L'histoire d'Apple. Partie 1 : 1976-2006

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Mise en page : Nicolas RUIZ L histoire d Apple. 1976-2006. Apple est une marque de Apple Inc. Toutes les marques ou produits présentés dans le présent ouvrage appartiennent à leurs propriétaires respectifs. Ce livre ne représente en aucun cas le point de vue desdites marques et ne saurait les engager.

© Nicolas RUIZ, 2002-2009 www.nicolasruiz.com

En application de la loi du 11 mars 1975, toute reproduction complète ou partielle du présent ouvrage sans autorisation est interdite.

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Les deux Steve (Jobs et Wozniak) créent Apple dans un garage en 1976.

Steve Wozniak (à gauche) et Steve Jobs.

La légende veut que le nom " Apple " provienne du fait que Jobs et Wozniak n'avaient toujours pas de nom pour leur société le jour du dépôt des statuts et qu'ils l'ont appelé ainsi puisque c'était ce qu'ils étaient en train de manger !

A cette époque, Steve Wozniak travaille pour Hewlett-Packard et Steve Jobs pour Atari. Il est d'ailleurs amusant de constater que Wozniak vient la nuit chez Atari pour coder le jeu " Breakout " à la place de Jobs !

Cest d ailleurs en même temps que Wozniak réussit à créer un ordinateur, l'Apple I, qui dispose d'un clavier et d'un écran en lieu et place d'interrupteurs (entrées) et de diodes (sorties) comme l'Altair, alors un des gros best-sellers de l'année. HewlettPackard ayant refusé de commercialiser sa trouvaille (le constructeur ne voyait pas l'intérêt de commercialiser un ordinateur pour le grand public), cette machine a pu donc être commercialisé par les deux Steve.

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Le logo Apple original

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Un magasin, " Byte ", en commande alors 50 unités et décide de les vendre 666,66 dollars. Ce prix aurait dû être de 777 dollars ( Jobs considère le chiffre 7 comme parfait ) mais Wozniak trouva la machine trop chère ;)

Cette machine fut extrêmement rentable et vendue à 200 exemplaires. Le magasin récupérait 33% de marge et Apple 50% sur le prix d'origine ! Le problème de l'Apple I est qu'il ne s'agissait que d'une simple carte (il n'y avait pas de boitier) et qu'il fallait entrer les 3000 caractères de l'interpréteur Basic à chaque démarrage. La machine reçut donc un lecteur de cassettes, assez onéreux (75 dollars), afin de charger le Basic. Concernant le boîtier, le magasin " Byte " demanda à un ébéniste d'en faire un en bois.

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La relève s'imagina vite : il s'agit de l'Apple I I . Le cahier des charges était simple : faire en sorte que le jeu " Breakout " fonctionne dessus ! Cela signifie donc la gestion de la couleur, du son, et l'ajout d'une mémoire vidéo. De plus, cette fois-ci, le boîtier serait en plastique. Cet ordinateur est présenté pour la première fois en 1977 et fait forte impression. Cela est aussi l'occasion pour Apple de présenter son nouveau logo : une pomme en couleur et croquée. La couleur montre que l'Apple II peut la gérer, tandis que le " croc " était là pour éviter que l'on confonde la pomme avec une tomate ! L'Apple II se vend à 2 millions d'exemplaires et ce succès commence à inquiéter le géant IBM. Ce dernier lance donc le projet " Personal Computer " ou PC en 1981.

Apple a rendu son produit grand public grâce à plusieurs clés :

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Les produits sont abordables, Wozniak apporte beaucoup dans la conception de machines disposant de moins de composants (et donc de coûts). Les machines ne sont pas compliquées à utiliser et l'électronique est cachée. Apple est la première société informatique à avoir investi dans l'éducation et dans la publicité de magazines grand public.

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Apple continue sur sa lancée. Après la sortie du Sara ( l'Apple III ) qui eut de gros problèmes de fiabilité et donc une mauvaise image, la société lance deux projets, " Lisa ", et " Macintosh ". Dans le même temps, Apple lance de nouveaux Apple I I ( le II+, le IIe, etc ) alors qu'il s'agissait de révisions de l'Apple III.

La société entre en bourse ( les employés deviennent d'ailleurs millionnaires à ce moment là ) et Xerox achete pour 1 million de dollars d'actions. Steve Jobs en profite pour négocier afin d'avoir accès à leurs recherches... Xerox disposait en effet d'un centre de recherche à Palo Alto, le " PARC " (Palo Alto Research Center). C'est ici que des informaticiens inventaient toute sorte de choses sans se soucier de savoir si cela fonctionnerait ou non. Peu de gens savent qu'un grand nombre de concepts actuels sont nés là-bas ( comme l'ancêtre du TabletPC, le Dynabook ). C'est également au PARC que furent inventé la souris, l'interface graphique et nombre de concepts que nous utilisons encore aujourd'hui ( corbeille, glisser / déposer, etc). Apple a pu donc sans vergogne reprendre toutes les idées du PARC pour les intégrer à un ordinateur grand public. Pour l'anecdote, " Macintosh " est une marque de pomme ( " McIntosh " est son vrai nom mais la marque était déposée) et " Lisa " est le nom de la fille ( longtemps non reconnue ) de Steve Jobs.

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Les deux équipes qui travaillent sur ces projets devaient lancer leurs bébés en même temps. Jobs s'occupait du projet Lisa et Raskin (photo), un ancien d'Apple (il arriva en 1977), du projet Macintosh.

Hélas, les premiers "troubles" de personnalité de Jobs apparaissaient ce qui conduisit à son éviction du projet Lisa. Il rejoint alors le groupe Macintosh, prive Raskin de tout pouvoir, l'évince (ce dernier quitte alors la société) et revendique seul la paternité du Macintosh. En 1981, I BM présente enfin son projet "Personal Computer" et est accueilli par Apple.

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En janvier 1983, Apple présente enfin le Lisa. Le problème reste son prix : prévu à $2000, il est lancé à $10 000 ! Avec ce prix et malgré d'étonnantes qualités, le Lisa se vend mal : 11 000 exemplaires, 6 fois moins que l'Apple III, qui était déjà un bide.

Le Lisa

L'OS du Lisa (qui n'était pas MacOS). Aussi incroyable que cela puisse paraître, il est dôté d'un vrai multitâche (alors que MacOS n'en a pas eu avant MacOS X) !

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Le développement du Macintosh a donc été modifié afin d'éviter de rééditer ce bide et des éditeurs ont été appelés à la rescousse afin de développer des logiciels meilleurs que ceux présents sur le Lisa. Pour l'anecdote, Microsoft fait partie de ces éditeurs.

La même année, un nouveau patron, John Sculley, prend la tête d'Apple grâce à une phrase toute simple de Steve Jobs : "Voulez-vous continuer à vendre de l'eau sucrée toute votre vie, ou voulez-vous venir avec moi pour changer le monde ? ". John Sculley était en effet le patron de Pepsi-Cola auparavant.

Sculley est séduit par le Macintosh et Apple investit alors sans compter dans sa communication. La publicité la plus célèbre est celle qui reprend "1984", le roman de Georges Orwell. On y voit une femme athlétique courir et lancer un marteau dans un écran vidéo ( représentant Big Brother ) qui lobotomise des hommes.

La publicité « 1984 »

Un buzz avant l'heure se forme alors autour du Macintosh et les employés d'Apple croient même participer à un évènement historique ! Le Macintosh, contrairement au PC, est livré avec son système et les logiciels livrés justifient à eux seuls l'achat de la machine. Ajoutons que celui-ci dispose de moins de composants qu'un PC, ce qui le rend moins sensible aux pannes. Quand le Macintosh est présenté officiellement par Steve Jobs pendant une assemblée des actionnaires (qui ressemble à une keynote), les grandes chaînes d'informations américaines comme NBC en parlent dans leur journal télévisé ! L'ordinateur parle en effet avec une synthèse vocale et a pu se présenter tout seul (en remerciant son "père" Steve Jobs). 19


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Le buzz concernant le Macintosh est encore utilisé aujourd'hui par Apple. La société avait fait signer une clause de discrétion aux journalistes et la société chargée des relations publiques d'Apple espérait des fuites. De là sont arrivées les rumeurs les plus folles concernant la machine. Le succès fut immédiat : Apple vend en 6 mois plus de 100 000 Macintosh, bien plus que les prévisions les plus optimistes de la société. Quand Apple présente en France son Macintosh, la presse ne fut pas tendre avec elle :

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Cela rappelle étrangement l'atmosphère actuelle où les fans d'Apple crient à la trahison quand on voit ce dernier présenter de nouveaux iPods alors qu'ils veulent des Macs ! Et c'était il y a 20 ans... Le succès du Macintosh est, hélas, de courte durée car dès le milieu de l'année 1984, les ventes stagnent. Les raisons en sont multiples : -

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Le système est finalement trop cher au vu du peu de logiciels disponibles pour la plate-forme. Le Macintosh ne dispose pas de disque dur (il faut tout sauvegarder sur des disquettes de 400Ko) ni de port SCSI (installer un disque réclame donc de le faire reconnaître à chaque fois par le système via une disquette !) Le Macintosh ne dispose que de 128Ko de mémoire vive, ce qui pénalise les développeurs. Le MFS ( Macintosh File System ) ne garde en mémoire que 128 fichiers par disque ! Il faut donc créer des partitions à chaque fois !

