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DE COURBET À PICASSO MUSÉE DES BEAUX-ARTS POUCHKINE, MOSCOU
DU 19 JUIN AU 22 NOVEMBRE 2009
Supplément
du 17 juin 2009 Ce cahier ne peut pas être vendu séparément
SOMMAIRE
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DE COURBET À PICASSO Exposition du Musée Pouchkine.
17
LE COIN DES ENFANTS Une visite ludique de l’exposition.
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SAINTE RUSSIE La Galerie Tretiakov à Martigny de décembre 2009 à juin 2010.
26
MOSCOU 1957 Léonard Gianadda, jeune reporter.
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AUX COULEURS DE SZAFRAN Hommage au peintre des «Escaliers» et des «Philodendrons».
30
QUAND LA GRAVURE A DU CHIEN Les gravures du Grand-Saint-Bernard de la Fondation Pierre Gianadda à Etroubles, Val d’Aoste.
35
PLEINS FEUX SUR LALANNE Moutons et compagnie dans le parc de la Fondation.
37 39
LA SAISON MUSICALE L’EMPIRE CONTRE-ATTAQUE Nouvelle muséographie pour l’archéologie à la Fondation.
42
GOTTFRIED TRITTEN Le peintre bernois au Vieil Arsenal du 8 octobre au 1er novembre 2009.
45
MASQUES DE L’HIMALAYA Un événement de la Fondation B. et C. de Watteville à Martigny.
46
LÉONARD D’UNE IMAGE À L’AUTRE Ses photographies au Palais Lumière d’Evian, d’octobre 2009 à janvier 2010.
52 54
PLAN DE MARTIGNY LA ROMAINE LE PARC DES SCULPTURES
COUVERTURE
Une année russe ■ Flamboyance russe à la Fondation Pierre Gianadda cette année. Lié à la Fondation par une déjà longue amitié, le Musée d’Etat des Beaux-Arts Pouchkine prête quelques-unes de ses extraordinaires toiles collectionnées au début du XXe siècle par Ivan Morozov et Serguei Chtchoukine. Ces toiles forment le noyau dur de la Galerie de l’art des pays d’Europe et d’Amérique des XIXe et XXe siècles inaugurée en 2006. Cette collection d’art moderne et contemporain a été longtemps frappée du sceau d’«art bourgeois» par la Russie soviétique, à l’origine de la confiscation des toiles. Ces peintures, autrefois scandaleuses et dont la valeur a été mal perçue par les contemporains de ces grands capitaines d’industrie et collectionneurs qu’étaient Chtchoukine et Morozov, apparaissent aujourd’hui comme une sorte de miracle du goût. Les deux Russes se sont bien sûr entichés des impressionnistes, mais ils ont aussi craqué pour des artistes de leur temps, se passionnant pour Gauguin, Matisse ou Picasso. La guerre et l’exil ont mis un terme à leur extraordinaire talent de collectionneurs. En décembre, l’hiver russe sera forcément spirituel. Avec les «Images saintes», la collaboration se poursuit entre la Galerie nationale Tretiakov et la Fondation P. Gianadda. La Galerie Tretiakov se sépare cette fois-ci momentanément des quelques rares Roublev, le génial inventeur de l’icône de la Trinité, et d’icônes de Maître Denis, le plus fameux représentant de l’école moscovite des débuts du XVIe siècle. Un choix de photographies prises lors d’un voyage de jeunesse mettra en lumière les liens personnels de Léonard Gianadda avec la Russie. L’occasion, si ce n’est déjà fait, de découvrir une facette longtemps occultée de Léonard, jeune photographe vif et talentueux. Côté cour, la Fondation décide de mettre en lumière des artistes régionaux d’importance. Après Olivier Saudan en 2008, Gottfried Tritten fera vibrer sa palette de couleurs franches dans le Vieil Arsenal. Installé en Valais depuis trente ans, ce Bernois a construit une œuvre originale, marquée par la puissance du paysage alpin et une recherche formelle et chromatique qui confine à l’abstraction. Véronique Ribordy
• Edgar Degas, Danseuse chez le photographe, (détail) 1875, huile sur toile, 65 x 50 cm, Musée d’Etat des Beaux-Arts Pouchkine, Moscou PAGE 3
• Paul Gauguin, Matamoe (La mort), Paysage aux paons, 1892, huile sur toile, 115 x 86 cm, Musée d’Etat des Beaux-Arts Pouchkine, Moscou IMPRESSUM Editeur Editions Le Nouvelliste S.A., R. de l’Industrie 13, 1950 Sion. Rédacteur des magazines Jean Bonnard. Rédactrices Véronique Ribordy et Antoinette de Wolff. ©Pro Litteris, Zurich Réalisation Jean-Marie Gallay Impression Centre d’Impression des Ronquoz S.A., Sion. Diffusion encarté dans «Le Nouvelliste» et distribué à la Fondation P. Gianadda Publicité Publicitas S.A., Sion Ce magazine est gratuit et ne peut en aucun cas être vendu.
