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TEMENIK ELECTRIC

SPÉCIAL MARSEILLE ZOOM SUR LA SCÈNE MUSICALE MARSEILLAISE



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BP 62 - 06142 VENCE cedex 04 93 58 51 51 contact@nouvelle-vague.com www.nouvelle-vague.com www.facebook.com/nouvellevague.mag Directeur de la publication Philippe PERRET > direction@nouvelle-vague.com Secrétaire de rédaction Aurélie KULA > contact@nouvelle-vague.com Responsable commercial & communication Sandra CILLO > communication@nouvelle-vague.com

Stagiaires Lucile ADÈLE, Thomas BOVYN, Séréna CASEIRO, Cindy LOMBARDO, Charlotte MUNOZ, Hélène SALIMBENI , Loïc SUMIEN. Rédacteurs Abdelhakim ABARDI, Sarah BARBIER, David BARTOLI, Laetitia BASTARI, Marie BERGINIAT, Matthieu BESCOND, Jean-Paul BOYER, Pierre-Olivier BURDIN, Rémi CAVAILLES, Kadha CISSOKO, Shani DE VECCHI, Céline DEHEDIN, François DEVRED, Marc DI ROSA, Jules DUBERNARD, Sarah FOUDRIER, Florent GILIBERT, Stéphane GRANDIN, Christophe GUILBERT, Elise HETSCH, Nicolas HILLALI, Daniela JALOBA, Frédérick JOURDON, Elisa KLEIN, Marianne LARCHERON, Annie LÊ, Matthieu LEGER, Jacques LEROGNON, Lucas MARCHETTI, Jean-Jacques MASSE, Christopher MATHIEU, Margaux MAURISSET, Christian MEIFFRET,

Nicolas MONNIN, Vincent PAOLINO, Mourad REBBANI, Laure RIVAUD - PEARCE, Jean-Pascal ROBLIN, Alice ROUSSELOT, Evelyne RYDLÖF, Fanny SANANES, Lucien SAURIN, Raymond SERINI, Lyuba SOFRONIEVA, Jean-Luc THIBAULT, Emmanuel TRUCHET, Manu VECHAMBRE, Rose VIGNAT. Tirage 10 000 exemplaires. Dépôt légal 1er trimestre 2016. N° ISSN 1266-8591. Maquette Philippe PERRET. Photo couverture Patrick GHERDOUSSI. Impression Graficas Piquer (Espagne). Régie publicitaire La Plage (04 93 58 51 51). Nouvelle Vague est édité par La Plage. Abonnement 10 euros pour 10 numéros. Distribution «Nouvelle Vague» est distribué gratuitement dans plus de 350 points de la région Sud-Est. Liste complète des lieux sur : www.nouvelle-vague.com/ou-le-trouver Magazine fondé en 1994. ::: Prochain numéro le 28 avril 2016 :::


4 >> L’Oeil de...

Laurent Bruguerolle (flickr.com/photos/laurentbruguerollephoto)

Hell’s Kitchen Le 04/02/2016 au Poste à Galène - Marseille (13). Envoyez vos photos “musicales” à contact@nouvelle-vague.com. Les sélectionnées seront publiées dans Nouvelle Vague.

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>>> La finale du concours de chant « Un Jour Une Voix » se tiendra le 30/04 à 20h30 à la salle Cap’Cinéma du Polygone Riviera ! www.polygone-riviera.fr >>> Le Disquaire Day aura lieu cette année le 16/04. Cet événement international met à l’honneur les disquaires indépendants, avec toutes sortes de collectors exposés ou proposés à la vente. www.disquaireday.fr


Programmateur musical et journaliste pour Radio Grenouille. Ta personnalité, ton action ? La poésie du monde, son mouvement, sa vision critique, via la musique notamment, me nourrissent. Jusqu’ici je coordonne les actions musicales de Grenouille, où je suis aussi journaliste et animateur. À l’avenir je souhaite approfondir le travail de mon alter ego M.OaT (également DJ) via Le Coton Club (l’émission), autour de l’espace afro-atlantique, en associant toujours plaisir et réflexion.

Ta playlist ?

• Musique : « Malibu » d’Anderson Paak, prodige américain qui associe sensualité soul, authenticité hip hop et mouvement funk avec en ligne de mire l’esprit du jazz, dans un esprit très actuel et accessible.

Ma Playlist << 5 • Cinéma : J’ai pris une claque avec « The Revenant » d’Iñárritu, les exploits cinématographiques qui le sous-tendent, sa vision sans concession de la nature (y compris humaine) et du choc des cultures. • Livre : Je relis « Mumbo Jumbo » d’Ishmael Reed. C’est un peu ma « bible » : une lucidité fantasmagorique jouissive au service d’une vision du monde et de la musique salvatrice. • Concert : Un DJ set plutôt, celui de ThristianBPM au Worldwide Festival sur la plage à Sète en 2015 : vibrations house et afros, clôture et baignade avec Sun Ra dans les oreilles… Magique ! • Evénement : Rien ne m’a plus transformé intérieurement que le fait d’avoir des enfants, et ça continue tous les jours.

Ta plus grande émotion musicale ? Si je dois choisir alors je reviendrais à ma première émotion vraiment bouleversante : la découverte de la musique de Charlie Parker avec « Bird ». Un film critiquable mais qui a été ma clé d’entrée dans une quête qui n’a pas cessé depuis, de poésie, de musique, d’authenticité, quelque soit le genre ou l’époque.

Ton espoir pour le futur ?

Je suis de nature assez pessimiste, et l’espoir me semble relever de plus en plus de l’utopie. Une utopie nécessaire donc ! La musique, art universel et abstrait par excellence, m’aide à la maintenir vivace. Si espoir il y a pour les générations qui viennent, il me semble qu’il ne passera que par plus de conscience de qui nous sommes et d’où nous venons, pour dessiner ensemble un avenir vivable.

>>> Rendez-vous le 15/04 au The Stage à Nice, qualifications pour le Grand Slam National ! Ainsi que tous les 3èmes vendredis du mois pour le Poetry Slam Nice. Contact : slamtribu06@gmail.com - 06 63 85 50 67. >>> Le Tremplin Musik Contest édition Jazz se déroulera le 21/05 à la Médiathèque Albert Camus d’Antibes. Inscriptions sur www.ma-mediatheque.net

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Stéphane Galland


PROGRAMMATION LES ARTS D’AZUR Du 01/09/2015 au 30/06/2016 au Broc (06) www.lesartsdazur.net

PROGRAMMATION TANDEM Du 01/09/2015 au 31/08/2016 dans le Var (83) www.tandem83.com

PROGRAMMATION PANDA EVENTS Du 01/03 au 31/12/2016 dans les Alpes-Maritimes (06) www.panda-events.com

PROGRAMMATION LE VOLUME Du 01/03 au 31/12/2015 à Nice (06) www.source001.com

PROGRAMMATION MJC PICAUD Du 01/01 au 31/12/2016 à Cannes (06) www.mjcpicaud.com

DOCKSESSION Les 29 et 30/04/2016 à Marseille (13) www.dock-des-suds.org

COULEURS URBAINES Les 03 et 04/06/2016 à La Seyne Sur Mer (83) www.festival-couleursurbaines.com

NUITS DU SUD Du 07 au 23/07/2016 à Vence (06) www.nuitsdusud.com


JANIS JOPLIN

Album de légende << 7

Pearl Sorti le 11/01/1971.

Il y a 10 ans...

Il y une malédiction à laquelle il est difficile d’échapper lorsque l’on est une rock star, celle du « club des 27 » qui fauche en pleine gloire, quelques une des plus grandes stars du rock’n’roll. Parmi elle, Janis Joplin. Sa carrière a été courte, incontournable, fulgurante et tragique. Impossible de passer à côté de son œuvre, Janis Joplin est une bête de scène à la voix aussi singulière qu’inimitable, qui continue de résonner dans nos têtes plus de 45 ans après sa mort. Emportée par une overdose à 27 ans après seulement 3 ans de carrière au sommet, Janis Joplin laisse derrière elle d’immenses succès parmi eux l’album « Pearl ». « Pearl » emprunte son titre au surnom de la chanteuse, il est entré dans la légende et marque un tournant dans sa carrière. Après

briSa roChé

s’être séparée de son groupe Kozmic Blues, Janis Joplin forme en avril 1970 un tout nouveau groupe, Full Tilt Boogie avec qui elle interprétera et enregistrera ces quelques titres. C’est un album sans fausse note qui nous offre 34 minutes de musique intense et de pur bonheur. Ce sera aussi son dernier album, qui sera publié à titre posthume après que la star ait succombée à une surdose d’héroïne le 4 octobre 1970. Ce dernier chef-d’œuvre est porté par quelques-unes des chansons les plus symboliques de la chanteuse comme « Cry Baby » ou « Move Over ». Même si Janis Joplin n’a pas apporté de mutation musicale profonde, elle reste une des interprètes les plus talentueuses de tous les temps. Loic Sumien

Après avoir grandi en Californie, la belle américaine s’est installée en France où elle réside toujours aujourd’hui. En 2007, elle sort “The chase“, un album jazz-pop sur le fameux label Blue Note. Par la suite, elle évolue vers l’électro avec un album de reprises sous le nom de The Lightnin 3. Brisa Roché signe son grand retour avec “The Invisible 1”, un nouvel opus récemment sorti.


8 >> Concerts à venir LISA SIMONE

DUB STATION

Quand on nous dit « Simone », on pense tout de suite à la grande Nina Simone, reine dans le monde du jazz. Mais ne vous y méprenez pas, Lisa est, en plus d’être sa fille, une réelle artiste, une voix et une comédienne à part entière. Pourtant, cette dernière a longtemps évité le milieu musical, intégrant l’US Air Force pour quelques années. Mais les airs de gospel de son enfance, les tournées de sa mère et le don de voix dont elle a hérité ont peu à peu refait surface dans sa vie. Lisa Simone lâche prise et fini par jouer dans des comédies musicales, toucher des prix, et rejoindre des groupes de musique. Dans les années 2000, mère et fille partagent la scène peu de temps avant le décès de Nina. Lisa se consacre alors à rendre hommage à sa mère avec l’album « Simone On Simone », dans lequel nous retrouvons leur morceau commun, suivit d’une tournée. Et c’est en 2014 qu’apparait « All Is Well », finalement premier album solo de Lisa Simone, enregistré en France. Un jazz somptueux où « tout est bien » et une voix qui ne peut que vous marquer : aucune excuse pour rater une telle tornade en pleine tournée. Charlotte Munoz Le 01/04 à l’Espace Malraux – Six Fours (83) et le 24/06 à l’Espace Auzon – Carpentras (84) www.facebook.com/simonesworld Crédit Photo : Frank Loriou

Les Amateurs de festivités vont être ravis : la 32ème édition du Dub Station sera bientôt de retour à Marseille. Les Dub Station sont l’occasion de découvrir des artistes entre 23h et 5h du matin. Artistes anglais comme français sont au rendez-vous aux Docks des Suds, mêlant chanteur, DJ, collectif ou producteur ainsi que basses puissantes, reggae mystique ou électro poussée à son apogée. Pour cette édition, des talents sont donc au programme : avec le succès des Dub Station précédents, l’équipe de Musical Riot essaye sans cesse de « mettre les petits plats dans les grands ». L’anglais Steve Vibronics sera présent aux Docks accompagné de ses chanteurs Madu et Echo Ranks. La scène locale et française sera également prête à proposer des sons : Weeding Dub présentera son dernier album « Still Looking For ». Enfin, des découvertes sont plutôt attendues sur la scène marseillaise. Dub Addict Sound System se produiront pour la première fois durant cette édition. Multi-instrumentistes et autres compositeurs seront prêts à vous faire danser jusqu’au matin pour ce Dub Station qui s’annonce magnétique. Lucile Adèle Le 02/04 au Dock des Suds – Marseille (13) www.musicalriot.org Crédit photo : Aishuu


Concerts à venir << 9 IZIA

Izia est une actrice et une auteure-compositrice-interprète française. Née dans une famille d’artistes : son père est chanteur et sa mère danseuse. Izia est la demi-sœur d’Arthur H, musicien et chanteur, mais aussi peintre et illustrateur et de Kên Higelin réalisateur, acteur et metteur en

scène. C’est tout naturellement qu’elle se plonge dans ce milieu artistique et c’est en 2002 que son père lui offre sa première expérience discographique en faisant un duo avec elle. Elle commence à écrire ses premières chansons à l’âge de 13 ans. Elle sort son premier album en 2009, il restera dans le Top 100 pendant dix-sept semaines. Elle a aussi une carrière d’actrice et remporte le César du meilleur espoir féminin en 2013. Après le tournage du film, elle enregistre directement son deuxième album toujours dans le style rock. Son troisième album est sorti en 2015, le rock est un peu remplacé par l’électro et l’anglais par le français. Avec ce dernier album, Izia change de registre mais garde son identité. Cindy Lombardo Le 02/04 à l’Espace Culturel André Malraux – SixFours (83) et le 16/04 à la Cigalière – Sérignan (34) www.iziamusic.com Crédit photo : Thomas Samson


ROBERT GLASPER Le 01/04 au Forum Nice Nord – Nice (06) À 37 ans, le pianiste Robert Glasper a déjà derrière lui une carrière de plus d’une quinzaine d’années. Sept albums sont le fruit de son travail depuis 2003 : du premier, « Mood », au dernier en date, « Covered » (2015), ce jazzy guy a exploré de nouveaux territoires et mêlé différents styles. Le succès des deux volumes « Black Radio » (2012) l’a érigé au même rang que des superstars pop telles que Rihanna ou Drake. L’américain a par la suite travaillé avec de grands noms du jazz, du hip-hop ou du R&B comme Kanye West, Jay-Z ou Q-Tip. Après ce succès R&B, Robert Glasper est finalement revenu

à ses racines jazz, reformant son trio des deux premiers albums (pianiste, bassiste, batteur). Inspiré par Cindy Lauper comme Kendrick Lamar, le compositeur est plus éclectique que jamais : sur scène, des compositions originales comme des reprises s’entrechoquent, les standards jazz côtoient le flow R&B. Début avril, l’étoile du jazz jouera dans notre région pour exposer sa virtuosité et son talent indéniable. Lucile Adèle Egalement le 02/04 au Jam – Montpellier (34) www.robertglasper.com


Concerts à venir << 11 HUBERT-FELIX THIEFAINE

Hubert-Félix Thiéfaine est un auteur, compositeur et interprète français. En 2012 il est consacré aux Victoires de la Musique pour l’album et artiste de l’année. Pour son 16ème album « Suppléments De Mensonge ». Hubert-Félix Thiéfaine est un compositeur de grand talent, qui aime les mots et ça s’entend. Dans les textes, on le compare parfois à Gainsbourg ou Boris Vian, mais Hubert-Félix Thiéfaine a son propre univers. C’est un poète rock’n’roll qui tire habilement son inspiration d’écrivain tel que Rimbaud ou Baudelaire. À chaque album, il fait preuve d’une créativité hors normes. En 2014 il sort son 17ème album « Stratégie De l’Inespoir » nominé disque d’or en moins de quinze jours. Sur scène, cela fait près de quarante ans qu’Hubert-Félix Thiéfaine chante son amour pour un public qui le suit fidèlement et participe pleinement au succès de cet artiste. Il remplit les salles les plus prestigieuses avec un auditoire conquis d’avance. Loic Sumien Le 02/04 à l’Espace Montgolfier – Davezieux (07) et le 29/04 à l’Usine d’Istres - Istres (13) www.thiefaine.com


FAVEUR DE PRINTEMPS Du 21 au 23/04 à l’Eglise Anglicane et au Théâtre Denis – Hyères (83) Deux scènes, trois soirs et neufs artistes. 11 ans après son lancement, le festival Faveur de Printemps continue de grandir. Alors que vous commencez à ranger au fond de votre placard les gros pulls d’hiver pour faire place aux légers et agréables tissus d’été, une flopée de musiciens vous donne rendez-vous à Hyères. Un rassemblement pop, rock et folk à l’image de la saison : colorée, joyeuse et douce. Pour cette douzième édition, Faveur de Printemps vous emmènera voyager sur le rock/folk du guitariste australien Jim Yamouridis. Son compatriote The Apartments, vous plongera dans un univers aux multiples influences. A l’instar de Radio

Elvis ou Perio, qui illustreront à merveille la devise du festival : Rock’n’Folk ! Les belges de Dan Sam et le français The Last Morning Soundtrack viendront eux électriser le programme. Et si cela ne vous suffisait pas, Faveur de Printemps vous invite à en préambule de chaque soirée à assister aux représentations gratuites de Martin Mey, Blick Bassy et Aldous Harding : trois représentant de la folk international. Thomas Bovyn www.faveursdeprintemps.com Crédit photo : Muriel Delepont


