Economie Entreprises Décembre 2011

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SAGA DES FORTUNES Comment la mondialisation a mis à genou des fortunes marocaines 021

MOROCCO MALL Une dame de cœur derrière un groupe en béton 042

Selwa Akhennouch

Décembre 2011 N° 143

Prix Maroc 30 DH Groupe Success Publications

VOYAGE DANS LA GALAXIE DES AL SAOUD Le dernier investissement du Prince Al Waleed Bin Talal suscite de grandes attentes dans les relations entre le Maroc et l’Arabie Saoudite. Qui sont les Al Saoud? Et jusqu’où peuvent-ils aller dans leur soutien du Maroc en ces temps de crise?

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EDITO

N°143 Décembre 2011

TOUCHE PAS À MON PAYS! Il y a quelques années, cette expression, créée après les attentats de 2003 au Maroc, fédérait des millions de Marocains. A l’origine d’un mouvement honorable de contestation de toute forme de violence, elle est cependant en train de nourrir, elle-même, le radicalisme et de donner lieu à un patriotisme primaire dénué de discernement qui met en danger le pluralisme des Marocains. Nous constatons que les débats s’enflamment souvent avec une virulence qui laisse perplexe. Chez les officiels, ce discours du refus est présent, même s’il est enrobé de diplomatie. Cela a été démontré dans l’affaire de l’agence chinoise Dagong qui a maintenu la notation souveraine du Maroc à BBB+ mais en abaissant la perspective de stable à négative. Raisons: printemps arabe, détérioration de la situation économique en Occident, forte dépendance du Maroc de l’international… Juste après, nos officiels ripostaient en coulisses que l’agence chinoise n’était pas sérieuse dans son jugement et que, de toutes les façons, son avis ne compte pas puisque le Maroc ne traite qu’avec les trois grandes agences mondiales: Fitch, Moody’s et Standard&Poors. Comme pour démentir ses partenaires marocains, cette dernière S&P rend un avis où elle upgrade, certes, le Maroc dans son classement, mais en signalant tout de même le risque que comporte le secteur bancaire. Aussitôt, on a vu sur les journaux des responsables maugréer, doucement il faut le dire, estimant qu’on méritait mieux. Il est vrai que ces officiels sont dans leur rôle de défendre le Maroc qui s’en est plutôt bien sorti par rapport à d’autres pays arabes. Mais leur position est tout de même inquiétante. Comment peut-on s’enfermer dans un acquis «notationnel» et même demander à ce qu’il soit amélioré dans un monde instable où de grandes nations sont au bord du précipice? Quand le PNUD dégrade (encore une fois!) le Maroc dans l’Indice de Développement Humain et que nos dirigeants se braquent (encore une fois!), ne sommes-nous pas en train de refouler la triste réalité de nos indicateurs sociaux? C’est sûr que ces «chantres de la stabilité» sont dans leur rôle de défendre le Maroc, mais quand même rien n’empêche qu’ils le fassent avec réalisme. Une société saine est faite d’avis multiples, pour peu qu’ils soient argumentés. Ceux qui voient le verre à moitié plein ont leurs arguments. Ceux qui le voient à moitié vide ont les leurs aussi. Ce n’est pas pour autant qu’ils sont moins patriotes que les autres et qu’on doit les combattre. Si l’échange se déroule dans l’agressivité, voire même la répression, il ne faut pas être surpris des dégâts que cette situation engendre sur le moral de ceux qui n’ont pas d’avis et on sait tous que c’est le plus gros cortège des Marocains. Perdus dans ce désordre, ils préféreront esquiver ou carrément démissionner du débat. Cette démission fera des abstentionnistes, des gens silencieux par passivité ou parce qu’ils «ne veulent pas avoir de problèmes». Ca fera des taux de participation électorale dérisoire, un débat public bipolaire, une régionalisation qui ne fonctionnera pas puisque les citoyens sont aux abonnés absents. Dans ce cas, l’objectif de la devise de lutte contre le radicalisme sera atteinte: C’est sûr qu’Ils ne toucheront jamais à leur pays. E|E Nadia Lamlili

Salwa Akhannouch Dans cette première interview accordée à un organe de presse, Salwa Akhannouch détaille sa vision de son groupe.

042 Vous avez des commentaires sur les articles de cette édition, partagez-les avec les journalistes par mail, ou en écrivant à la rédaction sur ee@sp.ma

005 013 Confidentiel 015 Point de vue Hassan M. Alaoui, Priorité à la moralisation !

017 Par Ricochet 021 Enquête Elles se sont éteintes petit à petit avec la disparition de leurs patriarches. Ces fortunes familiales marocaines ont marqué par leur empreinte le Maroc de l’après indépendance. Des fortunes qui ont fait leur temps, mais qui n’ont pas su s’adapter aux changements ou n’ont pas su faire la transition sans trop de dégâts. 021 Grandeurs et décadences des fortunes au Maroc 030 La succession ne s’invente pas, elle se construit !

035 Décryptage 042 Interview Salwa Akhannouch, présidente du groupe Aksal

049 Economie 049 056 058 060 062

Voyage au milieu de la galaxie saoudienne MEDays, Vers une refonte de la gouvernance mondiale Islamistes «friendly» ! La recette du conseil économique et social CDVM, le gendarme devient régulateur

Décembre 2011 Economie|Entreprises


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Islamistes «friendly» ! Sauf imprévu, ce sont les islamistes du PJD qui vont piloter le prochain gouvernement.

064 Les entrepreneurs de la pauvreté

058 021 Tanger Med en danger?

Grandeurs et décadences des familles au Maroc

006 064 Dossier

Point de Vue

Confronté aux problématiques de développement de ces poches de pauvreté, le pays dispose d’opportunités réelles de sortir de l’engrenage de la précarisation de ses populations les plus vulnérables. 064 Les entrepreneurs de la pauvreté 068 Un secteur à l’abandon 072 L’ESS peut atteindre 20% du PIB 074 Les prémices d’une stratégie nationale

077 Actualité Nationale 083 Entreprises 083 086 090

Tanger Med en danger? Quel avenir pour la Bourse? Investissement Touristique, le réservoir arabe

091

Matthieu Courtecuisse, Fusions & Acquisitions: Opportunité ou Danger Avéré ? Claire Godart, La place de la fonction compliance

096

Directeur de Publication|Hassan M. Alaoui Economie & Entreprises Mensuel édité par Success Publications sarl

207 Bd Zerktouni, Casablanca, Maroc|Tél: 05 22 36 95 15 (LG)-Fax: 05 22 36 95 13 Dépôt légal|55-1999-ISSN: 1114-0887 | Ce numéro a été tiré à|14.000 exemplaires

094 Finances 094 098

105 112 117 120 146

Quand l’entreprise familiale s’introduit en bourse La longue chute des OPCVM

Actualité Internationale Actualité Monde Bloc-Notes Courrier In Fine Nawal Houti, La rupture, un vœu pieux ?

Economie|Entreprises Décembre 2011

Autres éditions du groupe en kiosque

Essor Décembre 2011

Hors-serie EIE Décembre 2011

Les 500 Edition 2011








CONFIDENTIEL

Indiscrétions

FINA Corp au Maroc La société financière tunisienne FINA Corp, vient de prendre une participation dans la société de logistique Mellah Avenir Développement, MAD, qui gère la distribution de produits de grandes consommation pour Unilever et Kraft, a ouvert son capital pour une prise de participation estimée à 18 millions de dirhams. FINA Corp est une banque d’affaires tunisienne qui gère des fonds pour des investisseurs tiers, en majorité du Golfe. L’investissement dans MAD Développement ouvre la voie à d’autres prises de participation dans l’avenir.

PHARMA5 EN ARABIE SAOUDITE Pharma5 inaugurera en 2012 une plateforme de distribution de médicaments génériques d’un investissement de 100 millions de dirhams, en partenariat avec un groupe local, destinée dans un premier temps au marché saoudien. Abdellah Lahlou Filali, président du groupe prévoit même d’instaurer une unité de production de médicaments génériques destinée à toute la région, et dont le coût est estimé à 400 millions de dirhams. Le groupe Pharma5 est déjà présent dans 17 pays africains.

Tabac: Après la distribution, la qualité La DEPP et le ministère du Commerce et de l’Industrie collaborent étroitement depuis quelques mois pour remettre sur les rails le processus de libéralisation du tabac, qui semble prendre du retard. Après avoir transféré l’octroi des licences de buralistes aux services économiques de la Wilaya de chaque ville l’été dernier, un important projet de loi sur la qualité du tabac importé devrait voir le jour ce mois de décembre. Dorénavant, toutes les marques de tabac devraient être homologuées auprès du Laboratoire Officiel d’Analyse et de Recherches Chimiques, LOARC, avant d’être autorisées à l’importation. Ce projet se calquera sur les normes européennes en teneur de goudron et nicotine.

Casablanca Marina La vitesse supérieure Casablanca Marina n’est semble-t-il pas touché par la crise de l’immobilier de luxe. Le projet, lancé par CDG en 2008, étudie l’extension de son offre touristique. Une étude a été lancée pour la construction d’un autre hôtel. Les responsables d’Al Manar en charge du projet affirment que le taux de commercialisation des espaces de bureaux a atteint 60% et 85% de l’offre résidentiel. Ils rassurent que leur offre n’a pas été cannibalisée par l’offre immobilière de Casa Finance City.

Centrale de Jerrada, un projet russe Plusieurs groupements russes comptent soumissionner à l’appel d’offre lancé par l’Office National d’Electricité pour augmenter la capacité de la centrale électrique de Jerrada de 350 MW. Actuellement, de 165 MW, cette centrale qui opère à base de charbon devrait passer à 515 MW en 2013 afin de répondre à la demande croissante en énergie de l’Orientale. Cette centrale qui a été construite en 1971 par une entreprise russe, Technopro Expro, a utilisé une technologie qui devrait favoriser un groupement russe lors de l’extension, surtout que la centrale a été entretenue depuis par des entreprises russes, apprend-on de sources proches du dossier.

Red Med Asset Management autorisé par le CDVM Red Med Asset management a récemment eu l’accord du CDVM pour démarrer son activité de gestion d’actif. Dotée d’un capital de 5 millions de dirhams, la société rejoint ainsi la toute dernière autorisée par le CDVM, CAM Gestion. Rappelons que Red Med Asset Management est filiale de Red Med Finances, société financière spécialisée dans les opérations du haut de bilan, créée en 2006. E|E Décembre 2011 Economie|Entreprises

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POINT DE VUE

Hassan M. Alaoui

Priorité à la moralisation ! Le monde ne cesse de nous livrer des surprises et l’être humain semble perdre toute confiance dans son environnement. A commencer par la confiance qu’il a dans la banque qui gère son épargne, la confiance qu’il a placé dans ses élus, et dans l’Etat qui administre la chose publique. Même des organismes que nous pensions faisaient parties immuables de ce monde ont disparu comme Arthur Andersen, ou Lehmann Brothers, ou encore des grands noms de l’industrie et de l’immobilier. Visiblement, tout cela reposait sur des châteaux de cartes. Et pour aggraver les choses, des chefs d’Etats et personnalités politiques, qui, il y a à peine quelques mois, sillonnaient le globe en maîtres du monde,

épargné par la crise mondiale. Cet effet boule de neige donne raison à ce sentiment de révolte mondiale qui a atteint toutes les grandes capitales. Au Maroc, le cabinet Standard & Poors vient d’apporter une note de réalisme au débat

l’avenir. C’est un passage obligé et avec lequel nous devons composer. Mais la vigilance devrait être de mise au niveau de la constitution du futur gouvernement. Tant nous serions tentés d’opter pour un gouvernement de technocrates pour naviguer à travers cette zone de turbulence

complètement déconnectée de la réalité. Un Smig à 3.000 dirhams, une aide aux pauvres de 1.000 dirhams par mois, un taux de croissance de 6 à 7%, la création de 250.000 emplois, la réduction du taux de chômage à 7%, et une inflation à 3%. Rien que ça! Alors que le pays vie une crise de liquidité des plus grave, et que les entreprises voient leurs carnets de commande fondre comme neige, les partis qui veulent diriger le gouvernement proposent une hausse des dépenses qui atteindra les 200 milliards de dirhams par an! Ils s’avancent sur un taux de croissance qui dépasse la moyenne atteinte par le Maroc dans sa meilleure époque (2002-2008)! D’où viendra la croissance? Du tourisme? Des exportations? De la consommation intérieure?

«Les grands axes socio-économiques du Royaume sont tracés, et ce dont le Maroc a besoin aujourd’hui, c’est de consolider ses acquis qui sont déjà considérables, et un gouvernement qui va moraliser la gouvernance publique.» aujourd’hui se retrouvent hués par les populations. C’est le cas aussi des dictateurs du monde arabe qui faisaient trembler leur peuple, et qui ont connu des fins tragiques. What Next? De vieilles démocraties de ce monde comme l’Italie et la Grèce, décident de passer la main à des technocrates pour gérer leur situation financière jugée catastrophique, et les Etats-Unis qui annoncent une dette publique de 15.000 milliards de dollars. Et, depuis quelques semaines, c’est une crise immobilière qui commence à pointer du doigt en Chine, un des rares pays qu’on pensait

ambiant en annonçant ses inquiétudes sur l’avenir de l’économie. Même si celle-ci a haussé le positionnement global du Royaume dans l’échelle S&P, l’agence de notation américaine explique ses inquiétudes par une trop forte dépendance de l’économie sur des secteurs jugés conjoncturels comme l’agriculture, le tourisme et la forte dépendance des exportations vers l’Europe. Mais, en ces temps difficiles, le Maroc est acculé à emprunter la voie de la démocratie, malgré toutes les contraintes économiques et financières auxquelles le Royaume devra faire face dans

économique qui risque de durer jusqu’en 2015, tant l’option démocratique est avantageuse à plus d’un titre. Elle crédibilisera le discours politique et la vision de démocratisation initiée par Sa Majesté, elle apaisera la tension de la rue et elle peut même faire gagner le Maroc quelques points de PIB. Selon certains économistes, le Maroc peut gagner jusqu’à deux points de PIB si sa gouvernance venait à s’améliorer. Mais en lisant les programmes présentés par les partis politiques, il y a de quoi s’inquiéter sur l’avenir. Ils proposent dans leur majorité une vision

Soyons réalistes. Les grands axes socio-économiques du Royaume sont tracés et tout le monde est d’accord sur cela. Ce dont le Maroc a réellement besoin aujourd’hui, c’est de consolider ses acquis qui sont déjà considérables et un gouvernement qui va moraliser la gouvernance publique et apporter justice et transparence. Les dés sont maintenant jetés. Le Parti de la Justice et du Développement arrive au bon moment pour ramener le Maroc à des valeurs de base qui ne manqueront pas de l’ancrer davantage dans ses racines. E|E halaoui@sp.ma Décembre 2011 Economie|Entreprises

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PAR RICOCHET...

No comment

L’AUTRE BATAILLE La course au Parlement et au gouvernement ne doit pas éluder l’énorme enjeu que représentent les élections régionales. Certains cadors des partis ne se sont pas représentés pour les élections législatives, car ils se préparent à la présidence des Régions qui, comme tout le monde le sait, deviendra le nouveau centre de pouvoir politique dans l’optique de la régionalisation. Autre avantage pour ces cadors politiques: Les élections régionales se passent par suffrage indirect via les grands électeurs et donc, c’est un scrutin maîtrisable pour les politiciens qui n’ont pas une relation avec la rue ou qui l’ont perdue.

IL Y CROIT ENCORE ?

FIDÈLE À LUI-MÊME La photo en a intrigué plus d’un. Au milieu de tous les cadors du RNI (Mezouar, Benkhadra, Znagui, Birou et Belkhayate), Aziz Akhennouch était le seul à ne pas avoir mis son tee-shirt bleu ciel, symbole du parti. Cherchait-il à se distinguer? Fort possible. Car au lieu d’enfiler le teeshirt, il s’est juste contenté de le mettre sur ses épaules. Visiblement, le ministre de l’Agriculture tient à garder ses distances comme il l’a toujours fait, que ce soit dans son business ou dans sa carrière politique. Il était ainsi l’un des fondateurs du Mouvement de Tous les Démocrates (MTD), mais il a toujours su rester à l’écart du parti que Fouad Ali El Himma allait fonder par la suite. Ce qui l’a prémuni contre les critiques virulentes que l’ami du Roi allait essuyer par la suite. Un pied dedans, un pied dehors… Aziz Akhennouch a, semble-t-il, trouvé la bonne approche de la politique au Maroc.

L’ISCAE EN ATTENTE La nomination du futur directeur général de l’ISCAE tarde à se concrétiser. Voilà plusieurs mois que la commission de sélection a fait son choix et remis une liste de trois candidats au Cabinet Royal, apprend-on de source proche du dossier. Profitant de cet attentisme, les partis politiques veulent influencer le choix final et tirent les ficelles par ci et par là pour placer leur homme. Visiblement, c’est le futur Premier ministre qui tranchera.

Karim Hajji continue encore à dire qu’il introduira 150 sociétés en bourse à l’horizon 2015. Avec une bourse qui ne cesse de dégringoler avec un volume cumulé des transactions à fin septembre 2011 qui a connu une baisse de 7,98% se limitant à 76,8 milliards de dirhams, comment le patron de la bourse compte-il attirer les prétendants? C’est d’autant plus chimérique que le contexte actuel ne pousse pas à des introductions en bourse et qu’il va falloir imaginer plus que des caravanes de sensibilisation pour vraiment pousser les entreprises à entrer en bourse.

LA BULLE Des indices montrent que la bulle immobilière repartira de plus belle. Au terme des 9 premiers mois, 38 950 unités ont été vendues, en baisse de 10%. Avec le resserrement de l’octroi de crédit, le liquidités bancaires qui s’assèchent de plus en plus, le marché de l’immobilier recommence à reculer. Une crise en chasse une autre sans qu’il y ait une vraie correction du marché de l’immobilier qui reste surévalué. Décembre 2011 Economie|Entreprises

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PAR RICOCHET|No comment

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IL Y A DES MILLIONS D’ANNÉES…

LA VÉRITÉ EST AILLEURS

UN MASSACRE!

On n’en finira pas de monter la sauce sur l’existence d’importants gisements de pétroles, mais surtout de gaz au Maroc. La logique voudrait que oui. Le Maroc étant collé à l’Algérie, il serait tout à fait logique que les sous sols marocains recèlent un potentiel gazier non négligeable, au moins à l’oriental. D’où les rumeurs toujours aussi pesantes sur Talsint… Le tout dernier «buzz» arrive de Cape Town, où un correspondant de Reuters a souligné le potentiel off shore marocain non encore exploité, avant de préciser qu’il y a des millions d’années, le Maroc et la province canadienne Nova Scotia étaient mitoyennes… Le Canada est le 3ème producteur mondial de gaz naturel, et forcement le Maroc devrait cacher quelque chose dans son sous sol. Le contexte s’y prête. Le Maroc entre dans une zone de turbulence économique sans visibilité aucune, et il n’y a pas meilleur moment pour une telle annonce, surtout que la gouvernance publique qui pouvait poser problème semble être résolue.

Dans son dernier numéro, le Magazine Zamane a sorti les tableaux de participation électorale depuis 1962. On y voit clairement la montée fulgurante des bulletins nuls qui sont passés de 72 722 en 1962 à 1,1 million dans les élections législatives de 2007. Or, les bulletins nuls ne sont pas reconnus comme votes blancs et sont assimilés à des fautes à ne pas comptabiliser. Donc, il n’y aucune considération du poids de cette tranche de la population qui n’est satisfaite par aucun candidat. peut-être une piste de réconciliation du citoyen avec la politique!

Ceux qui prennent l’autoroute Marrakech-Agadir verront que les palmiers bordant l’autoroute sont presque tous morts. Ces palmiers existent depuis l’ouverture de l’autoroute le 21 juin 2010. Pour les aider à s’enraciner, on a remonté les palmes autour du coeur. Mais on a oublié de les ouvrir au bout d’un mois, le temps maximum exigé pour qu’elles restent encore en vie. Sans surprise, ces palmiers sont tous fanés. Est ce toujours utile de demander combien ces palmiers ont coûté?.

L’INTRIGUE

LE CLUB DES RICHES Miloud Chaâbi est l’homme le plus riche du Maroc: 3 milliards de dollars selon le magazine Forbes. Othmane Benjelloun, Anas Sefrioui, Alami Lazraq et Mohamed Bensalah figurent aussi dans le listing. Même si ce classement ne révèle pas de grosses surprises, on voit bien que les fortunes marocaines commencent à sortir de l’ombre et à être listés par le célèbre magazine. Signe que leur cote de richesse sera suivie à la loupe. Donc, toute bonne ou mauvaise affaire dans leur business sera détectée. Sont-ils en mesure d’assumer cette exposition?

La présence de My Hfid Elalamy avec le directeur général du fonds Kingdom Zephyr, Kofi Bucknor, lors de l’inauguration de l’hôtel Four Seasons Marrakech par le Prince Al Waleed Bin Talal, a été remarquée. Il est vrai que Kingdom Zephyr a été actionnaire dans le groupe CNIA de My Hfid à travers son fonds d’investissement, mais il en est sorti l’année dernière. Que venait faire El Alamy dans cette réception? Prépare-t-il une nouvelle association avec Al Waleed Bin Talal pour son développement africain, qu’en moins de 12 mois, il a acheté deux gros assureurs africains? Le groupe Saham a-t-il bénéficié d’un quelconque soutien de la part du prince libano-saoudien pour investir pas moins de 300 millions euros en Afrique?

BYE BYE L’ÂGE D’OR!

UN CHOIX ASSUMÉ ?

DES BÊTES DE TRAVAIL

La baisse du chiffre d’affaires de Maroc montre que le marché marocain se serre de plus en plus avec la concurrence, obligeant les opérateurs à innover ou à aller sous d’autres cieux plus cléments. En témoigne, la bonne santé des filiales africaines de Maroc Telecom montrant que désormais, le tracteur de la performance au Maroc sera africain.

La Lydec qui organise une conférence spéciale pour les bloggeurs et les twittos, Aziz Akhennouch qui organise un chat en live, Salaheddine Mezouar qui intervient dans le TedX Casablanca, le célèbre meeting des jeunes où des leaders viennent parler de leurs passions…Quelques uns de nos officiels font du forcing sur les réseaux sociaux et y orientent lentement mais sûrement leurs efforts en communication. Et ce n’est pas pour rien; ils draguent une large communauté de jeunes qui communiquent sur ces réseaux et qui commence à être de plus en plus influente. Et en même temps, ils se donnent une image de modernité qui a besoin d’une vraie stratégie de positionnement bien étudiée et bien harmonisée parce que la présence sur la toile ne supporte pas les temps morts. On se doute bien que leur offensive a des visées électorales. Mais toute absence après les élections sera remarquée et risque d’être fatale pour l’image de ces personnes.

25% des personnes qui travaillent dans le Maghreb emportent du travail à leur domicile plus de 3 fois par semaine. L’étude du cabinet Regus a le mérite de souligner que les employés du Maghreb n’ont rien à envier aux occidentaux. Les journées de travail classique de 9 heures à 17 heures appartiennent au passé. Mais pour quelle qualité? C’est la vraie question qui mérite étude. E|E

Economie|Entreprises Décembre 2011




ENQUÊTE

021 Grandeurs et décadences des fortunes au Maroc 030 La succession ne s’invente pas, elle se construit !

021

Par Sabrina Belhouari

Grandeurs et décadences des fortunes au Maroc Elles se sont éteintes petit à petit avec la disparition de leurs patriarches. Ces fortunes familiales marocaines ont marqué par leur empreinte le Maroc de l’après indépendance. Des fortunes qui ont fait

leur temps, mais qui n’ont pas su s’adapter aux changements ou n’ont pas su faire la transition sans trop de dégâts. Comment ont-elles bâti leurs fortunes, comment elles les ont fait fructifier ? Décembre 2011 Economie|Entreprises


ENQUÊTE|Histoire des familles au Maroc

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Notre économie, comme à l’image des autres pays du monde, fut bâtie depuis des siècles sur la puissance familiale et les richesses accumulées au fil des décennies par des patriarches puissants. Propriétaires terriens et commerçants à la base, ces familles ont réussi au fil des années à faire émerger des puissances industrielles et économiques, mais qui restaient en globalité des puissances rentières. Les différentes étapes politiques qu’a traversé le pays ont concouru à la montée de certaines familles au détriment d’autres. Il a fallu surtout bénéficier d’un protecteur proche du pouvoir pour faire face aux aléas économiques. Des noms comme les Kettani, les Akhennouch, les Agouzzals, les Sebti, les Hakam, les Bensalah, pour ne citer que ceux-ci. Certains de ces noms sont toujours des acteurs économiques importants, mais d’autres hélas, se sont éteints au fil des années. Mais lorsqu’on revient sur les débuts de ces familles, ont retient qu’au-delà de l’effort personnel de développement des affaires par les fondateurs, il y a eu quelques facteurs qui ont beaucoup concouru à booster leurs efforts. En effet, cette émergence a été le résultat d’une conjoncture assez particulière. Au lendemain de l’indépendance, et après la cessation de l’occupation française, les Marocains devaient faire redémarrer l’économie eux-mêmes. Les terres agricoles récupérées furent distribuées avec générosité. Des licences d’importation et de distribution relatives aux matières premières (thé, blé, bois, énergie) furent accordées. Mais ce n’est pas tout le monde qui en a bénéficié. En effet, il a fallu renvoyer l’ascenseur à ces familles bourgeoises qui ont soutenu la monarchie en cette période difficile qu’était l’occupation et durant les années de la résistance. Les familles fassis furent les plus privilégiées bien sûr, notamment grâce à l’avènement du parti de l’Istiqlal à la tête du gouvernement de l’après indépendance. Cela n’a pas empêché que d’autres familles, issues d’autres régions puissent être admises également dans le cercle des privilégiés. C’est le cas de Bensalah dans Economie|Entreprises Décembre 2011

Loins des projecteurs, Saad Kettani et Mustapha Amhal ont tous deux opté pour un modèle entreprenarial qui prône la discrétion et plus d’aversion au risque.

la région de l’Oriental, Akhenouch et Amhal au Souss, Agouzzal et Kettani dans la région de Fès et Meknès. Ce fut alors une période de prospérité pour ces bénéficiaires, qui ont tout de même fait fructifier ces avantages pour se constituer une petite fortune. Soutenues par le même système, ces familles ont donc chacune percé dans un domaine. C’est ainsi que Haj Mohamed Amhal s’est lancé dans le secteur de la pétrochimie. Il fait partie des Soussis qui ont fait leur chemin dans le commerce au début de leurs parcours. Il y a d’ailleurs beaucoup de ressemblances avec l’histoire de Akhannouch sur ce point-là. Mais il a fallu attendre l’époque de la marocanisation pour mettre sur pied la société Somepi en 1975. La même année, Metaghreb, spécialisée dans la fabrication et la réparation des bouteilles GPL, est crée. A partir de cette année, Haj Mohamed Amhal enchaîne la création d’entreprises. Il crée la marque Tissir Gaz en 1973, Gazafric en 1974, Omnium Marocain de Fûts en 1986, Gestra et Sofeb, spécialisées respectivement dans le transport des produits pétroliers et fabrication des citernes en 1987. En 1991, il s’associe avec des Canadiens pour la création de Liquigaz Maghreb spécialisée dans la distribution du gaz propane. La même année, le groupe s’associe avec les

Saoudiens Petromin Lubricating Oil Company pour fonder Petromin Oils. En 1996, il crée la joint-venture Jorfgaz entre deux des filiales du groupe. En somme, Haj Amhal développe un groupe intégré avec touts les métiers relatifs au secteur de l’énergie. En parallèle, les Amhal ont bénéficié du tracé urbanistique pour faire fructifier leur patrimoine foncier. Chose qui était fortement courante à l’époque. La famille réussit ainsi à fructifier sa fortune et à garder la main-mise sur le secteur gazier jusqu’à la mort du fondateur en 1995. Pour les Agouzzal, c’est avec l’activité de négoce de l’huile d’olive que commencent les affaires. Moulay Messaoud Agouzzal était marchand ambulant qui vendait de l’huile d’olive qu’il mettait lui-même en bouteilles. On raconte que c’était avec un âne qu’il transportait sa marchandise et faisait du porte à porte. En 1948, il fonde une activité de négoce d’huile d’olive et, en 1956, il devient premier exportateur d’huile d’olive vers l’Italie. En 1961, il crée les Huileries de Meknès et enchaine par l’acquisition une à une de 4 tanneries jusqu’à 1974. Et comme tous les hommes d’affaires de l’époque, il se lance dans le lotissement. Mais c’est en 1982, l’époque de la vague de marocanisation qu’Agouzzal rachète Chimicolor et Chimilabo. Ce fut alors



ENQUÊTE|Histoire des familles au Maroc

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une succession d’ouvertures de nouvelles entreprises: Caplam spécialisée dans le caoutchouc, conserves de Laayoun et Marrakech Food pour devenir une des plus importantes puissances industrielles du pays. Les kettani, menés par leur patriarche Moulay Ali, ont émergé au même moment. Avant de s’installer à Casablanca dans les années 50, Moulay Ali Kettani a fait ses débuts dans sa ville natale Fès. Il a débuté avec un petit commerce d’épices. Petit à petit, il s’est intéressé à l’activité d’import de blé et a développé son affaire en Algérie. De fil en aiguille, il décide d’investir dans l’industrie du textile et crée la société Manatex. Il enchaîne avec l’électroménager en créant, en 1956, Manar, une petite unité de fabrication des radios transistors, qu’il a développé en 1965 en faisant une joint-venture avec Philips. Malgré toutes ces activités développées, on raconte que Moulay Ali Kettani tenait à rester discret et évitait de trop afficher sa fortune. Jusqu’au moment où il trouve sa terre de prédilection: les finances. L’histoire de la fortune Kettani, dont le nom est intimement lié à Wafabank a commencé en 1968 avec une prise de participation importante dans le capital de la Compagnie Marocaine de Crédit et de banque (CMCB). Celle-ci, qui est une succursale de l’ex Compagnie

Une marocanisation à double tranchant Annoncée en 1971, la marocanisation allait surtout s’appliquer au secteur tertiaire et porter sur les représentations exclusives de marques étrangères. Certes, la marocanisation a donné un nouvel élan à ces familles, déjà fortunées. La reprise de fleurons de l’économie et de l’industrie à l’époque supposait davantage de profit. Mais cette allégresse a vite cédé la place à une vérité qui s’est avérée fatale pour certains: les Marocains n’étaient pas formés pour gérer certains secteurs compliqués. L’économie de rente était solidement ancrée dans les modes de gestions à l’époque, où la notion de modernisation des outils de production étaient encore méconnues pour beaucoup. «La marocanisation est une erreur dans beaucoup de ses aspects. Profitant du désarroi des étrangers qui tenaient des affaires très rentables et qui devenaient obligés de s’associer à des Ma-

Algérienne de Crédit et de Banque à Tanger, constitue avec ses 38 agences, le 1er réseau bancaire du Maroc d’après l’indépendance. Dirigé par son président, Moulay Ali Kettani, le groupe entame alors une ascension fulgurante dans le secteur bancaire. En 1980, la banque lance la première carte de crédit au Maroc ainsi que les distributeurs automatiques. Ils sont également précurseurs en matière d’assurances pour particuliers. C’est en 1985 que la banque change de nom et devient Wafabank. En 1993 Wafabank

Malgré toutes les difficultés que son groupe a rencontrées, Mly Messaoud Agouzzal a réussi à maintenir une réputation irréprochable.

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rocains, cette opération n’a profité en réalité qu’à une certaine bourgeoisie. Elle a fini par se retourner contre l’intérêt de l’économie du Maroc», explique Abderrahmane Saidi, ministre de la Privatisation entre 1994 et 1998, et de reprendre: «Cette même marocanisation a causé des difficultés financières à certains groupes de l’époque, des difficultés qui se sont accentuées par la suite». Plus encore, la période qui a suivi la marocanisation a connu beaucoup de changements. L’ouverture du Maroc sur l’Europe a engendré une approche différente de l’économie. Il y a eu une nouvelle concurrence étrangère et, de ce fait, une levée des monopoles qui profitaient jusque-là à ces familles fortunés. Prises aux pièges, certaines familles, qui s’étaient enrichies, essoufflées et affaiblies, furent contraintes de fermer leurs entreprises et de se rabattre sur l’activité la moins risquée: l’immobilier.

augmente sensiblement son capital et l’ouvre au public par une des premières introductions en bourse du Maroc contemporain. La banque met en place alors une nouvelle stratégie et développe de nouveaux métiers (Wafa Gestion, Wafa Bourse et Wafa Assurances). La fusion absorption d’UNIBAN, filiale marocaine du groupe BBVA et l’entrée de Crédit Agricole Indosuez dans le capital de Wafabank intervient quelques années plus tard.

