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BALTHUS 100 ANNIVERSAIRE e
Supplément
du 6 juin 2008 Ce cahier ne peut pas être vendu séparément
DU 16 JUIN AU 23 NOVEMBRE 2008
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30 ans
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SOMMAIRE
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HOMMAGE AU ROI DES CHATS L’exposition du 100e anniversaire
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BALTHUS UNE VIE Biographie à grands traits
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UNE ÉDUCATION COSMOPOLITE A la lumière de Cézanne
16
30e ANNIVERSAIRE DE LA FONDATION Clin d’œil en textes et images
23
EXPO A LA MÉDIATHÈQUE VALAIS Léonard Gianadda photographe
29
ERNI FIGURE DE LÉGENDE Une expo pour les 100 ans du peintre
33
OLIVIER SAUDAN Prix 2007 de la Fondation Sandoz
35
MARTIGNY GALLO-ROMAINE Nouvelle présentation archéologique
37
BON BAISER DE RODIN Le grand bronze s’installe sur le perron
39
LA SCULPTURE ET LA FONDATION Un beau livre retrace l’histoire des sculptures de Léonard Gianadda
41
RODIN ÉROTIQUE 6 Mars – 14 Juin 2009
45
L’ART EN ARCTIQUE Musée et chiens du Saint-bernard
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LES ROMAINS DÉBARQUENT Une BD fait revivre Octodure
Les Beaux Jours Huile sur toile 1944-46. 148 x 200, Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Washington.
Joyeux anniversaires... ■ En cette année où pleuvent les hommages pour le centenaire de Balthus - émissions radio et TV, conférences, publications de toutes sortes, rééditions, articles de presse, etc. - il n’y aura qu’une exposition officielle. Celle de la Fondation Pierre Gianadda à Martigny. Il n’y a pas de hasard. Léonard Gianadda a connu Balthus, alors installé à Rossinière dans le Pays-d’Enhaut, à quelques kilomètres à peine du Valais et de Martigny, et a tout de suite mis son énergie à son service. Lors de la création de la Fondation Balthus en 1998, le créateur de la Fondation Pierre Gianadda est déjà membre du conseil de fondation. Par la suite, Léonard Gianadda a rempli avec constance ce rôle de mécène qu’il affectionne. Jusqu’à offrir la stèle tombale inaugurée à la Rossinière le 29 février dernier, le jour anniversaire de Balthus. Léonard a vu juste. Avec ce peintre, la Fondation Pierre Gianadda célèbre une des grandes figures du XXe siècle. Peintre artisan, gentilhomme cosmopolite, Balthus a traversé le siècle sans paraître être marqué par lui. Il copiait au Louvre quand le Louvre était démodé, s’intéressait à Piero della Francesca avant tout le monde et persévérait dans une veine figurative pleine de citations des maîtres anciens, à commencer par Poussin, alors que l’Europe n’avait d’yeux que pour Picasso, le cubisme, l’art abstrait et le surréalisme. Balthus était alors un mystère. L’est-il toujours aujourd’hui? Cette exposition devrait éclairer les apports de Balthus, son originalité, mais aussi son lien avec son époque, ne serait-ce que l’irruption de l’inconscient comme sujet des images. Cette exposition Balthus, et celle du centenaire d’Hans Erni en novembre, marque le trentième anniversaire de la Fondation Pierre Gianadda. Elle permet de mesurer le chemin parcouru, depuis la recherche de légitimité (et de public) des débuts et sa respectabilité d’aujourd’hui. Plus de six millions de personnes ont déjà visité ce lieu, les plus grands musées lui font confiance, son réseau de prêteurs s’étend dans le monde entier. Cette exposition exclusive fait figure de cerise sur le gâteau. Joyeux anniversaire, Léonard! Véronique Ribordy
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SAISON MUSICALE 2008-2009
COUVERTURE
• «Thérèse rêvant huile sur toile 1938 150 x 130. © The Metropolitan Museum of Art, Jacques et Natasha Gelman coll. 1998
IMPRESSUM Editeur Editions Le Nouvelliste S.A., R. de l’Industrie 13, 1950 Sion. Rédacteur des magazines Jean Bonnard. Rédactrices Véronique Ribordy et Antoinette de Wolff. ©Pro Litteris, Zurich Conception et réalisation Isabelle Grichting Impression Centre d’Impression des Ronquoz S.A., Sion. Diffusion encarté dans «Le Nouvelliste» et distribué à la Fondation P. Gianadda Publicité Publicitas S.A., Sion Ce magazine est gratuit et ne peut en aucun cas être vendu.