Concerts à venir << 13 VALD

Vald fait partie d’une nouvelle génération de rappeurs français qui aime naviguer hors des sentiers battus. Le rappeur a un parcours atypique, après avoir décroché un bac scientifique puis une licence en mathématique-informatique, Vald se lance dans le rap ou il cultive l’absurde dans la lignée de rappeurs comme Orelsan. Dans ses projets, il est soutenu par des producteurs chevronnés comme Suther Kane ou Mezoued Records. Mais c’est en 2014 que tout commence pour Vald, il sort son premier EP « NQNT » (Ni Queue Ni Tête) sous le label du rappeur Tunisiano. Ses titres se font très rapidement remarquer et font le tour du web. Un an plus tard il revient avec un nouvel EP « NQNT 2 » qui le propulse numéro 1 des ventes numériques hebdomadaires. Le jeune rappeur est l’auteur de titres à succès qui surprennent le public comme « Selfie » ou « « Bonjour » qui a atteint plus de 7 millions de vues sur YouTube. Cet artiste qui monte, dans le monde du rap est à voir absolument sur scène ! Loic Sumien Le 08/04 à l’Affranchi – Marseille (13). www.vald.tv


QUINTRON AND MISS PUSSYCAT Le 04/04 au Volume – Nice (06) Originaire de la Nouvelle Orléans, Quintron, mélange rythmes blues et musique psyché. Miss Pussycat, sa femme, est la voix du groupe. Elle s’occupe aussi de jouer des maracas ou d’animer des marionnettes pendant le show. La performance du couple est donc très imagée : il aime la musique autant qu’elle aime les marionnettes. Leur spectacle est vivant. Selon eux, il s’agit d’un « work in progress » : ils tentent de le réinventer chaque soir. Tandis que Quintron créé et customise des instruments, Miss Pussycat anime ses étranges créations. Chansons mi-poésie/mi-

rock’n’roll, musique psychédélique mêlée aux sons de fête de la Nouvelle Orléans, instruments électroniques self-made et vêtements colorés, guitare acoustique, batterie et maracas : La combinaison du tout forme leur duo explosif et divertissant. Quintron et Miss Pussycat sont de retour pour une tournée en Europe de mars à avril. Ils apportent leurs instruments et marionnettes avec eux dans la région avant de repartir pour de nouveaux projets comme « The Happy Castle of Goblinburg » : l’occasion de les découvrir sur scène. Lucile Adèle


Concerts à venir << 15 TOO WISE

Too Wise ou « 2¥S » est un mélange entre électro, rock et reggae. Un style hybride principalement électro qui s’inspire des plus grands comme Radiohead, Gesaffelstein, Alt-J, MIA ou encore Woodkid. Cette constante recherche d’influences sonores fait de Too Wise un groupe à l’univers riche : « The Hunt », le premier single de leur nouvel album, est rythmé d’un brin d’électro mêlé à des teintes rock. Accompagné de Romain à la guitare et porté par la jolie voix de Yona Yacoub, le duo niçois nous conquit. Depuis leur premier album « Splendour & Décadence » en 2012, 2¥S s’impose peu à peu dans la lignée des artistes « électronisant », avec des projets plus grands pour les années à venir. Le mélange subtil des genres, les prochaines collaborations artistiques et l’énergie de ces compositeurs sont à suivre de près. Le groupe est déjà un habitué des scènes azuréennes et il nous donne rendezvous une fois de plus à Nice pour nous faire danser. Lucile Adèle Le 09/04 à la Salle Félix Martin - Saint Raphaël (83) www.facebook.com/toowise2YS


HYPNO5E Le 29/04 à la MJC Picaud – Cannes (06) Hypno5e est un groupe de métal expérimental français. Il est composé d’Emmanuel Jessua au chant et à la guitare, Jonathan Maurois à la guitare, Cédric Pagès au chant et à la basse, et Théo Begue à la batterie et aux samples. Le groupe originaire de Montpellier s’est formé en 2003. Hypno5e a déjà fait plusieurs tournées : nationale, européenne et internationale (notamment aux EtatsUnis, en Australie ou encore en Chine). Le groupe a joué avec Gojira, Psykup, The Ocean et bien d’autres. C’est en 2007 qu’ils sortent leur premier album « Des Deux L’Une Est L’Autre ». Le groupe joue du métal mais il est difficile de l’enfermer

dans cette boîte : les parties métal sont contrastées avec des samples sous forme de poèmes criés. Ils font de la musique déstructurée dans un univers complet. Hypno5e mélange la musique et les effets visuels avec de nombreuses références littéraires et cinématographiques. En effet, le groupe est considéré comme un pionnier dans le métal cinématographique français. Leur musique est un projet total, expérimental, électronique et progressif. Cindy Lombardo Egalement le 30/04 à l’Akwaba – Avignon (84) et le 13/05 au Victoire 2 – Montpellier (34) www.hypno5e.com


Concerts à venir << 17 MICHAEL LEE FIRKINS

Michael Lee Firkins est un guitariste de blues rock américain, il joue avec autant de bonheur de la country, du bluegrass ou du southern rock (c’est un grand fan de Lynyrd Skynyrd). Il a connu son heure de gloire avec l’éphémère et excellent groupe Howling Iguanas dans les

années 90 mais il continu son chemin dans la musique, alternant ses propres enregistrements et la participation comme sideman aux disques de Pat Travers, Jason Becker, Steve Hunter, entre autres. Guitariste virtuose, il a un style assez particulier, mélange à la fois de jeu aux doigts et au médiator, ce qui donne un son très reconnaissable. Il ne dédaigne pas non plus utiliser un bottleneck dans une tonalité plus blues encore qui n’est pas sans rappeler celle de Duane Allman. Guitariste mais aussi compositeur, il aime cependant beaucoup reprendre et s’approprier quelques bons vieux tubes, des standards des années 60 et 70. C’est la seule date de sa tournée européenne en France, une raison de plus pour ne pas le manquer. Jacques Lerognon Le 17/04 au Block Not’ – Saint-Laurent-du-Var (06) www.michaelleefirkins.com


DOCKSESSION Le 29/04 au Dock Des Suds - Marseille (13) La huitième Dockession arrive, la première de l’année. Organisée par le Dock des Suds, l’espace associatif géant de Marseille, le principe est de laisser un artiste inviter d’autres artistes de son choix. Cette fois-ci, elle sera placée sous le signe du rock et de l’électro car c’est au tour de The h.o.S.T. de mener la danse. Le groupe marseillais rock/folk, biberonné aux grands noms du rock, est né en 2004. Son prochain album, « Sound The Charge », sortira le 15 avril. Il a choisi de faire monter

sur scène le Londonien Russel John Swallow à la voix chaude et au style pop/rock. Mais aussi le groupe marseillais The Coyotes Dessert aux accents très grunge et stoner qui rode dans les concerts depuis quelques temps déjà. Enfin, le DJ Philippe Petit à la discographie impressionnante. Ce sera aussi l’occasion de découvrir les artistes plasticiens qui exposent sur les murs du Dock. A ne pas manquer. Hélène Salimbeni www.dock-des-suds.org


Nouvelle Vague - avril 2016

NATALIA M. KING QUARTET

Natalia M. King, talent au groove typique des musiques noires, est une combinaison à elle seule de la soul, du blues et du jazz. Son album « Soulblazz » porte donc bien son nom. Née américaine, c’est en France qu’elle vit désormais, suite à de nombreux voyages. Sept années

se sont écoulées avant son « come back » en 2014, accompagnée des jazzmen français Pierrick Pédron, Stéphane Belmondo et Dominique Cravic. Avec un air tantôt de Nina Simone tantôt de Janis Joplin, la chanteuse-guitariste ne s’est pas contentée de partager son don. Reprenant trois standards dont le fameux « Amazing Grace », elle a écrit et composé le reste, le tout enregistré dans les conditions du « live ». Il ne s’agit pas d’un simple retour, non. Natalia clame avoir changé dans « I’ve Changed », et marque une puissante authenticité dans les histoires qu’elle nous conte au son intense et mystique de sa voix. Nous n’en sommes que plus charmés, touchés par cette soulwoman aux textes autobiographiques, dans un tout so jazz et pur à la fois. Charlotte Munoz Le 21/04 au Comoedia – Miramas (13) www.nataliamking.com Crédit Photo : Bertrand Fèvre


LIZ VAN DEUQ Le 30/04 à La Salle des Arts d’Azur – Le Broc (06) Liz Van Deuq, de son vrai nom Vanessa Dequiedt, est une chanteuse et pianiste. Très éclectique, son premier album « Anna-Liz » offre onze chansons autobiographiques. Marquée par ses années de conservatoire aussi bien psychologiquement qu’au niveau des compositions, Liz Van Deuq raconte ses joies et ses peines en musique. Un tableau de vie qu’elle chante ou slam comme un monologue dans une ambiance pop-rock. « Au Conservatoire » premier clip de l’album est fantaisiste. Un mélange piano-voix et quelques touches électros. Enregistré aux côtés d’une dizaine de musiciens, l’album est d’une qualité

et d’une fraîcheur certaine. La compositrice, sélectionnée aux auditions du Radio Crochet France Inter, sait jongler avec les rythmes et harmoniser les instruments. Avant de revenir en France, Liz Van Deuq a joué une centaine de concerts en solo et peaufiné son expérience sur les scènes aux côtés d’artistes comme Cali ou Carmen Maria Vega. Si elle fait également des tournées en trio, c’est bientôt en showcase solo qu’elle viendra jouer dans le Sud. Lucile Adèle lizvandeuq.com Crédit photo : Géraldine Aresteanu / SalezPoivrez


Concerts à venir << 21 NO ONE IS INNOCENT

BIRELI LAGRÈNE

En 2012, Ils ont réalisé les premières parties du célèbre groupe de hard rock Guns N’Roses à Toulouse et Lyon. Mais ce n’est pas tout. Ils ont également joué en levé de rideau des légendaires AC/DC durant leurs deux représentations au Stade de France l’été dernier. Un gage de reconnaissance pour ce groupe de rock fusion parisien. Cette fois, les No One Is Innocent entament leur propre tournée pour défendre « Propaganda », le nouvel album de la formation. Une sixième production qui vient célébrer les 20 ans d’un groupe reconnu pour ses performances scéniques de grandes intensités. Guitares à la main, voix furieuses sur textes brutaux et engagés, les No One reviennent avec un style qui rappelle celui de leurs débuts. L’époque où de jeunes adultes avaient choisi la musique pour hurler leurs revendications et utopies. Un nouvel album légitime, quatre ans après leurs dernière production, lorsque l’on connait le climat ambiant maussade, pour un groupe qui a toujours puisé en la société sa raison de créer. Thomas Bovyn Le 02/04 à l’Omega Live – Toulon (83), le 03/04 à Kaz Kabar Salle Cooperative Pluridisciplinaire – Joyeuse (07) et le 16/06 au Sunelia Aluna Vacances – Ruoms (07). www.nooneisinnocent.net

C’est un quartet assez exceptionnel que nous aurons le plaisir d’écouter, quatre stars du jazz réunies pour une tournée de quelques dates seulement dont une dans notre région. On ne présente plus la section rythmique étasunienne, des vieux de la vieille, le bassiste Eddie Gomez a commencé avec Gerry Mulligan puis fût membre du fameux trio de Bill Evans dans les années 60. Le batteur Lenny White, a lui fait ses classes à peine plus tard avec Freddie Hubbard, Miles Davis et Chick Corea de l’époque « Return To Forever ». A la même époque naissaient, le guitariste français Biréli Lagrène (1966), virtuose, capable de tout jouer du jazz manouche au métal en passant par la fusion et le pianiste italien Antonio Faraò (1965), le moins connu du quartet de ce côté des Alpes, mais avec déjà un parcours remarquable et remarqué. Un touché exceptionnel alliant lyrisme et élégance. Ce qu’ils vont jouer reste un mystère, probablement un programme alliant swing, bebop, post bop et un jazz plus moderne. Immanquable ! Jacques Lerognon Le 22/04 au Théâtre Lino Ventura - Nice (06) www.bireli-lagrene.fr Crédit photo : Jean-Luc Thibault


22 >> Concerts à venir FRERO DELAVEGA

CŒUR DE PIRATE

Fréro Delavega est un groupe composé de deux jeunes hommes originaires de Gironde : Flo Delavega et Jérémy Fréro. Flo commence par poster des vidéos de reprises sur le web, très vite les deux amis décident de faire des vidéos ensemble. Le duo se fait remarquer et le nombre de vues augmente rapidement. Après leur participation à l’émission « The Voice » sur TF1, ils sont désormais connus du grand public. Ils sortent leur premier album « Fréro Delavega » un an après, avec les célèbres titres « Sweet Darling » et « Le Chant Des Sirènes », album n°1 du Top Album en France dès sa première semaine de sortie et aujourd’hui triple disque de diamant. Ils obtiennent le prix du meilleur groupe/ duo français de l’année aux NRJ Music Awards 2015. Fin 2015, ils sortent leur deuxième album « Des Ombres Et Des Lumières », déjà disque de platine, porté par les hits « Ton Visage » et « Le Cœur Éléphant ». Avec une voix assez blues pour Jérémy et plus soul pour Flo, nous sommes envoutés par leurs mélodies douces et légères. Cindy Lombardo Le 22/04 à l’Espace Léo Ferré – Monaco (98), le 23/04 au Zénith Oméga – Toulon (83), le 17/08 aux Arènes de Cap D’Agde – Cap D’Agde (34) et le 18/08 aux Arènes – Palavas-les-Flots (34) www.frerodelavega.com Crédit photo : PhotoPGR/Le Parisien

De son vrai nom Béatrice Martin, Cœur de Pirate est une chanteuse, parolière, auteurecompositrice-interprète et pianiste canadienne. Sa mère étant pianiste professionnelle, Cœur de Pirate baigne dans le milieu artistique depuis sa tendre enfance, elle joue d’ailleurs du piano depuis l’âge de trois ans. A 15 ans elle fait déjà partie d’un groupe, December Strikes First, dont elle est la claviériste. En 2009 elle sort la version française de son album « Cœur De Pirate », sa chanson « Comme Des Enfants » connaît un vrai succès. La même année, Cœur de pirate se fait remarquer avec sa chanson « Ensemble » qui est en fond d’une vidéo qui fait le buzz sur internet. En 2011, elle sort son second album, « Blonde », ainsi qu’un album de reprise en 2014. Et elle revient en 2015 avec son troisième album « Roses », où elle chante en anglais, prête à la conquête d’autres territoires. Avec cet album, Cœur de Pirate revient grandie, elle nous livre ses angoisses, ses inquiétudes, après un travail sur elle-même. Cindy Lombardo Le 23/04 au Palais des Festivals – Cannes (06) www.coeurdepirate.com Crédit photo : Alain Jocard - AFP


Concerts à venir << 23 KENNY GARRETT

EURO FESTIVAL HARLEY DAVIDSON

Saxophoniste jazz américain, Kenny Garrett a suivi les traces de son père qui était lui-même saxophoniste amateur. Il est dans son domaine l’un des meilleurs de ces trente dernières années. Après avoir joué dans plusieurs orchestres, il enregistre son premier album en 1984 en tant que leader, chef d’orchestre. Kenny Garrett sait exactement ce qu’il veut musicalement. Il travaille donc avec des musiciens soigneusement choisi, un groupe qui saura le mieux transmettre son message. Il enchaîne ensuite avec onze albums dont beaucoup ont été nominé aux Grammy Awards. En 2012, Garrett sort son album « Seeds From The Underground », une sorte d’hommage à toutes les personnes qui l’ont inspiré musicalement et personnellement. Cet album a été nominé deux fois aux Grammy Awards mais aussi pour le Soul Train Music Awards. Tout au long de sa carrière, Garrett a collaboré avec beaucoup de grands noms du jazz comme Miles Davis, Freddie Hubbard, Art Blakey, Elvin Jones. Cindy Lombardo Le 23/04 au Carré Léon Gaumont – SainteMaxime (83), le 26/04 au Théâtre des Salins – Martigues (13), le 27/04 au Cap Cinéma – Cagnes-sur-Mer (06) et le 09/05 au Cargo de Nuit – Arles (13) www.kennygarrett.com Crédit photo : Detroit Jazz Festival

Pour son dixième anniversaire, l’Euro Festival Harley Davidson voit encore une fois les choses en grand. En cette édition 2016 sera présent le groupe Shaka Ponk. Mêlant punk, metal, funk, hip-hop et rock, ce groupe français est connu pour leur show sur scène accompagné du fameux Goz, leur singe virtuel. Suite à une sortie de deux albums consécutifs en 2014 (« The White Pixel Ape » et « The Black Pixel Ape ») ainsi qu’une tournée de plus de 100 dates, SHK PNK donnera donc un concert exclusif pour l’occasion ! Mais ce n’est pas tout. Le groupe suédois Europe est également au programme de ce festival. Nous berçant de heavy metal, hard rock, glam metal ou classic rock, ils enchainent les succès et continuent avec leur dixième album « War Of Kings ». Pas moins de 18 000 motards et fans sont attendus, et participeront à des évènements tels que le Custom Bike Show, la présentation de modèles Harley Davidson, démos, parade, etc. En bref, un week-end incontournable pour tous les passionnés d’Europe, dans un cadre exceptionnel. Un tout en musique à ne pas manquer ! Charlotte Munoz Du 28/04 au 01/05 à Grimaud – Golfe de St Tropez (83) harley-davidson-eurofestival.com/eurofestival Crédit Photo : Yann Orhan


