SUPPLÉMENT «LE NOUVELLISTE» N0 54
Montage: Valérie Perrenoud
SAMEDI 5 MARS 2011
2 SALON DEL’AUTO
LE NOUVELLISTE – SAMEDI 5 MARS 2011
SÉCURITÉ ROUTIÈRE
Unité spéciale en cas d’accidents Qu’elle soit active ou passive, la sécurité est l’une des priorités pour la plupart des constructeurs. Skoda Auto, par exemple, ne cesse d’intensifier les efforts dans ce sens lors du développement de nouveaux modèles. Reportage dans son centre d’essai d’Úhelnice, en Tchéquie. FRANCIS GRANGET
«T
ant active que passive, la sécurité est l’une de nos principales priorités dans l’élaboration de nos véhicules!» Bien sûr, Skoda Auto n’est pas le seul constructeur à parler ainsi. Une fois n’est pas coutume, en septembre, il a toutefois convoqué la presse dans son centre d’essai d’Úhelnice, en République tchèque, non pas pour lui présenter un nouveau modèle de sa gamme, mais pour lui expliquer durant toute une journée les efforts considérable consentis pour «offrir des voitures confortables, spacieuses, luxueuses, à un prix accessible. Les voitures les plus sûres possibles aussi». Un sacré défi qu’a notamment commenté l’ingénieur Petr Kraus, en charge du département Safety. Pour faire passer le message, Skoda n’a pas hésité à sacrifier deux de ses voitures de série dans un «crash-test» que les représentants des médias ont pu vivre en direct (lire cidessous). La sécurité, ce n’est pas qu’un beau discours. Depuis 2008, Skoda Auto dispose ainsi d’une équipe de recherche spécialisée dans les accidents. Sur ordre du département technique, elle se déplace sur les lieux de collisions, sorties de route et autres carambolages graves qui ont impliqué des véhicules de la marque tchèque, rattachée
au groupe VW depuis avril 1991. A voir les voitures de service de cette unité spéciale, on dirait presque celles de la police. Sur le terrain, la tâche de ces enquêteurs se fait en tous les cas de façon minutieuse. Et le matériel à disposition est sophistiqué. Les critères qui provoquent le déplacement de ces «experts» Skoda? Déclenchement de l’airbag, passagers blessés ou collisions avec des cyclistes ou des piétons: plus de 200 accidents ont été analysés en détail jusqu’ici. «Le site de chaque accident est photographié, documenté et scanné en 3D, le serveur informatique du véhicule disséqué autant que possible et les rapports de police examinés», explique l’un des collaborateurs de l’équipe. L’aspect technique – notamment l’évaluation du comportement de la voiture au cours d’un «crash» – n’est pas seul à être abordé. La psychologie et la médecine sont aussi prises en compte et étudiées. Objectif final? Les ingénieurs de Skoda Auto utilisent toutes les données recueillies en vue du développement des nouveaux modèles de la gamme. Et cela, tant au niveau de la sécurité active (ABS, ESP, ASR, CBC, HBA, RBS et autres systèmes d’assistance à la conduite) que passive (ceintures de sécurité, airbags, appuie-tête et autres dispositifs de protection comme les déformations de la structure conçues pour absorber un maximum d’énergie lors de l’impact) pour «réduire le nombre d’accidents de la route, mais aussi leur gravité». «Skoda Auto entreprend constamment des efforts visant à obtenir de nouvelles améliorations sur ses normes de sécurité standards et informe continuellement ses clients des gestes et des comportements les plus sûrs à adopter», expose le Dr Eckhard
PROGRÈS TECHNIQUE Quelques explications d’un ingénieur du constructeur tchèque sur les systèmes de sécurité active. Ici, l’AFS, (PHOTOS FRANCIS GRANGET) «pour une meilleure vision de nuit».
