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TAAF

L’Osiris II aux Glorieuses. Cet ancien palangrier austral a subi des transformations pour répondre à sa nouvelle fonction de contrôle des pêches dans l’océan Indien, afin de contrer la pêche illicite. Ce navire de 59 mètres est géré par l’armement réunionnais Cap Bourbon.

LA SURVEILLANCE DES PÊCHES DANS LES ÎLES ÉPARSES PAR LA DIRECTION DE LA MER SUD OCÉAN INDIEN (DMSOI)

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Dans les eaux françaises de l’océan Indien, la DMSOI pilote et coordonne les politiques maritimes de l’État en encadrant les marins, les navires et les activités en mer. Parmi ses missions, elle assure la surveillance des zones économiques exclusives (ZEE) des îles Éparses.

En parallèle de ses autres missions dans les TAAF, comme l’immatriculation des navires ou le contrôle de la qualification des marins, la DMSOI exerce une mission de surveillance pour le compte du préfet de La Réunion, qui supervise l’action de l’État en mer dans la zone Sud de l’océan Indien.

Nous identifions les enjeux de surveillance des pêches et coordonnons les moyens, en lien notamment avec la Marine nationale et les gendarmes qui sont détachés sur place, pour que notre vision de la police des pêches soit partagée, et notre présence dans ces secteurs la plus dissuasive possible vis-à-vis des comportements irréguliers

indique Jérôme Lafon, directeur adjoint de la DMSOI.

La DSMOI favorise les activités vertueuses pour l’environnement dans les îles Éparses, à travers notamment le Conseil maritime ultramarin de bassin Sud océan Indien qui permet de définir une stratégie commune. La DMSOI embarque par ailleurs des scientifiques sur ses missions de police – Ifremer, CNRS, Globice, Université de La Réunion... – afin de soutenir la recherche et de mutualiser les moyens à la mer.

C’est intéressant, car nos équipes voient que leur travail contribue à préserver la biodiversité, et les chercheurs constatent les efforts que nous déployons. Mais la première condition de la durabilité, c’est la suppression des comportements préjudiciables à la collectivité, en particulier la pêche illégale non déclarée et non réglementée

ajoute Jérôme Lafon.

Dans les îles Éparses, cette pêche est pratiquée depuis longtemps par de petites unités provenant de Madagascar, des Comores ou de Mayotte, et attirées – parfois au péril de la vie des équipages – par ces eaux abritant une biomasse bien plus abondante que les zones côtières surpêchées.

La tentation est grande. Régulièrement, on arraisonne dans ces eaux des embarcations qui n’ont rien à y faire. On confisque alors les engins et les captures de pêche, ainsi que les équipements de plongée utilisés par exemple aux Glorieuses sur l’île du Lys pour prélever des holothuries. Une procédure pénale est ensuite déroulée

développe le directeur adjoint de la DMSOI.

À la faveur du renouvellement du moyen de surveillance L’Osiris II entré en flotte en 2019, mais aussi d’une plus grande disponibilité des outils de surveillance satellitaire – « On fait aujourd’hui des photos satellites tous les jours pour voir s’il y a du monde » – et d’une meilleure formation des gendarmes sur place, davantage d’opérations sont réalisées, une trentaine par exemple dans les îles Éparses en 2021. L’objectif affiché de la DMSOI est de patrouiller environ la moitié du temps sur zone pour qu’à tout moment un bateau puisse surprendre les contrevenants. Une surveillance aérienne, via les Casa ravitaillant le district et de petits avions basés à Mayotte, renforce le dispositif.

Entre les moyens maritimes, terrestres, satellitaires et aériens, nous avons une coordination qui permet, en cas de détection d’une irrégularité, une réponse rapide et dissuasive

conclut Jérôme Lafon.

Rédaction : Stéphanie Castre

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