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Moscou à l’avant-garde L’EXPOSITION «DE COURBET À PICASSO» RAPPELLE LE SOUVENIR DE MOROZOV ET CHTCHOUKINE
■ La Galerie d’art moderne occi-
dental du Musée Pouchkine rouvrait au public en 2006. Depuis sa condamnation par Staline en 1948, le Musée d’Etat des Beaux-Arts Pouchkine ne montrait plus sa collection des XIXe et XXe siècles et ses «peintres bourgeois». En 2005, pour sa centième exposition, la Fondation Gianadda avait pu proposer une sélection de ces toiles à Martigny au côté d’œuvres de peintres français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cette collaboration privilégiée entre la Fondation suisse et le Musée Pouchkine se poursuit avec le prêt d’une nouvelle série d’œuvres concentrées sur l’impressionnisme et les mouvements qui ont suivi. Témoignage de la
Alfred Sisley, Jardin d’Hoschedé, Montgeron, huile sur toile, 1881, 56 x 74 cm, anciennement collection Morozov.
passion pour la peinture moderne de quelques grands marchands et collectionneurs russes, ces tableaux rappellent l’esprit cosmopolite et cultivé qui a régné en Russie avant la révolution de 1917. La haute bourgeoisie russe avait pris le relais de l’aristocratie, décorant ses palais de somptueuses œuvres d’art. Mais peu de ces collectionneurs ont montré de l’intérêt pour les artistes occidentaux de leur temps. Particularité notable, la presque totalité des œuvres modernes a été achetée par deux collectionneurs seulement, Ivan Morozov (Moscou
1871-1921 Karlbad) et Serguei Chtchoukine (1854 Moscou1936 Paris). Morozov, un ingénieur formé au polytechnique de Zurich, se laisse séduire par la délicatesse et l’intimité des Nabis, Vuillard, Denis, mais aussi Pissarro, Renoir et Cézanne. Serguei Chtchoukine se démarque par des audaces de style plus marquées et les couleurs de Monet, Gauguin, Picasso ou Matisse dont il recouvre littéralement les murs de son palais. Collectionneur boulimique, hôte généreux, il ouvre sa collection au public. Il est alors connu pour
avoir plus de Picasso que Picasso lui-même... «La Danse» et «La Musique» de Matisse sont créées pour l’escalier du palais. Face à Chtchoukine, Morozov fait figure de collectionneur prudent... Bien qu’il sache lui aussi faire preuve de goûts à la fois très sûrs et très novateurs quand il jette son dévolu sur le «Café à Arles» de Gauguin ou «Arlequin et sa compagne» de Picasso. En 1917, les biens de ces deux capitaines d’industrie sont nationalisés. Tous deux s’exilent en France dans des circonstances plus ou moins rocambolesques. Ils mourront sans avoir revu leurs collections. VR Pour en savoir plus: www.morozov-shchukin.com/index.html
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Le supplĂŠment COMPLET et GRATUIT sur http://supplements.lenouvelliste.ch Bonne lecture !