shaka, artiste reggae Montpelliérain talentueux et profond tant il fait corps et se construit avec ce qu’il crée. Comme toute une génération d’artistes francophones métissés avant la globalisation, Shaka a eu la chance d’être en avance d’une génération sur le monde. Ses parents sont fascinés par les chanteurs noirs engagés qui portent l’identité afro-américaine et symbolisent ses luttes. Shaka va grandir bercé d’une soul américaine dont les valeurs et l’intention musicale l’accompagnent aujourd’hui encore. En suivant son père agronome, il se retrouve au Burkina Faso puis au Niger où il a passé ses plus belles années entre la douceur de l’enfance et l’excitation des expériences d’ado. C’est là qu’il va découvrir que sa vie prend du sens quand il s’exprime artistiquement.

Plus tard, c’est le déchirement et la séparation avec l’Afrique. Il débarque à Montpellier pour passer son Bac et va passer de la danse hip hop aux premiers toasts avec son groupe rap-ragga : Secte 21. Plus tard, c’est le gospel qui va canaliser sa bouillante personnalité et le détourner d’un devenir de délinquant, d’abord avec la Kumbaya Mas Choir, puis il va enchainer les concerts avec Gospelize It. Il débute le Sound System avec Wassmuffin Soldier, Monkey Family, High Grade puis bien plus tard avec le collectif montpelliérain Digital.

D’abord attiré par l’écriture et la poésie, il découvre le reggae comme fond musical puis nourriture spirituelle des discussions qu’il partage au Niger avec ses ainés, immergé dans la diversité des idées, des cultures et des religions. Il se trouve naturellement porté sur les questionnements qui font la culture reggae et qui prennent aujourd’hui tout leur sens dans un monde globalisé où l’harmonie entre identité individuelle et unité du collectif

Au delà de sa notoriété, la qualité d’un artiste se juge à sa capacité à attirer des talents complémentaires et ces années sont aussi celles de la rencontre avec ceux qui lui accordent leur confiance et lui permettent d’exister. Son frère de création Orphée, multi-intrumentiste et ingé son d’Alpha Blondy, Mikki San, son DJ au sein du Sound System Ruff & Kultcha, Guillaume Saix, son infographiste qui signe une identité visuelle éga-

se perdent dans une foisonnante diversité humaine qui perturbe nos repères.


lement très travaillée. Shaka, c’est aussi le collectif Soul Fire qui a organisé en 10 ans de nombreux concerts et fait vivre la culture reggae à Montpellier. L’album “Jahspora” qu’il a bouclé en 2012 démontre bien cette capacité à s’entourer. L’icone reggae Mickael Rose, Charles Laubes, batteur d’alpha Blondy, Ilon Ba, guitariste sénégalais de Baba Mal et le franco-Malien Manjul ont tous participé à cet album conçu avec Orphée. Les racines africaines sont toujours vivaces pour Shaka et fin 2012, il part, son album sous le bras à Niamey, capitale du Niger, sur les traces de son passé. Là-bas l’accueil a été au delà de ses espérances et il enchaine interviews TV, tournée en live accompagné de musiciens Nigériens et s’est même vu confier l’hymne officiel de l’équipe nationale de foot pour la coupe d’Afrique des nations !

Aujourd’hui Isiah Shaka représente tout ce que l’on peut attendre du reggae francophone, un engagement auprès des plus faibles et une œuvre authentique et profonde qui tire partie de la finesse de la langue française mais aussi d’une réelle identité musicale. Shaka va chercher en Afrique, aux USA et aux Caraïbes ce que world music, hip hop et reggae nu-roots peuvent apporter au fond du message. Après avoir co-réalisé de très beaux clips qui illustrent son album “Jahspora” (à voir sur Youtube), c’est sur scène, accompagné par Artikal Crew que Shaka doit aujourd’hui se concentrer et faire rayonner son talent. ✏ Emmanuel Truchet www.myspace.com/isiahshaka


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CHRONIQUES

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ALBUM DU MOIS

MoRgan heRitage : Here Comes The Kings (VP Records) JJJJJ

Comme Marley en son temps, Morgan Heritage entretient la flamme d’un reggae ouvert qui se nourrit des préoccupations planétaires de son époque et qui mobilise un public mondial autour des sons que produit une « black culture »

devenue internationale. « Here Comes the Kings » est encore un bijou. Textes intelligents et mobilisateurs, groove de malade, arrangements vocaux à tomber, guitares rock tranchantes, énergie hip hop et flow dance hall combinés, voici le message que la famille Morgan envoie au monde. Du rang de ce qu’une Jamaïque qui joue au mieux son rôle de creuset culturel et historique peut produire de meilleur. Centre de création musicale mais aussi théâtre d’une concentration de troubles sociaux, moraux et économiques, ce contexte permet à ceux qui savent le mettre en musique avec génie de parler au monde. La capacité de cette musique à rassembler est immense et on en a tant besoin, Morgan Heritage fait partie des plus grands. ✏ Emmanuel Truchet

Flavia Coelho : Bossa Muffin Remixes and Ineditos (Discograph) J J J J J La chanteuse autodidacte brésilienne qui déclenche systématiquement des sourires dans le public et qui contamine les gens avec sa bonne humeur revient après son premier album, avec un nouveau projet. Pour ses créations musicales, elle associe sonorités traditionnelles brésiliennes, reggae et raggamuffin. Cette fois-ci, pour ce généreux EP de 12 titres, la chanteuse s’entoure des musiciens Tom Fire, DJ Kayalik, DJ Ordoeuvre, Elisa Do Brasil, Leodog et Torvatz. Cette riche collaboration apporte à la musique de Flavia Coelho un son électronique pour endiabler sa voix douce et ensoleillée. Entre remixes de morceaux de son premier album « Bossa Muffin », sorti en 2011 et nouvelles compositions, ce mélange d’influences se veut remplit de soleil et de gaieté. ✏ Lisa Ghini