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Hommage au Roi des chats L’EXPOSITION DU 100e ANNIVERSAIRE DE SA NAISSANCE
■ Que sait-on de Balthus? Bal-
Le Roi des chats, h/t, 1935, 78 x 49,5, Musée Jenisch, Vevey. © ProLitteris, Zurich
thus, le Roi des chats, le peintre des jeunes filles. Balthus, ermite en kimono dans son chalet de la Rossinière. On se souvient des encres de chine de Mitsou, qu’on associe à Rilke et à sa mère, Baladine. A l’innocent Mitsou se superposent des images d’adolescentes plus ou moins dénudées, qui nous laissent une vague impression de scandale. Balthus aurait eu 100 ans cette année et il est temps de réviser nos classiques. Car le comte Balthazar Klossowski de Rola a résolument pris place dans le panthéon de la peinture du XXe siècle, entre Bacon et Picasso, deux peintres qu’il a d’ailleurs fort bien connus. Pour célébrer cet anniversaire, une seule exposition est prévue, à la
Fondation P. Gianadda à Martigny. Il n’y a pas là de bien grand mystère. On retrouve le nom de Jean Clair, ancien directeur du musée Picasso, auteur du catalogue raisonné de Balthus paru en 1999 et commissaire de la grande exposition du Palais Grassi de Venise en 2001, quelques mois après la mort du peintre. Jean Clair est aussi un proche de Léonard Gianadda pour lequel il a organisé quelques expositions. Dès 2000, Léonard entrait dans le comité de la Fondation Balthus et y exerçait un discret mécénat. Il a bien connu le peintre et ne faisait pas mystère de son désir d’organiser une exposition à Martigny.
Ces liens privilégiés expliquent mieux qu’en cet été 2008, une cinquantaine de peintures sont réunies à la Fondation. Musées et collectionneurs privés ont été sollicités pour cette promenade dans plus de sept décennies de peinture, des premiers paysages à Muzot au-dessus de Sierre jusqu’à cette toile de 1995, «Gare de la Rossinière», tout un symbole. Un raccourci qui pourrait faire penser que Balthus est le plus suisse des peintres français. Sur les murs se succèdent la «Toilette de Cathy» (1933) du musée Pompidou, «La Rue» (1933) du Museum of Modern Art de New York, l’étude pour «La Montagne» (1935) conservée au
Metropolitan de New York, parmi les grands musées et les nombreuses collections privées qui ont joué le jeu. Lorsqu’il dirigeait la Villa Médicis à Rome, Balthus avait moins de temps pour peindre et il s’est tout naturellement concentré sur le dessin. Cet aspect de son œuvre est rappelé avec environ 70 œuvres sur papier, crayons, fusains ou aquarelles, mais aussi fragments de nappes griffonnées au stylo, genèse de l’illustration des poèmes de son ami Pierre Jean Jouve. Des lithographies viennent rappeler qu’à 25 ans, Balthus se dessinait sous les traits de Heathcliff, le héros révolté des Hauts de Hurlevent d’Emily Brontë. A en croire ses biographes, sa vie n’a rien eu à envier à celle de n’importe quel héros romantique. VR PAGE 5
Le supplĂŠment COMPLET et GRATUIT sur http://supplements.lenouvelliste.ch Bonne lecture !