Avec tous ces handicaps, les gens préfèrent acheter un PC moins fourni à l'achat mais disposant d'une ludothèque de logiciels (notamment Lotus 1,2,3, LE tableur de l'époque). Le Macintosh lui, ne dispose que de deux vrais logiciels : MacWrite et MacPaint.

MacWrite

MacPaint

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Pour relancer les ventes du Macintosh, Apple relance la communication, lie le Macintosh avec des stars de l'époque (comme Mickael Jackson), accepte un éditeur renommé (Microsoft, qui programme alors " Multiplan ", un tableur pour Mac) et même un discours de Bill Gates qui affirme que le Macintosh est le meilleur ordinateur du monde (" Si je devais offrir un ordinateur à ma grand-mère, ce serait celui-là "). Hélas, l'entrée dans l'ère Macintosh se solde par le départ de Steve Wozniak, qui n'est plus d'accord avec la stratégie du groupe. Puis John Sculley évince Steve Jobs (en fait, il le pousse à la démission) et licencie 20% des effectifs d'Apple (soit 1200 personnes) pour commencer alors son plan de faire d'Apple une vraie multinationale, au même titre qu'IBM ou Hewlett-Packard...

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Pour combler les lacunes du Macintosh original, Apple annonce rapidement le Mac 512.

C'est exactement le même Macintosh que l'original mais équipé de 512Ko de mémoire vive. Les applications n'ont donc plus besoin d'être segmentées et s'exécutent donc beaucoup plus rapidement. Dans le même temps, Microsoft annonce la nouvelle version de " Multiplan ", son tableur, qu'il renomme par la même occasion en " Excel ". Noël 1985, Apple retrouve des couleurs. Après le lancement de l'Apple IIe (en fait, un Apple III renommé), John Sculley offre des jours supplémentaires de vacances, des cadeaux de Noël et organise même une fête pour ses employés ! Apple s'offre même le luxe d'acheter 14 pages de publicités dans le magazine " USA Today " pour présenter les Apple IIe et IIc !

En 1986, Apple continue d'améliorer son Macintosh : Le Mac 512e fait alors son apparition (128Ko de ROM, ce qui permet de s'affranchir de la limite des 128 fichiers par disque) puis le Mac Plus, en avril de la même année, qui dispose d'un Mo de RAM extensible à 4Mo ! En même temps que ce MacPlus arrivèrent de nombreuses applications comme Word 3, Excel ou 4D.

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Le MacPlus

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Mais ce qui lança ce Macintosh et même une partie du business Apple à ce momentlà reste le logiciel PageMaker. En effet, à cette occasion est inventée le terme " PAO " (Publication Assistée par Ordinateur) et Apple vient de créer un marché : il est enfin possible de faire des publications de qualité professionnelle avec un ordinateur personnel ! En même temps est lancée une imprimante Laser haute définition d'Apple, ce qui finit de former un trio gagnant... Apple commence à refaire de l'argent. La transition entre les Apple II et les Macintosh étant assez compliquée pour les développeurs, Apple lance l'Apple IIgs, qui était compatible avec les Apple II en arborant l'interface des Macintosh. Hélas, cet ordinateur fit un flop.

Le GS-OS, le système d'exploitation de l'Apple Iigs (à droite).

Le Mac SE (pour " System Expansion " ou Mac II) suit rapidement et ajoute une baie d'extension au Macintosh (alors que le projet originel était de faire du Mac un ordinateur simple, en partie parce que sans possibilité d'évolution). Le Mac II va encore plus loin : John Sculley, le patron d'Apple, le présente comme un ordinateur modulable, où il est possible de rajouter de la mémoire, des extensions et même de choisir son écran. Il rompt donc avec le design monobloc de ses prédécesseurs.

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Ces Mac disposent aussi d'un disque dur interne et de la possibilité de lire les disquettes 1.44Mo (contre 400Ko pour les précédents modèles). La ROM de ce Mac était de 512Ko. Au niveau logiciels, le Mac SE se dote du MultiFinder, qui permet de switcher d'une application à une autre sans avoir à les relancer à chaque fois (une révolution pour Apple à l'époque). La PAO est aussi un des points forts de ces Mac car en même temps apparait XPress, le logiciel de mise en page Postscript. Postscript est un langage de description des documents qui permet une très bonne mise en page et surtout une meilleure qualité à l'impression.

Publicité Mac II en France (Juin 1988)

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Jusqu'à la fin 1989, Apple a fait évoluer sa gamme de Mac I I et de Mac SE. Ces révisions apportent essentiellement de nouvelles baies d'extension ou des fréquences d'horloge supérieures. Mais la grosse nouveauté de cette fin des années 1980 est l'arrivée du Mac Portable. Portable, le mot est cependant un chouilla exagéré, la machine pèse 7.2 Kg avec son disque, et reste peu compacte. Cependant, la machine est très autonome par rapport aux portables PC et son écran est lisible, grâce à sa matrice active. En mode veille, ce portable tenait environ 1 mois !

1989 marque aussi la fin du Lisa. Les derniers exemplaires sont transformés en Mac puis finalement enterrés dans un champ. Les sorties d'Apple sont moins prolifiques les années suivantes et ce malgré la montée en puissance des Personal Computers, bien moins chers. Le constructeur à la pomme sort (encore) des révisions de son Mac II (Mac IIsi et Mac IIfx) et décide de sortir un Macintosh abordable financièrement, le Classic, qui sort à moins de $900.

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Hélas, une menace se profile en cette de décennie. Microsoft travaille en effet depuis très longtemps sur son système concurrent, "Windows", utilisant également le principe d'interface graphique et de fenêtres. Les premières versions connaissent un bide. En effet, Microsoft a tenté de réaliser un système de fenêtres "rangées" : on ne pouvait pas placer une fenêtre sur une autre, elles étaient toutes côte à côte. Une des raisons de ce mode de fonctionnement est un accord signé avec Apple : Microsoft s'engageait à ne pas copier l'interface du Mac sur le système Windows 1.0. Cette mise en gras est importante : la version 2.0 du système pouvait donc tout à fait copier Apple. Les avocats d'Apple ont donc mal rédigé cet accord... Remarque, en 2006 on en est toujours à comparer les interfaces graphiques des OS Apple (MacOS X Tiger et Microsoft (Windows Vista) ! Windows 1.0 fut un bide lors de sa sortie très tardive en 1984. Windows 2.0 n'a pas non plus déchaîné les foules. Cependant, Windows 3.0 arrive et il est temps pour Apple de réagir. La société lança avec l'aide de Novell et d'Intel le projet "Star Trek" pour faire en sorte d'aller "là où un Mac n'est jamais allé". Les "Trekkies" sont les programmeurs de ce projet très spécial. Le but est de porter sous plate-forme Intel le système Mac (qui s'appelait à l'époque " Système [Numéro de version] ". Le raz-de-marée Windows 3.1 (en même temps que la sortie du Système 7) conforte Apple dans ce portage.

Système 7

Les trekkies avancent vite et présentent à Apple un OS bien plus tôt que les prévisions. Hélas, alors qu'il était possible de sortir ce système sur PC en 1994 (avant la sortie de Windows 95) et que celui-ci était bien plus puissant que l'OS de Microsoft, Apple décida d'abandonner le projet car il allait annoncer sa transition vers

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les processeurs PowerPC ( en lieu et place des processeurs Motorola 68000 ). Or, il n'ĂŠtait pas ĂŠconomiquement possible de mener deux chantiers de front...

