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Politiques agricoles : suivi et évaluation

Taxation implicite des producteurs

117 mrd USD

611 mrd USD - 75% du total du soutien à l’agriculture vont aux producteurs individuellement

SPM négatif (prix minorés) 117 mrd USD

Soutien des prix du marché (SPM) positif (prix majorés) 317 mrd USD 39%

Mesures générant le plus de distorsions

Autres mesures 74 mrd USD - 9%

Face à la pandémie de COVID-19, les gouvernements ont sensiblement augmenté les dépenses destinées au secteur afin d’apporter une assistance alimentaire complémentaire aux consommateurs à bas revenus, d’assurer la continuité de fonctionnement des chaînes d’approvisionnement alimentaire et d’aider les producteurs à surmonter les perturbations. Ce soutien supplémentaire s’est chiffré à 55 milliards USD en 2020 et à 70 milliards USD en 2021, ce qui représente respectivement 10 % et 13 % du soutien budgétaire total de ces deux années. Et encore s’agit-il là sans doute d’une estimation basse du montant effectif des dépenses supplémentaires, vu qu’elle tient compte uniquement du soutien dont le lien avec la pandémie a pu être clairement établi.

Dans le même temps, l’agriculture continue de jouer un rôle non négligeable dans le changement climatique à l’échelle planétaire. Avec la foresterie et les autres affectations des terres, elle est responsable d’environ 22 % des émissions anthropiques de gaz à effet de serre (GES). Il s’agit des émissions directes de méthane et d’oxyde nitreux imputables aux activités agricoles – élevage, riziculture et épandage d’engrais – et des émissions indirectes de dioxyde de carbone dues aux changements d’affectation des terres, notamment au déboisement et aux rejets dans l’atmosphère du carbone contenu dans les sols.

Le volume des émissions directes de GES d’origine agricole des 54 pays étudiés s’élève à 4.1 Gt éq. CO₂ par an, ce qui représente 68 % du total de ces émissions à l’échelle mondiale. Environ 70 % sont liés à l’élevage. Seulement 16 de ces pays ont fixé sous une forme ou une autre un objectif de réduction chiffré à leur secteur agricole, alors que cette démarche peut être utile pour cibler les efforts d’atténuation et mesurer les progrès. Il serait donc

Services généraux : 106 mrd USD 13%

Soutien aux cons. : 100 mrd USD 12%

Autres soutiens aux producteurs : 220 mrd USD - 27%

Servces généraux et soutien aux consommateurs : 207 mrd USD - 25%

Soutien budgétaire total à l’agriculture: 447 mrd USD largement possible d’intensifier et d’accélérer la baisse des émissions dans le secteur.

L’agriculture a elle aussi un rôle de premier plan à jouer dans la réduction des émissions planétaires. Du côté de l’offre, les pays peuvent rendre l’utilisation d’intrants plus productive et plus rationnelle ; faire adopter des techniques de production qui engendrent moins d’émissions ; augmenter la séquestration du carbone dans les sols ; mener des opérations de boisement ou remettre en état les terres dégradées ; et réduire les pertes de produits alimentaires au niveau des champs et des exploitations. Du côté de la demande, les pays peuvent fournir des informations et des incitations aux consommateurs pour qu’ils évoluent vers des choix alimentaires moins émetteurs de GES et produisent moins de déchets alimentaires.

Pourtant, bon nombre des mesures de soutien existantes favorisent l’augmentation des émissions. Le soutien direct à la production de produits agricoles particuliers représente en moyenne la moitié du soutien direct aux producteurs, soit 247 milliards USD au cours de la période 2019-21 (362 milliards USD sous la forme de transferts positifs et 115 milliards USD via la taxation implicite). Ainsi, la production de produits d’origine animale, qui tend à générer de fortes émissions de GES, a reçu 111 milliards USD par an ; et le riz, dont la culture est une source importante d’émissions de méthane et, de tous les aliments de base, la plus intensive en émissions, 44 milliards USD par an. Par ailleurs, le soutien aux producteurs est surtout composé de mesures qui sont le plus susceptibles de nuire à l’environnement et de favoriser une utilisation non durable des ressources naturelles. Le montant des paiements effectués au titre d’intrants variables (sans condition d’utilisation) s’est élevé à 60 millions USD par

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