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vieuX FaRKa touRÉ : Mon Pays

CHRONIQUES

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PeaCe : In Love (Columbia) J J J J J

(Six Degrees/Universal) J J J J J

Fils de la légende malienne Ali Farka Touré, immense bluesman ayant notamment enregistré un projet avec Ry Cooder, Vieux reprend le flambeau en développant son propre style plus volubile et plus rock. Nourrissant son blues de culture mandingue et d’influences occidentales, le guitariste et chanteur mêle modernité et tradition mettant à profit son expérience acquise sur les scènes européennes et nord-américaines. Son quatrième album, « Mon Pays », est un hommage rendu à sa terre natale déchirée par les extrémismes religieux et politiques, l’artiste l’a pensé plus acoustique et traditionnel que son précédent « The Secret », avec la kora omniprésente de Sidiki Diabaté, la calebasse de Souleymane Kane, le violon d’Abdoulaye Hama Sarr et bien sûr la présence de son fidèle acolyte le pianiste israélien Idan Raichel. ✏ Nicolas Hillali

Grande révélation lors des NME Awards 2013, les Anglais ont tous les atouts pour devenir des incontournables de la britpop avec ce premier album. Un premier opus qui pousse un premier cri puissant mais jamais bruyant dans « Higher Than The Sun » ou « Follow Baby ». Une volonté de faire partie du noisy rock anglais des Arctic Monkeys ? Le single « Lovesick » qui a même bluffé Jools Holland baisse d’un ton mais garde son côté pop mordant mené par la voix nasillarde de Harrison Koisser. La chanson plus enlevée « Wraith » ressuscite les Foals du début. Cette idée persiste dans « Drain » avec une envie de faire danser et un tohubohu à la « A Day in The Life » des Beatles, avant la ballade « Float Forever », digne des Verve. Mais alors que sont les Peace ? Juste anglais ; de quoi tomber « In Love ». ✏ Solène Lanza

auDRey laveRgne : Facing Mirrors 2.0 (Heben Music) J J J J J Après plusieurs projets jazz et électro-funk, c’est dans un répertoire plus rock que s’illustre depuis 2005 Audrey Lavergne. Son troisième opus, « Facing Mirrors 2.0», suit le chemin de cette évolution artistique maitrisée. Il oscille entre ballades pop bien senties et morceaux folk/rock plus énergiques. Un album soigné où se mélangent guitares acoustiques, électriques, cordes et piano. Les compositions pourront apparaître un peu convenues, mais la voix cristalline d’Audrey Lavergne et l’émotion qui en découle valent le détour. En résulte une ambiance particulière, aux accents mélancoliques, dans laquelle l’artiste dévoile une part de son univers. Entre failles intérieures et relation à l’autre. Comme deux miroirs qui se font face. ✏ Pierre-Olivier Burdin


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MeliSSMell : Droit dans la gueule du loup (Discograph) J J J J J

alela Diane : About Farewell (Rusted

Entre ritournelles et chansons réalistes, Melissmell nous montre le monde tel qu’elle le voit, sinistre et désolidarisé. Le succès de son premier album « Ecoute s’il pleut » sorti en 2011 révèle la jeune femme au grand public. Deux ans plus tard, la chanteuse Mélanie Coulet accompagnée des musiciens Stéfano Bonacci à la guitare, Thomas Nicol au violoncelle, Claude Dos Santos à la basse et Jérôme Spieldenner à la batterie sort son nouvel album « Droit dans la gueule du loup ». À travers ce nouvel opus, on découvre 10 morceaux où la chanteuse pose sa voix grave et cinglante sur les mélodies rock de ses musiciens pour y mélanger passion et textes révoltés. Ces hymnes électriques porteurs de colères, de tristesses, de pleurs, de rages sont tout de même profonds et sincères. ✏ Lisa Ghini

La jeune chanteuse folk originaire de Nevada City en Californie nous présente son très poignant « About Farewell ». Ce quatrième opus sonne comme un retour aux sources d’un genre musicale qui fait recette, en effet Alela Diane y fait table rase et se dégage de toute pesanteur, comme dans sa vie personnelle d’ailleurs ! Toute la beauté du disque repose sur sa voix bouleversante de crooneuse délicate et ses arrangements de guitare dépouillés. Ses chansons folk au style épuré et intime sont autant de chroniques émouvantes de son quotidien, de ses épreuves endurées et de cette solitude qui semble être une nécessité pour composer des chansons parlantes révélant un large registre d’émotions. ✏ Nicolas Hillali

Blue Records/Believe Recordings) J J J J J

PhiliPPe ManoeuvRe : Les trésors du Rock (Parlophone) J J J J J Cet été, plutôt que d’aller au ciné voir une énième fois «Pirate des Caraïbes», mettez votre casque audio sur les oreilles et laissez-vous transporter par tous «Les trésors du Rock» sélectionnés par le vieux pirate de la télé et des ondes : Philippe «Rock’n Roll « Manœuvre. Au choix, 3 vinyles ou 2 CDs et c’est toute la magie et l’énergie du rock des 60’s aux 90’s qui va vous cueillir pour ne plus vous lâcher jusqu’au bout de ces 40 trésors. Ce retour vers le futur du rock’n roll vous entrainera de faces B, en destinées mythiques et tragiques, de classiques revisités en reprises méconnues grâce à Queen, Radiohead, Beach Boys, Syd, Rory, Iggy, Elvis, que du très bon qui va vous faire rocker avec des titres que vous n’aviez jamais entendus. Oubli réparé, merci Philippe ! ✏ Jean-Pascal Roblin


