Traité de Lisbonne Quelles incidences sur la coopération UE-Afrique ? Entré en vigueur, le 1 er décembre dernier presque deux ans après sa signature, le Traité de Lisbonne constitue une réforme des institutions de l'Union européenne et une étape très importante dans l'évolution de l'intégration européenne. A ce titre, quelles répercussions ou influences pourrait-il avoir sur les rapports de ces pays avec l'Afrique? Ces préoccupations étaient au cœur des échanges, hier mercredi 9 décembre, entre des diplomates européens en poste au Bénin et des hommes de médias, à l'occasion d'une conférence de presse qui s'est tenue à Cotonou. - Par Wilfried Léandre HOUNGBEDJI
Françoise Collet, ambassadeur, chef de délégation de l'Union européenne au Bénin, Hervé Besancenot, ambassadeur de France près le Bénin, Ludwig Linden, ambassadeur d'Allemagne près le Bénin, Johan Bruylandt, ministre conseiller à l'ambassade de Belgique au Bénin et Jan Vlaar, chef Poste adjoint à l'ambassade des Pays-Bas au Bénin, étaient les interlocuteurs de la presse. Assurant la présidence tournante de l'UE pour le compte de la Suède au Bénin, Ludwig Linden a fait le point de l'évolution de l'intégration européenne qui ne fut, a-t-il indiqué, ni linéaire, ni très rapide, encore moins imposée de l'extérieur. C'est plutôt avec la volonté des partenaires que l'Union européenne a avancé, ceux-ci ayant conscience ou s'étant laissés convaincre que les pas en avant ont plus d'avantages que d'inconvénients pour tout le monde. Et, a assuré le diplomate, c'est une fausse opinion que de penser que l'axe franco-allemand aurait dominé l'Europe. La vérité, a-t-il poursuivi, est qu'au regard de leurs poids respectifs dans la communauté, sans un accord entre eux, aucun accord n'aurait été possible au plan européen. C'est donc à ce titre que la coopération franco-allemande est restée, pendant longtemps, le moteur de l'intégration européenne. Mais il n'est pas facile de parvenir à un tel niveau d'intégration, a tempéré l'ambassadeur puisque, a-t-il développé, « L'intégration s'est développée dans le conflit ou l'antagonisme entre la conservation de la souveraineté nationale et la reconnaissance que l'exercice de la souveraineté nationale n'est plus possible ou donne des résultats inférieurs à l'action commune intégrée ». Nouveautés, incidences pour l'Afrique Après avoir, par ailleurs, rappelé les difficultés qui ont jalonné le chemin menant à l'intégration, Ludwig Linden a tenu à préciser que le Traité de Lisbonne ne se substitue pas au traité actuellement en vigueur, mais le modifie. Dès lors, Françoise Collet s'étendra sur les innovations du Traité de Lisbonne, à travers l'amélioration de l'efficacité du processus décisionnel de l'Union européenne, le renforcement de son caractère démocratique. Ici précisément, dira la chef de délégation de l'Union Européenne, le Parlement européen acquiert plus de poids, la Charte des droits fondamentaux acquiert une valeur juridique. Une innovation particulièrement intéressante se trouve être l' « Initiative citoyenne » qui voudrait que si une idée est soutenue par plus d'un million d'Européens de plusieurs pays, ceux-ci peuvent demander à la Commission d'élaborer de nouvelles propositions politiques. A cela, s'ajoute la participation de la Société civile puisque le Traité reconnaît l'importance du dialogue entre les citoyens, les associations de la société civile et les
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