Scholz, l’un des haut responsables du développement technologique de la marque. En effet, même si les voitures sont de plus en plus dotées d’équipements et de systèmes de sécurité, le conducteur et ses passagers font souvent des erreurs qui réduisent ou éliminent même les effets de protection attendus. Quelques exemples: l’usage de siège pour enfants mal adaptés, des ceintures de sécurité mal attachées, des objets ou des vélos mal arrimés
dans ou sur le véhicule, etc. «Après ceux de Volkswagen à Wolfsburg et d’Audi à Ingolstadt, le centre de recherche et de développement de Skoda est le 3e du groupe en importance», relève Donat Aebli, porte-parole de la marque en Suisse. A Mlada Boleslav, la première université d’entreprise de la République tchèque a même été créée en 2000, sous le nom «Na Karmeli». Chaque année, 800 étudiants et 3400 collaborateurs de la
marque y sont formés. «L’institut moderne y dispose de laboratoire de pointe pour la recherche et le développement. Les activités de la Haute Ecole ainsi que la formation de nos collaborateurs contribuent, sur un marché très concurrentiel, à ce que nous puissions nous appuyer sur des spécialistes aux connaissances solides», communique Skoda Auto pour qui la sécurité, décidément, n’est pas un vain mot. /FG
Un «crash-test» devant la presse
Skoda joue la carte sécurité à l’école
SPECTACULAIRE Malgré une collision frontale à 90km/h avec une Superb Combi à l’arrêt, la Skoda Yéti n’a eu que le devant défoncé. Grâce à une structure étudiée pour, son habitacle n’a quasiment pas un pli.
APPRENDRE JEUNE Skoda Auto a créé un jeu informatique et interactif pour sensibiliser les enfants à la prévention routière. A droite, Robert Stastny, l’un des responsables de ce programme ludique.
«Boum!» Après une longue préparation, le choc est l’histoire d’une petite seconde. L’explosion des airbags fait écho au bruit inouï de la tôle froissée. Lancée à 90 km/h (au lieu des 64 habituels lors des tests de l’EuroNCAP), une Skoda Yéti vient de percuter une Superb Combi stationnée en bout de piste. La Yéti noire s’est envolée et a tournoyé dans les airs, avant de retomber sur ses roues, tandis que le break gris a reculé de plusieurs mètres. Les deux carcasses se sont enfin immobilisées dans un nuage de poussière et de fumée. «Impressionnant!», admettent les journalistes postés derrière des barrières, à quelques enjambées seulement du point d’impact. «Regardez, il n’y a pas un pli sur le pavillon. On peut même ouvrir et fermer les portes», s’extasie le représentant du magazine français «L’auto-journal». C’est vrai que si le front de la Superb est démoli, son habitacle n’a pas été déformé. Pour le constructeur tchèque, les résultats sont flatteurs: «Selon les normes de l’EuroNCAP, 98,25% des points possibles auraient été obtenus pour les passagers adultes assis dans la Combi grise et même 100%, la note maximale, pour les enfants à l’arrière», annonce, en fin de journée, le responsable communication de Skoda Auto, Peik von Bestenbostel. Pour la Yéti, les valeurs obtenues sont, quant à elles, de 99,94% pour les adultes et de 93,19% pour les enfants. L’étude des contraintes est du même tonneau: «Dans la Yeti, la tête du conducteur n’atteint que 44% de la valeur autorisée par la réglementation européenne (80 G), tandis que le thorax est à 35,7% et le fémur à 20%», nous explique encore Peik von Bestenbostel./fg