24 >> Concerts à venir CHASSOL

1 MAX DE BRUIT

Surdoué de la musique, Chassol est un auteur, compositeur français touche à tout. Il compose pour le cinéma, la télévision et la publicité, il sera également chef d’orchestre de 1994 à 2002 et collaborera avec des artistes tel que le groupe Phoenix ou Sébastien Tellier. Dès les premières notes, Chassol vous plonge dans son univers aux multiples facettes empreintes de son histoire. Sa musique est inclassable, il imagine des morceaux d’une richesse incroyable tout en créant son propre style musical. C’est un chasseur de son et développe le genre ultrascore : musique minimaliste faite de collage, de sampling et de rythmes pop mélangeant musique et image, le tout en harmonisant le réel et en s’inspirant de ses voyages. Sur scène Chassol est à la hauteur des attentes, il vie chacun de ses morceaux en faisant vibrer le public venu en nombre partager avec lui plus qu’un concert, une expérience musicale. Loic Sumien Le 29/04 à la Nuit Blanche – Monaco (98) www.chassol.fr

L’association Niçoise 1 Max de Bruit remet le couvert pour sa quatrième édition. Toujours en partenariat avec la ville de Nice et avec Monsieur Norbert Krief « himself », pour une nouvelle édition de son fantastique festival du même nom. Cette année, les bénéfices du festival iront à l’association Reves, qui œuvre pour réaliser les rêves d’enfants gravement malades. Au programme du rock bien sûr avec une floppée de Tribute, pas moins de 13 ! Et la présence d’un petit nouveau, côté musical, avec Dj High Heels qui agrémentera les soirées avec ces sets. Le vendredi ouverture des portes à 17h30, pour retrouver Warm (Tribute Led Zeppelin), Highway 1 (Tribute Journey), Genesya (Tribute Genesis), Richard Blues Gang (Tribute Electric Blues) Et With U (Tribute U2). Le lendemain, vers 15h, deuxième journée avec Evermind (Tribute Nirvana), Given To Fly (Tribute Pearl Jam), Aerobird 98 (Tribute Aerosmith), No Class (Tribute Motörhead), Chris Holmes Mean Man (Ex W.A.S.P. Tribute Black Sabbath), Temple Of Dio (Tribute Dio), Les Grandes Gueules (Tribute To Trust) et enfin l’excellent Cold Gin (Tribute Kiss) ! Réservez d’ores et déjà votre weekend, et en plus c’est pour faire une bonne action ! Céline Dehédin Les 29 et 30/04 au Théâtre de Verdure- Nice (06)

+ DE CONCERTS

+ DE CONCERTS


Concerts à venir << 25 MODERAT

Moderat est un trio formé du duo « Modeselektor » et du DJ « Apparat ». C’est à dire Gernot Bronsert et Sebastian Szary, pionniers de la techno à la réunification de l’Allemagne puis Sascha Ring, maillon fort de la chaîne électro. La combinaison de ces bijoux berlinois, créé le groupe hybride au style électronique et pop. Depuis la création en 2002, seulement deux albums étaient le fruit de leur association. Parmi leurs hits, on

trouve « Nasty Silent », « Rusty Nails » ou encore « A New Error » qui apparaît dans un film de Xavier Dolan. Invités du plus grand festival indé « MELT! Festival » (Berlin, 2014), ils ont une fois de plus conquis le public et amateurs d’électro expérimentale. L’alliance entre sens rythmique et finesse électronique font leur puissance musicale : tous les sons se combinent à merveille pour nous offrir des symphonies planantes. Cette poésie électronique nous enivre depuis le premier album c’est pourquoi « Moderat III » qui sortira le 1er avril 2016 nous séduit déjà. Le trio allemand annonce une tournée en France dont un passage dans le sud pour nous faire danser sur ce troisième opus. Ce condensé d’harmonie sonore est à écouter sans Moderat-ion. Lucile Adèle Le 30/04 au Cabaret Aléatoire – Marseille (13) www.moderat.fm Crédit Photo : TheOnePointEight


Spécial Marseille zoom sur la scène musicale marseillaise

Tour à tour critiquée, adorée, moquée, fantasmée, Marseille ne laisse pas indifférent et suscite toujours autant de réactions passionnées. Véritable creuset de cultures, la bouillonnante cité phocéenne regorge d’énergie et de créativité. Avec exhubérance et chaleur, Marseille la méditerranéenne cultive sa différence. La scène musicale contribue largement à cette effervescence artistique. Innombrables sont les artistes, lieux et structures qui la font vivre au quotidien. Attaché depuis toujours à mettre en valeur les acteurs de la scène musicale régionale, c’était pour nous une évidence de consacrer un numéro spécial pour rendre compte de l’incroyable richesse de la scène musicale marseillaise. Marseille trop puissant!


>> Sommaire 28. Scène Electro 29. DJ Oil 30. Scène Pop-Rock 31. Dissonant Nation 34. Temenik Electric 35. Orizon Sud 36. Aline 37. Microphone 38. Scène Hip-Hop 39. AMI 40. IAM

42. Scène Reggae 43. Siska 44. Scène Musiques du Monde 45. Latinissimo & Dock des Suds 46. Scène Jazz 47. Le Cri du Port 48. Scène Chanson 49. Scène Fanfare 50. Scène Métal 51. Season Of Mist 52. Salles de concerts

53. Le Molotov 56. Lieux 57. WAAW 58. Festivals 60. Radio Grenouille 61. Live In Marseille 62. Friche La Belle de Mai 63. GRIM + GMEM 64. Structures 65. Ventilo


28 >> Spécial Marseille

Scène electro Droit aux beats ! Depuis longtemps à la traîne en matière de musiques électroniques, Marseille arrive aujourd’hui à fédérer en ses murs une somme d’énergies sans précédent. Nouveaux lieux où danser, créations de festivals en pagaille, nouveaux publics et nouvelles attentes, la poussée se fait très forte sur le terrain des sonorités électroniques. Pour le meilleur ou pour le pire ?

Sulfureuse à bien des titres, à jamais différente des autres, Marseille et sa nuit connaissent depuis quelques années un indéniable essor, porté par le dynamisme d’une infinité d’acteurs aux ambitions multiples. Dans le sillage d’une année 2013 en demi-teinte, la cité mute après avoir été pendant un peu moins de douze mois la « capitale européenne de la culture ». Au lendemain de cet événement majeur, quand d’autres domaines ont amplement pâti d’une récession en partie due à l’arrêt des subventions liées à « MP2013 », le dancefloor se porte bien et n’en finit plus de déployer ses atours. Le souffle d’un tel vent de fraîcheur ? Les innombrables collectifs qui s’emparent aussi vite que possible de tous les lieux offrant ne serait-ce que l’opportunité de mettre en sons

leurs idées. Résultat : Des soirées intimistes aux messes ultra-populaires, une offre réduite mais qualitative séduisant à la fois le quidam moyen et l’exigeant trendspotter. Au fil des saisons Car aujourd’hui et maintenant, à Marseille, on sort, tard, et l’on danse au fil des saisons. Sur le toit de la Friche Belle de mai, celui d’un centre commercial (R2), dans les caves intimistes de l’U-percut et des Demoiselles du cinq, au sein des salles oversized du Cabaret Aléatoire et du Dock des Suds, des clubs aux esthétiques très marquées (La dame Noir Dancing, Baby club...) ou des bars-restaurants conceptuels et vitaminés. A deux doigts d’un développement anarchique, la cohorte de festivals émergents


Nouvelle Vague - avril 2016

(Electrobotik, Positiv, L’édition, We art, Acontraluz, Delta, Watsa...) a récemment rejoint le plus ancien (Marsatac) pour occuper le calendrier estival, offrant près d’un événement majeur par weekend ! Plus que jamais alléchant, l’agenda marseillais permet aujourd’hui a quiconque de trouver un plancher à fouler en rythme la nuit venue, voire de se dandiner sous l’astre solaire en matinée parfois (Ô galop) ou après déjeuner souvent (Jardins Suspendus). L’éternel paradoxe marseillais Autre indice de santé – dans une ville qui ne comptait plus aucune échoppe spécialisée – la naissance de plusieurs disquaires spécialisés (Extend&Play, Galette), véritables baromètres du genre, où se font et défont les tendances autour de très convoitées plaques d’acétate. Et des disques, justement, la ville en produit beaucoup. Pour preuve la myriade de labels souvent très chauvins (La dame Noir records, Tcheaz, Virgo, The exquisite pain, Modélisme...) qui contribue à replacer la cité phocéenne sur la carte

internationale des bonnes musiques à danser. Malgré l’embellie pour les amateurs de rythmiques binaires, la situation est plus complexe pour les organisateurs qui se voient encore et toujours interdire l’accès aux parcs, îles et plages de la ville. Propices aux belles fêtes dont tous rêvent, de nombreux lieux semblent en effet devoir demeurer à l’état de fantasme, tandis qu’à l’occasion c’est au tour de la municipalité, qui n’est plus à un paradoxe près, de programmer une « fête bleue » 100% électronique sur le vieux port ou le concert de celui que tous adorent détester, David Guetta, au Vélodrome. Voisinage tatillon (et moins prompt à se plaindre d’autres évènements tout aussi bruyants), arrêtés préfectoraux sortis du tiroir (la très recommandable Buvette D*I*S*C*O ou Le Petit Pavillon en firent dernièrement les frais) et transports en commun inopérants après minuit viennent rappeler aux locaux la réalité d’une ville où tant de choses restent encore à faire. Jérémie Morjane alias Anticlimax

DJ Oil

Fort caractère, Lionel Corsini ! Dans sa ville on le connaît aussi comme lanceur d’alertes local, en butte aux incorrigibles politiciens de sa ville. Mais n’est-ce pas raccord avec sa culture musicale, celle des trublions soul, rock ou jazz qui osaient braver les pouvoirs en place pour revendiquer leurs droits ? Dans son électro chargé de groove, on entend sourdre cet héritage : ses albums “Black Notes” et “Phantom” sont nourris d’effluves urbaines, de percussions et de basses qui roulent. Hyperactif, le musicien annonce son maxi “Rain” sur le label d’Ivan Smagghe Les Disques de la Mort, cinq titres « électriques » comme il les définit. En mai, il renoue avec la cinéphilie avec la sortie du film Toril de Laurent

Teyssier dont il a composé la B.O. Et cet été c’est le retour, dix ans après, de la formation Troublemakers, signature électronique par laquelle tout a commencé… Hervé Lucien En live avec les Troublemakers le 04/06 à la Friche Belle de Mai - Marseille (13). soundcloud.com/dj-oil


30 >> Spécial Marseille

Scène pop-rock

Oh Tiger Mountain

«Marseille, ville rock», l’expression n’est pas usurpée. Et bien que nombre de tournées (The Kills, Queens of the Stone Age …) évitent la cité phocéenne et son public fauché, les amateurs de déflagrations soniques peuvent avoir leur dose plusieurs fois par semaine, du fait des nombreuses associations d’activistes. Panorama de ce qui se passe dans les caves, où règnent la sueur et l’électricité.

Raisonner en terme de scènes, a ses limites, en effet les publics s’entrecroisent et on peut très bien passer d’un concert hardcore avec Wake the Dead au Molotov ou Canine à la Salle Gueule à du post-punk avec Catalogue à la Machine à Coudre, du surf ambient de Johnny Hawaïï aux Demoiselles du 5, du folk/drone de Moondawn au Grim ou de la noise par Conger! Conger! à l’Embobineuse ou Fillette à Asile 404, du cold punk de Miss Parker au Poste à Galène, le rock 60’s de Doc Vinegar et les Types Arty au Lollipop, sans oublier un concert sauvage de Pirate Punk sur la Plaine. Certains festivals font le lien, c’est le cas de l’incontournable B-Side de l’association In the Garage qui mêlent les genres tant que c’est « indé », et les salles (ce sont les premières à avoir programmé à Marseille des groupes

comme Thee Oh Sees). Phocea Rocks aligne chaque année dans sa Rue du rock une vingtaine de groupes locaux, du folk/gospel de Mr Thousand & Ramirez au stoner de Moon Râ. Ils ont recensé plus d’une centaine de groupes d’obédience rock dans le département. La scène garage punk illustre cette vivacité. Portée par nombre de collectifs et labels (Crapoulet, Relax-o-Matic, Fat Kids, Rat Pop …), elle a su renouveler son public, notamment en laissant les premières parties à des jeunes groupes, qui ont à leur tour monté leurs assos et organisé des concerts. Machine à Coudre et Salle Gueule sont leurs lieux de perdition favoris, avec le disquaire Lollipop comme base. Placés sous la figure tutélaire des vétérans Cowboys from Outerspace, les groupes couvrent toutes les générations, des Keith Richards Overdose aux Diplomacy Parker, en passant par Tommy & The Cougars, la Flingue et autres Sun Sick. Continuons la visite guidée. Le label Microphone Recordings regroupe la scène Pop/folk classieuse autour de oh Tiger Mountain, Kid Francescoli, et autres Husbands. Niveau metal, à côté des figures de proue comme Dagoba ou ETHS, un des principaux activistes demeure Trendkill, label et organisateur de concerts, qui a ses habitudes au Korigan et au Jas’Rod. La scène indus/noise


n’est pas en reste, avec Kill The Thrill qui fait trembler les murs d’amplis depuis 1989. Squattant des lieux comme l’Embobineuse, rassemblée autour du festival Strie-Dents du label Katatak, elle rassemble des groupes comme Nitwits, Binaire, *25*, la Coupure. L’inventaire à la Prévert peut continuer avec le mur de son psyché de Quetzal Snakes, le punk nihilisto-berurier de BlahBlah, le rock méditerranéen de Mutacion Nacion, le free punk d’Ed Musdhi, le rock français psyché de Reliques, le folk de No Country, les vidéos Captations à l’arrachée de Penny GreenShard, l’asso post-punk Désordre Nouveau, les concerts indie rock en appartement d’Humeur massacrante, le punk humoristique de Malin, sans oublier les vétérans comme le cabaret de Leda Atomica et les opérettes rock de Quartiers Nord. Enumérer des groupes ne sert à rien, si ce n’est se fâcher avec ceux qu’on a oubliés. Pour avoir une idée de l’effervescence de la scène, parcourir un Vortex ou l’agenda www. liveinmarseille.com demeure la meilleure solution pour ensuite aller se griller les tympans.

Mutacion Nacion

Nouvelle Vague - avril 2016

On ne peut conclure un tel article, l’histoire du rock étant par excellence celle des groupes qui splittent remplacés par des jeunes cons qui décident de prendre la gratte après avoir vu un documentaire sur Motorhëad. Elle s’écrit surtout au quotidien, dans ces salles sombres, portée à bout de bras par des activistes pour qui DIY n’est pas un slogan mais une éthique et une pratique. Mystic Punk Pinguin http://laplateforme.audio Photos : Lucas Rollin, Pirlouiiit.

Dissonant Nation

Repérés tous gamins du côté d’Aubagne, ils ont brûlé les étapes : signés en 2011 par le label Cinq7 (The Dø, Aaron) les Dissonant sont allé enregistrer leur album “We Play We Are” à Londres avec Richard Woodcraft (Arctic Monkeys, Radiohead). Mais la crise du disque est plus profonde qu’on ne le pense : malgré le talent, évident, retour à la case départ ! Il en faudrait cependant plus pour décourager le longiligne leader aux prestations scéniques inflammables. Car Lucas a ce facteur X que peu possèdent : la capacité de réinventer l’émotion rock à chaque chanson. Sur les rails pour le power trio, un album, qu’on a pu écouter et qui se révèle brillant : bien ancrée

dans le glam rock et le garage, la formule Dissonant Nation effectue un joli virage pop avec des hits en puissance (Like A Melody, South of France). Mais un deal label est toujours en cours… On croise les doigts ! Hervé Lucien www.dissonantnation.com


32 >> Spécial Marseille Scène pop-rock

du punqueroque sur basse électrique, du dub occitan au bouzouki unplugged, du ragga marseillais avec un tambourin rustique, et ils ont tout cuisiné sans vergogne, les Mutacion Nacion de la Plaine… Le mélange a pris en masse au point de ne plus savoir si l’on assiste à un balèti, un pogo, une tarentelle ou tout autre chose. Mais n’ayez crainte, c’est prouvé, votre cœur et vos pieds sauront très bien quoi faire de leur musique. Philippe Boeglin / LiveinMarseille

Conger ! Conger !

Chacun sait que les formes les plus développées et prometteuses de la vie sont initialement sorties de la mer. Il en est ainsi de Conger ! Conger !, un remuant banc de rockeurs émergé du Vieux-Port en 2603 après Gyptis & Protis, planqué sous ce redondant patronyme exclamatif qui renvoie également à un poisson peu remarquable - et à peine mangeable. Emmenés par un charismatique batteur/hurleur/ chouineur/danseur et même chanteur, Conger ! Conger ! est pourtant un très spectaculaire trio au son expérimental, drôle autant que jouissif, au style et aux chansons aussi insaisissables et glissants qu’un congre s’enfuyant sous la roche. Donnant des concerts dont on ressort prognathe et exorbité, trempé des écailles et prêt à mordre au sang pour se procurer leurs vinyles également passionnants. Philippe Boeglin / LiveinMarseille

Mutacion Nacion

Toutes les Cassandres moisissantes qui nous polluent la vie le prédisaient et c’est arrivé : le Grand Remplacement de nos vieillies identités figées, se montant les dents en chiens de faïence, par une nouvelle nation mutante et hybride, forte de toutes les cultures, recettes de cuisine et influences que le meltingueupote de Marseille a pu monter en sauce. Ils jouaient

Quetzal Snakes

Quetzal Snakes est le dernier projet de l’activiste Alex Cyprine (Thee Atom Brain, Fat Kids, Retard records …). Ces enfants illégitimes de The Jesus and Mary Chain, The Brian Jonestown Massacre et autres Wall Of Death délivrent un garage psyché ultra-saturé, tendance occulte. Une voix sépulcrale psalmodie une messe païenne sur fond de déflagrations soniques, un mur de son bâti par cinq psychopathes (batterie, basse et trois guitares). Le terme maelström, utilisé jusqu’à l’écœurement dans la littérature rock, colle pourtant parfaitement au groupe, leur tempête apocalyptique pouvant toutefois s’accompagner d’accalmies salvatrices, renvoyant à la face séductrice du diable. Leur dernier disque « II » explore avec classe cette schizophrénie, de la noise au shoegaze. Mystic Punk Pinguin / laplateforme.audio Photos : Pirlouiit



34 >> Spécial Marseille

TEMENIK ELECTRIC Enregistré dans les studio Realworld de Peter Gabriel et paru fin 2015, le deuxième album des Marseillais transcende les genres et les frontières. Avec “Inch’Allah Baby”, leur arab-rock toutes guitares devant défie les préjugés.

