DOSSIER
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Les entrepreneurs de la pauvreté Un secteur à l’abandon L’ESS peut atteindre 20% du PIB Les prémices d’une stratégie nationale
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Les entrepreneurs de la pauvreté L’économie sociale et solidaire est une conception relativement jeune au Maroc. Confronté aux problématiques de développement de ces poches de pauvreté, le pays dispose avec ce «Tiers secteur» d’opportunités réelles de sortir de l’engrenage de la précarisation de ses populations les plus vulnérables. Eclairage sur un secteur à fort potentiel de croissance, mais encore oublié. Par Ghassan Waïl El Karmouni Economie|Entreprises Décembre 2011
DOSSIER|L’économie sociale et solidaire L’économie sociale et solidaire (ESS) est considérée dans plusieurs pays, même les plus développés, comme un secteur potentiel de sortie de crise. Cette affirmation n’est pas une vue de l’esprit mais basée sur un certain nombre d’éléments concrets. En effet ce secteur contribue à la création d’emplois à hauteur de 12% en France et au Pays-Bas, 11% en Belgique, au Brésil et en Irlande, 8% aux USA. Il participe en outre à la création de richesses estimée entre 6 à 7% en France, 5% en Belgique, 6% au Brésil… Au Maroc, bien que les principes de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) soient une réalité ancienne, à travers des phénomènes tels que la Twiza, la Jmaa, l’Agadir, la Moucharaka ou la Mouzaraa dont le fonctionnement fait référence de façon très proche aux principes de l’ESS dans sa définition moderne, la participation de ce «Tiers secteur» à la création de richesse est encore en deçà du potentiel. Les rapports officiels parlent d’un taux de pénétration par rapport à la population active de l’ordre de 3,1% (soit 50.000 emplois salariés et plus de 380.000 adhérents ou associés) et d’une participation au PIB estimée à 1,6%. Au-delà des difficultés de quantifier le secteur en raison de l’absence d’études précises et d’une comptabilité nationale dans le domaine, le potentiel est bien là et ne demande qu’à être exploré. En effet, quand on suit l’épopée de la Coopérative Agricole de Taroudant ou Copag qui produit entre autre la marque Jaouda, on peut se rendre compte comment le secteur de l’ESS peut devenir un moteur de développement local et même national. Des 39 agriculteurs de la région de Taroudant qui ont constitué la coopérative en 1987, celle-ci est passée, 25 ans plus tard, à plus de 15.000 agriculteurs adhérents et 5.000 salariés avec une diversification dans la production, le conditionnement et commercialisation des agrumes, des
primeurs, du lait, de l’alimentation de bétail ainsi que la fabrication des jus générant un chiffre d’affaires de plus de 2,5 milliards de dirhams. Un modèle qui a tellement concurrencé les entreprises du secteur que le législateur a dû imposer les coopératives dépassant un CA de 2 millions de dirhams alors que la loi sur les coopératives les exonérait de TVA et d’IS.
Une notion relativement récente Ce qui est aussi symboliquement intéressant dans le cas de la Copag, c’est qu’elle a été lancée la même année que le concept de «l’économie sociale» a été évoqué officiellement au Maroc. Ainsi, en 1987 pour la première fois lors d’un colloque organisé par le département chargé du Plan, le concept d’économie sociale a été utilisé pour désigner «des activités économiques dont le but est de
tamment celui des jeunes diplômés. C’est ainsi qu’est né au Maroc le concept d’Economie Social. Il vient conforter en fait le statut de la coopérative, créé en 1984 et qui est défini comme «un groupement de personnes physiques, qui conviennent de se réunir pour créer une entreprise chargée de fournir, pour leur satisfaction exclusive, le produit ou le service dont elles ont besoin». On compte en 2010 plus de 7.800 coopératives avec 380.144 adhérents réalisant près de 7 milliards de dirhams de CA. Viennent se greffer à cela l’autre composante de l’ESS qui sont les associations et qui dans le contexte des années 1980 voient la naissance des premières associations de développement à côté des associations caritatives, culturelles et d’animation de la jeunesse. Caractérisé par une proximité des problèmes des citoyens ainsi qu’un niveau intellectuel plus ou moins élevés de leurs
065 Des 39 agriculteurs qui ont constitué la COPAG en 1987, celle-ci est passé à plus de 15.000 adhérents et 5.000 salariés répondre aux besoins sociaux de la collectivité. Ces activités s’exercent dans trois types d ’organisations qui sont les coopératives, les associations et les mutuelles». Confronté aux contres-coups sociaux de l’Ajustement Structurel, l’Etat avait déjà pensé à mettre en place «une économie intermédiaire» pour amortir son retrait massif et parfois brutal des secteurs sociaux mais aussi de l’économie publique. Cette notion d’ESS, encore largement méconnue vise ainsi à donner un cadre conceptuel et politique à un secteur qui émerge hors des structures de l’Etat pour assurer l’accès des populations aux services sociaux de base, contrer la recrudescence de la pauvreté et de la vulnérabilité, ainsi que les problèmes du chômage, no-
dirigeant et de financement internationaux, les associations se sont inscrit dans un soutient actif a une grande partie de la population souvent marginalisée dans le monde rural. Cette composante importante de l’économie sociale a graduellement commencé à être perçue comme un acteur incontournable dans le processus du développement économique, politique et social du pays. On compte aujourd’hui plus de 50.000 associations se spécialisant dans différents secteurs. En plus des secteurs traditionnels, le domaine d’activité principale des nouvelles associations créées à partir des années 80-90 et plus particulièrement dans les années 2000 sont la santé, l’alphabétisation, l’intégration socio-économique des femmes, la promotion des TPE et Décembre 2011 Economie|Entreprises
DOSSIER|L’économie sociale et solidaire L’Economie Sociale et Solidaire en Méditerranée (2010) Bien que le Maroc soit bien positionné au Maghreb, le secteur de l’ESS reste faible par rapport à la Méditerranée.