«Sensibiliser et éduquer les enfants à la prévention routière dès qu’ils sont en âge de scolarité.» Telle est la mission que le département sécurité routière de Skoda Auto s’est donnée en République tchèque. Membre de cette équipe, Robert Stastny est plus spécialement chargé de la prévention, dans les écoles du pays notamment. Il s’appuie entre autres sur les résultats des analyses réalisées par l’unité spéciale accidents, mais aussi sur les tests effectués en laboratoire. Un jeu informatique et interactif a même été créé par le constructeur pour apprendre aux écoliers à se familiariser, de façon ludique, avec le trafic routier et ses dangers. «Cette prévention n’est pas réservée aux enfants, elle est aussi utile à leurs professeurs et à leurs parents, explique Robert Stastny. Car on a beau concevoir les équipements et les systèmes de comportement les plus poussés, cela n’empêchera pas les accidents si les conducteurs et leurs passagers, mais aussi les cyclistes et les piétons, n’adoptent pas les comportements appropriés.» Ne pas oublier de débrancher l’airbag si on installe un siège pour bébé sur le fauteuil du passager avant, bien arrimer un siège pour bébé, ne pas disposer n’importe comment ses bagages dans l’habitacle de la voiture ou encore, pour une femme enceinte, disposer sa ceinture de sécurité de façon correcte (la lanière du bas sous le ventre): autant de réflexes qu’il s’agit de faire passer dans le grand public, dès le plus jeune âge. L’école de la prévention routière en somme dont le message essentiel tient en un slogan: «Une voiture sûre a besoin d’occupants prudents!» /fg
+ Comme l’année précédente, Dacia signe avec 128,1% la plus forte progression de 2010 sur le marché suisse (si l’on excepte Tata, Caterham et Chevrolet USA, dont les petits volumes génèrent de gros pourcentages). Apparue chez nous en 2006, la marque roumaine «low-cost» de Renault doit ce résultat au succès de la petite Sandero (2740 ventes, +152%) et du nouveau SUV Duster (déjà 1990 ventes sur un demi-exercice).
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SALONDEL’AUTO
LE NOUVELLISTE – SAMEDI 5 MARS 2011
+ Belle année pour Porsche, avec une avancée de 39,6%, propre à faire oublier le recul de 20,8% encaissé en 2009. Ça ne va pas faire plaisir aux inconditionnels de la 911 (668 ventes, +12%), mais le SUV Cayenne est désormais le modèle le plus vendu de la marque allemande (691, +85,8%). Et ce n’est pas fini… Avec un gain de 144,8% (350 immatriculations), c’est la berline Panamera qui pousse le plus fort!
+ Sur les dix marques japonaises présentes en Suisse, sept ont opéré un recul, parfois sévère, en 2010. Nissan, elle, signe une percée de 33,5% qui la fait remonter de cinq rangs au hit-parade national. Les modèles les plus performants sont la Note (1067 ventes, +40,8%), ainsi que les SUV Juke (630 ventes en exercice partiel) et Qashqai (3331, +24,7%), ce dernier représentant à lui seul 42,2% des ventes de Nissan.
+ Après trois piètres exercices (retrait de 30,8% entre 2006 et 2009), Chevrolet Corée reprend du poil de la bête avec un bond de 30,6% en 2010, gagnant deux rangs au hit-parade helvétique. Petit dernier, le modèle Spark est déjà le plus vendu (985 unités). Suit le SUV Captiva (455, +56,4%). Marque confidentielle Chevrolet USA progresse de 130,5% (136 ventes, +77) grâce à la seule Camaro (113 ventes, +86).
+ Ayant reculé sur les deux exercices précédents, Peugeot a redressé la barre en 2010, ses ventes progressant de 27,2%. Voilà qui contraste sur le repli européen du lion (-1%), lié à la fin des primes à la casse. Chez nous, le gain de 3213 immatriculations de la marque française peut être entièrement imputé à trois modèles: la 3008 (1585 ventes, +854), le monospace 5008 (1712, +1532, +851,1%) et la 206+ (913, +843%).
+ La démonstration est faite de ce qui arrive quand on laisse vieillir inconsidérément son modèle phare. En tardant à remplacer la 147, Alfa Romeo a régressé de 37% en cinq ans en Suisse. Bénie soit donc la Giulietta, vendue à 1416 exemplaires déjà en un demi exercice, alors que reculent la 159 (-13,6%) et même la jeune MiTo (-24,5%). Alfa progresse ainsi de 24,4%, mais reste 21,6% en-dessous de ses chiffres 2004.