Votre premier album a reçu un bon accueil sur le marché anglo-saxon, et vous avez enregistré ce deuxième, “Inch’Allah Baby”, à Realworld… Mehdi (chanteur/guitariste) : Après le premier album « Wesh Hadda » on a composé cet album à deux avec Matthieu Hours (machines) et autour de moi, tout le monde disait « Mehdi, il faut passer au niveau supérieur, rencontrer un réalisateur international…». À ce moment-là j’écoutais l’album de Robert Plant, j’y ai relevé le nom de Justin Adams, qui a notamment produit le dernier album de Rachid Taha. Piqué au vif par les suggestions de notre entourage musical, je l’ai tout simplement contacté via Facebook. Et, après avoir écouté deux morceaux, il a accepté de le réaliser ! C’est alors qu’il m’a dit qu’il enregistrait à Realworld… Je l’ai remercié pour l’invitation mais, étant sans label à ce moment là, je lui ai fait comprendre que je ne

pourrais pas suivre. C’est finalement lui qui m’a convaincu qu’on devait travaillait ensemble, on a trouvé un arrangement financier avec ce studio qui nous semblait inabordable. C’est la musique qui a parlé et, ça, ça me rend très fier. L’enregistrement s’est passé comment ? On s’est retrouvés à Bath dans le studio de Peter Gabriel, dont je suis un fan ultime depuis gamin. Quand j’ai raconté aux copains que j’allais enregistrer chez lui, ils me prenaient pour un mythomane ! Blague à part, tu rentres dans un musée de la musique, dans un décor magique mais après tu dois bosser. Ceci dit, ça n’a pas changé notre manière de travailler. Le premier quart d’heure, j’étais sidéré d’être là parce je suis resté gamin devant mes idoles. Mais après tu es obligé d’assurer car les meilleurs ingénieurs du son du monde attendent tes consignes… On a bénéficié d’une formation accélérée de quinze


Nouvelle Vague - avril 2016

jours, une expérience incroyable. Tu en ressors différent, obligatoirement. Grâce à l’écoute et la disponibilité de Justin Adams et des équipes de Realword, je me rends compte, aussi, que la musique est avant tout une affaire humaine. Le lancement de ce deuxième album s’est effectué juste après les attentats de novembre au Bataclan. Vous avez ressenti quoi à ce moment-là ? On était à Paris et on a réalisé le premier concert, à la Belleviloise, après l’attaque du Bataclan. La ville était vide et on effectuait notre semaine promo, en complet décalage avec l’actualité. Pour ces raisons, le concert parisien était plus fort que celui de Marseille au Dock des Suds, même si on était moins nombreux. C’est à ce concert que j’ai pris conscience de la nécessité de se rassembler et de résister. De faire la fête, car c’est dans notre ADN de Français. À travers sa musique, Temenik véhicule une double identité culturelle… Sans le vouloir le groupe se retrouve au cœur de ce débat et ça me met mal à l’aise. Je ne veux pas servir d’alibi à l’intégration à la française.

Aujourd’hui des problèmes nés il y a quarante ans ressurgissent : certains enfants français qui ont des origines n’ont pas été complètement considérés comme des Français à part entière. Par exemple, certains festivals français ne nous programment pas parce qu’on ne chante pas en français… Or, je suis un rocker occidental qui a des origines familiales en Afrique du Nord : ce mélange est naturel pour moi. Est-ce que parce que je m’appelle Mehdi, je dois avoir un avis sur le sujet ? J’ai un avis en tant que citoyen, mais en tant qu’artiste je ne peux pas servir de caution, opposer mon exemple à celui de jeunes qui ont les mêmes origines que moi et qui commettent des attentats. Je suis musicien, et je n’ai rien à justifier. Ce que je veux, c’est juste faire du bien, avec les messages d’amour et de vigilance qui traversent nos chansons. La musique singulière qu’on propose avec Temenik, c’est notre France, avec toutes ses différences. Pour moi c’est une chance. Hervé Lucien www.temenikelectric.com

Orizon Sud

Reconnue pour la vitalité de son monde associatif, Marseille ne faillit pas à la règle sur la musique. Derrière la sortie en février de Rendez-Vous, le premier album solo de Djel, DJ de la Fonky Family et véritable icône locale, une association emmenée par des passionnées. L’équipe majoritairement féminine a démarré en 2008 avec le tremplin scène découverte du même nom. L’objectif, selon Francine : « promouvoir la diversité culturelle à travers les musiques, sans souci d’étiquette ou d’origine». Les domaines d’action d’Orizon Sud : la production et l’accompagnement d’artistes (Djel, donc mais aussi Yuna Project, Paul Morgan & the Messengers et Gabriel Dalen), les

événements et concerts : l’asso organise son festival Melting Art tous les deux ans et des lives bimestriels Les Sulfureuses au Poste à Galène. Gardez le rythme, les filles. Hervé Lucien www.orizonsud.com


36 >> Spécial Marseille

ALINE Adoubée par Etienne Daho, la pop frenchie et affranchie du groupe prend toute sa mesure sur son deuxième album « La Vie Électrique ». Pour Nouvelle Vague, le leader d’Aline revient sur ce deuxième album enregistré par le légendaire Stephen Street (The Smiths, Blur).

« La Vie électrique », ça signifie quoi, pour toi ? Romain Guerret : il s’agit de l’atmosphère lourde et pesante qu’on vit depuis quelques années. On a l’impression qu’il suffit d’une étincelle pour que tout explose. Avec ce titre, j’emprunte la métaphore du néon, qui peut éclater à tout moment. Car cette tension qu’on vit actuellement annonce une tempête que chacun attend de manière plus ou moins résignée, parfois dans la surexcitation. On parle beaucoup d’influence anglaise à propos d’Aline, mais dans « La Vie Électrique », il y a aussi un patrimoine français, très présent, notamment dans les paroles. Oui, Aline c’est construire non pas un tunnel sous la Manche mais un pont qui relie deux cultures que j’adore : la musique anglo-saxonne à la culture française. Pas évident de concilier ces deux mentalités si différentes. Dès mon premier groupe Dondolo, j’écrivais en français, dans un style plus second degré : avec Aline, cette écriture est devenue plus naturelle. J’avais des choses à dire et je ne pouvais les dire qu’en français. Je n’ai pas intellectualisé, je sais juste que je

ne veux pas chanter de “chansons à textes”, il faut que ce soit pop, rythmique, fluide, que ça sonne très simple… en apparence. Je suis autant admiratif d’Etienne Daho, d’Yves Simon et de Gainsbourg que de Pierre Delanoë (Joe Dassin) ou Claude Lemesle (Michel Delpech), des paroliers extraordinaires qui racontent des histoires auxquelles on peut s’identifier. Les chansons d’Aline sont sentimentales mais pas affectées, c’est un équilibre difficile à trouver ? Je suis naturellement assez détaché, je n’aime pas l’hystérie, le drame ni même la passion, je suis plutôt spectateur. Ça se ressent dans mon écriture et mon interprétation : ma voix plane au dessus de la musique, c’est le reflet de sentiments assez nuancés. Dans la chanson française, il peut y avoir trop d’affect, comme chez Jacques Brel, qui est très démonstratif, je préfère Barbara ou Reggiani. Mon sentiment, c’est qu’on chante comme on est, on ne peut pas se cacher. C’est un vrai coup d’éclat d’avoir embauché Stephen Street pour enregistrer cet album !


Nouvelle Vague - avril 2016

On avait mis son nom au bas d’une liste en plaisantant…Pour nous, c’était inespéré. Et par un heureux concours de circonstances, ça s’est fait. Dans la musique il faut toujours essayer de concrétiser ses rêves. Proposer Aline à ce producteur, ce n’était pas très raisonnable, mais en travaillant avec un homme qui a enregistré des albums cultes qui nous ont influencé, quelque part on s’est payé une tranche d’histoire de la pop musique. À la limite, on s’en foutait presque de ce qu’allait être cet album ! L’industrie de la musique, c’est parfois difficile en ce moment : travailler avec Stephen Street, ça nous a permis de revenir à l’état de gamin. L’adoption d’Aline par la scène pop française est remarquable : il y a eu l’invitation d’Etienne Daho à la Salle Pleyel à Paris, les featurings avec des groupes français historiques comme Les Désaxés… Vu de l’extérieur, oui, mais pour atteindre le grand public on manque de relais plus conséquents. On a été présélectionnés pour Les Victoires de la Musique mais on n’a pas pu aller plus loin car on n’a pas la grosse maison de disques derrière…

Je ne me suis pas dit qu’il fallait plaire à Paris mais effectivement il y a eu de bons échos. C’est dû au fait que dans cette vague « french pop », on était les premiers avec La Femme à chanter en français, donc les gens se sont emparés de ça, parce que c’était nouveau et intéressant. Notre éditrice est l’ancienne manageuse d’Etienne Daho, ça a facilité les choses, que toute cette nouvelle scène se réclame de lui l’a touché. À la quarantaine, tu te rends compte que tu as une voix d’ « éternel jeune homme » ? Je ne suis pas un grand chanteur mais je voulais chanter de la façon la plus naturelle qui soit. Il y a en effet quelque chose d’assez éthéré, c’est peut-être ça qui donne l’aspect « jeune ». Je suis assez mélancolique, un peu nostalgique… Aline ne parle que de fuite du temps et de jeunesse perdue, quelque part. Dans toutes mes chansons, je raconte toujours la même chose, finalement. Hervé Lucien alinemusique.wordpress.com En concert le 29/04 au Moulin - Marseille (13).

Un micro label créé pour rendre service qui devient la plaque tournante de la pop marseillaise : voilà ce qu’est Microphone. Oh ! Tiger Mountain, Kid Francescoli, Johnny Hawaii, Husbands et même Nasser brandissent cette bannière lors de shows collectifs vus à l’Espace Julien à Marseille en décembre puis à la Machine du Moulin Rouge à Paris ce mois de mars. « Microphone, c’est d’abord une coopérative où l’on partage les moyens de productions, où l’on trouve les financements des uns des autres » décrit Matthieu Poulain alias Oh !Tiger, à l’origine de l’histoire. La dynamique commune promet de beaux lendemain, même si tous les disques

Kid Francescoli

Microphone

du collectif paraissent en licence ailleurs : « 2016 verra très certainement de nouvelles productions de Nasser, Kid Francescoli et Oh! Tiger Mountain... voire même de Hawaii Mountain. Cette année va être très riche !». Hervé Lucien microphonerecordings.com


38 >> Spécial Marseille

Scène hip-hop

19 septembre 2015 : la Fonky Family se reforme pour une date unique à l’Espace Julien en soutien à Pone, gravement malade. Toutes les places sont vendues en moins d’une semaine, et 80% d’entre elles le sont hors PACA. Concert immense et chargé d’émotion. Données Spotify 2015 : Jul second en terme d’écoutes pour la France. Devant Rihanna et Booba. Entre l’un des groupes phares des 90’s et le rappeur marseillais plus écouté l’an passé, l’industrie musicale a connu une révolution. Le succès du rap marseillais de la seconde partie des 90’s est lié à l’investissement lourd de la grosse industrie musicale. Jul – on ne jugera pas ici de ses qualités artistiques – est de la génération Youtube. Des dizaines de vidéos lui ont assuré une relation directe avec une fan base solide.A Marseille l’âge d’or n’est plus. Si l’on fait abstraction de Soprano, d’Alonzo, de SCH, des légendaires IAM, tous chez Def Jam, ou du phénomène Jul, la scène marseillaise est retournée à l’underground. Sorti en février 2016, l’excellent premier album solo de Djel de la FF est produit par

une valeureuse asso locale, Orizon Sud. On est loin des sommes englouties par Sony dans les albums solo des rappeurs des 90’s.Aussi, le temps où la tendance se faisait ici, appartient au passé. Il faut le reconnaître. La nouvelle scène, innovante, pro, celle qui cartonne sur scène, est à Lyon (L’Animalerie), à Paris (L’Entourage, Hippocampe Fou, les mi-parisiens, mi-marseillais exilés de La Fine Equipe…), à Montpellier (Demi P, Set&Match…), etc. Pourtant, presque paradoxalement, la ville est pleine de talents. Qui veut de la trap, du conscient à l’ancienne, du rap de bar à chicha, des sons en mode west coast… Trouvera de quoi se satisfaire. Certains élèvent le niveau, on ne pourra pas tous les citer ici, mais on retiendra les noms de NAPO, Allen Akino, Perso, Odysée, L’Amir’Al... Dans une tendance plus « Quartiers Nord », outre les toujours frais Puissance Nord, on a le prince de la Soli, MOH, mais aussi Elams, Graya, Zicler… Chez les petits jeunes à suivre citons en vrac Emtooci, Les Sales Gosses, La Pagaille, Les Crevards, La Connaixion, avec des niveaux de professionnalisme divers.

Perso

Djel

Age d’or révolu, génération internet, étoiles de l’underground et développement sur la planète Mars.


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La génération des trentenaires est présente : La Méthode, Ksir Makoza, PopoChanel, Outlaw, R.E.D.K, Wapi Wap, Boucher.… Les anciens, IAM, Imhotep en solo, Faf Larage, Dj Rebel… sont toujours actifs. Chez les filles, loin d’être à la traîne, Sista Micky, Keny ont montré la voie. Aujourd’hui, on compte, notamment, la belle Tina Mweni au flow smooth & jazzy, Natess la rebelle, L’Insoumise qui porte bien son nom, Ladea en mode live-band, ou Jojo Veuve Noire, qui nous prépare son album solo. Chez les beatboxeuses, on retiendra Tressym, vice-championne de France, et Flashbox non moins douée.C’est au sein des disciplines du beatbox et du beatmaking que l’on dénichera les artistes les plus ouverts et les plus inventifs. Under Kontrol, champions du monde 2009 et vice-champions 2015 ont un live puissant. D’autres, tels Joos, prennent des chemins de traverse. Nash prend la relève de PHM (MicFlow, Mr Lips) et anime le petit milieu local, avec Edouard et les soirées ouvertes de Tchatcheur Prod. Pakdj’een, Mofak, Creestal, quelques autres, chacun dans un style qui lui est propre, portent le beatmaking dans de nouvelles dimensions. Porte d’entrée sur cet univers, la chaine Alpha Beats sur Youtube, qui propose à certains de

AMI

L’Association pour les Musiques Innovatrices est la plus ancienne des structures musicales installée à la Friche Belle de Mai. « Convoyeuse » (à travers ses résidences) de musiciens innovants, la structure est elle-même devenue un laboratoire sous la direction de Ferdinand Richard : parallèlement à ses festivals Mimi au Frioul et Village Hip Hop tourné vers la scène locale (lire ci-contre), l’AMI explore les moyens structurels et économiques pour développer son territoire régional, fabriquant des éco-systèmes

faire une composition en 4 heures à partir de vinyles tirés au hasard. Il ne manque pas de talents, mais sans doutes de gens qui mettent les mains dans les papiers. Ainsi qu’une vraie reconnaissance institutionnelle comme pratique artistique majeure à part entière. L’Affranchi, B-Vice Sound Musical School, l’AMI à la Friche, tentent un patient travail de repérage et de développement, entre terrain et institution. Quelques organisateurs plus alternatifs creusent sans cesse le sillon : Kintflush, les Maitres Sauciers, New Castle... A Venelles, Comparses et Sons. Mais malgré ces initiatives louables, la scène hip-hop manque d’espace d’expression, de scènes, de labels, de promoteurs, de médias…Le cas Chinese Man Records est porteur d’espoir. Chinese Man, et Deluxe désormais, sont des bulldozers en terme d’audience. Le label a développé ici, et tout se contrôle depuis Marseille. Preuve qu’un développement professionnel indépendant, local et humain, est possible.Il y a de l’espoir, des talents, l’avenir est devant nous, mais à Marseille, pour toute chose, et le hip-hop n’échappe pas à cette fatalité, « même pour perdre il faut se battre». Julien Valnet

basés sur la mise en autonomie et l’entrepreneuriat culturel : studios de répétition, couveuse d’artistes Cado, plateforme de co-working Dynamo, hôtel de compagnies Funduk... Des initiatives peu spectaculaires mais qui soutiennent et entretiennent des formes vitales de diversité pour les musiciens d’aujourd’hui et de demain. Hervé Lucien www.amicentre.biz


