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Introduction

En Afrique, les inégalités de genre existent entre femmes et hommes, quasi-exclusivement au détriment des premières. Elles relèvent de représentations et de processus socialement et culturellement construits, qui assignent des rôles et des positions inégalitaires en fonction du sexe. Dans un tel contexte, où les structures sociales traditionnelles conservatrices restent fortes, où les crises sécuritaires impactent davantage les personnes en situation de fragilités (dont les femmes), porter une attention particulière aux inégalités de genre afin de les atténuer s’avère nécessaire.

Comme tous les pays sahéliens, les inégalités de genre sont très fortes au Burkina Faso. Ainsi, en 2017 selon le World Economic Forum Global Gender report, le Burkina se situait à la 121ème position sur 144 pays classés, devant les autres pays sahéliens comme le Mali (139ème) et le Tchad (141ème). Le fait que la situation des femmes soit moins pire au Burkina que dans les autres pays du Sahel nous permet de maximiser les chances d’y trouver suffisamment de femmes ayant réussi dans différents domaines socio-économiques pour pouvoir en analyser les processus sousjacents. C’est particulièrement vrai pour la capitale, Ouagadougou, qui présente, à cet égard, bien plus d’opportunités socioéconomiques que d’autres capitales du Sahel. Dans l’approche habituelle en matière de genre, on recherche en général à cerner les désavantages dont pâtissent les femmes, les pesanteurs qui les empêchent ou qui les maintiennent dans des positions économiques et sociales de second rang comparativement aux hommes.

Le projet « Genre et trajectoires de réussite socio-économique des femmes à Ouagadougou (GeRSEF) » adopte l’approche inverse en s’intéressant aux facteurs permettant aux femmes de se défaire des pesanteurs de tous ordres et de se créer des parcours de réussite socio-économique. Cette inversion de la question, n’est pas uniquement rhétorique, mais nous amène, au niveau méthodologique, à concevoir un dispositif de collecte de données accordant une plus grande importance aux femmes ayant atteint le sommet de la hiérarchie socio-économique. Mais la compréhension des rapports de genre et de leur impact sur les parcours de vie de femmes ne peut être complète si un regard n’est pas également porté sur les parcours des hommes.

Ainsi, après une revue de littérature sur genre et réussite socio-économique, le projet GeRSEF a adopté l’approche d’une méthodologie mixte, combinant une collecte de données qualitatives et quantitatives.

La présente publication qui fait une synthèse des enseignements de cette recherche est articulée comme suit: la première section qui procède à une synthèse de la littérature, une présentation des objectifs, des hypothèses et de la méthodologie de la recherche. La deuxième section est consacrée à l’analyse des parcours scolaires et professionnels des femmes et des hommes, en faisant ressortir les changements au fil du temps. La question de la mesure de la réussite socio-économique est abordée dans la section 3. Dans la section 4, enfin, sont examinés les facteurs de cette réussite socio-économique.

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