Le déclic Les années 80 et 90 sont restées dans les annales du fait de l’énorme remue-ménage qui en a découlé. C’est une époque très difficile, où beaucoup d’avantages sont retirés. Une vague d’amendes colossales frappe de plein fouet les entreprises et les commerces. Les impôts fusent de partout et certaines familles, opérant principalement dans le commerce en payent le prix fort. Ces opérations d’assainissement arbitraire ont mis à genoux beaucoup de familles jusque-là vivant confortablement de leurs rentes. En cette même période, la conjoncture économique change. Les années 90 sont marquées par la guerre du Golf, qui a frappé très loin jusqu’au Maroc, où les entreprises opérant dans l’export vers les pays du


ENQUÊTE|Histoire des familles au Maroc golf sont allés vers la faillite. La famille Sebti, opérant dans le textile, en est le parfait exemple. La suite n’est guère favorable pour le reste de ces fortunes. La fin des monopoles avec la libéralisation du commerce international et les accords conclus entre le Maroc et plusieurs pays de la région rend les choses plus difficiles. L’adhésion du Maroc à la nouvelle charte du commerce international de l’accord du GATT (General Agreement of Trade and Tarifs), signé à Marrakech en 1994, a instauré de nouveaux mécanismes et surtout une libéralisation des secteurs. Ainsi, une transformation du système commercial multilatéral, devenu plus transparent, plus efficace et plus prévisible, annonçait la fin des situations de monopole dont jouissaient jusque-là certaines familles. Ces changements rapides n’ont pas laissé assez de temps aux anciens systèmes familiaux pour s’accommoder et monter en vitesse. Seuls quelques familles ont réussi et les survivants rentraient dans une nouvelle ère ou de grands moyens financiers étaient nécessaires pour accélérer. L’endettement devient à cette époque le seul moyen pour lever les fonds nécessaires. Première erreur de la part de ces familles: le recours aux prêts bancaires au lieu de restructurer l’entreprise et apporter la solution managériale. Les Amhal et Aguouzzal, ainsi que d’autres groupes comme Akhennouch s’endettent excessivement, au point où la question de savoir pourquoi autant de générosité accordée, en particulier de la part de la

BCM et de la CNCA (Caisse Nationale du Crédit Agricole) pour aider ces groupes en grande difficulté devient pertinente.

Nouveau règne, nouvelles règles du jeu En 1999, avec l’avènement d’un nouveau roi, les règles de jeu allaient changer irrévocablement. Même si les affaires prospèrent pour les familles ayant survécu aux années 80 et 90, il y a un aspect historique de l’alliance avec la monarchie pour que la «machine» tourne correctement. L’accès de la deuxième génération aux commandes de l’affaire familiale intervient, à quelques années près, avec ce nouveau

commence par restructurer le groupe en renforçant le pôle gaz. Il s’allie à la Samir en 2002 pour mettre un pied dans le raffinage. En 2003, le groupe se lance dans les produits à grande consommation et construit une usine à Mohammedia pour la fabrication de détergents. Il enchaine avec la boisson gazeuse en lançant la marque Ice Cola. Puis, c’est encore une alliance avec les Saoudiens pour le lancement d’une nouvelle marque d’huile de table nommée Savola et d’un projet d’une marque de lait. Cette stratégie de diversification, ambitieuse mais coûteuse, s’est avérée, par la suite, catastrophique car elle s’attaquait de front au groupe ONA. Le groupe Amhal, pris aussi en

«Il y a un aspect historique de l’alliance avec la monarchie pour que les affaires prospèrent.» régime. L’époque Hassan II est révolue, et les protecteurs, qui jusque-là accordaient leur soutien à certaines de ces familles, ont perdu leurs pouvoirs. C’est un nouveau roi jeune, venu avec une nouvelle mentalité. Pour une grande partie de cette deuxième génération, née avec une cuillère en or dans la bouche, le patrimoine sera rapidement dilapidé à cause d’une mauvaise gestion et une méconnaissance des rouages de l’économie. Parmi les héritiers de Haj Mohamed Amhal, c’est Mustapha, fraichement débarqué du Canada qui reprend les affaires. Mustapha Amhal

tenaille par des banques devenues de plus en plus exigentes, a été contraint de céder le groupe Oismine au holding Akwa. La famille Agouzzal est à cette époque très endettée. En 2008, c’est la signature d’un nouveau pacte d’actionnaires où Moulay Mesaoud Agouzzal devient président du directoire du groupe HMMA. La particularité de la famille Agouzzal est que son fondateur, n’a toujours pas lâché les rennes du groupe. Comportement, justifiable pour certains de ses proches, mais qui lui a probablement joué de mauvais

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ENQUÊTE|Histoire des familles au Maroc Le système bancaire durcit le ton En 1988, l’accord de Bâle qui rassemblent les banques centrales des pays du G10 met en place un ensemble de recommandations qui vont garantir la stabilité du système bancaire international. En 1992, la plupart des pays de l’OCDE adoptent cet accord. Le Maroc ne tardera pas à suivre. Le principe de ce nouveau système était de fixer un ratio des fonds propres réglementaires d’un établissement de crédit par rapport à l’ensemble des engagements de crédit de cet établissement. Ce ratio de division des risques ne doit pas être inférieur à 8%. En juillet 1993, une nouvelle loi bancaire est adoptée au Maroc, qui va instituer un cadre légal unifié pour l’ensemble des établissements de crédit, annonçant la libéralisation du secteur. Afin de permettre aux banques de mieux peser le risque lié à chaque client, une base de donnée est mise en place à partir de 2001 afin d’élargir la concertation et la communication entre les différentes banques. Ces nouvelles mesures d’ordre règlementaire vont concourir à mettre à nu des dettes faramineuses de grands groupes dont le

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tours. Pour les Kettani, c’est l’acquisition de la filiale marocaine de la banque espagole BBVA en 2001, qui marquera les dernières années de gloire de la famille. Car, en 2003, la banque royale BCM acquiert pour un montant de 2,081 milliards de dirhams 100% du capital d’Omnium Général Marocain (OGM), le holding qui regroupe les participations des héritiers de Moulay Ali Kettani dans le secteur financier. Cette opération a permis à la BCM de contrôler indirectement 36,38% du capital et 46,65% des droits de vote de la Wafabank. Une opération qui a abouti à la création du géant bancaire Attijariwafa Bank et à donner à la BCM le contrôle absolu de la 3ème compagnie d’assurance et la minorité de blocage dans la 3ème banque privée du pays. A ce stade, l’on se pose des questions. Pourquoi un groupe de cette taille, en très bonne santé financière et à la tête d’un secteur stratégique sort du jour au lendemain des mains de ses héritier.Point d’interrogation. Il y a eu bien une raison pour expliquer cette bien curieuse opération. Pour certains, cette action trouve son explication un peu plus loin dans l’histoire, à l’époque de l’opération Mosquée Hassan II, Economie|Entreprises Décembre 2011

groupe Amhal et Agouzzal. En effet, avant l’adoption des normes Bâle, les différentes entreprises d’un même groupe pouvaient emprunter auprès de plusieurs établissements bancaires, ce qui représentait un risque sismique pour le secteur. Avec la nouvelle législation, ces groupes ont été pris en tenaille et ont dû faire face à un resserrement des banques qui des fois pouvaient aller jusqu’à pousser un client à vendre sa société à un concurrent pour sortir de cette situation de surendettement. Par ailleurs, l’année 2001 sera aussi marquée par la naissance de la vision des champions nationaux que certains capitaines d’industries ont défendus. Cette vision est d’ailleurs derrière la volonté de la BCM de se rapprocher de Wafabank afin de créer une structure puissante, et doté de fonds propres solides qui vont accompagner cette mutation. Avec la mise à niveau du secteur bancaire et la vision des champions nationaux, le groupe Amhal et celui d’Agouzzal, ainsi que l’empire de Mly Ali kettani entament leurs chutes.

où tous les fortunés et moins fortunés étaient invités à faire une souscription, une sorte de contribution financière au projet. Appelée à l’époque contribution «Volongatoire», cette opération souleva beaucoup de mécontentement au sein des hommes d’affaires. Car le temps de retourner l’ascenseur au protecteur était venu et malheur aux non consentants. C’est à cette période que la famille Kettani est rentrée en disgrâce auprès du palais. On raconte en effet qu’à l’époque, Moulay Ali Kettani, sollicité pour apporter sa contribution, a donné un chèque d’un montant dérisoire par rapport à ce qui était donné par les autres. Ce chèque n’a pas tardé à lui être retourné (...). Moulay Ali Kettani en a tellement souffert que des membres de son entourage disent que sa santé en a pris un sérieux coup. La suite ne fut pas très longue à venir et l’empire disparaît quelques années après la disparition de son fondateur en 1994. Cette chute est imputée également au manque d’une vision stratégique du groupe Wafabank dans un environnement appelé à se concentrer, en plus du désaccord de gouvernance entre les successeurs et Abdelhaq Bennani, cleui-là même qui fut désigné

par Moulay Ali Kettani pour gérer les intérêts de la famille.

La chute Le modèle du groupe familial qui se base uniquement sur les fonds propres et la richesse de la famille se confrontent à de nouvelles donnes. L’économie de rente, justifiée par la phase de marocanisation, avec les situations de monopoles y résultant n’avait plus de place dans ce nouveau système. L’apparition de nouveaux secteurs, plus rentables que les secteurs primaires et nécessitant de nouvelles techniques de gestion et de développement comme les services, la bourse, les assurances et les finances de manière générale. De nouvelles aptitudes sont requises et la restructuration devient vitale pour la survie. Au lendemain de la vente de Oismine, la famille Amhal s’est effritée et Mustapha Amhal, vivant entre les Etats-Unis et le Maroc, a cédé ses activités industrielles au groupe de Said El Alj. La famille Kettani, depuis la cession du groupe Wafabank-Wafa Assurances, est entrée dans une phase de silence radio. Seul Saad Kettani est resté sous les feux des projecteurs grâce à ses apparitions à la tête de certaines organisations plus ou moins médiatisées. Il se serait lancé dans une activité de lait et une banque d’affaires tout dans la discrétion. Sollicités pour apporter leurs témoignages sur cette époque, les membres de ces familles ont désisté lorsqu’ils n’étaient pas joignables. Considèrent-ils le fait de raconter l’histoire de leurs familles gênant ou préfèrent-ils rester loin des projecteurs. Ce mutisme confirme une des leçons tirées de l’histoire de l’économie du Maroc: Parfois, il vaut mieux rester loin des projecteurs pour mieux vivre et prospérer. Car le pouvoir et la gloire ont un prix. Et même s’il existe plusieurs lectures de l’histoire de l’économie du Maroc, tout le monde est d’accord sur une vérité. La préparation de la relève est une question qui a été fatale pour plusieurs grandes familles. E|E





ENQUÊTE|Histoire des familles au Maroc

La succession ne s’invente pas, elle se construit ! Si le parcours de certaines grandes familles est impressionnant par sa richesse et sa longévité, c’est que leurs leaders ont su surfer sur la vague du changement. La deuxième génération a été, de ce fait, d’un grand apport pour maintenir le cap et fructifier le patrimoine.

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Dans l’histoire de la plupart des groupes familiaux, seules les familles qui avaient les reins solides ont pu traverser les différentes périodes, non sans y laisser quelques plumes. On dit que c’est la diversification qui était la cause de l’essoufflement de celles disparues. On dit aussi que ce sont les endettements excessifs couplés à une conjoncture économique difficile. Mais des contreexemples existent. Ce sont les success stories de groupes qui ont démarré au même moment, et qui ont traversé les mêmes difficultés, mais qui prospèrent et se développent dans plusieurs secteurs à ce jour encore. Les Bensalah, les Hakam, les Akhenouch-Ouakrim, les Amrani en sont de bons exemples. Quoique leurs parcours soient quelque peu différents, ces familles démontrent

Pour Zakaria Fahim, le pouvoir et la religion sont les facteurs principaux de blocage pour une transmission en amont.

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que la deuxième génération était déterminante dans la survie du patrimoine. Avec les nouvelles contraintes, le changement dans les méthodes de gestion, la concurrence étrangère, les parents fondateurs ont compris qu’il fallait miser sur la relève. «La pérennité de l’affaire familiale suppose d’avoir un esprit anticipatif et ne pas rester dans l’expectative. Préparer le successeur, se fait sur plusieurs années et ne peut réussir à la dernière minute», insiste Zakaria Fahim, associé-gérant du cabinet BDO Jiwar.

Pouvoir et religion Avec l’avancement de l’âge des pères fondateurs, ceux-ci ont commencé à préparer leurs successeurs. Zakaria Hakam, directeur général du groupe Auto-Nejma, distributeur exclusif de la marque Mercedes depuis 1968, décédé subitement en 2009, fut le leader lu groupe Hakam au vivant de son père, le dernier des quatre frères fondateurs (Hadj Mohamed, Benaïssa, Jilali et Abdellatif ). Ayant le feu vert de son père, Haj Mohamed Hakam, Zakaria avait une bonne marge de manœuvre pour prendre des décisions et moderniser l’entreprise familiale. Saida Karim Lamrani, la fille de l’ancien ministre, Mohammed Karim Lamrani, est un autre exemple de la deuxième génération qui a bien réussi à imposer son nom, au vivant du patriarche. Elle est aujourd’hui président directeur général

de Smeia, vice-président directeur général du groupe des sociétés de la holding familiale Safari, Sofipar et Cofimar et présidente du conseil de surveillance du Crédit du Maroc. Or, pour beaucoup d’autres familles, c’est le patriarche qui tenait les rennes jusqu’à la fin de sa vie. Pensaient-ils réellement à la succession? Probablement oui, mais deux facteurs constituaient un blocage: la religion et le pouvoir. En effet, selon une enquête réalisée sur la succession dans les entreprises familiales par le cabinet BDO et l’ANPME, préparer la relève est souvent considéré en contradiction avec la religion et les principes de l’héritage. Préserver le patrimoine, sans transgresser la religion devient très délicat. «L’enquête que nous avons réalisée sur la transmission de l’entreprise relève que le patriarche ne veut pas transgresser le testament et déshériter certains membres de sa famille en faveur des autres.», assure Zakaria Fahim. Ce verrou religieux est, de ce fait, derrière la disparition de beaucoup de familles illustres avec la disparition de leurs fondateurs. Plus encore, en gardant le contrôl total, le patriarche empêche l’ascension d’un nouveau leader qui va reprendre le flambeau par la suite. Et d’ajouter: «Il faut que celui qui passe le relais soit conscient qu’il doit donner toutes les clefs et non la moitié». Moulay Messaoud Agouzzal qui s’agrippe toujours au pouvoir n’a, à ce jour, pas désigné de successeur pour des raisons qu’il est seul à savoir.

Lorsque des patrons octogénaires, tel que Zniber dirigent encore leurs empires, c’est que ni la deuxième ni la troisième génération n’en a l’aptitude.



ENQUÊTE|Histoire des familles au Maroc Pourquoi choisir la succession familiale ? Près de 80% des dirigeants questionnés opteraient pour la succession familiale pour assurer l’avenir de la famille.

Avenir de la famille Tradition familiale Garder contact avec l’entreprise Développer les activités 0

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Profil idéal du successeur Incontestablement, c’est la créativité et l’ambition qui sont les premières qualités chez le successeur de l’entreprise familiale.

Créatif et inventif Ambitieux Rigoureux et methodique Visionnaire Passionné et fonceur Respectueux des traditions Autoritaire Obéissant et discipliné Obstiné et têtu 0

Le réseau, une clef incontournable

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Source: Enquête transmission familiale BDO Jiwar

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jusqu’à aujourd’hui, la famille Hakam demeure l’une des premières fortunes familiales du Maroc à avoir su assurer une succession grâce à une bonne gouvernance. Mais au-delà de la transmission du capital et du savoir-faire, il y a aussi un élément très important, sans lequel même la deuxième génération serait en perte de vitesse. Il s’agit de la transmission du réseau de connaissances. Dans les cas où la transmission fut réalisée très tard ou d’une manière rapide, beaucoup ont souffert et ont même parfois jeté l’éponge à cause du rejet de la part des collaborateurs internes et externes. Encore une fois, l’existence d’un protecteur puissant est essentielle pour la survie.

Néanmoins, le capitalisme actuel a trouvé de nouveaux moyens de transmission du patrimoine, en prenant un minimum de risque de perdre le contrôle familial et où les perceptes de la religion sont intouchables. Selon l’enquête mondiale PricewaterhouseCoopers (réalisée entre 2000 et 2008) auprès des entreprises familiales dans différentes régions du monde, 31% d’entre elles sont dotées d’un Conseil de famille, 30% ont établi des conventions entre actionnaires et 28% ont élaboré des chartes familiales pour la résolution des conflits familiaux. Il y a l’exemple des plus grands groupes familiaux comme Michelin, Peugeot, Bettencourt, Mulliez, Bouygues, Arnault ou Pinault, qui dirigent directement ou indirectement leur groupe sans forcément posséder la majorité du capital. Et chez lesquels il n’y a pas qu’un seul héritier leader. Au Maroc, Hakam, probablement conscient des dangers des conflits familiaux, prit la décision de créer un conseil familial pour à la fois garder le contrôle et sécuriser les intérêts. Ce modèle a permis de séparer le management de la surveillance, chose qui fait que Economie|Entreprises Décembre 2011

Brahim Zniber, le roi des tonneaux, comme certains se plaisent à le nommer, dans un entretien accordé en 2009 à un hebdomadaire de la place, déclarait «qu’il avait bénéficié d’un crédit de la Caisse fédérale pour acheter un terrain de 740 hectares, et eu recours à la Compagnie Marocaine de Crédit et de Banque (ancêtre du groupe Wafabank) pour acheter le matériel». Mais surtout que «Ces facilités de financement, il les doit à la réputation de sa famille et à ses connexions avec les nouveaux dirigeants du Maroc indépendant». Plus encore, il rapporte dans ce même entretien qu’un patron de banque lui a dit à l’époque «qu’il n’aurait pas eu un sou s’il n’était pas le fils de Taher Zniber (qui était responsable de la Koutla nationale, ancêtre du Parti de l’Istiqlal)». Ce grand patriarche ré-affirme que le réseau et les relations familiales jouent un rôle déterminent dans le bon fonctionnement des affaires. Un réseau dont l’absence est fatale pour un héritier de deuxième génération. Les enfants de Bensalah, Mohamed et Meriem, ont réussi à perpétuer le patrimoine familiale grâce à ce même type de réseau. Cette deuxième génération, a tiré de l’avantage de sa proximité de l’entourage royal. Leur amitié

avec le prince hériter à l’époque n’est pas méconnue. Ce réseau a joué un grand rôle au moment de leur accès à la direction des affaires familiales. Pour le cas de la famille Amhal, Mustapha le fils, a accédé aux affaires familiales assez tôt et a pu dans une certaine mesure reprendre le flambeau une fois le temps arrivé. Mais cela n’a pas suffi, car il lui manquait cet ingrédient, et n’a rien fait pour le developper, selon des sources qui l’ont côtoyé. Aujourd’hui encore, il y a beaucoup de points d’interrogations sur l’avenir de certains grands groupes liés à des familles, et dont le fondateur a largement dépassé le cap des 80 ans, tout en détenant le centre de décision. Le cas de Othman Benjelloun, à qui on ne connaît pas de successeur désigné et dont le patrimoine a un poids énorme dans l’économie, en fait partie. Selon quelques indiscrétions, celui-ci a mis en place un pacte d’actionnaires qui va garantir la pérennité du groupe. Ce pacte avec ses partenaires institutionnels et étrangers, garantirait la prémunition du groupe contre la dispersion au moment de l’accès des héritiers aux parts du fondateur. Zniber, conscient que sa progéniture nombreuse, où aucun leader n’est

«Il faut que celui qui passe le relais soit conscient qu’il doit donner toutes les clefs et non la moitié» prédisposé à mener les affaires, risque de dilapider le patrimoine rapidement, s’y est pris également. Il entame en effet une étude auprès d’un cabinet de la place pour trouver le meilleur moyen d’assurer la relève et conserver le patrimoine. D’autres patriarches préparent leurs enfants à prendre la relève en les intégrant très tôt dans l’entreprise familiale. Chaabi, Sekkat, Sefrioui et bien d’autres ont d’ores et déjà leurs enfants en tant que collaborateurs et parfois actionnaires. C’est que le tabou sur la disparition est levé et les groupes familiaux ne peuvent plus se permettre de disparaître après autant de sacrifice et de dur labeur. E|E




DÉCRYPTAGE

Economie|Entreprises|Chiffres

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Un ultra libéral dans une alliance de conservateurs Le nom de Adil Douiri a souvent été cité parmi les candidats au poste de chef du prochain gouvernement. Personne ne conteste ses qualités humaines, ni même sa légitimité politique et encore moins sa connaissance profonde des défis économiques et sociaux. A l’heure où nous mettions sous presse, son nom circulait fortement comme prétendu ministre des Finances. Co-fondateur de CFG Group, une des plus importantes banques d’affaires, et de Mutandis, une société d’investissement dédiée à la restructuration qui, en trois ans, a réussi à injecter quelque 700 millions de dirhams dans le rachat et la restructuration de

5 sociétés dans le plastique, les détergents, les produits de la mer, la distribution automobile et l’artisanat, Adil Douiri est un fin connaisseur du monde des affaires. C’est aussi un homme de réseaux qui a sa place dans les centres d’influence économique au Maroc et encore plus à l’étranger. Son passage satisfaisant au ministère du Tourisme où il a lancé avec brio la Vision 2010, lui a permis de comprendre les rouages de l’administration, entre le ministère de l’intérieur et le ministère des finances, les deux principaux partenaires du ministère du tourisme. Il aurait quitté le dernier gouvernement à la veille de sa formation, arguant

qu’il était le mieux placé dans le parti de l’Istiqlal à gérer les finances publiques. Son message n’a visiblement pas été bien reçu. Adil Duoiri reviendrait à son fief financier casablancais. Il a contribué ces quatre dernières années à son parti en animant activement de Cercle des Economistes de l’Istiqlal. Profitant de la nouvelle conjoncture politique qui prône la méritocratie- et à la lumière de la coalition avec le PJD -Adil Douiri est sans doute un bon profil pour mener l’économie et les finances publiques. Un ultra libérale au Finances, n’est ce pas le meilleur moyen de rassurer les investisseurs internationaux ? Décembre 2011 Economie|Entreprises


DÉCRYPTAGE

SUCCES IL SEE DONNE DES AILES

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Il a sauté sur l’occasion. Dans un marché Halal en pleine expansion, Tahar Bimezzagh a eu le réflexe d’installer Koutoubia en France. Le marché halal est e estimé à près de 5 milliards d’euros en France qui compte F q quelque 5 millions de d musulmans, dont 1 million environ de d Marocains. Une aubaine pour cette marque marocaine qui se donne des ailes. Koutoubia montre comment une minuscule entreprise de charcuterie artisanale a pu se transformer en dix ans en une grosse PME qui approvisionne aujourd’hui 75% du marché avec ses 8 millions de tonnes par an. Taher Bimezzagh a aussi compris que l’avenir de son activité dépend d’une intégration de toutes les étapes de production et de commercialisation: de la ferme spécialisée aux points de vente. Mais si son implantation en France témoigne de sa réactivité et son sens des affaires, il n’en demeure pas moins qu’il entre dans un marché très concurrentiel et où les standards de qualité sont très élevés. Saura-t-il s’y aligner ?

UN PETIT BIJOU Enfin, un signal fort des décideurs publics pour réanimer la Bourse. Fipar Holding, le bras financier de la CDG se prépare à sonner la cloche. A 40 ans, a son président Mohamed Amine M Benhalima a livré B une u jolie perle à la Bourse. Acquise par B la CDG en 2003, le portefeuille de Fipar est passé de 300 millions de dirhams à 6,5 milliards, en termes de portefeuille comptable en valeur d’acquisition (sans prendre en compte les plus-values latentes). Polytechnicien et ingénieur en télécommunications, la carrière de ce jeune directeur a débute en 1993 dans la compagnie Royal Air Maroc. Sa plus grande action reste la création en 2006 de CDG Capital, la banque d’affaires de la CDG au moment de la politique de filialisation lancée par Mustapha Bakkoury. Avec l’introduction de la première société d’investissement à la Bourse de Casablanca et l’engouement certain qu’elle va susciter, c’est une nouvelle ère de communication qui s’ouvre pour lui.

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Le fa faux fuyant C’est qu quand même sidérant de la part du gouvernement. Au lieu de déterrer d la loi sur les sondages gelés depuis quatre ans, du d l’ancien ministre de la Communication, Nabil Benabtemps de dellah, l’équipe au pouvoir a plutôt préféré intégrer une petite clause dans la loi sur les listes électorales. Ainsi, les sondages d’opinion ont été interdits un mois avant les élections. Certes, cette mesure est logique car elle vise à ne pas brouiller les esprits pendant la campagne et à ce que les partis gardent toutes leurs chances pour gagner. Mais le vrai enjeu est ailleurs. Il aurait fallu adopter toute la loi sur les sondages pour réglementer ces investigations qui souffrent d’une anarchie flagrante. Le gouvernement a manqué de courage car cette loi divulguée il y a quatre ans consacre les lignes rouges et visait beaucoup plus à verrouiller les sondages qu’à les ouvrir pour en faire un outil démocratique. Au lieu de s’attaquer à ce gros morceau, on a préféré y aller par petites doses. Ce n’est qu’une fuite en avant. Car le sujet se posera certainement dans l’avenir.

L’Illusion monétaire Les revenus de la classe médiane présentent une évolution en trompe l’œil. Ainsi, sur les 12 dernières années, le revenu moyen de la classe médiane est passé de 56.000 dirhams à 76.000 dirhams, soit une augmentation annuelle moyenne de 2,63%, selon une analyse de l’association Capdema. Mais cette augmentation ne tient pas compte de l’inflation. Chaque année depuis 1999, les ménages médians perdaient 0,05% de leur pouvoir d’achat, soit un coût total de 14.400 dirhams. Une somme qui n’est calculée nulle part. Ce qui montre que cette classe est en train de s’appauvrir à cause des écarts de richesse.

«Les prix du mobile continueront à baisser» AZZEDINE EL MOUNTASSIR BILLAH DG de l’ANRT, in Challenges Hebdo

Délivrez-moi ! Benhima décoré par le Roi. Le geste a été interprété comme une préparation au départ du sulfureux directeur général de la compagnie aérienne. Surtout qu’il vient de boucler le plan de sauvetage de la RAM avec une augmentation de capital de 1,6 milliard de dirhams et un important plan de départs volontaires, sans parler du fait qu’il s’est délesté de ce gouffre financier qu’est la formation des pilotes. Visiblement, la méthode Benhima a eu ses fruits. En bon stratège, il a tapé du poing sur la table quand il a senti que l’étau commençait à se resserrer sur lui (…). Et il a eu ce qu’il voulait. Maintenant, va-t-il enfin être délivré?

Quand les mineurs se soulèvent! So british! Une très belle exposition des produits marocains à Harrods, le magasin le plus prestigieux de Londres, signé par Chrifa Lalla Joumala.

Managem a beau accumuler les performances, elle doit désamorcer la colère des villageois d’Imiter qui demandent le partage de leurs richesses.


DÉCRYPTAGE Libéralisation des changes Une action digne d’intérêt, celle de l’Office des Changes qui va passer «d’une logique d’interdiction totale sauf dérogation à plus de liberté sauf interdiction spéciale». C’est la philosophie de son texte de réforme en cours d’élaboration. L’Office des Changes ne sera plus cet épouvantail dans les transactions avec l’étranger. Il agira en tant qu’accompagnateur et cette action conforte encore une fois l’idée que l’Etat est en train de remuer sa politique sur la libéralisation des changes.

Tanger Med: Lock-out ? Les grèves à répétition à Tanger Med pourraient aboutir à la fermeture du site par les sociétés qui y opèrent, annonce le site le Moci. Rien que cela! Depuis le printemps dernier, date du déclenchement des tensions sociales, le port tourne au ralenti et il y a risque de transférer les activités de Tanger Med vers Algésiras, poursuit le site. Mais comment comprendre ces perturbations avec les taux de trafic qui battent toute concurrence. Selon le dernier communiqué sur l’état du trafic, ce dernier a augmenté de 53% à fin septembre par rapport à la même période de l’année dernière. Le langage des chiffres semble en total déphasage avec celui de la réalité des grèves.

Inflation démagogique

La presse n’a pas bonne presse!

À L’ A F F I C H E

Dans leurs programmes économiques, les partis politiques ont fait preuve de démagogie en ce qui concerne le nombre de postes d’emploi à créer. Les promesses de créations vont de 200.000 à 300.000 postes par an. Les partis sont-ils aussi déconnectés de la réalité? Car au delà du fait que l’équipe actuelle a échoué à arriver à ces seuils chimériques, ces objectifs sont démentis par la réalité des chiffres. Selon le HCP, le chômage de la population active a cru de 2,7% au troisième trimestre. Et c’est la population jeune âgée entre 15 et 24 ans qui est la plus touchée,

Ce mois de novembre, deux publications ont fêté leurs 20 ans: L’Economiste et Maroc Hebdo fondés en 1991, par Abdelmounaim Dilami et Mohamed Selhami. Elles ont été créées à des moments historiques du Maroc. A l’époque, le pays entamait sa réforme financière et bancaire suite aux directives du FMI et Hassan II commençait à lâcher du lest sur le dossier des Droits de l’Homme, balisant le terrain à l’arrivée de la Koutla au Pouvoir. Depuis, la presse a vécu les hauts et les bas de ce qu’on appelle «la transition démocratique» sans qu’il y ait un traitement responsable de l’avenir de ce secteur. 20 ans, c’est une bonne date pour faire un bilan. Et ce dernier est tout sauf reluisant. La presse navigue à vue et si certains journaux ont pu tirer leur épingle du jeu, la plupart ont un déficit chronique. Mais au-delà du bilan économique, la presse n’a pas bonne presse avec le pouvoir, et c’est là où le bât blesse. Etroitement liée aux enjeux de pouvoir, de gouvernance et de démocratie, la presse attend toujours qu’un vent frais souffle dans son sens, qui lui redonnera ses lettres de noblesse.

LE RAS-LE-BOL DES PATRONS

Taux de chômage selon l’âge en % 3e trimestre 2011 3e trimestre 2010 18,2 16,8 13,3 13,2

5,3

5,5 2,1

15-24 ans

25-34 ans

1,7

35-44 ans 45 ans et plus

donc celle demandant pour la première fois un emploi. S’il y a une urgence économique, c’est bien celle d’aider ces jeunes à trouver leur premier job, donc à agir sur les programmes de formation professionnelle et d’entrepreneuriat.

Sur Econostrum, Abdessamad Saddouq, président de la commission éthique de la CGEM, n’y va pas par le dos de la cuillère pour affirmer que la corruption est bien installée au Maroc et que le dispositif institutionnel ne servira pas à grand chose si la gouvernance n’est pas réformée. Attention, les patrons sont en colère !

IL Y A PÉRIL… Le célèbre site américain Huffington Post a publié un long article qui marquera d’une pierre blanche le traitement médiatique de l’affaire du Sahara par les Américains. L’auteur signale que le Polisario et la relation dangereuse qu’il entretient avec Al Qaida présente la plus grande menace pour la région.

SUIVEZ MON REGARD ! Elle est bien suggestive cette photo de Abdelilah Benkirane et de Salwa Benabdellah. Parue dans le supplément people du magazine Actuel, cette photo a suscité des commentaires insolites sur le regard du chef du parti islamiste vers la militante associative. Après tout, c’est des gens normaux, ces PJDistes !

L’AFRIQUE, UN CHANTIER OUVERT

Tous contre le cancer My Hfid Elalamy affiche son engagement dans l’association Lalla Salma pour la lutte contre le cancer en peignant le siège social de CNIA Saada aux couleurs de cette cause.

Tramway de Rabat Il aura fallu juste quelques jours de pluie pour que le nouveau Tramway de Rabat coule sous l’eau.

Anas Sefrioui s’est confié à Challenges Hebdo à propos de ses ambitions sur l’Afrique. Ce projet pourrait être une énorme bouffée d’oxygène pour son groupe qui sature au Maroc et dont la performance est entourée de questions. Mais face à cet effort d’internationalisation, nous ne pouvons que lui souhaiter bon vent. Décembre 2011 Economie|Entreprises

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DÉCRYPTAGE

D É R A PA G E LEE NON DE TROP TROP... Le Maroc a encore dégringolé dans le classement PNUD 2011. Il se trouve ainsi à la 130ème position sur 187 pays. Et encore une fois, le gouvernement conteste c le classement sans c o avouer qu’il y oser a effectivement un gros g retard sur les chantiers c qui nous font traîner dans ddes rangs pas du tout honorables. Ces maux ont pour noms l’éducation, l’analphabétisme, l’écart des revenus, la corruption… Il faut admettre que le développement d’un pays est tributaire de ces chantiers. Au lieu de contester, les décideurs ont tout intérêt à se retrousser les manches et à secouer le cocotier.

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ENCORE UNE GRÈVE A quoi rime cette reprise des grèves dans les collectivités locales en plein processus électoral? Cela fait 5 ans que ce dossier empoisonne la vie des citoyens c et ralentit considérablement c la machine économique, sans é que q le ministère de d l’Intérieur ne prenne des décisions p draconiennes. Cett Cette fois-ci, le syndicat draconiennes de l’Organisation Démocratique du Travail (ODT) et l’UMT dénoncent l’arrestation de certains de leurs militants et dénoncent des atteintes à la liberté syndicale. Mais à force de les voir protester pour une raison ou une autre, les citoyens, livrés à eux-mêmes, ont fini par croire à la thèse des manœuvres politiciennes. Si la situation s’enlise davantage, il est à craindre que ce soit les citoyens qui décident de faire des sit-in devant les communes!

Economie|Entreprises Décembre 2011

Il ple pleut des milliards L’Office national de l’électricité (ONE) a annoncé un programme d’investissement de 109 milliards de dirhams d’ici 2016, avec de d’investi nouvelles capacités de production de 5.480 MW, dont 2.773 MW à base d’énergies renouvelables. Le chiffre des 109 milliards n’est pas une nouveauté en soi. L’Office n’a fait qu’additionner tous les projets prévus jusqu’en 2016 (Centrale de Safi, JLEC, Energie Pro, parcs éoliens, parcs solaires…). Par contre, c’est le timing de cette annonce aux chiffres sonnants et trébuchants qui se prête aux questions. Dans ce contexte de préparation électorale, il s’agirait d’un clin d’œil au bilan de l’ONE. Bilan qu’on veut présenter sous une image dynamique alors que le vrai enjeu demeure toujours la soutenabilité financière de l’Office. Qu’a-t-on fait à ce niveau? Le flou est total.