40 >> Spécial Marseille

IAM Après 25 ans de carrière, plusieurs centaines de morceaux enregistrés et des dizaines de récompenses au compteur, les cinq guerriers de Mars jouissent d’une popularité intacte. L’occasion pour nous de faire un bilan et un point sur l’avenir de ce groupe emblématique de la capitale phocéenne. Quel regard tu portes sur les 25 ans de carrière d’IAM ? Akhenaton : Nous sommes rentrés dans une ère paisible depuis quelques années, parce que nous nous sommes débarrassés de beaucoup de points nuisibles à la créativité. Je dirais que nous avons atteint une sérénité, un détachement, par rapport à quelques années en arrière où nous étions très à cheval sur certains détails. C’est tout bête mais nous voulons faire de la musique, nous faire plaisir point à la ligne. Chaque membre du groupe a d’ailleurs plus ou moins arrêté ses activités de productions ou management de labels pour se concentrer sur la musique. Ce qui fait aussi la force d’IAM c’est que nous avons réussi à traverser les moments difficiles. Autant chacun a ses défauts, autant il y a une intégrité et une honnêteté indéniables dans ce que nous faisons. Même si certains choix artistiques sont discutables, nous l’avons toujours fait comme nous le voulions, sans calcul intéressé. Et à un moment une grande partie du public qui nous suit arrive à comprendre ces choix. Il y a 25 ans en arrière, est-ce que faire de la musique était plus facile que maintenant ? Il est très difficile de comparer car chaque époque a ses difficultés. Aujourd’hui les jeunes artistes ont du mal à émerger de la masse car beaucoup de gens font de la musique, beaucoup d’artistes de tous niveaux différents. En ce qui nous concerne, avec notre expérience, nous

arrivons avec un message clair, une identité assimilée. Pour un artiste d’aujourd’hui en revanche, il est très compliqué d’expliquer sa démarche, son message, ses intentions, son authenticité. Internet a un bon côté parce qu’il permet à des centaines d’artistes d’émerger, de pouvoir diffuser leur musique. Il y a 25 ans, il était compliqué de faire du rap, d’expliquer ce que ça voulait dire, dans une France à l’époque qui était versée dans le rock. Le rap était quelque chose de nouveau donc il y avait cette sorte d’Eldorado, de territoires à découvrir, d’être des pionniers. Le danger d’être un pionnier c’est se perdre en cours de route, se tromper de chemin. Quel est ton avis sur l’évolution de la manière de consommer la musique ? Les dernières avancées en termes de dématérialisation de la musique me laissent perplexe. Même si je suis le premier à copier un album et le mettre dans mon baladeur, j’ai auparavant fait la démarche d’acheter l’album sur un support physique, CD ou vinyle. Je ne conçois pas le fait d’acheter de la musique sans l’acquisition de l’objet en lui-même. En France il y a une énorme hypocrisie par rapport au piratage musical : parce que c’est de la musique, parce que certains l’associent à un passe-temps, il devient presque « normal » de faire des copies pirates en téléchargement sur Internet, mais fais la même chose sur n’importe quel autre corps de métier, c’est presque la guerre civile. Tu n‘as qu’à voir


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lorsque le prix du lait augmente de 2 centimes, des gens massacrent des préfectures ! En ce qui me concerne la musique c’est mon métier, la façon dont je gagne ma vie, sur laquelle je passe des journées entières, ça me fait un peu mal au cœur de la voir mise à disposition gratuitement. Est-ce que tu continues à suivre la scène locale et nationale ? Oui bien sûr. Je suis d’ailleurs assez impressionné par cette nouvelle génération d’artistes rap qui arrive. Malheureusement, Marseille à un défaut d’exposition par rapport à la capitale mais ça on le sait, il faut se battre pour exister. J’ai récemment collaboré avec des artistes de la région parce que j’aime ce qu’ils font, parce qu’ils soignent leurs textes, leurs instrus. Je préfère travailler avec des gens comme ça plutôt qu’avec certains qui me voient encore comme une espèce de dictateur de la scène rap marseillaise. A quoi peut-on s’attendre pour l’avenir avec IAM ? Nous allons ralentir le rythme des concerts, nous avons beaucoup joué en France ces dernières années. Peut-être faire des concerts à l’étranger

comme ce que nous avons pu faire récemment à Hong-Kong ou à New-York. Nous sommes déjà en train de préparer l’après “Arts Martiens” avec un nouvel album et un concert anniversaire pour les 20 ans de “L’Ecole du Micro d’Argent”. Le rythme de sorties des albums d’IAM va donc s’accélérer ? Oui et tu as pu le voir avec les sorties rapprochées de “Arts Martiens” et “... IAM” qui sont sortis la même année. Le temps auparavant alloué au travail sur les productions annexes que nous avons économisé, nous le consacrons au groupe ou projets solo. Et en plus nous prenons beaucoup de plaisir à travailler de cette manière, je pense notamment au concert en Egypte pour nos 20 ans de carrière ou l’enregistrement de « We luv New-York » pendant un mois à NewYork où nous avons retrouvé cette ambiance de travail si particulière : partir tous ensemble, cette émulation réciproque. Ça nous a réconciliés avec l’envie de faire de la musique. Rémi Cavaillès www.iam.tm.fr


42 >> Spécial Marseille

Scène reggae

Paul Morgan & The Messengers

Poussée par le précurseur Jo Corbeau, Marseille a vu naître Zion Train Imperial, Gang Jah Mind, Sons of Gaia, Daïpivo, Raspigaous et Superkemia, des groupes qui ont créé une couleur musicale, une manière d’être et des réseaux d’entre-aide pour survivre au quotidien de l’underground reggae. Depuis cette communauté a aspiré l’ambiance cosmopolite, chaude et fraternelle de la cité phocéenne pour permettre à certains éclaireurs de partir découvrir les scènes du monde.

The Handcart Band, débarque dès 2005 en Jamaïque puis devient backing band des Mighty Diamonds. Aujourd’hui ils partagent leur temps entre 4 projets. Tout d’abord Young Lords, un groupe reggae soul avec le chanteur anglophone Alex Keren, un projet de long terme qui motive à fond toute l’équipe. United for Jamaïca, un doc de 52 minutes avec l’association Kabba Roots qui a construit un centre social en plein cœur du Ghetto de Rockfort à Kingston. Une compilation nommée Hancart meets Tahiti enregistrée sur place, qui regroupe l’ensemble des artistes reggae polynésiens, le tout en essayant de faire renaitre Raspigaous autour de Lionel Achenza. Dub Akom a dès le départ fait le choix d’un reggae moderne et anglophone. Ils ont joué sur scène pour Mr Vegas, Konshens, Etana, Jah Mason, Lutan Fyah et bien d’autres. 2015 fut une grande année, ils entament une

tournée avec l’icône Mickael Rose puis un périple incroyable au Zimbabwé avec l’artiste Dance Hall Konshens. Après des années de collaboration, c’est aussi le premier voyage en Jamaïque où David et Faby seront même plusieurs fois reconnus dans la rue par des fans Jamaïquains de reggae. Paul Morgan & The Messengers est un groupe formé autour du jamaïquain Paul Morgan qui fût pendant 7 ans clavier pour le mythique Burning Spear. Plus tard il atterrira à Marseille pour devenir Docteur en sociologie et créera The Messengers avec Jean Christophe Mattei et Orizon Sud, un reggae moderne et rythmé à découvrir sur leurs 2 EP. Elvas, chanteur à l’origine des Sons of Gaia s’investit aujourd’hui dans Lisbonne-Marseille– Kingston, un projet personnel et Chocolate Jesus, du jamaïcan Ska avec Alix Gomez au chant. Serge Poletti et sa verve aussi décalée que sa manière d’être, continue avec Superkemia à faire vivre un reggae décapant, empli d’humour mais aussi d’une certaine âpreté nostalgique, Discount, leur dernier album perpétue cette veine unique. Impossible de ne pas évoquer Jahby, le king of


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cool et Twadision, 2 martiniquais dont la culture Rasta constitue les racines. Si le premier a mis sur pied de multiples projets musicaux depuis des décennies, Twadision avec son complice Kaso, en est à son deuxième album avec comme toujours une priorité au partage et un local de répétition qui soude la communauté reggae comme point de rendez-vous tous les vendredis soirs. J’ai gardé pour la fin ceux qui pour moi sont au plus près de l’essence même de la musique reggae et de son esprit révolutionnaire sans compromis : Malik Fahim et Gang Jah Mind. Des musiciens intègres, proches de leurs valeurs, plus concentrés sur la musique que sur la communication, ce qui les rattache au pinacle de l’engagement citoyen pour lequel le reggae existe. Malik a voyagé depuis les origines du reggae en France, son dernier album Préjudices transpire comme toujours d’une pensée critique très construite. Gang Jah Mind né en 1993, possède une identité unique autour de ses 3 chanteuses qui mettent en avant leur condition de femmes magrébines et un son

oriental pour mettre en pièces les violences et les discriminations de toutes espèces. On peut aussi rattacher Toko Blaze à cet état d’esprit, lui qui étale avec constance sa propagande prodiversité sur Easy Steady un troisième album qui reflète bien sa personnalité artistique. Un dernier mot pour l’encyclopédie vivante du reggae sur Marseille, Remy D’anglès alias X-Ray, ex gérant de Disc’Over, ancienne mine d’or du vinyle reggae. Il anime Massilia Record Sound, l’émission qui fait vivre le reggae sur Radio Grenouille tous les mardis à 21 heures. Si survoler une si foisonnante création n’est pas satisfaisant, la rencontre de ces musiciens intègres qui luttent au jour le jour le fut bien plus. Cet underground miraculeusement autonome, qui alterne parfois tournées mondiales et précarité au quotidien, a réellement besoin de nous. Le dénuement de ces musiciens laisse penseur et doit tous nous mobiliser à leurs côtés pour entretenir la flamme quarantenaire du reggae marseillais. Emmanuel Truchet

Siska

La chanteuse s’émancipe en solo de sa tribu électrorientale Watcha Clan. Toujours épaulée par l’homme-machines Suprem Clem, elle se dévoile rayonnante pour un projet tout aussi personnel. Après la naissance de sa fille, Sista Ka entend parler de son expérience de femme, de manière sereine, à travers des chansons pleines d’âme. Lancé l’été dernier par le buzz autour du single d’Unconditionnal Rebel (qui a scoré sur YouTube grâce à l’excellent clip en slowmotion tourné dans la Crau par Guillaume Panariello), son premier maxi quatre titres est solaire et soulful. Le nouveau maxi, paru mi-mars, creuse la veine trip hop sur un mode plus acoustique (Need

U Badly), s’aventurant même sur une bonne reprise des Rita Mitsouko (Les Amants). Hervé Lucien En concert le 09/04 à Six-Fours (83), le 16/04 au Cabaret Aléatoire à Marseille (13) et le 25/06 au Festival Nuits Métis - Miramas (13). www.siska-sound.com


44 >> Spécial Marseille

Scène muSiqueS du monde Marseille, au cœur du monde ! Naturellement ouverte à tous les vents, Marseille regorge de groupes qui reprennent, adaptent ou réinventent des rythmes du monde entier. Vivier d’artistes en renouvellement permanent, la scène des musiques du monde est multiple et ses métissages de plus en plus nombreux. Attachez vos écouteurs, décollage immédiat !

Ba Cissoko

leur art, quelques-uns y sont même nés. Ils sont nombreux à y vivre encore.

Marseille n’a pas attendu Babel Med pour s’ériger en place forte des musiques du monde. Depuis toujours, ce port de Méditerranée accueille des musiciens, amateurs ou professionnels, de tous les continents. Citons Jacob Desvarieux, Khaled, Hakim Hamadouche, Maurice El Médioni, Sayon Bamba Camara, Levon Minassian, Ahamada Smis, Juan Carmona, Ruben Paz, Sibongile Mbambo, Sam Karpiénia, Maria Simoglou, Makota Yabuki, Manu Théron, Tina Mweni, Bijan Chemirani, Tarek Abdallah, Blond-Blond, Chébli… Certains n’ont fait que passer dans la ville blanche et bleue, d’autres y ont affiné

Paul Wamo est arrivé en France l’an passé, mais c’est au début de l’année, que ce slameur originaire de Nouvelle Calédonie a posé ses valises et son flow unique ici afin d’être au plus près de son tourneur et agent : La Clique. C’est peut-être une des spécificités de ce début de troisième millénaire, l’émergence d’une scène encadrée par de véritables professionnels. « Je suis venu ici pour ça et pour rencontrer d’autres musiciens, partager nos cultures respectives » expliquait ce nouvel arrivant et poète kanak à l’heure du café, sous le soleil de La Plaine. Quelques salles à la programmation très world comme l’Eolienne, le Kawa Wateï, l’Ostau dau Pais Marselhés ou plus simplement worldfriendly comme La Meson, l’U.Percut, Le Molotov, Le Nomad Café, Le Dar Lamifa, LA Maison du Chant, l’Intermédiaire, Le Funiculaire… sont les nouveaux points d’ancrage de cette scène protéiforme qui des musiques traditionnelles aux métissages électroniques rayonne aujourd’hui bien au delà des limites de la ville. ba Cissoko est un de ses nombreux exemples. Arrivés en 1995 à l’invitation du festival marseillais à l’époque, Nuits Métis ; ces


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Baja Frequencia

Philippe Eidel qui s’était chargé de la réalisation de Nimissa, le précédent album de Ba. Quant à Sekou, c’est en duo avec le guitariste newyorkais Joe Driscoll qu’il revient avec Monistic Theory leur second opus en bac le 13 mai.

musiciens guinéens (Ba Cissoko au chant et à la kora, et ses cousins Kourou Fia à la basse et Sekou Kouyaté à la kora sous effets), publient chacun et parfois même ensemble, leur propre album avant l‘été. Djeli, 5ème opus de Ba Cissoko, ouvre un peu plus encore le spectre musical du coté du reggae ou de l’afrobeat, tout en servant pour la première fois un titre tout en français (C’est pas facile). Kourou, lui, rend avec Néné (en bac depuis février), un hommage appuyé aux femmes. Entre afro-funk, afro-disco et grooves puissants de Guinée, il signe un premier album séduisant et dansant produit par

Foisonnantes à Marseille, les musiques du monde qu’elles latines, kurdes, brésiliennes, arméniennes, sud-africaines, orientales traversent, imprègnent les genres musicaux. Parfois teintés de rock, de jazz, d’électro ou tout simplement de rythmes originaires d’autres régions du monde, elles inventent le monde de demain, un monde placés sous le signe de la rencontre et du métissage, un monde inéluctable, n’en déplaise à certains esprits frileux et peureux. Avant-gardiste, le duo baja Frequencia venu de la scène global-bass, prépare dans le studio de leurs amis de Chinese Man, des remixes et productions personnelles à découvrir en soirée et prochainement sur le net ou sur disque. Squaaly

Latinissimo et le Dock des Suds

La Fiesta des Suds et son organisateur sontils en danger ? Question légitime alors que s’approche la fin du bail temporaire du Dock des Suds (décembre 2017) et qu’Euroméditerranée compte sur cette réserve de fonciers pour achever son projet à Arenc (on parle d’une grande piscine). Et après des élections qui ont balayé l’ordre ancien (au Conseil Général, soutien historique) Latinissimo ne disposera plus d’appui solide pour défendre son QG et les activités qui y sont implantées : la Fiesta des Suds, bien sûr, mais aussi le festival/marché des musiques du monde Babel Med, les soirées électro We Are et Nuit Rouge… Cette année la Fiesta des Suds fêtera sa 25ème édition, dont

19 au Dock : il pourrait bien s’agir de la fin d’un cycle (et d’un nécessaire renouveau) pour l’équipe de Bernard Aubert qui devrait trouver et aménager un autre lieu ! Hervé Lucien www.dock-des-suds.org


46 >> Spécial Marseille

Scène Jazz

Festival de Jazz des Cinq Continents

Quand on pense « Jazz » à Marseille, viennent tout de suite en tête les évenements Jazz des 5 continents et Jazz sur la ville. Mais aussi les noms de Simon Bolzinger, Olivier Témime, Cyril Benhamou … Les lieux comme l’incontournable Cri du Port, le mythique Pelle Mêle, l’école de musique et salle de concert le Roll’Studio au Panier … et bien sûr la Cave à jazz de la Cité de la Musique !