PAYS Algerie Espagne France Italie Maroc Portugal Tunisie
NOMBRE D’ORGANISATIONS
EMPLOIS CRÉÉS
ADHÉRENTS/ASSOCIÉS
C A (MILLIONS D’EUROS)
2.369 45.093 196.868 105.690 47.365 8.815 4.581
24.528 2.379.994 2.392.787 1.302.081 22.502 101.000 N.C.
1.423.781 12.150.549 13.000.000 13.403.099 365.255 2.880.056 897.923
N.C. 92.157 311.653 148.155 683 6.095 177
Source: ESMED, L’économie sociale dans la Méditerranée (mai 2011)
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des PME, le développement rural, les microcrédits... une étude récente sur les activités des associations fait ressortir que le secteur associatif a une prédilection aux actions à caractère économique, notamment le développement local (22% des associations), social (21%) ou culturel et récréatif (22%). Toutefois, la faiblesse des études exhaustives et de la faiblesse de l’effort statistique public en direction de ces structures poussent à relativiser les différents chiffres avancés. L’autre composante de l’ESS au Maroc sont les mutuelles. Celles-ci poursuivent le but d’assurer, sur une base solidaire, l’accès aux services et à la protection. Deux grands principes généraux sont à la base des mutualités: la solidarité entre les membres et le caractère non lucratif. Elles sont gérées depuis les années 60 par un dahir promulgué en 1963 qui définit les mutualités comme étant «des groupements à but non lucratif qui, au moyen des cotisations de leurs membres, se proposent de mener dans l’intérêt de ceux-ci ou de leur famille, une action de prévoyance, de solidarité et d ’entraide tendant à la couverture des risques pouvant atteindre la personne humaine». Aujourd’hui, le secteur mutualiste marocain est animé par une cinquantaine d’institutions. 43% sont des sociétés de cautionnement mutuel qui opèrent dans les secteurs de l’artisanat (11 mutuelles regroupant 8.840 artisans), du transport (6 avec 8.979 exploitants de voitures de transport), de la pêche (3 avec 675 pêcheurs) et de la PME (2 avec 517 commerçants et jeunes promoteurs). 3 mutuelles d’Assurance (Mutuelle Economie|Entreprises Décembre 2011
Agricole d’Assurance (MAMDA), la Mutuelle d’Assurance des Transporteurs Unis (MATU) et la Mutuelle d’Assurance sur les accidents de route et de travail. En plus de ces mutuelles classiques, on assiste récemment au Maroc à l’émergence d’une autre catégorie de mutuelles: «les mutuelles communautaires». Il s’agit de groupes de personnes qui s’organisent localement pour faire face, au moyen de leurs cotisations, à leurs besoins en matière de financement de la santé. Celles-ci se sont essentiellement constituées autour de coopératives dont les membres ont développés des mutuelles de santé pour garantir une couverture maladie pour les adhérents ou encore mutualiser l’épargne pour le réinvestir dans leurs coopératives.
