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N I CO LAS R U I Z





Mise en page : Nicolas RUIZ Illustration de couverture : HAL 9000, « L odyssée de l espace »

© Nicolas RUIZ, 2002-2009 www.nicolasruiz.com En application de la loi du 11 mars 1975, toute reproduction complète ou partielle du présent ouvrage sans autorisation est interdite.



EURISKO

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«Lintelligence, c est d avoir un problème et de le résoudre. » Edward Fredkin

Certains êtres humains rêvent d'avoir à leur service une intelligence artificielle, sorte de conscience supplémentaire leur permettant de ne plus penser "je" mais "nous". Il leur serait ainsi possible d'avoir constamment avec eux un supercalculateur et une mémoire rigoureuse au lieu de nos mémoires défaillantes et peu douées pour le calcul mental. Dans "La stratégie Ender" de Orson Scott Gard, le héros (si tant bien est que l'on peut l'appeler ainsi) est assisté à partir du tome 2 par une de ces intelligences artificielles : Jane. Celle-ci un

réseau

uvre en secret à travers

d'ansibles pour

communiquer

par

l'intermédiaire d'une pierre relié à l'oreille d'Andrew. Si nous jetons un il sur la technologie actuelle nous nous rendons compte que la plupart de ces fantaisies de romancier existent : la pierre peut être remplacée

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par une oreillette sans fil, le réseau d'ansibles étant évidemment l'Internet et Andrew pouvant se cacher autant dans vous que dans moi : il ne manque donc plus que quelques technologies pour arriver au résultat

imaginé

par

Orson,

c est-à-dire

une

reconnaissance de la parole et un logiciel d'IA performant. L homme, grâce à son intelligence, a créé des moyens de transports tels que l automobile ou les avions. Pourtant, nos voitures ne fonctionnent pas comme des chevaux et les avions ne battent pas des ailes, ce qui n empêche que ces moyens fonctionnent, dans certains cas mieux que la nature. Quand Deep Blue a battu Kasparov, certains ont argué que ça ne prouvait rien car les joueurs d échecs professionnels ont une vision globale du jeu, qui se base sur leurs expériences passées, alors que les ordinateurs calculent des centaines de coups à

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l avance et prennent la solution qui leur semble la meilleure. Si le fait d être intelligent est d avoir des sentiments, une âme (mais qu est-ce que l âme ?) ou encore une opinion propre, alors les ordinateurs risquent d être stupides encore longtemps. Par contre, si l intelligence peut être définie comme le fait de pouvoir stocker des connaissances et les utiliser à bon escient (avoir un problème et le résoudre) alors nous avons été battu par les machines depuis des décennies : leurs capacités en calcul mathématique sont en effet bien meilleures. Il ne faut pas voir l intelligence artificielle comme une intelligence qui « imite » l intelligence humaine mais comme une nouvelle forme de pensée avec ses règles. L ordinateur a tout pour devenir le parfait conseiller : tout ce que les humains lui apprendront devra être considéré comme une vérité sauf si l IA a de bonnes raisons de croire le contraire, c est-à-dire dans le cas

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où une vérité ne serait pas conforme à ses règles. Car, comment faire comprendre à une IA qu une chose est vraie sauf si elle a de bonnes raisons de croire le contraire ? Ce livre a pour but de vous présenter l intelligence artificielle et de vous en expliquer les objectifs. Nous verrons donc comment elle peut entrer dans nos vies pour nous assister ; un système hypercomplexe au départ mais qui masquerait cette complexité derrière une compréhension de l homme à toute épreuve. Car que nous apporterait l intelligence artificielle ? Une meilleure maîtrise de l informatique assurément. Désormais, ce ne serait plus l industrie entière qui devra maîtriser des systèmes chaotiques mais uniquement le haut de la chaîne, ceux qui les commercialisent ; d aucuns diront que cette barrière va encore augmenter le fossé entre les spécialistes et les autres, mais à terme, il est fort possible que même

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ces spécialistes utilisent de tels systèmes devant la complexité de leurs créations. L intelligence artificielle va donc devenir un des points-clés de ce 21ème siècle : nous afficher face à nous-mêmes. Car une des grandes questions (et des grandes peurs) de l intelligence artificielle reste la suivante : cette dernière ne risque-t-elle pas de nous détruire ? Va-t-on créer l être parfait en somme ? Ce livre va donc tenter de répondre à tous ces points, et essayera de proposer certaines pistes.

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Cette publicitĂŠ HONDA avec comme acteur leur dernier robot Asimo deviendra-t-elle un jour une vision courante ?