Festivals, concerts intimistes ou encore scènes ouvertes, le jazz coule dans les veines de Marseille ! Depuis les classes de la Cité de la Musique et du Conservatoire, des petites scènes, salons d’hôtels ou jusqu’au voilier Inga des Riaux à l’Estaque, aux grandes salles de la Criée, du Gymnase, ou l’auditorium du MUCEM, musiciens amateurs et professionnels se croisent. Ils touchent ainsi des publics larges, curieux, ouverts. La belle surprise d’un duo Thomas Bramerie et Lionel Belmondo sous les voûtes de L’éolienne, où résonnent plus souvent les paroles de conteurs ou les rythmes des musiques du monde ! La magie

d’un concert offert aux marseillais sur le cours d’Estienne d’Orves, pour l’ouverture du Festival international de Jazz des Cinq Continents, le charme des afters feutrés au bar du Radisson blu sur le vieux port … le Linving’art, La Meson, l’U.percut, la Maison du chant, ou encore l’Hôtel C2. Autant de lieux qui ont rejoint le collectif historique de Jazz sur la ville. Parmi les figures qui marquent l’histoire du jazz à Marseille ces 50 dernières années, Jean Pelle, créateur du Pelle Mêle, Roger Luccioni et Bernard Sourroque (décédé dernièrement et remplacé par Stéphane Kochoyan), respectivement créateur et directeur artistique du Festival de Jazz des Cinq Continents. Aujourd’hui la star montante est sans conteste Cyril Benhamou, dit Cyril B. Leader du Al Benson Jazz Band, de Namasté et In & Out, Cyril B est partout, souvent avec ses acolytes de longue date, Fred Pichot et Uli Wolters. Mais il collabore aussi bien avec David Walters, DJ Oil, les Troublemakers … Le saxophoniste raphaël imbert, fondateur de la compagnie Nine Spirit, dont chacune des productions est saluée par la presse nationale. Mais où sont les femmes dans tout ça ? Hé bien justement, aux côtés de Cyril B ! « La diva sur échasse », la surprise du festival Un piano


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qualité, explorant les diverses esthétiques du jazz : blues, soul, fusion, free jazz, musique improvisée, mais aussi rock et musiques du monde. Ou encore Le Fuxia et la Côte de bœuf autour du Cours d’Estienne d’Orves. A lire pour vraiment tout savoir sur l’histoire du jazz à Marseille, l’ouvrage passionnant de Michel Samson et Gilles Suzanne « A fond de cale, un siècle de jazz à Marseille, 1917-2011 ». Marianne Larcheron

Raphaël Imbert

à la mer en 2015 ! Toujours trop rares dans le milieu jazz, elles sont présentes à Marseille dans 2 duos remarquables : La Ultima, avec la chanteuse Sylvie Paz et le guitariste Diego Lubrano, croisant jazz et flamenco, qui vient de sortir un album. Et le duo plus classique de la chanteuse Cathy Heiting et du pianiste Jonathan Soucasse. A noter aussi le quintet Jazz Cat autour de la voix de Catherine Nanoglou. Les bars et restaurants de Marseille jouent souvent la carte jazz, comme les Dauphins sur la Corniche, le Perroquet bleu ou Mundart à la Joliette, la Casa Consolat, le Rouge Belle de Mai, l’Arthémuse au cours Julien, le Latté au Panier, La Caravelle sur le Vieux Port, ou même le Sunlight social Club, petit bar de marins et de légionnaires au creux de Malmousque. Des lieux où l’on retrouve notamment le Trio Dolfy, mélange de cultures, entre le choro, le samba et le jazz. N’oublions pas le jazzclub à l’esprit New-yorkais, le JAM, à la Plaine, en partenariat avec le label Musique Rebelle (créé à l’initiative du batteur Ahmad Compaoré), qui propose une programmation éclectique et de

Le Cri du Port

35 ans que cette association existe et aucune ride. Quelle belle réussite pour un pari, au départ un peu et même beaucoup, fou. La 36ème saison de programmation (dans sa salle et hors les murs avec notamment des coproductions au Moulin à Jazz, à l’Espace Julien et dans bien d’autres lieux) est époustouflante avec du jazz bien sûr (Eli Degibri, Marc Cary, Al Foster, Julien Lourau, Jonathan Kreisberg, Trio BIS…) mais aussi du blues avec Ronnie Baker Brooks ou Otis Taylor et de la soul avec Meshell Ndegeocello. Sa salle est belle, le son excellent, on s’y sent bien, proche des artistes. Généralement les concerts sont le jeudi soir ; mais que l’artiste soit une pointure internationale ou de la région,

on n’est jamais déçu. Le Cri du Port permet de découvrir des musiciens d’exception que nous ne verrions jamais sinon sur le pourtour méditerranéen. Jean-Luc Thibault www.criduport.fr Photo : Pirlouiiit


48 >> Spécial Marseille

Scène chanSon

Les Poulettes

De toutes les scènes musicales à Marseille c’est sans doute la scène chanson qui est la moins facile à appréhender. Moins organisée ? moins fédérée ? moins radio diffusée ? Moins dansante ? ou tout simplement plus difficile à ranger dans une case, la limite entre chanson française étant parfois ténue avec la pop, le rock, le reggae, le hip hop … Tentative de tour d’horizon des groupes (actifs en ce début d’année 2016) qui n’ont pas la langue (française) dans leur poche.

Quand on pense à la chanson française on pense souvent à la « chanson réaliste », et nous avons à Marseille quelques beaux représentants qui portent les noms de Pense bête, Maison Rouge, Leute ou leur pendant 100 % féminin Les Poulettes. A ces quatre là on peut rajouter Fabien Sacco boosté par sa rencontre avec Yvi Slan, Le Dié et ses Glorious, et ceux qui (entre deux pièces de théâtres) ressurgissent régulièrement comme OSFUB aka On s’fait une bouffe, Alcaz, ou les insubmersibles Drôles de Drames. Constamment sur le fil il y a aussi El Kabaret de l’équipe de Leda Atomica, la bande « à » Nini Dogskin et François Billard ou dans un autre genre le superbe spectacle de Emilie Rambaud sous le nom de La Fille en Équilibre.

Si l’on aime les textes en français on sera sans doute sensible à ceux de Hervé André, peintre, dessinateur et chanteur donc, à ceux de Gildas Etevenard, batteur mais pas que donc, à ceux de Monsieur Vertigo, de Elko ou de Orso Jesenska désormais collègue de label (marseillais - 03h50) de Silvain Vanot. A leurs côtés même s’ils ne se croisent pas forcement quelques chansonniers « à l’ancienne » injustement méconnus comme Francis Livon (compagnon de route de Leo Ferré), le très théâtral Jacques Mandréa, le plus réservé mais non moins touchant Philippe Forcioli ou dans un style plus léger/joyeux l’inimitable Jean Jacques boitard. De joie il en est aussi question avec les increvables Farouch(E) Zoé qu’on écoutera en dansant, les Belladonna 9CH, ou la bigoudène Stella Pire. Tout comme avec le désormais trio Massy Inc., né sur les cendres de Tante Hortense, nouveau projet « eurodance » de Stéphane Massy à qui l’on doit aussi le seul groupe de chanson synthétique de Marseille : Mr Go et Mr Ma. De son côté M-Jo continue sa route avec le prolixe Flop. Côté voix féminines (je n’en ai cité que 3 jusque là) on notera les troublantes Armelle Ita et Fleur Sana, ainsi que le duo Catherine Vincent ou Miss Paillette, qui


Jean Jacques Boitard

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comme Fifi Rubato, ou RIT ou les ex marseillais de BaB ont récemment sortie des disques pour enfants. On rappellera au passage qu’Anaïs, même si elle est désormais absente des plateaux télé, continue à enchanter son public partout en France. Et puis il y a aussi ces auteurs qui ont choisi d’accompagner leurs textes avec des guitares électriques. Les plus visibles étant (Frédéric) Nevche(hirlian), qui en quittant le slam pour le rock a perdu son prénom et la fin de son nom ou les ex Young Michelin de Aline. Moins radiophoniques mais très présents dans les salles marseillaises Hugo 21, Quartier Nord et ses opérettes, les incontournables Djam de blues et

Laure Chaminas, ou les ex Phyltre de Septembre. Au risque de déborder sur les papiers dédiés aux autres scènes on mentionnera juste Goldenberg & Schmuyle du DJ Big Buddha, Tom’s du DJ Dell Amott, le slam de Iraka et ou le rap de Hip Hop Parallèle aka HHP, les rythmes reggae de Super Kemia ou de Misaina. Et si le gros du ragga de Massilia est en occitan, c’est plutôt en français que Moussu T ou Gari Greu chantent en « solo ». Cette tentative de panorama serait incomplète si j’oubliais de citer les exilés ou marseillais de cœur comme BatPointG, Ottilie [B] ou encore l’inimitable David Lafore. Enfin il y a aussi tous ceux dont on a vu passer le nom des 10aines de fois sans avoir eu l’occasion de les voir : Magali Longchamp et son accordéon, Addie et son piano, Olive et Lou, … on me souffle aussi le nom de Elodie Martelet qui est en train de faire un tabac dans la comédie musicale Résiste. Bref il y en a de toutes les sortes et pour tous les goûts ! Pirlouiiiit

Le dernier adjectif qu’on s’attend à accoler au mot « Fanfare » est probablement « marseillaise ». Et pourtant ! Depuis Accoules Sax la plus ancienne jusqu’au Funiculaire Orchestra l’une des plus récemment formée, en passant par Vagabontu une des rares fanfares tziganes basées en France, Marseille compte une bonne vingtaine de « brass band ». Qu’on les croise dans les rues à faire des reprises survitaminées de standards populaires comme la Banda du Dock, le Pompier Poney Club, La Farigoule, Tahar Tag’l, Attila & les Huns II,III,IV, les Vieux Porcs, Canebière Pression ou aussi dans des salles de concerts comme Samenakoa, Big Butt Foundation, la Cumbia

Samenakoa

Scène fanfare

Chicharra et La Kamba, le Sardar Orkestra, le Syndicat du Chrome, Wonderbrass, Mulèkètu ou encore Johnny Marre … ils ont le même objectif : jouer pour nous faire danser ! Pirlouiiiit Photo : Pirlouiiiit.


50 >> Spécial Marseille

Scène métal

Dagoba

Bien que moins florissante que d’autres scènes metal en France, la scène marseillaise s’illustre par son professionnalisme et sa longévité, puisque deux de ses enfants chéris sont parmi les groupes les plus réputés et les plus vendeurs de la scène metal hexagonale. On pense à ETHS et Dagoba bien sûr, actifs depuis le tout début des années 2000, mais aussi à une flopée d’autres comme Blazing War Machine, Dirty Wheels, Miserable Failure pour ne citer que les principaux…

Isolée géographiquement, ne bénéficiant que du passage de peu de tournées européennes, la scène metal reste active grâce à l’étonnante résilience de structures presque historiques comme le disquaire Sabre Tooth (25 ans), Le bar/ restaurant La Maison Hantée (près de 30 ans), les clubs tels que Le Poste à Galène, le Molotov ou la Machine à Coudre qui se risquent à des programmations pointues, et bien sûr le label Season of Mist, plus gros label indé de metal français et également plus gros distributeur du genre, depuis déjà 20 ans. La vie n’est pas rose pour l’un ni l’autre de ces acteurs, qui ont su néanmoins à force de travail acharné se maintenir à flots et même pour certains, à devenir un parangon du genre

à travers l’hexagone et au-delà. Les marseillais vous expliqueront bien volontiers pourquoi une fois de plus, dans le metal comme dans d’autres domaines ils font office d’exception, nageant toujours à contre-courant (dans le vieux port). Néanmoins, le metal comme tous les genres de niche sait tirer son épingle du jeu en période de crise grâce à son audience particulièrement fidèle et un tantinet collectionneuse. Le métalleux préfère manger des pâtes pendant six mois plutôt que de rater un Hellfest, qu’on se le dise. Car si la ville de Marseille est souvent critiquée pour son manque d’ambition et un certain attentisme, n’allez pas dire aux métalleux locaux de se contenter de ce qu’ils ont. Ils sont fiers de vous expliquer qu’ils ont autant de bars rock qu’à Paris, et n’ont pas à rougir des nombreuses salles et infrastructures mises à leur disposition pour voir des concerts ou répéter. Certes la périphérie de Marseille, tout comme la périphérie parisienne n’attire pas les foules et une salle devenue « classique » pour voir des groupes locaux comme « le Local » à La Penne sur Huveaune a dû fermer. Mais grâce à l’entraide et surtout à la pénurie de concerts dans la région, le Korigan à Luynes résiste


ETHS

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bien et a vu se produire nombre de groupes cultes tels que Entombed, Cynic, Misery Index, Dillinger Escape Plan et bien d’autres encore… Tous les styles de rock et de metal sont ainsi représentés à travers toutes les salles, clubs et bars de la ville : de l’extrême à La Salle Gueule, du ska au Traquenard, du metal couillu au Ace of Spades, du punk au Molotov, du Hard Rock à la Maison Hantée, impossible de ne pas trouver

Season of Mist

Cela fait maintenant vingt ans que Michael Berberian alias Mika, alors jeune étudiant adepte du tape trading dans le grenier de ses parents, décide de monter son label de metal. A force de malice et de coups de poker l’écurie grossit, signe des artistes internationaux de renom comme Mayhem à l’époque, Morbid Angel plus tard, puis se fait une place de choix sur la scène extrême internationale. En 2016 le label et distributeur compte une vingtaine d’employés dans ses rangs, des bureaux flambants neufs dans les quartiers nord de Marseille et ses groupes sur les affiches du monde entier. Rose Vignat www.season-of-mist.com

son QG et sa tribu. Pas si mal pour une ville qui est le plus souvent ignorée par les grandes tournées internationales qui visitent Paris, parfois Rennes, parfois Strasbourg, plus rarement Toulouse ou Montpellier… Alors certes Marseille est la deuxième ville de France en densité de population, mais elle n’a pas la culture profondément rock de la Bretagne, ou la proximité toute germanique de l’Alsace Lorraine. Elle prouve ainsi qu’encore et toujours elle est une ville à l’identité forte, résistante, rebelle et inclassable. Viva Massilia Metal ! Rose Vignat


52 >> Spécial Marseille

SalleS de concertS Si l’on veut se faire une idée de l’activité musicale réelle d’une ville, plutôt que d’essayer de recenser ses groupes, il suffit en général de regarder son réseau de salles. En effet c’est mathématique, sans salle, pas de concerts, et plus il y a de salles, plus il y a de concerts. Car au final ce sont bien les programmateurs de ces salles qui permettront ou non à tel ou tel style d’exister et de s’épanouir ou qui feront qu’il reste cantonné au circuit des bars.

Asile 404

Entre les salles qui déménagent comme la Maison du Chant, La Mer Veilleuse, l’Equitable Café (qui en déménageant a donné naissance en plus au Kawawatei), celles qui ferment pour en donner de nouvelles le Dan Racing remplacé par le Funiculaire, le Paradox par le Dar Lamifa, le Planet Mundo par l’Arthemuse et le Living Art’s, le Lounge par le JAM ou encore celles qui semblent surgir de nul part comme l’U.percut, La Rouille, le Non-Lieu ou plus récemment le Bal Perdu et le Mom’Art, leur nombre ne fait que croitre ! Vous l’aurez donc compris, plus encore que des grosses salles bien connues du grand public comme le Dome, le Silo ou même le Moulin ou l’Espace Julien, ce qui fait la richesse d’une scène locale et son dynamisme ce sont ses « petites » salles. Dresser une carte de ces lieux est mission impossible en raison de leur nombre croissant (plus de 500 répertoriés sur Concertandco.com). D’autant qu’on assiste depuis quelques années à un étrange paradoxe : d’un côté les difficultés n’ont jamais été aussi importantes (marasme économique qui fait que les gens restent chez eux devant la télé, problèmes avec le voisinage, soutien inexistant des collectivités locales pour les petites salles)… mais de l’autre on est obligé de constater qu’il n’y a jamais eu autant de lieux !

