Système d'imposition au Danemark Quand la pression fiscale séduit le contribuable La NATION N° 4846 / Mardi 13 Octobre 2009
Au Danemark, la vie coûte très chère à cause du taux élevé des impôts et taxes. Mais le citoyen danois ne s'en plaint pas trop dans la mesure où, en contrepartie de la forte taxation de ses revenus et de sa consommation, il bénéficie d'un service public de qualité. Décryptage d'une législation fiscale rigide qui fait pourtant le bonheur du contribuable. --Par Gnona AFANGBEDJI A Copenhague, une simple baguette de pain dans les grandes surfaces se vend à prix d'or: 10 couronnes danoises, soit environ 880 francs CFA. Un litre de lait écrémé tutoie le double. Pourtant nous sommes bien au Danemark, l'un des plus gros producteurs de blé et de produits laitiers de la Scandinavie. Les prix du pain et du lait ne donnent qu'une petite idée de ce qu'est la vie dans la capitale danoise en particulier, et dans le pays en général. Le rapport 2009 du cabinet Mercer Human Resource Consulting le confirme: Copenhague se retrouve en tête de peloton des villes les plus chères au monde. La cherté de la vie dans le royaume de Marguerite dénote du régime fiscal assez particulier en vigueur dans le pays. « Il y a une multitude de taxes qui sont prélevées sur les biens de consommation qui rendent les produits chers» ; explique Holger Pyndt, de l'Association des municipalités du Danemark. Vers la fin des années 1980, une réforme fiscale d'envergure a presque supprimé les cotisations sociales versées par les employeurs. Le manque à gagner pour les finances publiques a été alors compensé par une augmentation de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) qui s'établit à 25%, la plus chère au sein de l'Union
européenne. « Ce niveau du taux de la TVA a été fixé dans le cadre d'un compromis tripartite entre le gouvernement, le patronat et les syndicats à un moment où une surchauffe de l'économie danoise faisait craindre une perte de compétitivité », justifie-t-il. En dehors de la TVA, le consommateur est également astreint au versement de la taxe générale sur la consommation et des taxes spécifiques sur la consommation qui s'établissent respectivement à 19,9 et 11,4%, largement au dessus de la moyenne européenne. Ces taxes diverses pèsent lourd sur le panier de la ménagère, encore plus sur les poches du visiteur au Danemark. Joseph Perzo Anago, journaliste béninois qui a effectué un voyage d'études à Copenhague témoigne: «Ma première visite dans un supermarché m'a déçu. Tout est cher y compris les emballages. Quand on fait la comparaison avec les prix de chez nous, c'est insupportable. Vous voyez un prix dans les rayons et vous vous rendez compte après qu'il y a des taxes qui vous attendent au comptoir, on n'a jamais la certitude d'avoir acheté au prix juste». Payer plus pour gagner plus Mais le revenu du travailleur au Danemark est encore plus taxé.
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