LE MARCHÉ AUTOMOBILE EN 2010
La Suisse a recouvré le moral Après la grosse déprime de 2009, qui s’était traduite par un recul de 7,8%, le marché suisse de l’automobile s’est gaillardement ressaisi en 2010. JEAN-PAUL RIONDEL
+ Mais où donc s’arrêtera Skoda? La marque tchèque du groupe VW aligne les excellents résultats sans discontinuer depuis 2005, progressant encore de 23,9% l’an dernier. Depuis 2004, Skoda a «explosé» de 243,5%, devenant l’un des ténors du marché et occupant aujourd’hui la 8e place du hitparade, devant Toyota! Le modèle Yeti réalise la meilleure percée (+238,5%), mais toutes les autres Skoda progressent aussi.
+ Ces dernières années, Mitsubishi a collectionné les résultats médiocres, reculant de 15,2% entre 2007 et 2009. En fait, la marque nippone vogue manifestement au rythme du vieillissement ou du renouvellement de sa gamme. 2010 aura été ainsi marquée par l’avènement du SUV compact ASX, arrivé en cours d’exercice et dont il s’est vendu 872 exemplaires. Or les ventes de la marque ont progressé de… 875 véhicules, ou 23.1%.
– Une marque qu’on a failli perdre. Après son lâchage par General Motors puis sa reprise par le néerlandais Spycker, Saab se redresse lentement. En Suisse, la marque suédoise a certes touché le fond en 2010 avec 628 véhicules vendus – 2156 de moins que dix ans auparavant. Mais la production globale a augmenté de 53% pour atteindre 32048 unités. Saab repart à la conquête des Helvètes, avec notamment le nouveau break 9-5.
L’
an dernier, 294239 voitures neuves ont été vendues dans notre pays, soit 28221 de plus que l’année précédente. Une progression de 10,6% qui tranche sur la morosité relative du marché européen, qui lui a fléchi de 5,5% en 2010. Ce recul s’explique notamment par la fin du régime de la prime à la casse dans certains pays de l’UE. On note ainsi des baisses de 23,4% en Allemagne, de 9,2% en Italie, la palme continentale revenant à la Bulgarie avec -28,9%. Parmi les marchés qui au contraire ont produit des résultats positifs, il faut citer l’Espagne (+3,1% après deux années catastrophiques), la Belgique (+14,9%), les Pays-Bas (+24,9%) ou l’Irlande (+54,7% après une chute de 62,1% en 2009). En Suisse, 37 marques ont profité de la reprise à des degrés divers. On remarque le beau résultat d’ensemble des françaises, Renault soufflant la seconde place du hit-parade à
Audi, alors que les japonaises ont connu une année plus difficile. Toyota perd ainsi deux places au profit de Peugeot et de l’insatiable Skoda, qui désormais vend à elle seule plus de voitures en Suisse que toutes les marques coréennes réunies. On trouvera ci-autour des reflets des heurs et malheurs les plus significatifs de l’exercice. En ce qui concerne les préférences techniques des acheteurs suisses, on note que les motorisations diesel, qui avaient marqué le pas les deux
années précédentes, ont suscité un nouvel engouement en 2010, progressant de 14,3%. L’an dernier, 30,4% des voitures vendues possédaient un moteur de ce type (contre 29,4% en 2009 et 32,4% en 2008). Les voitures hybrides et électriques, quant à elles, ont fléchit de 1,7%, leur part au marché passant de 2,1 à 1,85%. Enfin, le gros succès des SUV, compacts en particulier, a encore fait grimper de 18,6% la part des véhicules 4x4. Celle-ci a atteint 27,9%, contre 26% en 2009. /JPR
– Trajectoire morose que celle de Jaguar. Depuis son pic de 1530 ventes en Suisse, dû en 2001 à feu la X-Type, la mythique marque britannique – aujourd’hui aux mains de l’indien Tata – n’a cessé de dégringoler, avec toutefois un sursaut en 2007, à la sortie de la XF. En 2010, elle a régressé de 16,6%, et les Suisses ont acheté trois fois plus de Porsche que de Jaguar. Tous les modèles reculent, sauf la XJ (95 ventes, + 239,3%).