Engagement social et politique La dénomination de Capital Consulting a fait l’objet de multiples interrogations sur les réseaux sociaux, ces derniers mois. Ce cabinet, dirigé par Hicham Chebihi, est en effet au-devant de la scène. Très proche des hautes sphères économiques, il aurait aidé le RNI à structurer son projet économique. Interpellé sur sa proximité avec le RNI, Chebihi explique cette proximité par la décision de son cabinet de «rendre au Maroc un peu de ce que le Maroc lui a donné». Depuis plusieurs années, Capital Consulting alloue «une centaine de jours hommes» à des œuvres sociales et caritatives. Et pour 2011-élections oblige- «nous avons décidé de prêter assistance au RNI, mais aussi au Parti de l’Istiqlal, que nous avons assisté sur leur positionnement sur le web».

46 milliards de dirhams, c’est ce que transfèrent en moyenne chaque année les MRE au Maroc depuis 2000. Le Maroc est le 2ème pays récipiendaire de transferts dans la région MENA après l’Egypte.

5 mois et 15 jours d’importations est le stock en devises du Royaume à fin septembre, soit 5 jours en moins, augmentant la tension sur les liquidités.

Halte à la surfacturation des multinationales! C’est un dossier tabou, qui est de plus en plus déballé sur la scène publique. Les filiales des multinationales réalisent des taux de progression de leur activité supérieures à leurs maisons mères, nous informe La Vie eco. Mais, bizarrement, leurs bénéfices nets sont très faibles. Cette contradiction est probablement due à des remontés de cash massifs vers les maisons mères à travers la surfacturation des services ou des matières premières. Le même sujet a été soulevé par L’Economiste début novembre à travers un rapport du Conseil de la Concurrence, qui met le doigt sur la manipulation des prix de transfert entre les multinationales pharmaceutiques et leurs filiales locales. Le prix de transfert, c’est-àdire le prix auquel sont vendues la matière première ou les prestations entre entités appartenant au même groupe est un des canaux de l’évasion fiscale. Il constitue aujourd’hui le principal chef de redressement fiscal des multinationales. Voilà qui remet au-devant de la scène la volonté politique de l’administration des Impôts et de l’Office des Changes de s’attaquer à ces pratiques.

L’essentiel avec Mohamed Adil Rtabi Le président directeur général de Jet Alu soutient que son entrée en bourse intervient au bon moment. Pourquoi cette introduction en plein marasme de la bourse? Les bonnes opportunités se présentent toujours pendant les crises. Il est vrai que la bourse connaît des moments critiques, mais même pendant ces moments, il y a toujours des investisseurs qui peuvent faire de bonnes affaires. A cause de leur sur valorisation, des valeurs ont baissé pendant quelques temps après leur introduction. N’est-ce pas votre crainte? Nous ne sommes pas dans cette situation. Le cas de Jet Alu est très différent, du point de vue de la qualité de ces indicateurs. La société affiche un PER élevé (price-to-earnings ratio) par rapport au PER du marché. Elle affiche également un rendement de dividendes de 5% par rapport à celui du marché, qui est de 3%. Il faut ajouter aussi qu’on est dans un plan de développement dans un secteur très demandé surtout que dans notre cas nous avons des projets déjà lancés avec un carnet de commande bien garni qu’il faudrait exécuter. Pourquoi le BTP est le secteur le plus intéressé par la bourse? On est en train de construire le pays et le BTP a une part très importante à jouer dans ce sens. Ce secteur, par sa nature, est demandeur d’investissements très lourds et la bourse demeure le canal le plus important pour l’alimenter. Donc, c’est très normal qu’il sollicite le plus les introductions en bourse.



DÉCRYPTAGE Concurrence

Le LPEE épinglé

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d’affaires avoisinant les 29,3 millions de dirhams. Ces recommandations données, si bien appliquées, pourraient augmenter la transparence dans un secteur longtemps dominé par le LPEE.

Le Conseil de la concurrence, dans son rapport 2010, a tranché une affaire entre le LPEE et le Labotest sur des «pratiques anticoncurrentielles livrées par LPEE à l’encontre du Labotest; avec le concours de certains services extérieurs et entreprises sous la tutelle du département de l’Equipement et des Transports». Ainsi, dans le cadre de ses recommandations, le Conseil a demandé au ministère de l’Equipement et des Transports entre les qualités de régulateur, consommateur et opérateur dans le secteur des laboratoires de BTP de veiller à ce que le LPEE soit soumis aux mêmes règles de la concurrence dans le marché sans aucun avantage concurrentiel. Le LPEE, pendant de nombreuses années, a été leader

dans le secteur des laboratoires du BTP au Maroc et le dossier portant sur cette affaire aurait même mis en évidence ses réalisations en 2009, avec pour chiffre d’affaires un montant colossal de l’ordre de 515 millions de dirhams, dont il détient la part du lion, soit 85% du chiffre d’affaires globale du secteur. Un secteur estimé à 608 millions de dirhams par le ministère de l’Equipement et des Transports, bien qu’il compte entre cinquante et soixante laboratoires de BTP, le poids du laboratoire LPEE semble écraser tout sur son passage, y compris le deuxième plus grand acteur du marché, Labotest, qui a réalisé 40 millions de dirhams. Labotest est suivi de près par le laboratoire L3E, qui a réalisé, lui aussi, un chiffre

Source: Le Rapport 2010 du Conseil de la concurrence

Notation

Commerce extérieur

Automobile

Le secteur bancaire très risqué

Hausse des importations de blé

Croissance soutenue

Trend baissier de l’evolution des crédits à la consomation

La hausse générale enregistrée chez les importations alimentaires provient essentiellement de la hausse des importations de blé (+76,5% ou +3.068,5 MDH), une tendance qui se poursuit malgré la bonne récolte céréalière (production céréalière) que connaît le Maroc actuellement, ainsi que l’augmentation de façon générale du prix de blé à l’international. Le Maroc n’est-il pas en train de constituer des stocks importants en vue de faire face à une situation de sécurité alimentaire éminente?

50 % 40 30 20 10 0 -10 -20 -30

2007

2008

2009

2010

2011

Source: HCP, OC et calculs et prévisions BAM

Le Maroc, a migré du groupe ‘8’ au groupe ‘7’, sachant que le groupe ‘1’ est composé des pays connaissant les risques les plus faibles. Cependant, le secteur bancaire marocain reste très risqué, et S&P aurait, lors de son diagnostic, identifié que l’économie marocaine, malgré son effort tourné vers la diversification, se heurte à quelques «stumbling blocks» dont sa dépendance de deux secteurs demeurant cycliques, à savoir l’agriculture et le tourisme. Cette dépendance présente bien des risques car elle laisse les performances économiques du pays dans les mains des facteurs extérieurs. Economie|Entreprises Décembre 2011

10000 En millions de dirhams 8000

6000

4000

2000

0

2007

2008

2009

2010

600 En millions de dirhams 500 400

LPEE LABO TEST L3E LABO ROUTE

300 200 100 0

2005

2006

2007

2008

2009

Top five des ventes de voitures particulières

Importations de blé entre janvier et septembre 2011

Source: Chiffres provisoires (Office des Changes).

L’évolution annuelle du CA réalisé par les trois grands opérateurs du secteur

2011

2000

1500

Octobre 2010 Octobre 2011

1000

500

0

Source: Aivam

Pour le troisième trimestre consécutif, tout semble «rouler» pour les concessionnaires automobiles au Maroc. Ces derniers ont connu l’écoulement de 93.556 véhicules pendant les dix premiers mois de l’année 2011 contre 87.120 véhicules en 2010. La part la plus importante de ces ventes avait, toutefois, été réalisée par le segment des voitures particulières qui, à lui seule, s’est accaparé de 88% des ventes au détriment de son concurrent, les véhicules utilitaires légers. Cette performance s’est soldée par la solidification de la mise sur la première place des classements des VP par Dacia, avec ses 1.724 immatriculations en octobre 2011. Visiblement, les Européennes mènent le bal au détriment des Asiatiques, de moins en moins compétitives à cause des droits de douane.



MOROCCO MALL, UN RÊVE QUI SE RÉALISE 042

Economie|Entreprises Décembre 2011


INTERVIEW

Salwa Akhannouch|présidente du groupe Aksal

Dans cette première interview accordée à un organe de presse, Salwa Akhannouch détaille sa vision de son groupe, dont le navire amiral Morocco Mall ouvre ses portes ce début du mois. On apprend qu’il ne sera pas le seul au Maroc, puisque d’autres sont prévus dans les grandes villes du Royaume. Propos recueillis par Nadia Lamlili Le Morocco Mall est un projet gigantesque, qui souhaite projeter une autre image du Maroc. A-t-il été pensé ainsi et pourquoi ?

Le Morocco Mall a d’abord été un rêve pour le Maroc et les Marocains. Un rêve de doter le pays d’une offre commerciale et de loisirs aux meilleurs standards internationaux, le rêve d’offrir à Casablanca une réalisation architecturale exceptionnelle faisant de la ville un pôle d’attraction à rayonnement régional, voire mondial, et surtout le rêve de généraliser à toutes les classes socioprofessionnelles l’accès à l’offre d’un Mall de destination avec un aquarium inédit traversé par un ascenseur panoramique, un parc Adventure Land de 5.000 m², le premier cinéma 3D du continent, la troisième plus grande fontaine musicale au monde ou encore un food court de plus de 50 enseignes et 300 enseignes de shopping pour toute la famille. Comme chez Aksal, les idées d’aujourd’hui sont les grandes réalisations de demain. Le projet Morocco Mall a symbolisé, dès son lancement en 2009, une ère nouvelle dans le paysage urbain et commercial du Maroc et a démontré la capacité du Groupe Aksal à concevoir de grands projets structurants et à réunir les grandes marques nationales et internationales positionnant définitivement Aksal à l’avantgarde de tout un secteur. Le Morocco Mall est une réalisation ambitieuse qui va changer de manière positive et durable le paysage de Casablanca et du Maroc et les habitudes de consommation de la région. Un projet destiné à renvoyer une image résolument moderne du Maroc et à prouver aux investisseurs étrangers que le Maroc est la destination habilitée à accueillir et faire fructifier leurs capitaux. Parlons donc de rendement, à quelle échéance est prévu le retour sur investissement ?

C’est un montage classique immobilier avec un tour de table qui se compose du Groupe Aksal, du Groupe Al Jedaie et du support des institutions financières de la place. Le modèle financier des Malls ou centres commerciaux dans le monde repose en général sur les loyers des commerçants, avec en général une valorisation en fonction du flux de visiteurs et de la valeur ajoutée des attractions.

Le luxe dans le monde se porte bien, assimilez-vous votre projet à cette frange d’investissement ?

Le benchmark mondial est intéressant. En revanche, le cas du Maroc est spécial dans la mesure où tout le marché de l’habillement, toutes gammes confondues, est en pleine croissance avec une classe moyenne qui aspire de plus en plus à s’identifier à des icônes de la mode, à être dans l’air du temps et surtout à vivre pleinement la vie. Comment Salwa Akhannouch a-t-elle gagné la confiance des partenaires internationaux d’envergure pour les amener à s’installer dans le Morocco Mall?

Historiquement, le Groupe Aksal a réussi, dès sa première année en 2004, à se forger un nom et ses premiers grands succès ont contribué à l’inscrire comme pionnier du secteur du Retail au Maroc. Le groupe a acquis ses lettres de noblesse dans le Retail en signant des partenariats avec les majors de la mode et du prêt-à-porter en réussissant le challenge de hisser les performances de ses magasins au meilleur rang mondial. Aksal est aujourd’hui non seulement reconnu comme le premier groupe à avoir démocratisé la mode au Maroc, mais il est aussi celui qui a métamorphosé les habitudes de shopping grâce à son expertise et sa vision du métier. Notre groupe s’est doté d’une stratégie de développement ambitieuse de manière à consolider sa position de champion régional du Retail. La clé de voûte de la stratégie d’Aksal repose dans le choix des enseignes que le groupe souhaite intégrer à son portefeuille. Bien que ses nombreux succès lui valent d’être régulièrement sollicité par de grandes marques de mode souhaitant s’implanter au Maroc, le groupe continue de sélectionner minutieusement ses partenaires de manière à construire un portefeuille cohérent, équilibré et prestigieux, couvrant plusieurs domaines d’activité et plusieurs segments de prix. Une fois la marque partenaire choisie, le département Stratégie et développement du groupe procède à une série d’études de marché et de modélisations financières avant de valider la viabilité du partenariat. Dès qu’une marque signe avec Aksal, elle donne l’idée à une nouvelle d’approcher le groupe, et ainsi de suite. Décembre 2011 Economie|Entreprises

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INTERVIEW|Salwa Akhannouch Une oeuvre architechturale avant-gardiste, le premier Mall au monde de sa catégorie en front de mer.

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Le 20 novembre, le hall principal grouillait de collaborateurs qui veillaient sur les derniers détails de la finition.

Mais la proximité d’autres Malls qui sont actuellement en projet (Anfa Place, Casa Marina) ne représente-elle pas un danger pour le Morocco Mall?

Le Morocco Mall est un projet unique qui s’est entouré de toutes les garanties pour pouvoir s’assurer une pérennité et un succès à long terme. Il s’agit du premier Mall de destination et de loisirs construit en Afrique, et le premier Mall de destination au monde ayant un front de mer. Il compte plusieurs premières implantations de grandes marques au niveau continental. Ceci-dit, il est bénéfique à tout projet commercial ou autre d’être placé dans le cadre d’une émulation constructive. C’est toujours de bonne guerre. Y aura-t-il d’autres projets de Mall du groupe Aksal dans le Maroc? ou dans le monde?

Le plan de développement du groupe Aksal prévoit d’autres implantations, le Morocco Mall est le premier d’une série de projets ciblant les principales villes du royaume. Universellement, l’engouement semble se tasser pour les Malls de luxe et les clients reviennent au centre ville pour faire leurs emplettes. Quel est le point de vue du groupe Aksal de cette tendance mondiale?

Tout d’abord, il est important d’expliquer que le Morocco Mall n’est pas un Mall de luxe. Il s’agit d’un lieu de vie qui s’adresse à tous les Marocains. Plusieurs Economie|Entreprises Décembre 2011


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DĂŠcembre 2011 Economie|Entreprises


INTERVIEW|Salwa Akhannouch attractions y sont gratuites et une bonne partie de l’offre cible essentiellement le consommateur de classe moyenne. Il est vrai qu’en Europe les centres commerciaux en dehors des villes ne vivent pas leurs meilleurs jours, du fait du retour au commerce de proximité. Cependant, la tendance marocaine est inverse, les Malls sont un phénomène nouveau qui attire et fait rêver. Les lieux de vie, tels que le Morocco Mall ont encore de longues années de gloire devant eux et nous continuons à croire que le projet portera ses fruits et créera la dynamique économique attendue.

Le Morocco Mall est le fruit d’un partenariat réussi entre le Groupe Aksal et Al Jedaie Group, un grand groupe saoudien connu pour son sérieux et actif notamment dans les domaines de l’immobilier et du retail à travers sa société Nesk. Je vous rappelle que ce groupe est géré depuis l’Arabie Saoudite. Tout naturellement, la décision a été prise que ce soit le groupe Aksal qui communique sur le projet.

«Notre groupe s’est doté d’une stratégie ambitieuse, celle de consolider sa position de champion régional du Retail»

Comptez-vous continuer votre partenariat avec le groupe Nesk? Et pourquoi ce groupe reste dans l’ombre au sujet du Morocco Mall ?

Maintenant que vous avez mené le projet à bon port, n’êtes-vous pas tenté de le revendre et empocher ainsi une plus-value intéressante?

Ça ne serait pas moi. Je suis très liée à ce projet et je compte le peaufiner davantage. Mon objectif dépasse la rentabilité ou les considérations financières. Je veux aider le Maroc dans la création d’emplois et la qualification des jeunes. Et cela est un travail de longue haleine. E|E

UNE FEMME DE COEUR 046

S

alwa Akhannouch est une femme qui vous marque par sa spontanéité. Ses yeux brillent à chaque fois qu’elle veut témoigner son profond attachement à son projet et à l’avenir qu’elle lui prépare. Sur le Boulevard Massira Al Khadra à Casablanca, elle s’est créée un petit quartier d’immeubles où elle a logé ses premières marques et le siège d’Aksal. Dans son salon, elle raconte en exclusivité à Economie & Entreprises comment elle a commencé toute petite en 1995 avec une structure de trois personnes: elle, sa secrétaire et son livreur. Ces deux personnes sont d’ailleurs toujours avec elle. Bien sûr, elles ont évolué dans leurs postes et ont bénéficié d’une formation comme toutes les nouvelles personnes qu’elle a recrutées par la suite et qui ont monté l’ascenseur. Derrière cette femme de cœur au regard angélique, se cache la présidente d’un très important groupe financier qui réalise déjà 1 milliard de dirhams en 2011 et prévoit de clore l’exercice 2012 avec un chiffre d’affaires de 5 milliards. Imaginez un peu la contribution de ce projet aux caisses de l’Etat en TVA seulement! Les 350 commerces que regroupe le Morocco Mall emploient 5.000 personnes et devraient générer annuellement pas moins de 800 millions de dirhams de TVA à l’Etat. Par le poids de ce projet, Salwa Akhannouch est aussi devenue une femme d’influence dans la ville de Casablanca. Son projet sera un centre d’attraction pour le tourisme d’affaire casablancais, et le Conseil Régional du Tourisme doit déjà se frotter les mains, aux prévisions de voir la durée moyenne du séjour doubler grâce à un tel projet.

Economie|Entreprises Décembre 2011

Mais, si Morocco Mall ne sera pas géré directement par Salwa Akhannouch, car il a été confié à un gestionnaire international, il n’en reste pas moins que le groupe Aksal gère directement ses 20 franchises qui occupent 30.000 m² de surface commerciale, à Casablanca, mais aussi à Rabat, Marrakech et Agadir avec pas moins de 1.600 employés. Les jeunes sont au centre de sa politique de recrutement et de promotion et la moyenne d’âge du groupe est de 28 ans. Pour comprendre l’esprit de la dame, Salwa Akhannouch a même créé Aksal Academy pour contrôler la formation de ses collaborateurs. En passant à côté de ses magasins, on ne manque d’ailleurs pas de voir une file de jeunes garçons et de jeunes filles qui vont voir la présidente pour décrocher un travail dans le Morocco Mall. Elle tient à

les voir en personne car elle estime que le contact humain est le secret de toute bonne politique de ressources humaines. Au-delà de son aspect économique, le groupe a instauré un nouveau modèle dans un domaine, rongé encore par l’anarchie et la sous-qualification des ressources humaines, voire leur exploitation. L’arrivée de Zara en 2006 allait chambouler la donne, provoquant une résorption de l’écart entre les prix de luxe et ceux de l’entrée de gamme. La franchise de l’Espagnol Inditex, qui est détenue par Aksal, a en quelque sorte démocratisé la mode. L’image cultivée par Zara, qui s’est très vite hissée au top 3 des ventes au niveau mondial de la marque, allait attirer le regard d’autres marques mondiales qui ont donc contacté le groupe Aksal pour s’implanter au Maroc. Bien sûr, dans leur choix, il faut aussi compter le fait que le Maroc est parmi les principaux pays émergents où il y a une mutation sociale et économique propice au commerce. Epouse de Aziz Akhannouch, elle semble être née sous une bonne étoile comme on dit (…) Mais elle aurait aussi pu fructifier son argent dans une activité rentière, tout en restant dans la discrétion. Elle sait pertinemment qu’être derrière le cinquième plus grand Mall du monde la mettra forcément sous les projecteurs. Mais elle reste sereine et discrète, refusant même de nous communiquer des photos d’elle-même, elle préfère garder ses yeux rivés sur son objectif: celui de réaliser le rêve du Maroc, celui de doter le pays d’une offre commerciale et de loisirs aux meilleurs standards internationaux. Et elle l’a fait!




ECONOMIE

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Voyage au milieu de la galaxie saoudienne MEDays, Vers une refonte de la gouvernance mondiale Islamistes «friendly» ! La recette du conseil économique et social CDVM, le gendarme devient régulateur

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Photo: MAP

Voyage au milieu de la galaxie saoudienne Le dernier acte de foi du Prince saoudien Al Waleed Bin Talal dans l’investissement au Maroc suscite de grandes attentes sur l’avenir des relations économiques entre le Maroc et l’Arabie Saoudite. Mais l’enjeu est plus compliqué qu’il n’apparaît. Par Nadia Lamlili et Frank Kofigah

Mercredi 9 novembre, dans la grande salle de l’hôtel Four Seasons de Marrakech, les journalistes attendaient un VIP pas comme les autres. A 16 heures, le Prince Al Waleed Bin Talal apparaît aux côtés du Prince Moulay Rachid, cinglé dans un costume gris occidental, son chapelet fétiche à la main. Comme à son habitude, il est entouré de ses gardes du corps et de son staff très rapproché dont 2 assistantes saoudiennes au look très moderne. Sa femme, Amira Tawil, était aussi du cortège, une gracieuse princesse saoudienne, fille d’un notable de la région de Najd d’où sont issus les Al Saoud. Non voilée, elle accompagne Al Waleed dans ses déplacements officiels, véhiculant ainsi cette image d’émancipation de la femme Décembre 2011 Economie|Entreprises


ECONOMIE|Maroc/Arabie-saoudite saoudienne que défend son milliardaire de mari… Les deux Princes Saoudien et Marocain se dirigent vers le fauteuil princier et entament une discussion plutôt décontractée. De temps en temps, Yassir Znagui, le ministre du Tourisme, donnait des explications à l’investisseur saoudien qui vient d’inaugurer un des plus prestigieux hôtel au Maroc...

Il veut garder un pied au Maroc

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L’hôtel Four Seasons a nécessité un investissement de 140 millions d’euros. Avec le marasme du secteur de l’hôtellerie de luxe à Marrakech, le Prince vient de donner l’exemple vivant de son attachement au Maroc. Il projette déjà de construire un autre Four Seasons à Casablanca. Et il compte multiplier les marques de confiance puisqu’il a déclaré, lors de cette inauguration, que «l’Arabie Saoudite est déterminée à soutenir tout projet d’investissement au Maroc». Un engagement qui lui a valu d’être décoré par le Roi du grand cordon du Ouissam alaouite. Cet acte de foie solennel du milliardaire saoudien est porteur de messages. Chez lui, affaires et diplomatie se mélangent. En septembre 2010, son fonds d’investissement panafraicain, Kingdom Zephyr Africa Management (KZAM), quittait le tour de table de la CNIA de My Hfid Elalamy où il a investi 27,5 millions de dollars, sans qu’on sache quelle a été la plus-value empochée (la moyenne étant 25%). Mais il sort quand même avec le sentiment du devoir accompli puisqu’il a réussi à me-

Al Waleed Bin Talal et sa femme Amira Tawil qui s’est illustrée récemment par son soutien à la femme saoudienne ayant conduit sa voiture en public.

ner le premier assureur auto marocain vers la Bourse de Casablanca. A l’époque, la communauté financière s’interrogeait de savoir si ce retrait après plusieurs années de vie commune avec la CNIA ne préludait pas d’un désengagement du Maroc du prince milliardaire, surtout que cette année-là a coïncidé avec l’apogée de la crise financière mondiale à cause de laquelle le Prince

UN CHASSEUR D’ÉLITE En 2004, le Prince Al Waleed s’allie à une société américaine pour créer le fonds Kingdom Zephyr Africa Management qui dispose de 400 millions d’euros à investir. Depuis sa naissance, le fonds a réalisé 8 investissements en Afrique, dont 3 ont été déjà revendus: la banque nigérienne UBA, la banque panafricaine Ecobank et le groupe de téléphonie mobile Celtel (devenu Zain Africa). La plus-value des 25% a été largement dépassée. A part la CNIA et Mixta Africa Maroc (une société immobilière espagnole), le groupe Kingdom Zephyr a aussi misé dans Letshego, une société de

Economie|Entreprises Décembre 2011

crédit à la consommation destinée principalement aux fonctionnaires, le fournisseur sud-africain de matériaux lourds et d’infrastructures électriques BuildWorks et, enfin, le thonier ivoirien Thunnus Overseas Group. La diversification du fonds le mène à mettre un accent sur l’Afrique francophone qui demeure peu pénétrée par le private equity même si les valorisations y sont très intéressantes. La stratégie de Kofi Bucknor est donc d’aller dans cette partie de l’Afrique, là où il y a de l’argent à se faire.

Al Waleed Bin Talal a perdu, à lui seul, près de 4 milliards de dollars. Même s’il reste 26ème fortune mondiale avec un patrimoine estimé à 19 milliards. Plus loin, certains observateurs ont attribué ce retrait à un refroidissement des relations politiques avec la famille royale saoudienne dont Al Waleed est membre. Certes, ces réserves ne partaient pas de rien, du fait que les relations maroco-saoudiennes ont toujours évolué en dents de scie depuis Hassan II. Relations qui fluctuaient à cause du poids pétrolier de l’empire du Mashreq et de ses relais wahhabistes (voir encadré). Mais, tempèrent nos sources dans les pays du Golfe, contrairement à ce qu’on pense, Al Waleed n’a pas un grand poids dans la famille royale saoudienne. Fils de Talal Bin Abdelaziz et de Mona Solh, fille du leader libanais Ryad Solh, il a toujours été casé parmi les princes qui ne sont pas saoudiens pure souche. Son père Talal, surnommé le prince rouge vu les distances qu’il a prise avec sa famille, est lui même issu du mariage entre Abdelaziz Al Saoud, le fondateur de la nouvelle Arabie Saoudite, avec une arménienne. Et puis même s’il aspire au pouvoir en Arabie Saoudite, Al Waleed en est très loin. Il fait partie de la deuxième génération des descendants des Al Saoud (il existe près de 4.500 princes saoudiens qui occupent les postes clés de l’Administration). Pour qu’il puisse régner un jour, il faudra patienter jusqu’à ce que la lignée des fils du fondateur saoudien Abdelaziz Al Saoud soit épuisée, le pouvoir en Arabie Saoudite se transmettant entre frères.

Un prince pas comme les autres Ses relations avec le pouvoir saoudien sont d’autant plus mitigées que le modernisme qu’il affiche n’est pas vu d’un bon œil par certains membres de la famille régnante, dont le Prince héritier Nayef Bin Abdelaizz, ancien ministre de l’Intérieur qui a pris, il y a quelques mois, la place du Sultan Ibn Abdelaziz après sa mort. Le Prince Nayef, 78 ans, est un ultra-


ECONOMIE|Maroc/Arabie-saoudite UNE ALLIANCE HAUTE EN COULEUR Le Prince Al Waleed maintient une alliance avec le Maroc à travers les enfants de sa tante Lamia Solh. Est-ce trop dire que d’affirmer que la famille évolue dans un cercle de dissidence? Son père Talal a démissionné du conseil de la Régence chargé de la Bey’a (allégeance), signant ainsi son divorce avec les cercles du pouvoir politique.

Abdelaziz Bin Abderrahmane Al Saoud (Grand Père Paternel)… Fondateur de la Dynastie.

Le Roi Le R i Ab Abd Abdallah dallllahh (O dal (Oncle) nclle))

Mona M Mon ona EEll SSolh olh lh (M (Mè (Mère) ère) ère)

TTalal Tal lall ib ibn Ab Abd Abdel-Aziz d l-Azi del Aziz iz (Pè (Père) re)) Fils

Soeur

051 Feu M Feu Mo Moulay oula l y AAbd Abdallah bdalllllla bda bd llahh

LLaimia Lai imia i El SSolh olh Enfants

Prince Naif Bin Abdel-Aziz

Lalla Zineb

conservateur très proche de l’orthodoxie musulmane et n’est pas un chantre de l’ouverture de l’Arabie Saoudite sur les droits de l’homme et l’émancipation des femmes. Ses positions inquiètent même les Saoudiens qui viennent d’entamer l’ouverture politique à travers le droit de vote accordée aux femmes. C’est aussi un secret de polichinelle que le Prince héritier ne porte pas le Maroc dans son cœur et n’y est jamais mis les pieds en tant que ministre de l’Intérieur. Contrairement à ses frères Abdallah et Sultan qui venaient très souvent au Maroc, le prince Nayef pré-

Moulay Ismail

Moulay Hicham

fère la Tunisie où il se rend souvent et où il y a édifié l’Université Arabe Nayef des Sciences Sécuritaires. On murmure aussi qu’il a aussi pesé de tout son poids pour accueillir le président tunisien déchu Zine Al Abidine Ben Ali, malgré les critiques mondiales. A cette froideur politique affichée par le Prince Nayef vis-à-vis du Maroc, il est improbable que le Prince Al Waleed puisse apporter une chaleur quelconque. C’est pourquoi «il ne faut pas donner une grande dimension politique à l’investissement d’Al Waleed au Maroc. C’est un homme d’affaires et il place ses billes là où

Al Wal W leedd Bi alal ala ll Waleed Binn TTalal

il sait qu’il aura un retour sur investissement», assurent nos sources. L’investissement au Maroc a donc ses raisons économiques qui s’expliquent aisément. Il semble tout à fait logique que son fonds panafricain a tout intérêt à se greffer sur la stratégie africaine du Maroc. D’ailleurs, il y a un an, son directeur général, le Ghanéen Kofi Bucknor, avait confié à un hebdomadaire de la place que la volonté du fonds est de créer de la valeur, de développer un business marocain et le faire fructifier en accompagnant les participations à investir dans des pays africains. Décembre 2011 Economie|Entreprises


ECONOMIE|Maroc/Arabie-saoudite BIG BROTHERS

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Le Maroc n’a jamais eu une politique typiquement saoudienne. La relation avec ce pays a toujours été politique. Depuis les années 60 et même jusqu’au début des années 90, les deux pays se regardaient comme des chiens de faience, vu les énormes clivages qui existaient entre eux sur le plan religieux, tribal et sécuritaire. Ce passé explique pourquoi il y a peu d’investissements saoudiens malgré leur dynamisme au niveau mondial. Une des principales causes est l’absence de canaux de lobbying entre les deux royaumes. Le dossier saoudien a transité par plusieurs mains, dont Mohamed Benaissa qui est, certainement, le seul canal connu du temps où il était ministre des Affaires étrangères (19992006). En moins connu, il y a aussi le Saoudien Othmane Al Omeir, influent homme des médias, propriétaire du groupe Maroc Soir. «La diplomatie économique entre les deux pays est insignifiante par rapport à l’activisme des Saoudiens dans le Moyen-Orient», avoue un fin connaisseur de l’Arabie saoudite. Une froideur, à laquelle même les signes de fraternité entre les monarchies marocaine et saoudienne, n’ont pas eu un impact comme la création en 1993, de l’Université d’Ifrane qui prendra le nom d’Al Akhawayne (référence aux défunts rois Hassan II et Fahd Ibn Abdelaziz). Pendant longtemps, le Maroc est resté cette terre de repos et de confort pour les monarques saoudiens qui payaient gracieusement cette hospitalité en envoyant à leur hôte des aides sonnantes et trébuchantes. Chaque fois que le Maroc s’est trouvé dans la difficulté, le frère saoudien était là pour aligner les dons. Cette confusion entre politique et affaires a empêché les Marocains d’étudier plus sérieusement des investissements stratégiques comme Dallah Al Baraka du cheikh Kamal Ben Salah qui allaient capoter entraînant d’importants dégâts (station Taghazout). En 1996, le Maroc livre la Samir au groupe Corral du cheikh Abderrahmane Al Amoudi sur un plateau d’argent. Tout cela pour contenter un «frère» trop encombrant mais utile au moment de besoin. A la fin des années 90, les Saoudiens deviennent plus professionnels. Ils créent le Club des investisseurs arabes et orientent les fonds émiratis, koweitiens et qataris vers le Maroc. Un geste politique qui ne leur servira pas dans l’introduction de leur marque d’huiles de table Savola. Cette dernière se fera taper sur les doigts par l’ONA qui a senti que sa marque Lesieur était en danger. Avec 400 millions de dirhams de pertes, Savola devait être cédée, rappelant une fois encore qu’une politique d’investissement claire avec l’Arabie Saoudite est plus que nécessaire.

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Photo: AFP

En 1957, Mohammed V recevait Saoud Bin Abdelaziz. C’est la première fois qu’un roi Saoudien visite le Maroc indépendant. Derrière, les Princes Moulay Al Hassan et Moulay Abdellah.

Mais force est de constater que le fonds KZAM détient très peu de participations au Maroc, eu égard à la force de frappe financière du holding Kingdom Zephyr. Mais le fonds est en quête d’opportunités à saisir au Maroc dans une multitude de secteurs comme l’agriculture, l’industrie, les biens de consommation, les services financiers, les produits pharmaceutiques, le transport et la logistique.

Débusquer les entreprises sousévaluées Même si les investissements consentis au Maroc peuvent paraître miscroscopiques par rapport aux méga-projets du prince saoudien, il n’en demeure pas moins qu’ils obéissent à une vision stratégique. Ce n’est pas pour rien que le Time l’a affublé du surnom le «Warren Buffet arabe». En plus clair, Al Waleed Ibn Talal est un sniper. Sa recette, comme il l’avait expliqué à l’émission Zone Interdite diffusée par M6: être à l’affût des entreprises en difficulté qui ont un potentiel, les acheter au bon moment et au bon prix. «C’est comme ça qu’on peut gagner beaucoup d’argent», sourit-il depuis son bureau cossu de la plus grande tour d’Arabie Saoudite qui abrite son empire financier: Kingdom Holding. Créé il y a 26 ans avec 15.000 dollars, le groupe pèse actuellement 15 milliards de dollars. Dans le hall de la

Tour, les logos de toutes les sociétés inscrites dans son tableau de chasse. De Citibank qu’il a acquise alors qu’elle agonisait en 1991 et où il a, soit dit en passant, réussi à multiplier sa mise par 18, à Disney Land Paris où il conserve jalousement ses 10%, même si la société n’est pas vraiment rentable. Chose que lui reprochent beaucoup d’observateurs, c’est qu’il peut parfois faire preuve de caprice et refuser de céder certaines entités «au bon moment», qu’elles soient bien valorisées ou en perte de vitesse. Dans ses sorties médiatiques, on découvre une bête de travail mais également un bon vivant, adepte du traditionalisme tribal, des feux de camp à la manière des bédouins. C’est aussi un stratège hors pair qui sait jouer de son poids financier et de son sang royal pour influer sur la politique mondiale. Audelà de l’Arabie Saoudite, il est courtisé par tous les grands de la planète qui se bousculent pour avoir un petit rendezvous dans son agenda surbooké.