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oSlo SWan : For The Best (Joke&Buzz) JJJJ J Après un très bel accueil du public pour leur premier album « Dreamin’ », les membres du groupe Oslo Swan nous reviennent avec leur deuxième album intitulé « For The Best ». Le groupe est né de la très belle collaboration entre deux artistes, amis dans la vie, Stephan (chanteur) et Guyroots (musicien). Avec ce second opus, ils imposent leur style inspiré de la pop anglaise mais avec des influences made in France. Ce bijou pop transpire la bonne humeur et donne envie de partir en vacances sur les plages de sables chauds en même temps qu’il s’écoute avec plaisir du début jusqu’à la fin. Au final, si vous aimez la pop bien faite ainsi que les musiques fraîches et entraînantes, alors, vous aimerez sûrement ce duo pétillant qui nous montre clairement, avec ce second album, de quoi ils sont capables. ✏ Guillaume Bambina

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BuRning laDy : Until The Walls Fall (Concrete Jungle Records) J J J J J Attention mesdames et messieurs, préparez-vous à prendre une méchante claque en pleine face, car Burning Lady est vraiment un groupe de punk/rock authentique. Une énergie à toute épreuve, du bon gros son et une voix féminine, celle de Sophie, débordante de fureur. Premier album dans les bacs, son nom « Until the Walls Fall » qui sonne comme un écho à tous les prédécesseurs du genre. 15 morceaux concoctés aux petits oignons, en anglais évidemment et avec brio. Une araignée comme emblème et des chaînes pour un groupe qui se déchaine. L’album commence par « Another State of Mind » avec son déluge de riffs de guitare, sa batterie bien crade et sa basse appuyée, au chant tout n’est qu’explosion de rage. Et cocorico, c’est un quatuor lillois, alors on ne boude pas son plaisir lorsque les morceaux se suivent, tous plus entraînants les uns des autres. Pour ma part c’est un grand oui ! ✏ Céline Dehédin

gReMS : VAMPIRE (Skullcandy / Gremsindustry) J J J J J Une bonne nouvelle qui s’ accompagne d’une mauvaise ! Grems, de son vrai nom Mickaël Eveno, après treize ans de carrière survitaminée, a en effet décidé que « Vampire » sera son dernier album. Pour la suite, l’ancien étudiant aux Beaux-arts se réserve pour l’art contemporain et le street art avec en bonus quelques collaborations et EPs. Nous sommes déjà rassurés. Pour ce sixième opus, Grems continue de propager son « deepkhot » dont il est l’inventeur, le « deepkhot » est ce fameux mélange de hip hop, de house, de broken beat et de techno. Le rappeur français hausse le ton et s’en prend au système culturel qu’il estime dominé par des enjeux et intérêts communs qui n’ont plus rien à voir avec l’art. Avec des textes bien ficelés, il s’ élève majestueusement une dernière fois avant de rendre sa plume. ✏ Flora Martinez


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SaRah olivieR : Pink Galina (La Triperie) J J J J J

Sarah Olivier connaît tout du monde scénique. Le théâtre, le cabaret, la danse, elle a donné. Dans son premier album ce sont toutes ces influences qui transparaissent. La chanteuse excentrique joue la carte de la féminité. De la séduction, elle susurre, chuchote, monte dans les suraigus puis balance des mots d’une crudité assumée. Sarah Olivier est imprévisible. Difficile de lui coller une étiquette, tant elle touche à tout. Rock, jazz, rap, blues, opéra. Rien ne semble l’arrêter. À l’écoute de sa voix forte, vos pieds battent la mesure, la frénésie s’empare de vous. Sarah Olivier est un tourbillon qui vous emporte. Elle a su tirer de son expérience un charisme rare. Et si un tel mélange des genres fait apprécier certains morceaux plutôt que d’autres, l’artiste réussit une chose : donner envie de la voir sur scène. ✏ Alice Rousselot

PeteR von Poehl : Big Issues Printed Small (Pvp) J J J J J Véritable petit bijou musical, le nouveau et troisième album du scandinave Peter Von Poehl est un ravissement pour les oreilles. 10 morceaux composent cet album et pour ma part, je l’ai trouvé vraiment trop court. L’album commence par un jeu mélodique entre hautbois et synthétiseur « Orders and Degrees », profond, sublime est accentué par la présence de tambours et d’orgue. « Pious Man », léger et joyeux est un titre émouvant, la voix de Peter Von Poehl et l’orchestration rappelle parfois la manière de travailler de Phil Collins, autre génie de la musique. Le déluge de clarinettes, trombones et hautbois sur « Lover’s Leap, To the Golden Rose » et le titre « Big Issues Printed Small », convaincront les plus septiques. Un disque merveilleux, à découvrir absolument ! ✏ Céline Dehédin

DaFt PunK : Random Access Memories (Columbia) J J J J J Quelques semaines, après le battage médiatique autour de « Get Lucky » (très bien foutu avouons-le), vint enfin le moment de découvrir le dernier album des Daft Punk, sur lequel je plaçais, sans m’en douter, un trop grand espoir. À l’écoute, cet album se révèle plat, fade et sans la magie que l’on espérait y trouver. Ainsi, à l’opposé de créer un son nouveau, d’innover, les Daft Punk sont dans la simple copie de genres révolus (le funk et l’électro 80’s), pas franchement dansant, pas franchement planant non plus. Hormis « Get Lucky » usé jusqu’à la corde avant même la sortie de l’album, « Give Life Back To Music » ou « Touch » sauvent ce qui peut l’être, alors que « Doin’it right » sombre dans le ridicule. Le déclic viendra (mais trop tard) avec l’extraordinaire « Contact ». ✏ Rémi Cavaillès