– Tout n’est pas très gai non plus chez Lancia, qui ne cesse de s’étioler au fil des années. La marque italienne avait bien marqué un sursaut en 2008 avec l’apparit ion tant attendue de la Delta. En 2009, elle signait même la 2e meilleure progression du marché (+31%). Las! Le mauvais (re)pli revient avec -24,1% en 2010. L’effet Delta n’a été qu’un feu de paille, ce modèle ne s’étant vendu qu’à 419 exemplaires (-34,1%).
– Encore une histoire triste, celle de
(DESSIN: CASAL)
Daihatsu. Toyota a annoncé pour 2013 le retrait du marché européen de la plus ancienne marque automobile japonaise – née en 1907. Daihatsu s’était pourtant fait une petite place confortable, avant de fléchir ces trois dernières années – de 11,3% encore en 2010. En attendant l’hallali, son meilleur atour, la Sirion, a déjà entamé une nouvelle carrière en tant que Subaru Justy.
Rang 2010
Rang (2009)
1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. 21. 22. 23. 24. 25. 26. 27. 28. 29. 30. 31. 32. 33. 34. 35. 36. 37. 38. 39. 40. 41. 42. 43. 44. 45. 46. 47. 47. 49. 50. 51. 52. 53. 54. 55. 56. 57. 58. 59. 59. 61.
1. 3. 2. 6. 5. 4. 8. 10. 7. 11. 9. 12. 13. 19. 15. 18. 17. 14. 16. 20. 27. 21. 23. 22. 24. 28. 25. 26. 29. 30. 34. 31. 33. 32. 36. 35. 37. 39. 38. 43. 41. 40. 44. 42. 48. 45. 47. 49. – 46. 54. 55. 53. 50. 52. 51. 58. – 56. 57. 59.
Marque
Ventes 2009
Ventes 2010
+/– en %
Volkswagen Renault Audi Opel BMW Ford Europe Peugeot Skoda Toyota Citroën Mercedes Fiat Subaru Nissan Mazda Seat Suzuki Honda Volvo Hyundai Dacia Mitsubishi Alfa Romeo Mini Kia Chevrolet Corée Smart Daihatsu Porsche Land-Rover Jeep Dodge Lexus Lancia Saab Jaguar/Daimler Chrysler Ferrari SsangYong Ford USA Aston Martin Maserati Cadillac Infiniti Chevrolet USA Bentley Corvette Lotus Think Lamborghini Tesla Rolls-Royce Lada Morgan Hummer BMW Alpina Caterham Wiesmann KTM Bugatti Tata Divers Total
29 487 15 052 16 793 14 091 14 288 14 368 11 806 11 611 13 955 11 458 11 706 11 424 8408 5921 8207 6378 6777 8289 7128 5761 2177 3785 3136 3647 2890 2094 2342 2291 1320 1233 826 1114 971 1102 714 734 412 337 374 167 191 239 113 172 59 100 73 56 – 82 26 25 32 46 34 36 6 – 17 7 3 127 266 018
33 839 17 046 16 910 16 305 16 061 15 747 15 019 14 388 13 735 13 232 12 198 11 108 8376 7902 7882 7788 7391 7068 6973 6249 4966 4660 3901 3791 3322 2735 2264 2031 1843 1488 975 900 898 836 628 612 572 355 344 220 211 204 192 158 136 94 86 86 80 67 44 42 37 35 25 18 17 11 10 10 9 101 294 239
+14.8 +13.2 +0.7 +15.7 +12.4 +9.6 +27.2 +23.9 -1.6 +15.5 +4.2 -2.8 -0.4 +33.5 -4.0 +22.1 +9.1 -14.7 -2.2 +8.5 +128.1 +23.1 +24.4 +3.9 +14.9 +30.6 -3.3 -11.3 +39.6 +20.7 +18.0 -19.2 -7.5 -24.1 -12.0 -16.6 +38.8 +5.3 -8.0 +31.7 +10.5 -14.6 +69.9 -8.1 +130.5 -6.0 +17.8 +53.6 – -18.3 +69.2 +68.0 +15.6 -23.9 -26.5 -50.0 +166.7 – -42.2 +42.9 +200.0
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G Rédaction:
Alain Marion, Denis Robert, Frédéric Lovis, Jean-Paul Riondel, Jean-Jacques Robert, Pierre-Alain Brenzikofer G Graphisme/layout: Valérie Perrenoud
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SALONDEL’AUTO
LE NOUVELLISTE – SAMEDI 5 MARS 2011
SOCIÉTÉ: LES HABITUDES DES AUTOMOBILISTES ONT ÉVOLUÉ
ABRÉVIATIONS
Les SUV et citadines ont la cote!