Le Maroc, Gateway de la région Maintenant, la question qui brûle toutes les lèvres: En pleine discussion sur le statut du Maroc dans le Conseil de Coopération du Golfe, Al Waleed peut-il servir de lièvre pour attirer d’autres investisseurs saoudiens? En réalité, l’enjeu dépasse la carte Al Waleed Bin Talal. C’est un enjeu



ECONOMIE|Maroc/Arabie-saoudite

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stratégique qui lie désormais les pays du Conseil du Golfe au Maroc, conçu comme un modèle de réforme réussi. Enjeu dans lequel ni l’humeur de l’émir Nayef Bin Abdelaziz ni le passé peu reluisant que le Maroc a eu avec certains groupes saoudiens (Dallah Al Baraka) ne viendraient perturber. L’alliance entre les deux monarchies arabes aura un retentissement régional si le Maroc arrive à bien négocier son positionnement. «C’est réducteur de dire que nos attentes se limitent à attirer des investisseurs saoudiens pour développer notre économie stricto sensu. Les attentes des investisseurs du Golfe ont évolué et ils veulent placer leur argent dans des pays à partir desquelles ils peuvent rebondir ailleurs», explique ce haut responsable marocain, connaisseur des pays du Golfe. Lors du dernier road show organisé par le ministère du Commerce Extérieur marocain dans les pays du Golfe, il est clairement apparu que ces pays-là ont serré leurs conditions d’investissements. D’abord, ils veulent investir dans des activités qui vont leur garantir un retour sur investissement important et ensuite qui peuvent leurs assurer un développement régional. A partir de ces deux conditions, le Maroc peut concevoir une offre. Il sait que les pays du Golfe veulent avoir une couverture de toute la zone Mena, y compris la Lybie qu’ils convoitent de très près. Tirant profit de ses différents accords de Libre-échange, le Maroc veut être la porte d’entrée des capitaux

UN EMPIRE TENTACULAIRE Les principales participations du Prince Al Waleed sont : Finance : Citigroup, Al Azizia, Samba Finance Immobilier et hôtellerie : Kingdom Center, Kingdom City, Songbird Estates, Plaza Hotel de New uork, Fairmont Hotels and Resorts, Movernpick Hotels and Resorts, Four Seasons Hotel, Hôtel Georges V à Paris. Santé et nourriture: KHCC Group, Procter&Gamble, PerpsiCo, Savola, Saks NTIC: Apple, HP, Times Warner, News Corp, Kodak, Ebay, Saudi Research&Marketing Group, Rotana, Priceline.com, Motorola. Economie|Entreprises Décembre 2011

Photo: AFP

Photo datant du milieu des années 90 lors de la visite de feu Hassan II à Médine. A sa gauche, le Prince Abdel-Majeed Bin Abdulaziz, frère de feu le roi Fahd, et à sa droite l’homme d’affaires saoudien Bakr Bin Laden.

du Golfe vers le Maghreb, l’Afrique, les attentes sont urgentes avec la distril’Europe et l’Amérique, une sorte de bution du gâteau Libyen. L’approche gateway, un hub qui dépasse la petite politique prendra plus de temps, mais vision de chercher des investissements en attendant rien n’empêche, nous exgolfiques pour financer des projets au plique-t-on, que le Maroc accède à un Maroc intra muros. statut avancé avec le CCG, tout comme Dans la même veine, les fonds sou- celui avec l’Europe, c’est-à-dire plus verains du Golfe que le Maroc est «L’alliance entre les deux monarchies arabes en train de chercher, notamment aura un retentissement régional si le Maroc pour sa vision arrive à bien négocier son positionnement.» touristique, ont dans leur tour de table d’autres fonds colossaux chinois, qu’un partenaire, moins qu’un membre. singapouriens… Un des grands sousC’est une approche pragmatique cripteurs du fonds KZAM d’Al Waleed qui dépassera certes les anachronisIbn Talal est le prestigieux fonds sou- mes culturels et politiques suscités par verain singapourien Temasek, qui gère ce projet d’adhésion du Maroc dans le 134 milliards de dollars (chiffres 2007). CCG. Mais en même temps, elle ne «Si le Maroc fait valoir les connexions pourra être efficace que si le Maroc étaentre ces fonds, il peut devenir la banque blit d’abord un état des lieux complet et d’affaires de la région», expliquent nos transparent de sa collaboration éconosources officielles. mique avec les pays du Golfe, surtout Sur cette vision globale, les discus- avec l’Arabie Saoudite. E|E sions peuvent très vite aboutir puisque courrier@sp.ma



ECONOMIE|MEDays

Vers une refonte de la gouvernance mondiale Le forum MEDays a fait sortir ses recommandations. Elles ont pour but principal la proposition des pistes d’avenir pour l’instauration d’une meilleure gouvernance mondiale dont le Sud n’est plus un acteur nonchalant, mais un acteur stratégique et partenaire de développement. Conseil de sécurité pour qu’il y ait des réformes visant l’inclusion des nou«Le Sud dans la Gouvernance Mon- veaux membres. Mais, comment y procéder quand diale», c’est le thème de la quatrième édition du forum des MEDays, orga- quelques pays ne s’entendent par sur nisé par l’Institut Amadeus à Tanger. ceux qui doivent se présenter? Un Ce forum intervient dans un contexte forum sur la gouvernance mondiale national, régional et mondial excep- s’intéressera toujours au conflit Istionnel. Comme l’a affirmé son pré- raélo-palestinien. D’ailleurs, celui-ci sident, Brahim Fassi Fihri: «l’année n’a pas fait l’exception des débats des 2011, pour plusieurs raisons, demeure MEDays. Saëb Erekat, le négociateur une année caractérisée par des grands en chef de l’Autorité Palestinienne, changements sur le plan économique, pour sa part, a invité les Etats-Unis à prendre en considération les points «L’Institut Amadeus veut confirmer son de vue d’Israël et de la Palestine statut de porte-voix du Sud dans un monde dans la quête de en mutation» faire avancer le «peace process», social, environnemental et surtout poli- qui d’après lui, se trouve gelé. Pour mieux gouverner, il faut un tique». Raison pour laquelle, au cœur des débats étaient les révoltes popu- monde «sécurisé». Sachant qu’il y a laires dans le monde arabe et ses ré- un lien très fort entre les orientations percussions sur les enjeux géostratégi- politiques et économiques, le forum a également traité du sujet portant ques dans la région. sur l’économie mondiale. Sur le plan économique, alors qu’on parle de Les structures internationales l’émergence des pays du Sud, les pays dépaysées Pour beaucoup d’intervenants, les du Nord connaissent des crises dont structures assurant la gouvernance celle de l’euro qui risque d’ailleurs mondiale datent de l’ère de la guerre de s’étendre aux Etats-Unis. En défroide et ne tiennent pas en compte pit de la bonne santé économique le contexte actuel d’où leurs inadap- de certains pays du Sud, les intervetations et inadéquations. C’est pour nants ont reconnu qu’il y a ceux qui cette raison que, sur le plan de la sé- dépendent toujours de l’aide au décurité mondiale, un appel avait été veloppement, bien que la Malaisie fait aux cinq membres permanents du ait été citée comme un pays qui s’est

Par Frank Edem Kofigah

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développé grâce à ses propres moyens. L’ambassadeur ghanéen au Maroc, Clifford Nii Amon Kotey, a préconisé le transfert et l’adaptation des technologies permettant aux pays du Sud de se développer; une solution qui pourrait contrecarrer cette dépendance de l’aide. Alexandra Trzeciak-Duval, de l’OCDE, était d’un autre avis. Pour elle, «l’aide au développement avait aussi ses bienfaits». A cet effet, elle a recensé dix-sept pays qui commencent à bouger en Afrique dont l’Afrique du Sud, le Botswana, le Maroc etc. Sur le plan international, elle a fait comprendre qu’il y a des pays qui, autrefois, étaient preneurs d’aides qui sont devenus, aujourd’hui, des donneurs d’aides. Parmi les nouveaux partenaires de développement des pays du Sud, surtout dans le cas de l’Afrique, on trouve les pays du BRIC dont la Chine. Le fait d’avoir ces deux puissances: les anciennes et nouvelles, donne aux pays africains, le pouvoir de choisir leurs partenaires de développement. Par ailleurs, le forum s’est également intéressé au domaine de l’écologie à travers le panel sur l’environnement qui avait comme préoccupation principale de débattre du changement climatique. De l’optimisme du côté du représentant de l’ONU, Bakary Kante, directeur de la Division de Droit environnemental et des Conventions (PNUE) qui, malgré que les engagements financiers de Cancun n’aient pas été respectés par les pays développés, envisage partir au sommet de Durban et surtout celui de Rio avec de l’espoir et «une zen attitude». Un optimisme béat pour le Premier ministre de la République Dominicaine, Roosevelt Skerrit, qui a demandé aux pays du Sud de «boycotter» la prochaine Assemblée Générale de l’ONU afin de ramener les grandes puissances à table pour «parler de l’écologie».

L’initiative de Tanger Le forum MEDays a fait sortir six grandes recommandations dont la première concerne l’ONU, qui est appelée à connaître des réformes afin de renforcer le rôle de l’Assemblée


ECONOMIE|MEDays

Une édition en plein printemps arabe visant à placer le Sud comme acteur de développement. Photo: Institut Amadeus.

générale et en améliorant les modalités de fonctionnement et de travail du Conseil de sécurité. Pour la deuxième recommandation, qui porte sur la défense des droits de l’Homme et les processus de démocratisation dans le monde, le forum MEDays encourage les pays du monde, surtout ceux qui sont chargés de maintenir la paix, de condamner toute violation de droits de l’Homme et œuvrer à la protection des populations contre les violences armées. Une autre recommandation majeure porte sur le dialogue de la paix au MoyenOrient dont il est important d’œuvrer sans relâche au règlement du conflit israélo-arabe, ainsi que relancer l’initiative Arabe de Paix. L’Institut Amadeus, par la voix de son directeur général, Brahim Fassi Fihri, demande également «la régulation de la finance mondiale en donnant le pouvoir aux banques centrales pour mieux contrôler les transactions et l’explosion aux risques du secteur bancaire et financier». La création d’une banque euro-méditerranéenne de financement et d’assurance-crédit pour accompagner et protéger les investissements au sud de la méditerranée avait

UNE RÉCOMPENSE MÉRITÉE PAR ATTIJARIWAFA BANK L’Institut Amadeus, lors du forum MEDays 2011, avait présenté des prix à quatre personnalités devenues, aujourd’hui, ses lauréats. Pour cette année, selon ce think-tank marocain, le grand prix MEDays avait été décerné au peuple libyen pour son courage et sa détermination dans sa quête de liberté sous l’ancien régime. Un prix qui a été reçu par le représentant de la nouvelle Libye à l’ONU. Le deuxième prix, qui est accordé à une personnalité très importante qui par ses œuvres a aidé le développement du domaine de l’éducation, la culture et de la recherche

également été proposée. A travers la déclaration de Tanger, le forum soutient la mise en place d’une taxation sur les transactions financières comme annoncé lors du G20 de Cannes. Pour la cinquième grande recommandation, le forum a proposé l’établissement d’une institution mondiale chargée du contrôle du respect des traités environnementaux en reformant le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). Il a été proposé d’analyser la problématique du changement climatique sous l’angle du développement durable. La dernière recommandation, se donne comme objectif d’appuyer les

scientifique est revenu à Cheick Modibo Diarra, le Président de Microsoft Afrique. Le troisième prix, qui est celui du développement durable, avait été délivré à la Corée du Sud. Ce pays a remporté le Prix MEDays 2011 du développement durable pour l’émergence et la croissance de son industrie verte. Un prix reçu de la part du peuple coréen par son ministre de Croissance verte. Le Prix Business MEDays 2011 avait été décerné à la banque marocaine Attijariwafa Bank pour son rôle dans le développement des liens économiques avec le Sud.

engagements du Pacte de Deauville en accompagnant la mise en place d’un fonds dédié assurer aux pays concernés un financement concret en faveur de la transition démocratique et du développement. Cette initiative vise, toutefois, l’adoption d’une approche inclusive d’incitation et de conditionnalité positive. Pour y arriver, le forum MEDays propose pour concrétiser les engagements financiers du Pacte Deauville, la création d’un fonds multilatéral d’investissement indépendant destiné aux pays arabes en voie de développement et de démocratisation. E|E fkofigah@sp.ma Décembre 2011 Economie|Entreprises

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ECONOMIE|Elections législatives

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Islamistes «friendly» ! 058

Sauf imprévu, ce sont les islamistes du PJD qui vont piloter le prochain gouvernement. A les croire, ils ne changeront pas grand chose dans les programmes économiques ou au train de vie de la population. Leur défi sera d’assainir la gouvernance et d’y apporter une nouvelle éthique. Par Nadia Lamlili S’il y a bien une leçon dans le scrutin du 25 novembre, c’est que nous assistons à l’éveil d’une conscience populaire en politique. La victoire du PJD, avec 80 sièges (hors liste nationale), va au-delà des sympathies que ce parti a réussi à implanter dans différentes régions du Maroc, surtout dans les villes. Cette victoire est aussi le résultat d’un désaveu des partis politiques actuellement au Pouvoir suite au printemps arabe et aux manifestations du 20 février. Désaveu auquel a contribué aussi le grand débat qui a eu lieu pour la première fois au Maroc sur le boycott du vote. Au lendemain du vote, le 26 novembre, le RNI qui espérait guider Economie|Entreprises Décembre 2011

Photo: AFP

Car, pour cette coalition, le passage à l’opposition n’est pas négatif en soi. Le parti de Mezouar qui a, il faut le dire, fait un grand travail de marketing, a besoin d’une bonne construction idéologique. Laquelle construction pourra se faire sous la casquette de l’opposition grâce au rôle de premier plan que lui accorde la Constitution.

le prochain gouvernement a reçu une douche froide. Arrivé 3ème avec 38 sièges derrière l’Istiqlal, il devra probablement faire un choix difficile, celui Benkirane ou El Othmani? Le passage du RNI et du PAM de passer à l’opposition avec son allié le PAM qui a eu 33 sièges (hors liste dans l’opposition se pose visiblement nationales toujours). Un recul pour à cause du choix du PJD qui préfère le parti de Fouad Ali El Himma qui s’allier avec la Koutla pour former le espérait, avant le printemps arabe, «Si le PJD arrive à piloter le gouvernement, sa faire une razzia électorale. C’est plus grande innovation sera d’apporter un vent de aussi un sérieux changement au niveau de la gouvernance.» test pour la coalition du G8, conçue autour de ces deux partis, et gouvernement. «Nous n’avons encore qui devra démontrer sa solidité et la rien décidé. Mais le scénario le plus proconstance de ses choix après le vote bable est une alliance avec la Koutla. en ressoudant ses membres autour D’ailleurs, l’Istiqlal serait d ’accord», affirme dans une réaction à chaud d’une nouvelle mission.


ECONOMIE|Elections législatives Mustpha Khalfi, membre dirigeant du PJD. A l’heure où nous mettions sous presse, en toute logique, affirment les cadres du PJD, c’est le nom de Abdelilah Benkirane qui est avancé comme chef du gouvernement. Benkirane est le secrétaire général du PJD, certes, mais rien n’empêche le roi de nommer un autre cadre du parti en vertu de l’article 47 de la Constitution. Selon cet article, «le Roi nomme le Chef du Gouvernement au sein du parti politique arrivé en tête des élections des membres de la Chambre des Représentants, et au vu de leurs résultats». Le nom de Saâdeddine El Othmani est ainsi le plus cité, vu ses aptitudes reconnues par tous et l’image positive qu’il a auprès du sommet de l’Etat. Alors que Benkirane est connu pour sa fougue et ses réactions virulentes, El Othmani est plutôt discret et a un tempérament souple qui plaide en sa faveur en tant que chef du gouvernement. Bien sûr, ces pronostics ne sont pas figés. La donne pourrait facilement changer si le PJD n’arrive pas à former une majorité ou s’il se trouve La coalition de Salaheddine Mezouar a annoncé sa rentrée dans l’opposition.

DUPLICATA TURC? Le Maroc est ainsi le troisième pays musulman du bassin méditerranéen à être dirigé par un parti islamiste, avec la Turquie et la Tunisie, dans l’attente des élections en Egypte, où les frères musulmans sont favoris. Si le contexte de chaque pays est différent, il est quand même intéressant de se demander si le vent de changement auquel aspirent les pays arabes se fera avec les partis islamistes. Visiblement oui, selon la Turquie de Tayyip Erdogan qui se place comme noyau dur de ce changement et veut jouer un rôle de leader économique grâce au succès de son modèle

obligé d’aller piocher chez d’autres partis loin de la Koutla pour former son équipe. Une chose est sûre. Si le PJD arrive à piloter le gouvernement, sa plus grande innovation sera d’apporter un vent de changement au niveau de la gouvernance. Dans une récente interview accordée à E&E (voir numéro d’octobre 2011), Abdelilah Benkirane avait clairement déclaré que son parti n’apportera rien de nouveau au niveau des programmes économiques, mais sa plus grande force sera l’éthique et la réforme de la gouvernance, deux raisons qui ont Photo: AFP

politico-religieux. Les leaders du PJD marocain ne cachent pas d’ailleurs leur admiration de ce modèle, aspirant en reprendre quelques idées. Mais leur aspiration reste théorique puisque, jusqu’à maintenant, ces leaders n’ont pas vraiment disséqué le modèle turc pour en connaître les points forts et les points faibles, et surtout les conditions qui ont poussé à sa réussite. La Turquie est en quelque sorte le visage réussi de l’islamisme. C’est une vitrine. Après, la réussite ou non des islamistes dans un pays est strictement une affaire interne.

attiré beaucoup de voix à ce parti dans les élections. Selon lui, les départements techniques peuvent être dirigés par ses alliés. Ce qui importe, c’est de construire l’image d’un gouvernement fort, soudé et responsable de ses actions.

Cherche programme réaliste ! Si le PJD se rallie à la Koutla, les programmes électoraux doivent être harmonisés sachant que le plus dur sera de rendre les prévisions annoncées plus réalistes en présentant une déclaration de politique générale chiffrée et surtout qui tient compte du contexte national et mondial. Ainsi, sur le plan social, le PJD promet de positionner le Maroc parmi les 90 premiers pays en matière d’indice de développement humain alors qu’il est actuellement placé 130ème actuellement! Il veut aussi ramener le taux d’analphabétisme à 20% à l’horizon 2015 et à 10% à l’horizon 2020, sans parler du SMIG qu’il veut monter à 3.000 dirhams. Derrière ces chiffres difficilement réalisables, le parti au pouvoir devra mettre en œuvre une vraie mécanique d’assainissement du monde des affaires, avec son lot de lutte contre l’économie informelle. Les islamistes oseront-ils taper dans cette fourmilière très lucrative politiquement et qui les a beaucoup aidés à se positionner en tant que force populaire? E|E nlamlili@sp.ma

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ECONOMIE|Service public

La recette du conseil économique et social Pour améliorer le service public, le Conseil Economique et Social, présidé par Chakib Benmoussa, propose cinq axes de réforme dont l’amélioration de la transparence et l’accès à l’information et surtout l’instauration de synergies fortes entre les administrations. Par Frank Edem Kofigah

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Comment peut-on qualifier les services publics fournis au Maroc ? Sont-ils aussi mauvais comme l’on pense? Dans un de ses premiers travaux, le Conseil Economique et Social (CES) a planché sur la question dont les résultats sont riches en enseignements. La perception des services publics se complique davantage avec les rapports de force existant entre ces derniers (les usagers publics) et les administrations publiques ne leur sont pas favorables. Si le service rendu à un usager public relevait normalement de son droit, pendant ces dernières années, le service a malheureusement été perçu comme une

faveur rendue. Mais, toutes ces mauvaises idées se rapportant aux services publics justifientelles réellement le point de vue «Les services rendus aux usagers sont d’usagers publics? considérés comme une faveur plutôt qu’un Malgré les queldroit» ques initiatives prises, ainsi que des améliorations faites par quelques situation actuelle pourrait perdurer plus administrations marocaines, il s’avère que l’on souhaiterait. difficile de changer l’avis de ces usagers, d’autant plus qu’ils réclament, de plus Une approche globale Pour donner un nouvel élan aux seren plus, des services de haut niveau. vices fournis par les administrations publiques au profit des usagers, la prise en Malgré l’apport des NTIC Trop compartimentées et parfois ca- compte d’une approche globale, adossée ractérisées par le manque de synergie à des actions concrètes et hiérarchisées, s’avère très importante. Cette approche globale, selon le Conseil Economique et Social, doit s’appuyer sur 5 grandes orientations dont la définition d’une politique générale et la mise en place des instruments pour la supporter, l’amélioration de la transparence et l’accès à l’information, l’amélioration de l’accueil et les possibilités de recours, l’élargissement des prestataires des services publics ainsi que la généralisation du recours à la dématérialisation et le renforcement de la stratégie e-Gov. Derrière les recommandations du CES, on a bien compris que sans volonté politique, le service public ne verra pas de changement. Et c’est bien là la question. E|E

Sans volonté politique, le service public ne verra pas de changement. Les axes de réforme de Benmoussa parviendront-il à faire évoluer les choses?

Economie|Entreprises Décembre 2011

forte, la plupart de ces administrations témoignent le manque de transversalité des initiatives prises dans le cadre d’offrir aux usagers publics des services plus intéressants et comportant une offre plus complète. Qui dit une offre plus intéressante dit également des investissements lourds. Ainsi, bien que des ressources importantes aient été consacrées à ce secteur dont le but est d’assurer son amélioration, les résultats semblent être en déca des attentes des usagers publics. Même le recours à l’utilisation des nouvelles technologies de l’information dans le but d’apporter une touche moderne n’a pas pu remédier à la situation, d’où le diagnostic suivant: tant qu’il n’y ait pas de modification et de réorientation importantes de la politique publique en matière de gestion de la relation de l’Administration avec le citoyen, la

fkofigah @sp.ma



ECONOMIE|CDVM

Le gendarme devient régulateur

le négociateur. «En parallèle, les pouvoirs de contrôle, d’investigation, d’information et de sanction du régulateur feront l’objet d’un renforcement attendu, pour une meilleure régulation de marché et une protection plus efficiente de l’épargne qui y est investie», ajoute Hassan Boulaknadal. Par ailleurs, afin d’assurer plus de transparence et d’efficience, toutes les circulaires de l’autorité des marchés devront être publiées au Bulletin officiel. Cette nouvelle procédure devrait permettre, en plus de renforcer le caractère réglementaire des circulaires, une meilleure visibilité et sécurité de la réglementation boursière vis-à-vis des intervenants du marché financier, ainsi que des investisseurs.

La transformation du CDVM en autorité de régulation indépendante était inéluctable. L’autorité passe à la vitesse supérieure afin de s’aligner aux critères de l’organisation financière internationale, mais surtout rendre le marché national des capitaux plus efficient. … Qui assurera un pouvoir élargi Par Sanae Raqui

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Le Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM) a fait un pas en avant. Le projet de loi relative à l’autorité des marchés a finalement été adopté par le conseil de gouvernement. Désormais, une nouvelle vie commence pour le gendarme de la bourse. Devenant l’«Autorité des marchés des capitaux (AMMC)», le CDVM sera indépendant du ministère des Finances et devrait répondre au souci de garantir une meilleure lisibilité des missions de contrôle de l’organisme. Cela signifie que le conseil d’administration de l’autorité des marchés ne sera plus présidé par le Premier ministre ou par le ministre des Finances, mais par une personne désignée intuitu personae, selon les formes requises par la Constitution. Le directeur général du CDVM, Hassan Boulaknadal assure que «cette situation n’est pas nouvelle dans le corpus législatif marocain,

mais c’est une simple extension d’un acquis institutionnel déjà en œuvre pour d’autres régulateurs, comme Bank Al-Maghrib et la HACA». En fait, cette nouvelle organisation lui permettra de revisiter l’ensemble des industries liées au marché des capitaux afin de mettre à niveau le marché financier casablancais et en fin de compte renforcer sa crédibilité et améliorer son effet d’attraction aux niveaux national et mondial.

Une réforme radicale… A part gagner en indépendance, l’autorité des marchés gagnera en efficience, même au niveau de ses outils de régulation. Notamment à travers l’éducation des épargnants, une mission importante pour la familiarisation du public avec le marché financier et ses produits. l’habilitation pour l’exercice de certaines fonctions sensibles au sein des intervenants, comme le contrôle interne, l’analyse financière, la gestion des portefeuilles et

La nouvelle autorité des marchés de capitaux sera une autorité publique indépendante.

En effet, la sécurité de la réglementation devrait être plus présente chez la nouvelle autorité. Le champ de contrôle de l’institution sera élargi à la totalité du marché des capitaux, puisque l’ancienne configuration ne concernait que les valeurs mobilières. De plus, l’AMMC disposera de pouvoirs élargis particulièrement dans le domaine de sanctions. Concrètement, l’autorité sera une structure indépendante qui dressera tous les dossiers faisant l’objet de sanction directe ou transmise à la justice. Dans un autre registre, proportionnellement à la mise en place de ces réformes stratégiques, la nouvelle Autorité des Marchés des Capitaux va gagner en temps afin de pouvoir remplir son rôle dans le nouveau schéma de la place financière de Casablanca. D’ailleurs, dans ce sens, le directeur du CDVM assure que «l’autorité continuera à jouer le même rôle majeur qu’elle a toujours joué vis-à-vis du marché, dont la Casablanca Finance City (CFC) est un levier de développement et de promotion. En effet, le régulateur est présent dans toutes les réflexions ayant lieu autour de la CFC. Il en pilote une bonne partie et il n’y pas de raison objective pour un éventuel changement d’élan». Le CDVM s’est certes lancé dans des réformes qui ne pourrant que rendre le marché des capitaux national plus performant et plus adapté aux réglementations internationales. Mais il faudrait dire tout de même que plusieurs questions restent en suspens, en l’occurrence, la détermination du rôle de la nouvelle autorité des marchés de capitaux dans la réglementation des produits dérivés. Cela préfigure-t-il de l’entrée en vigueur de ces produits au Maroc? E|E sraqui @sp.ma

Economie|Entreprises Décembre 2011


063

DĂŠcembre 2011 Economie|Entreprises


DOSSIER

064 068 072 074

Les entrepreneurs de la pauvreté Un secteur à l’abandon L’ESS peut atteindre 20% du PIB Les prémices d’une stratégie nationale

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Les entrepreneurs de la pauvreté L’économie sociale et solidaire est une conception relativement jeune au Maroc. Confronté aux problématiques de développement de ces poches de pauvreté, le pays dispose avec ce «Tiers secteur» d’opportunités réelles de sortir de l’engrenage de la précarisation de ses populations les plus vulnérables. Eclairage sur un secteur à fort potentiel de croissance, mais encore oublié. Par Ghassan Waïl El Karmouni Economie|Entreprises Décembre 2011


DOSSIER|L’économie sociale et solidaire L’économie sociale et solidaire (ESS) est considérée dans plusieurs pays, même les plus développés, comme un secteur potentiel de sortie de crise. Cette affirmation n’est pas une vue de l’esprit mais basée sur un certain nombre d’éléments concrets. En effet ce secteur contribue à la création d’emplois à hauteur de 12% en France et au Pays-Bas, 11% en Belgique, au Brésil et en Irlande, 8% aux USA. Il participe en outre à la création de richesses estimée entre 6 à 7% en France, 5% en Belgique, 6% au Brésil… Au Maroc, bien que les principes de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) soient une réalité ancienne, à travers des phénomènes tels que la Twiza, la Jmaa, l’Agadir, la Moucharaka ou la Mouzaraa dont le fonctionnement fait référence de façon très proche aux principes de l’ESS dans sa définition moderne, la participation de ce «Tiers secteur» à la création de richesse est encore en deçà du potentiel. Les rapports officiels parlent d’un taux de pénétration par rapport à la population active de l’ordre de 3,1% (soit 50.000 emplois salariés et plus de 380.000 adhérents ou associés) et d’une participation au PIB estimée à 1,6%. Au-delà des difficultés de quantifier le secteur en raison de l’absence d’études précises et d’une comptabilité nationale dans le domaine, le potentiel est bien là et ne demande qu’à être exploré. En effet, quand on suit l’épopée de la Coopérative Agricole de Taroudant ou Copag qui produit entre autre la marque Jaouda, on peut se rendre compte comment le secteur de l’ESS peut devenir un moteur de développement local et même national. Des 39 agriculteurs de la région de Taroudant qui ont constitué la coopérative en 1987, celle-ci est passée, 25 ans plus tard, à plus de 15.000 agriculteurs adhérents et 5.000 salariés avec une diversification dans la production, le conditionnement et commercialisation des agrumes, des

primeurs, du lait, de l’alimentation de bétail ainsi que la fabrication des jus générant un chiffre d’affaires de plus de 2,5 milliards de dirhams. Un modèle qui a tellement concurrencé les entreprises du secteur que le législateur a dû imposer les coopératives dépassant un CA de 2 millions de dirhams alors que la loi sur les coopératives les exonérait de TVA et d’IS.

Une notion relativement récente Ce qui est aussi symboliquement intéressant dans le cas de la Copag, c’est qu’elle a été lancée la même année que le concept de «l’économie sociale» a été évoqué officiellement au Maroc. Ainsi, en 1987 pour la première fois lors d’un colloque organisé par le département chargé du Plan, le concept d’économie sociale a été utilisé pour désigner «des activités économiques dont le but est de

tamment celui des jeunes diplômés. C’est ainsi qu’est né au Maroc le concept d’Economie Social. Il vient conforter en fait le statut de la coopérative, créé en 1984 et qui est défini comme «un groupement de personnes physiques, qui conviennent de se réunir pour créer une entreprise chargée de fournir, pour leur satisfaction exclusive, le produit ou le service dont elles ont besoin». On compte en 2010 plus de 7.800 coopératives avec 380.144 adhérents réalisant près de 7 milliards de dirhams de CA. Viennent se greffer à cela l’autre composante de l’ESS qui sont les associations et qui dans le contexte des années 1980 voient la naissance des premières associations de développement à côté des associations caritatives, culturelles et d’animation de la jeunesse. Caractérisé par une proximité des problèmes des citoyens ainsi qu’un niveau intellectuel plus ou moins élevés de leurs

065 Des 39 agriculteurs qui ont constitué la COPAG en 1987, celle-ci est passé à plus de 15.000 adhérents et 5.000 salariés répondre aux besoins sociaux de la collectivité. Ces activités s’exercent dans trois types d ’organisations qui sont les coopératives, les associations et les mutuelles». Confronté aux contres-coups sociaux de l’Ajustement Structurel, l’Etat avait déjà pensé à mettre en place «une économie intermédiaire» pour amortir son retrait massif et parfois brutal des secteurs sociaux mais aussi de l’économie publique. Cette notion d’ESS, encore largement méconnue vise ainsi à donner un cadre conceptuel et politique à un secteur qui émerge hors des structures de l’Etat pour assurer l’accès des populations aux services sociaux de base, contrer la recrudescence de la pauvreté et de la vulnérabilité, ainsi que les problèmes du chômage, no-

dirigeant et de financement internationaux, les associations se sont inscrit dans un soutient actif a une grande partie de la population souvent marginalisée dans le monde rural. Cette composante importante de l’économie sociale a graduellement commencé à être perçue comme un acteur incontournable dans le processus du développement économique, politique et social du pays. On compte aujourd’hui plus de 50.000 associations se spécialisant dans différents secteurs. En plus des secteurs traditionnels, le domaine d’activité principale des nouvelles associations créées à partir des années 80-90 et plus particulièrement dans les années 2000 sont la santé, l’alphabétisation, l’intégration socio-économique des femmes, la promotion des TPE et Décembre 2011 Economie|Entreprises


DOSSIER|L’économie sociale et solidaire L’Economie Sociale et Solidaire en Méditerranée (2010) Bien que le Maroc soit bien positionné au Maghreb, le secteur de l’ESS reste faible par rapport à la Méditerranée.

PAYS Algerie Espagne France Italie Maroc Portugal Tunisie

NOMBRE D’ORGANISATIONS

EMPLOIS CRÉÉS

ADHÉRENTS/ASSOCIÉS

C A (MILLIONS D’EUROS)

2.369 45.093 196.868 105.690 47.365 8.815 4.581

24.528 2.379.994 2.392.787 1.302.081 22.502 101.000 N.C.

1.423.781 12.150.549 13.000.000 13.403.099 365.255 2.880.056 897.923

N.C. 92.157 311.653 148.155 683 6.095 177

Source: ESMED, L’économie sociale dans la Méditerranée (mai 2011)

066

des PME, le développement rural, les microcrédits... une étude récente sur les activités des associations fait ressortir que le secteur associatif a une prédilection aux actions à caractère économique, notamment le développement local (22% des associations), social (21%) ou culturel et récréatif (22%). Toutefois, la faiblesse des études exhaustives et de la faiblesse de l’effort statistique public en direction de ces structures poussent à relativiser les différents chiffres avancés. L’autre composante de l’ESS au Maroc sont les mutuelles. Celles-ci poursuivent le but d’assurer, sur une base solidaire, l’accès aux services et à la protection. Deux grands principes généraux sont à la base des mutualités: la solidarité entre les membres et le caractère non lucratif. Elles sont gérées depuis les années 60 par un dahir promulgué en 1963 qui définit les mutualités comme étant «des groupements à but non lucratif qui, au moyen des cotisations de leurs membres, se proposent de mener dans l’intérêt de ceux-ci ou de leur famille, une action de prévoyance, de solidarité et d ’entraide tendant à la couverture des risques pouvant atteindre la personne humaine». Aujourd’hui, le secteur mutualiste marocain est animé par une cinquantaine d’institutions. 43% sont des sociétés de cautionnement mutuel qui opèrent dans les secteurs de l’artisanat (11 mutuelles regroupant 8.840 artisans), du transport (6 avec 8.979 exploitants de voitures de transport), de la pêche (3 avec 675 pêcheurs) et de la PME (2 avec 517 commerçants et jeunes promoteurs). 3 mutuelles d’Assurance (Mutuelle Economie|Entreprises Décembre 2011

Agricole d’Assurance (MAMDA), la Mutuelle d’Assurance des Transporteurs Unis (MATU) et la Mutuelle d’Assurance sur les accidents de route et de travail. En plus de ces mutuelles classiques, on assiste récemment au Maroc à l’émergence d’une autre catégorie de mutuelles: «les mutuelles communautaires». Il s’agit de groupes de personnes qui s’organisent localement pour faire face, au moyen de leurs cotisations, à leurs besoins en matière de financement de la santé. Celles-ci se sont essentiellement constituées autour de coopératives dont les membres ont développés des mutuelles de santé pour garantir une couverture maladie pour les adhérents ou encore mutualiser l’épargne pour le réinvestir dans leurs coopératives.