Le Motorola 68000 face au PowerPC

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Revenons à 1991. Apple continue sur sa lancée et annonça le Mac LC ( pour Low Cost ) qui dispose d'un écran couleur et ne coûte pas trop cher. En octobre de la même année, la société présente le Classic I I , qui intégre une prise microphone (le second ordinateur à la pomme à en être doté). Enfin, toujours au mois d'octobre, la société lance le Powerbook, le premier " vrai " portable made in Apple. Une autonomie de 3h, un poids entre 2.3Kg et 3.1Kg, trois modèles disponibles (seul le processeur et la qualité d'écran change), le Powerbook commence sa jeune carrière avec brio...

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Encore en même temps que ces machines, Apple lance les Quadra, des machines destinées aux professionnels (leurs prix étaient d'environ $5000 !). Mais les restructurations au sein de l'entreprise commencent. En 1992, le prix des PC commence à chuter, Apple licencie 345 personnes et lance la gamme Performa, destinée à concurrencer les PC low-cost aux Etats-Unis. Ils seront distribués plus tard en Europe de couleur blanche...

Apple lance la même année un Mac IIvx qui dispose entre autre d'un lecteur de CDROM interne (une première sur un Mac).

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Mi 1993, Apple commercialise le Newton. L'idée vient de John Sculley. I l désire un ordinateur où l'on puisse noter des idées. Les premiers prototypes ressemblent à de gros livres à deux écrans. Finalement, l'ordinateur est minuscule (le premier assistant de poche grand public) car inspiré du calepin en spirale (ce qui explique le stylet intégré, comme un stylo). Le développement du Newton est chaotique. Le projet est présenté très en retard, les ingénieurs subissent une pression énorme et un des créateurs du Newton s'est même suicidé avant sa sortie !

Le Newton et son OS.

Beaucoup considèrent le Newton comme un échec commercial. Ce n'est qu'une demi vérité. Le Newton s'est très bien vendu un temps, Apple vendait même plus de Newton que de Mac ! Et le Newton, même s'il a été critiqué par sa reconnaissance d'écriture très mauvaise (un épisode des Simpsons parodie cela), s'est vu octroyé le titre de meilleur ordinateur portable ! Le NewtonOS quant à lui était considéré par beaucoup comme meilleur que Windows 95 ! Les ventes se tassent alors très vite. De nombreux modèles font leur apparition et Apple promet la sortie de périphériques. Hélas, ces derniers tardent et les acheteurs de la première heure ayant acheté le Newton en les attendant s'impatient et donnent un mauvais écho à cette machine.

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Une gamme complète du Newton a été rendue disponible pendant de longues années : un modèle de cartable électronique (l'eMate, en bas à droite de l'illustration ci-dessus) a même été rendu disponible. En 1997, Gil Amelio, PD-G d'Apple à ce moment-là (nous allons y revenir), décide de faire de Newton une société indépendante, Newton Inc. Steve Jobs, revenu entre temps et prenant la place d'Amelio, réintègre Newton dans Apple et dissout finalement le tout en février 1998.

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Revenons à 1993 : en juin, John Sculley est remercié, et remplacé par son exdirecteur général, Michael Spindler. Accrochez-vous, Apple décide de sortir des gammes... -

Performa, pour le grand public Quadra, pour les professionnels Centris, pour les professionnels qui n'ont pas beaucoup d'argent à dépenser (il s'agit de Quadra moins rapides).

Performa, Centris et Quadra

On se retrouve donc avec tous les ordinateurs de la firme renommés : Le Classic II devient donc Performa 200, le LCII devient Performa 400, le LCIII se renomme Performa 450, etc. Pour compliquer encore la chose, des machines identiques prennent le même nom. Le LC 475, renommé Performa 475, est aussi disponible pour les professionnels sous le nom de Quadra 605. Un beau bazar, qui contribuera à la chute d'Apple du milieu des années 1990. Pour couronner le tout, Apple décida de produire des déclinaisons et des sousdéclinaisons de toutes ces machines ce qui donna des noms poétiques et évocateurs tels que Performa 455, 603, 460 et 461 alors que les différences entre ces derniers étaient minimes (par exemple, la RAM) ! Tout cela change au cours de l'année 1994, en Mars plus précisément. Apple présente le remplaçant du Quadra, le PowerMacintosh. Son nom vient de la puce qu'il utilise, le nouveau processeur PowerPC.

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Développé conjointement par I BM et Motorola, il part d'un constat simple. Les puces actuelles, de type CI SC, embarquent des instructions de plus en plus complexes et donc gourmandes en énergie. IBM décide donc de développer un processeur de type RISC, capable de ne réaliser que des instructions simples, mais de manière plus rapide, et surtout combinées pour réaliser une action complexe. IBM s'allie à Motorola car il ne dispose pas d'usines de fabrication de processeurs... Comme les processeurs actuels des Macintosh sont RISC et surtout sont incompatibles avec ce nouveau processeur, Apple met en place un émulateur sur ses PowerMac à l'aide de Connectix. A noter que le PowerMac dispose de cartes Pentium en option et est donc compatible Windows...

Trois modèles sont disponibles : format tour, bureau et boite à pizza. La boite à pizza disparaît rapidement, du fait de son échec commercial. Les autres versions font quant à elles leur bonhomme de chemin. Alors qu'il aura fallu 10 ans pour passer de 8Mhz à environ 40Mhz, avec le PowerMac et le PowerPC, Apple peut proposer des machines cadencées à 75Mhz dès juillet 1995 ! Les gens découvrent enfin le multimédia, les Cédéroms et l'acquisition vidéo. Dans le même temps, et pour faire face à la montée en puissance des PC, Apple autorise des entreprises à fabriquer des Macintosh. Nous voilà à la sortie de Windows 95 : toutes les innovations de ce nouveau Windows (nom de code : Chicago) viennent de Système 7, l'OS (vieillissant) d'Apple. Microsoft investit 300 millions de dollars en publicité (du jamais vu), annonce des " innovations " exceptionnelles comme le Plug & Play ou la corbeille et rattrape tout son retard sur Apple. Un million de copies seront vendues en 4 jours. Apple perd une bataille, et quelle bataille !

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Apple gère mal en interne également puisque la plupart de ses machines ont des problèmes de qualité et les mises à jour de son OS sont toutes bugguées. Apple passe à moins de 4% de part de marché. Michael Spindler est remercié en octobre 1995, et remplacé par Gil Amelio.

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Gil Amelio est un cost-killer et est donc accueilli chez Apple avec moults primes (1 million de francs en cash et 26 millions de prêt). Son salaire est également énorme : 1 million de dollars par an. Son but est évidemment de redresser Apple. A noter que depuis Steve Jobs, Amelio est le premier P-DG qui s'y connaît en informatique. La première mission de Docteur Amelio (son surnom) est d'empêcher l'OPA de Sun sur Apple. Sun veut Apple depuis quelque temps mais à un prix jugé trop bas par tous. Amelio arrive donc à empêcher cela. En bon cost-killer, Amelio taille dans les dépenses, abandonne le projet Copland (le successeur de Système 7, qui accumule les retards et dépense 3 milliards de francs annuellement !), licencie 3000 personnes, relance le marché des clones, et rachète NeXT pour 430 millions de dollars... Société fondée par Steve Jobs après son éviction d'Apple.

Pendant longtemps, Be Inc, le créateur du système d'exploitation BeOS et fondé par le français Jean-Louis Gassé, était visé par ce rachat. Cependant, Gassé se montrait trop gourmand et demandé au moins 500 millions de dollars en cash (alors que les rachats se font souvent par actions). Finalement, NeXT lui a été préféré. Gassé vendra finalement Be Inc quelques années plus tard à Palm Inc pour une dizaine de millions de dollars...

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BeOS de Be Inc.

Gil Amelio se sépare aussi de Newton, qui devient une société indépendante (voir le chapitre du même nom), de la technologie Pippin (devenue entre autres une console de jeux créée par Bandaï au flop retentissant) et réorganise la production en interne. Tout cela permet de préparer sereinement la MacWord de Janvier 1997. Steve Jobs, via le rachat de sa société NeXT, rentre donc à la maison... et prépare son retour.