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aliSon Moyet : The Minutes (Coo-

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!!! : Thr!!!er (Warp) J J J J J

king Vinyl) J J J J J

Ex membre du groupe de new wave Yazoo en duo avec Vince Clarke (Depeche Mode), Alison Moyet remet une 8ème fois le couvert et sort un nouvel album. Accordons donc de longues minutes d’attention à ce disque au nom évocateur de « The Minutes ». En ouverture « Horizon Flame » commence sur des notes de synthétiseur, doucereuses, aux influences électropop. Très travaillée, chaque chanson est un mélange subtil de créativité artistique. Chanteuse britannique à la voix puissante, Alison nous montre tout son talent vocal sur « Changeling ». L’artiste surfe donc sur la vague électro avec d’autres titres comme « Apple Kiss », « Remind Yourself » et « Rung By The Tide », mais sait aussi apporter quelques sonorités 80’s sur « Love Reign Supreme » et « All Signs Of Life ». Un univers mélodique qui n’est pas sans rappeler la chanteuse Björk. Un disque à écouter avec attention ! ✏ Céline Dehédin

Si Mickael Jackson voulait nous faire crier à son « Thriller », les !!! donnent envie de hurler… de plaisir musical avec « Thr!!!er ». Le sextet surexcité en live revient avec son cinquième album, multipliant les harmonies sages mais pas totalement assagies ! Tout aussi puissants, les morceaux de l’opus s’égrainent avec la facilité d’une compilation d’été bien huilée. Les futurs tubes festifs sont résolument moins rock nettement plus électro comme « Slyd » ou « Get That Rythm » au petit chœur excentrique, produits respectivement par James Ford et Jas Shaw de Simian Mobil Disco. Le single « One Girl/One Boy » où les aigus viennent égratigner les graves est le parfait exemple de cette métamorphose dance. Leur producteur Jim Eno, batteur des Spoon n’est pas étranger à l’élaboration de ces sons vintages sur « Californiyeah » et « Except Death ». « Thr!!!er »… à frissonner de plaisir. ✏ Solène Lanza

Devon MileS : We May Lack Time, But We Don’t Waste It (Opposite prod)

JJJ JJ

Devon Miles. Voilà un nom qui sonne bien. Et pour cause, il est porté par un personnage de la série K2000. Un brave homme impliqué dans la lutte contre le mal, méritant qu’un groupe de rock orléanais lui rende hommage. Par emprunt de dénomination. La filiation n’est pas qu’anecdotique et les musiciens récupèrent, hélas, la rigidité de leur figure tutélaire. Manquent de peps. Aucun doute, pourtant, sur le fait qu’ils donnent beaucoup d’eux dans ce premier album. Justifiant dès le titre leur absence depuis un EP en 2006. Écrivant une chanson pour leur ancien batteur. Parti. Évoquant dans les paroles doutes, regrets et négations. Sauf que la voix semble noyée dans le reste. Difficile de la distinguer parmi les riffs agressifs. Les cymbales marquées. L’album en devient linéaire. Froid. C’est bien dommage. ✏ Alice Rousselot


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aRMan MelieS : IV soi (Athome)

Saule : Géant (Pias) J J J J J

JJJ JJ Quatre ans à attendre fébrilement le retour de l’enfant prodige. Arman Méliès préfère la qualité à la quantité. Après quelques collaborations, notamment avec Julien Doré, Arman sort « IV ». Nouvel album donc, l’auteur nous livre ici le fruit de ses expérimentations pop, avec l’omniprésence du synthétiseur. Le disque s’ouvre sur « L’art perdu du secret » sur fond de guitare acoustique, aux paroles mélancoliques. Mélange de disco sur les titres « Rose Poussière » et new wave sur « Dans la cendrée », Arman Méliès surfe sur plusieurs courants. Crachant ses cicatrices sur des textes écorchés et profonds, l’artiste se dévoile sensible, sensuel et se met à nu sur « Mon plus bel incendie ». La beauté fragile transpire au fil des 11 titres de ce nouvel opus. Un bon album rappelant la pop des années 80 de Daho ou de Taxi Girl. ✏ Céline Dehédin

Découvert sur les ondes radio grâce au tube « Dusty Men » enregistré en duo avec Charlie Winston, Saule est un auteur/compositeur belge installé en France depuis peu. Son troisième opus intitulé « Géant » est à la hauteur du personnage mesurant près de 2m. En effet, si l’artiste restait confiné dans le carcan de « la nouvelle chanson française » intimiste et intelligente, il parvient grâce à sa complicité avec l’artiste anglais, à se décomplexer en osant de nouvelles sonorités, rapprochant sa culture rock anglo-saxonne écartée jusque là vers l’univers pop bariolée et survolté de notre Hobo préféré. L’humour, la lucidité et la tendresse des textes de l’un, mariés à la force et à l’efficacité des arrangements de l’autre, font de ce couple parfait LA sensation mainstream de ce début d’année. ✏ Nicolas Hillali

loiC lantoine : J’ai changé (Silène/L’Autre Distribution-Believe) J J J J J Loïc Lantoine a changé ? Sans doute un petit peu oui, mais le vrai grand changement n’est pas pour maintenant, bien heureusement. Toujours accompagné de son fidèle compagnon François Pierron (contrebasse), auquel se sont désormais greffés le multi-instrumentiste Joseph Doherty, le guitariste Eric Philippon (La Tordue) et le batteur Thomas Fiancette, Loïc Lantoine reste dans le sillon tracé précédemment, tout en y ensemençant quelques nouvelles graines. Une orchestration nettement plus riche d’abord, mais aussi un chant moins « parlé », moins « slammé », légèrement plus… « chanté ». Bien que les mots, portés par la diction caractéristique du Monsieur, tiennent toujours le premier rôle, ils sont de fait un peu moins mis en avant. On appréciera plus ou moins le « changement ». Reste que la poésie, elle, reste reine et pérenne. ✏ Matthieu Bescond