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UN E DEFIN ITION DE L IA

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Il est difficile de donner une définition claire et exacte de l intelligence artificielle tant que l on n arrive pas à définir l intelligence elle-même : pourtant, c est le cas, puisque entre autres, on est incapable de la mesurer. Les tests du QI sont en effet loin d être communément admis et notre cerveau reste mystérieux sur bien des points. Cependant, dans un

souci

d'avancée,

nous

pourrions

définir

l'intelligence comme le fait de posséder la conscience de soi par rapport au monde qui nous entoure ainsi qu'une certaine logique, l'application de cette dernière, et la déduction de réponses qui la feront de nouveau avancer.. Par logique étant défini la faculté de penser et de sortir des idées sensées, c est-à-dire admises par la majorité des gens utilisant ces idées et régissant la société à une époque E. Je ne doute pas que l'exemple peut être facilement détourné mais découvrir une définition parfaite relève de la gageure. Dans tous les cas, d aucune

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façon nous ne pourrons sortir de définition de l intelligence tant que l on n aura pas exactement compris ce qui se passait dans nos têtes ; pour définir l intelligence artificielle, il faut donc regarder autour de nous. Dans la vie de tous les jours, le fait de parler avec une autre

personne

revêt

une

certaine

forme

d intelligence : l intelligence artificielle peut donc être définie comme le fait de se trouver devant une entité artificielle (un ordinateur), de lui parler et de recevoir des réponses en rapport avec la question, ces réponses devant donner l illusion d avoir été formulé par une autre personne (même si cet ordinateur les donne par rapport à des conditions et non pas parce qu il « pense » que c est une bonne réponse). Un test existe d ailleurs pour cela : le test du Turing. Imaginé par la personne du même nom dans la seconde moitié du 20ème siècle, il consiste, pour simplifier, à mettre une personne devant un terminal,

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celle-ci devant deviner si l entité qui répond à ces questions est un homme ou une femme. Détourné au profit de l intelligence artificielle pour tester les programmes simulant l homme, le concept est simple : placer un homme devant un ordinateur et lui demander de dialoguer. Celui-ci ignore s'il dialogue avec une machine ou un homme.. Le but est de faire la distinction entre ces deux entités. Si le « cobaye » n y arrive pas, c est gagné : l ordinateur aura passé le test du Turing avec succès. Qu on se rassure, ceci n est encore jamais arrivé. Le seul chatterbot ayant réussi à s'approcher de la victoire (mais s'approcher seulement) se nomme ALICE (http:/ / www.alicebot.org/ ). Plusieurs prix de concours lui ont été décernés mais le programme n'arrive pas vraiment à imiter l'humain. Il repose en effet sur une gigantesque base de données où toutes les questions possibles et inimaginables sont inscrites ainsi que leurs réponses respectives. Mais ce système

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est un cul-de-sac : non seulement, il va devenir très lourd au fil du temps mais surtout on remarque qu Alice tourne en rond quand elle ne sait quoi répondre : en bref, elle est incapable de réellement apprendre, ce qui n en fait pas un véritable « agent intelligent ». Car, actuellement, on ne programme pas réellement de systèmes doués d intelligence artificielle. La plupart des

programmes actuels sont bridés,

incapables de progresser. Ils ne peuvent pas apprendre sans que le créateur ne le décide. A ce moment-là, on ne possède alors que d une base de données inaltérable, un comble ; imaginez-vous avec une base de données dans votre entreprise de ce type : elle serait aussi inutile que l annuaire gardé depuis 10 ans ! Complètement dépassée, désuète et inutilisable dans une industrie qui va aussi vite que celle de l informatique.

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L'idée est donc clairement de réussir non pas à créer un programme qui donne l'illusion de l'intelligence mais qui la simule clairement. Les développeurs doivent donc clairement se concentrer sur un système de base de données et de raisonnement, et pas sur les données en elles-mêmes. Ces données arriveront et se mettront en place avec le temps. A ce niveau, on peut donc parler d'agent intelligent. Nous avons donc une simili-définition de ce qu est l intelligence artificielle : un système qui apprend et qui simule la vie. Reste à savoir désormais comment mettre cela en

uvre, d un point de vue concepteur

et utilisateur et cela afin d arranger les deux camps avec toutes les contraintes que cela suppose.

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Galerie : de HAL 9000 aux robots de SONY :

HAL 9000 (pour Heuristic ALgorithmic Computer) apparut dans 2001, l odyssée de l espace, de Stanley Kubrick et Arthur C. Clark. Il possédait sur Terre son double, SAL 9000. Dans « 2001 », HAL décide de détruire tous les membres de l équipage car une de ses règles (faire régner une grande transparence dans l information) entre en paradoxe avec le but ultime de la mission dont seul lui et les membres cryogénisés connaissaient la finalité, à savoir trouver le troisième monolithe sur Io, un des satellites de Jupiter.

Les robots de Honda, désormais très célèbres pour leur habilité et surtout le fait qu ils se déplacent avec deux jambs, ce qui nécessite un centre de gravité assez haut.

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Tous les AIBO (pour Artificial Intelligence roBOt) de SONY, par ordre de prix décroissant : le troisième modèle, sorti en 2002, est destiné à un plus vaste public mais il est beaucoup moins performant. La gamme AIBO a été abandonnée depuis.

Le dernier robot sorti des laboratoires de SONY : haut de 35cm, il dispose de plus de fonctions que les AIBO. Il ne sera probablement jamais commercialise.