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De gauche à droite : Steve Wozniak, Steve Jobs et Gil Amelio

7 janvier 1997. MacWord de San Francisco. Gil Amelio présente le prochain Système, version 7.7. Le public peut découvrir des nouveautés telles que les copies simultanées. Amelio s'étend ensuite sur le futur de Système, qui se basera sur le système de NeXT, nommé NeXTStep. Le nom de code est " Rhapsody ". On peut y voir pour la première fois le concept de la Yellow et de la Blue Box. La Blue box joue le rôle d'émulateur tandis que la Yellow Box sert aux applications Rhapsody. Steve Jobs arrive ensuite pour présenter (comme seul lui peut le faire) NeXTStep. Système 7.6 est disponible quelque temps après. Il gomme enfin tous les bugs des versions précédentes. En même temps, la gamme Performa fusionne avec la gamme PowerMacintosh. Enfin, Apple sponsorise deux films hollywoodiens, " Independance Day " et " Mission : Impossible ". Petit à petit, Amelio est décrédibilisé, d'abord par une rumeur de rachat de Larry Ellison puis lorsque qu'un milliardaire d'Arabie Saoudite ( le prince Al-Walid ) achète pour 115 millions de dollars d'actions Apple et enfin lorsque un inconnu vend 1.5 million d'actions Apple à un prix très bas (Steve Jobs lui-même). Il est contraint à la démission en juillet 1997. Amelio écrira un livre "Mes 500 jours à Apple" un peu plus tard ("On the firing line, my 500 days at Apple"). En même temps que le départ d'Amelio, Apple lance son Système 7.7... renommé MacOS 8 (Système était devenu un nom synonyme de bugs...). Cela permet à Steve Jobs d'écarter les cloneurs car les licences ne portent que sur les versions 7.x du système. Les licences pour la version 8 sont donc proposées à un prix exagérément élevé. Un seul survivant subsiste, Umax, mais avec l'accord qu'il ne vendrait que des Macs à très bas prix... En même temps, Apple rachète un autre cloneur, PowerComputing, pour bâtir en partie l' AppleStore. Le 6 août de la même année, à la MacWorld de Boston, Steve Jobs présente à ses fans son nouvel ami : Bill Gates. Ce dernier se fait huer pendant près d'une minute, et ceci dès son apparition sur l'écran géant. Le Titanic Apple est donc aidé par un 71


remorqueur inattendu. Microsoft s'engage à payer un montant non divulgué à Apple afin de solder leur différends concernant l'invention de l'interface graphique. De même, la société propose dès la fin de l'année une nouvelle version de sa suite bureautique Microsoft Office et en profite pour racheter 6% d'Apple (un pied de nez dans l'histoire).

La presse se saisit du "rachat" d'Apple par Microsoft...

Cependant, tout n'est pas joué, les pertes atteignent 1 milliard de dollars en 1997...

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A la fin de l'année 1997, Apple lance les G3. Les Powerbooks deviennent alors des Powerbook G3 avec processeur à 300Mhz et écran de 14.1 pouces. Le système d'exploitation Rhapsody devient MacOS X et une version spéciale serveur est annoncée : MacOS X Server. En Mai 1998, Steve Jobs présente le renouveau d'Apple : l'iMac, dessiné par Jonathan Ive. Pour la première fois, le lecteur de disquettes est mis de côté et deux ports USB sont intégrés : à l'époque, c'est une première et surtout un gros risque. Le succès est immédiat : 150 000 unités sont vendues dès la première semaine. Du fait de son design très hippie, il attire le regard de tous, comme la New Beetle qui sort à peu près à la même époque. On le voit très souvent à la télévision aux côtés de personnalités : en France, ce seront Anne Sinclair et Jean-Michel Jarre qui se feront remarquer avec cet ordinateur. MacOS 8.5 sort peu après (en retard) et intègre le moteur de recherche " Sherlock ". Microsoft quant à lui présente peu après Windows 98. En 1999, toute la gamme Apple est touchée par le nouveau design. Les Powermacs G3 tout d'abord, puis l'iMac décliné en différentes couleurs et enfin, en juillet, le nouveau portable de la firme (grand public) : l'iBook ! Cadencé à 300Mhz et sans aucune possibilité d'extension, l'iBook représente tout simplement un iMac portable. Il sera disponible à $1599.

Le PowerMac G3 et l'iBook "Cuvette de toilette"

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En août 1999, Steve Jobs présente les PowerMacs G4 qui disposent d'un coloris plus neutre et des instructions Altivec. Devant sa puissance impressionnante (un G4 à 500 Mhz fait 3 fois plus d'opérations à la seconde qu'un Pentium III à 600 Mhz), les USA interdiront même son exportation vers les pays sensibles (comme l'Iran).

Parallèlement, Apple lance le premier Cinema Display 22 pouces à $4500 ! Il va de paire avec ce Powermac.

Début octobre, Apple lance MacOS 9 et de nouveaux iMacs encore en G3 à des prix commençant à $999.

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MacOS 9

A cause d'un problème de cache, le constructeur Motorola ne peut fournir des G4 cadencés à 500Mhz. Apple baisse donc toutes ses configurations de 50Mhz et ceux qui avaient commandé la version 500Mhz se retrouve donc avec une version 450Mhz pour le même prix ! MacOS X est enfin présenté au public en janvier 2000. Il impressionne par sa beauté mais les fans crient au scandale quand ils aperçoivent que le menu "Pomme" a disparu. Il sera réintégré plus tard.

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Dans le même temps, Apple présente son service en ligne .Mac qui offre une adresse e-mail et de l'espace de stockage à ses abonnés. Enfin, Steve Jobs annonce qu'il devient le PDG officiel d'Apple (au lieu de "PDG par interim") mais préfère le titre d'iCEO. Apple le récompense par l'achat d'un jet privé (d'une valeur de 40 millions de dollars) afin qu'il vienne au siège plus rapidement qu'avec son hélicoptère (véridique !). Il reçoit aussi un bonus de 1 milliard de dollars de stock-options (sous la forme de 10 millions d'actions Apple).

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En février 2000, au Japon, Apple présente les nouveaux Powerbook, disposant d'un G3 cadencé à 500Mhz. Le design reste inchangé. Les G4 à 500Mhz arrivent et Motorola refuse de vendre une licence Altivec à IBM car ce fondeur a réussi à mettre au point un G4 bien plus puissant, à 650Mhz ! En juillet, à la MacWorld Expo de New York, Apple présente le Cube (un ordinateur cadencé à 500Mhz), un PowerMac équipé de deux processeurs en série et de nouveaux iMac (plus puissants, leur design ne change pas). La grosse nouveauté de ces iMacs reste le nouveau clavier et la nouvelle souris (ce n'est plus une boule). Enfin, Apple présente un Cinema Display 15 pouces.

Le Cube et un Cinema Display 15 pouces

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Le Cube est une machine fantastique (on peut dire qu'il s'agit d'un Mac Mini pour les professionnels) car il mesure à peine 30cm de haut et intègre un lecteur DVD, un port USB, un port Firewire, un modem et une carte réseau. I l y a même une ATI rage Pro 128 ! En septembre 2000 a lieu en France la fameuse Apple Expo. Et pour cette " Apple Expo 2000 ", Steve Jobs annonce de nouvelles couleurs pour les iBook et une version bêta publique de Mac OS X. A noter que cette bêta est payante mais cela n'empêche pas les gens de faire la queue et d'attendre 1h30 avant de pouvoir acheter ce Saint Graal. Juste après l'Apple Expo, le cours de l'action chute à cause d'un résultat un peu moins bon que prévu. L'action se divise presque par deux, elle passe de $52 à $26 ! Le Cube est aussi sous les feux de la rampe car il se fissure et rend les clients très mécontents. Depuis quelque temps, la société mise beaucoup sur Quicktime. Il s'agit en effet pour cette dernière d'asseoir sa réputation dans le domaine des loisirs numériques. Apple a réussi quelques coups fumants avec ce format, comme par exemple lorsque la bande-annonce de Star Wars Episode I : la menace fantôme a été uniquement diffusée sous ce format. Quicktime 4 a d'ailleurs été téléchargé plus de 100 millions de fois ! La version 5 sort en bêta le 10 octobre 2000, quelques semaines avant la MacWord Expo de janvier 2001. Car, fidèle à son habitude, Apple diffuse ses keynotes en direct sur Internet.

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250 000 spectateurs seront présents ce 9 janvier 2001, pour 5.3 Gigabits/ s (c'est le record du monde du plus gros broadcast) ! Cette keynote est l'occasion pour Apple de présenter des machines vraiment puissantes, allant de 466 à 733Mhz (la version la plus puissante était immédiatement disponible... en mars). Les ordinateurs de la marque embarquent désormais tous un graveur de CD-ROM sauf le haut de gamme, qui dispose d'un lecteur nommé le " SuperDrive ", car pouvant graver des DVD (il s'agit d'un graveur de chez Pioneer). En même temps sont présentés iTunes 1 et iDVD 1.

