2010 - Le Nouvelliste - Supplément - Gianadda - Nicolas de Stael

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NICOLAS DE STAËL DU 18 JUIN AU 21 NOVEMBRE 2010

Supplément

du 16 juin 2010 Ce cahier ne peut pas être vendu séparément


SOMMAIRE

4

NICOLAS DE STAËL Exposition de l’été 2010

6

RENCONTRE AVEC JEAN-LOUIS PRAT La parole au connaisseur

9

COULEUR ET MATIÈRE Regards sur l’œuvre

15

LE COIN DES ENFANTS Jouer avec Nicolas de Staël

17

SUZANNE AUBER A l’Arsenal en automne

19

BAS LES MASQUES Fondation B. et C. de Watteville

20

DE RENOIR À SAM SZAFRAN Exposition de l’hiver 2010-2011

26

ÉTROUBLES, VAL D’AOSTE De Degas à Picasso, 40 sculptures

29

EN AVANT LA MUSIQUE Les concerts de la Fondation

33

CHRISTIAN RABOUD Art brut au Musée de l’automobile

34

SAISON MUSICALE

38

BÉJART, UN DANSEUR SOUS L’OBJECTIF Photographies de Marcel Imsand

42

PHOTOGRAPHIES DE LÉONARD GIANADDA Balades en noir et blanc

COUVERTURE

• Nicolas de Staël, Les Musiciens, souvenir de Sydney Bechet, 1953, huile sur toile, 161,9 x 114,2 cm, dation 1982, Centre Pompidou, Paris, Musée national d’art moderne/Centre de création industrielle PAGE 3

• Nicolas de Staël, Bouteilles, 1952, huile sur toile, 92 x 73 cm, collection particulière.

Quinze ans après ■ Quinze ans après sa rétrospective Nicolas de Staël, la Fondation P. Gianadda propose une nouvelle lecture de cette œuvre puissante. L’ami Jean-Louis Prat, ancien directeur de la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence, a repris son bâton de pèlerin pour rassembler plus de septante peintures et autant de dessins qui retracent la rapide ascension du peintre entre 1946 et 1955. Rapidité de travail et de maturation, ou fulgurance comme le dit Jean-Louis Prat, est la marque de cet artiste au destin hors normes dont la carrière se brisa tragiquement au pied du Fort Vauban à Antibes. Les historiens de l’art ne cessent de relire cette œuvre à la lumière de la modernité, et Jean-Louis Prat en est un de ses plus fidèles connaisseurs. Ce cahier spécial du «Nouvelliste» annonce également la venue de l’exposition de l’hiver 2010-2011 consacrée à une collection privée avec des pièces allant de Renoir à Sam Szafran. On l’oublie parfois, la Fondation Pierre Gianadda

doit aussi son rayonnement à sa saison musicale, une des premières au monde à prendre sa place dans le cadre même des expositions. Le premier concert a eu lieu en 1979, un an après l’ouverture, avec le Beaux Arts Trio de New York, suivi par un récital de Yehudi et Jeremy Menuhin en 1980. Autant dire que la barre était mise assez haut dès les débuts. La saison musicale compte treize concerts et un gala de Cecilia Bartoli, l’indéfectible amie de la Fondation. I Solisti Veneti seront là, comme à chaque grande occasion, pour fêter les 75 ans de Léonard Gianadda le 23 août. Il y a trente-deux ans, quand Léonard Gianadda crée cette fondation, tout le monde ou presque ignore que cet ingénieur bâtisseur a un passé de reporter. Ses images, sorties des boîtes où elles dormaient par Jean-Henry Papilloud, directeur de la MédiathèqueValais à Martigny, jettent une lumière nouvelle sur l’homme. Il y a bien en lui, comme le remarque JeanLouis Prat, quelque chose d’un créateur. Véronique Ribordy

IMPRESSUM Editeur Editions Le Nouvelliste S.A., R. de l’Industrie 13, 1950 Sion Rédacteur des magazines Jean Bonnard Rédactrices Véronique Ribordy et Antoinette de Wolff ©Pro Litteris, Zurich Réalisation Raphaël Bailo et Sébastien Lonfat Impression Centre d’Impression des Ronquoz S.A., Sion Diffusion encarté dans «Le Nouvelliste» et distribué à la Fondation P. Gianadda Publicité Publicitas S.A., Sion Ce magazine est gratuit et ne peut en aucun cas être vendu

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■ Destin hors du commun que celui de Nicolas de Staël, fils d’aristocrates russes exilés, qui se donna la mort en 1955 à Antibes. Selon qu’on suive le calendrier grégorien catholique ou le calendrier julien orthodoxe, Nicolas de Staël serait né en 1914 ou 1915 à Saint-Pétersbourg. Son père, le général Vladimir de Staël, est vice-gouverneur de la forteresse Pierre-et-Paul. Proche du tsar, il est mis à la retraite dès 1917. La révolution va contraindre la famille à s’exiler en Pologne. En l’espace d’une année, il perd son père et sa mère. Nicolas et ses deux sœurs sont envoyés à Bruxelles et élevés par un couple belge, les Fricero. A 16 ans, il entre aux Beaux-Arts de BruxelPAGE 4