L’ABS, l’ESP... et tout le reste!
VOITURE DE L’ANNÉE 2010 La VW Polo est leader dans la catégorie des citadines, mais ses (SP) concurrentes françaises, italiennes et japonaises se défendent très bien!
4X4 OU 2 ROUES MOTRICES? Comme le Mitsubishi ASX ci-dessus, plusieurs SUV sont disponibles dans les deux modes de propulsion.
La berline traditionnelle a vécu, voici venu le temps des SUV et monospaces compacts, des petites citadines.
concurrents qui sont disponibles soit en 4x4, soit en 2 roues motrices seulement. Preuve que ces engins ne sont plus destinés à sortir des sentiers battus, mais bien à un usage courant sur bitume. Les avantages de ces SUV 2 roues motrices sont évidents: moins chers à l’achat, avec une consommation réduite.
ALAIN MARION
L
a catégorie de véhicules qui a connu la plus forte progression est celle des SUV et monospaces compacts. Qu’ils soient à 2 ou 4 roues motrices n’a que peu d’influence. Ce qui compte pour les acheteurs, c’est l’habitabilité, la modularité et la position de conduite élevée qui donne un sentiment de sécurité. Pour les familles avec 1 ou 2 enfants, ces véhicules compacts sont idéaux, car ils s’adaptent à tous les besoins. Les grands monospaces n’ont plus la cote, sauf pour les familles nombreuses ou certains professionnels comme les antiquaires. Et l’appellation «compact» est un peu surfaite: par
exemple, l’actuel Renault Grand Scénic offre autant d’habitabilité que le Renault Espace de la première génération! Curieusement, il est une autre catégorie d’acheteurs qui portent leur choix sur les SUV compact : les «seniors» qui apprécient le fait de pouvoir s’asseoir comme sur une chaise, sans devoir «descendre» dans l’habitacle… et surtout de pouvoir sortir aisément du véhicule, sans devoir s’extraire d’un siège profond. Ils aiment aussi la facilité avec laquelle on entasse sans problème les bagages et objets dans un coffre aisément accessible par une grande porte ou un hayon. Pour eux il ne s’agit pas de Sport Utility Vehicule (SUV) ou de Recreation Active Vehicule (RAV). Car si le Toyota RAV4, qui a lancé la mode et reste le leader du marché, possède toujours une transmission intégrale (4x4), il n’en est pas de même de plusieurs
I Le retour des citadines Autre catégorie de plus en plus appréciée des «Seniors», les citadines. Les petites voitures ont fortement progressé ces derniers temps. Initialement destinées aux jeunes et aux femmes comme deuxième voiture du ménage, elles ont conquis nombre de personnes âgées qui apprécient le petit gabarit pour se garer en ville, la maniabilité et le confort toujours amélioré: direction assistée, climatisation, éléments de sécurité ABS et
(SP)
ESP font que ces petites «ont tout d’une grande», pour reprendre le slogan publicitaire de la Renault Clio. Les marques préférées sont la VW Polo, les Renault Clio, les Citroën C2 et autres Peugeot 207. Sans oublier la percée des japonaises Toyota Auris et autres Nissan Micra. Ces citadines offrent aussi l’avantage de petits moteurs performants à faible consommation. Certaines sont disponibles avec moteurs essence ou diesel, même si dans ce cas le diesel n’offre aucun avantage, sauf si on roule beaucoup (plus de 50 000 km par année). Et elles sont à l’aise sur route, même pour de longs trajets. Pour leurs propriétaires, les économies sont bien réelles : taxes et assurances moins onéreuses, moins de dépenses en carburant. On peut donc, sans risque de se tromper, prédire un bel avenir aux «petites». /AMA