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DeaD RoCK MaChine : Bright Colors Mean Poison (Volvox Music)

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DaRan : L’homme dont les bras sont des branches (Washi Washa) J J J J J

JJJJ J Le duo français électrorock, Dead Rock Machine, au talent indéniable fait de nouveau parler de lui musicalement. Cette fois, ce n’est pas pour avoir électrisé une grande partie des scènes et dancefloors français mais pour la livraison express de leur excellent premier album « Bright Colors Mean Poison ». Suite au deux EP très remarqués et en particulier « Good News » qui a mis en valeur leur style personnel, le duo est de retour et ce n’est pas pour faire de la figuration sur la nouvelle scène. En effet, après avoir assuré les premières parties des groupes tels que RATATAT ou Pony Pony Run Run, ils nous proposent un échantillonnage de leurs meilleures réalisations sonores qui vont susciter dès la première écoute une addiction profonde. ✏ Mourad Rebbani

Deux ans après s’être exilé au Canada, Daran, la figure incontestable du rock français engagé, revient avec un nouvel album, son septième. Il a quitté ses chaises et s’est entouré de nouveaux musiciens tout aussi expérimentés : André Papanicolaou, Guillaume et Marc Chartrain qui ont pu apporter une touche personnelle au CD. Le côté rebel de Daran est moins prononcé mais toujours présent. Qu’elles soient énergiques, calmes, rock, joyeuses, tristes ou mélancoliques, les chansons sont mélodieuses et très poignantes. Quant à la voix de Daran, elle reste la même : pure et inimitable. Cet album est admirable, je le conseille vivement aux amateurs du genre. Shani de Vecchi

Pat KeBRa : Décoffrage (Kebra’s RCDS/Rue Stendhal) J J J J J Voilà un album en rock majeur, sans concession, qui porte bien son titre et ne ment pas sur la marchandise ! Un album brut de «Décoffrage», râpeux et rockailleux à souhait, un uppercut cash dans tes neurones. 12 titres (7 nouveaux, 2 revisités, 3 reprises) bruts et directs, pas trafiqués, pas frelatés, enregistrés live et mixés, le tout en 5 jours chrono par David Cook dans la vraie urgence du rock qui rolle et voit rouge ! Deux ans après «Le Cœur sur la main», Pat Kebra (cofondateur d’Oberkampf) et sa guitare, épaulé de Loulou (basse) et Rascal (batterie), nous offrent le «Maximum» (Oberkampf 30 ans plus tard) et une «Nuit d’ivresse». Une putain de décharge d’adrénaline forgée on the road dans «un monde de fou». Un «Dernier orage» … avant le prochain ! ✏ Jean-Pascal Roblin


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CHRONIQUES SUD-EST

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FRÉDÉRiC viale : La Belle Chose

ottilie (B) : Histoire d’O2 (Internexterne)

(CD Diapason/Absilone/Socadisc) J J J J J

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Ayant fait ses classes à Cannes auprès de Lucien Galliano, père de l’immense Richard Galliano, le jeune accordéoniste démarre sa carrière en interprétant les classiques de la musette et du tango. Rapidement, ses rencontres et ses découvertes musicales influencent son jeu qui se pare d’accents brésiliens, manouches et bien sûr jazz. Pour son troisième disque « La Belle Chose », Frédéric Viale s’entoure du bassiste Natallino Neto, du guitariste Nelson Veras, du batteur Zaza Desiderio et de son fidèle ami Emanuele Cisi au saxophone pour nous offrir une ballade intimiste sur les rythmes chaloupés de Rio, les sonorités argentines d’Astor Piazzola et les valses musettes de notre bonne vieille France. Un album touchant et beau ! ✏ Nicolas Hillali

Nouvelle venue dans la chanson française Ottilie (B) vient de sortir son premier album intitulé « Histoire d’O2 ». Cette artiste du Sud-Est vivant dans les Hautes-Alpes a commencé ce projet en 2010. Si elle a choisi ce nom d’album c’est parce que les morceaux sont inspirés du chef d’œuvre érotique « Histoire D’O ». En effet, les textes parlent de l’offrande de soi et du désir dans toutes ses formes. Dans cet opus l’artiste un brin élitiste manie les mots à la perfection dans un univers intimiste, sensuel et libertaire. Chanteuse mais musicienne avant tout, Ottilie (B) nous offre dans la plupart de ses chansons de très belles mélodies qui arrivent à nous bercer. La jeune artiste au style original marie avec brio sa voix et l’instrumental ce qui donne au final un produit fini très bien réalisé. ✏ Guillaume Bambina