Nicolas de Staël, Footballeurs, h/t, 1952, 65 x 81 cm. Collection Fondation Pierre Gianadda, Martigny. Nicolas de Staël, La table de l’artiste (à droite) h/t, 1954, 89 x 116 cm, collection particulière, France, courtesy Galerie Applicat-Prazan, Paris.

les où il suit des cours de dessin antique, se passionne pour Rembrandt et Vermeer, «les vieux Flamands, les Hollandais» qui resteront à jamais «proches de son cœur». En 1936, il découvre le Maroc. Il y rencontre Jeannine Guillou, peintre elle aussi, et continue de voyager avec elle, en Algérie, puis en Italie où le couple visite des lieux mythiques, Naples, Pompéi, Paestum. Il copie Titien, Le Greco, «les beaux primitifs, le dernier des

Bellini», Mantegna, Bellini, Antonello de Messine... Dès 1939, il s’engage dans la Légion étrangère et est envoyé en Tunisie. Démobilisé neuf mois plus tard, il rejoint Jeannine à Nice. Le couple se lie avec Jean Arp, Sonia et Robert Delaunay, Alberto Magnelli. Staël cherche à atteindre «une expression libre». Dès 1942, il est engagé dans la voie de l’abstraction avec un usage de la matière qui le distingue des autres peintres. Il peint

au couteau, dans une matière épaisse. Alors que la modernité et l’abstraction sont classés «art dégénéré» par l’occupant, il participe en 1944 avec Domela, Kandinsky et Magnelli à l’exposition «Peintures abstraites» de la Galerie l’Esquisse. Cette même galerie lui propose aussitôt sa première exposition particulière. En 1946, Jeannine Guillou meurt des suites de privations de ces années de misère. La même année, il épouse Françoise Chapouton et rencontre ses premiers soutiens auprès des galeristes. Installé à Paris, dans un atelier proche de celui de Braque, il se rapproche de ce peintre, ainsi que de Laurens, Lanskoy, Lapicque. Le début des années 1950 marque le retour à la


inture de plein fouet NTRE DE LA MODERNITÉ: «LA PEINTURE RESTE SEULE EN PLEINE AVENTURE»

figuration et les premiers succès chez Jacques Dubourg à Paris, à la Galerie Matthiesen à Londres. En 1952, il recommence à peindre d’après nature. Au mois de mars, il assiste au match FranceSuède au Parc des Princes. Fortement impressionné, il met en route une série de tableaux. L’année suivante, après un voyage en Italie, il se rend à New York où son exposition rencontre le succès. Attiré par la lumière du Midi, il s’installe à Antibes en 1954, dans un atelier ouvert sur la mer. En six mois, il réalise près de 300 toiles, dans une matière de plus en plus transparente et fluide. Le 16 mars 1955, il se suicide à Antibes. Véronique Ribordy

UNE BIOGRAPHIE EN QUELQUES DATES

1914 Naissance à Saint-Pétersbourg

1951 Expose chez son ami Théodore Schempp à New

1919 Exil de la famille en Pologne

York. Se lie avec René Char dont il illustre les «Poèmes».

1922 Arrivée en Belgique

1952 Peint sur le motif et revient à une peinture figura-

1933-1936 Académie royale des beaux arts de Bruxel-

tive. Match France-Suède au Parc des Princes

les et Académie Saint-Gilles

1953 Expose à New York avec succès. Entre deux voya-

1936 Voyage au Maroc

ges en Italie, s’installe à Lagnes, puis à Ménerbes, pour

1937 Voyage en Algérie avec Jeannine Guillou

peindre.

1939 Engagement dans la Légion étrangère

1954 Expose à New York, nouveau succès. Expose à

1940 Mobilisation en Tunisie et retour à Nice

Paris, son retour à la figuration n’est pas compris de tous.

1943 Installation à Paris

S’installe à Antibes. Peint des paysages et des objets.

1944 Peint au couteau, se tourne vers l’abstraction

Voyage en Espagne, voit l’exposition Courbet à Lyon.

1950 Le Musée national d’art moderne de Paris expose

1955 Antibes. Prépare deux expositions. Travaille beau-

une toile achetée par l’Etat. Sa toile «La Rue Gauguet»

coup. Au retour d’un concert à Paris, commence «L’orches-

est achetée par le Musée de Boston. Fréquente Messiaen,

tre» et «Le Concert».

Stravinsky, Boulez, Dora Maar, Jean Paulhan.

16 mars Suicide à Antibes.

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Le supplĂŠment COMPLET et GRATUIT sur http://supplements.lenouvelliste.ch Bonne lecture !


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