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LES CLES DE L IN TELLIGEN CE ARTIFICIELLE

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Avant d essayer de programmer quoi que ce soit en IA, il faut observer l existant et s en inspirer. Toutes les technologies importantes (avions, automobiles) ont procédé de cette façon, il est nécessaire de les suivre dans cette voie. L intelligence primaire (IP) : Les animaux peuvent être considérés comme des êtres ayant plus ou moins une intelligence primaire. Certains sont étonnants mais ne se hissent en aucun cas à notre niveau ; ils entreront aussi dans cette catégorie. Si nous analysons de visu l IP, nous constatons que les animaux, en général, font la jonction entre trois constantes : - Les sons - Les images - Les odeurs

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Les deux premières constantes sont les plus importantes.

La

troisième

n apporte

qu un

complément d information et ne peut être utilisé que peu de temps avant l action (même l être humain a du mal à se rappeler une odeur bien précise, notre vocabulaire est même trop limité pour les décrire : ce facteur de souvenir entrera donc uniquement en jeu lorsque l odeur se manifestera). Le cumul de ces constantes n est pas obligatoire pour déclencher la réponse de l animal (l action), mais plus il y aura de constantes en jeu, plus l information sera vérifiée et entraînera donc l action adéquate. Il est même intéressant de noter que si l une de ces constantes entre en jeu, elle peut entraîner les autres avec elle (un son déclenche le souvenir d une image et donc d une action). On peut donc schématiser simplement l intelligence primaire par : Requête

Constante(s) réveillée(s)

Soit :

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Réponse


Son et/ou Image et/ou Odeur

Constante(s) associée(s)

Action(s)

La où les actions peuvent être des mouvements, des sentiments ou tout ce qui pourrait résulter de ces constantes. Pour comprendre facilement ce concept, prenons un exemple concret et simple : le chien. Le chien réagit à son maître à des sons ou des gestes, en fonction de ce qu il a apprit. Si l on demande au chien de se coucher, les constantes associées à ce son seront des images où on voit le chien être couché, ce qui lui arrive s il ne le fait pas (douleur) et ce qui lui arrive s il le fait (récompense). Le chien réagit aussi en termes d espace : s il entend une porte et qu il n y a pas son maître avec lui, les constantes associées au son de la porte seront l image de cette porte, sa position dans l espace et la raison (probable) du déclenchement de tout cela : son maître rentre à la maison. Le chien sera donc capable de l accueillir.

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Il est nécessaire de faire le point sur les actions et les réponses associées, d'en faire une liste exhaustive, et de voir comment cela peut-être synthétiser. En effet, de simples associations comme nous venons de le voir permettent une grande polyvalence et cachent une grande complexité

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Lintelligence Humaine (IH) :

Vous vous en doutez bien, l'IH est bien plus complexe que l'IP. Bien sûr, nous résonnons en terme d images, de sons et d odeurs mais le fait de posséder un langage complexe et une connaissance commune

(contrairement

aux

animaux,

nous

pouvons apprendre autrement que par nous-mêmes, par exemple par nos parents, ou notre ADN : nous avons des encyclopédies et une histoire) nous oblige à entrer de nouveaux paramètres, bien plus nombreux. Si nous vivions directement dans la nature, en petits groupes, sans avoir de contact avec une civilisation,

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il est possible d'imaginer que l'IH soit identique à l'IP, il suffit d'observer nos ancêtres.. Mais le fait est que nous vivons entre nous, que nous n avons pas besoin de chasser pour survivre et que la loi de la jungle ne s applique plus (dans le sens premier du terme). Lessentiel de nos communications se fait donc avec nos semblables, ces derniers possédant (semble-t-il) les mêmes facultés. L action (qui peut être un mouvement, un sentiment, ou une réponse dans un langage complexe) ne se déclenche donc plus par trois mais par quatres constantes, dont la plus importante - le langage possède des sous-catégories. Le langage est en effet composé de mots et résulte de connaissances (sinon, il n y aurait pas de langage, c est une condition sine qua none) : la constante « Langage » sera donc activée (si elle est activable, il se peut en effet que l on ne comprenne pas ce qui se

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dit) par la relation Mots-clés ET connaissances, ces dernières s activant dans les deux sens : - D abord dans le sens de celui qui envoie la requête (il faut qu il sache de quoi il parle). - Ensuite dans le sens de celui qui va formuler une réponse à cette requête (il faut qu il ait les connaissances requises pour y répondre : dans le cas contraire, soit l action n est pas activée, soit elle entraîne une autre requête (dans le sens inverse) avant d être activée (« C est à moi que tu parles ??? ») soit elle débouche sur une réponse négative (mais cela reste une réponse correcte). La suite est identique à l IP mais à des degrés différents : nous ne possédons pas la même expérience que les animaux et comme je l ai souligné, nous avons l avantage de tout savoir de nos aïeux.

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Là aussi donc, un travail de synthétisation de l'ensemble de nos actions réalisables semble nécessaire, dans le but de créer un agent intelligent doué de logique et de "sens commun", tout du moins équivalente à celle d'un homme n'ayant jamais été en contact avec un peuple civilisé.