We MaKe Believe : (Autoproduction) J J J J J Pouvons-nous croire en « We Make Believe » ? Il suffit d’écouter le premier EP éponyme du duo avignonnais pour s’en rendre compte. Ce duo à la White Stripes à l’envers, lui à la batterie, elle à la guitare et au chant, joue de ses différences même dans ses compositions. Comment Clémence Bruno à la formation classique au violon alto peut-elle s’allier à Luca Lefèvre et ses débuts aux percussions africaines ? Dans un clair obscur fascinant, la chanson « Heart in A Box » au début intime acoustique se métamorphose peu à peu en un air électrique puissant mais inquiétant. Le couple musical n’en est pas à son premier paradoxe enchaînant les morceaux sombres mais pas déprimants comme « Have You Ever » ou « Broken ». Cette alliance terriblement influencée par PJ Harvey et Nine Inch Nails est modérée par la douce voix de Clémence. Bref, un bon début à venir applaudir en rythme. ✏ Solène Lanza


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BellaDonna 9Ch : Le bal des Loups-Garous (Autoproduction)

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DiSSonant nation : We Play We Are (Wagram) J J J J J

JJJ JJ Les deux amazones de Marseille qui défient le conformisme et rejettent toutes règles reviennent avec un 6e album détonnant. Avec une influence bien marquée de kumbia balkan et aussi traditionnel yiddish, « Le Bal des Loups-Garous » bouscule le paysage habituel tout en conservant la couleur éléctro et punk des précédents albums. On retrouve leur humour noir et décalé qui les caractérisent dans des textes pétillants qui détonnent : pollution planétaire, mondialisation, guerre nucléaire, etc. (« Gare du Hasard »). Une chose est sûr, ce duo féminin n’en a pas fini de nous étonner et même après une longue carrière musicale, enragées, pétillantes et amusantes elles le sont toujours, même encore plus ? ✏ Flora Martinez

Pour leur premier album, le trio Dissonant Nation, qui écume les scènes de marseille depuis plusieurs années déjà, a fait appel à Richard Woodcraft, rien que ça. Le producteur de Radiohead, Arctic Monkeys et Neil Young a perçu le potentiel de Loic, Simon et Lucas et signe avec eux “We Play We Are”. C’est étonnament puissant et propre pour de jeunes musiciens tant énergiques et déchainés. Les titres ont clairement des airs de rock’n’roll des années 60 avec un son electrique très actuel. Une petite ballade est glissée au milieu de l’album. Elle permet de faire une petite pause au milieu de l’explosion musicale. Les chansons alternent le français chanté poétiquement à la BB Brunes et l’anglais façon Hanni El Khatib. Amateurs de rock rapide et enragé, suivez de près ces trois jeunes, ils n’ont pas fini de vous faire sauter. ✏ Shani de Vecchi

the gReat joe yaBuKi : Green Method (Autoproduction) J J J J J The Great Joe Yabuki est un groupe marseillais formé il y a tout juste un an. Il vient de sortir son premier album, “Green Method” et se prépare actuellement à la scène. C’est un mélange de pop et de jazz qui se révèle être un bon compromis. Le début de l’album est peu convaincant mais la qualité des morceaux s’améliore clairement à partir de la moitié du CD. Ils deviennent vraiment plus captivants. Le caractère simple et léger de la pop s’allie aux riffs créatifs et pulsionnels du jazz. Le chant est de plus en plus élégant et aérien. Le titre «Without Any Coma» chanté en duo est excellent. La voix masculine apporte une harmonie absolument exquise. Dommage que ce parfait équilibre soit exploité sur une seule chanson. En espérant qu’ils continuent et fassent mûrir cette musique car le potentiel du trio est évident. ✏ Shani de Vecchi


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CHRONIQUES SUD-EST

la CuMBia ChiChaRRa : Sudor ! (L’Autre distribution) J J J J J Le chaleureux groupe marseillais et métissé de la Cumbia Chicharra sort enfin son deuxième album ! Romain Davico et Patricia Gajardo nous ont concocté des dialogues chauds, histoire de faire transpirer un peu les danseurs qui ne vont pas manquer de s’agiter dans leur salon avec quelques amis ou à l’occasion de la prochaine tournée qui démarre le 11 mai à l’Espace Julien. Compositions et titres cultes (« Danza negra », « Arroz con coco ») revisités se succèdent avec souplesse dans le rythme des cuivres latinos et le mélange des influences qui bercent ce groupe. Deux ans de maturation et beaucoup de scènes ont donné naissance à « Sudor ! » Un album indispensable pour réchauffer les premières soirées de printemps et se sentir un peu sud-américain. ✏ Marianne Larcheron

Nouvelle Vague - septembre 2013

LADEA : Milk Shake (EMI) J J J J J Youssoupha, Orelsan ou encore Disiz, tous trois ont en commun d’avoir enrôlé Ladéa en première partie et à l’écoute de son premier opus, « Milk Shake », cela se comprend. C’est sur des instrumentaux lourdement rythmés et étonnamment mélodieux que la jeune Mc originaire de la région laisse exploser sa rage avec des lyrics travaillées, incisives et bouillantes, un exercice qu’elle manie avec une certaine aisance. Une impulsivité qui ne peut pas être mieux défini que par sa version de l’acronyme SNCF : Sueurs Nerfs Courage et Force, premier titre de sa mixtape. Les Diam’s et autres Kenny Arkana n’ont qu’à bien se tenir ! Juste un petit bémol pour le manque d’originalité des thématiques abordées. Mais bon, cela s’inscrit dans la lignée du rap français trop souvent dépressif à mon goût. ✏ Antoine Gaudin

june eMeRgenCy : Tomato Juice / CSA

(Autoproduction) J J J J J

Ce quartet instrumental basé à Antibes est composé de deux guitaristes, Vincent Heurtebize et Antoni Varesano, du bassiste Denis Lebrun et du batteur Félix Joveniaux. Situant leurs influences du côté du shoegaze et du post-rock, leur démarche musicale touche du doigt la sphère jazz et emprunte à la musique minimaliste la construction des morceaux basés sur la répétition et la superposition entêtante de boucles. On pense à certaines références telles qu’E.S.T. ou Radiohead. Les mélodies sont séduisantes et l’amplitude du titre « CSA » donnerait presque le tournis. À la lisière des étiquettes, June Emergency « façonne une ambiance bancale et introspective ». À écouter sur juneemergency.bandcamp.com. ✏ Nicolas Hillali


