Pêche et aquaculture

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note de politique

pêche

Pêche et aquaculture

Mai 2019

Des millions de personnes dans le monde dépendent de la pêche et de l’aquaculture pour leur alimentation et leur subsistance. Les pouvoirs publics doivent agir plus efficacement pour rendre la production halieutique et aquacole durable et les communautés côtières résilientes. I l faut s’efforcer avant tout de mettre un terme à la surexploitation des stocks et à la pêche illégale, notamment en supprimant les subventions qui les encouragent, de limiter les impacts sur la biodiversité et les habitats, et de soutenir le développement des zones côtières.

L’enjeu La pêche et l’aquaculture apportent une contribution vitale et croissante à la sécurité alimentaire de millions de personnes dans le monde. Dynamisée par une aquaculture en plein essor, notamment en Asie, la consommation mondiale de produits de la mer croît deux fois plus vite que la population depuis le début des années 1960. Dans la zone OCDE, sur les vingt dernières années, la production totale de produits de la mer a augmenté d’un tiers environ en valeur, un élan qu’elle doit avant tout à la croissance robuste de l’aquaculture (graphique 1).

Dans le même temps, le volume des captures a diminué de quelque 30 % en raison du déclin des stocks et des mesures prises par les pouvoirs publics pour qu’ils soient exploités de manière plus durable (graphique 2). Les captures mondiales devraient légèrement reculer dans l’avenir, à l’inverse de l’aquaculture, qui ralentira le pas mais sera soutenue par une demande toujours plus élevée de produits alimentaires due à la croissance démographique et économique mondiale.

Production halieutique et aquacole dans les pays de l’OCDE, 1995-2015 Graphique 1. Valeur (millions USD) Débarquements

Graphique 2. Volume (millions de tonnes)

Aquaculture

Débarquements

80

40

70

35

60

30

50

25

40

20

30

15

20

10

10

5

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Aquaculture

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Pêche et aquaculture Tous les maillons des chaînes de valeur des produits de la mer, de la capture à la distribution en passant par la transformation et le transport, procurent des moyens de subsistance à un grand nombre de populations côtières. Le secteur rapporte également des recettes non négligeables à l’administration et draine des devises puisque les produits de la mer comptent parmi les denrées alimentaires les plus échangées dans le monde. Pourtant, la surpêche ainsi que les pratiques de pêche destructrices et la pêche illégale sont en partie responsables de la dégradation d’un grand nombre de stocks halieutiques. Dans les pays ayant participé au dernier Examen de l’OCDE des pêcheries, près de 40 % des stocks assortis d’un objectif de durabilité mesuré ne l’atteignaient pas en 2015. Les pratiques de pêche et d’aquaculture non durables causent des dommages à l’écosystème marin en générant de la pollution et détruisent des habitats tels que les fonds marins, les mangroves et les récifs coralliens. Elles menacent ainsi la biodiversité marine et réduisent la capacité de production de produits de la mer sur le long terme. Ces pratiques sont dues à une gestion inadéquate, à un déficit de gouvernance et à un manque de données scientifiques à l’appui de la prise de décision. Mieux gérées, les chaînes de valeur des produits de la mer pourraient rapporter des milliards de plus chaque année, sans avoir de tels impacts sur l’environnement.

Les recommandations responsables publics

à

l’intention

des

Grâce une attention croissante à l’état des ressources et des écosystèmes, les stocks sont désormais mieux gérés dans les pays de l’OCDE, surtout lorsque des totaux admissibles de capture (TAC) et des règles de limitation des captures fondées sur des données scientifiques ont été mis en place. Les progrès sont également dus à l’intégration plus poussée des stratégies de développement de l’aquaculture au sein des écosystèmes côtiers et à une demande croissante pour les produits certifiés durables. Plusieurs pays réfléchissent actuellement à attribuer les droits de pêche et d’aquaculture de manière équitable et efficace. Si c’est un bon début, beaucoup reste à faire pour mettre la pêche et l’aquaculture pleinement sur la voie de la durabilité et de la résilience, comme y appelle le Programme de développement durable à l’horizon 2030 adopté en 2015 par les Nations Unies. La transition est d’autant plus impérieuse que les impacts escomptés du changement climatique sur l’écosystème marin altéreront la capacité productive d’un grand nombre de pêcheries et de sites aquacoles dans le monde.

Recourir aux politiques évolutives, qui prévoient d’emblée des mécanismes d’ajustement en cas de changement, notamment dans les contextes où règne une grande incertitude, par exemple en lien avec un manque de données ou dans les régions jugées les plus exposées au changement climatique.

Tenir compte des effets redistributifs des mesures, notamment des allocations de droits et du soutien financier, car des effets jugés inéquitables peuvent tôt ou tard mettre à mal le système de gestion.

Réorienter le soutien financier en abandonnant les mesures qui subventionnent les intrants des pêcheurs pour privilégier celles qui améliorent leur capacité à conduire leur activité, comme les investissements en infrastructures, la formation, la recherche ou le développement de marché.

Adopter une approche transversale pour soutenir les communautés côtières, y compris en prenant des mesures qui ne relèvent pas du secteur lorsque celles-ci peuvent être plus efficaces et efficientes.

Pour réduire la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) : •

Réglementer les activités liées à la pêche, comme le transbordement, de manière aussi stricte que la pêche afin de bloquer l’accès des pêcheurs INN aux chaînes d’approvisionnement en produits de la mer.

Mieux repérer les activités illégales en améliorant l’échange de renseignements entre les différentes branches de l’administration et avec le public (notamment les listes de navires INN), ainsi qu’en inspectant les navires dans les ports plus fréquemment et de manière stratégique.

Rendre les sanctions plus dissuasives et faciliter les poursuites pour pêche INN, notamment en excluant les pêcheurs qui se livrent à des activités illégales des dispositifs de soutien public.

Pour encourager plus efficacement les réformes qui s’imposent et mieux établir leurs priorités et leurs modalités : •

Investir dans la collecte et le partage de données scientifiques en associant organismes de recherche, parties prenantes et responsables publics, avec des modalités et des financements transparents.

Encourager un dialogue inclusif et transparent entre parties prenantes et branches de l’administration.

Renforcer les capacités humaines et technologiques des organismes publics en charge de la gestion des pêches afin de les aider à faire face à des problématiques de plus en plus multidimensionnelles.

Pour veiller à la durabilité de la production halieutique et aquacole : •

En s’appuyant sur la recherche, mettre effectivement en œuvre des plans de gestion des pêches et des zones côtières qui fixent des objectifs de durabilité précis et une échéance pour les atteindre.

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