Des limites contraignantes Une dynamique donc assez conséquente mais qui pêche par la faiblesse de la capacité des acteurs et aussi le balbutiement des politiques publiques qui tardent à dégager une vision claire pour le secteur. En effet, ministère des Affaires économiques
La création de coopératives par secteur Avec l’INDH, le nombre de coopératives a fortement cru, notamment dans les activités agricoles. 800 700 600 500 400 Agriculture
300 200
Artisanat 100 Habitta 0
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2006
2008
Source: Annuaire statistique des coopératives au Maroc en 2010
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et générales, ministère du Développement social, de la Solidarité et de la Famille, ministère de l’Intérieur, ministère des Finances, ministère de la justice, ministère de l’Emploi et secrétariat général du Gouvernement sont autant de départements qui interviennent dans le secteur, en plus de l’Office du développement de la coopération (ODCo), Agence du Développement Social (ADS), Entraide Nationale, et les différentes agences régionales… une pléthore d’acteurs qui, chacun à son niveau, touche à l’ESS. Si on y ajoute un mécanisme transversal tel que l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) et les différentes Fondations, ONG et coopérations internationales, on peut se rendre compte de la difficulté à coordonner les efforts et finalement à développer le secteur malgré les sommes colossales qui y sont déversées annuellement. Un secteur qui touche principalement les populations les plus démunies qui par définition ont besoin d’un appui spécifique et ciblé à leurs multiples problèmes. Et aussi d’un accompagnement afin qu’ils puissent se prendre en charge en dehors des logiques d’assistanat. Or ce qui apparait selon les différentes études qualitatives qui ont été diligentées, les contraintes internes du secteur sont de plusieurs ordres. En premier lieu, on retrouve un niveau d’instruction faible à inexistant chez beaucoup de porteurs de projets que ce soit dans les coopératives ou les associations notamment dans le milieu rural. Cette situation limite les capacités de saisir les opportunités qui s’offrent à eux en termes de financements ou tout simplement en termes de viabilité des projets. En effet, n’importe quel bailleur de fonds public ou privé va demander un business plan du projet pour pouvoir le financer. Cette situation fait que les populations qui cherchent à s’inscrire dans ce genre d’entreprises d’économie sociale sont contraintes
DOSSIER|L’économie sociale et solidaire à l’autofinancement engendrant du coup une faiblesse du capital initial. Ainsi, à titre d’exemple, plus de 70% des coopératives marocaines disposent d’un capital compris entre 0 et 300.000 dirhams. La faiblesse du capital empêche en outre le levier financier et la projection dans le futur. Donc, les excédents quand ils sont réalisés sont rarement réinvestis dans l’affaire. Ajouté à cela le défaut de bonne gouvernance comme soulevé dans le rapport de l’Observatoire du développement humain concernant les projets financés par l’INDH: «54% des Activités Génératrices de Revenue (AGR) sont mises en œuvre par des associations et des coopératives qui ne disposent pas toujours d ’un système de gestion financière et comptable conforme à la réglementation.» Et cela n’est que la partie visible de l’iceberg puisque l’INDH est obligée d’auditer ses projets. La conjonction de tous ces facteurs engendre une forte
La réforme de l’économie sociale, initiée par Nizar Baraka, en est encore à ses débuts et accuse du retard.
mortalité dans le secteur. A ces facteurs internes s’ajoutent
des facteurs externes liés à l’environnement où interagissent les entreprises d’économie sociale et solidaires. En effet, en plus de la multiplicité des intervenants comme cité précédemment, la contrainte des marchés est fondamentale. La plupart des structures ont du mal à écouler leur production. Que ce soit en termes de capacité physiques, de productions, en termes de qualité ou en termes de proximité des marchés, la problématique de la commercialisation et de la compétitivité des produits proposés, les entreprises d’économie sociale ont du mal à vendre et de générer du cash. Ajouté à cela un cadre juridique inadéquat (la loi sur les coopératives a plus de 25 ans) et souvent contraignant, les entrepreneurs de l’économie sociale et solidaire sont ainsi pris entre l’enclume de leurs limites propres et la massue de leur environnement externe. E|E
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DOSSIER|L’économie sociale et solidaire
Un secteur à l’abandon Entre contraintes internes et externes, les entreprises de l’économie sociale se déploient sur une grande partie du territoire nationale tout en restant en grande partie concentrées dans leurs activités. Confronté à de nombreux défis, le secteur de l’Economie Sociale et Solidaire semble laissé à l’abandon.
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Le discours sur l’économie sociale et solidaire a tendance à s’ancrer de plus en plus dans le débat public. Depuis l’annonce de l’INDH et la volonté affichée de doter les acteurs de l’ESS d’une certaine reconnaissance et de moyens d’actions publics, plusieurs dizaines de millions de dirhams ont été injectés dans les secteurs et une mobilisation importante de l’aide internationale vers les acteurs de ce secteur a été impulsée par l’Etat. Pourtant le rôle des acteurs et leur poids dans l’économie sociale et solidaire est assez difficile à cerner. De part la multiplicité des intervenants et des interventions ainsi que la faiblesse des études et des statistiques disponibles, il s’avère particulièrement difficile de mesurer les effets et l’impact des différentes actions menées ni de la pertinence des investissements concédés. D’autant plus que l’absence de la culture de l’évaluation et de la rentabilité laisse planer le doute sur la capacité des actions entreprises et des
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acteurs du secteur d’entrer dans une logique de croissance vertueuse et de sortir de la logique de l’assistanat qui apparait dès qu’on parle de solidarité ou de social. Le secteur de l’Economie Sociale et Solidaire, est fortement concentré. Malgré l’inflation numérique qui est apparue depuis 2005, date de lancement de l’INDH, le secteur est toujours dominé par trois types d’acteurs essentiellement les coopératives agricoles, les associations de proximité, notamment dans le rural et dans une moindre mesure les mutuelles qui ont stagné voir régressé depuis les années 80.