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Del’aMott : Square (Autoproduction)

D’aQui DuB : 3pMarç13 (Act-in Prod)

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Nager en solitaire n’est pas chose aisée pour Del’Amott. Le Dj de la scène électronique marseillaise Tom, échappé de son duo Eve et Tom et de son groupe ToM’s, sait s’entourer pour son premier EP « Square ». Le producteur y fait le tour du titre pop-rock du groupe Heidi Von Heidi. Accompagné de son acolyte féminin habituel, la chanteuse Munisa, le DJ-producteur s’offre deux récréations autour du titre phare. Tout d’abord, un titre électro dansant à souhait et même envoûtant et entêtant comme le « I Feel Love » de Donna Summer. Puis un mix moins nostalgique, totalement prêt pour être diffusé sur le dance floor. Au milieu de ces deux tubes de boîte, trône la version originale rock du groupe Heidi Von Heidi habilement travaillée par Del’Amott moins nostalgique mais tout aussi efficace. ✏ Solène Lanza

Formé en 2001, ce quatuor issu d’un « ardent bouillon de culture méditerranéenne » et composé de deux Marseillais, d’un Italien et d’un Bosniaque, nous offre une musique envoûtante, «magnétique», harmonieuse et innovante. De la modernité à la tradition, entre instruments traditionnels (bombarde ou clarinette) et sons électro, d’Aqui Dub glisse sur les genres et nous délivre une transe aérienne aux sonorités orientales, bien rythmée, sur laquelle s’élèvent des chants essentiellement occitans évoquant les traditions musicales de la Mare Nostrum. Après un premier disque en 2010, « No Specific Time », la formation apatride revient cette année avec ces trois nouveaux titres présentés au festival Babel Med Music. Ce meltingpot musical pour le moins atypique (voire expérimental) saura ravir les amateurs de dub et de world music. ✏ Antoine Gaudin

joanDa : Entre 2 Mondes (Autoproduction) J J J J J Après son premier opus « Register » et des centaines de concerts réalisés, Joanda revient avec une inspiration profonde. Le chanteur occitan nous offre aujourd’hui avec « Entre deux Mondes » un voyage au cœur du pays d’Oc. Ce monde d’entre deux représente sa terre d’origine, l’Occitan et c’est avec sa tradition et son authenticité qu’il composa ce nouvel opus. De nombreux instruments traditionnels du Sud tels le luth ou la veille à roue accompagnent le chant ainsi que la guitare électrique et les nombreuses percussions entraînantes qui viennent rythmer la voix de l’enfant du Sud. Le chanteur joue de cet entre deux mondes en alternant les chants en français et en langue d’oc. De nombreuses influences, comme celle du jazz manouche dans le morceau « Aimenouchka », empreignent cet album étonnant, dévoilant une pop originale à découvrir. ✏ Flora Martinez


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CM joneS : Perfect Hand-Off

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ayWa : (Autoproduction) J J J J J

(Ascetic Music) J J J J J

Le groupe CM JONES est en fait la réunion du beatmaker marseillais Creestal (plusieurs albums solo à son actif et qui a notamment collaboré avec Karkan) et du rappeur américain MoShadee. Le contact entre eux se crée d’abord via internet. Après deux EP en téléchargement gratuit, le duo franchit le pas du LP avec la sortie de « Perfect Hand-Off ». Creestal exprime ici tout son savoir-faire pour composer 19 instrumentaux hip-hop dignes des plus grands beatmakers US, MoShadee quant à lui faisant largement sa part du travail au micro. Alors que « Neva Lost » annonce la couleur avec un sample soul, « On The Way » et « On The Real » nous renvoient au rap des années 1990, « Da Luv » (génial) quant à lui lorgne du côté de Jay Dee. Une très bonne surprise dans le paysage rap ! ✏ Rémi Cavaillès

Aywa crée à Montpellier un raï fusionnel qui évoque le Maroc et ses captivants chants Gnawa qui invitent tant à la rencontre musicale. Ce qui ressort à l’écoute est une énergie intense, une unité de création forte et une pleine implication de chaque membre du groupe qui tire la musique dans son sens au grand plaisir de ses comparses. La fusion musicale n’est pas une voie simple à emprunter. Le dosage entre les influences doit préserver l’authenticité et exploiter le potentiel des musiciens, l’unité d’ensemble doit être soutenue par une intention artistique commune forte et honnête qui respecte les idéaux des mouvements culturels qui inspirent le groupe. Quand on y parvient, on s’accomplit dans une création sincère qui crée une manifestation concrète du mode de vie qu’on défend autour du large public qu’on peut toucher. C’est ce plaisir qu’on doit percevoir avec Aywa sur scène, en attendant cet Ep en est rempli, une réussite. ✏ Emmanuel Truchet

CatheRine vinCent : Tina (Lunaris) J J J J J Le duo Catherine Vincent dédicace son huitième album à Tina Modotti (18961942), l’artiste italienne aux multiples talents. Avec un style très différent de celui de ses sept prédécesseurs (chanson française à texte), ce dernier opus est composé de neuf chansons et deux poèmes mis en musique. Ces derniers sont des reprises de poésies de Tina Modotti et de Pablo Neruda. Le CD est quadrilingue : anglais, français, italien et espagnol. Les titres retracent en quelque sorte les parcours de Catherine Vincent et de Tina Modotti à travers rythmes variés et mélodies délicieuses. Un album savoureux montrant les goûts raffinés de Catherine Estrade et Vincent Commaret qui arrivent à fusionner et ne former plus qu’un. ✏ Shani de Vecchi