Si la plupart ont une programmation variée, on peut quand même de façon très grossière, dire que pour le rock ça se passe essentiellement du côté de la Machine à Coudre, la Salle Gueule, le Molotov (dont l’équipe gère désormais aussi l’Intermédiaire et le Traquenard), les Demoiselles du Cinq, l’Asile 404, et plus loin à l’Embobineuse voire carrément en périphérie comme au Jas Rod (Pennes Mirabeau), à l’Electrode (Miramas), Korigan (Aix) … Sans oublier bien sûr le Poste à Galène, la plus petite des grosses salles qui s’est enfin ouverte à la scène locale depuis quelques années). Mais la scène qui a sans doute le plus de lieux dédiés, c’est le jazz, puisque en plus de


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encore d’une des superbes cartes blanches proposées par la Meson.

l’historique Cri du Port, de la Cité de la Musique, et de la Caravelle et de façon désormais beaucoup plus occasionnelle du Pelle Melle, ça se passe désormais au Roll’Studio, au JAM, à l’Arthémuse, au Rouge Belle de Mai, au NonLieu aussi et dans pas mal de restau comme le Living Art’s, le Latté, le Mundart ou encore le Perroquet Bleu… En dehors du cas du jazz et du rock donc, quelques salles ont une vraie couleur : hip hop à l’Affranchi, Le chant à la Maison du Chant, l’occitan à l’Ostau de Pais Marselhes ou au Bar de la Plaine, le slam à El Ache de Cuba. Pour les expérimentations, on pourra aussi profiter des fins de résidences du GRIM ou de Leda Atomica Musique (et son festival les Inovendables) ou

En ce qui concerne l’electro, si les têtes d’affiche passent désormais au Dock des Suds ou au Cabaret Aléatoire, le gros des soirées ont lieu dans des lieux comme le Baby, dans les boites comme le Trolleybus où la Dame Noire a pris ses quartiers ou dans des bars comme le QG, le Notre Dame, le Polikarpov… Enfin si vous voulez montrer à vos enfants ce qu’est un concert plutôt que de laisser leurs gouts être formatés par les clips à la télé, les showcases hebdomadaires du Lollipop Music Store sont l’endroit rêvé. Et quand ils seront plus grands ils iront peut être participer à des scènes ouvertes du côté de l’Atelier Charbonnier Lutherie, de la Maison Hantée ou encore le Baraki. Et ce n’est pas parce que la plupart de ces salles sont situées dans l’hyper centre qu’il faudra ignorer les autres comme le No Mad café par exemple qui propose souvent de belles découvertes avant tout le monde. Pirlouiiiit

Le Molotov

Place Pauk Cézanne 13006 Marseille Bien situé au carrefour de la rue des Trois Frères Barthélémy et de la rue d’Aubagne, et autrefois appelé le Balthazar, le Molotov a ouvert ses portes en décembre 2012, après quatre ans de vide et quelques rebondissements administratifs qui n’ont rien entamé de son optimisme. Proposant des lives de nombreux genres musicaux allant du hip hop, au reggae en passant par le jazz, l’électro ou le rock, le Molotov est un repaire de choix pour l’underground et les groupes locaux. Son équipe sympa et sa belle sélection de bières

des quatre coins du monde en font une adresse incontournable pour les fans de musique du quartier et au-delà ! Rose Vignat www.lemolotov.com


54 >> Spécial Marseille SalleS de concertS U.Percut

C’est la plus punchy des petites salles, à Saint Victor le nouveau quartier festif à Marseille. La plus vivante grâce à son restau de tapas à l’étage, de laquelle on bascule vers le sous-sol où s’ouvre le club chaleureux et arty (totalement insonorisé). Un lieu de caractère, ouvert depuis 2013 par Esther et Sarah et qui fédère au delà de la couleur jazz initialement prévue : le talent de l’U.Percut c’est de savoir combiner musique live (avec sono de qualité) et fins de soirées plus festives avec DJ’s. La formule gagnante l’a rendue incontournable en centre ville, elle est ainsi investie régulièrement par les meilleures organisations et festivals (Borderline, Mimi) qui apprécient son accueil. Knock out ! Hervé Lucien www.u-percut.fr

Le Poste à Galène

Petite salle de concert/club bien planquée dans le bas de la rue Ferrari, le Poste à Galène a le mérite de se trouver face à la Tasca, institution marseillaise du mojito et des tapas. Mais il a un autre mérite : celui d’être une salle de spectacle à taille humaine proposant une programmation éclectique le plus souvent dans le genre pop/rock allant des découvertes du moment aux artistes confirmés. A la programmation Lionel, fan de rock et de new wave en particulier, qui travaille main dans la main avec l’Espace Julien entre autres. Sa passion pour la musique et sa connaissance parfaite de la scène marseillaise lui font alterner coups sûrs et prises de risques, ce que les fans locaux ont le bon goût de lui reconnaître comme une rare qualité de nos jours. Bon son et bonne ambiance assurée au Poste à Galène que ce soit pour les concerts ou les soirées à thème, et ce ne sont pas les habitués du fumoir qui vous diront le contraire. Rose Vignat www.leposteagalene.com

La Maison Hantée

S’il est des institutions marseillaises à connaître absolument, la Maison Hantée en fait assurément partie. Car ce bar rock niché au cœur de la rue Vian, c’est-à-dire juste derrière l’Espace Julien, a résisté à toutes les attaques de promoteurs immobiliers et autres tentatives de transformation du quartier au fil des ans. Yann, son charismatique patron tient la barre depuis près de trente ans, servant force pressions, passant nombre de disques et cuisinant encore et toujours ses fameuses lasagnes. Lieu de petits concerts soit acoustiques soit légèrement électrifiés (le quartier a son lot de pollution sonore alentour), La Maison Hantée a été le théâtre d’un des tout premiers concerts d’Iam au début des années 80, c’est dire quel culte les marseillais vouent à ce lieu ! On s’y rue en semaine pour un dîner copieux et délicieux moyennant à peine 10 balles, et le week end pour ses soirées à thèmes et concerts toujours sympas ! Rose Vignat www.lamaisonhantee.net

La Machine à Coudre

Autre figure biblique de la scène underground marseillaise depuis des temps immémoriaux, comme son ami Yann de la Maison Hantée, J2P est un personnage à connaître. Fondateur de la bien nommée Machine à Coudre, petite salle de concert du quartier de Noailles, il est celui qui a le mieux réussi à réunir une foule bigarrée (looks et âges aussi divers que variés) dans son petit repaire de la rue Jean Roque. Au bout d’un couloir où l’on s’assoit négligemment autour d’une machine à coudre recyclée en table de bar, se trouve la salle de concert, petite mais parfaitement géniale, puisqu’on y a vu se produire des groupes hallucinants comme 1980 et BEX, Dirge ou encore Soror Dolorosa pour ne citer qu’eux. Une programmation pointue, têtue et à contre-courant total de la niaiserie ambiante, la Machine à Coudre est l’un de ses rares endroits qui ont une âme et une vraie personnalité rebelle. Une denrée rare en somme ! Rose Vignat www.lamachineacoudre.com



56 >> Spécial Marseille

lieux Lollipop Music Store

On en était presque sûrs, que ça marcherait pas, de lancer comme ça en pleine crise du téléchargement, un disquaire indépendant et spécialisé dans le vinyle, même adossé à un petit bar ! Mais comme c’était des potes, on a pas eu le cœur de leur dire. Du coup ne sachant pas que c’était impossible, ils l’ont fait, au Lollipop Music Store : être encore là, une décennie après, fier navire amiral de la galaxie rock de Marseille, les cales bourrées de disque multithématiques et colorés, dont le pont est devenu un lieu de vie ô combien prisé pour ses apéros japonais raffinés… ou cacahuète-binouze, ses showcases de chanteuses délicates et suaves… ou de punks pétaradants et braillards... Ils ont survécu au Virgin voisin (yeeha !), mais aussi à Lemmy ou à David (snif), alors pourquoi pas à Amazon ? Philippe Boeglin / LiveinMarseille

Sabre Tooth

19 rue des Trois Mages 13001 Marseille Dix sept ans que Philippe aka Stryker tient cette petite échoppe à l’allure de grotte rue des Trois Mages. Et on peut dire sans rougir qu’il est bel et bien le rescapé d’une époque. Celle où les disquaires ont été remplacés par des boutiques de cigarettes électroniques ou des kebabs. Grâce à son public de niche, fidèle et un peu collectionneur sur les bords, Stryker s’en sort bien, et continue de se déplacer aux concerts metal de la région avec son stand de disques et ses tee-shirts. Comme Yann de la Maison Hantée, « un mec sans qui on ne serait pas là », le temps semble n’avoir aucune prise sur sa bonhomie et son commerce qui a désormais acquis ce petit côté désuet assez charmant. Il n’est pas exagéré de dire qu’il est

en deuil depuis le 29 décembre 2015, date de la mort de son idole Lemmy Kilmister, leader du groupe Mötorhead. Passez donc lui faire une petite visite pour lui remonter le moral ! Rose Vignat

Locaux de répétition

S’il est bien des lieux utiles à Marseille, lorsque l’on est musicien et que l’on souhaite monter un groupe, ce sont les locaux de répétition. Deuxième maison pour certains, ambiance bon enfant pour d’autres, et toujours accueillis avec le sourire. Avec des dizaines de salles de répétitions, accolées les unes aux autres et toutes très bien insonorisées et équipées comme à l’Hôtel de la Musique, ces lieux d’échanges permettent de se retrouver le temps d’une répétition ou d’une soirée puisqu’ils se veulent aussi des outils utiles de par l’organisation de concerts pour tout groupe en mal de jouer. Cela permet également de discuter autour d’un verre, de s’échanger les bons plans et pourquoi pas aussi les musiciens le temps d’un bœuf. Bref vous l’aurez compris les locaux de répétitions sont à foison sur Marseille avec l’Hypérion, le Train en Marche, l’Hôtel de la musique et les Studios Decanis, qui sont juste des points centraux de la cité phocéenne, pour tout musicien qui se respecte ! Céline Dehédin

La Dame du Mont

Les habitués de la place Notre Dame du Mont ont sans doute bien connu la Dame Noir, aujourd’hui installé au cœur de la boîte de nuit du Vieux Port le Trolleybus. A sa place on y découvre désormais La Dame du Mont, bar récemment ouvert par Johann et mélangeant mobilier africain et décor résolument


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moderniste. Côté musique c’est mélangé, les soirées hip hop font suite aux soirées rock et aux soirées électro et les djs viennent d’horizons différents, mais la sélection y est toujours pointue nous dit-on. Côté boissons il y a l’embarras du choix, on y retrouve tous les cocktails classiques et quelques spécialités maison bien pensées. Un bar autour de l’idée du voyage, qui fait bien son boulot en nous embarquant à chaque fois pour des destinations différentes. Rose Vignat

Le Duke

Le bar rock d’Endoume, c’est le Duke sans conteste. Cool de pouvoir changer de quartier et d’ambiance de temps à autres, tout en pouvant écouter de la bonne musique. Tous les soirs du rock pour l’essentiel et d’une manière générale une sélection savamment orchestrée par la fine équipe du bar. Quartier résidentiel oblige, le bar ferme à minuit, d’autant plus difficile à encaisser quand on a goûté à tous les excellents cocktails que proposent les barmen. Un endroit où l’on ne

WAAW (What An Amazing World)

Agitateur culturel, bar, restaurant, bibliothèque, terrain de pétanque, lieu d’évènementiel décalé, grotte intello-festive et plus encore, le Waaw a clairement changé la donne dans le quartier Cours Julien – La Plaine depuis son

voit pas passer le temps, dans une déco étudiée et au son des excellents mixes de Stuntman Dave, Tanguy Hey-Mars, Manu Tikimalo, Marc Diabolic et Alban Relaxomatic, ça vaut la balade ! Rose Vignat

Ace of Spades

Bar associatif monté par des fans de metal, le Ace of Spades a ouvert ses portes il y a à peu près un an en lieu et place du Pussy Twister, c’est-à-dire à quelques encâblures seulement du lieu mythique pour tous les rockeurs de Marseille : La Maison Hantée. Mais peu importe, il semblerait que deux bars aux thématiques proches puissent cohabiter sans problème dans le quartier, d’autant que le Ace of Spades propose des soirées thématiques gothiques, médiévales et autres. En prime le public y est plus jeune et la musique souvent plus pimentée. Qui dit bar associatif, dit pas de vente d’alcool à plus de 18 degrés, mais on se console avec d’excellents cocktails à base de bière ou de cidre et en secouant la tête au son d’Amon Amarth ou As I Lay Dying. Rose Vignat

ouverture en 2011. Fred et Isa ont soigné leur effort en ouvrant ce « coin » où à peu près tout peut se passer, de la dégustation d’un bon vin à une très goûteuse assiette souvent végétarienne, sinon de très jolis produits, jusqu’à une soirée de lancement d’à peu près tout ce que compte la cité Phocéenne de collectifs culturels. C’est aussi parce qu’on sait cela qu’on vient et revient au Waaw, qui a pignon sur deux rues plutôt mouvementées que sont la rue des Trois Rois et la rue Pastoret. Ambiance, discussions à l’emportepièce et décalage permanent sont assurés dans ce lieu atypique. Rose Vignat www.waaw.fr


58 >> Spécial Marseille

FeStivalS Fragilisée par la hausse des cachets d’artistes, l’économie des festivals demeure en équilibre précaire. Si on leur reconnaît le statut de leviers touristiques pour le territoire, après 2013 Marseille reste d’abord spécialiste des naufrages (Aires Libres, Believe, Fête du Panier et cette année Rock Island). Passage en revue de ceux qui maintiennent le cap. Les favorisés Pour ses quinze ans à l’été 2015, Jazz des 5 Continents a ajouté “Marseille” à son nom pour signifier sa nouvelle ambition. Avec un budget qui a bondi à 1,875 million d’€ (principalement financé par la Ville), l’objectif est clair : concurrencer les messes azuréennes comme Juan ou Nice. Le point fort : la diversification des lieux (Parc Longchamp mais aussi Criée, Mucem et Théâtre Silvain) et l’affirmation de la dimension métissée du jazz. www.marseillejazz.com Alors que Marsatac réclame depuis des lustres ce site que la Ville s’obstine à lui refuser, il n’a pas fallu autant d’efforts au Delta pour décrocher les Plages du Prado. Pour sa première édition le 27 juin dernier, et devant un public étudiant qui demeure sa cible principale,

l’organisation déployait un esprit potache (animations “sportives” à l’américaine) avant un show électro rentre-dedans. Il faudra hausser le niveau artistique pour aspirer à faire partie des grands. www.delta-festival.fr Les résistants Après des turbulences en 2014, Marsatac annonçait en 2015 l’arrivée imminente de nouveaux investisseurs nationaux au côtés de l’association Orane. Mais il faudra attendre un peu pour la mutation XXL du festival de musiques actuelles. Il reviendra à l’identique à la Friche, les 23 et 24 septembre (plus quelques dates la semaine précédant) avec un vendredi hip hop et un samedi électro fourni en signatures internationales. Le renouveau attendra 2017. www.marsatac.com Raccourcie sur une semaine, plus axée sur ses têtes d’affiches, la Fiesta des Suds a progressivement évolué pour endiguer l’érosion naturelle des publics et la baisse des financements. Le rendez-vous métissé résiste bien avec de grosses affluences (IAM en 2014, The Dø en 2015) même si un autre danger la menace : la fin du bail du Dock des Suds en 2017 (lire sur Latinissimo dans ce N°). www.dock-des-suds.org


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Mimi est le plus ancien des festivals aujourd’hui installés dans la ville (première édition en 1986 !) mais certainement pas le plus conventionnel avec ses artistes repoussant les limites de l’inouï : rock asiatique, expérimental afro, avant pop, arab-techno, électro-acoustique… Ses quatre soirs sur l’île du Frioul incitent au renouvellement des publics. www.amicentre.biz Les débrouillards B Side est farouchement indépendant. Nourrie par le rock le plus débridé, l’association In The Garage ne fait pas de concessions pour sa programmation : que des coups de cœur ! Les signatures rock psyché, électro barrée et pop abrasive nomadisent dans les petites salles (Machine à Coudre et Embobineuse en tête). La prochaine édition devrait être reportée à l’automne pour ne pas pâtir d’une période mai/ juin où se sont imposés This is not a love song (Nîmes) et Yeah (Lourmarin). www.inthegarage.org Créé en 2013 par de valeureux activistes marseillais pour palier à l’absence de rock dans la Capitale de la Culture, l’esprit festival Phocea Rocks survit aujourd’hui dans la seule Rue du Rock. Se basant sur les réseaux locaux et les artistes du cru, l’asso investit en septembre la rue Consolat pour la livrer aux décibels d’une vingtaine de groupes jouant (gratuitement) dans les salles ouvertes sur la rue ! Généreuse initiative qui a su gagner la confiance des institutions et l’adhésion du public. www.phocearocks.com

Les nouveaux A Contra Luz est la bonne surprise de ces deux derniers étés sur le mode « festival électro à taille humaine ». Sans subventions (le festival est adossé à l’économie de deux sociétés d’événementiels) le festival entend équilibrer valeurs sûres et découvertes (Solomun, The Avener, Recondite ou De la Soul en 2015) dans une esthétique éclectique « accessible mais jamais commerciale » assure Dominique Léna, un des organisateurs : «dans cette musique on aime la dimension de renouvellement». Le succès public devrait s’amplifier cette année : du J4 (en travaux cet été) A Contra Luz passe aux plages du Prado les 22 et 23 juillet « pour attirer de nouveaux publics hors Marseille et passer un cap ». www.acontraluz.fr Relifteur cette année d’Avec Le Temps, InternExterne (lire dans ce N°) a lancé l’an dernier L’Édition en co-production avec le tourneur parisien Talent Boutique. La philosophie de l’événement : proposer des concerts d’artistes pointus (Ghost Culture, Ibeyi) dans des lieux atypiques (Château Borély, Théâtre Silvain, musées, bateau) pour privilégier la cohérence artistique . « Trouver sa place dans le calendrier régional est le plus difficile assure Fabien. Obtenir les autorisations, un soutien de la Mairie ? Rien n’est jamais gagné mais dans le paysage marseillais tout reste ouvert». www.ledition-festival.fr Hervé Lucien