Et enfin, l'annonce de taille reste la présentation des nouveaux Powerbook : les Titanium. Composés à 98% de titane, ils ne laissent pas indifférent. Leurs dimensions sont réduites : 2.5cm (un pouce !) d'épaisseur pour 2.5Kg. Il ne faut pas oublier l'écran magnifique de 15.2 pouces et l'autonomie de 5h ! Détail amusant : une fois ouvert, la pomme incrustée dans l'écran est à l'endroit, chose qui n'était pas faite depuis 10 ans !

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Les mois suivants seront moins riches en nouveautés. L'histoire retiendra surtout que c'est là que Microsoft a présenté son nouveau système d'exploitation, Windows XP. Steve Jobs présente au Japon la nouvelle version d'iTunes (1.1) qui permet de graver des CD sur des graveurs qui ne sont pas ceux d'Apple (révolutionnaire n'est-ce pas ') et deux nouveaux iMac, un peu boostés en puissance et aux couleurs psychédéliques. Le Cube voit aussi son prix baisser et une nouvelle configuration plus puissante arriver. Enfin, chose rare mais qui se doit d'être signalée, Steve Jobs présente cette Keynote en costume ! Cela n'était plus arrivé depuis NeXT. Finalement, le 24 mars 2001 est rendu disponible MacOS X exactement comme prévu. Exactement n'est cependant pas le terme exact. MacOS X est bien disponible à la vente mais il est incomplet. Il ne peut pas par exemple graver de CD ni lire de DVD. Cependant, Apple promet ces fonctionnalités au printemps, étant donné que le nouveau système permet de se mettre automatiquement à jour via Internet. Dans le même temps, il faut noter que malgré sa disponibilité, c'est toujours MacOS 9.1 qui est installé sur les Macs et cela le restera jusqu'à l'été. En effet, peu d'applications sont portées (comme AppleWorks) et Apple ne veut surtout pas se fâcher avec les grosses industries étant donné que leurs logiciels phares (comme Final Cut Studio) ne seront pas disponibles sous le nouvel OS avant l'été, justement...

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A peine un mois plus tard, Apple retire le dernier écran cathodique de son catalogue, devenant ainsi la première société à ne vendre que des écrans plats. Puis le 1er mai, en dehors de tout évènement d'Apple Maniacs, Steve Jobs annonce le nouvel iBook. D'un design très ressemblant aux Powerbook, le nouvel iBook abandonne son design cuvette pour prendre celui d'un ordinateur sage et résolument attrayant. En fait, il ne s'agit ni plus ni moins que de petits Powerbook, petit dans le sens du prix, de la puissance, et du modèle 12 pouces. Seule l'épaisseur augmente un peu. Il est cadencé par un G3 à 500mhz et pour marquer la différence avec le Powerbook, le bus système est cadencé à 66Mhz, contre 100Mhz pour le Powerbook. Le 11 septembre 2001, des attentats ont lieu sur le sol américain. Apple ayant peur que cela se reproduise sur le sol européen décide d'annuler l'Apple Expo de Paris du 25 septembre. Au lieu de cela, la firme présente MacOS 10.1 à San Francisco, lors du Seybold. Cette mise à jour est gratuite pour tous les utilisateurs mais la demande est si forte qu'après quelques jours, les utilisateurs qui n'ont pas été servis se voient contraints de commander un CD à prix réduit (environ 20 ). On se demande à quoi sert le module de mise à jour automatique de MacOS X... Le 16 octobre, Apple envoie une invitation mystérieuse à des journalistes. Elle y précise que ce qui va être présenté "n'est pas un Mac". Certains mènent l'enquête et concluent que c'est un nouveau PDA qui va être présenté. En effet, Apple a fait de grosses commandes d'écrans LCD miniatures et de petits disques dur. SpyMac le présente même "en exclusivité" :

A gauche, la rumeur

A droite le résultat « iPod ».

Finalement, après s'être rendu compte que les équipes iTunes et Quicktime travaillent dessus, l'idée d'un baladeur MP3 prend forme. Et voici arriver l'iPod. Un boitier "de la taille d'un jeu de cartes", 70h de musique, 50 CDs intégrés en 10 minutes grâce au FireWire, l'iPod est cher (3600 FF à l'époque) mais performant. L'iWalk de SpyMac était-il donc un fake ou un prototype jamais commercialisé.

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La MacWorld Expo de janvier 2002 s'annonce exceptionnelle. Hélas, des fuites et une mise à jour de l'Apple Store avant la présentation de Steve Jobs gâchent la surprise... Cependant, les nouveautés sont nombreuses puisque le nouvel iMac est présenté ainsi que le nouvel iBook. Le nouvel iMac est magnifique, avec son écran plat 15 pouces qui semble flotter dans l'air.

Apple annonce aussi avoir vendu 125000 iPods en deux mois, un record qui tord le coup à toutes les analyses le donnant pour mort ("innovant et trop cher" comme le Cube). Avec cette Keynote, Apple bat le record du monde de broadcast avec 16Gb/sec (deux fois plus que le précédent record) ! Le nouvel iMac ne tarde pas à arriver en rupture de stock puisque 150000 exemplaires sont vendus en 3 semaines. Le 12 février, le nouveau Quicktime (version 6) est présenté. Apple en profite pour annoncer que Quicktime a dépassé Real. Cette nouvelle version supporte le nouveau format MPEG-4. Début mars, des rumeurs commencent à circuler sur le nouvel iMac : Apple n'arriverait pas à en produire suffisamment à cause de soucis techniques mais aussi de productions. Une pénurie d'écrans plats pointe le bout de son nez et certains parlent d'un firmware défaillant. Un cabinet présente même des statistiques qui montrent que Apple produit 15000 unités mensuellement alors que 150000 ont été vendues en 3 semaines !

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Le 21 mars, lors de l'assemblée des actionnaires, Apple rassure tout le monde en annonçant produire 5000 unités quotidiennement et 125000 depuis le début de la commercialisation. Cependant, la pénurie de la RAM et des écrans plats est confirmée et Apple se voit contraint de rehausser les prix de 100 dollars sur chaque configuration... En même temps, Apple présente un Cinema Display 23 pouces. Le 4 avril, Apple rachète la société Zayante, spécialiste des technologies FireWire. En effet, Apple veut imposer ce standard face à l'USB2 et notamment dans la vidéo. Sony supporte aussi ce standard sous le nom d'iLink. Pour tous, ce standard est nommé IEE 1394. Fin avril, Apple présente des résultats excellents (40 millions de dollars de bénéfices) et un nouvel ordinateur réservé au marché de l'éducation, l'eMac. Apple souhaite en effet séduire de nouveau les étudiants et les professeurs avec une machine performante et pas chère ($999) car sa place de numéro 1 dans ce secteur a été conquise une année auparavant par Dell.

L eMac, pour « education Mac »

Dans le même temps, Apple met à jour ses Powerbook qui passent à 667 et 800Mhz (en fait, les premiers modèles sont cadencés à 666Mhz comme chez Intel, mais les 102


répercutions sur le marché d'un tel nombre font qu'ils sont nommés 667) et le constructeur présente le futur système " Jaguar ". Le 14 mai, Steve Jobs présente un nouveau ordinateur Apple. Il s'agit d'un serveur. Mais à la différence des serveurs G3 ou G4 actuels, celui-ci est au standard " 1U ", c'est-à-dire au format réduit de type "boite à pizza" et empilable en hauteur. Apple ne s'attaque pas aux grands, il propose une solution économique pour l'hébergement de fichiers. Le XServe dispose de 4 disques durs retirables à chaud et sans tournevis. On peut les empiler et additionner leur puissance. Et, chose inédite, 2Mo de cache L3 sont associés à chaque processeur, ce qui en fait l'ordinateur le plus puissant de la pomme ! La machine explose même la concurrence sur les applications optimisées G4, comme l'analyse ADN. Apple livre cette machine avec MacOS X Server et une licence pour un nombre illimité d'utilisateurs.