LE PHÉNOMÈNE DUSTER
Dacia, cheval de Troie de Renault Le phénomène ne date certes pas d’hier. Initialement concoctées pour la clientèle des ex-Pays de l’Est, les Dacia «low coast» ont bien vite déferlé, telle la défunte Armée rouge, sur les opulents rivages occidentaux. Pour le plus grand bonheur de Renault, propriétaire de la marque roumaine. Ses agents, eux, préfèrent toutefois vendre des Koleos plutôt que des Duster. Question de marge. PIERRE-ALAIN BRENZIKOFER
L
e groupe Renault, décidément, n’a pas fini de se féliciter d’avoir misé sur la marque roumaine. Grâce au tabac enregistré dans de nombreux pays, occidentaux ou non, la marque française a grandement bénéficié du rendement de sa filiale «low coast». Pourtant, qui aurait misé sur un tel carton? Personne, même pas Renault. Tout le monde, forcément, a encore en mémoire les débuts difficiles chez nous de Lexus, la division luxe de Toyota. Pour les riches d’ici, ledit luxe ne pouvait que se décliner en allemand ou en anglais. Bref, il a dès lors fallu que Lexus joue les pionniers dans le domaine de l’hybride pour qu’une clientèle aisée recoure à ce luxe «abordable» et fort peu dynastique, mais subitement très tendance. Chez Dacia, le phénomène n’est pas comparable, ainsi que le confirme Luigi Cescato, assistant auprès de la communication de Renault Suisse. «On peut presque parler d’explosion immédiate du marché, explique-t-il. Une constatation qui vaut d’ailleurs tout aussi bien
pour les modèles Logan MCV et Sandero que pour le très médiatique Duster.» Seule exception à cette règle, la Logan tricorps n’a pas vraiment fait la course en tête, pour des raisons avant tout esthétiques. Mais revenons bien vite au phénomème Duster. Un 4x4 pour 19 990 fr., admettez que ça vaut le déplacement. Surtout qu’en poussant jusqu’à 22 000, vous vous retrouvez avec un tout-terrain muni de la clim et d’autres gadgets intéressants. Sans compter que la pub intelligente fait beaucoup. Tout le monde a encore en mémoire ce cheik qui disait à son fils à propos de la Clio: «Pas assez chère, mon fils.» Sûr que tourmenté aujourd’hui par la rue, notre enturbanné doit regretter ces paroles un brin futiles.
Avec Dacia, le groupe a fait encore plus fort. Allusion à cette bourgeoise un brin dédaigneuse et nunuche, qui assène à son mari en découvrant le prix du Duster: «On ne va quand même pas dépenser si peu?» «Il convient toutefois de faire la différence entre bon marché et pas cher, intervient Luigi Cescato. En ce qui concerne le Duster, justement, le rapport qualité-prix se révèle tout bonnement extraordinaire.» Selon notre interlocuteur, de surcroît, le snobisme au sens large serait un peu en perte de vitesse, même s’il demeurera toujours une petite partie de la clientèle pour refuser jusqu’à l’idée d’acquérir un véhicule «low coast». Les harddiscounters connaissent, eux aussi,
DACIA DUSTER La clientèle l’adore, mais les agents préfèrent vendre la Renault Koleos. Question de marge, forcément.