Les coopératives: un acteur majeur La plus grande partie de la plus-value réalisée par l’ESS provient essentiellement des coopératives. Celles-ci sont elles-mêmes orientées en grande partie vers le secteur agricole avec plus de 5.000 structures dédiées soient plus de 64%. Le secteur de
l’habitat attire lui aussi un grand nombre de coopérants et compte plus de 1.000 structures, mais concentre plus de 73% du capital investi contre 24% pour les coopératives agricoles. Cette contradiction apparente s’explique aisément par la nature du secteur. Premièrement parce que les coopératives de production sont en grande partie sous capitalisées. Les 5.000 coopératives agricoles se concentrent à hauteur de 70% entre l’élevage, la collecte et commercialisation de lait et l’agriculture. Elles se partagent moins d’1,5 milliard de dirhams en termes de capital soit 300.000 dirhams en moyenne. Ce qui est très faible si on considère qu’une seule vache laitière coûte au bas mot 15.000 à 20.000 dirhams pièce. Ajoutés à cela les installations, les équipements etc. Pour un tracteur il faut compter au minimum 300.000 dirhams! A cette sous capitalisation patente s’ajoute un autre facteur qui est la faiblesse du réinvestissement des excédents quand ils existent.
DOSSIER|L’économie sociale et solidaire SUCCESS STORIES LES FEMMES «ARGANIÈRES» L’intérêt pour l’Argan a démarré à partir des années 80, date à laquelle plusieurs missions d’études scientifiques ont été diligentées aux niveaux national et international. Une première action de création de coopératives féminines dans le village de Tafdna dans la région d’Essaouira a été soutenue par la coopération allemande GTZ en 1996 dans le cadre d’un programme de lutte contre la pauvreté et de promotion de l’approche genre et de la protection de l’environnement. Depuis, l’organisme public allemand a soutenu la création de plus d’une dizaine de coopératives et même d’une union de coopératives. L’expérience a fait mouche et l’UE va soutenir en 2002 un programme de l’Agence de Développement Social
L’autre facteur explicatif de cette sous-capitalisation est la faiblesse du niveau d’encadrement et d’instruction des coopérants qui implique une sous-déclaration à la base du capital cautionné par l’absence du suivi et du contrôle de la part de l’Etat. Il faut dire que l’organe habilité par les pouvoirs publics à gérer les coopératives est l’Office de développement de Coopération ODCo. Un office qui a depuis longtemps connu beaucoup de dysfonctionnements et qui peine à se restructurer. Troisièmes facteur important: les coopératives d’habitat de par leur nature sont obligées d’avoir des immobilisations importantes du fait qu’elles font de l’autopromotion immobilière et qu’elles ont besoin d’un capital important pour pouvoir faire de la levée financière auprès des banques pour compléter le montant nécessaire à la construction. L’autre secteur qui mobilise la plupart de nos coopératives est l’artisanat. Celui-ci représente plus de 12% de l’ensemble des coopératives inscrites avec 968 structures. Elles rassemblent plus de 22.300 artisans au niveau national. Les coopératives artisanales sont de faible taille, elles ne disposent pas de capacités financières et de possibilités de mobilisation de crédits puisque le capital moyen des coopérative de textile et tapis par exemple ne dépasse pas les 30.000 dirhams. Alors que ces coopératives représentent plus de 15% des structures du secteur et plus de 20% en terme de nombre d’artisans regroupés dans des coopératives. Fortement soutenu par l’Etat dans le cadre des plans touristiques, ces coopératives ont servi au développement de l’esprit d’assistance et de dépendance, plutôt qu’à l’encouragement des initiatives individuelles ou collectives. En effet, l’action publique s’est focalisée
ADS pour l’élargissement de l’expérience à toute l’arganeraie. A la clé, la structuration d’une vraie filière de production d’argan composée d’une association professionnelle, de 6 Groupements d’Intérêt Economique regroupant plus de 60 coopératives de femmes sur un total de 160 coopératives actives. Cette action a pu développer non seulement le chiffre d’affaires des coopératives estimé en 2009 à plus de 15 millions de dirhams, mais aussi un chiffre d’affaires «privé» de 50 millions de dirhams, de revaloriser le prix du litre d’huile, de protéger l’arganeraie et aussi de labéliser les produits issus de l’argan, d’alphabétiser et de former des milliers de femmes de la région...
sur la mise à la disposition des coopératives d’équipements et d’outillage, l’allocation de subventions pour le fonctionnement, l’octroi de locaux, l’encadrement technique et administratif, l’organisation de cycles de formation, d’expositions... A cela s’ajoutent les avantages fiscaux, l’aide alimentaire et parfois la prise en charge des frais d’eau, d’électricité et de téléphone. A travers les mécanismes mis en place, les agents publics chargés de la gestion de ses coopératives avaient été, selon plusieurs rapports de gestion, défaillants. En effet, «la gestion administrative, économique et financière, souvent attribuée à des agents mis à la disposition des coopératives par l’État, a souvent desservi ces coopératives, plutôt qu’elle ne les a servis. Quant à la fonction d’encadrement et de contrôle dévolue aux organismes publics, elle est quasi inexistante», comme le rapporte le rapport du cinquantenaire sur son volet consacré aux politiques publiques de l’artisanat.
