A propos du droit Le Matin N° 4042 du Mardi 30 Juin 2009 Article de Serge PRINCE AGBODJAN, Chargé des Affaires Juridiques au CIPB.
Cette courte présentation du droit n’a pas pour ambition de donner aux lecteurs un cours de droit. Il s’agit simplement de livrer aux moins avertis quelques clés leur permettant de s’orienter plus rapidement autour des données juridiques.
1. QU'EST-CE QUE LE DROIT? Le droit consiste en l'ensemble des règles juridiques socialement sanctionnées, qui s'appliquent au fonctionnement des institutions d'un Etat et fixent les rapports entre les citoyens qui le composent. Le droit, au Bénin, est ainsi essentiellement composé de règles écrites, que l'on appelle les sources du droit. Il peut s'agir, bien sûr, des règles adoptées par les Etats ou entre Etats, au plan national, mais aussi de la jurisprudence des juridictions nationales et internationales, ou bien des règles fixées au plan local, tels les arrêtés municipaux, ou bien encore par des organismes professionnels, ou bien des règles conclues par les citoyens entre eux, tels les conventions collectives ou les contrats, ou bien enfin de la simple coutume. Cet ensemble, complexe et vivant, est ordonné selon une hiérarchie de normes. Une règle nouvelle: • doit respecter les règles antérieures de niveau supérieur ; • peut modifier les règles antérieures de même niveau ; • entraîne l'abrogation des règles inférieures contraires.
La notion de droit communautaire renvoie aux règles fixées par les institutions de l'Union Africaine, de la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), de l'Union Economique Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et de l'Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA). La nomenclature du droit communautaire comprend: les recommandations et les avis qui " n'ont aucun caractère obligatoire" ; le règlement qui " a une portée générale " et " est obligatoire dans tous ses éléments" et " directement applicable dans tout Etat membre" ; tous les règlements sont publiés au Journal des institutions ; la décision qui "est obligatoire dans tous ses éléments " "pour les destinataires qu'elle désigne"; la directive qui " lie tout Etat membre destinataire quant au résultat à atteindre tout en laissant aux instances nationales la compétence quant à la forme et aux moyens". Les Etats membres de l'Institution sont tenus de transposer ces directives dans leurs droits internes dans les délais prévus par celles-ci. 3. LES SOURCES NATIONALES DU DROIT 3.1. Les règles à valeur constitutionnelle la Constitution du 11 Décembre 1990 ; la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples adoptée en 1981 ; les lois organiques soumises à la Cour Constitutionnelle avant leur promulgation et destinées à compléter la Constitution.
2. LES SOURCES INTERNATIONALES DU DROIT 2.1. Les traités et accords internationaux L'entrée en vigueur d'un traité au Bénin est subordonnée à sa ratification en vertu d'une loi (art. 145 CB) et à sa publication (art.147 CS). Certains traités s'appliquent directement dans l'ordre juridique béninois, d'autres impliquent d'être transposés par une norme interne.
3.2. Les règles à valeur législative Les lois sont adoptées par l'Assemblée Nationale. Cependant, conformément à l'article 58 de la Constitution du 11 Décembre 1990, le Président de la République peut demander aux citoyens de se prononcer par referendum sur toute question relative à la promotion et au renforcement des Droits de l'Homme, à l'intégration sous-régionale ou régionale et à l'organisation des pouvoirs publics.
2.2. Le droit communautaire
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