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MaRC BenhaM : HERBST Piano Solo (Frémeaux & Associés) J J J J J

antone & leS ogReS : Antone et les Ogres (Sonu e Lumi) J J J J J

Alors que la plupart des « nouveaux pianistes », comme frappés d’une sombre malédiction transmettent à leur clavier toute la misère du monde, Marc Benham, (est-ce l’effet de fréquents séjours à Mougins ou de son intime connaissance de toute l’histoire du piano jazz ?), opte pour la fraîcheur et la lumière. Au fil de compositions délicates mais limpides et de reprises inspirées et subtilement enrichies (de Monk à Ellington, ou de « Just You » à « Tea For Two » ), Marc Benham, pour son premier CD en solo, s’impose comme l’un des pianistes avec qui il faudra compter. Touché magnifique, inspiration généreuse, technique ahurissante. Un rêve ! Martial Solal , orfèvre en la matière, a adoré. Je partage son enthousiasme ! ✏ Daniel Chauvet

Lorsque j’ai eu ce 12 titres entre les mains, en examinant la pochette et le nom du groupe, je ne sais pas à quoi m’attendre exactement mais certainement pas à cela. Formé en 2010, le groupe «made in Corsica» composé du chanteur-guitariste Antone Sicurani et de ses cinq « Ogres » (batterie/percussions, basse, saxophone/flûte traversière, claviers et trombone) concocte pour ce premier opus une musique singulière, aérienne et colorée, à michemin entre le rock des 60’s/70’s et les balades corses. Des textes chantés en anglais ou en corse, sur un son « rock à tendance progressive qui mélange jazz et acquis de musique traditionnelle », définira Antone. Une (petite) remarque concernant les paroles en anglais assez candides pour le coup, le vocabulaire y étant assez réduit. Une (petite) bonne surprise. ✏ Antoine Gaudin

the PaDDy’S : Do it yourself (autoproduction) J J J J J The Paddy’s, le trio rock marseillais composé de Gilles Ferrat (guitariste/chanteur), Cyril Falletta (batteur) et Flo Becque (bassiste) vient de sortir son nouvel album masterisé aux Etats-Unis « Do It Yourself ». Ce titre n’est pas dû au hasard, ils l’ont appelé ainsi car ils ont autoproduit l’album. Avec ce nouvel opus, le groupe revient avec une musique plus affirmée, plus mature et plus rock. La partie instrumentale de l’album est parfaitement bien réussie et plaira aux amateurs de rock et plus précisément aux amateurs de rock-vintage. Aussi, ce troisième album ne se cantonne pas qu’aux sonorités rock mais allie aussi bien pop, soul et blues. C’est un mélange qui fonctionne et qui donne du plaisir à être écouté. Avec ce nouveau disque le trio réussi totalement à nous emmener dans leur univers. ✏ Guillaume Bambina


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RETOUR VERS LE FUTUR

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ALBUM De LégenDe SERGE GAINSBOURG

Sorti le 24 mars 1971

Histoire de Melody Nelson

En 1971, Serge Gainsbourg est au sommet. Derrière lui, 13 ans comme auteur / compositeur le plus demandé de France et, depuis 2 ans, le succès international de “Je T’Aime… Moi Non Plus”, le propulsent à un stade alors unique dans la carrière d’un artiste français. Il n’a dorénavant plus la nécessité de tenter de convaincre le public et peut s’adonner à un album-concept sans restriction de style ou de durée des morceaux, décidant de privilégier à son paroxysme son talent pour la diction et la narration à celui pour le chant. Enregistrée en 3 jours à Londres et accompagnée des inimitables arrangements pour violons de Jean-Claude Vannier, l’histoire, influencée par le roman “Lolita” de Vladimir Nabokov, sera celle d’une romance fictive entre lui et une jeune fille en sept chansons, de leur rencontre, suite à un accident où la Rolls-Royce de Serge percute son vélo (“Melody”) à leur passion discrète (“L’Hôtel Particulier”) pour conclure avec sa recherche en pleine jungle du corps de l’adolescente suite à un accident d’avion (“Cargo Culte”). Des artistes pendant longtemps inconnus s’ajoutent à cet enregistrement, apportant l’influence omniprésente à travers l’album du rock britannique alors en vogue. Au final, du mariage avant-gardiste de tous ces éléments naîtra un essai plus que réussi qui assoira la réputation de Serge à l’étranger, cité à maintes reprises comme influence majeure par les artistes les plus divers et prestigieux, de Lenny Kravitz à Beck, De La Soul, Mike Patton, Air, Portishead, R.E.M. ou Pulp. “Histoire De Melody Nelson”, pourtant boudé à sa sortie, reste à ce jour un de ses albums les plus importants et le mieux vendu de sa carrière. Une expérience concept qu’il renouvèlera 5 ans plus tard avec le non moins excellent “L’Homme À Tête De Chou”. ✏ Christopher Mathieu

a la une De nouvelle vague,

il y a 10 anS... Après avoir connu un énorme succès avec Louise Attaque, Gaetan Roussel et Arnaud Samuel tentent en 2001 une nouvelle aventure sous le nom de Tarmac. Deux albums plus tard, Gaetan Roussel se lancera dans une carrière solo couronnée de succès. Son nouvel album “Orpailleur” est annoncé pour la fin 2013.




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