teurs vitaux qui sont investis par les 50.000 associations recensées. En termes de poids économique, une étude américaine estime la participation de la société civile à plus de 160.000 équivalents d’emplois à temps plein sur l’ensemble du territoire national. Leur rôle s’est encore renforcé avec le lancement de l’INDH qui sollicite explicitement leurs interventions à tous les niveaux: de la proposition des projets à la participation dans les organes de gouvernance, en
Le statut d’institutions à but non lucratif est difficile à concilier avec l’objectif de base des AGR
Le rôle perdu des associations Le secteur associatif est l’autre acteur majeur du développement de l’économie sociale et solidaire au Maroc. Malgré la faiblesse des donnés disponibles, les associations mènent leurs actions dans tous les domaines du développement. Infrastructures de base, électrification, alimentation en eau potable, protection de l’environnement, alphabétisation, éducation, santé, promotion de la petite entreprise, microcrédit, lutte contre la corruption, etc. autant de sec-
passant par l’organisation des bénéficiaires, la contribution au financement, la concrétisation et l’accompagnement des projets. Une mise en avant du rôle des associations, bien que selon le rapport de l’Observatoire National du Développement Humain paru en 2009, le rendement de cette action est assez limité. En effet, les AGR ne concernent qu’environ 13% du nombre de projets INDH engagés au cours de la période 2005-2008. En termes financiers, seuls 8% des montants globaux des projets sont affectés aux AGR. De manière générale, relève le rapport, les AGR offrent peu de diversité quant à la nature des projets et peu de visibilité quant à leur viabilité économique, faute d’un accompagnement et d’un encadrement adéquats. Or, souligne le rapport de l’ONDH, «les associations ne possèdent pas le professionnalisme exigé par certaines procédures administratives. Qui plus est, leur statut d’institutions à but non lucratif
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DOSSIER|L’économie sociale et solidaire Récapitualtif des principaux indicateurs
Les coopératives agricoles par type d’activité
Secteurs des coopératives de femmes
Avec près de 8 milliards de dirhams de CA, les coopértives au Maroc restent un créneau sous exploité en vue de son potentiel.
Le lait et l’élevage sont les principales filières des coopératives agricoles
Les coopératives féminines se concentrent entre agriculture, Argane et artisanat.
INTITULÉ Nombre de coopératives Nombre d’adhérents Capital en dirhams Actif Immobilisé en dirhams* Chiffre d’Affaire en dirhams* Total des achats en dirhams* Excedent en dirhams** Emploi salarié* Masse salariale en dirhams*
Pompage
INDICATEUR 7.804 380.144 6.226.715.420 1.998.319.278 7.842.192.041 6.814.563.137 104.215.405 24.719 495.717.113
Autres Autres
Effectif 110 Taux 2,2
Maraichage Effectif 129 Taux 2,58
Oleiculture Effectif 142 Taux 2,84
Collecte et commecialisation de lait
Denrées Alimentaires
Effectif 1517 Taux 30,32
Effectif 50 Taux 5,07
Agriculture Effectif 388 Taux 39,35
Argane Effectif 170 Taux 17,24
Approvisionnement
Materiel agricole Effectif 196 Taux 3,92
Effectif 440 Taux 8,79
Elevage
Apiculture Effectif 763 Taux 15,25
* Donnée relatives à 1163 cooperatives déclarants en 2008 ** Ne corespondant qu’au 826 coopératives ayant réalisées un excedent parmis 1163
Artisanat
Effectif 1339 Taux 26,76
Effectif 353 Taux 35,8
Les coopératives artisanales par activité
Les coopératives et leurs unions par secteur
Création de coopératives par des femmes
Les filières en relation avec le textile sont les principales contributrices aux coopératives artisanales
L’agriculture demeure la principale activités des coopérants
Avec la réussite avérée dans l’Argan et l’appui national et international aux coopératives féminines leur nombre explose.
Menuiserie
Foret
Effectif 65 Taux 6,71
Effectif 175 Taux 2,24
Couturebroderie
Effectif 183 Taux 2,34 Effectif 404 Taux 41,75
Tailleurs Confection Effectif 113 Taux 11,67
Batiments Effectif 130 Taux 13,43
1000 Effectifs
Argane
Effectif 104 Taux 10,74
070
Effectif 25 Taux 2,54
Effectif 367 Taux 7,34
800
Artisanat
Agriculture
Effectif 968 Taux 12,4
Effectif 5003 Taux 64,11
600
Habitat Textile et Tapis
Effectif 1,026 Taux 13,15
Effectif 152 Taux 15,7
400
Effectif 449 Taux 5,75 200
• Poterie et céramique • Platre • Commercialisation d’artisanat • Forgerons-feronerie • mozaique-zellige • Boulangeries • Maroquinerie
• Art et décoration • Chaussure • Tisserands • Corderie et vanerie • Thuya • Bijouterie • Autres
est difficile à concilier avec l’objectif de base des AGR». Cet aspect relevé par le rapport met en évidence une limite essentielle. En effet, le rôle des associations est d’accompagner les porteurs de projets et pas de porter elle-même des projets économiques. Cette nuance n’a pas été prise en compte par l’INDH qui visait la création d’AGR par des associations au bénéfice de personnes et non pas la création d’AGR par des bénéficiaires soutenus par une association. Cette confusion des genres, d’ailleurs assez répondue dans le secteur associatif marocain, ce qui fait que les projets ne sont pas toujours viables et pérennes.