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UN E ECHELLE DE L IN TELLIGEN CE ?

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Il est difficile de quantifier l intelligence du fait de la multitude de paramètres qui entre en compte et de la difficulté de les définir de manière vraiment précise et exacte. Pourtant, dans ce chapitre, nous allons tenter une première approche et expliquer les paliers qui les séparent. Artificiel Intelligence simulée

Qu est-ce que l âme ?

Intelligence Artificielle

Zone d ombre (ou Zone Seline)

Naturel (animaux à faible intelligence)

Humaine Intelligence humaine

Echelle de l intelligence :

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Il subsiste dans cette échelle des zones d ombres. Par exemple, en considérant que l intelligence simulée n est pas une preuve d intelligence, quand s arrête-elle et quand commence l intelligence primaire ? Le fait de savoir donner une réponse à une question, même si cela est dû à des conditions et les résultats d une base de données, n est-il pas une sorte d intelligence ? En 1980, John Searle a tenté de prouver le contraire via le test de la « Chambre chinoise ». Le test consistait à mettre une personne (lui-même) en face de symboles incompréhensibles (en l occurrence du chinois), mais avec un ordinateur capable de les interpréter et d en donner une autre série qui fait en réalité figure de réponse : le « cobaye » se devant simplement à son tour de donner cette série de symboles au juge (celui qui posait les questions). Dans ce test, le philosophe de Berkeley tentait de prouver que le cobaye était capable de donner des réponses à des questions parce qu il avait les bons outils. Pourtant, il en concluait

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que cette personne n avait pas fait sortir la moindre intelligence parce qu il ne comprenait pas ce qu il recevait. En bref, même s il était techniquement capable de tenir une conversation en chinois, il était incapable d en donner un sens : il manipulait avant tout des symboles. Pour Searle, une simulation informatique de conscience est aussi réaliste qu une simulation informatique de tempêtes : cela n a jamais mouillé personne. On pourrait donc dire de même pour un ordinateur « comprenant » le langage courant. Pour lui, tout ce qui entre n est que chaînes de caractères, et cela entraîne une recherche dans sa base avec des parcours de chaînes, des recherches probabilistes, etc. pour en sortir une seconde chaîne : pourtant, l ordinateur n a pas compris le sens de la phrase donnée ; tout ce qu il fait, c est « mouliner des bits ». L intelligence simulée n est donc pas une véritable

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intelligence, jusqu à un certain point, que personne n a réussi à déterminer. Si nous regardons du côté des humains, nous remarquons que nous sommes capables de mettre en liaison nos connaissances, de les rassembler, et via des mécanismes de conjugaison et de culture générale, nous pouvons exprimer dans un langage compréhensible ce que nous en avons conclu. Lêtre humain est une véritable base de données. Imaginons que nous arrivions demain à mettre en place un chatterbot

qui

connaisse

le

Bescherelle,

la

conjugaison ainsi qu une multitude de dictionnaires et d encyclopédies. Imaginons que nous arrivions à lui apprendre comment s en servir et que cet ordinateur se trouve capable de nous parler aussi bien voire mieux que n importe quel être humain ; comment devons-nous le considérer ? Après tout, il ne s agit que d intelligence simulée puisque le programme en

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question ne peut qu interpréter des symboles et effectuer une sortie cohérente. Pourtant, si nous lui demandons, «penses-tu être en vie ? », il nous répondra probablement par l affirmative, étant donné que la définition de la vie est d être matérialisé et avoir une place dans la nature (ce qui est son cas). De même, si on lui demande s il possède une âme, il répondra là aussi probablement « Oui » puisque la définition (vague) de l âme reste la conscience, soit le fait de savoir que l on fait partie d un tout et que l on comprend qu il existe une différence « Moi/Les autres ». Le programme ayant recherché toutes ces définitions, sachant que ce dernier est une entité indépendante,

en

déduira

probablement

cette

réponse. Pourtant, cela reste un calculateur qui cherche des solutions . Il faut aussi noter que le cerveau humain n est, à la base, pas codé dans notre langue maternelle mais dans un langage polyvalent. Pourrait-il être considéré comme un calculateur ?

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Marvin Minsky, un des pionniers en Intelligence Artificielle, a publié entre autres le livre « La société de l esprit ».

Il est donc peut-être temps de voir le cerveau humain comme une gigantesque base de données qui calcule son expansion. Cette « machine de viande », comme le nomme Marvin Minsky (un des pionniers de l IA Photo), n est en fait pas si différente d un ordinateur, la puissance de traitement en plus. Il serait peut-être important de se dire que la principale différence entre notre cerveau et l IA est justement que notre façon de penser est naturelle alors que l ordinateur a été créé de toutes pièces. Ne sommes-nous pas en train

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de reconstruire ce qui a été créé il y a 4 milliards d années

sur

Terre,

à

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savoir

la

vie ?


Un cerveau contient mille milliards de neurones dont les jonctions se font probablement via des attirances les uns envers les autres de manière aléatoire.

