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DE RENOIR À SZAFRAN
Supplément
du 7 décembre 2010 Ce cahier ne peut pas être vendu séparément
DU 10 DÉCEMBRE 2010 AU 13 JUIN 2011
SOMMAIRE
4
DE RENOIR À SAM SZAFRAN Exposition de l’hiver 2010-2011
15
LE COIN DES ENFANTS Une page pour toi
16
CLAUDE MONET Exposition de l’été 2011
21
GLACIERS Médiathèque Valais-Martigny
22
ARCHÉOLOGIE L’actualité par l’archéologue cantonal
25
LES AMIS DE LA FONDATION La saison musicale
27
MUSÉE ET CHIENS DU SAINT-BERNARD Des expositions sur la montagne
28
MARTIGNY LA ROMAINE Promenades dans la ville
30
LES JARDINS DE LA FONDATION Le parc des sculptures
COUVERTURE
• Berthe Morisot, La jeune fille au chat, 1892, huile sur toile, 55,5 x 46,6 cm. Maurice Aeschimann PAGE 3
• Claude Monet, Nymphéas, vers 1914, huile sur toile, 135 x 145 cm. DR
Impressions d’enfance ■ «Collectionner me remplit de joie.» Et la joie est parfois si grande qu’il faut la partager. Un grand collectionneur suisse prête pendant six mois 130 œuvres, peintures et dessins, qui disent une histoire de la peinture, de Jean-Baptiste Corot à nos jours. Histoire en partie subjective, puisque vue à travers l’œil du collectionneur. Ses parents s’étaient intéressés aux impressionnistes, Degas, Monet et Berthe Morisot en particulier. Lui s’est entouré de spécialistes tout en laissant parler son goût pour la couleur et la peinture du tournant du vingtième siècle. Petit à petit, Paul Signac, Maximilien Luce, Maurice Denis se sont placés tout en haut de son panthéon personnel. Ils ont été rejoints plus récemment par le peintre et pastelliste Sam Szafran, dont il est devenu un ami. Tout aurait commencé par une visite à la Wallace Collection, quand il avait 17 ans. Cet ensemble réuni par cinq générations de collectionneurs et
IMPRESSUM Editeur Editions Le Nouvelliste S.A., r. de l’Industrie 13, 1950 Sion Rédacteur des magazines Jean Bonnard Rédactrices Véronique Ribordy et Antoinette de Wolff ©Pro Litteris, Zurich Réalisation Raphaël Bailo
exposé dans la maison familiale lui paraît avoir déterminé l’orientation de sa vie. En bien des points ce collectionneur ressemble à Léonard Gianadda: goût pour l’art révélé dès l’enfance avec des voyages en famille, attachement aux mouvements modernes, en particulier à l’art français. Le Martignerain a découvert les impressionnistes lors d’un voyage aux Etats-Unis, où il a visité la Phillips Collection. Il avait 17 ans. Enfin, tous deux partagent ce goût de «faire plaisir et de se faire plaisir», un mot qui revient souvent dans la bouche du patron de la Fondation Pierre Gianadda. «De Renoir à Sam Szafran» précède une autre exposition très attendue, un «Monet» préparé avec le Musée Marmottan et des collections suisses pour l’été 2011. Véronique Ribordy
Relecture Faustine Defayes Impression Centre d’Impression des Ronquoz S.A., Sion Diffusion encarté dans «Le Nouvelliste» et distribué à la Fondation P. Gianadda Publicité Publicitas S.A., Sion
Ce magazine est gratuit et ne peut en aucun cas être vendu
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Luxe, calme UNE COLLECTION QUI CÉLÈBRE LA
■ La Fondation Pierre Gianadda
a le privilège d’entretenir d’excellentes relations avec un grand nombre de collections privées. Elle peut aujourd’hui accueillir un ensemble dont nombre de pièces sont déjà connues des fidèles de la Fondation. Les toiles de ce prêteur sont déjà venues enrichir l’une ou l’autre exposition des peintres impressionnistes ou nabis que la Fondation a organisée. Léonard Gianadda et ce collectionneur partagent en effet un certain nombre d’affections artistiques. Ce titre, «De Renoir à Sam Szafran», pourrait être le reflet des PAGE 4