Mutuelles, le maillon manquant Les mutuelles quant à elles ont stagné et sont essentiellement dominées par les mutuelles de couverture médicale pour les fonctionnaires et les employés du secteur public avec plus de 3 millions de bénéficiaires. La seule opération d’envergure ayant Economie|Entreprises Décembre 2011
• Peche • Plantes medicinales • Denrée allimentaire • Transport • Alphabetisation • Commerce de detaille • Conssomation • Exploitation des carriere • Centre de gestion
• Main d’Œuvre • Traitement des dechets • Mine • Tourisme • Telecom •Arts et culture • Commerce electronique • Imprimerie papeterie
touché cette partie de l’économie sociale et solidaire est la fusion de la MAMDAMCMA qui a engendré un géant en termes de flux financier qu’il génère, mais aussi en termes de participation au tour de table des grands chantiers publics et privés. Ainsi, le groupe MAMDA-MCMA affiche des chiffres importants dont notamment des réserves libres colossales, 600 millions de DH de chiffres d’affaires, 12 milliards d’actifs réévalués. A travers ses placements dans la Bourse des Valeurs de Casablanca, estimés à plus de 5 milliards de dirhams, le groupe est présent dans le tour de table de plusieurs organismes ou sociétés cotées comme l’ONA et la SNI, Attijariwafa Bank, BMCE Bank, Sonasid ou autres, sortant peu a peu des logiques de mutualité et des principes d’économie social et solidaire. A côté de ces géants de la mutualité, l’émergence des mutuelles communautaires notamment dans la santé, est une nouveauté à relever. En effet,
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1950
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Source: Annuaire statistique des coopératives au Maroc en 2010
quelques expériences ont été mises en place depuis 2002. Ces expériences n’ont pas été initiées dans un cadre unifié, ni dans le cadre d’actions publiques. Il s’agissait de tentatives ponctuelles de répondre localement à un besoin qui a principalement trait à l’accès aux médicaments dans des régions reculées. On compte aujourd’hui plus d’une dizaine de ces institutions locales, qui touchent quelques milliers de bénéficiaires mais en l’absence d’un réel intérêt public pour ces expériences, celleci resterons méconnues et limitées. Ainsi, bien que le discours officiel fait l’apologie de l’Economie Social et Solidaire, les performances de ce «tiers secteur» sont encore loin d’être à la hauteur de son potentiel. Des efforts sont encore nécessaires pour coordonner et encadrer les acteurs sans pour autant chercher à les dominer comme il est ressorti de l’échec relatif à des méthodes de gouvernance de l’INDH. E|E
DOSSIER|L’économie sociale et solidaire
L’ESS peut atteindre 20% du PIB Abdelkhalek Touhami, enseignant chercheur à l’INSEA et auteur du rapport «L’Economie Sociale au Maroc: Etat des lieux et perspectives d’avenir», revient sur les principales problématiques liées à la mesure du poids de l’ESS au Maroc et son potentiel de croissance.
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Est-ce qu’on peut mesurer le secteur de l’économie sociale et solidaire au Maroc (ESS)? Oui, mais on rencontre de grosses difficultés puisque pour mesurer cette économie, il faut d’abord la définir de façon rigoureuse. On ne fait pas la distinction entre ce qui est social, privé, et ce qui est public. Ensuite, même si on fait cette définition, la mesure est plus difficile puisque les institutions de l’économie sociale sont multiples, par exemple les coopératives, les associations, etc. A titre d’exemple, toutes les associations ne font pas partie de l’ESS. Une association ne peut pas être forcément économique. Il y en a qui produisent, peutêtre des activités qu’on ne peut pas classer comme économiques. Il n’est pas suffisant de dire par exemple que nous avons 8.000 coopératives alors que la moitié peut-être inactives. Comment se fait-il qu’on estime la participation de l’économie sociale et solidaire à 8% du PIB en France? En Espagne, c’est 7%. Mais quelle est la valeur de ce chiffre dans la réalité? Au Maroc, très probablement, on peut dire que ce taux est de 2 ou de 5%, mais comment le vérifier? Pour l’instant, on n’est pas encore arrivé à cette quantification et à construire ce qu’on appelle le compte satellite de l’économie sociale. Donc, on ne pourrait pas non plus évaluer son impact… Pour l’instant, tout le monde est d’accord pour dire qu’il y a un impact, mais personne n’est capable de dire quel est cet impact ou quelle est sa mesure. Donc, je crois qu’on
Economie|Entreprises Décembre 2011
peut s’inspirer de ce qui est fait ailleurs. Il faut à mon avis créer carrément un département ministériel dans le prochain gouvernement dédié à l’économie sociale et solidaire, définir ses contours, faire les enquêtes nécessaires, créer un observatoire, revoir les conditions d’exercice et rassembler l’information statistique… et à partir de là, on va pouvoir construire en coordination avec les concepts de la comptabilité nationale et voir ce que les coopératives apportent réellement à l’ensemble de l’économie. C’est ce que j’ai appelé le compte satellite de l’économie sociale. Dans la même veine, comment peuton évaluer l’action de l’Etat dans la promotion de l’ESS? Il y a plusieurs départements ministériels qui veulent intervenir, parce que l’économie sociale concerne plusieurs secteurs. On la retrouve dans l’agriculture, l’artisanat, le transport, l’assurance, la santé… et puis nous avons dans les Affaires économiques