(LDD)
ce phénomène et ce comportement en perte de vitesse. Par contre, Luigi Cescato se refuse catégoriquement à parler de cannibalisme, d’autant moins que le client désireux d’acheter une Renault achètera toujours une Renault. On assiste toutefois à un autre phénomène lié à la marge bénéficiaire des vendeurs. Comme nous l’avait confié le précité, un client désireux d’acheter un Duster et rien d’autre repartira inéluctablement avec un Duster. Mais une personne moins catégorique aura toutes les chances de s’en retourner avec une Renault Koleos. Le vendeur, en effet, possède une bien plus grande marge sur la gamme Renault que sur son homologue roumaine. Et comme on propose beaucoup d’actions pour le Koleos... Confronté à cette problématique, un agent régional ne nous a pas dit autre chose. Sachant qu’il doit se contenter d’une marge de 650 fr. pour un Koleos et d’une de 400 fr. pour une Sandero à 9900 fr., sûr que notre vendeur ne va pas monter aux barricades pour vendre une Dacia au détriment d’une Renault. Surtout qu’avec les divers rabais que la marque française peut proposer, le Koleos, en fin de compte, ne reviendra pas beaucoup plus cher qu’un Duster au bénéfice d’un équipement maximal. Pour le groupe comme pour l’importateur, le mal n’est décidément pas bien grave. En Suisse, R enault caracole à la deuxième place des ventes, pendant que le Duster et les autres Dacia se vendent comme de petits pains. Et puis, le client est toujours roi, non? /PABR
Le nombre d’abréviations improbables évoquant les systèmes de sécurité active placés à bord des véhicules explose. «Il y en a trop», sourit Bernhard Gerster, directeur de la section technique automobile de la Haute école spécialisée bernoise. Ce pointu a séché quand on lui a demandé la signification de VSA. «Vous avez déjà entendu parler de ça?», lance-t-il à la cantonade dans la cafeteria du site de Vauffelin, où il enseigne. Choux blanc parmi l’assistance, pourtant impreignée par tout ce qui touche à la bagnole. Eh bien, VSA (pour vehicle stability assist) est présenté par Honda comme l’un des éléments clés de la sécurité active de ses véhicules. Il s’agit d’une variante de l’ESP (electronic stability program) dont le but est de corriger la trajectoire d’un véhicule. Au même titre que l’ABS, qui assiste l’automobiliste dans ses freinages, il est plus ou moins entré dans les mœurs. «En Suisse, beaucoup de voitures en sont équipées, reprend le professeur. Pour obtenir le maximum d’étoiles lors des tests de sécurité EuroNCAP, l’ESP est d’ailleurs obligatoire. C’est très bien, tant il peut sauver des vies.» Il rappelle que le conducteur lambda ne peut influencer la bonne marche de sa voiture qu’au moyen des pédales de gaz et de frein. «Grâce à l’ABS et à l’ESP, il est assisté électroniquement, et très bien assisté. Je déconseille de débrancher les aides à la conduite, comme c’est parfois possible. Si vous avez une jambe cassée, vous ne vous privez pas de cannes pour marcher, non?» Une voiture munie de l’ABS et de l’ESP, c’est le minimum qu’un acheteur est en droit d’exiger. Mais tout bon vendeur profitera aussi de glisser, notamment s’il est chargé d’écouler la Ford Focus III disponible dès début avril: «Sachez qu’il est aussi possible de doter cette merveille du LKA, du LDW, du FA, du DA, du SLS, de l’APA, du EBL, de l’AHBC, du BLIS, de l’ACC, du LSSS...» Stop! «Trois lettres ne suffisent plus», s’amuse Bernhard Gerster. «Pour des raisons de marketing, beaucoup de constructeurs ont homologué leurs propres systèmes, qui diffèrent finalement peu l’un de l’autre.» Le risque de s’y perdre est devenu quasi inévitable. Dans un futur tout proche, le spécialiste annonce l’arrivée d’une nouvelle vague de technologies permettant à votre carrosse d’interagir avec son environnement. S’il fallait n’en retenir qu’une seule, ce serait l’ACC (adaptive cruise control), où régulateur de vitesse adaptatif. En résumé, il s’agit d’un tempomat capable de réduire de lui-même la vitesse et de réaccélérer en fonction de la distance vous séparant de la voiture qui vous précède. «Ça peut éviter des collisions. Il sera bientôt installé de série sur de nombreux modèles», conclut le Professeur Gerster. Une excellente chose, pour autant que certains ne renomment pas l’ACC «XB-12»... FRÉDÉRIC LOVIS
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