Pierre-Auguste Renoir, Gabrielle. Nu ou jeune fille couchée en buste, h/t, 1905 environ, 37 x 50,3 cm. MAURICE AESCHIMANN
propres coups de cœur du maître des lieux! Cette entente entre les deux hommes explique peut-être ce prêt généreux de 130 œuvres, peintures et dessins, sur une durée de six mois. La présentation débute avec un paysage de Jean-Baptiste Camille Corot et cela ne doit rien au
hasard. La collection s’intéresse à la rupture avec l’académisme, à l’essor de l’impressionnisme et de la peinture de plein air. De nombreuses toiles célèbrent la nature et la lumière. Monet («Les Nymphéas»), Renoir («Buste de Gabrielle»), Sisley («La Prairie»), ou encore Berthe Morisot
avec ses jeunes filles dans des intérieurs bourgeois, puisent dans le quotidien et tournent le dos aux grandes compositions si prisées par l’Académie. Mais il ne s’agit que d’un avant-goût. La génération suivante, en particulier Signac et Luce, largement représentés, décompose la lumière d’un pinceau rêveur. Auprès d’eux se presse le groupe des Nabis, Maurice Denis, Vuillard, Bonnard, Sérusier. Manquent à l’appel Vallotton et Gauguin, dont les recherches s’éloignent peut-être trop du terrain de la légèreté et de l’esquissé.
et volupté... LUMIÈRE ET LES BONHEURS SIMPLES
La tentation est en effet grande de souligner le goût de ce collectionneur pour l’évocation, l’allusion, le jeu de la lumière sur une couleur souvent délicate. Il aime aussi la légèreté de l’aquarelle (Nolde, Dufy), la nostalgie poudrée du pastel (Denis, Redon). La couleur prime sur le dessin, ainsi on ne trouvera d’ailleurs qu’un seul Matisse, très peu de Picasso. La collection préfère s’attarder sur des bonheurs simples (Morisot), des élégances disparues (Van Dongen), des luxes tranquilles. Mais le début du XXe siècle, c’est aussi le vent de l’Europe qui
Raoul Dufy, Terrasse à Nice, gouache, 1940, 50,2 x 66,4 cm.
© 2010, PROLITTE-
RIS, ZURICH
souffle sur Paris, avec l’arrivée de Chagall, Picasso, Pascin ou Modigliani, peintres que l’on a regroupés un jour sous le vocable un peu lâche d’Ecole de Paris. Ils sont là, en petites touches. On sent bien qu’ils ne règnent pas sur cette collection comme sur d’autres, que l’affection va plutôt
à un Othon Friesz, qui se range du côté des héritiers de l’impressionnisme, quelque part entre Marquet et Dufy, mais en tout cas du côté de la couleur. Quant à l’abstraction, elle est résumée tout entière par un lumineux Josef Albers de 1971. Un choix solaire, et unique, qui vaut
presque comme un manifeste. La commissaire de l’exposition, Marina Ferretti Bocquillon, également directrice du Musée des impressionnismes à Giverny, termine cette présentation sur une note pourtant un peu inquiétante. En quatre pastels virtuoses, Sam Szafran nous fait plonger dans de vertigineux escaliers, trous noirs de la mémoire. Cet artiste de la génération de Léonard Gianadda a fait son entrée dans les jardins et dans la collection de la Fondation il y a quelques années. Encore un point commun entre cette collection privée et son hôte martignerain... VR PAGE 5
Le supplĂŠment COMPLET et GRATUIT sur http://supplements.lenouvelliste.ch Bonne lecture !