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CHAGALL ENTRE CIEL ET TERRE DU 6 JUILLET AU 19 NOVEMBRE 2007
du 3 juillet 2007 Ce cahier ne peut pas être vendu séparément
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Supplément
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SOMMAIRE
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MARC CHAGALL Un peintre entre ciel et terre
11
UN SIÈCLE DE PEINTURE Une vie de Marc Chagall d’après sa biographe Katia Selezneva
17
CHAGALL MET LE THÉÂTRE EN BOITE Les panneaux restaurés du théâtre juif de retour à Martigny
19
DES RASSINES RUSSES Une pensée créatrice enracinée dans le sol russe
25
ALBERT CHAVAZ Une exposition pour le centenaire
28
LE SECRET DE LÉONARD GIANADDA Portrait pour l’académie des beaux-arts
31
DIVINE EGYPTE L’exposition de l’été 2008
35
LE COIN DES ENFANTS
38
ÉTROUBLES Une collection voyageuse
41
NANOUK, L’OURS POLAIRE Exposition au musée et chiens du saint-bernard
43
NOUVELLES SCULPTURES Parc de la Fondation
46
LE PARC DE SCULPTURES Plan de la Fondation Pierre Gianadda et ses jardins
49 Bouquet de Mimosas, 100 x 81, 1954-55, Huile sur toile, collection particulière. ©Pro Litteris, Zurich
«L’art me semble être surtout un état d’âme.»
MÉDIATHÈQUE VALAIS La bibliothèque Pierre Gianadda inaugurée
COUVERTURE
Marc Chagall • Théâtre juif, La Musique 213 x 104, 1920 Tempera et gouache sur toile Trétiakov, Moscou. ©Pro Litteris, Zurich
■ En 2007, ceux qui écrivent et organisent des expositions sur Marc Chagall (1887-1985) ont encore pu le rencontrer. C’est le cas de Katia Selezneva, commissaire de cette exposition. Elle a croisé Marc Chagall lors du bref voyage qu’il fit en Russie, en 1973. La rencontre a sans nul doute été marquante. On peut parier que chaque mot, chaque inflexion du peintre a été notée par la jeune historienne de l’art alors que Chagall visitait la galerie Tretiakov, cet immense musée d’état dont Mme Selezneva est aujourd’hui la vicedirectrice. Ces mots, ces impressions se retrouvent dans le catalogue et dans l’accrochage de cette exposition. «Un homme entre terre et ciel», c’est ainsi que Chagall nous est décrit. En 2007 comme en 1991, lors de la première exposition Chagall à la Fondation P. Gianadda, «Le Nouvelliste» a le plaisir de participer, même modestement, à l’événement que constitue une exposition du peintre russe. Ces 56 pages que vous tenez entre vos mains symbolisent cette continuité des liens entre le quotidien valaisan et la Fondation martigneraine. Sur les pas de Katia Selezneva, nous vous souhaitons de rencontrer Chagall. Une rencontre qui, avec Marc Chagall, peut se faire sans de longues explications: «Le cœur, c’est le centre de l’homme. Il ne faut pas commencer par le cérébral. Quand le cœur participe à quelque chose, la tête y participe aussi.» Ou encore: « L’art me semble Véronique Ribordy être surtout un état d’âme.»
Citations tirées de l’autobiographie de Chagall, «Ma Vie».
IMPRESSUM Editeur Editions Le Nouvelliste SA, R. de l’Industrie 13, 1950 Sion. Rédacteur en chef des magazines Roland Puippe. Rédactrices Véronique Ribordy et Antoinette de Wolff. Photographes ©Pro Litteris, Zurich Conception et réalisation Isabelle Grichting Impression Centre d’Impression des Ronquoz SA, Sion. Tirage 172 000 exemplaires Diffusion encarté dans Le Nouvelliste et distribué à la Fondation P. Gianadda Publicité Publicitas SA, Sion Ce magazine est gratuit et ne peut en aucun cas être vendu.
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Le retour de Marc Chagall UNE DEUXIÈME EXPOSITION POUR LE 120E ANNIVERSAIRE DU PEINTRE
■ Il y a cent vingt ans naissait
Movcha Shagall à Vitebsk, connu plus tard sous le nom de Marc Chagall. La Fondation P. Gianadda lui dédie une deuxième exposition, seize ans après avoir exposé son théâtre juif à Martigny. Katia Selezneva, commissaire de cette exposition, n’est pas une nouvelle venue à la Fondation P. Gianadda. Cette historienne de l’art, sousdirectrice de la galerie Tretiakov de Moscou (le plus grand musée d’art russe, 130 000 œuvres du XIe au XXe siècle), avait fait connaissance avec le coude du Rhône en 1991 lors de la première exposition Chagall à Martigny. Elle avait dans ses bagages les sept toiles roulées du théâtre juif de Chagall. Plus tard, Katia était revenue avec d’autres projets montés par la Tretiakov,
Théâtre juif, panneau «La Danse», Tempera et gouache sur toile, Galerie Trétiakov, Moscou, 214 x 108.5 cm, 1920. ©Pro Litteris, Zurich deux expositions d’icônes (1997 et 2001), les peintres Larionov et Gontcharova (1995), Kandinsky et la Russie (2000). Mais c’est bien le séjour de 1991 qui a été le plus marquant pour elle. Secondée par des artisans du coin, elle avait supervisé la construction d’un châssis: «A Martigny, le premier novembre 1991 s’est verni en première mondiale le théâtre juif de Chagall restauré. Léonard Gianadda a fait beaucoup pour que cet événement ait lieu. La restauration a été très compliquée, car les panneaux mesurent sept mètres. Il a fallu inventer un grand châssis pliable, en bois et métal. Après Martigny, le
théâtre juif a eu une tournée glorieuse, tout le monde voulait le voir.» En 2007, elle revient avec le théâtre juif et environ deux cents œuvres de Chagall tirées des collections de la Tretiakov, et d’autres musées et collections privées. Katia situe l’épanouissement du peintre russe lors de la révolution de 1917, alors même que le pays plongeait dans une terrible pénurie. Elle étaye cette conviction d’une anecdote: «Il faut savoir que Chagall figure parmi les peintres les plus falsifiés. Dans une réunion d’expertise, on nous montre un tableau daté de 1917, un tableau pas très bon. Jean-Louis Prat, alors
directeur de la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence, faisait partie de cette commission d’experts. Tout de suite, il opte pour un faux. Un autre expert s’étonne et lui reproche ce parti pris. Personne, dit-il, ne peut faire que des chefs-d’œuvre! Jean-Louis Prat signale alors qu’à ce moment de sa vie, Chagall manque de tout, de couleurs, de toiles, de pinceaux. Ces années-là, Chagall repeignait ses toiles autant de fois qu’il le fallait, jusqu’à ce qu’il en soit satisfait. La théorie de Prat s’est confirmée à la lecture des radiographies: c’était effectivement un faux.» Et Katia Selezneva de conclure: «L’héritage russe de Chagall est absolument sublime.» La plupart des toiles d’avant 1922 sont conservées par la galerie Tretiakov à Moscou. PAGE 5
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