et générales et les interventions des services extérieures de l’Etat dans toutes les provinces. Le problème de ces interventions ,c’est qu’elles ne sont pas organisées. La multiplicité des intervenants fait que tout le monde se fait marcher sur les pieds et on n’arrive pas à bien fonctionner. Pour que l’action de l’Etat soit visible et efficace, il faut une définition légale et juridique, une forme organisationnelle aux niveaux national, régional et sectoriel. Il faut de la formation des cadres pour gérer ces coopératives, ces institutions de l’économie sociale, réduire la contrainte financière de plusieurs de ces unités. Dans une thèse de doctorat que j’avais encadré en partie, on avait avancé l’idée de la création d’une banque de l’économie sociale, d’une banque pour les coopératives, qui peuvent les aider, puisque ces dernières sont à cheval entre le modèle d’une entreprise finançable par une banque et le modèle individuel éligible au micro-crédit. Il faut trouver un moyen pour alléger leur contrainte financière. Les ressources humaines ne sont pas en reste, que ce soit en termes de qualité ou de quantité. Quelle serait, selon vous, la taille que l’ESS pourrait prendre avec toutes les réserves que vous avez émises? Le secteur des coopératives ne doit pas être assimilé à une rente. Le potentiel de l’économie sociale et solidaire serait entre 10 et 20% du PIB. Pour y arriver, une plus grande organisation est nécessaire : s’organiser pour exploiter les terres, la forêt, la mer, les montagnes. Et si on arrive à cerner toutes ces problématiques, je crois qu’il y a un potentiel. E|E
DOSSIER|L’économie sociale et solidaire
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Les prémices d’une stratégie nationale De plus en plus conscients du potentiel et des limites du secteur de l’économie sociale et solidaire, les acteurs publics, à leur tête le ministère des Affaires Economiques et Générales, vont tenter de palier les maux du secteur. L’action principale a concerné la commercialisation, mais aussi une tentative de renouveler le cadre réglementaire et l’instauration d’une stratégie nationale. Les centres de collecte de lait ou de céréales et les centres d’approvisionnement des coopératives étaient l’unes des principales actions de soutien mises en place par les pouvoirs publics pour aider les coopératives dans leur processus de commercialisation ou d’approvisionnement. Avec la libéralisation de plus en plus avancée de l’agriculture et le retrait programmé de l’Etat du secteur, et de la mauvaise gestion qu’on connu ces structures, celles-ci tendent à perdre du terrain au profit d’actions plus ciblées envers les producteurs. Economie|Entreprises Décembre 2011
La commercialisation, talon d’Achille L’une des actions menées consiste en l’organisation de foires nationales et régionales des produits de l’économie sociale. Organisée sous forme de marchés itinérants ou d’installations de stands au sein des grandes surfaces destinées à la commercialisation de produits des petites coopératives ou de produits issus de l’INDH, cette formule vise à promouvoir ces produits et les rapprocher des consommateurs finaux. L’approche purement marketing a bien sûr l’intérêt de faire sortir les produits de l’ESS de l’ombre,
mais ne suffit pas à pérenniser des revenus pour les porteurs de projets. C’est de là d’où est venue l’idée de réorienter les activités de l’Office de commercialisation et d’exportation (OCE) vers l’accompagnement des petits producteurs au niveau de la production, la valorisation et la commercialisation des produits du terroir. Pour Najib Mikkou, le directeur général de l’OCE, «il faut imaginer que la production de toutes les petites exploitations agricoles sont un potentiel dormant qui peut être exploité pour doper les exportations marocaines si on réussit à la valoriser et la commercialiser». Pour lui, toutes les actions
DOSSIER|L’économie sociale et solidaire mises en place par l’Etat en ce qui concerne l’ESS se sont concentrées sur l’amont de la filière sans penser aux débouchés et qu’il est aujourd’hui temps de centraliser les opérations de logistiques, de commercialisation et de recouvrement pour développer le secteur. Le rôle de l’OCE, rebaptisé (Maroc Taswiq) serait donc de regrouper l’offre proposée par les structures publiques qui s’occupent de la production des associations et coopératives (ADS, Réseau Marocain d’Economie Sociale et Solidaire REMESS, Entraide Nationale, INDH…), aussi bien pour les grandes et moyenne surface que pour les particuliers et les industriels, de chercher des débouchés à travers un nouveau réseau de vente directe, mais aussi de mutualiser les fonctions logistiques et de recouvrement pour une remontée directe du cash vers les producteur. En Somme, créer plusieurs plateformes de distribution (dont la plateforme pilote de 1.000 m² est prévue pour décembre au siège de l’OCE à Casablanca), un réseau de collecte et un réseau de distribution par vente directe. Le nou-
Pour Najib Mikou, le potntiel endormi de l’ESS doit être exploité pour le développement du Maroc.