Nous avons du mal à définir l âme. Nous avons tellement de mal à la définir que la religion considère que seul l être humain en possède une. Or, nous ne connaissons aucune autre forme d intelligence évoluée, une de ses intelligences capables de créer une domination sur toute autre forme de vie ; pourtant, il est fort probable qu il existe d autres formes d intelligence dans la galaxie, et que leurs critères pour définir l intelligence sont complètement différents. Si nous rencontrions une forme supérieure

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demain, comment réagirions-nous ? Les prendrait-on pour des dieux ? Et si après-demain, on découvre que cette forme d intelligence est artificielle car créée par une autre race, notre avis changerait-il ? Cela dépendra

probablement

découverte

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de

l année

de

la


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COMPARAISON S

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Les humains ont, comme tous les êtres vivants, une particularité : ils sont tous différents. Certes, les ordinateurs aussi sont tous différents sur le fond mais dans la technique, ils sont totalement identiques : il n'y a qu'un choix limité, comme pour tout objet de consommation. Ajoutons que les programmes sont des clones, la seule différence qui peut être faite entre deux ordinateurs n'est donc que la puissance de traitement alors que les humains ont chacun une conscience, leur langue maternelle et la culture de cette dernière. Les ordinateurs n'ont (pas encore) de conscience, de culture et leur langue maternelle se révèle être du binaire. Un ensemble apparemment moins complexe mais qui finalement permet l'avènement d'une nouvelle intelligence. Avant d essayer de créer une IA répondant parfaitement aux besoins d'un humain, comparons la communication mais entre humains : que se passe-t-il lors d'une conversation ? Outre les

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répétitions parce que l'autre n'a pas bien entendu, on trouve

aussi

des

répétitions

dues

à

des

incompréhensions (il faut donc reformuler la phrase), des "non-compris" (un homme raconte une plaisanterie à un autre mais cette dernière atteignant un certain niveau de subtilité, celui qui écoute ne comprend pas) et du "bruit" (c'est-à-dire de la discussion qui n'apporte rien au débat, par exemple une personne qui acquiesce). Si une communication humain/ IA doit se faire, l'IA devra donc être la plus synthétique possible et devra être capable de comprendre ces imperfections humaines et d'y réagir en conséquence. Le plus difficile à inculquer à une IA sera donc les "non-compris" : en effet, un noncompris peut être dû à une absence ou à une carence de culture : jeu de mots non compris puisqu il nous manque une définition, plaisanterie subtile intégrant une contrepèterie, etc. D'autant que cette culture est liée à la langue maternelle de l'homme ; on le voit

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quand un étranger vous raconte une histoire drôle dans sa langue natale : on la comprend rarement parce que ce qui est fait rire est intégré dans la langue ET dans le pays du conteur : même si vous êtes tous les deux anglophones, cela ne signifiera pas que vous comprendrez cette histoire. Voyons maintenant du côté des ordinateurs : des processeurs de plus en plus puissants, des outils d'analyse et de stockage de l'information de plus en plus grands et pourtant, un ordinateur doté d'un petit CPU pourra toujours dialoguer avec un ordinateur doté d'un CPU plus puissant et pourra toujours apporter une réponse : certes, il mettra du temps à l'apporter mais au final, le résultat sera le même. Chez les êtres humains, quelqu'un de moins intelligent que quelqu'un d'autre à des chances de ne pas pouvoir répondre au vue de ses connaissances actuelles. Ceci est un des premiers avantages de la machine sur l'homme.

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La seconde qualité des machines est leur langage : simple et complexe à la fois, universel, le binaire est le langage par excellence puisqu'il est mathématique : pas de place pour l'approximation, juste des calculs et des résultats. Alors évidemment, pour communiquer avec les machines, nous avons mis en place des langages intermédiaires, mais ceci n'avait qu'un seul but : que l'homme puisse communiquer facilement avec la machine et pas l'inverse. Nos cerveaux sont difficilement capables de raisonner en binaire.. De plus, nos cerveaux ne sont pas habitués à pouvoir parler plusieurs langages s ils ne les ont pas appris dès leur plus jeune âge. Le binaire est donc pour les machines le langage de base et de fait de ses appartenances mathématiques, il est capable de s'adapter à certains besoins comme la compréhension d'autres langages.

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Enfin, même si le fonctionnement d un cerveau peut ressembler (de loin) au fonctionnement du cerveau humain, il reste quelques exceptions fondamentales : - Un ordinateur n oublie jamais rien, sauf en cas de défaillance mécanique alors qu un cerveau humain peut oublier, même dans le cas où aucune défaillance ne serait visible. - Un ordinateur ne fait aucune erreur, sauf si on lui a commandé d en faire. L être humain est donc le maillon faible, tout simplement parce que c est lui qui prend la décision critique (c està-dire la plus importante). En effet, quand il est nécessaire de prendre une décision, l être humain pèse le pour et le contre, par rapport à son expérience passée et au temps qui lui est imparti. L ordinateur n a pas d expérience, il ne peut pas peser le pour et le contre, il se contente d exécuter une procédure. D où l expression

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«l erreur est humaine » alors que l'on dit "un bug" dans le cas d'un souci informatique. - L être humain possède un « sens commun », du savoir qui n est inscrit dans aucun livre : « quand je suis à Paris, mon bras y est aussi », « nous ne vivons qu un laps de temps », « quand quelqu un meurt, c est définitif ». - L ordinateur a été créé par une espèce faillible : s il doit devenir une IA parfaite, ce ne sera qu après des dizaines de générations qu il aura créé seul.