Des limites contraignantes Une dynamique donc assez conséquente mais qui pêche par la faiblesse de la capacité des acteurs et aussi le balbutiement des politiques publiques qui tardent à dégager une vision claire pour le secteur. En effet, ministère des Affaires économiques

La création de coopératives par secteur Avec l’INDH, le nombre de coopératives a fortement cru, notamment dans les activités agricoles. 800 700 600 500 400 Agriculture

300 200

Artisanat 100 Habitta 0

2004

2006

2008

Source: Annuaire statistique des coopératives au Maroc en 2010

2010

et générales, ministère du Développement social, de la Solidarité et de la Famille, ministère de l’Intérieur, ministère des Finances, ministère de la justice, ministère de l’Emploi et secrétariat général du Gouvernement sont autant de départements qui interviennent dans le secteur, en plus de l’Office du développement de la coopération (ODCo), Agence du Développement Social (ADS), Entraide Nationale, et les différentes agences régionales… une pléthore d’acteurs qui, chacun à son niveau, touche à l’ESS. Si on y ajoute un mécanisme transversal tel que l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) et les différentes Fondations, ONG et coopérations internationales, on peut se rendre compte de la difficulté à coordonner les efforts et finalement à développer le secteur malgré les sommes colossales qui y sont déversées annuellement. Un secteur qui touche principalement les populations les plus démunies qui par définition ont besoin d’un appui spécifique et ciblé à leurs multiples problèmes. Et aussi d’un accompagnement afin qu’ils puissent se prendre en charge en dehors des logiques d’assistanat. Or ce qui apparait selon les différentes études qualitatives qui ont été diligentées, les contraintes internes du secteur sont de plusieurs ordres. En premier lieu, on retrouve un niveau d’instruction faible à inexistant chez beaucoup de porteurs de projets que ce soit dans les coopératives ou les associations notamment dans le milieu rural. Cette situation limite les capacités de saisir les opportunités qui s’offrent à eux en termes de financements ou tout simplement en termes de viabilité des projets. En effet, n’importe quel bailleur de fonds public ou privé va demander un business plan du projet pour pouvoir le financer. Cette situation fait que les populations qui cherchent à s’inscrire dans ce genre d’entreprises d’économie sociale sont contraintes


DOSSIER|L’économie sociale et solidaire à l’autofinancement engendrant du coup une faiblesse du capital initial. Ainsi, à titre d’exemple, plus de 70% des coopératives marocaines disposent d’un capital compris entre 0 et 300.000 dirhams. La faiblesse du capital empêche en outre le levier financier et la projection dans le futur. Donc, les excédents quand ils sont réalisés sont rarement réinvestis dans l’affaire. Ajouté à cela le défaut de bonne gouvernance comme soulevé dans le rapport de l’Observatoire du développement humain concernant les projets financés par l’INDH: «54% des Activités Génératrices de Revenue (AGR) sont mises en œuvre par des associations et des coopératives qui ne disposent pas toujours d ’un système de gestion financière et comptable conforme à la réglementation.» Et cela n’est que la partie visible de l’iceberg puisque l’INDH est obligée d’auditer ses projets. La conjonction de tous ces facteurs engendre une forte

La réforme de l’économie sociale, initiée par Nizar Baraka, en est encore à ses débuts et accuse du retard.

mortalité dans le secteur. A ces facteurs internes s’ajoutent

des facteurs externes liés à l’environnement où interagissent les entreprises d’économie sociale et solidaires. En effet, en plus de la multiplicité des intervenants comme cité précédemment, la contrainte des marchés est fondamentale. La plupart des structures ont du mal à écouler leur production. Que ce soit en termes de capacité physiques, de productions, en termes de qualité ou en termes de proximité des marchés, la problématique de la commercialisation et de la compétitivité des produits proposés, les entreprises d’économie sociale ont du mal à vendre et de générer du cash. Ajouté à cela un cadre juridique inadéquat (la loi sur les coopératives a plus de 25 ans) et souvent contraignant, les entrepreneurs de l’économie sociale et solidaire sont ainsi pris entre l’enclume de leurs limites propres et la massue de leur environnement externe. E|E

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067


DOSSIER|L’économie sociale et solidaire

Un secteur à l’abandon Entre contraintes internes et externes, les entreprises de l’économie sociale se déploient sur une grande partie du territoire nationale tout en restant en grande partie concentrées dans leurs activités. Confronté à de nombreux défis, le secteur de l’Economie Sociale et Solidaire semble laissé à l’abandon.

068

Le discours sur l’économie sociale et solidaire a tendance à s’ancrer de plus en plus dans le débat public. Depuis l’annonce de l’INDH et la volonté affichée de doter les acteurs de l’ESS d’une certaine reconnaissance et de moyens d’actions publics, plusieurs dizaines de millions de dirhams ont été injectés dans les secteurs et une mobilisation importante de l’aide internationale vers les acteurs de ce secteur a été impulsée par l’Etat. Pourtant le rôle des acteurs et leur poids dans l’économie sociale et solidaire est assez difficile à cerner. De part la multiplicité des intervenants et des interventions ainsi que la faiblesse des études et des statistiques disponibles, il s’avère particulièrement difficile de mesurer les effets et l’impact des différentes actions menées ni de la pertinence des investissements concédés. D’autant plus que l’absence de la culture de l’évaluation et de la rentabilité laisse planer le doute sur la capacité des actions entreprises et des

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acteurs du secteur d’entrer dans une logique de croissance vertueuse et de sortir de la logique de l’assistanat qui apparait dès qu’on parle de solidarité ou de social. Le secteur de l’Economie Sociale et Solidaire, est fortement concentré. Malgré l’inflation numérique qui est apparue depuis 2005, date de lancement de l’INDH, le secteur est toujours dominé par trois types d’acteurs essentiellement les coopératives agricoles, les associations de proximité, notamment dans le rural et dans une moindre mesure les mutuelles qui ont stagné voir régressé depuis les années 80.

Les coopératives: un acteur majeur La plus grande partie de la plus-value réalisée par l’ESS provient essentiellement des coopératives. Celles-ci sont elles-mêmes orientées en grande partie vers le secteur agricole avec plus de 5.000 structures dédiées soient plus de 64%. Le secteur de

l’habitat attire lui aussi un grand nombre de coopérants et compte plus de 1.000 structures, mais concentre plus de 73% du capital investi contre 24% pour les coopératives agricoles. Cette contradiction apparente s’explique aisément par la nature du secteur. Premièrement parce que les coopératives de production sont en grande partie sous capitalisées. Les 5.000 coopératives agricoles se concentrent à hauteur de 70% entre l’élevage, la collecte et commercialisation de lait et l’agriculture. Elles se partagent moins d’1,5 milliard de dirhams en termes de capital soit 300.000 dirhams en moyenne. Ce qui est très faible si on considère qu’une seule vache laitière coûte au bas mot 15.000 à 20.000 dirhams pièce. Ajoutés à cela les installations, les équipements etc. Pour un tracteur il faut compter au minimum 300.000 dirhams! A cette sous capitalisation patente s’ajoute un autre facteur qui est la faiblesse du réinvestissement des excédents quand ils existent.


DOSSIER|L’économie sociale et solidaire SUCCESS STORIES LES FEMMES «ARGANIÈRES» L’intérêt pour l’Argan a démarré à partir des années 80, date à laquelle plusieurs missions d’études scientifiques ont été diligentées aux niveaux national et international. Une première action de création de coopératives féminines dans le village de Tafdna dans la région d’Essaouira a été soutenue par la coopération allemande GTZ en 1996 dans le cadre d’un programme de lutte contre la pauvreté et de promotion de l’approche genre et de la protection de l’environnement. Depuis, l’organisme public allemand a soutenu la création de plus d’une dizaine de coopératives et même d’une union de coopératives. L’expérience a fait mouche et l’UE va soutenir en 2002 un programme de l’Agence de Développement Social

L’autre facteur explicatif de cette sous-capitalisation est la faiblesse du niveau d’encadrement et d’instruction des coopérants qui implique une sous-déclaration à la base du capital cautionné par l’absence du suivi et du contrôle de la part de l’Etat. Il faut dire que l’organe habilité par les pouvoirs publics à gérer les coopératives est l’Office de développement de Coopération ODCo. Un office qui a depuis longtemps connu beaucoup de dysfonctionnements et qui peine à se restructurer. Troisièmes facteur important: les coopératives d’habitat de par leur nature sont obligées d’avoir des immobilisations importantes du fait qu’elles font de l’autopromotion immobilière et qu’elles ont besoin d’un capital important pour pouvoir faire de la levée financière auprès des banques pour compléter le montant nécessaire à la construction. L’autre secteur qui mobilise la plupart de nos coopératives est l’artisanat. Celui-ci représente plus de 12% de l’ensemble des coopératives inscrites avec 968 structures. Elles rassemblent plus de 22.300 artisans au niveau national. Les coopératives artisanales sont de faible taille, elles ne disposent pas de capacités financières et de possibilités de mobilisation de crédits puisque le capital moyen des coopérative de textile et tapis par exemple ne dépasse pas les 30.000 dirhams. Alors que ces coopératives représentent plus de 15% des structures du secteur et plus de 20% en terme de nombre d’artisans regroupés dans des coopératives. Fortement soutenu par l’Etat dans le cadre des plans touristiques, ces coopératives ont servi au développement de l’esprit d’assistance et de dépendance, plutôt qu’à l’encouragement des initiatives individuelles ou collectives. En effet, l’action publique s’est focalisée

ADS pour l’élargissement de l’expérience à toute l’arganeraie. A la clé, la structuration d’une vraie filière de production d’argan composée d’une association professionnelle, de 6 Groupements d’Intérêt Economique regroupant plus de 60 coopératives de femmes sur un total de 160 coopératives actives. Cette action a pu développer non seulement le chiffre d’affaires des coopératives estimé en 2009 à plus de 15 millions de dirhams, mais aussi un chiffre d’affaires «privé» de 50 millions de dirhams, de revaloriser le prix du litre d’huile, de protéger l’arganeraie et aussi de labéliser les produits issus de l’argan, d’alphabétiser et de former des milliers de femmes de la région...

sur la mise à la disposition des coopératives d’équipements et d’outillage, l’allocation de subventions pour le fonctionnement, l’octroi de locaux, l’encadrement technique et administratif, l’organisation de cycles de formation, d’expositions... A cela s’ajoutent les avantages fiscaux, l’aide alimentaire et parfois la prise en charge des frais d’eau, d’électricité et de téléphone. A travers les mécanismes mis en place, les agents publics chargés de la gestion de ses coopératives avaient été, selon plusieurs rapports de gestion, défaillants. En effet, «la gestion administrative, économique et financière, souvent attribuée à des agents mis à la disposition des coopératives par l’État, a souvent desservi ces coopératives, plutôt qu’elle ne les a servis. Quant à la fonction d’encadrement et de contrôle dévolue aux organismes publics, elle est quasi inexistante», comme le rapporte le rapport du cinquantenaire sur son volet consacré aux politiques publiques de l’artisanat.

teurs vitaux qui sont investis par les 50.000 associations recensées. En termes de poids économique, une étude américaine estime la participation de la société civile à plus de 160.000 équivalents d’emplois à temps plein sur l’ensemble du territoire national. Leur rôle s’est encore renforcé avec le lancement de l’INDH qui sollicite explicitement leurs interventions à tous les niveaux: de la proposition des projets à la participation dans les organes de gouvernance, en

Le statut d’institutions à but non lucratif est difficile à concilier avec l’objectif de base des AGR

Le rôle perdu des associations Le secteur associatif est l’autre acteur majeur du développement de l’économie sociale et solidaire au Maroc. Malgré la faiblesse des donnés disponibles, les associations mènent leurs actions dans tous les domaines du développement. Infrastructures de base, électrification, alimentation en eau potable, protection de l’environnement, alphabétisation, éducation, santé, promotion de la petite entreprise, microcrédit, lutte contre la corruption, etc. autant de sec-

passant par l’organisation des bénéficiaires, la contribution au financement, la concrétisation et l’accompagnement des projets. Une mise en avant du rôle des associations, bien que selon le rapport de l’Observatoire National du Développement Humain paru en 2009, le rendement de cette action est assez limité. En effet, les AGR ne concernent qu’environ 13% du nombre de projets INDH engagés au cours de la période 2005-2008. En termes financiers, seuls 8% des montants globaux des projets sont affectés aux AGR. De manière générale, relève le rapport, les AGR offrent peu de diversité quant à la nature des projets et peu de visibilité quant à leur viabilité économique, faute d’un accompagnement et d’un encadrement adéquats. Or, souligne le rapport de l’ONDH, «les associations ne possèdent pas le professionnalisme exigé par certaines procédures administratives. Qui plus est, leur statut d’institutions à but non lucratif

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DOSSIER|L’économie sociale et solidaire Récapitualtif des principaux indicateurs

Les coopératives agricoles par type d’activité

Secteurs des coopératives de femmes

Avec près de 8 milliards de dirhams de CA, les coopértives au Maroc restent un créneau sous exploité en vue de son potentiel.

Le lait et l’élevage sont les principales filières des coopératives agricoles

Les coopératives féminines se concentrent entre agriculture, Argane et artisanat.

INTITULÉ Nombre de coopératives Nombre d’adhérents Capital en dirhams Actif Immobilisé en dirhams* Chiffre d’Affaire en dirhams* Total des achats en dirhams* Excedent en dirhams** Emploi salarié* Masse salariale en dirhams*

Pompage

INDICATEUR 7.804 380.144 6.226.715.420 1.998.319.278 7.842.192.041 6.814.563.137 104.215.405 24.719 495.717.113

Autres Autres

Effectif 110 Taux 2,2

Maraichage Effectif 129 Taux 2,58

Oleiculture Effectif 142 Taux 2,84

Collecte et commecialisation de lait

Denrées Alimentaires

Effectif 1517 Taux 30,32

Effectif 50 Taux 5,07

Agriculture Effectif 388 Taux 39,35

Argane Effectif 170 Taux 17,24

Approvisionnement

Materiel agricole Effectif 196 Taux 3,92

Effectif 440 Taux 8,79

Elevage

Apiculture Effectif 763 Taux 15,25

* Donnée relatives à 1163 cooperatives déclarants en 2008 ** Ne corespondant qu’au 826 coopératives ayant réalisées un excedent parmis 1163

Artisanat

Effectif 1339 Taux 26,76

Effectif 353 Taux 35,8

Les coopératives artisanales par activité

Les coopératives et leurs unions par secteur

Création de coopératives par des femmes

Les filières en relation avec le textile sont les principales contributrices aux coopératives artisanales

L’agriculture demeure la principale activités des coopérants

Avec la réussite avérée dans l’Argan et l’appui national et international aux coopératives féminines leur nombre explose.

Menuiserie

Foret

Effectif 65 Taux 6,71

Effectif 175 Taux 2,24

Couturebroderie

Effectif 183 Taux 2,34 Effectif 404 Taux 41,75

Tailleurs Confection Effectif 113 Taux 11,67

Batiments Effectif 130 Taux 13,43

1000 Effectifs

Argane

Effectif 104 Taux 10,74

070

Effectif 25 Taux 2,54

Effectif 367 Taux 7,34

800

Artisanat

Agriculture

Effectif 968 Taux 12,4

Effectif 5003 Taux 64,11

600

Habitat Textile et Tapis

Effectif 1,026 Taux 13,15

Effectif 152 Taux 15,7

400

Effectif 449 Taux 5,75 200

• Poterie et céramique • Platre • Commercialisation d’artisanat • Forgerons-feronerie • mozaique-zellige • Boulangeries • Maroquinerie

• Art et décoration • Chaussure • Tisserands • Corderie et vanerie • Thuya • Bijouterie • Autres

est difficile à concilier avec l’objectif de base des AGR». Cet aspect relevé par le rapport met en évidence une limite essentielle. En effet, le rôle des associations est d’accompagner les porteurs de projets et pas de porter elle-même des projets économiques. Cette nuance n’a pas été prise en compte par l’INDH qui visait la création d’AGR par des associations au bénéfice de personnes et non pas la création d’AGR par des bénéficiaires soutenus par une association. Cette confusion des genres, d’ailleurs assez répondue dans le secteur associatif marocain, ce qui fait que les projets ne sont pas toujours viables et pérennes.

Mutuelles, le maillon manquant Les mutuelles quant à elles ont stagné et sont essentiellement dominées par les mutuelles de couverture médicale pour les fonctionnaires et les employés du secteur public avec plus de 3 millions de bénéficiaires. La seule opération d’envergure ayant Economie|Entreprises Décembre 2011

• Peche • Plantes medicinales • Denrée allimentaire • Transport • Alphabetisation • Commerce de detaille • Conssomation • Exploitation des carriere • Centre de gestion

• Main d’Œuvre • Traitement des dechets • Mine • Tourisme • Telecom •Arts et culture • Commerce electronique • Imprimerie papeterie

touché cette partie de l’économie sociale et solidaire est la fusion de la MAMDAMCMA qui a engendré un géant en termes de flux financier qu’il génère, mais aussi en termes de participation au tour de table des grands chantiers publics et privés. Ainsi, le groupe MAMDA-MCMA affiche des chiffres importants dont notamment des réserves libres colossales, 600 millions de DH de chiffres d’affaires, 12 milliards d’actifs réévalués. A travers ses placements dans la Bourse des Valeurs de Casablanca, estimés à plus de 5 milliards de dirhams, le groupe est présent dans le tour de table de plusieurs organismes ou sociétés cotées comme l’ONA et la SNI, Attijariwafa Bank, BMCE Bank, Sonasid ou autres, sortant peu a peu des logiques de mutualité et des principes d’économie social et solidaire. A côté de ces géants de la mutualité, l’émergence des mutuelles communautaires notamment dans la santé, est une nouveauté à relever. En effet,

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1950

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Source: Annuaire statistique des coopératives au Maroc en 2010

quelques expériences ont été mises en place depuis 2002. Ces expériences n’ont pas été initiées dans un cadre unifié, ni dans le cadre d’actions publiques. Il s’agissait de tentatives ponctuelles de répondre localement à un besoin qui a principalement trait à l’accès aux médicaments dans des régions reculées. On compte aujourd’hui plus d’une dizaine de ces institutions locales, qui touchent quelques milliers de bénéficiaires mais en l’absence d’un réel intérêt public pour ces expériences, celleci resterons méconnues et limitées. Ainsi, bien que le discours officiel fait l’apologie de l’Economie Social et Solidaire, les performances de ce «tiers secteur» sont encore loin d’être à la hauteur de son potentiel. Des efforts sont encore nécessaires pour coordonner et encadrer les acteurs sans pour autant chercher à les dominer comme il est ressorti de l’échec relatif à des méthodes de gouvernance de l’INDH. E|E



DOSSIER|L’économie sociale et solidaire

L’ESS peut atteindre 20% du PIB Abdelkhalek Touhami, enseignant chercheur à l’INSEA et auteur du rapport «L’Economie Sociale au Maroc: Etat des lieux et perspectives d’avenir», revient sur les principales problématiques liées à la mesure du poids de l’ESS au Maroc et son potentiel de croissance.

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Est-ce qu’on peut mesurer le secteur de l’économie sociale et solidaire au Maroc (ESS)? Oui, mais on rencontre de grosses difficultés puisque pour mesurer cette économie, il faut d’abord la définir de façon rigoureuse. On ne fait pas la distinction entre ce qui est social, privé, et ce qui est public. Ensuite, même si on fait cette définition, la mesure est plus difficile puisque les institutions de l’économie sociale sont multiples, par exemple les coopératives, les associations, etc. A titre d’exemple, toutes les associations ne font pas partie de l’ESS. Une association ne peut pas être forcément économique. Il y en a qui produisent, peutêtre des activités qu’on ne peut pas classer comme économiques. Il n’est pas suffisant de dire par exemple que nous avons 8.000 coopératives alors que la moitié peut-être inactives. Comment se fait-il qu’on estime la participation de l’économie sociale et solidaire à 8% du PIB en France? En Espagne, c’est 7%. Mais quelle est la valeur de ce chiffre dans la réalité? Au Maroc, très probablement, on peut dire que ce taux est de 2 ou de 5%, mais comment le vérifier? Pour l’instant, on n’est pas encore arrivé à cette quantification et à construire ce qu’on appelle le compte satellite de l’économie sociale. Donc, on ne pourrait pas non plus évaluer son impact… Pour l’instant, tout le monde est d’accord pour dire qu’il y a un impact, mais personne n’est capable de dire quel est cet impact ou quelle est sa mesure. Donc, je crois qu’on

Economie|Entreprises Décembre 2011

peut s’inspirer de ce qui est fait ailleurs. Il faut à mon avis créer carrément un département ministériel dans le prochain gouvernement dédié à l’économie sociale et solidaire, définir ses contours, faire les enquêtes nécessaires, créer un observatoire, revoir les conditions d’exercice et rassembler l’information statistique… et à partir de là, on va pouvoir construire en coordination avec les concepts de la comptabilité nationale et voir ce que les coopératives apportent réellement à l’ensemble de l’économie. C’est ce que j’ai appelé le compte satellite de l’économie sociale. Dans la même veine, comment peuton évaluer l’action de l’Etat dans la promotion de l’ESS? Il y a plusieurs départements ministériels qui veulent intervenir, parce que l’économie sociale concerne plusieurs secteurs. On la retrouve dans l’agriculture, l’artisanat, le transport, l’assurance, la santé… et puis nous avons dans les Affaires économiques

et générales et les interventions des services extérieures de l’Etat dans toutes les provinces. Le problème de ces interventions ,c’est qu’elles ne sont pas organisées. La multiplicité des intervenants fait que tout le monde se fait marcher sur les pieds et on n’arrive pas à bien fonctionner. Pour que l’action de l’Etat soit visible et efficace, il faut une définition légale et juridique, une forme organisationnelle aux niveaux national, régional et sectoriel. Il faut de la formation des cadres pour gérer ces coopératives, ces institutions de l’économie sociale, réduire la contrainte financière de plusieurs de ces unités. Dans une thèse de doctorat que j’avais encadré en partie, on avait avancé l’idée de la création d’une banque de l’économie sociale, d’une banque pour les coopératives, qui peuvent les aider, puisque ces dernières sont à cheval entre le modèle d’une entreprise finançable par une banque et le modèle individuel éligible au micro-crédit. Il faut trouver un moyen pour alléger leur contrainte financière. Les ressources humaines ne sont pas en reste, que ce soit en termes de qualité ou de quantité. Quelle serait, selon vous, la taille que l’ESS pourrait prendre avec toutes les réserves que vous avez émises? Le secteur des coopératives ne doit pas être assimilé à une rente. Le potentiel de l’économie sociale et solidaire serait entre 10 et 20% du PIB. Pour y arriver, une plus grande organisation est nécessaire : s’organiser pour exploiter les terres, la forêt, la mer, les montagnes. Et si on arrive à cerner toutes ces problématiques, je crois qu’il y a un potentiel. E|E



DOSSIER|L’économie sociale et solidaire

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Les prémices d’une stratégie nationale De plus en plus conscients du potentiel et des limites du secteur de l’économie sociale et solidaire, les acteurs publics, à leur tête le ministère des Affaires Economiques et Générales, vont tenter de palier les maux du secteur. L’action principale a concerné la commercialisation, mais aussi une tentative de renouveler le cadre réglementaire et l’instauration d’une stratégie nationale. Les centres de collecte de lait ou de céréales et les centres d’approvisionnement des coopératives étaient l’unes des principales actions de soutien mises en place par les pouvoirs publics pour aider les coopératives dans leur processus de commercialisation ou d’approvisionnement. Avec la libéralisation de plus en plus avancée de l’agriculture et le retrait programmé de l’Etat du secteur, et de la mauvaise gestion qu’on connu ces structures, celles-ci tendent à perdre du terrain au profit d’actions plus ciblées envers les producteurs. Economie|Entreprises Décembre 2011

La commercialisation, talon d’Achille L’une des actions menées consiste en l’organisation de foires nationales et régionales des produits de l’économie sociale. Organisée sous forme de marchés itinérants ou d’installations de stands au sein des grandes surfaces destinées à la commercialisation de produits des petites coopératives ou de produits issus de l’INDH, cette formule vise à promouvoir ces produits et les rapprocher des consommateurs finaux. L’approche purement marketing a bien sûr l’intérêt de faire sortir les produits de l’ESS de l’ombre,

mais ne suffit pas à pérenniser des revenus pour les porteurs de projets. C’est de là d’où est venue l’idée de réorienter les activités de l’Office de commercialisation et d’exportation (OCE) vers l’accompagnement des petits producteurs au niveau de la production, la valorisation et la commercialisation des produits du terroir. Pour Najib Mikkou, le directeur général de l’OCE, «il faut imaginer que la production de toutes les petites exploitations agricoles sont un potentiel dormant qui peut être exploité pour doper les exportations marocaines si on réussit à la valoriser et la commercialiser». Pour lui, toutes les actions


DOSSIER|L’économie sociale et solidaire mises en place par l’Etat en ce qui concerne l’ESS se sont concentrées sur l’amont de la filière sans penser aux débouchés et qu’il est aujourd’hui temps de centraliser les opérations de logistiques, de commercialisation et de recouvrement pour développer le secteur. Le rôle de l’OCE, rebaptisé (Maroc Taswiq) serait donc de regrouper l’offre proposée par les structures publiques qui s’occupent de la production des associations et coopératives (ADS, Réseau Marocain d’Economie Sociale et Solidaire REMESS, Entraide Nationale, INDH…), aussi bien pour les grandes et moyenne surface que pour les particuliers et les industriels, de chercher des débouchés à travers un nouveau réseau de vente directe, mais aussi de mutualiser les fonctions logistiques et de recouvrement pour une remontée directe du cash vers les producteur. En Somme, créer plusieurs plateformes de distribution (dont la plateforme pilote de 1.000 m² est prévue pour décembre au siège de l’OCE à Casablanca), un réseau de collecte et un réseau de distribution par vente directe. Le nou-

Pour Najib Mikou, le potntiel endormi de l’ESS doit être exploité pour le développement du Maroc.

veau système permettrait ainsi de mettre le petit producteur à l’abri de l’intervention des intermédiaires via l’accès au commerce équitable. En parallèle à cette stratégie, une autre action concernant la labellisation a été lancée par le ministère de l’Agriculture pour les produits du terroir (Argan, Safran…) et aussi par le ministère du Commerce et de l’Industrie pour garantir et authentifier les

produits spécifiques ou de régions particulières. Finalement, et comme pour boucler la boucle, le ministère des Affaires Economiques et Générales est en phase de lancement de la stratégie nationales de développement de l’ESS. Cette stratégie passerait par une refonte du carde légal en le facilitant tout en renforçant le suivi et l’accompagnement des porteurs de projets, réorganiser et renforcer les acteurs, faciliter l’accès au financement et favoriser l’accès au marché des produits de l’ESS. Cette stratégie s’étalerait sur 10 ans et vise à faire passer la participation de l’ESS à hauteur de 4% du PIB et la création de plus de 100.000 emplois supplémentaires. Une sorte de plan Emergence du secteur de l’ESS, mais qui attendra probablement le prochain gouvernement pour voir le jour. Ce qui est sûr, c’est que le secteur a besoin d’une réelle volonté politique doublée des moyens financiers et humains pour le sortir de son marasme actuel. Un blocage qui touche en fait la partie de la population qui a le plus grand besoin de l’appui public ciblé et efficace. E|E

NADIRA EL GUERMAI REVIENT SUR LES RÉALISATIONS DE L’INDH DANS L’ESS Pour la Gouverneur Coordinatrice Nationale de l’INDH: l’Initiative a permis l’instauration de valeurs telles que le regain de la dignité, la restauration de la confiance, l’incitation à la participation, la promotion de la pérennité et de la bonne gouvernance Combien l’INDH a soutenu d’AGR dans sa 1ère phase? Et quel est l’objectif de la 2ème phase? De prime abord, je tiens à souligner que l’INDH ne peut être réduit au nombre d’AGR créées ou soutenues. Rappelons à cet égard que si la mise en œuvre de l’INDH, dans sa première phase, a permis la création de 3700 AGR ayant généré 40 000 emplois, et si la 2ème phase de l’INDH s’est donnée comme objectif la création de 5000 nouvelles AGR, il n’en reste pas moins opportun de se donner les moyens de porter un regard critique sur ce qui a été entrepris jusqu’ici en vue de déceler et de remédier aux dysfonctionnements enregistrés, tout en focalisant la réflexion sur les meilleurs moyens et mesures à mettre en œuvre pour consolider les acquis, réguler le champs d’intervention et conquérir de nouvelles pistes d’action. Il va sans dire que la poursuite de la consolidation, le développement et la pérennisation des approches de développement communautaires visant la promotion d’AGR nous interpelle à plusieurs niveaux, notamment au niveau de la gouvernance, de l’administration, du financement que de l’accompagnement car au delà des AGR prometteuses et tangibles qui requièrent juste des mesures de consolidation, il n’en va pas de même pour certaines dont le suivi et l’évaluation post création ont révélé quelques dysfonctionnements . Quel est l’impact du soutien de l’INDH sur l’économie sociale et solidaire? Il va sans dire que l’INDH a contribué efficacement et contribuera encore via la

mise en œuvre du programme 2011-2015, à hausser l’indice de développement, à réduire le taux de pauvreté dans les zones les plus vulnérables. Ainsi, les impératifs des indicateurs de progrès mondialement reconnus, sont pris en compte notamment la réduction de la pauvreté, la baisse du taux de mortalité infantile, la scolarisation pour tous, le recul des maladies prioritairement retenues, la réduction des inégalités par le soutien à l’accès aux équipements sociaux et infrastructures de base. L’impact de l’ensemble de ces mesures, combiné aux réalisations physiques concrètes, est également mesurable en termes d’opportunités offertes pour favoriser l’insertion des populations pauvres et vulnérables dans le tissu économique et social, et d’incitation à la création de microprojets générateurs d’emplois et de revenus stables. Pour régler les blocages de l’INDH est ce qu’il ne serait pas plus judicieux de l’intégrer avec les autres outils de luttes contre la pauvreté et de développement dans une même structure? Conscients des ajustements à apporter, nous ne pouvons parler de blocage, sachant que l’INDH, est un projet perfectible qui s’inscrit dont le temps et dont l’impact est mesurable aussi bien sur le court terme que sur le long terme. S’agissant de votre question au sujet de l’assimilation de l’INDH à d’autres structures, je tiens à rappeler à cet égard que l’INDH n’a pas été conçu pour se substituer aux autres départements ministériels qui interviennent dans le même domaine, mais plutôt en tant que dispositif de soutien et d’appui aux interventions de ces mêmes structures. En outre, il ne faut pas perdre de vue, comme je viens de le préciser, le principe de convergence tant prôné et mis en exergue dans la mise en œuvre des projets INDH. Donc de ce point de, je ne vois pas où réside la problématique. Décembre 2011 Economie|Entreprises

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ACTUALITÉ

Nation|Régions Par Sanae Raqui Tanger

Qu’adviendra-il du Théâtre Cervantès? La communauté tanjaoui a lancé un appel solennel à l’Unesco sur le devoir de sauver le Théâtre Cervantès, l’une des oeuvres les plus extraordinaires de la ville de Tanger. Le bâtiment est dans un état délabré et des travaux doivent être engagés immédiatement pour le sauver de la ruine qui le menace. L’ambassade d’Espagne a confirmé que le Théâtre Cervantès représente une priorité pour le gouvernement espagnol. Toutefois, le gouvernement est toujours en train de chercher des solutions pour sa restauration et ainsi trouver la meilleure manière de garder ce patrimoine. Selon la même source, la destruction de ce monument historique n’est pas à l’ordre du jour. Rappelons que le gouvernement espagnol avait débloqué, en avril 2007, une enveloppe de plus d’un million de dirhams pour la réhabilitation du Théâtre.

Dubaï

Rekrute

DevCom Maroc

L’immobilier marocain à l’honneur

Les iDays cartonnent

Nouvelles solutions pour les PME

Dubaï accueillera les 19, 20 et 21 janvier 2012 le salon de l’immobilier et de l’art de vivre marocain avec la participation de plusieurs promoteurs immobiliers marocains, administrations et banques marocaines. Cette manifestation s’affiche comme le rendez-vous incontournable de la promotion de l’investissement immobilier et touristique au Maroc avec des espaces de rencontre entre les professionnels de l’immobilier marocains et les éventuels acquéreurs de biens immobiliers désireux d’investir au Maroc. Véritable vitrine de l’immobilier et de l’art de vivre marocain, ce salon permettra aux exposants marocains d’augmenter leur visibilité et de décrocher de nouveaux clients avec la participation d’un grand nombre de MRE.