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Le 4 juin, l'organisme qui s'occupe de la standardisation de la norme IEE 1394 décide de se doter des logos et noms d'Apple, à savoir FireWire. En effet, l'USB2 arrive et promet des débits énormes comparé à ce concurrent. Le même organisme commence donc à promouvoir FireWire2 pour contrer ce dernier... L'eMac est (enfin) distribué au grand public 6 jours plus tard. L'iBook quant à lui est mis à jour et gagne 100Mhz en fréquence. Le 10 juin, Apple lance la grande campagne de " Switch ! ". Cette campagne présente des personnes (des inconnus d'abord, les célébrités suivront) qui sont passés du PC au Mac et qui expliquent les raisons de ce changement. Apple a en effet demandé sur son site web des témoignages (il en a reçu des centaines) et a sélectionné les meilleurs. La campagne sera diffusée à la TV, dans des magazines et sur le site web d'Apple, où un onglet "Switch" fera son apparition. "Switcher" deviendra grâce à cette campagne le terme utilisé par tous pour dire "être passé du PC au Mac". Cette campagne s'est fait parodier un nombre de fois incalculable sur Internet. En voici une perle :

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Le 15 juillet, Apple lance Quicktime 6. En à peine plus d'une journée, un million de téléchargement sera effectué.

Deux jours plus tard commence la MacWorld de New-York. 50000 visiteurs s'y presseront. Cette MacWorld n'aura vraiment rien d'excitant : mise à jour des iPods (un modèle 20Go fait son apparition et les modèles 5 et 10Go baissent de tarif), compatibilité Windows (jusqu'à présent, les iPods ne fonctionnaient que sur Mac !) et présentation d'un nouvel iMac à écran 17 pouces.

Côté logiciel, Apple présente MacOS 10.2 alias Jaguar, qui intègre le système de réseau RendezVous (renommé Bonjour depuis), iCal (un calendrier intégré à MacOS), iChat (un messenger compatible AIM) et iSynch (pour synchroniser ses données avec des appareils mobiles).

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iTunes et Sherlock passent quant à eux en version 3 (Sherlock est un logiciel de recherche sur Internet). Les nouveautés tant attendues se font désirer jusqu'au 13 août. Apple présente enfin de nouveaux PowerMacs qui intègrent les dernières technologies : mémoire DDR à 333Mhz, biprocesseurs allant de 867 à 1.25Ghz et carte graphique ATI Radeon 9000 Pro. Cependant, les performances seront en déça de ce que l'on pouvait espérer... 10 jours plus tard, Jaguar est rendu disponible et se vend à une vitesse folle : 100000 logiciels seront vendus en 48h. Il manque cependant iCal dans cette version mais ce dernier sera proposé gratuitement en update courant septembre...

La boite de « Jaguar »

Courant octobre, après un mois de septembre calme et une Apple Expo parisienne soporifique, Apple annonce que la dernière version de Quicktime a atteint 25 millions de téléchargements. Les iBooks et Powerbooks voient pour leur part leur prix baisser et leurs fréquences (légèrement) augmenter.

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On le voit, depuis le retour de Steve Jobs, Apple a gagné en maturité. Disparition de gammes hétéroclites, mise en place d'une stratégie simple à comprendre, arrivée sur de nouveaux marchés. Jobs, même s'il est critiquable sur bien des points, est convaincu que l'ordinateur sera le "hub numérique" (selon sa propre expression) du 21ème siècle. La photo (avec iPhoto), la vidéo (avec iDVD) et surtout la musique (avec iTunes et l'iPod) montrent tous trois cette voie, avec comme pierre angulaire le Macintosh. En janvier 2003, lors du MacWorld de San Francisco, Apple montre que la société va dans ce sens : en effet, Jobs présente iLife, un nouvel intégré regroupant iTunes, iMovie, iPhoto et iDVD, tous améliorés pour l'occasion. Dans le même temps, il présente Safari, le nouveau navigateur Web made in Apple, qui attaque de front Internet Explorer sur Mac.

Enfin, Apple présente Keynote, un logiciel de présentation qui entre en concurrence avec PowerPoint de Microsoft. Le logiciel gère les transitions OpenGL, dispose d'une bien meilleure résolution et permet des présentations plus belles. Au niveau hardware, Apple étonne en présentant deux nouveaux Powerbooks : le modèle 12 pouces et le modèle 17 pouces ! Ce qui surprend avec ce second modèle, c'est son épaisseur : à peine un pouce (soit 2,54cm) ! Le tout pour un poids de 2.9Kg (autant que les 15 pouces PC). Le matériel intégré est à l'avenant : il embarque un graveur DVD, le FireWire 2, de puissants G4 et l'Airport Extreme, qui permet d'atteindre des débits de 54Mbits/s (Apple est le premier a proposer de tels débits).

La nouvelle gamme Powerbook

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Les PowerMacs sont à leur tour mis à jour fin janvier. Le plus puissant intègre également les dernières technologies (et le FireWire 800) et dispose de 2 processeurs G4 cadencés à 1.42Ghz ! Les prix baissent, Apple ne propose plus MacOS 9 mais laisse deux modèles de l'ancienne gamme en vente pour ceux qui en ont encore besoin. L'iMac et l'eMac suivront, puis le XServe, qui se voit doté du XServe RAID. Le 19 mars 2003, Al Gore, politicien connu et ancien vice-président de Bill Clinton, entre au conseil d'administration d'Apple. Le 28 avril, après un nombre de rumeurs toutes plus incroyables les unes que les autres (on pensait qu'Apple allait racheter la branche musicale de Vivendi Universal), iTunes Music Store est présenté. Pour $0.99, il est possible d'acheter n'importe quelle musique pour la lire sur son baladeur numérique iPod. Le succès est immédiat, malgré la compatibilité uniquement possible avec les Macs, et ceci seulement aux Etats-Unis. Un nouvel iPod 30Go sort en même temps. Le 23 juin débute la nouvelle conférence des développeurs (WWDC : World Wide Developers Conference). Cette conférence est l'occasion pour Steve Jobs de présenter le nouveau fleuron de la gamme, le G5. Le G5 est cadencé à 2Ghz, peut supporter 8Go de mémoire vive et dispose d'un bus cadencé à 1Ghz ! Le G5 est également 64bits et Apple en profite pour intégrer les dernières technologies dans la carte mère comme le port PCI-X à 133Mhz. Pour exploiter le 64bits, Apple livre une version spéciale, la 10.2.7. Steve Jobs promet alors (et cette promesse restera dans les annales) du 3Ghz pour 2004.

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La partie logicielle du WWDC n'est pas oubliée avec la présentation de MacOS 10.3 alias Panther avec des innovations comme le multi-utilisateur (on peut passer d'un compte à un autre sans le fermer) et surtout le système Exposé (qui permet d'afficher toutes les fenêtres à l'écran et de passer au premier plan l'une d'entre elles : il faut tester MacOS X pour comprendre à quel point cette fonction est puissante).

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Alors que la sortie du nouveau PowerMac G5 n'est prévu qu'en août, les précommandes sont déjà énormes ! De plus, le modèle le plus puissant (deux processeurs à 2Ghz) remporte plus de succès que prévu. Petit problème, I BM a du mal à créer ce processeur et les grossistes ne reçoivent pas les machines à la date prévue. Les heureux futurs possesseurs de la bête à 2x2Ghz devront donc attendre fin septembre pour commencer à recevoir des machines au compte-gouttes.

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Début septembre, justement, l'iMac est mis à jour : pas changement de design ni de processeur, le nouvel iMac reste en et atteint 1.25Ghz. Mi-septembre, c'est un nouveau Powerbook pouces qui fait son apparition. Les modèles 12 et 17 pouces profitent pour augmenter en fréquence. Apple présente aussi clavier et une souris Bluetooth.

de G4 15 en un

Mi-octobre, les utilisateurs Windows (97% des ordinateurs à l'époque) ont enfin accès à iTunes ainsi qu'à l'iTunes Music Store (ITMS) ! Steve Jobs en profite pour présenter iTunes 4.2 qui inclut les chèques-cadeaux et un porte-monnaie virtuel pour l'ITMS. Une semaine plus tard, le 22 octobre, Apple présente le nouvel iBook qui passe au G4 (le précédent modèle était en G3) jusqu'à 1Ghz et troque son lecteur CD à tiroir contre un mange disque...

Deux jours plus tard est lancé le système d'exploitation Panther ! Apple n'annonce pas de mise à jour (tout le monde devra acheter la version complète) sauf pour ceux qui viennent d'acheter leur machine (mais légalement, ils doivent le faire). A noter que Panther ne fonctionne pas sur les G3 d'où la mise à jour des iBooks 48h précédant la sortie.