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L UTILITE DE L IA

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Avant d essayer de simuler ou de recréer une quelconque intelligence, il faut savoir ce que l on veut imiter : nous l avons vu dans le chapitre précédent, les clés de l IA commencent par une certaine approche de l IP puis de l IH. Pourtant, dans le cas d un chatterbot par exemple, toutes les constantes sont-elles nécessaires ? Un chatterbot se contente en effet « simplement » de répondre à des questions, pas de voir ni de sentir. Seule la constante « Son » pourra donc être utilisée mais dans ce cas-là, cela équivaudrait à une entrée de caractères (et si reconnaissance vocale il y a, ce ne sera pas l IA à proprement parler qui s en occupera mais un de ses modules : nous considérerons donc que l IA entre véritablement en jeu lorsqu elle reçoit une chaine en paramètre qui équivaut à une requête) ; cela rejoint donc un exemple très utilisé en IA car libéré de toutes ces contraintes : le test du téléphone.

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Au téléphone, on ne voit pas notre interlocuteur, on ne le sent pas, on se contente de recevoir et d envoyer des requêtes. Pour le chatterbot, c est pareil : il est aveugle et ne peut sentir, tout ce qu il peut recevoir reste une requête extérieure (clavier ou micro). Concevoir une IA avec ce « simple » cahier des charges (dans ces termes) reste donc la voie à explorer pour des applications grand public à moyen terme (car les applications gourmandes en sécurité ne tarderont pas à vouloir voir et reconnaître leur environemment et leurs utilisateurs). Passons maintenant au point important de ce chapitre, celui qui lui donne son nom : l utilité de l IA. A quoi cela servirait de créer une autre intelligence ? Et bien, outre que cela pourrait nous donner des points de vue interessants, les systèmes d IA pourraient servir à résoudre des problèmes spécifiques (ce qu ils font déjà, en partie et avec plus ou moins de succès) mais surtout,

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ils passeraient pour une nouvelle évolution de lespèce humaine : l intelligence évoluée. La puissance des ordinateurs évoluant continuellement, leur capacité de stockage aussi, on peut espérer d ici un siècle avoir affaire à des systèmes d IA très performants, voire plus performants qu un être humain dans un domaine spécialisé. Les systèmes pourraient donc aider l homme à évoluer et à trouver des solutions que nous n aurions pas trouvé avant des siècles. Le deuxième scénario, plus chaotique, serait de dire que les robots terrasseraient la race humaine pour devenir les maîtres de la Terre. Un tel scénario a peu de chances de se produire même si l arrivée de l IA pourra réveiller l envie de pouvoir de certains. L utilité de l IA ne différencie donc pas des autres inventions de l être humain : l aider, l assister, être à son service pour que ce dernier puisse évoluer (dans n importe quel sens).

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PROPOSITION S DE PISTES

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Nous disposons actuellement d une multitude de technologies qui entreront en jeu lors de la mise en place d un système intelligent. Celles-ci devront cependant s améliorer et devenir abordables même si une mise en place d une telle création nécessite, de toute façon, de très forts investissements. Comme cela a été souligné en introduction, la prochaine évolution de l informatique est la nouvelle interface homme/ machine qui s ouvre à nous : la reconnaissance vocale. Actuellement, elle est loin d être au point comme je l ai déjà dit mais elle entrera sans commune mesure dans nos vies dans les 15 prochaines années et surtout elle est un maillon essentiel de la compréhension de l homme par la machine. Il y a encore du travail à effectuer mais ne doutons pas de l avenir de cette technologie. La deuxième technologie ou procédé technologique que nous possédons actuellement est le RAID. Pour ceux qui ne seraient pas ce qu est cette méthode de

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stockage, on simplifiera en disant que c est le fait de mettre plusieurs disques durs sur une même unité et cela afin de dupliquer les données dans le but de les sécuriser au cas où un de ses disques tomberait en panne (sauf dans le cas du RAID 0). Nous reviendrons sur ce point plus tard dans ce chapitre mais reconnaissons qu une mise en place de cette dernière permettra à l homme de ne plus avoir à se soucier de ses données et l IA en deviendra donc le garant. Enfin, de manière générale, tous les systèmes actuels à l exécution de tâches quelconques préfigurent déjà l intelligence artificielle malgré leurs limites évidentes. De même, il reste encore beaucoup de limites à la mise d un système d intelligence artificielle digne de ce nom. La puissance de calcul tout d abord : nous travaillons actuellement avec des ordinateurs « lents » et nous sommes en position d attente devant nos ordinateurs