60 >> Spécial Marseille

RADIO GRENOUILLE Radio Grenouille se balade encore et toujours sur son nénuphar. Unique en son genre, la station qui soufflera ses 35 bougies cette année est une icône de la scène culturelle et musicale Marseillaise. Culture et musique, voilà justement les maitres mots d’une radio qui s’est construite progressivement une forte réputation. « Tout est imaginé pour mettre en avant la musique, l’essence même de cet art, la musique de l’ombre méconnue du grand public. » Un melting-pot artistique, voilà ce qui pourrait définir au mieux Radio Grenouille. Plus de 30 ans après sa création, elle s’est imposée sur les ondes par un contenu orienté unique en son genre privilégiant les créations et les performances d’hommes et femmes issus de tous horizons musicaux. Une programmation qui met de côté les plus célèbres noms de la scène française. Un choix éditorial qui peut surprendre n’est-ce pas ? Oui, je vous sens septique devant ce papier : connaitre du succès dans une industrie en crise sans en utiliser ses plus forts éléments ? Ce n’est pas une utopie et cela a même plutôt bien fonctionné ! Cette politique aura permis à la radio de faire naitre une identité rare sur les ondes provençales. Une identité qui est maintenant défendue bien audelà des bouches du Rhône grâce au site web de la station qui permet d’écouter la diffusion n’importe où dans le monde. Depuis 1981, Radio Grenouille ne cesse de diffuser les valeurs qui l’animent. La liberté, le partage, l’imagination, la création… Car à l’origine du projet, l’objectif n’était pas de

construire une énième radio musicale qui enchaine les titres. Il fallait du fond, il fallait s’intéresser à la chose. Radio Grenouille cultive alors depuis sa naissance le goût de la diversité. Dans les genres musicaux, dans les émissions à l’antenne, dans les artistes mis à l’honneur, dans les projets auxquels elle pense… Tout est imaginé pour mettre en avant la musique, l’essence même de cet art, la musique de l’ombre méconnue du grand public. Le 88.8 des bouches du Rhône apparait alors comme un véritable puits de culture. Plus qu’une radio, l’onde est une source essentielle à la vie artistique régionale. Radio de l’actualité culturelle locale, Grenouille diffuse une programmation qui mélange les genres. Ainsi, sons trip-hop, hip-hop, house ou lounge s’associent tout au long de la journée. Une diversité que l’on retrouve chaque jour à l’antenne grâce également à de nombreuses émissions en plateau. Une programmation qui traite de l’actualité culturelle et musicale mais aussi sociétale, politique et artistique. Débats et chroniques cadencent au quotidien une radio aux multiples facettes. Au total, c’est plus de 25 émissions parlées qui viennent compléter la grille musicale de la station. Une musique qui reste cependant le cœur de la radio puisqu’on y


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diffuse tout au long de la journée, de nombreux styles. Dans des émissions qui rythment les soirées ou dans des playlists qui vont explorer ses nouveaux territoires. Grenouille est donc fidèle à sa devise : « Radio & création ». Imaginé par Richard Martin, Radio Grenouille est devenu un pilier de la création artistique. Structure associative et régionale, elle s’installe d’abord dans le théâtre Toursky, situé dans les quartiers nord de Marseille. La radio devient dès lors une plateforme de médiation culturelle. Offrant un nouvel espace d’expression aux artistes, elle permet en plus de diffuser leurs

Live In Marseille

Internet a profondément fait évoluer les habitudes de notre société et la musique n’y a pas échappé. Aujourd’hui, sa consommation est totalement numérisée n’en déplaise aux plus conservateurs qui s’alimentent encore chez leur disquaire favori. Avantage ou inconvénient, le net a apporté son lot d’innovations. Albums, biographies et places de concert en ligne, les agendas sur écran ne pouvaient qu’y voir le jour. Dans le bassin méditerranéen, c’est Live In Marseille, devenu Concert and Co qui vous

messages à des publics non connaisseurs. Radio Grenouille ne cesse alors d’enrichir son contenu malgré ses moyens limités. 1991, marquera une nouvelle étape dans l’histoire de la radio. C’est cette année qu’elle quitte son antre historique pour s’installer à la Friche de la belle de mai. Un déménagement qui affirmera encore pour la radio son rôle de vecteur d’information culturelle puisqu’elle s’installe dans une véritable base de la création artistique. Thomas Bovyn www.radiogrenouille.com

informe sur les représentations à venir. Du rock, en passant par le jazz, le hip-hop ou encore les soirées électro, Live In Marseille est un répertoire en ligne qui vous tient au courant de tous les événements musicaux de notre région et au-delà. Accessible à tout moment sur votre ordinateur, tablette ou téléphone, régulièrement mis à jour, Live In Marseille c’est allier l’utile à l’agréable. Thomas Bovyn www.concertandco.com/marseille


62 >> Spécial Marseille

FRICHE BELLE DE MAI Reboostée par sa programmation estivale et gratuite sur son toit terrasse de 8000 m2, la Friche se construit une nouvelle dynamique autour d’acteurs historiques (le Cabaret Aléatoire) ou plus récents (Bi-Pole). Il suffit parfois d’un peu d’oxygène pour retrouver la forme : avec l’ouverture du rooftop en 2013, une part plus importante dédiée aux sports urbains (le playground qui prolonge le skatepark depuis l’an dernier), la Friche a rajeuni, s’est ouverte a de nouveaux publics. Une stratégie gagnante qui s’est d’abord effectuée en hauteur avant de regagner le bitume de l’ancienne usine Seita et ses rues intérieures parfois un peu obscures mais fourmillant de projets. En attirant 55 000 personnes à l’été 2015 (sur un quota annuel de 350 000 visites), on peut affirmer que les cultures festives ayant investi le toit terrasse lors des soirées On Air ont offert une légitimité nouvelle à ce lieu de création mais aussi, désormais, lieu de vie, de jour comme de nuit. Cet élan a contribué, par ricochet, à ranimer un Cabaret Aléatoire asphyxié après l’annéecapitale, suite à des subventions promises mais non versées en 2013… Après un an de galères financières, l’équipe de Pierre-Alain Etchegarray s’est en effet décidée à prendre le taureau par les cornes : « c’était le moment de lancer l’idée d’un format club, qui nous trottait dans la tête depuis un moment ». Inauguré en avril 2015 avec une jauge de 300 à 500 personnes, un aménagement adapté (de grands rideaux délimitant l’espace), un nouveau parc lumières et une sono optimisée (système Coda), le Club Cabaret participe immédiatement de la nouvelle ère qui s’ouvre pour l’accueil noctambule à la

Friche. Depuis l’été dernier, souvent couplé avec les On Air l’été, de nombreux collectifs représentant toutes les composantes de l’électro y assurent une résidence tournante, sur un cycle de deux mois : Electrocute, Laboratoire des Possibles, Human ET Crew, Distropunx, Find Out, Au Galop, Métaphore et le Wicked Music de Jack de Marseille. Moins nombreuses mais choisies avec plus de discernement, les têtes d’affiche du Cabaret “version concerts” (jusqu’à 1100 personnes) bénéficient d’une visibilité accrue, comme Breakbot et Synpason en février ou Moderat qui affichera complet fin avril. Cette année, la Friche (productrice des soirées) veut évidemment prolonger l’oxygénation si profitable à la santé des structures locales, des publics et des artistes, en lançant le troisième cycle des On Air les 3 et 4 juin prochain. De nombreux programmateurs culturels et festifs (Radio Grenouille, Marsatac, La Dame Noir, le festival Marseille Jazz des 5 Continents, le Ballet National de Marseille, l’Ami…) viendront s’y aérer sur un rythme hebdomadaire et ce jusqu’à fin août, y apportant chacun ses réseaux et ses codes. Dans cette programmation, on note la présence renforcée de Bi-Pole. Créée en 2009 à la Friche Belle de Mai par Cyril Tomas-Cimmino, cette agence de booking et de production de concerts s’est imposée nationalement sur le registre du


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dub. Associée à des événements nationaux comme Télérama Dub Festival, Mama Event ou Electro Choc (Bourgoin-Jaillieu), elle a su élargir son catalogue sur la bass music et les musiques métissées, y intégrant de nombreux talents locaux comme 123 MRK, Abstraxion, Dubmood ou dernièrement les Troublemakers. À Bi-Pole, on confirme la volonté d’« initier plus d’interactions, notamment en connexions avec le Cabaret, pour participer au développement d’une Friche qui évolue significativement».

Avec cet exemple, parmi d’autres, d’engagement multigénérationnel, pluriculturel, la nouvelle dynamique frichiste, dessinant le véritable « quartier culturel » attendu depuis sa création, a de beaux jours devant elle. Hervé Lucien www.lafriche.org. www.cabaret-aleatoire.com. www.bi-pole.org

Grim + Gmem

Tous deux dédiés aux avant-gardes, le Gmem (musiques expérimentales savantes) et le Grim (recherche et improvisation) vont faire cause commune début 2017. Regroupée en un seul pôle de 1200 m2 à la Friche Belle de Mai, la nouvelle structure sera dirigée par Christian Sébille, Jean-Marc Montera (exGrim) devenant directeur artistique associé, pour un budget mutualisé de 1,2 millions d’€. Le premier s’enthousiasme pour «un projet redimensionné avec une équipe et un budget plus étoffés qui en feront le plus grand centre français de création musicale ». À peine sorti d’une belle édition de Reevox, son festival de croisement avec les musiques

électroniques, le Gmem assurera du 14 au 22 mai Les Musiques, son festival étendard avec trois parcours entre Marseille et Cassis, se concluant à la Friche avec les phénoménaux Zeitkratzer qui joueront Kraftwerk. Hervé Lucien www.gmem.org Photo : Pierre Gondard


64 >> Spécial Marseille

StructureS InternExterne

Depuis son installation à Marseille en 2006, la coopérative a reboosté la dynamique des concerts dans la ville. Avec la SAS, sa division “concerts” en lien avec la programmation de La Maroquinerie à Paris, elle a multiplié l’offre pop (The Dø, Lilly Wood and The Prick) et hip hop (Kendrick Lamar, Lil’ Wayne). Mais ce n’est pas tout : avec sa dizaine de salariés, la société s’affirme comme une vraie plateforme d’accompagnement d’artistes : « c’est la base de tout, car ce travail à 360° porte ses fruits au bout de cinq, dix ans», confirme Fabien, qui mentionne Nevché, Ottilie B., Martin Mey, Ghosts of Christmas et Iraka. Par ailleurs complétée par des activités de tourneur (Limitrophe) et de promoteur local (I Love Techno), ces activistes rigoureux ont aussi lancé le joli festival L’Édition (du 26 au 29 mai) et relifté le festival Avec Le Temps. Hervé Lucien www.internexterne.org www.ledition-festival.fr

Phonopaca

«Please Don’t Stop the Music! » Rihanna le chantait déjà en 2007 mais rien n’a changé. La musique ne doit pas cesser de siffler dans nos oreilles. Passion devenant profession pour certains, la musique est aujourd’hui en crise. Une époque nouvelle pour une industrie où les artistes doivent désormais résister à la montée de grandes entreprises et à l’uniformisation de leurs productions. Une lutte que partage Phonopaca, soutien majeur de la création artistique. Ce regroupement d’acteurs de l’industrie musicale de la PACA vise à défendre

l’indépendance et la diversité musicale. Labels, distributeurs, éditeurs, agences artistiques… Chacun cherche à assurer le développement de l’activité dans notre région. Une action qui passe par la valorisation d’œuvres riches et uniques au-delà du Sud-est. Ainsi, les adhérents de Phonopaca participent au rebond économique et culturel de notre territoire. Thomas Bovyn www.phonopaca.com

Pôle Info Musique

Le Pôle Info Musique est un centre de ressources qui s’adresse à celles et ceux qui œuvrent dans le secteur, des amateurs aux professionnels. Que ce soit un groupe de lycéens qui cherche un local de répétition à un combo plus confirmé qui enregistre un album, l’équipe du PIM sera là pour accueillir et orienter. Création d’association, dossier de subventions, conseil pour la communication, question sur la Sacem ou le statut d’intermittents, mise en réseau, Isabelle et Cyril ont réponse à tout, et si ce n’est pas le cas, connaissent les outils pour s’informer. A cela s’ajoute des stages en Musique Assistée par Ordinateur sous divers logiciels, animé par Rholf. Le PIM est un rendezvous indispensable pour qui veut comprendre et œuvrer dans le secteur musical. Mystic Punk Pinguin www.poleinfomusique.org

UDCM

Youtube, Facebook, Soundcloud... L’offre musicale, aujourd’hui énorme, donne à observer une féroce concurrence, où chacun


Nouvelle Vague - avril 2016

espère briller. Dans cette jungle artistique, l’Union des Diffuseurs de Création Musicale s’est donné pour but de ressortir les talents du Sud-est. 20 ans déjà que l’association promeut et accompagne les artistes émergents de nos régions. Partenaire de médias et de festivals, elle permet de faire mieux circuler des créations indépendantes trop souvent oubliées. Avec 14 relais en régions, l’UCDM repère de nouveaux artistes chaque année qu’elle accompagne par de multiples actions. Certains auront la possibilité de se produire sur la scène du Printemps de Bourges. D’autres seront choisis pour assurer des premières parties. Une visibilité accrue qui fait de l’UDCM un pilier de l’accompagnement artistique. Thomas Bovyn www.udcm.net

Watt4You

Spécialisé dans le street marketing et l’événementiel, Watt4You diffuse l’information culturelle sur le 13 à travers son réseau couvrant les grandes agglomérations : Marseille, Aix, Etang de Berre. Acteur à part entière du secteur

Ventilo

culturel, la société marseillaise a ajouté une nouvelle corde à son arc avec Volt, un agenda gratuit qui recense toutes les manifestations artistiques de la région. Robin Ouze www.watt4you.fr / www.volt-agenda.com

Sud Concerts

Implantée à Marseille, Sud Concerts est l’un des acteurs incontournables du spectacle vivant dans la région. Son activité se partage entre shows d’humoristes, grands spectacles et concerts. Sur le plan musical, la programmation est éclectique allant de Melody Gardot à Johnny Hallyday, en passant par Cock Robin, Kendji Girac, Alain Chamfort et beaucoup d’autres. Sud Concerts travaille également chaque année sur le Festival du Château de Sollies-Pont avec en têtes d’affiche 2016 Michel Polnareff, Mika, Brigitte... En clair, une très belle activité régit par une équipe dynamique, composée d’une dizaine de permanents. Jean-Luc Thibault www.sudconcerts.net

Journal bimensuel gratuit, diffusé dans la région de Aix-Marseille, Ventilo « le guide de vos sorties culturelles » porte bien son nom. Véritable agenda des événements culturels de la région, il présente en détails ce qui mets en émoi la culture en provence. De la musique au théâtre, en passant par la danse, le café-théâtre, le cirque, les expositions ou, bien sûr, la musique, Ventilo couvre tous les domaines. Son site vous permet également d’être au courant des bons plans de dernières minutes. Ce qui fait de Ventilo un guide indispensable pour vos soirées et sorties dans la cité phocéenne. Thomas Bovyn www.journalventilo.fr


Le Vortex

Le Vortex est devenu l’outil incontournable de l’amateur de concerts indé sur Marseille. Cet agenda de la quinzaine au format A4 ne recense pas seulement la scène punk dont il est issu (son équipe fait partie des activistes de la Salle Gueule) mais s’élargit à la scène underground. Digne rejeton des fanzines des 80’s, chaque numéro fait appel à un illustrateur différent, ce qui donne une identité visuelle forte au Vortex, qu’on n’hésite pas à coller sur son frigo. La démarche se décline sur internet avec un site et une page facebook régulièrement mise à jour, au grès des nouveaux concerts dénichés ou des annulations. Foncièrement Do It Yourself, dans son propos et sa démarche, le Vortex se finance par des concerts de soutien à prix libre, juste retour d’ascenseur de la scène indé. Mystic Punk Pinguin www.crapoulet.fr/levortex

Adam Concerts

Implantée depuis plus de 30 ans sur notre région, la société Adam Concerts est l’un des acteurs incontournables de l’organisation de concerts, spécialisée dans les grands évènements musicaux : Sting, Elton John, Paul McCartney, Ben Harper, Neil Young, Joan Baez… En plus de ces manifestations, Adam Concert produit dans les principales salles de concerts régionales : Silo, Dock du sud, Dôme, Espace Julien, Moulin à Marseille; Théâtre de Verdure, Nikaïa à Nice; Zénith Oméga à Toulon,

etc. Je garde peut-être le meilleur pour la fin avec le fabuleux Festival de Nîmes, organisé dans les Arènes de la ville en juin et juillet avec une série de concerts époustouflants (cette année à l’affiche : Johnny Hallyday, Muse, Michel Polnareff, David Gilmour, les Insus…). Jean-Luc Thibault www.adamconcerts.com

La Nuit Magazine

Où sortir à Marseille? Quelles sont les bons plans, les soirées à ne pas manquer? La Nuit Magazine a pour ambition de répondre à toutes ces questions. Cet agenda culturel des sorties nocturnes se veut le plus complet et pointu à Marseille. L’outil indispensable pour sortir et se tenir au courant des lieux tendances. Robin Ouze www.lanuitmagazine.com

Digitick

L’entreprise est à l’image de la cité phocéenne et de sa puissance dans le monde du divertissement. Fondée à Marseille en 2004, Digitick est le leader national de la vente de e- et m-ticket. Ces billets électroniques ont accompagné la numérisation de notre société en dématérialisant la place « papier », ouvrant ainsi les portes d’un marché 2.0 que Digitick a su implanter en France. Pionnière de ces ventes numérisées, la structure prend totalement en main l’évènement qu’elle couvre. Avec sa billetterie nouvelle génération, Digitick vise à fidéliser et accroître sa clientèle en développant constamment un système de vente aujourd’hui multiplateforme. Web, téléphone, point de vente physique et billets Zepass, la distribution est complète et touche tous les publics. Une stratégie décisive qui fait de Digitick, le leader français des billets numériques. Thomas Bovyn www.digitick.com



éTé 2016 NOUVelle VaGUe “Spécial FeSTiValS” 20 000 eX. - 500 lieUX De DiFFUSiON Tous les concerTs De l’ÉTÉ sorTie le 21 Juin 2016

VOTre pUBliciTé DaNS ce NUMérO eXcepTiONNel : 06 03 44 11 31 - communicaTion@nouVelle-VaGue.com


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