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La boite de « Panther »

Pour Noël, Apple propose un nouvel iMac avec un écran de 20 pouces. Il complète donc la gamme qui comporte déjà la modèle 15 pouces et le modèle 17 pouces.

L'année 2003 se termine et Apple commence l'année 2004 avec la MacWorld Expo de San Francisco (comme d'habitude). Le 6 janvier donc, Steve Jobs parle (furtivement) des 20 ans du Macintosh, des 10 millions de personnes qui ont abandonné MacOS 9 pour MacOS X, de l'ouverture du premier Apple Store en dehors des USA (au Japon précisément) et présente les nouveautés. Côté logiciel, Final Cut Express passe en version 2.0 et iLife s'enrichit de GarageBand, un logiciel de montage musical. Côté matériel, Jobs présente les nouveaux XServe, équipés de G5 et le nouveau XServe RAID compatible Windows et Linux.

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Et arrive alors la grosse nouveauté : alors que l'iPod cartonne, Apple présente l'iPod Mini (la majuscule de "Mini" est très importante mais finalement Apple renommera ce dernier "iPod mini"). 4Go d'espace disque, des dimensions réduites, différentes couleurs, le tout pour $249.

L'accueil de cet iPod n'est pas aussi bon que l'on pourrait le croire, les sites de rumeurs ayant en effet prédit le produit... mais à un prix compris entre $100 et $200. Deux jours plus tard, un nouvel iPod apparaît à la surprise générale : il s'agit du hPod, soit un iPod commercialisé par HP. Il s'agit du même modèle que l'iPod 3G d'Apple mais avec une coque différente. HP en profite même pour installer iTunes et Quicktime sur tous ses PC vendus. Juste après, Apple présente ses résultats : des bénéfices records, une industrie qui croit plus que jamais en l'iPod et des ventes de machines à l'avenant : 829 000 Macintosh contre 733 000 iPods. C'est la dernière fois que les Macs seront, dans l'histoire d'Apple, plus vendus que les iPods... Le 24 janvier, le Macintosh fête officiellement ses 20 ans. Tous les sites de rumeurs pensaient à une annonce spéciale d'Apple voire à un nouveau produit mais absolument rien de la firme de Cupertino n'est montré. Apple a complètement ignoré l'anniversaire... Voici Apple rentrée dans l'ère iPod.

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La suite de l'aventure est simple : Apple va pérenniser le succès de son iPod et l'I TMS, complément indispensable et qui lui assure le succès. iPod et ITMS, c'est un peu les cartouches et l'imprimante. Sauf que dans le cas d'Apple, les deux sont très rentables et assurent une très belle image. Ajoutez à cela une culture du design, de la beauté, tant d'un point de vue logiciel (MacOS X) que matériel, une fiabilité éprouvée (même si la qualité globale est en baisse aux dires de certains...) et un buzz magnifiquement orchestré par un culte du secret maladif, et vous obtenez une des plus belles recettes des sociétés post-2000. Le 20 février est donc lancé l'iPod Mini aux Etats-Unis. Malgré l'accueil mitigé, 100 000 exemplaires sont commandés ! Apple doit donc retarder la sortie européenne à avril mais cela n'y suffira pas : les iPods Mini seront en rupture partout dans le monde. Les mécontents qui attendront leur iPod Mini recevront quant à eux (s'ils le désirent) un iPod 3G 15Go pour le même prix. Début avril, lors de cette sortie européenne justement, le tribunal rend une première décision dans un procès entre Apple Computers et... Apple Corps. En effet, quand Steve Jobs et Steve Wozniak avaient déposé les statuts, le nom " Apple " était déjà pris par la société des Beatles. Wozniak avait averti Jobs à ce sujet mais ce dernier n'en fit qu'à sa tête. Quand Apple Computers est devenue connue, Apple Corps avait signé un accord avec cette dernière pour que la société de Jobs ne s'attaque pas au marché musical (en 1991). Cependant, le lancement de l'iPod puis de l'ITMS rompra cet accord, et les avocats d'Apple Corp se réveillent... En plus, Apple Corp préfère la technologie DRM de Microsoft...

Jusqu'en juin, quelques nouveautés éclairent le monde d'Apple comme des nouvelles versions de logiciels ou de machines mais rien de très impressionnant. Le 7 juin, effectivement, Apple présente AirPort Express et AirTunes, pour pouvoir diffuser de la musique sans fil partout dans la maison.

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AirTunes

Une semaine plus tard, l'ITMS débarque enfin en Europe ! Hélas, l'offre française est quasi-inexistante et le succès tarde à arriver. Les titres sont proposés à 99 centimes d'euros. Le 28 juin, Apple présente MacOS 10.4 alias Tiger. Le système d'indexation Spotlight est présenté pour la première fois, un lecteur RSS est inclus dans Safari et iChat gagne en qualité vidéo. Même la barre de menu est redessinée, hélas, ce changement graphique ne sera pas intégré dans la version finale. Enfin, Apple présente Dashboard, clone intégré de Konfabulator.

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Lors de cette même conférence, Apple présente ces nouveaux écrans plats, les Cinema Displays. Ils sont désormais trois, de 20, 23 et 30 pouces. Leur look est dans la veine du PowerMac G5 et leurs spécifications sont revues à la hausse.

Le PowerMac quant à lui passe en version haut de gamme à 2x2.5Ghz, malgré l'attente du 3Ghz. De plus, ces PowerMacs sont équipés d'un système de watercooling (refroidissement par eau), ce qui montre les difficultés du fondeur IBM à maîtriser les problèmes de dissipation thermique. Le 19 juillet, Apple présente l'iPod 4G. Des dimensions plus petites, une molette remaniée et quelques heures d'autonomie supplémentaires sont au programme. Cinq jours plus tard, l'iPod Mini sort enfin en Europe ! Le 24 juillet et malgré les stocks toujours très bas, le nouveau baladeur de chez Apple est enfin disponible.

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Fin août et l'Apple Expo parisienne ouvre ses portes ! Steve Jobs étant malade (il vient d'être opéré d'un cancer), c'est Phil Schiller qui présente le nouvel iMac G5. En plus du nouveau processeur, l'iMac gagne un nouveau look qui le fait ressembler à un simple écran. D'ailleurs, ce dernier a été dessiné par l'équipe iPod. Ce modèle est disponible en 17 et en 20 pouces, à des fréquences allant de 1.6 à 1.8Ghz.

Début 2005 alors que la MacWorld approche à grand pas, de nombreux sites comme ThinkSecret et son rédacteur "Nick de Plume" prédisent un Mac format boite à pizza à moins de $500, un iPod à mémoire flash et même un concurrent à la suite Office de Microsoft ! Et bien, la MacWorld Expo de San Francisco va leur donner (presque) raison. Il y a en effet avalanche de nouveautés. Steve Jobs annonce tour à tour une nouvelle version d'iLife et une nouvelle suite bureautique, iWork (comprenant Keynote 2, le logiciel de présentation et Pages, le logiciel de traitement de texte). Niveau matériel, Apple présente l'iPod Shuffle, un iPod à mémoire flash (512Mo ou 1Go) sans écran et diffusant la musique au hasard ("Life is random", "la vie est un hasard" - mais une lecture morceau par morceau est possible).

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Cela fait donc deux rumeurs qui s'avèrent exactes. La troisième ne tarde pas à se confirmer, du moins dans la forme, puisque Steve Jobs présente en effet un Mac à moins de $500 : le Mac mini. Il ne s'agit pas d'un format boite à pizza comme espéré mais d'un mini-ordinateur qui fait passer les DivXBox du monde PC pour des brontosaures. Le public est conquis...

Sa fréquence débute à 1.25Ghz et une version à 1.42Ghz est disponible (en G4). Hélas, les premières critiques concernant l'absence d'entrée son et de sortie TV arrivent vite. Juste après cette MacWorld, Apple entame une série de procès contre les sites de rumeurs. On apprend ainsi l'identité de Nick de Plume, qui n'est rien d'autre qu'un adolescent ! A la suite de ces procès, les sites de rumeurs seront bien moins informés quand ce n'est pas du tout... Les Powerbook sont mis à jour quelques semaines plus tard, et Jef Raskin, le père du Macintosh, décède le 26 février à l'âge de 60 ans... En avril, Apple présente la version presque finale de son nouveau système Tiger et surtout donne une date de sortie : le 29 du mois. Il sortira bien à la date prévue...