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au moins 20% du temps ; certes, les processeurs évoluent et donc les programmes avec mais à moins d utiliser de vieux logiciels, les utilisateurs maudissent leur machine qui cherche encore et encore et qui permet d écrire cela. Dieu soit loué, dans le cas de l écriture d un livre, cela reste très correct. Cette technologie ne peut (évidemment) que s améliorer selon la loi de Gordon Moore (le nombre de transistors dans un microprocesseur double tous les 18 mois) mais quelques doutes subsistent : le coût de fabrication des usines de tels processeurs double aussi à chaque nouvelle génération (ce qui pose un problème pour une concurrence pure et parfaite et qui va plutôt nous tourner dans les prochaines années vers un oligopole) mais surtout nous ne pourrons suivre cette loi indéfiniment car il y en a d autres, celles de la physique notamment. Pour le 386 à 16Mhz en 1986, les processeurs étaient gravés en 1.5 micron. L épaisseur moyenne d un cheveu est

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de 100 microns. A l heure où j écris ce livre, nous venons de passer sous la barre des 0.13 micron. A terme (d ici 2015), les transistors seront tellement petits que se manifestera «l effet tunnel », ce qui signifie que l information sautera de transistors en transistors et se perdra finalement, du fait de la trop importante petitesse de ces derniers et de leur rapprochement (Et je n aborderais pas le problème de la chaleur dégagée). Bref, les technologies actuelles pour la fabrication de microprocesseurs sont là aussi limitées à moyen terme mais ne nous inquiétons pas outre mesure, des solutions sont déjà en place (dont l ordinateur quantique dont la recherche avance lentement mais sûrement). La capacité de nos disques durs ensuite : une base de données d une IA fera quelques bons To voire plus si elle s auto-éduque. Il faut donc des très bons disques durs (comme je l ai signalé plus haut, une solution RAID est très envisageable) avec des temps d accès

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rapides, l accès et l affichage de l information devant être immédiat ou quasi-immédiat. Des nouvelles normes arrivent progressivement et devraient donc permettre de tels développements. De même, l utilisation du SCSI renforcera le tout. Les baisses de prix étant spectaculaires, le stockage de l information est une donnée essentielle pour le futur, qu elle ait ou non un rapport avec l intelligence artificielle. Enfin, la troisième et dernière limite de nos ordinateurs aujourd hui pour préfigurer les systèmes d IA de demain est le système d exploitation. Noyau central de l ordinateur, il devra être stable, rapide, et simple d utilisation. De plus, dans le cas d un développement de noyaux d IA (un système global rapidement

adaptable

à

une

industrie),

préconisation de logiciels libres (au hasard

la

Linux)

est à appliquer. Si l IA bouleverse nos vies demain, il ne faut pas que cette dernière dépende d un éditeur de logiciels. Il faut des noyaux spécialement réécrits

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pour de l IA avec par exemple une optimisation de recherche dans une base de données ou des API déjà écrites pour que les programmeurs puissent écrire des programmes faisant appel à cette IA : l agent intelligent régissant tout cela devra donc en plus de posséder le noyau d IA, contrôler aussi le noyau de l OS pour comprendre son environnement et le connaître. Il faut d ailleurs noter que Windows Vista intègre un peu d intelligence artificielle, ceci de manière plus visible que pour Windows 2000 (je parle bien sûr des menus qui s affichent en fonction des utilisations). Enfin, il intègre une reconnaissance et une synthèse vocale. Bref, on le voit bien ici, les technologies actuelles n ont pas été pensé pour faire de la déduction, de la synthèse ou de la logique mais pour appliquer des formules mathématiques et des automatismes qui ne nécessitent aucune réflexion. Elles sont cependant sur la bonne voie car le système binaire, derrière son

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étonnante simplicité, cache une déconcertante complexité et un formidable potentiel.

Les objectifs de l autonomie d un système d IA : Pour être vraiment « intelligent » et posséder une certaine autonomie, nous allons résumer ici les différents objectifs à remplir pour mener à bien cette uvre : - La compréhension de l homme : cette étape peut paraître évidente mais elle reste très importante et surtout c est une des plus compliquées à mettre en uvre (avec la formulation de la réponse). L entité artificielle doit comprendre le langage naturel (comme on l a vu plus haut) et être capable de le transformer en un langage plus simple pour traitement. -

La connaissance et la maîtrise de son

environnement : l entité doit savoir où elle est postée

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tant d un point de vue hardware que géographique afin qu elle puisse agir en conséquence. Elle doit maîtriser ce dernier en sécurisant tout ce dont elle a la charge notamment les données, qu elles soient externes à son système intelligent ou internes et ceci dans un but d auto-intégrité. Bref, elle doit assurer des fonctions de pare-feu ou d anti-virus et de duplication de données via un ou plusieurs RAID. - Appliquer la demande selon le contexte : ceci complète l objectif précédent. Selon le contexte où l entité se situe, elle doit adapter ses demandes et celles des autres : ainsi, dans le cas le plus extrême, si un informaticien demande à un gros système de faire un calcul qui prendra plus de 36 mois, l entité devra être en mesure de lui proposer d attendre la prochaine génération de microprocesseurs et ceci afin d avoir un temps de calcul moins long mais surtout terminé avant que celui qui aurait dû être commencé n ait terminé (36+ X mois dans le cadre d un