veau système permettrait ainsi de mettre le petit producteur à l’abri de l’intervention des intermédiaires via l’accès au commerce équitable. En parallèle à cette stratégie, une autre action concernant la labellisation a été lancée par le ministère de l’Agriculture pour les produits du terroir (Argan, Safran…) et aussi par le ministère du Commerce et de l’Industrie pour garantir et authentifier les
produits spécifiques ou de régions particulières. Finalement, et comme pour boucler la boucle, le ministère des Affaires Economiques et Générales est en phase de lancement de la stratégie nationales de développement de l’ESS. Cette stratégie passerait par une refonte du carde légal en le facilitant tout en renforçant le suivi et l’accompagnement des porteurs de projets, réorganiser et renforcer les acteurs, faciliter l’accès au financement et favoriser l’accès au marché des produits de l’ESS. Cette stratégie s’étalerait sur 10 ans et vise à faire passer la participation de l’ESS à hauteur de 4% du PIB et la création de plus de 100.000 emplois supplémentaires. Une sorte de plan Emergence du secteur de l’ESS, mais qui attendra probablement le prochain gouvernement pour voir le jour. Ce qui est sûr, c’est que le secteur a besoin d’une réelle volonté politique doublée des moyens financiers et humains pour le sortir de son marasme actuel. Un blocage qui touche en fait la partie de la population qui a le plus grand besoin de l’appui public ciblé et efficace. E|E
NADIRA EL GUERMAI REVIENT SUR LES RÉALISATIONS DE L’INDH DANS L’ESS Pour la Gouverneur Coordinatrice Nationale de l’INDH: l’Initiative a permis l’instauration de valeurs telles que le regain de la dignité, la restauration de la confiance, l’incitation à la participation, la promotion de la pérennité et de la bonne gouvernance Combien l’INDH a soutenu d’AGR dans sa 1ère phase? Et quel est l’objectif de la 2ème phase? De prime abord, je tiens à souligner que l’INDH ne peut être réduit au nombre d’AGR créées ou soutenues. Rappelons à cet égard que si la mise en œuvre de l’INDH, dans sa première phase, a permis la création de 3700 AGR ayant généré 40 000 emplois, et si la 2ème phase de l’INDH s’est donnée comme objectif la création de 5000 nouvelles AGR, il n’en reste pas moins opportun de se donner les moyens de porter un regard critique sur ce qui a été entrepris jusqu’ici en vue de déceler et de remédier aux dysfonctionnements enregistrés, tout en focalisant la réflexion sur les meilleurs moyens et mesures à mettre en œuvre pour consolider les acquis, réguler le champs d’intervention et conquérir de nouvelles pistes d’action. Il va sans dire que la poursuite de la consolidation, le développement et la pérennisation des approches de développement communautaires visant la promotion d’AGR nous interpelle à plusieurs niveaux, notamment au niveau de la gouvernance, de l’administration, du financement que de l’accompagnement car au delà des AGR prometteuses et tangibles qui requièrent juste des mesures de consolidation, il n’en va pas de même pour certaines dont le suivi et l’évaluation post création ont révélé quelques dysfonctionnements . Quel est l’impact du soutien de l’INDH sur l’économie sociale et solidaire? Il va sans dire que l’INDH a contribué efficacement et contribuera encore via la
mise en œuvre du programme 2011-2015, à hausser l’indice de développement, à réduire le taux de pauvreté dans les zones les plus vulnérables. Ainsi, les impératifs des indicateurs de progrès mondialement reconnus, sont pris en compte notamment la réduction de la pauvreté, la baisse du taux de mortalité infantile, la scolarisation pour tous, le recul des maladies prioritairement retenues, la réduction des inégalités par le soutien à l’accès aux équipements sociaux et infrastructures de base. L’impact de l’ensemble de ces mesures, combiné aux réalisations physiques concrètes, est également mesurable en termes d’opportunités offertes pour favoriser l’insertion des populations pauvres et vulnérables dans le tissu économique et social, et d’incitation à la création de microprojets générateurs d’emplois et de revenus stables. Pour régler les blocages de l’INDH est ce qu’il ne serait pas plus judicieux de l’intégrer avec les autres outils de luttes contre la pauvreté et de développement dans une même structure? Conscients des ajustements à apporter, nous ne pouvons parler de blocage, sachant que l’INDH, est un projet perfectible qui s’inscrit dont le temps et dont l’impact est mesurable aussi bien sur le court terme que sur le long terme. S’agissant de votre question au sujet de l’assimilation de l’INDH à d’autres structures, je tiens à rappeler à cet égard que l’INDH n’a pas été conçu pour se substituer aux autres départements ministériels qui interviennent dans le même domaine, mais plutôt en tant que dispositif de soutien et d’appui aux interventions de ces mêmes structures. En outre, il ne faut pas perdre de vue, comme je viens de le préciser, le principe de convergence tant prôné et mis en exergue dans la mise en œuvre des projets INDH. Donc de ce point de, je ne vois pas où réside la problématique. Décembre 2011 Economie|Entreprises
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