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Aucune rumeur ne précède l'évènement : c'est d'ailleurs la première depuis longtemps qu'aucun site ne se risque à dire ce qui va être présenté. Les Mac-addicts en arrivaient même au point de croire qu'aucune nouveauté n'allait être présentée lors de la nouvelle conférence des développeurs (WWDC) le 6 juin 2005.

Cependant, le 23 mai, le très sérieux Wall Street Journal annonce qu'Apple passe sur technologie Intel. Ce n'est pas la première fois que cette rumeur est lancée (notamment lors du projet Star Trek et Yellow Box) mais d'habitude, cela est fait par un site de rumeurs, pas par un journal de cette envergure. Cela est d'autant plus surprenant que ce dernier n'emploie pas le conditionnel. La nouvelle est rapidement reprise par les autres médias. En France, la radio France Info diffuse un flash tous les quarts d'heure dans les quelques heures qui précèdent l'annonce. Libération et Le Monde en parlent également. Personne ne comprend cet excès soudain de journalisme qui n'est basé sur aucun fait. Tous les sites Macs déduisent que ces derniers se trompent et qu'Apple va se contenter de présenter une technologie sans-fil utilisant un chipset Apple. Après tout, le G5 n'est-il pas le processeur le plus puissant du marché ' Son avenir n'est-il pas tout tracé avec la future X-Box 360 de Microsoft et le CELL, qui est en fait un dérivé, du trio Sony / Toshiba / IBM ' Intel n'est-il pas dans une impasse avec son Pentium 4 ' Tout concorde à croire que la plaisanterie va rapidement être dénoncée.

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La conférence commence comme d'habitude avec les résultats de vente d'iPods, d'ITMS et du dernier Tiger. Enfin, après un long suspense, Steve Jobs confirme. "C'est vrai". Ainsi, Apple va entamer une nouvelle transition (la première étant celle du passage des 68000 aux PowerPC et la seconde de MacOS 9 à MacOS X). Steve Jobs s'explique en annonçant que la roadmap (feuille de route) d'IBM concernant les PowerPC menait à une impasse, que les G5 n'arriveront jamais dans les portables et que la roadmap d'Intel (notamment sur les Centrino) était la meilleure pour l'avenir. La rumeur prétend que même IBM n'a été prévenu que 48h avant l'annonce... Jobs passe également un long moment devant les programmeurs (médusés) à expliquer que la transition sera plutôt simple et rapide. Grâce aux " FAT Binaries " par exemple, une application sera à la fois compatible PowerPC et Intel. Et si l'application n'a été écrite que pour les PowerPC, un émulateur performant, " Rosetta ", l'exécutera comme une application classique.

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Dans le même temps, Steve Jobs annonce que le Mac de démo est en fait équipé d'un processeur I ntel Pentium 4 à 3.2Ghz et que MacOS X est compatible x86 depuis sa première version ! Cette machine de démo pourra être louée aux programmeurs, pour $999 l'année. On le sait, MacOS X sera rapidement cracké et mis à disposition sur Internet. Encore plus fort, ce Mac, qui n'est équipé que d'une carte vidéo à mémoire partagée, est capable de lire le codec haute définition H.264 alors que les Macs PowerPC à mémoire dédié ont du mal pour certains ! Depuis, Apple n'a que très peu communiqué sur le sujet. La société a annoncé que la transition commencerait en juin 2006 pour se terminer en juin 2007 et que la prochaine version de MacOS X sera (encore) compatible PowerPC. Cependant, c'est à peu près tout...

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A l'issue de l'annonce de la transition, la fin d'année Apple ne montre pas de bouleversements majeurs. En effet, et même si Steve Jobs a promis de nouveaux produits PowerPC, les machines n'évoluent guère au niveau de leur fréquence. Fin juin, le nouvel iPod arrive : en fait, il s'agit tout simplement de l'iPod photo (qui a connu un bide) qui se voit renommé en "iPod", faisant ainsi disparaître l'appellation "photo".

Début août, Apple bouleverse une tradition vieille comme le Macintosh. En effet, le constructeur rend disponible la Mighty Mouse. Il s'agit d'une souris à molette (multidirectionnelle) composée de quatre boutons. Adieu donc l'unique clic de la souris Apple et son partenaire "CTRL"' destiné à simuler le clic droit. D'autres boutons sont destinés quant à eux à appeler Exposé et Dashboard. A la rentrée, Apple entame une série de conférences dont de multiples rumeurs naîtront. Le 7 septembre, Steve Jobs présente l'iPod nano. Cet iPod, encore plus petit que l'iPod mini, le remplace dans la gamme. Il s'agit d'une énorme prise de risque d'Apple car l'iPod mini est l'iPod le plus populaire de la gamme. L'iPod nano inclut également une nouvelle règle chez Apple : exit le monopole de la couleur blanche, le nano est également disponible en noir. D'ailleurs, ce modèle est le plus vendu. Pour ne rien gâcher, le nano dispose d'un écran couleur, est disponible en 2 et 4 Go, et peut lire comme son aîné les photographies.

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L iPod nano, remplaçant de l iPod mini

Le même jour, Apple et Motorola présente le "ROKR" (prononcez Rocker), un téléphone intégrant iTunes. Hélas, son design désuet (il ne s'agit que d'un ancien modèle upgradé), ses limites (impossible d'acheter les chansons directement en ligne et surtout, impossible d'y stocker plus de 100 chansons, quelque soit la capacité de stockage) font que ce produit ne séduit pas. Motorola a même commis l'erreur, en voyant le bide de cet ersatz d'iPhone, de dire qu'un téléphone portable était en préparation chez Apple.

L'Apple Expo de Paris en septembre reste une Apple Expo dans la tradition (si on excepte celle de 2004) puisque la Keynote est supprimée et qu'aucune nouveauté n'est présentée (si on exclut la disponibilité de .Mac en français).

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Le 12 octobre, Apple présente un nouvel iMac : le design ne change pas mais une caméra est intégrée directement dans la coque et cette dernière en profite pour mincir. L'iMac est également doté d'une télécommande qui ressemble à un iPod Shuffle et d'un logiciel " Front Row ", sorte d'esquisse de Media Center. Apple présente également le nouvel iPod : l'iPod video. Ce dernier est accompagné d'une nouvelle version d'iTunes où il est possible d'acheter des vidéos (aux Etats-Unis uniquement) comme des épisodes de séries TV ou des clips musicaux. Pendant ce temps et discrètement, le Mac mini est upgradé. Les gens qui en commandent un pensent recevoir un modèle de la génération précédente, mais selon la "chance" qu'ils ont, ils peuvent recevoir un modèle upgradé ou non. Apple ne communique pas dessus afin de vider les stocks de la génération précédente. Une semaine plus tard, nouvel event : Apple met à jour cette fois-ci les PowerMacs. Au lieu d'embarquer deux processeurs, ces PowerMacs disposent de nouveaux G5 (à la même fréquence) en dual-core. Apple présente même le " Quad ", un PowerMac bi-CPU dual-core. Apple présente aussi son nouveau logiciel photo " Aperture ". Enfin, Apple finit cet event en présentant les nouveaux Powerbooks. Toujours pas de G5, mais une résolution supérieure, une luminosité améliorée et une autonomie plus importante.

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Une histoire mouvementée pour une société pas banale. On pourrait résumer via cette phrase les trente premières années de la vie d'Apple. Conçue par deux jeunes talents à la fin des années 1970 dans le but de rendre l'ordinateur compréhensible par le grand public, force est de constater que ce leitmotiv est resté dans la culture de l'entreprise, malgré un passage à vide au milieu des années 1990. Depuis le retour du fils prodige Jobs et l'aide du remorqueur Microsoft, le Titanic a pu être remis à flot et se porte mieux que jamais. Garant d'une trésorerie qu'on l'on estime à 6 milliards de dollars, Apple peut prendre des risques, auto-financer ses projets et garantir son avenir. Avenir qui reste plus que jamais ancré dans la facilité d'utilisation et l'apparence des machines. Une façon d'attirer ceux qui le sont moins par les grosses boites grises et qui semble porter enfin ses fruits. Ne doutons pas que la stratégie d'Apple - à savoir le hub numérique - nous révèle des surprises encore dans le futur. Gageons qu'Apple conjugue ses talents pour nous fournir un produit unique, créant des synergies et permettant (enfin) de faire entrer l'ordinateur dans le salon. Ceci combiné à toutes les innovations des années post 2006 que nous verrons dans une seconde partie, Apple n a pas fini de réinventer l informatique.

Mais cela n'est plus l'objet de ce livre

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