Le salon virtuel de l’emploi ReKrute réuni 95 540 visiteurs du 1er au 3 novembre dernier. 21 entreprises, représentatives des différents segments de marchés : Akwa Groupe, Axa Services, BMCE Bank, Cap Gemini, Dell, Intelcia Group, Lafarge, OCP, Renault, Siemens, Société Générale, Wafa Assurance, Webhelp, APM Terminals, Lydec, Total, Atos, Crouzet, Crit, CV Search et Licorne, se sont associées à cette édition, avec pour objectif de rencontrer des profils en adéquation complète avec les postes à pourvoir et ainsi recruter efficacement.Ce ne sont ainsi pas moins de 38 451 CVs qualifiés qui ont été reçus lors de l’évènement et plus de 262 000 échanges chat qui ont été enregistrés : de quoi répondre aux importants besoins en recrutement des entreprises.

Cerruti

Ouverture du 2ème magasin à Casablanca L’enseigne se luxe a inauguré en grande pompe son deuxième magasin à Casablanca et plus précisément dans le triangle d’Or. L’ouverture du magasin s’est faite en présence de la nouvelle présidente de Cerruti, Catherine Vautrin. Ainsi, Cerruti Maroc compte à présent trois magasins: 2 à Casablanca et un à Rabat, ouvert en octobre 2009. Le plan d’implantation de la marque Cerruti sur le territoire marocain est à présent achevé. Par contre, l’introduction d’autres marques de luxe par KMA holding est actuellement en cours d’étude. Rappelons que les magasins Cerruti au Maroc font partie du Pôle Retail Luxe de la holding KMA dont le président est Ahmed Makhloufi.

Co-organisé par la Chambre de commerce française et la société MLG Consulting, le DevCom Maroc est une convention d’affaires prévue les 7 et 8 décembre 2011 à l’hôtel Sheraton afin d’apporter aux entreprises du Royaume des solutions concrètes et des conseils pratiques pour 100% de résultats. En France, le DevCom est organisé depuis 2002 dans une douzaine de métropoles économiques avec plusieurs dizaines de milliers de participants dont de grandes entreprises, des PME et des TPE, tous secteurs confondus. La présentation du Grand Forum du Développement Commercial du Marketing et de la Communication sera assurée par Marc Lionel Gatto, président de MLG Consulting et Joël SIBRAC, président de la CFCIM. Décembre 2011 Economie|Entreprises

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ACTUALITÉ|Nation

Maroc Télécom reconduit son sponsoring de la fédération marocaine de football. Ainsi, il versera à la FRMF une somme de 120 millions de dirhams.

BOMBARDIER AÉRONAUTIQUE Installation d’une unité de production

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Une cérémonie de signature d’un mémorandum d’entente entre le gouvernement marocain et Bombardier Aéronautique a eu lieu le 16 novembre 2011, à Rabat, au siège du département du Chef du Gouvernement, pour sceller la décision du constructeur aéronautique canadien d’installer une importante unité de production industrielle au Maroc. D’un montant d’environ 200 millions de dollars, le projet d’investissement consiste en la création d’une unité industrielle de dernière génération pour l’assemblage partiel de structures simples qui permettra de créer approximativement 850 emplois directs. Le gouvernement marocain prévoit également la création de 4.000 emplois indirects.

FONDATION MASTERCARD Pour l’emploi des jeunes Education for Employment (EFE) et la Fondation MasterCard ont lancé un partenariat visant à augmenter l’employabilité de 15.500 jeunes chômeurs et défavorisés au Maroc. Le projet, appelé MORAD, durera quatre années pour un investissement global de 3,2 millions de dollars. Ce partenariat sera mis en œuvre par la filiale marocaine d’EFE, EFE-Maroc. Le projet sera lancé lors d’une manifestation à Casablanca, qui sera assistée par les jeunes et les partenaires locaux et internationaux, tels que le ministère de la Jeunesse et des Sports, ManpowerGroup, Microsoft, Ynna Holding, l’Université Hassan II et Amal Job. «Le partenariat avec la Fondation MasterCard va amplifier le modèle EFE pour l’emploi des jeunes et de construire sur la solide expérience et des partenariats développés au Maroc, pour aider à baisser la crise du chômage des jeunes», a déclaré Jamie McAuliffe, président et directeur général d’EFE. Economie|Entreprises Décembre 2011

Première édition réussie du Foro Casablanca & Top 25 Art-Fair. Deux événements qui initient un débat autour de l’art et de la promotion des industries culturelles.

Pour développer le marché du chocolat marocain, Mars Maroc lance sa nouvelle gamme de produits sous la marque Galaxy.

Bouskoura Golf City

Les acheteurs forment une association Une association regroupant des acheteurs au sein du projet Bouskoura Golf City a été créée le 1er novembre. Cette association œuvrera pour défendre les intérêts des acheteurs et les accompagner jusqu’à la réception définitive de leurs biens. L’association qui représentera près de 1.000 acheteurs dans les prochains mois compte déjà plus que 200 affiliés inscrits en moins d’adhésion. «La vie en communauté dans un ressort n’est jamais le fruit du hasard, c’est toujours le fruit d’une coordination des co-résidents. Il est dès lors essentiel de regrouper les acheteurs afin d’apprécier leurs attentes et les accompagner dans la concrétisation de leurs aspirations», souligne Omar Alaoui, membre du bureau de l’association. «Le concept du projet en lui-même nécessite des rapprochements avec le promoteur et l’environnement du projet en vue de réussir une bonne intégration». Il est à rappeler que Bouskoura Golf City est un Resort golfique développé par Prestigia aux abords de la forêt de Bouskoura. Le projet est composé de 2.400 villas et appartements, un hôtel de luxe, des espaces de restauration et un centre commercial, des équipements sportifs et d’un golf 18 trous. A ce jour, ni le centre commercial ni l’hôtel n’ont été entamés. Les premières livraisons sont annoncées pour décembre 2011.

Les Jardins de l’Atlas

Lancement des villas pavillonnaires témoins Le projet les Jardins de l’Atlas à Marrakech du Groupe Palmeraie Développement est depuis son lancement un projet unique et précurseur en son genre. Afin de répondre à une clientèle désireuse d’investir dans une résidence à la fois raffinée dans un cadre unique, les villas pavillonnaires viennent étoffer le catalogue des jardins de l’Atlas. Conçues pour les amateurs de luxe et de nature, les villas pavillonnaires des Jardins de l’Atlas sont construites sur le golf du Resort et dispose chacune d’un jardin privatif. Avec une architecture résolument inspirée du Sud du Maroc et un choix de matériaux nobles, contemporains et emprunts de détails, les nouvelles villas pavillonnaires se déclinent en deux types différents de 2 et 3 chambres avec jardin et celles de 3 chambres avec jardin et piscine.

EN HAUSSE Mohamed Horani Le président de la CGEM s’est découvert une fibre politique, en invitant les partis, discutant des différentes propositions mais aussi en faisant des pronostics.

Mohieddine El Amari Le cabinet marocain de conseil juridique, El Amari & Associés, collaborera dorénavant avec le cabinet britannique d’avocats d’affaires Bird & Bird, pour accompagner l’essor que connaît le Maroc.


ACTUALITÉ|Nation

L’édition Tec Auto 2011 a coïncidé avec les élections. Un contexte qui n’a pas manqué d’avoir un effet baissier sur l’évènement.

Il y a du mouvement à la Bourse de Casa ces temps-ci, À l’occasion du salon MED-IT, Alcatel-Lucent a annoncé le Jet Alu, le leader marocain de la menuiserie métallique, est lancement de 2 solutions sur le marché marocain dans la 2ème entreprise à s’introduire en Bourse cette année. les domaines des communications et des data centers.

Atlas Voyages

Nouvel Etat Major Dans le cadre de son programme de développement et de croissance sur ses trois domaines d’activité stratégique, à savoir le tourisme international, le tourisme d’affaires et le tourisme de loisir, Atlas Voyages se réorganise dans l’optique d’un management moderne en cohérence avec son marché, ses clients et ses produits.

Crédit agricole du Maroc

Récompensé pour ses compétences A l’occasion de l’édition 2011 du Forum des compétences marocaines en Amérique du Nord, «Careers in Morocco», qui s’est tenu à Montréal le 22 octobre 2011 au Palais des Congrès de Montréal, Careers in Morocco a décerné le trophée Diversité RH au Groupe Crédit Agricole du Maroc, une banque moderne avec plus de 400 agences spécialisées dans l’agriculture, le micro-crédit et le crédit immobilier, comme étant l’employeur de choix pour l’année 2011

auprès des étudiants, lauréats et professionnels marocains établis en Amérique du Nord. Destiné à récompenser les entreprises marocaines qui attirent le plus les étudiants, lauréats et professionnels marocains évoluant à l’étranger, ce trophée a été décerné suite à un sondage publié auprès de plus de 3.000 étudiants et lauréats marocains établis en Amérique du Nord et comportant les noms de plus de 15 entreprises marocaines.

HCP

L’inflation en baisse L’indice des prix à la consommation a connu, au cours du mois d’octobre 2011, une baisse de 0,4% par rapport au mois précédent, constate le Haut Commissariat au Plan. Cette variation, ajoute la même source, est le résultat de la baisse de 0,8% de l’indice des produits alimentaires et de la hausse de 0,1% de celui des produits non alimentaires. Ainsi, comparé au même mois de l’année précédente, l’indice des prix à la consommation a connu une baisse de 0,4% au cours du mois d’octobre 2011.

EN BAISSE Yasmina Baddou

Jamal Aghmani

Grosse perte pour le secteur de la santé national, en l’occurrence l’industrie pharmaceutique. Car devant l’immobilisme des autorités marocaines, le laboratoire Sothema a décidé de délocaliser la production et l’écoulement de l’insuline en Algérie.

Le ministre de l’emploi et de la formation professionnelle est interpellé par les professionnels de la formation privée qui demandent la réalisation d’un contrat programme pour leur activité

GEFCO/CAC Externalisation de sa logistique automobile Depuis l’ouverture en 2007 de son site de stockage et de préparation de véhicules, première plate-forme du genre au Maroc, GEFCO, sous la direction de Jean-Paul Ornano, n’a cessé d’offrir à ces différents clients un service de qualité. Aujourd’hui, GEFCO annonce la finalisation d’un contrat avec le grand groupe ‘‘Centrale Automobile Chérifienne’’ (CAC), importateur marocain exclusif des marques Porsche, Audi, Volkswagen et Skoda. En effet, à partir du 1er décembre 2011, GEFCO Maroc prendra en charge tous les véhicules de CAC qui seront transbordés au port de Casablanca, depuis l’Allemagne, la Belgique et l’Argentine, pour les acheminer vers son site situé à Tit-mellil, en périphérie de Casablanca.

RACE OF MOROCCO Le retour en 2012 Le Maroc revient en force dans le calendrier mondial avec l’appui du Groupe Eurosport, de la FIA et le soutien de la Wilaya de Marrakech et de la commune mais aussi, comme l’avait annoncé Economie & Entreprises dans son édition d’octobre, un nouveau sponsor dont le nom ne nous sera pas dévoilé pour le moment. Pour cette nouvelle édition, qui se tiendra du 9 au 11 mars, plus de 120 participants de 20 nationalités en plus des patrons d’écuries, du staff technique et des fédérations seront présents au rendez-vous pour la première étape du WTCC. En marge du championnat, la Formule 3000 (F3) sera présente à travers le championnat AutoGP sur le Circuit de Marrakech qui sera adapté afin de satisfaire aux exigences spécifiques, ce qui constitue un grand pas vers la F1. On notera également la présence du très prestigieux Maserati Trofeo, sans oublier les talents du sport automobile marocains qui se verront réserver deux plateaux de course Décembre 2011 Economie|Entreprises

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ACTUALITÉ|Régions Ourzazate

BM investit dans la centrale solaire La Banque Mondiale (BM) a prêté 297 millions de dollars (2,4 milliards de dirhams) pour la construction et le développement de la première phase du projet de centrale solaire à Ouarzazate, dans le Sud du Maroc. En effet, l’institution a annoncé avoir approuvé le prêt de 200 millions de dollars (1,7 milliard de dirhams) via la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD) et de 97 millions de dollars (806 millions de dirhams) via le Fonds de financement pour les énergies propres. Elle apportera ainsi près de 12% du financement nécessaire à la réalisation entière du projet évalué à 2,1 (23,5 milliards de dirhams) voire 2,3 milliards d’euros. L’Agence française de développement a prêté, en juillet, plus de 100 millions d’euros (1,1 milliard de dirhams) et offert une subvention de 300.000 euros (3,4 millions de dirhams) au projet.

Errachidia

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Pour la culture de palmier dattier Le laboratoire national de culture des tissus du palmier dattier, réalisé au sein du Centre régional de la recherche agronomique d’Errachidia, pour un investissement global de près de 31 millions dirhams, a été inauguré par le Roi Mohammed VI. Destinée à l’amélioration durable de la productivité et de la compétitivité du palmier-dattier, cette structure scientifique s’assigne pour objectifs l’adaptation des techniques de multiplication in vitro aux différentes variétés et clones de haute valeur commerciale, la production de souches bourgeonnantes de base demandées par le secteur privé pour la multiplication en masse du palmier dattier et l’assistance technique aux laboratoires commerciaux dans le domaine de la micro propagation du palmier dattier. Le laboratoire est érigé sur une superficie globale de 1.790 m² et d’une capacité de production annuelle de 18.000 souches du palmier. Economie|Entreprises Décembre 2011

385.000 est le nombre de touristes britanniques que le Maroc a accueillis sur les neuf premiers mois de l’année 2011, en hausse de 7,8%.

132 milliards de dirhams est le montant d’investissement que va réaliser l’Office National de L’Electricité d’ici 2016.

1,1% est la hausse de l’indice des actifs immobiliers, au troisième trimestre 2011, selon Bank Al-Maghrib.

1,9% est la régression enregistrée au niveau des transactions immobilières, selon Bank AlMaghrib.

Tanger

Khénifra

Démarrage des travaux au Socco Alto

Début de campagne agricole

Tanger aura bientôt, elle aussi, son Mall à l’initiative de Best Real Estate (BRE). En effet, les premiers coups de pioche du Socco Alto seront bientôt donnés. BRE vient d’obtenir l’autorisation pour le démarrage des travaux. La société a fixé la date de démarrage en fin novembre. Les travaux dureront 18 mois selon le planning initial pour une ouverture en 2013. Côté investissement, les travaux techniques nécessiteront un budget global de 420 millions de dirhams.

Une batterie de mesures ont été prises par la direction provinciale de l’agriculture (DPA) de Khénifra pour assurer le bon déroulement de l’actuelle campagne agricole. Selon un rapport de la DPA, ces mesures ont porté sur l’élaboration du programme des cultures, la détermination des besoins en semences (quantité et qualité) et la mise en place de plusieurs points de vente à travers la province en vue de rapprocher les semences et les intrants des agriculteurs. Par ailleurs, le rapport relève que trois points de vente des semences sélectionnées ont été ouverts au niveau de la ville de Khénifra, la région de Benkhlil et dans la commune rurale d’Aguelmous. Ces points de vente ont été approvisionnés de 10.498 quintaux de semences sélectionnées, dont 4.623 quintaux ont été vendus jusqu’à fin octobre, précise la DPA. La superficie totale programmée pour les différentes cultures d’automne au niveau de la zone d’action de la DPA de Khénifra au titre de la campagne agricole 2011-2012 devrait atteindre 163.040 hectares dont 5.920 irrigués. 140.300 hectares sont réservés aux céréales.

Marrakech

Almazar reprend le souffle Le temple du shopping de Marrakech, Almazar continue son expansion. Le Mall développe, en effet, son offre de Prêt-àporter, Maison-Décoration et Services avec l’entrée de nouvelles enseignes. Et il y en a pour tous les gouts et tous les âges. Fruit d’un partenariat entre Best Financière, le Groupe Sanam et Henry Hermand Développement, opérateurs des centres commerciaux en France, le Mall Almazar s’étale sur une superficie de 100.000 m2 sur 5 niveaux. Le centre génère 1.000 emplois directs et 2.500 indirects.

Casablanca

Starbucks enfin au Maroc Starbucks Coffee Company et Alshaya Maroc S.A.S, le revendeur leader au Moyen-Orient, ont annoncé qu’ils étendront la présence de Starbucks au Maroc avec l’ouverture des deux premiers magasins Starbucks dans le centre commercial Morocco Mall en début décembre 2011. Cet accord soutient le désir de Starbucks d’augmenter sa croissance internationale avec des partenaires agréés qui ont une expérience éprouvée et un succès démontré. Starbucks et Alshaya ont conclu un partenariat stratégique en 1999 et ont depuis ouvert plus de 300 magasins à travers le Moyen-Orient, notamment à Bahreïn, Egypte, Jordanie, Arabie Saoudite, Koweït, Liban, Oman, Qatar et les Émirats Arabes Unis, employant plus de 2.400 partenaires (employés) Alshaya a également plus de 200 magasins Starbucks en Russie et en Turquie. E|E




ENTREPRISES

083 Tanger Med en danger? 086 Quel avenir pour la Bourse? 090 Investissement Touristique, le réservoir arabe

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Photo: AFP

Tanger Med en danger? A cause du mouvement social qui l’a rongé, Tanger Med voit son activité reculer. Et même si un accord a été signé entre les opérateurs, l’autorité portuaire et le bureau syndical, la reprise pourrait traîner. Par Sabrina Belhouari

Ce fut un soulagement lorsqu’Eurogate est arrivée enfin à sceller un accord de paix social avec son bureau syndical. Il s’agit d’une formule améliorée de l’accord conclu auparavant entre APM Terminals et son syndicat. Les deux partis s’engagent à ce qu’aucune action sociale ne nuise à l’activité de l’opérateur et à celle du quai. Plus encore, cet accord inclut une clause d’arbitrage qui va permettre de régler la moindre situation de congestion des futures négociations en faisant appel à l’autorité portuaire. Une paix qui sera maintenue jusqu’en 2014, mais qui ne semble pas pour autant arranger la siDécembre 2011 Economie|Entreprises


ENTREPRISES|Activité portuaire ont trop duré, montrant un manque de maturité chez le bureau syndical de Tanger Med. «Le transbordement nécessite une paix sociale. Si le personnel d’un opérateur est à l’arrêt, toute la chaîne de l’activité est congestionnée: transitaires, agents maritimes, armateurs…», insiste le commandant Mohamed Karia, président de la compagnie maritime IMTC. Et d’ajouter: «Ce qui s’est passé à Tanger Med est très grave pour la réputation du port». Cet arrêt aurait même eu une insidence sur le méga projet Renault, qui a vu ses importations de biens d’équipements retardées.

Ports espagnols aux aguets Goeritz déplore que APM Terminals continue de subir l’impact de la grève chez son voisin Eurogate malgré l’accord qu’elle a fait avec son bureau syndical depuis Mars.

autour de l’impact de leur grève sur l’activité du port. En effet, le mouvement social qui a touché Tanger Grèves et transbordement ne Med a coïncidé avec des mouvements vont pas ensemble Malgré toutes ses garanties, cet ac- sociaux sur le port de Casablanca et cord est loin de permettre à Tanger d’Agadir. «Le port de Tanger n’est pas Med de retrouver son activité nor- celui de Casablanca. L’activité de transmale. Aujourd’hui, Tanger Med est bordement n’est pas l’import et l’export. boudé par ses clients et cette situation Donc, l’impact des grèves n’est pas papourra continuer encore quelques reil», remarque Almouzani. Et d’ajoumois. «Le travail a repris sur les deux ter: «L’autorité portuaire et la wilaya terminaux et nous sommes tous en train ont dû intervenir pour trouver un accord de rassurer les clients de Tanger Med commun et faire rentrer les choses dans quant à la reprise de l’activité», assure l’ordre». Certes, les troubles sociaux Elmostafa Almouzani, directeur gé- au niveau d’APM Terminals ont été moindres. Mais cette instabilité à impacté l’ac«Lorsqu’un port est ravagé par une grève, les tivité de tout le autres ports de la région en profitent. C’est le port. Mais, force est de constater cas d’Algésiras et de Tanger Med» que les autorités n’ont pas réagi à la demande pressante néral du port de Tanger Med. «C’est des opérateurs, sans doute par crainte sûr que ces arrêts ont impacté l’actid’envénimer la situation en cette pévité du port. C’est pour cette raison que riode électorale. nous faisons de notre mieux, chacun de En effet, dans le domaine de transson côté», ajoute-t-il. La question est bordement, lorsqu’il y a un arrêt d’acde savoir que faire pour rassurer les tivité, la solution est simple: changer clients et restaurer la confiance? de port. Un mois d’inactivité peut Selon Almouzani, l’origine de la donc être fatal pour la réputation d’un crise dans les négociations réside dans port de transbordement. Or, les arrêts la confusion chez le bureau syndical tuation de crise dans le port.

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Economie|Entreprises Décembre 2011

Le syndicat des dockers a rejeté un accord conclu en avril 2010 entre Total Terminal International Algeciras (TTIA) et la filiale espagnole de Hanjin Shipping relatif à l’automatisation des terminaux. Plusieurs sociétés internationales ont préféré transférer leurs activités vers des ports espagnols, mais aussi en Italie et à Malte, en raison des grèves des quais de conteneurs à Tanger Med. Le trafic de conteneurs au port de Tanger Med est passé de 100.000 conteneurs par jour le 10 octobre, à 30.000 conteneurs par jour le 30 octobre, a rapporté le quotidien Akhbar Al

L’ÉCLATEMENT DES ACTIVITÉS Pour diminuer dans un avenir proche ce genre de pression sociale, Harmut Goeritz, DG d’APM Terminals, propose certaines actions. La première consiste en l’évolution de l’activité portuaire sur Tanger Med dans le sens d’introduction de sociétés de prestation de services. Ces dernières assurent certaines activités comme la sécurisation au niveau des bateaux ou la logistique du transport. Cette solution a le mérite non seulement de réduire le risque de grèves, mais aussi les charges de l’activité portuaire. Cette dernière est connue pour son aspect saisonnier. En cas de diminution de l’activité, l’opérateur pourra être plus flexible dans la répartition de ses charges et ne faire appel qu’aux sous-traitants dont il a vraiment besoin.


ENTREPRISES|Activité portuaire

L’activité qui tourne au ralenti sur le quai de Tanger Med menace indifféremment l’activité des deux opérateurs Eurogate et APM Terminals. Restaurer la confiance chez les compagnies maritimes s’avère très délicate.

Yaoum. Il en a découlé une réduction de l’activité commerciale du port marocain de 70% durant ce même mois. A APM Terminals, cette baisse avait atteint 90% à un certain moment. C’est le trafic de conteneurs chez les ports espagnols Algesiras, Valence, Malaga et Barcelone, qui est le premier bénéficiaire.

Reprise dans au moins un mois Certes, cette période de grèves a fait prendre conscience à tout le monde que le transbordement est une activité qui demande beaucoup de flexibilité de la part des opérateurs et de la masse salariale. La grève ne rend service à personne. Almouzani assure que «l’autorité veille à l’application stricte de l’accord entre Eurogate et APM Terminals Tanger, d’une part et les syndicats d’autre part». Mais les opérateurs pensent que c’est insuffisant.

Chez APM Terminals, on reste optimiste. «Il y a deux facteurs qui peuvent accélérer le retour de nos clients sur les prochaines semaines. En Europe, les fêtes de fin d’année commenceront à partir du 20 décembre, il y aura une interruption de l’activité, en particulier en Espagne», indique Hartmut Goeritz, directeur général d’APM Terminals. Et d’ajouter: «d’un autre côté, des compagnies, comme notre client Maersk Line, dont la stratégie est de diminuer le nombre des terminaux pour réduire les coûts d’accostage, ne peut se permettre de rester longtemps sur plusieurs ports en même temps. Ils vont finir par revenir à Tanger Med». En effet, avec la pression de volume qui se fait sur ces ports de rechange, plus le temps du débarquement ou transbordement est lent, plus celui d’immobilisation du navire l’est également. Ce qui implique plus de taxes

à payer au port d’ancrage. Que ce soit à Barcelone ou Algésiras, où l’activité de transbordement représente respectivement 35% et 90% du total du trafic, accueillir un surplus de porteconteneurs est très difficile et devient, de ce fait, coûteux. Economiquement parlant, et sur le long terme, ces transporteurs de conteneurs ne pourront plus supporter ces coûts supplémentaires et vont finir par revenir sur Tanger Med. Cette pression est aggravée par la fermeture de plusieurs ports du sud méditerranéen, notamment ceux de Damiette et Port-Said en Egypte. C’est donc une question de temps, mais qui se calcule également en perte d’activité pour les opérateurs de Tanger Med et surtout en baisse dans l’attractivité de ce dernier. E|E sbelhouari@sp.ma

Décembre 2011 Economie|Entreprises

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ENTREPRISES|Résultats semestriels

Quel avenir pour la Bourse? Les résultats au premier semestre des entreprises cotées laissent à désirer. En effet, ceci a eu un impact négatif sur la croissance du marché boursier, d’où l’incertitude qui règne au niveaux des investissements boursiers. Cependant, de nouveaux secteurs émergent pour améliorer la performance du marché dans les mois à venir. Par Sanae Raqui

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C’est un climat morose qui règne au niveau de la Bourse de Casablanca. Le Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) a publié une synthèse du chiffre d’affaires et des résultats observés au premier semestre 2011 pour les 74 sociétés cotées à la Bourse de Casablanca. Le résultat: une baisse du chiffre d’af-

faires de 23 entreprises par rapport au premier semestre 2010, dont 6 sociétés qui ont réalisé des pertes. «Ce constat est loin d ’être rassurant puisque cette tendance baissière des résultats des sociétés cotées peut avoir, dans l’avenir, un impact très négatif sur le comportement des investisseurs en bourse», nous assure un analyste financier. En effet, la bourse n’aime pas l’incertitude, déjà les volumes de tran-

sactions boursières ont affiché une baisse. De ce fait, le marché boursier a affiché une croissance semestrielle au-dessous des attentes des analystes de la place.

Une croissance en dessous des attentes Après une croissance bénéficiaire négative au premier semestre 2009 de -2,9%. Le marché a affiché une reprise de 2% au premier semestre 2010. Ainsi, à la lecture de la croissance bénéficiaire du marché au premier semestre 2011, qui s’élève à 4,1%. Celle-ci affiche une légère appréciation, comparée à la même période en 2010. Cependant, cette performance reste en dessous des attentes qui anticipaient une croissance annuelle pour 2011, beaucoup plus supérieure à 4,1%. En fait, la performance du marché a été tirée vers le bas, par le secteur des télécoms, représenté par la seule valeur de Maroc Télécom, seule valeur du secteur des télécoms et première capitalisation (126 milliards de dirhams) de la Bourse de Casablanca et qui représente historiquement près du tiers du bénéfice consolidé de la cote. L’opérateur télécoms a, en fait, réalisé un chiffre d’affaires

Les valeurs minières vont représenter une vraie valeur ajoutée pour la croissance du marché boursier dans les mois à venir.

Economie|Entreprises Décembre 2011



ENTREPRISES|Résultats semestriels tère cyclique. Avec un déficit structurel au niveau du segment économique, les promoteurs immobiliers devraient contribuer à l’amélioration du rythme de croissance de la cote.

Contribution en volume à la croissance bénéficiaire du marché (en MDH) Au 1er semestre 2011, tous les secteurs ont contribué en moins au volume du marché. +384

+68

+16

+473

-469 -208 -119

+598

-114

-34

15238

14634

Les mines: le nouveau cheval de batail

S1 2010

S1 2011

Source: Attijari Intermédiation

sier a connu l’apparition de nouveaux relais de croissance. En l’occurrence, les secteurs minier et énergétique. Le secteur des BTP, quant à lui, pourrait également constituer un véritable levier de croissance dans une optique à moyen terme. D’un autre côté, les perspectives de développement prometteuses à moyen/long termes des valeurs bancaires vont, dans les «23 sociétés cotées en bourse ont vu leurs prochains mois, confirmer le rôle résultats baisser, ce qui a provoqué une historique de ce baisse de la performance boursière.» secteur en tant que locomotive les industries & services ont affiché de la croissance bénéficiaire du mardes progressions plus importantes, ché, notamment grâce à son poids respectivement de 15,0% et 6,3%. important dans le marché. Quant aux réalisations semestrielPar conséquent, si l’on exclue Maroc Télécom, le marché aurait affiché les affichées des Immobilières, elles une croissance bénéficiaire de 10,4% ne reflètent pas le potentiel réel du reflétant le redressement de la masse secteur, compte tenu de son caracdes sociétés cotées restantes. presque identique à l’année dernière à 18,1 milliards dirhams et un résultat en recule de 10,5% à 4 milliards de dirhams. Avec cette donne, les analystes de la place estiment «que la croissance bénéficiaire brute du marché ne permet pas d ’évaluer avec pertinence la tendance générale des sociétés cotées». Par ailleurs, les valeurs financières et

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Mais les relais de croissance sont là Dans un autre registre, si l’on analyse les principaux secteurs historiques de la croissance bénéficiaire du marché boursier casablancais, qui sont les Cimenteries, les Télécoms et l’Agro-alimentaire, ces derniers sont aujourd’hui en perte de vitesse et sont surtout pénalisés par une conjoncture internationale moins favorable et par une concurrence locale de plus en plus tenace. Toutefois, dans ce premier semestre 2011, le marché bourEconomie|Entreprises Décembre 2011

Croissance semestrielle au S1 2011 par grandes capitalisations Ce sont les capitalisations financières qui ont le plus contribué à la croissance du marché boursier. 40% de la capitalisation du marché

Financières 15% 23,6% de la capitalisation du marché

36,4% de la capitalisation du marché

Industrie & Services 6,3%

Télécoms -10,3%

Source: Résultats financiers S1 2011, calculs ATI

Marché 4,1%

Dans leurs études des perspectives de développement du marché boursier national, les analystes du marché ne négligent en aucun cas le secteur des mines. «Car il représente la nouvelle niche capable de tirer le marché boursier vers le haut», assure un analyste. Ainsi, dans le cadre du premier semestre 2011, le secteur minier a affiché une forte croissance de son activité de 42,5% à 2,6 milliards de dirhams. A l’origine de cette surperformance, deux facteurs importants: La hausse significative de trois principaux métaux, en l’occurrence l’argent (+101,0%), le cuivre (+23,0%) et le plomb (+23,0%) et l’effet positif de couverture pour la SMI. L’opérateur a profité à la fois d’une baisse de ses engagements sur l’Argent (passant de 73,0% à 65,0%) et d’une amélioration des cours de couverture. «Ainsi, la période 2011-2013 devrait constituer une phase exceptionnelle, voire historique, pour Managem et SMI», assurent les analystes d’Attijari Intermédiation. En effet, ces deux opérateurs profiteraient d’un triple effet rarement observé au sein du secteur minier. Il s’agit plus particulièrement de l’effet couverture, l’effet volume et l’effet prix des matières premières. Ainsi, bien que le marché boursier s’est vu pâtir des effets de la baisse des résultats financiers des entreprises cotés, les analystes boursiers restent confiants pour les prochains mois. Vu qu’il y a des secteurs en capacité de rebondir en termes de performances. Le gros challenge reste celui de la reprise de confiance des investisseurs en la Bourse et aux placements. E|E sraqui @sp.ma



ENTREPRISES|Investissement Touristique

Le réservoir arabe La nouvelle a fait le tour du monde. La nouvelle Autorité Marocaine de l’Investissement Touristique lancée dernièrement est un événement d’envergure qui donne un bras financier à la vision 2020. Toutefois, les acteurs du secteur veulent aussi un renforcement de l’offre des produits touristiques nationaux. Par Ghassan Waïl El Karmouni

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23 milliards de dirhams, c’est finalement le montant effectivement mobilisé par le Fonds marocain pour le développement touristique (FMDT) pour l’investissement touristique comme prévu par la vision 2020. Avec l’annonce de création de l’autorité marocaine de l’investissement touristique «Wessal Capital», c’est un autre stade qui est dépassé. Avec la participation d’Aabar, le fonds souverain issu du fonds de pétrole d’Abu Dhabi; Kuwait Investment Authority, le fonds souverain du Koweït; Qatar Holding, le fonds d’investissement souverain de Qatar; et le Fonds Marocain de Développement Touristique, le Maroc a pu réussir un joli coup. Wessal Capital est en effet, une structure marocaine assise sur la table à part égale avec les structures financières les plus importantes

et les plus sophistiquées dans le monde détenant, entre autre, dans leurs portefeuilles quelques unes des multinationales les plus mythiques comme Daimler AG, Credit Suisse, Glencore, Harrods, London Stock Exchange, Raffles, Citigroup, St Martins Property…

Un fonds innovant Au-delà du montant, la création de cette autorité est un événement en soit dans la mesure où ces fonds souverains arabes investissent rarement en «club», ils sont par définition compétiteurs. En outre, à part dans le domaine de l’industrie pétrolière, ces fonds investissent quasi exclusivement dans des actifs stabilisés, en d’autres termes, dans des «trophy assets». Ils sont donc peu actifs lorsqu’il s’agit de modèles de développement. Le fait qu’ils investissent en pool et dans un fonds de développement

Akbar, Kuwait Investment Authority, Qatar Holding participent à la nouvelle autorité d’investissement.