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lancement de calcul actuellement alors que ce sera (36+X)/ 2 si on lance le calcul dans 18 mois avec la prochaine génération). Enfin, si l entité se révèle trop instable ou aux performances dégradées par un quelconque programme, elle conseillera l utilisateur soit de fermer l application pour regagner des performances optimales soit d attendre que cette application ait terminé afin que le monotâche de cette demande couplé au monotâche de l application revienne au final plus rapide qu une exécution simultanée. - La communication entre les différents modules pour la détection d un problème ou une panne et mettre en place une solution de rechange : tout programme exécuté à l intérieur du noyau d IA devra communiquer en temps réel avec cette dernière afin de rendre compte de ses agissements, de ses éventuels problèmes ou des ressources nécessaires dans un but de stabilité et de rapidité. Les nouveaux

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systèmes

d exploitation

pour

particuliers

commencent à être plus stables via de tels mécanismes

mais

la

communication

entre

programmes d éditeurs différents est assez difficile. En cas de problème, le système devra mettre en place des solutions afin de défendre l intégrité des données : duplication des informations, fermeture des programmes dangereux pour le système, fermeture temporaire des modules inutiles en temps réel, etc. On peut donc imaginer sans problème un système d IA qui crée un serveur local et virtuel à son lancement et qui « écoute » les logiciels qui feraient comme lui. - Recompilation et optimisation du code afin de rendre le système plus performant : le système devra être capable de nouvelles techniques (de tris, etc.) et au lieu de les inscrire dans sa base, les inscrira dans son propre code si la fonction est considérée comme

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importante : cependant, le système devra être capable de revenir en arrière et de posséder un module qui, en cas de problème grave, pourra restaurer le dernier système considéré comme stable et fonctionnel. Ce système devra être aussi capable de se remettre en service seul. - Aider et réorienter l homme dans ces tâches : l homme ne doit en aucun cas se trouver face à un mur lors de l utilisation de l IA. Si l IA ne reçoit aucune instruction extérieure compréhensible mais détecte une activité vis-à-vis d elle-même, elle devra être capable de devancer les besoins du maître d uvre et de l aider si celui-ci semble perdu. Cela entrera en paradoxe avec la sécurité nécessaire car l IA ne doit en aucun cas informer un utilisateur extérieur hostile. Par détection on considère aussi la mise en place de caméras que l IA pourra commander si elle considère qu un humain pénètre là où elle possède une fonction et donc pourrait à terme

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aider par rapport aux attitudes faciales d un ĂŞtre humain.

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EURISKO

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Il est difficile de parler d un sujet qui nous reste mystérieux. « Nul n'est prophète dans son pays » pourrait être ce vieil adage qui s applique aux chercheurs en IA. La plupart des pionniers avaient en effet affiché un fort optimisme quant à l'avenir de cette technologie. Certains scientifiques comme Marvin Minsky pensaient en effet créer une intelligence artificielle évoluée avant la fin de notre feu 20ème siècle. Et même, d autres affirmaient que cela arriverait avant la fin des années 1970. Pourtant, si les systèmes experts ont connu de beaux succès dans les années 1980, il reste encore de gros progrès à faire : l'IA a longtemps été retardé par le matériel c est d ailleurs toujours le cas dans une moindre mesure - probablement parce que le concept était visionnaire. Il faut cependant placer de gros espoirs dans ce concentré de disciplines, ce type de technologie qui risque fortement de nous éclairer sur notre existence. La recherche n en est encore qu à ses

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balbutiements, tout reste encore à faire. LIA représentera une révolution majeure dans l histoire de l humanité, une seconde renaissance si forte qu il sera difficile d imaginer son absence. Et si certains être humains restent sceptiques quant aux desseins d une nouvelle entité intelligente, il faut savoir que quelque soit ces derniers, l homme en sera l unique responsable, quoiqu il en dise. Il ne faut donc pas avoir peur de l IA. Cela reste une évolution comme une autre. A l exception que dans ce cas précis, pour la première fois depuis que l homme vit sur la Terre, nous allons peut-être entrer en contact avec une nouvelle entité intelligente.

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EURISKO : TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION Page 11 CHAPITRE 1 - UNE DEFINITION DE L IA Page 21 CHAPITRE 2 - LES CLES DE L INTELLIGENCE ARTICIELLE Page 31 CHAPITRE 3 - UNE ECHELLE DE L INTELLIGENCE Page 43 CHAPITRE 4 COMPARAISONS Page 55 CHAPITRE 5 - L UTILITE DE L IA Page 65 CHAPITRE 6 - PROPOSITION DE PISTES Page 71 CONCLUSION Page 87

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Eurisko, (c) Nicolas RUIZ, 2002-2009

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