LA STATION DES MONTS D’OLMES (09) RÉVÉLER LE PAYSAGE EN LISIÈRE DE MONTAGNE Obéline Panié-Dujac L’ère du développement touristique hivernal a opéré en montagne une métamorphose radicale et a renversé les valeurs. Là où personne ne montait en hiver, se sont implantés des satellites urbains qui ont imposé des structures tournées autour d’une activité touristique unique, au mépris des logiques et des équilibres de la montagne. Quel avenir pour ces archipels d’altitude ? LES MONTS D’OLMES
Un site niché sur l’ubac boisé de la montagne de Tabe, bénéficiant d’une situation favorable entre le fond de vallée et les cols. Véritable chaînon isolé des Pyrénées, avec des altitudes allant jusqu’à 2348m à son pic, la montagne de Tabe est délimitée par la vallée de l’Ariège au Sud et celle du Touyre au Nord. Sa position stratégique parmi les premières stations de sports d’hiver à l’est des Pyrénées, à 1h30 de Toulouse en voiture, en fait une station très appréciée l’hiver. La station des Monts d’Olmes, aujourd’hui cinquantenaire, est confrontée à une série de difficultés : elle est affectée par le vieillissement de ses structures et infrastructures, reflets de l’érosion plus globale de son modèle d’aménagement. Ces lieux perchés près des sommets se préparent à vivre une crise de l’économie des sports d’hiver, sur laquelle ils avaient fondé leur fonctionnement. À travers l’exemple du site des Monts d’Olmes, le paysage devient la réponse pour parvenir à un site lisible, vivant en toute saison et résilient dans le temps. Le projet s’appuie
sur les caractéristiques propres au lieu et aux ressources du site, installé au cœur de la lisière entre l’étage montagnard où dominent les forêts et les pelouses peuplées de gentianes de l’étage alpin. Cette situation particulière offre la possibilité de recomposer harmonieusement l’ensemble. Les outils de projet sont les composantes de ce paysage. Ce sont le végétal, l’eau, la pierre et la terre qui permettront de renouer avec l’identité de la montagne. Il offriront le support au développement d’une qualité et d’une variété d’usages et de paysages intégrés et résilients.
Source de richesses écologiques, la lisière, élément clef du paysage des Monts d’Olmes, est artificialisée et minçie depuis la création de la station. Ce qui est avant tout une rencontre, un dialogue entre deux milieux n’établit sur le territoire de la station aucune relation. Cette lisière est aujourd’hui presque morte. Le projet cherche à lui redonner une épaisseur dans une variété de milieux qui dialoguent pour lui donner un nouveau souffle de vie et fertiliser son empreinte écologique.
Les outils de ce projet sont les ressources du site. La Tout d’abord l’eau, l’objectif est de la rendre omniprésente, en venant redonner sa nature de torrent de montagne au ruisseau enterré de la Pradeille. Retrouver le vocabulaire de l’eau qui donne le caractère des paysages Pyrénéens.
Le reboisement massif des espaces aujourd’hui imperméabilisés permet de redonner une cohérence à la lisière des paysages de montagne.
Le projet propose de requestionner les éléments du quotidien. Il libère le front de neige de la voiture et traite ses abords par une promenade au nord et une terrasse au sud. En étirant la concentration des usages et en réhabilitant les «Airelles», il créé un lieu polyvalent capable de vivre en toute saison.
Travailler la terre et la pierre, l’architecture de la montagne, en créant des lignes de force dans le paysage qui rompent avec le côté sur-artificialisé de la station. Structurer les pentes pour améliorer l’accessibilité et la covisibilité des espaces.