Economie|Entreprises Décembre 2011

est assez atypique. Cette création, donc, peut sûrement être liée aux dividendes du printemps arabe et au rapprochement du Maroc avec le Conseil de Coopération du Golfe. En tout cas, la création de «Wessal Capital» a permis à Yassir Zenagui, à quelques jours des élections législatives, grâce à l’appui des fonds arabes, de tenir l’un de ses engagements, puisque l’une des mesures phares prévues dans la vision 2020 est «la mobilisation de fonds propres nécessaires au développement de la capacité touristique estimées à 50 milliards de dirhams (dont 10 à 15 milliards de dirhams levés au niveau international) sur la période 2011-2020». Car, selon le directeur du FMDT, Tarik Senhaji, «avec son effet de levier financier ce montant peut atteindre 50 milliards de dirhams en termes de capacité d’investissement». Il met aussi en avant l’innovation du fonds qu’il n’hésite pas à qualifier comme «l’une des structures les plus innovantes au monde à travers sa flexibilité de partenariat et sa capacité de mobilisation des financements». Et Tarik Senhaji, qui peut-être considéré comme l’un des architectes de ce projet, et qui a d’ailleurs fait sa présentation devant le roi et ses invités arabes, est un fin connaisseur des montages financiers complexes. Inconnu au Maroc il y a moins d’une année, le quadra a occupé le poste de directeur général à la banque Natixis (Londres) en charge des marchés financiers, de la structuration de la dette et des produits dérivés hybrides, avant d’être recruté par un autre routier de la city: Yassir Zenagui qui l’a bombardé à la tête de la Société Marocaine d’Ingénierie Touristique (SMIT) dont il est encore, du moins au moment où nous mettions sous presse, président du directoire. Il avait également occupé avant des postes de responsabilité au sein de la Banque mondiale (SFI), la Société générale, Caylon et Dresdner Bank à Londres. Avec un profil pareil, la mission essentielle du fonds sera donc clairement orientée vers l’equity avec «la prise de participation dans des projets touristiques stratégiques», comme le précise son directeur. Elle sera chargée, notamment de la finalisation des stations Azur la station de Luxus ou de Mogador et le développement de nouveaux sites. Toutefois, le nouveau directeur reste très prudent quant à la stratégie d’investissement: «Nous allons l’annoncer plus tard, il faut déjà créer une société de gestion pour gérer


ENTREPRISES|Investissement Touristique le fonds avant mars 2012», précise Senhaji.

Une financiarisation dangereuse? Toutefois, de nombreux professionnels estiment que ce n’est pas cette manne qui va permettre de résoudre tous les problèmes du secteur. «C’est une très bonne nouvelle, mais il faut trouver les bons projets, ce sont surtout les banques qui vont s’engager» estime Fouad Chraibi, président de l’Association Nationale des investisseurs touristiques (ANIT). Celui-ci rappelle qu’il y a déjà plusieurs chantiers à l’arrêt parce que les banques ne suivent plus. «Elles sont plus que frileuses à soutenir le secteur touristique», précise-t-il. Même son de cloche de la part d’un grand professionnel du secteur qui préfère garder l’anonymat. Pour lui, la stratégie du ministère n’a «qu’une seule main». Pour lui, aujourd’hui le financement n’est pas la priorité dans la mesure où dans le contexte actuel les hôtels sont en sousoccupation depuis une année et que les problèmes d’endettement et de trésorerie s’accumulent chez plusieurs opérateurs notamment qui ont des projets de moins de

5 années d’existence. «Il y a une trop forte keting et la commercialisation de la destifinanciarisation du secteur sans que la capacité nation et surtout sur un vrai travail sur la d’absorption en termes de demande suivent ce coordination des politiques publiques pour qui plombe les indicateurs du secteur», précise donner de réelles destinations touristiques notre source. En effet, avec la crise, ce sont avec des images fortes. Les acteurs réclaplusieurs destinations phares du Maroc ment donc de partager la vision 2020 en qui semblent en chute libre notamment à deux. Un premier quinquennat de consoMarrakech. D’ailleurs, le revenu par cham- lidation des acquis et un second destiné au bre disponible (RevPAR) serait en chute développement. de 15 à 20% toujours selon notre source. Les craintes des acteurs sont déjà prises Et plusieurs promoteurs, dont la rentabi- en considération par la vision 2020 qui prélité a baissé, ont commencé à être asphyxié voit un amont destiné à renforcer l’offre et en termes de trésorerie les poussant à des un aval de commercialisation à travers des rééchelonnement de leurs dettes auprès du conventions avec les grands tours opérasecteur bancaire. Une situation prise au sé- teurs. Si la concrétisation du volet financier rieux par les investisseurs du secteur «La forte financiarisation du secteur sans que qui auraient déjà la demande suive plombe les indicateurs du demandé, depuis six mois, à leur désecteur» partement de tutelle un moratoire sur la construction de nouvelles unités à tendra à remettre en confiance les acteurs financiers, la reprise de la demande au MaMarrakech sans suite jusqu’à présent. L’idée serait de consolider les acquis de roc reste toujours à confirmer. E|E la vision 2010 en focalisant plus sur le margelkarmouni@sp.ma

Décembre 2011 Economie|Entreprises

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POINT DE VUE

Stratégie MATTHIEU COURTECUISSE

Fusions & Acquisitions: Opportunité ou Danger Avéré ? Les fusions et acquisitions (communément appelées M&A pour Mergers & Acquisitions) ont fait couler beaucoup d’encre. Nombreuses sont les entreprises qui ont adopté une stratégie de croissance externe à travers l’achat d’autres entités au sein de leur propre secteur d’activité ou dans un secteur différent et ce, dans un but d’augmentation des capacités de production et de conquête de nouveaux marchés. Toutefois, il subsiste un constat quasi unanime et plutôt amer: il n’y a que peu d’opérations de M&A qui réussissent. En effet, selon les recherches récentes du Professeur Thomas Straub, 50% de ces opérations ne sont pas créatrices de valeur

d’une réelle réflexion stratégique capable de fédérer les acteurs autour des mêmes objectifs. Par ailleurs, les acquéreurs ont souvent tendance à payer trop cher pour des cibles surévaluées. En effet, les due-diligences, qui normalement précèdent ce genre d’opérations, restent incomplètes dans la majorité

Sony & Columbia Pictures, Renault & Volovo… Plusieurs entreprises trouvent aussi beaucoup de difficultés à exprimer leurs craintes, voire leurs objections, quant à une opération de fusion & acquisition. En d’autres termes, l’incapacité de faire face aux multiples pressions des différentes parties prenantes qui tien-

fait peur: changer de statut, de poste, voire même de carrière, sont toujours des choix stratégiques pour tout individu. Piloter une opération de fusion & acquisition implique un management compétent, transparent et surtout honnête, capable de gérer tous ces aspects de transformation. La négligence du facteur humain peut avoir de lourdes conséquences pour les entreprises qui fusionnent. On peut facilement se retrouver avec une structure pour laquelle on a payé cher mais qui, à terme, servirait plutôt de réservoir de profils expérimentés pour la concurrence. Les entreprises issues des pays en développement ne font pas exception dans ce

«Piloter une opération de fusion & acquisition implique un management compétent, transparent et surtout honnête, capable de gérer tous ces aspects de transformation.» pour l’entreprise. Cette réalité nous pousse à nous interroger sur les raisons derrière autant d’échecs. On distingue six causes principales de non-réussite de telles opérations. Ces raisons-là émanent de la vision des gens, du niveau de maturité du marché et aussi des réalités socioéconomiques qui entourent les entreprises. Un célèbre dicton américain dit que « seules les fusions & acquisitions «stratégiques» réussissent… parfois». Cet adage nous illustre un premier facteur d’échec, à savoir le manque

des cas: elles délaissent des problématiques essentielles de potentiel de croissance ou encore de détermination de la prime d’acquisition (goodwill). C’est ainsi que les acquéreurs surévaluent les synergies, les capacités de croissance, mais sous-estiment les risques. Une autre problématique importante repose sur la difficulté de marier deux cultures différentes, parfois opposées. Beaucoup d’exemples nous viennent à l’esprit, des exemples qui ont marqué à jamais l’histoire de ce genre d’opération: Daimler & Chrysler,

nent à l’aboutissement de l’opération (actionnaires, banques, avocats, notaires, juristes,...) est l’une des principales causes indirectes des échecs de M&A. Lors d’opérations de fusions & acquisitions, il est également primordial de prévoir des plans d’intégration, de transformation et de conduite de changement post-fusion. Plus concrètement, les ressources humaines des entreprises qui fusionnent doivent être accompagnées dans leur transition vers un nouvel avenir, souvent dépeint plus prometteur. Le changement

mouvement. En effet, plusieurs grands acteurs économiques africains, et plus particulièrement marocains, se sont embarqués dans des aventures qui les ont menés jusqu’aux lointaines frontières du continent africain. Reste à savoir si ces entreprises ont bien préparé ce pas de géant et éminemment transformant. De nouvelles structures prennent place, avec de nouvelles pratiques, de nouvelles cultures et de nouveaux hommes & femmes. E|E Matthieu Courtecuisse, Directeur Général Sia Conseil

Décembre 2011 Economie|Entreprises

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ENTREPRISES|Bourse

Quand l’entreprise familiale s’introduit en bourse Vingt deux ans après sa création, Stroc Industrie a fini par tenter l’expérience de la bourse. Une expérience qui ne fera que consolider ses fondamentaux. En tout cas, bien que son cours trébuche à la bourse, son management est confiant pour les mois à venir. Par Sanae Raqui Stroc Industrie, la première entreprise à s’être introduite cette année à la Bourse de Casablanca, semble tenir le coup avec

le climat morose que vit la place boursière ces derniers mois. En tout cas, c’est ce qui ressort des études des analystes de la place. D’ailleurs, Mostafa Chakroun,

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Nabil Ziatt, un self made man et le patron de Stroc Industie, ne connaît pas les limites quand il s’agit du développement de son entreprise, son aventure ne fait que commencer avec son introduction en bourse.

Economie|Entreprises Décembre 2011

son directeur administratif et financier, le confirme. «Introduite récemment, la société serait encore méconnue d’une partie de la place et en plus de cet effet d’attentisme, le marché reste morose», dit-il. Par conséquent, l’on constate que la valeur n’est pas très prisée par les investisseurs et son cours a baissé depuis son introduction. «Nous savons que le cours actuel ne reflète aucunement la valeur intrinsèque et le potentiel de Stroc. Le comportement de la valeur de Stroc en bourse, à court terme, n’est pas notre souci principal: c’est certes un indicateur que nous suivons, mais il n’est qu’une conséquence qui, à moyen terme, serait plus ou moins corrélée avec le développement réel et durable de Stroc sur lequel nous nous concentrons», indique le management. De leur côté, les analystes boursiers assurent que l’entreprise dispose de fondamentaux très solides qui lui permettront de reprendre au niveau de la Bourse.

Des résultats en ligne avec les fondamentaux En effet, Stroc Industrie, opérant dans divers secteurs, notamment dans l’infrastructure, le ciment, l’industrie, l’énergie, les mines et les hydrocarbures, a enregistré une croissance annuelle moyenne du chiffre d’affaires de 44,5% sur la période 2008-2010. Précisons que 41% de son chiffre d’affaires 2010 provient des interventions dans les secteurs cimentier et minier, suivies par des interventions dans les BTP (31% du chiffre d’affaires). Ces réalisations antérieures ont été confortées par les résultats du premier semestre 2011 de l’entreprise. Stroc Industrie a enregistré un chiffre d’affaires de 283,8 millions de dirhams, en progression de 38% comparativement à fin juin 2010. La production de l’entreprise, quant à elle, s’améliore de 49% à 314,1 millions de dirhams. En ce qui concerne le résultat d’exploitation, il a augmenté de 121% à 40,2 millions de dirhams, notamment grâce à une bonne maîtrise des charges. De ce fait, la marge opérationnelle s’est élevée à 14,2%, en hausse de 5,3 points par rapport au premier semestre 2010. Ceci prouve que l’entreprise se porte bien comparativement avec des sociétés similaires ou agissant dans les mêmes secteurs. Ses ratios d’activité et de rentabilité sont jugés très satisfaisants. Mos-



ENTREPRISES|Bourse Stroc Industrie, c’est un chiffre d’affaires de 283,8 millions de dirhams au premier semestre 2011, en hausse de 38% ; un résultat d’exploitation de 314,1 millions de dirhams ; un RN de 22,3 millions de dirhams, en hausse de 72% tafa Chakroun assure dans ce sens que «le challenge est de garder voire d’améliorer cette distinction».

Toujours en recherche de synergies

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Dans ce sillage, le directeur financier de la société n’a pas manqué de préciser que le management de l’entreprise s’intéresse plus à ses fondamentaux, à savoir en premier lieu l’amélioration de sa production et ses marges. D’ailleurs, avant de s’introduire en bourse, et selon notre confrère, le magazine Essor, la société familiale a réussi à intégrer dans son tour de table des administrateurs indépendants de renom, tels que Saâd Bendidi, l’ex patron de l’ONA et Rachid Belkahia, PDG d’Eramedic. Ceci afin de bien préparer son entrée en Bourse, mais aussi pour s’assurer d’avoir la bonne gouvernance avant de grandir d’avantage. Ainsi, dans le cadre de sa stratégie de développement, le Conseil d’Administration de Stroc Industrie a approuvé l’acquisition par ladite société de la majorité du capital des sociétés Handassa, Atral et Maringis (filiales du Holding Al Istitmar) afin de permettre la mise en oeuvre de différentes synergies. Dans ce sens, Mostafa Chakroun explique que «cette intégration verticale ne peut qu’être source de synergies importantes». Handassa est spécialisée

création de 2 usines clé-en-main destinées à Visteon et SNOP qui sont deux équipementiers de Renault au nord du Maroc et de l’extension de l’usine Procter & Gamble à Mohammedia, ainsi que les dépôts et bacs de stockage de produits Petromin à Jorf Lasfar. L’entreprise a

Les Principaux actionnaires de Stroc Industrie Stroc Industrie est une entreprise purement familiale, qui profitera certainement de l’apport de la Bourse pour réaliser ses projets d’avenir.

Famille ZIATT 4.62%

AL ISTITMAR HOLDING ZIATT NABIL

57,67 %

14,60 %

Flottant 23,12 %

Source: BVC

également une vocation africaine; elle est en cours de réalisation de l’unité de traitement d’une mine d’or au Gabon. Et enfin, le projet de fabrication d’une unité de phosphates alimentaires pour le compte de l’OCP à Safi. En termes de perspectives, selon le top management de l’entreprise, l’activité du second semestre devrait être impactée par un conflit social ayant eu lieu à la fin du premier semestre 2011 et le début du second semestre. A ce sujet, le direc«Le management de Stroc Industrie mise sur teur financier de Stroc avance que la production et l’amélioration des marges «Notre entreprise, pour conforter sa présence en bourse» fidèle à ses valeurs de transparence a dans les ouvrages d’art et le Génie Ci- toujours privilégié le dialogue social comme vil essentiellement, Maringis, à la base principe pour instaurer la paix sociale. Il est spécialisée dans les études et réalisations évident que toute entreprise ne peut qu’être maritimes fournit des études à Stroc affectée à un certain degré par des remous so(Géologie, etc.). Et Atral est une société ciaux». Ceci dit, Stroc a mis en place un de location et de manutention d’engins et dispositif et des actions qui lui permettent de gérer et d’optimiser ses intrants et de matériel pour chantiers. Par ailleurs, rappelons que Stroc In- ses ressources tout en réduisant l’impact dustrie est lancée dans plusieurs projets financier induit par cette composante. E|E d’envergure. Il s’agit entre autres de la sraqui@sp.ma Economie|Entreprises Décembre 2011

Avis d’analyste Widad Ouardi Integra Bourse La dernière recrue de la cote affiche une forte croissance de ses indicateurs semestriels. Le chiffre d’affaires, en hausse de 38%, s’établit à 283.8 millions de dirhams contre des prévisions annuelles de 540.8 millions de dirhams (Business plan de l’IPO). Cette performance a boosté le résultat d’exploitation de 121%, notamment avec une meilleure maîtrise des charges d’exploitation. Le résultat net s’élève à 22,3 millions de dirhams (contre 31,5 millions de dirhams prévue pour l’année), en hausse de 72% limité par une provision pour risques généraux. Le Conseil d’administration a validé l’acquisition des sociétés Handassa, Atral et Maringis auprès du holding Al Istitmar. Le management précise que le second semestre pourrait connaître un ralentissement de la croissance lié à un conflit social. Opérant dans différents secteurs, Stroc Industrie participe à de nombreux projets industriels sur l’ensemble du territoire marocain, notamment dans les domaines pétroliers, miniers et le BTP, et démarre une expansion à l’international à travers la création d’une société mauritanienne, MTC Industrie, et d’une société en Guinée Equatoriale, GETC Industrie. Forte de son savoir faire et de son track-record solide, la société Stroc est bien outillée pour profiter du potentiel de croissance qu’offrent les différents secteurs sur lesquels elle intervient.

Une valeur toujours pas prisée Bien qu’elle dispose de fondamentaux solides, la valeur Stroc Industrie pâtit de la conjoncture boursière actuelle. 800

400 Volume millions de dirhams

Valeur en dirhams

700 600 350

500 400 300

300

200 100 250

0

30/06/11 Source: BVC

4/09

23/11



ENTREPRISES|Marché financier

de la conjoncture économique actuelle, qui est à l’origine de cette morosité observée au niveau du marché.

La longue chute des OPCVM A cause de la crise et du contexte politique, les OPCVM ont affiché une décroissance dans les trois premiers trimestres. Derrière cela, il y a des causes plus profondes, comme le retrait des investisseurs étrangers, mais aussi le comportement de la valeur Addoha, qui fait et défait le marché. Par Sanae Raqui

098

L’hésitation règne toujours sur le marché boursier marocain. L’illustration vivante de cette situation réside dans le recul du cumul des échanges sur le marché central durant les trois premiers trimestres de l’année 2011. Ce dernier s’est établi à 25,6 milliards de dirhams, en baisse de 39% par rapport à la même période de l’année précédente, sachant que le troisième trimestre de l’année 2011 s’est soldé par une régression de 1% du

volume transactionnel par rapport au deuxième trimestre. Dans ce sillage, les opérations réalisées sur le marché des OPCVM (Organismes de placement collectif en valeurs mobilières), qui ont enregistré une très forte baisse durant le deuxième trimestre 2011, sont restées stables durant ce trimestre. Ainsi, si l’on veux analyser l’évolution du marché des OPCVM sur l’année 2011, on ne peut pas passer outre l’analyse du comportement de la Bourse de Casablanca, mais surtout

En attendant la formation du prochain gouvernement, les investisseurs boursiers resteront dans une période d’attentisme.

Economie|Entreprises Décembre 2011

Des facteurs exogènes de baisse «Le marché s’est soudainement retourné avec les événements politiques!», nous assure Mohamed Saad Eddebbagh, trader à Crédit du Maroc Capital. En effet, l’indice du Masi s’était installé dans un trend haussier à la fin de l’année 2010, ce qui annonçait des prémisses de croissance du marché boursier en 2011. Mais, la Bourse s’est retrouvée en fin de compte confrontée à une baisse de ses indicateurs, mais aussi des volumes échangés. Le premier facteur réside dans l’effet domino créé par le printemps arabe qui a poussé au retrait massif des investisseurs boursiers. En effet, ce sont surtout les investisseurs étrangers qui se sont retirés de la Bourse de Casablanca. De ce fait, le volume global des échanges sur le marché central, durant les trois premiers trimestres de l’année 2011, a été aux alentours de 25,6 milliards de dirhams, soit une baisse de 39% par rapport à la même période de l’année précédente (42,1 milliards de dirhams).

Déphasage entre ventes et achats Au niveau des achats, les opérations réalisées par les institutionnels locaux, étrangers et les OPCVM sont en recul durant les trois premiers trimestres de l’année 2011 par rapport à 2010, à savoir 45% pour les PMM (personnes morales marocaines), 38% pour les OPCVM et 13% pour les PME. En ce qui concerne les ventes, durant le troisième trimestre 2011, hormis les personnes morales étrangères (puisqu’elles ne font plus d’opérations sur le marché boursier en raison de leur attentisme), les autres investisseurs se sont positionnés en tant que vendeurs. Ce sont, en fait, les personnes morales et physiques marocaines qui se sont le plus détachées de leurs titres. Les cessions d’actions par ces deux catégories d’investisseurs ont grimpé de respectivement 64% et 46%. Cependant, les opérations de



ENTREPRISES|Marché financier Performance des OPCVM par catégorie de fonds La catégorie des OPCVM Actions est celle qui a le plus patit à cause de l’environnement morose des performances boursières

Variation annuelle

Actions Diversifiés Monétaires Obligations CT Obligations MLT

Variation annuelle -8

-7

-6

-5

-4

-3

-2

-1

0

1

2

3

Source: CDVM

Evolution annuelle de l’actif net par type d’OPCVM L’actif des OPCVM Monétaires, Obligations CT/MLT s’est vu apprécié. Contre une contre performance de l’actif des OPCVM Actions

-8,88% Actions Diversifiés Monétaires Obligations CT Obligations MLT

3,72% -13,12% 13,12%

100

3,23% 0 Source: CDVM

30

60

90 120 150 Montant en milliards de dirhams

ventes réalisées par les OPCVM et les personnes morales étrangères affichent respectivement des baisses de 47% et 30%. Ainsi, en cumulant les trois premiers trimestres de l’année, les volumes des opérations de vente sont tous en baisse par rapport à la même période de l’année dernière.

Addoha a tiré le marché vers le bas Un autre facteur non négligeable qui a tiré le marché à la baisse et dont peu de personnes en parlent est celui de l’effet du comportement du titre Addoha, considéré comme étant la première capitalisation boursière et la locomotive du marché marocain. La communauté financière a noté un mouvement de vente massif sur cette valeur, dont la santé financière suscite beaucoup d’interrogations. Voici l’explication: Tout le monde se rappelle de l’augEconomie|Entreprises Décembre 2011

mentation de capital d’Addoha en 2010 réservée aux anciens actionnaires à 95 dirhams/action. Le fait marquant de cette opération, était que le principal actionnaire n’avait pas suivi ladite augmentation. Ce qui a contribué, d’une manière significative, à l’augmentation du flottant en bourse dans le cadre des souscriptions à titre réductible. Mohamed Saad Eddebbagh affirme qu’en fin de compte, «toutes les souscriptions réductibles, sans exception, ont vu leurs demandes servies en totalité puisque l’actionnaire principal n’a pas suivi l’augmentation de capital». Le cours de la valeur, à l’époque, traité dans un canal compris entre 100 et 110 dirhams, et comme les «Pour se prémunir, les investisseurs ont migré demandes ont été servies en totalité, vers les secteurs refuges de la Bourse», assure les souscripteurs ont commencé à sol- Mohamed Saad Eddebbagh. der leurs positions sur la valeur. Tout ça pour expliquer la première vague les détenteurs de parts d’OPCVM baissière de la valeur. Dans le même ne sont plus que de 21.180, en baisse sillage, le cours de la valeur a conti- de 2.770 investisseurs par rapport nué sur sa baisse s’expliquant par la à 2010. Les particuliers ont été les morosité qui régnait sur le marché plus nombreux à se désengager de central, mais cette baisse n’allait pas leurs fonds, avec un recul de 13,4%, à être sans conséquences, puisqu’elle va 17.090 investisseurs (2.655 retraits). provoquer une deuxième chute. Le Les particuliers non résidents ont poids de la valeur dans le MASI a «Les investisseurs étrangers se sont baissé en dessous de 15%, puis à carrément retirés de la Bourse de 10%. «Et conforCasablanca.» mément au cadre réglementaire en vigueur, les OPCVM ont été obligés de suivi la même tendance, avec une vendre des quantités colossales pour re- baisse de 10% dans cette catégorie, à voir à la baisse leurs pondérations dans 1.390 investisseurs (155 retraits). Les les OPCVM», explique un trader. personnes morales ont, au contraire, renforcé leur présence, avec 40 nouLes OPCVM en pâtissent veaux investisseurs chez les personnes Cette conjoncture difficile de 2011 morales résidentes. Contrairement à n’a pas épargné le marché de la gestion ce que l’on pourrait penser, le nombre collective au Maroc. En effet, l’actif d’investisseurs dans les fonds actions net des OPCVM a affiché une baisse n’a pas baissé malgré la chute du marde 3,5% par rapport à fin 2010, à 217 ché boursier, qui affiche actuellement milliards de dirhams. «Ce recul tra- une contre-performance de près de duit l’importance des opérations de ra- 10%. Ce sont les OPCVM qui font chat des parts par les investisseurs, mais le marché boursier en ce moment et également le retrait d’un bon nombre tant qu’elles baissent, la morosité ne d’entre eux de ce marché», explique un fait que s’amplifier. E|E analyste de la place. Par conséquent, sraqui @sp.ma




POINT DE VUE

Stratégie CLAIRE GODART

La place de la fonction compliance Le métier de compliance officer est certainement le métier qui évolue le plus rapidement au sein des établissements bancaires et financiers, et chaque nouveau scandale vient à le démontrer. Les quatre récentes crises majeures du système financier mondial (subprime en août 2007, affaires Kerviel en janvier 2008 et plus récemment UBS, la pyramide de Ponzi de Bernard Madoff en décembre 2008 et la crise qui secoue la zone Euro depuis le printemps 2010) ont conduit les banques à intégrer la conformité comme un axe majeur pour maîtriser les risques de toute nature (entreprise, marché et pays) et maintenir leur réputation. La compliance est la conformité au cadre réglementaire (obligations légales, réglementaires,

officer est sur tous les fronts. Il est «multi-casquettes», à la fois expert du cadre réglementaire et généraliste de la banque et de la finance. Un contrôleur. Entre le contrôle et le conseil, la fonction première du compliance officer est avant tout la prévention des risques de non-conformité par une identification et une évaluation chiffrée. Ce risque de non-conformité peut prendre plusieurs formes: la sanction judiciaire, administrative ou disciplinaire, les coûts liés au non respect de la réglementation, la perte financière, l’atteinte à la réputation ou encore la détérioration des relations avec les autorités ou les tiers. Un formateur. La veille et la connaissance des règles sont donc des préalables nécessaires

risme et une grande conviction n’étant pas négligeables dans sa position. Un salarié objectif et indépendant. Le positionnement fonctionnel de la fonction compliance est un signe fort envoyé pour soutenir le compliance officer dans sa démarche. Dans les groupes de sociétés, les services compliance des filiales doivent dépendre directement de la société mère. Dans une grande proportion, la fonction n’est cependant pas impliquée dans la prise de décision stratégique. Le travail est fourni en amont par la veille, la sensibilisation et la prévention des risques, et il s’arrête là. Contre toute logique, alors qu’il dépend, dans la hiérarchie, directement de la direction administrative et financière, voire du directeur

code de déontologie et d’éthique. Un coordinateur. Avec sa casquette de coordinateur, de part son action transversale au sein de l’entreprise, sa mission d’ensemble permet un réajustement des rôles de chacun pour une cartographie des risques couvrant tous les secteurs de façon cohérente. Il évalue les risques avec le Risk Management et l’audit interne, identifie les normes avec le service juridique, le respect de la politique des risques avec les instances dirigeantes et prend avec tous ces services les mesures correctrices qui s’imposent. Un porte-parole. Le rôle de la compliance ne s’arrête pas non plus aux frontières de l’entreprise. Pour le responsable du service compliance, l’uniformi-

«Entre le contrôle et le conseil, la fonction première du compliance officer est avant tout la prévention des risques de non-conformité par une identification et une évaluation chiffrée.» professionnelles, internes et déontologiques) régissant les activités financières, bancaires et boursières des entreprises du secteur. Alors, bien évidemment, les scandales financiers posent la question de la place du compliance officer dans l’entreprise, mais également de son utilité, des moyens qui lui sont alloués et de la crédibilité accordée à ce service souvent relégué au rang de «Cassandre de la finance». L’activité du service compliance est tentaculaire. Intervenant transversalement dans tous les secteurs de la société, des fonctions supports aux fonctions purement techniques, le compliance

à sa mission. Principal acteur de la mise en place des nouvelles règles, il dispense en interne des prestations de conseil, de sensibilisation, d’information, de formation, de surveillance et de recherche. Un manager. Sous sa nouvelle casquette de manager, il est alors demandé au compliance officer de démontrer des qualités humaines certaines ainsi qu’un savoir-être adapté. Afin de faire prendre conscience aux équipes et à la direction des risques potentiels la diplomatie est de mise dans sa communication, tant en interne que dans les relations avec les parties prenantes. La touche de cha-

général, il n’intervient plus lors de la décision finale. Suites aux crises financières, nombres de service compliance ont connu une réduction des coûts et des effectifs, les directions préférant miser sur la défense juridique face aux mécontentements plutôt que sur le contrôle et la prévention. Pourtant, un service compliance fort, indépendant et objectif participant aux prises de décisions, s’inscrit dans la mouvance d’amélioration des règles de bonne gouvernance. Il ne faut pas voir dans le statut salarié du compliance officer le lien de subordination, mais un professionnel de la conformité devant lui aussi respecter un

sation des règles dans le domaine de la banque et finance passe notamment par l’établissement d’un réseau de professionnels de la compliance et de relations suivies avec les associations représentatives, notamment auprès des autorités de contrôle (CDVM, Maroclear, BVC). L’encouragement, les procédures de consultation, de développement et d’entretien de ce réseau œuvrent à maintenir l’entreprise au plus près du législateur, à anticiper l’évolution du cadre réglementaire et, mieux encore, à y participer. E|E Claire Godart Master en Droit international des Affaires - Responsable Compliance au sein de DCI Paris Décembre 2011 Economie|Entreprises

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ACTUALITÉ

Maghreb|Monde|Afrique Par Sanae Raqui

Algérie Le pays veut renouer avec le Maroc Le Président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a affirmé sa volonté d’oeuvrer au «raffermissement» des relations avec Rabat «au mieux» des intérêts des deux pays, dans un message adressé au roi Mohammed VI pour le 56ème anniversaire de l’indépendance du Maroc. «Je tiens à vous réitérer ma volonté de continuer à oeuvrer avec vous au raffermissement des relations de fraternité et de coopération entre nos deux pays et peuples frères au mieux de nos intérêts mutuels», déclare Bouteflika dans son message. Rappelons que le 16 novembre, en marge du 4e Forum turquo-arabe de coopération de Rabat et d’une réunion extraordinaire de la Ligue arabe sur la Syrie, le ministre marocain des Affaires étrangères Taeib Fassi Fihri avait rencontré son homologue algérien Mourad Medelci et les deux hommes s’étaient mis d’accord sur la nécessité de convoquer une réunion d’urgence du Conseil des ministres de l’Union du Maghreb arabe, selon le porte-parole du ministère algérien, Amar Belani.

Tunisie Mauritanie Libye Les islamistes et la gauche Déficit pluviométrique Nomination d’un Premier ministre Après une saison des pluies Vu que Mahmoud Jibril, ex-Premier ministre, n’a pas souhaiseront le trio dirigeant plus que catastrophique, té se représenter, c’est Abdel Rahim Al Kib, universitaire, qui Le parti islamiste Ennahda et les deux partis de gauche CPR et Ettakattol, vainqueurs de la première élection libre en Tunisie, se sont mis d’accord sur le trio qui dirigera le pays pour une période intérimaire, dix mois après la chute de l’ex-président Ben Ali. Les trois partis ont conclu un accord de principe attribuant la présidence de la République à Moncef Marzouki (CPR), celle de l’Assemblée constituante à Mustapha Ben Jaafar (Ettakattol) et la direction du gouvernement à Hamadi Jebali (Ennahda), ont annoncé des sources politiques. Cet accord tripartite «reste sous réserve de validation par la Constituante souveraine».

l’insécurité alimentaire frôle la ligne rouge dans certaines régions de la Mauritanie. Selon le rapport sur l’insécurité alimentaire en Mauritanie (juin - septembre 2011), 453 mille personnes, dont 25 mille dans les zones périurbaines, sont touchées. La crise alimentaire risque de s’installer dans le pays.

a été élu au poste de Premier ministre du gouvernement de transition de la Libye. Elu au premier tour parmi cinq candidats, cet originaire de Tripoli a reçu 26 voix sur 51 votants du Conseil national de transition (CNT). Tout en demandant l’indulgence de ses compatriotes, les exhortant à lui laisser du temps, le tout nouveau chef de l’exécutif a signifié sa volonté de vouloir bâtir une nation qui respecte les Droits de l’homme. Parmi les premières réactions, on compte celles de Franco Frattini, ministre italien des Affaires étrangères, qui a souhaité «bon travail» à Abdel Rahim Al Kib «pour mener la nouvelle Libye vers la démocratie et la reprise économique».

Algérie Bonne relations avec le Niger L’Algérie et le Niger entretiennent des relations «excellentes» et sont actuellement dans un «processus de concertation», a indiqué samedi à Alger le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de l’intégration africaine et des Nigériens à l’étranger, Mohamed Bazoum. «Nos relations sont excellentes car il y va de l’intérêt des deux pays. Nous sommes dans un processus de concertation», a déclaré à la presse Mohamed Bazoum. Le haut responsable nigérien, Abdelkader Messahel, a souligné dans le même contexte, que les deux Etats entretiennent depuis un certain temps une relation «intense de constatation» pour trouver des solutions à la sous-région «perturbée» par un certain nombre de facteurs. Décembre 2011 Economie|Entreprises

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ACTUALITÉ|Monde

Les intervenants du 1er Forum des pays exportateurs de gaz qui s’est tenu à Doha, ont conclu que le gaz naturel apparaît comme étant l’énergie du futur.

Lors d’une visite à Tokyo, la DG du FMI, Christine Lagarde, a appelé le Japon à adopter un plan de réduction de sa colossale dette publique à moyen terme.

Verbatim

LAURENT WAUQUIEZ ministre français de l’Enseignement supérieur

fort recul, alors que les ventes à l’étranger augmentent de 60%.

France 2 filiales de la SG condamnées

«Il faudra un nouveau tour de vis»

L’Autorité des marchés financiers (AMF) a condamné, la SGAM et la SGAM AI, deux anciennes filiales de gestion du groupe bancaire Société Générale, à des amendes respectives de 1 et 1,5 million d’euros pour manquement à leur obligation de contrôle des risques. Ces deux sociétés de gestion ne sont plus aujourd’hui en activité, a précisé la banque. «Le manquement de la SGAM à son obligation d’assurer un contrôle des risques effectifs, en préservant l’indépendance de cette fonction par rapport à la fonction de gestion, est pleinement caractérisé», estime la commission des sanctions dans une décision publiée sur le site Internet de l’AMF. Les faits remontent à 2007, quand une crise a conduit la SGAM à agir sur son portefeuille pour assurer la liquidité des OPCVM en difficulté et éviter toute fermeture de fonds, selon le texte de la décision. Le cas de SGAM AI, ancienne filiale de gestion de portefeuilles de la Société Générale, révèle, lui, «une absence d’organisation et de contrôle, qui a exposé les porteurs de parts des fonds gérés», explique le gendarme des marchés.

Il estime que, pour tenir ses engagements, le second plan de rigueur, annoncé par le premier ministre français, devrait multiplier par deux son objectif de 7 milliards d’euros d’économies.

Etats-Unis Google Aquiert Motorola Mobility

«Être payé quand on est malade «n’est pas très responsabilisant» Cette déclaration vient après alors que le gouvernement a instauré des jours de carence lors d’un arrêt maladie pour les secteurs public et privé.

NICOLAS SARKOZY Président de la France

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Le marché domestique de l’automobile chinois est en

«Voler la sécurité sociale, c’est trahir la confiance de tous les Français» Ce dernier a annoncé la création d’un Haut Conseil au financement de la protection sociale chargé de réfléchir aux moyens de préserver le modèle social de la France tout en réduisant le poids de la fiscalité du travail.

PATRICK ARTUS directeur de la recherche et des études économiques de Natixis

VACLAV KLAUS le Président tchèque

«L’Europe est dans une décennie perdue» Ce dernier craint une décennie sans croissance économique, une décennie de mesures d’austérité et de coupures permanentes et de troubles sociaux.

ANGELA MERKEL Chancelière allemande

«L’Europe traverse sa pire crise depuis 1945» Aujourd’hui, le défi pour elle est de terminer ce que nous les chefs de gouvernements ont entrepris en Europe, à savoir réaliser, pas à pas, une union politique.

Economie|Entreprises Décembre 2011

Motorola Mobility a obtenu un vote majoritairement positif pour approuver la fusion avec Google, lors de son assemblée extraordinaire. 99% des actionnaires votant qui représentaient 74% des actions ordinaires en circulation se sont exprimées en faveur de l’acquisition. «Nous sommes ravis par le fort soutien que nous avons reçu de nos actionnaires, avec plus de 99% de soutien reçu pour cette transaction», a déclaré Sanjay Jha, le PDG de Motorola Mobility. En août dernier, un actionnaire avait pourtant décidé de déposer plainte car il estimait que le montant de 12,5 milliards de dollars offert par Google n’était pas suffisant par rapport à la valeur intrinsèque de l’entreprise, qui connaît de meilleurs résultats depuis sa scission en 2 entités.

CHIFFRES

Le Président russe, Dmitri Medvedev, estime qu’il fallait donner plus de moyens à la propagande de l’économie russe, en expliquant que la santé économique de son pays était bien supérieure à celle de nombreux pays de l’Union Européenne.

7% est le niveau de l’inflation, à son niveau le plus bas.

4,8% est la hausse de son PIB au troisième trimestre par rapport à 2010

10 milliards de dollars est le montant que le pays propose pour aider l’UE à sortir de la crise.


ACTUALITÉ|Monde

C’est en Inde que le constructeur français Peugeot a Moody’s envisage d’abaisser la note d’Alstom à cause décidé de construire son futur site industriel, de la chute de sa trésorerie et de la baisse de ses pour un coût de 650 millions d’euros. résultats lors de son premier semestre décalé.

Le conglomérat industriel allemand Siemens termine l’exercice avec des commandes en berne, mais a vu son CA s’accroitre de 5% à 20,4 milliards d’euros.

Etats-Unis La dette explose La dette de l’Etat fédéral américain dépasse 15.000 milliards de dollars, selon des chiffres publiés par le département du Trésor, au grand dam de nombre de Républicains qui font porter toute la responsabilité à l’administration Obama. Ce chiffre correspond à 99% du PIB américain prévu par la Maison Blanche pour l’ensemble de l’année 2011. Cette annonce a provoqué un déchaînement de réactions chez nombre d’élus Républicains qui ont incriminé Barack Obama. «Ce chiffre marque un jour infamant pour l’histoire américaine. Vous méritez des dirigeants qui s’attaquent vraiment au problème», a déclaré sur Twitter Paul Ryan, président de la commission de la Chambre sur le budget.

Allemagne Moody’s dégrade les banques

France SeaFrance en liquidation judiciaire

L’agence de notation Moody’s a dégradé d’un à trois crans la note de dix banques publiques régionales allemandes. Parmi celles-ci se trouvent LBBW et Bayern LB. Ces dégradations ne sont pas liées à la crise de la dette en zone Euro mais au fait que ces banques sont moins susceptibles de bénéficier d’un soutien de l’Etat en cas de difficultés en raison d’une nouvelle réglementation et des conditions strictes imposées par la Commission Européenne à toute aide apportée, a précisé Moody’s. Six banques voient leurs notes abaissées chacune de trois crans, dont Bayern LB et Deutsche Hypo de A1 à Baa1, ce qui les ramène au rang d’émetteurs moyens. LBBW, Nord LB et Bremer LB sont dégradées à A2 contre Aa2 et NLBL à A3 contre Aa3.

Le tribunal de commerce de Paris a prononcé la liquidation judiciaire de la compagnie française de ferries en Manche SeaFrance. La société poursuivra toutefois son activité jusqu’au 28 janvier 2012. Le tribunal a estimé que les deux offres de reprise présentées par Louis Dreyfus Armateurs (LDA) et par la CFDT, syndicat majoritaire de l’entreprise, n’étaient pas satisfaisantes en l’état. Il a cependant laissé la porte ouverte à la présentation de nouvelles offres avant le 12 décembre. Rappelons que l’offre de LDA, associé au groupe de ferries danois DFDS, prévoyait la sauvegarde de 460 emplois équivalent temps plein, le maintien sous pavillon français, la reprise de trois navires pour 5 millions d’euros et un investissement de 50 millions d’euros pour des réparations à faire pour relancer la compagnie.

Crise euro Les banques américaines en souffrent «Les banques américaines pourraient souffrir durement de la crise de la zone Euro si celleci s’étend plus encore», selon une étude de l’agence de notation Fitch. Les banques américaines ont largement diminué leur exposition aux banques européennes depuis plus d’un an, vendant les bons du Trésor des pays les plus faibles de la zone et leur prêtant de l’argent à reculons, souligne Fitch. Elles sont toutefois toujours exposées aux plus gros pays de l’Union Européenne et à ses principales banques, particulièrement en France, ce qui pourrait leur coûter cher si la confiance dans la zone Euro continue à s’effriter, ajoute-t-elle.

Portugal Nouvelle tranche d’aide autorisée Le Portugal a obtenu un satisfecit de la «Troïka» représentant les créanciers du pays, ouvrant la voie à l’octroi d’une nouvelle tranche d’aide dans le cadre du prêt de 78 milliards d’euros. S’estimant «très satisfaits» des efforts réalisés par Lisbonne, les inspecteurs de la troïka ont ainsi recommandé le versement des 8 milliards d’euros promis, qui pourrait selon eux survenir en décembre ou en janvier. Dans le cadre du programme d’aide aux pays en difficulté de la zone Euro, le Portugal a déjà reçu 31,3 milliards d’euros. Les perspectives pour 2012 sont particulièrement sombres pour l’économie portugaise. Le gouvernement prévoit un recul de 2,8% du PIB, et Bruxelles de 3%, soit la plus mauvaise performance de la zone Euro.

Italie Nouveau conseil des ministres Mario Monti est devenu officiellement président du conseil italien, le 16 novembre. Il s’adjuge également le portefeuille de ministre de l’Economie. Une annonce qui intervient après la présentation de son équipe au Président de la République, Giorgio Napolitano. Les principaux ministères ont été confiés à des technocrates expérimentés: les affaires étrangères à l’ambassadeur Giulio Terzi di Sant’Agata, la défense à l’amiral Giampaolo di Paola, l’intérieur au préfet Anna Maria Cancellieri. Corrado Clini, directeur général du ministère de l’Environnement ces dix dernières années, a été nommé ministre. Mario Monti a également décidé de créer un grand ministère du Développement, des infrastructures et des transports qu’il a confié au patron du deuxième groupe bancaire national Intesa Sanpaolo, Corrado Passera. Décembre 2011 Economie|Entreprises

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ACTUALITÉ|Afrique Nigéria Fortes ambitions dans l’industrie minière La visite qu’a effectué le Président du Nigéria, Goodluck Jonathan, en Australie avec une importante équipe pour nouer des partenariats avec les sociétés connues pour leur expertise dans l’exploitation minière, confirme les ambitions de ce pays dans ce secteur. D’ailleurs, le sénateur Abdullahi Adamu, président du Comité sénatorial des minéraux solides au Nigéria, a abondé dans ce sens au cours du forum «Nigerian Export Promotion Council (CNPE) and Progressive Miners Association Empowerment (PMEA)» à Abuja, capitale du Nigéria. Cette volonté affichée dans les plus hautes sphères de l’Etat, vient appuyer l’objectif annoncé par le gouvernement nigérian de développer son industrie minière.

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Libéria Ferme appui de l’ONU Le Portugais José Filipe Moraes Cabral, président du Conseil de sécurité pour le mois de novembre, a souligné, dans un document, que les membres du Conseil de sécurité réaffirmaient leur ferme appui au rôle constructif de la mission des Nations Unies au Libéria (MINUL). Cette instance, dirigée par Ellen Margrethe Loj, représentante spéciale du secrétaire général, continue de jouer son rôle conformément à son mandat, relève-t-on dans ce document. Le président du Conseil de sécurité de l’ONU, qui a mis l’accent sur le fait de favoriser le processus électoral au Liberia jusqu’à son achèvement, ainsi que sur les efforts déployés par l’Union africaine et autres intervenants pour fournir des observateurs électoraux, a assuré que les membres du Conseil suivaient de près les événements récents liés au second tour (des élections présidentielles au Liberia. Economie|Entreprises Décembre 2011

Bénin BOA et Ecobank soutiennent les douanes Afin de lutter contre la fraude, les autorités béninoises ont décidé que les frais de dédouanement des véhicules d’occasion en transit seraient désormais réglés dans les agences d’Ecobank et de la Bank of Africa. Cette nouvelle ordonnance vient pour lutter contre des fraudes massives qui faisaient perdre à l’Etat béninois plusieurs millions de francs par an. Tels qu’établis sur la base de l’arrêté ministériel du 31 octobre dernier, portant sur fixation du barème des tarifs des taxes et des redevances des prestations relatives à l’enlèvement des véhicules d’occasion en transit au port de Cotonou et aux frontières terrestres, tous les transitaires devront désormais s’acquitter des frais de dédouanement dirigés vers des agences des deux banques sélectionnées.

Tanzanie Télépaiement des impôts opérationnel Mark Wiessig, directeur général de la National Microfinance Bank (NMB), a dévoilé que désormais les clients de cette banque pourraient bénéficier des services du télépaiement de leurs impôts. Mais il a aussi ajouté que les clients de la banque auraient le privilège de payer leurs factures d’eau et d’électricité, voire de recharger leurs téléphones mobiles, à partir de leurs comptes bancaires. Toutefois, le patron de la NMB a soutenu que ce service n’était pour l’instant valable que pour les abonnés Vodacom.

Afrique du Sud Financement de l’AFD A l’occasion de la tournée d’Alain Juppé, ministre français des Affaires étrangères, en Afrique du Sud puis au Nigéria, l’Agence française de développement (AFD) a révélé son soutien à une banque locale de microcrédit en Afrique du Sud. Le chef de la diplomatie française, qui a passé deux jours en Afrique du Sud, a inauguré les nouveaux locaux de l’Institut français à Johannesburg. Au-delà de l’assistance de cette institution française, il s’agit de donner un nouvel élan au dialogue politique avec l’Afrique du Sud, un pays considéré comme un partenaire essentiel en Afrique.

Nigéria Le groupe Dangote à la rescousse de l’immobilier Pour pallier le gap des logements (environ 18 millions), le groupe nigérian Dangote entend apporter sa contribution. En effet, selon son président Alhaji Aliko Dangote, le géant nigérian promet d’alimenter un fonds à la disposition du gouvernement fédéral pour s’attaquer aux problèmes de logement. Cette contribution est une réelle bouffée d’oxygène, dans la mesure où Amma Pepple, ministre nigérian du Logement et de l’Environnement, insistait récemment sur le besoin urgent de combler le déficit de logements du pays.

Soudan Nouveaux contrats d’exploration de l’or

Egypte BM soutien le secteur de l’énergie

A Khartoum, le gouvernement soudanais et 50 entreprises privées ont signé 50 contrats pour explorer l’or et d’autres minéraux dans six Etats (à Qadarif, au NordKordofan, au Sud-Kordofan, à Kassala, en Mer Rouge et au nord du Nil). Avec ces nouveaux exploitants, le nombre de compagnies dans ce secteur de l’or passe à sept. En outre, il a annoncé la construction d’une raffinerie d’or à partir de 2012.

Hassan Younis, ministre de l’Electricité et de l’Energie, a mentionné que la Banque Mondiale (BM) a accordé à son pays 1,7 milliard de dollars pour financer des projets actuels et futurs dans le secteur de l’électricité. Le ministre n’a pas manqué de remercier la mission de la BM. Il a notamment salué une appréciable contribution à un certain nombre de projets énergétiques dans son pays. E|E



ACTUALITÉ MONDE|Indicateurs AFRIQUE DU SUD

Reprise plus lente

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lointain quelques économies fortes à l’image du Nigeria (pourquoi pas) pour soutenir les efforts de son meilleur élève, l’Afrique du Sud.

Selon le FMI, l’Afrique du Sud, au lendemain de la crise financière, connaît une reprise plus lente que celle des autres pays émergents. Cette année (2011), alors que les écarts de production ont été comblés par la majorité des pays émergents, ce géant africain devrait attendre, dans le meilleur des cas, jusqu’en 2013 (une année avant la coupe du monde de football au Brésil) pour redresser son écart de 3%. Contributeur principal à la hauteur de 30% du PIB de l’Afrique sub-saharienne, cet écart non négligeable accusé par l’Afrique du Sud aurait sans doute des inciden-

ces sur les résultats de la région. L’endettement élevé des ménages, pertes d’emplois et chômage élevé, sans oublier la fragilité de la confiance des consommateurs, semblent être les raisons majeures justifiant cette performance en deçà de la moyenne des pays émergents. La dépendance énorme de la performance de toute la région sur celle du pays de Mandela dans le but d’afficher des résultats économiques importants n’est pas prudente. Probablement, il ne serait pas trop mauvais comme choix pour cette région d’œuvrer dans le but de faire émerger dans un futur pas trop

FRANCE

PRODUCTION INDUSTRIELLE

UNION EUROPÉENNE

Les entreprises créées augmentent

L’indice des prix progresse

Légère hausse du chômage

Entre les mois d’août et septembre 2011, l’indice des prix à production industrielle a connu une progression de 0,3% dans la zone euro et de 0,4% dans l’EU27. En août 2011, les deux zones avaient toutefois

D’après l’Eurostat, la zone euro affaiblie par ses crises, a enregistré 10,2% comme taux de chômage en septembre 2011 contre les 10,1% enregistré en août. L’UE quant à elle, a vu son taux de chômage à la hausse pour atteindre 9,7% en septembre 2011 contre 9,6% en septembre 2010. Certains états membres de l’UE ont enregistré les taux les plus bas. Pour les plus élevés, on y trouve l’Espagne (22%) et la Grèce (17,6%). Avec ces taux de chômage élevés, il ne tardera pas avant que l’on voit «débarquer » dans les pays du Sud des compétences cherchant à se mettre à l’abri du chômage et ces plans d’austérité pouvant être assimilés à une véritable régime alimentaire essentiellement composée de «soupe aux choux» dont le but est de faire «maigrir» les dépenses publiques!

218.533, c’est le chiffre exact des entreprises individuelles (TPE) créées entre janvier et septembre 2011, soit une entreprise sur deux créées en France. Toutefois, une hausse de l’ordre de +25,7% avait été enregistrée en septembre 2011 par rapport au mois d’août (le mois d’avant). En revanche, en comparant les données de l’année 2011 à celles de l’année précédente (2010), on constate une baisse de -10,6%. Sous l’influence de la crise actuelle en Europe, le recours à la création des entreprises individuelles est devenu la norme dont des facteurs dissuasifs tels que l’enchérissement du coût des crédits (avec des mensualités élevées), ainsi que le taux de chômage élevé, ont conforté davantage cette tendance.

Statistiques relatives à la création des PME en France 27 858 24 746 20 584

Juin 2011

Juillet 2011

18 425

Août 2011

Source: INSEE (Sirene)

Economie|Entreprises Décembre 2011

Septembre 2011

Prix à la production industrielle dans la zone euro et l’UE27 125

120

115

100

95

UE27 ensemble de l’industrie hors construction Zone euro ensemble de l’industrie hors construction UE27 ensemble de l’industrie hors construction et énergie Zone euro ensemble de l’industrie hors construction et énergie

90

2002

2006

2008

2011

Source: Eurostat

connu une diminution de 0,2% de ces mêmes prix. En septembre 2011, par rapport au mois de Septembre 2010, les prix dans l’ensemble de l’industrie (à l’exception du secteur de l’énergie) ont connu une augmentation de 3,6% dans la zone euro et de 3,9% dans l’EU27. Cette situation conjoncturelle marquée par la légère baisse de l’indice des prix à la production industrielle dans la zone euro permettra à ses entreprises (celles de la zone euro), pendant la période en question, d’être relativement plus compétitives que leurs concurrents européens n’appartenant pas au bloc.

PIB réel des principaux marchés émergents1 120 Indice, 2007:T1 = 100 Moyenne des pays émergents

115 110 105

Afrique du Sud 100 95 90 85

T1 07 Source: FMI

T3 07

T1 08

T3 08

T1 09

T3 09

T1 10

T3 10

1

Les principaux pays émergents sont ceux qui font partie du G-20, hormis l’Arabie Saoudite et la Chine

Taux de chômage en septembre 2011 25

20

15

10

5

0

AT LU CZ BE SE CY SI IT UE HU BG EE IE EL NL DE MT DK RO FI UK PL FR ZE PT SK LT ES Source: Eurostat



ACTUALITÉ|Monde

Les défis d’une planète surpeuplée C’est en 12 ans que la population mondiale a évolué de façon exponentielle pour atteindre un chiffre faisant des ravages chez les décideurs du monde: 7 milliards d’habitants! De quoi s’agit-il au juste? Bonne ou mauvaise nouvelle, cela dépend largement de comment l’on procède pour relever les quelques défis qui s’annoncent désormais lancés. Par Frank Edem Kofigah

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La population mondiale, depuis plusieurs décennies, a été marquée par une croissance très forte. Raison pour laquelle il n’est pas surprenant de constater que depuis le 31 octobre 2011, nous sommes subitement arrivés à 7 milliards d’habitants dans le monde. Mais, c’est en analysant, de plus près, les données statistiques portant sur l’évolution de la population mondiale dans la période allant de 1999 à 2011, que l’on se rend compte qu’il y a quand même de quoi s’inquiéter. On s’étonne davantage lorsqu’on nous révèle que ce chiffre a été atteint dans un contexte de ralentissement de la croissance de la population mondiale. Le pire, c’est qu’on y est arrivé en seulement 12 ans alors qu’au début du 19ème siècle (environ 122 ans) la population mondiale comptait seulement 1,6 milliard d’habitants! Un constat qui témoigne de la forte croissance démographique enregistrée à l’échelle planétaire pendant ces dernières décennies. Une chose reste certaine. Ce ne sont pas tous les pays, voire les continents, du monde qui ont enregistré ces croissances fortes de façon unanime.

L’Asie, l’épicentre de toutes les croissances A l’image de leur croissance économique forte, ce sont les pays asiatiques qui ont le plus contribué à cette «population explosion», comme l’on dit en anglais. Aujourd’hui, plus Economie|Entreprises Décembre 2011

soit 3 millions de plus que la population actuelle du Ghana (24 millions). L’information choc ne tardera pas à venir: c’est en délogeant la Chine que l’Inde occupe actuellement cette place pas trop enviable! Le pays de Ghandi compte également l’une des densités les plus fortes au monde dont sa province la plus peuplée, Uttar Pradesh (plus de 200 millions d’habitants), a une popula-

L’Afrique a franchi en 2010 le 1 milliard d’ahabitants, soit 15% de la population mondiale.

de 4 milliards (60% de la population mondiale) d’habitants vivent en Asie, seul continent au monde à avoir largement dépassé de façon significative la barre d’un milliard d’habitants. Une information pas trop difficile à croire compte tenu du fait qu’il demeure le continent comprenant les deux pays les plus peuplés de la planète: la Chine et l’Inde. Véritables industries à fabrication d’hommes, ces deux pays, à eux seuls, occupent actuellement 37% de la population mondiale avec l’Inde qui, depuis quelques années, s’est vu attribuer le titre de la «maternité» du monde. Ce pays connaît environ 27 millions de nouveau-nés par an (un sur cinq enfants nés dans le monde),

tion dépassant celle du Nigéria (152 millions d’habitants), pays d’Afrique comptant le plus d’hommes. Selon certaines sources d’information fiables dont l’ONU, le Nigéria, dans quelques années (précisément en 2050), fera partie du trio le plus peuplé de la planète ! L’Afrique, pour sa part, a vu passer depuis l’année 2010, sa population à un milliard d’habitants, soit 15% de la population mondiale, un chiffre qui lui procure le titre du deuxième continent le plus peuplé du monde. En dehors de ces deux continents, la situation semble être différente chez le reste. L’Europe compte environ quelque 733 millions d’habitants, soit 11% de la population mondiale. L’Amérique Latine et les



ACTUALITÉ|Monde

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Caraïbes, l’Amérique du Nord, ainsi que l’Océanie en comptent encore moins: soit 9%, 5% et 0,5% respectivement. Une bonne lecture de toutes ces données et statistiques parlantes a suscité la question suivante: qu’est-ce qui a fait que le monde a pu facilement atteindre le «threshold» des 7 milliards d’habitants en si peu de temps? Un taux de fécondité élevé, l’amélioration du niveaude vies, l’accès aux médicaments, etc. paraissent juste comme réponse. L’intéressement au nombre d’habitants vivant sur la planète semble inévitable pour une infinité de raisons. Mais, l’une des plus importantes demeure le fait que c’est l’homme qui, à travers ses activités, contrôle et modifie le plus la terre. En d’autres termes, c’est lui le maitre de toutes ces terres et richesses abondantes dont ses activités peuvent soit les détruire ou les protéger. Il est vrai qu’actuellement le taux de croissance de la population mondiale est en baisse considérable mais il ne redressera pas entièrement la conjoncture actuelle. Par contre, son apport majeur fut le fait qu’il conduira la demande mondiale à croitre à un

explosion démographique conduisent à une autre problématique importante, à savoir ses défis posés.

L’Afrique depuis l’année 2010 est arrivée à un milliard d’habitants.

Comment sera l’avenir ?

Sous le double effet des besoins grandissants à l’échelle planétaire, ainsi que la population mondiale estimée à 7 milliards d’habitants, le défi lancé s’annonce déjà énorme. Le premier challenge sans doute sera celui du changement climatique, l’un des sujets les plus inquiétants et faussant les politiques de développement durable menées par les dirigeants du monde. Sans préavis, ce dernier risque de livrer de plein fouet son arme mortelle compte tenu du fait que le monde, à l’heure actuelle, est bourrée d’activités favorisant l’émission sans cesse de gaz détruisant la couche d’ozone et faisant fondre les glaciers du globe, sûrement pas une bonne nouvelle pour l’un des personnages légendaires de notre époque, Santa Claus. Cette même pratique d’émission de gaz dans l’atmosphère en finit par catalyser le changement climatique, une situation favorable engendrant l’inondation de cetaines régions de la planète. Actuellement, nombreuses sont les régions littorales mena«Après l’Inde et la Chine, le Nigéria cées par l’inondation: les Pays-Bas fera partie du trio le plus peuplé de la et le Bangladesh planète.» en sont deux exemples atyrythme beaucoup plus réduit. Une piques connaissant ce sort terrible. bonne nouvelle pour les ressources Finalement, on se dit que le «Greende la planète! Lorsqu’on zoom sur la house effect» n’a vraiment rien de situation actuelle l’on constate que bien «vert» vu que ses effets adverses sur la que les Etats Unis aient une population planète piquent et continueront à lui dépassant légèrement les 300 millions piquer, sans intervention quelconque, la d’habitants (environ 5% de la populavéritable couleur «verte» de la planète, tion mondiale), ils consomment déjà, sa végétation verdoyante! à eux seuls, environ 24% de l’énergie Le réchauffement climatique est de la planète. Quelles seront alors les loin d’être un sujet à l’oubliette! Avec parts des pays émergents affichant des l’émergence des nouvelles puissances taux de croissance économiques forts économiques (la Chine, l’Inde et le parfois dépassant les 10% et d’être Brésil), la donne est devenue encore encore pessimistes si leurs populations plus difficile surtout qu’ils viennent devraient croitre de façon exponend’entrer dans le clan des plus grands tielle? Ainsi, toutes ces inquiétudes et pollueurs au monde. interrogations surgissant suite à cette Avoir une population forte et plus Economie|Entreprises Décembre 2011

Croissance démographique en Afrique

Asie

Afrique

4.157.300.000 1.030.400.000

Europe 738.600.000

Amérique du Nord

Amérique du Sud

461.114.000

390.700.000

Océanie 36.700.000

Source: Population Reference Bureau 2010, World Population Data Sheet et The World Factbook

grande se traduit généralement en termes économiques par l’augmentation de la demande voire la consommation, une véritable opportunité aux yeux des entreprises en quête de «proies». Il n’y pas que les entreprises, il y a les pays aussi. Ces pays émergents ayant également des capacités de production grandissantes verront monter en flèches leurs besoins en matières premières et ressources stratégiques, une surcharge pour les ressources non renouvelables de la planète. Egalement, cette croissance démographique que connaît la population mondiale fera en sorte que l’agriculture souffrira énormément de l’appauvrissement des sols et des restrictions d’eau et ne pourra bientôt plus utiliser d’engrais à base de phosphate. Une menace pour la sécurité alimentaire de la planète car il ne faut pas oublier que le monde a désormais plus de 7 milliards de bouches à nourrir! Une situation plus que délicate compte tenu des situations de famine en Somalie et en Ethiopie, sans oublier les réfugiés issus des pays touchés par des conflits et guerres civiles. Toutes ces raisons font qu’il serait peut-être prudent et sain de contrôler de façon acceptable et efficace l’évolution de la population mondiale. Qui dit explosion démographique fait directement allusion à tous ces véritables défis désormais lancés par notre cher chiffre choc de l’année 2011 se rapportant aux habitants du monde, les 7 milliards. E|E fkofigah@sp.ma




BLOC-NOTES

Perso Par Sanae Raqui

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La Yaris moderne La Nouvelle Toyota Yaris affirme son caractère grâce à son design à la fois élégant, dynamique et racé, guidé par un souci permanent du détail. En plus de sa maniabilité et de sa polyvalence reçues en héritage, cette 3ème génération ajoute des capacités routières et un plaisir de conduite inédits. Fabriquée en France, cette nouvelle Yaris bénéficie de tout le savoirfaire de Toyota en termes de conception et de fabrication pour une qualité et une sécurité au plus haut niveau. Complètement renouvelée, la nouvelle Toyota Yaris se pare d’un nouveau design extérieur et intérieur en adoptant les nouveaux codes stylistiques de la marque. Elle renforce l’ensemble de ce qui avait fait le succès des deux générations précédentes, en recevant un traitement plus dynamique, moins galbé et plus musclé. Si elle reprend à son

compte la philosophie Yaris, minimum d’encombrement, maximum d’espace, elle gagne encore en habitabilité et en commodité, en sacrifiant tout de même 10 cm de place de stationnement et s’approche désormais de la moyenne du segment. La qualité perçue, aussi bien intérieure qu’extérieure, est en nette hausse et se pare également d’une offre multimédia, à l’instar de la Fiesta, avec, en plus, un écran tactile sur la version qui coiffe la gamme. Un progrès notable sur le segment visant à une clientèle très «branchée nouvelles technologies». La nouvelle Yaris adopte une ligne qui ne manquera pas de rappeler son appartenance à la famille Toyota avec tout de même une évolution stylistique qui s’articule autour d’une modification de proportions des calandres supérieure et inférieure.

Nouvelle gamme de Millésime Enseigne prestigieuse de chocolat artisanal haut de gamme, Millésime présente pour la saison 2011/2012 une diversité de chocolat de qualité, des compositions et des coffrets cadeaux innovants et un service personnalisé, pour entreprises et particuliers. Représentant exclusif du chocolat français, Daniel Stoffel, le chocolatier Millésime propose aux passionnés et amateurs de chocolat plus de 34 variétés de chocolat artisanal. Doux, raffinés, croquants et adaptés à tous les goûts, Millésime invite à découvrir des mélanges subtils et inattendus, mais aussi des grands classiques tels que les incontournables ganaches, truffes et pralinés amandes. En 2012, le chocolatier Millésime célébrera son 10ème anniversaire, sous le signe de la tradition et de l’innovation. . Décembre 2011 Economie|Entreprises


BLOC-NOTES|Perso NEW LOOK ARRIVE À CASABLANCA

Studio 14 ouvre à Rabat

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Après Studio 14 Casablanca, Studio 14 inaugure sa nouvelle boutique à Rabat à l’entière satisfaction de sa clientèle. Depuis une dizaine d’années, cette boutique multimarques spécialisée dans le prêt-à-porter, la maroquinerie, les chaussures et les accessoires de luxe, offre, été comme hiver, les dernières collections croisières et défilés féminines et masculines. Toujours à la pointe des dernières tendances en matière de mode, Studio

14 Rabat représente les marques des célèbres maisons suivantes: Balenciaga, Balmain, Bottega Venetta, Burberry, Chloe, Dolce & Gabbana, Givenchy, Lanvin, Christian Louboutin, Marc Jacobs, Alexander McQueen, Phillip Lim, Pretty Ballerinas, Rockstar, Yves Salomon, Stella McCartney, Wolford, Zadig & Voltaire, Giuseppe Zanotti, Armani, Brioni, Church, Corneliani, Smalto, Paul & Shark, Vilbrequin.

EmotionBox, 3 ans déjà ! EmotionBox fête ses trois ans en cette rentrée 2011 avec une riche actualité! A commencer par la charte graphique et les packagings, repensés pour plus d’épure et d’élégance, ce qui n’enlève rien à la fraîcheur qui a caractérisé les coffrets depuis leur lancement. Cette nouvelle charte graphique et ces nouveaux conditionnements révèlent simplement que le label a gagné en maturité, toujours désireux de renforcer son caractère premium. Par ailleurs, pour plus de réactivité, le site Internet www.emotionbox. ma a connu une refonte totale devenant transactionnel et évolutif. Par un simple clic, les clients peuvent désormais acheter leurs coffrets via internet, de manière simplissime et totalement sécurisée.Pour répondre aux goûts et envies de chacun, la gamme s’est également élargie, cette rentrée, avec 4 nouveautés : Initiation Sport, Initiation Artistique, Week-end Spa et Family Séjour. C’est au total 16 petites boîtes à émotions multi thématiques, élégantes, simples d’utilisation et «prêtes à offrir», qui composent la collection 2011/12. Economie|Entreprises Décembre 2011

New Look, l’une des grandes marques anglaises de mode fait son entrée au Maroc. Elle est connue et reconnue dans l’univers du prêt-à-porter pour ses collections tendances à petits prix. Sis au Morocco Mall, le nouveau magasin occupe une superficie de plus de 850 m², réalisé en fonction des standards de design de la marque à l’international. Son offre de vêtements et d’accessoires est très complète: du casual pour tous les jours, des tenues de soirée glamour, de la lingerie, des accessoires, de la maroquinerie et des chaussures que New Look arrive à écouler à raison d’une paire toutes les deux secondes dans le monde. Franchise du Groupe AKSAL, New Look offre à sa clientèle féminine, âgée de 15 à 35 ans, de la nouveauté et de la réactivité. Avec une offre qui se renouvelle toutes les six semaines environ, les clientes de la marque découvrent une nouvelle collection à chaque fois qu’elles se rendent en magasin.

GEMADEC INNOVE DANS LE COURRIER HYBRIDE Comme à chaque édition et depuis maintenant une demi-douzaine d’années, Gemadec est la seule entreprise marocaine à prendre part au plus grand salon postal de la planète : Post Expo. A l’édition de cette année organisée en septembre dernier à Stuttgart en Allemagne et qui a tenu toutes ses promesses, Gemadec n’a pas seulement fait acte de présence, mais y a présenté son expertise en matière de courrier hybride, une technologie postale axée sur l’informatisation du courrier et dont il est leader mondial. Post Expo, le plus grand salon international dédié aux technologies de la poste, est la grande messe des professionnels du secteur. C’est une plateforme technologique qui accueille quelques centaines des plus performants organismes postaux du monde entier. Post Expo est, comme à l’accoutumée, la rampe de lancement des technologies innovantes et des nouvelles idées au sein du monde postal et colis.


BLOC-NOTES|Perso Sommet Les femmes arabes à l’honneur

IDC et Isesco organisent le Sommet des Femmes Arabes sous le thème «Egalité du genre à travers les Nouvelles Technologies», les 6 et 7 décembre 2011, à Rabat. Le sommet abritera des ateliers de discussion des défis auxquels les femmes arabes font face en matière de TIC et aussi de réfléchir ensemble à des mécanismes et des actions d’intégration des Nouvelles Technologies pour renforcer la position des femmes au sein de la société arabe. Par l’utilisation des Technologies de l’Information et de la Communication, nous voudrions influencer notre façon de penser et d’interagir les uns avec les autres dans de nombreux domaines de notre vie notamment sociale, économique, éducation, bonne gouvernance et Santé. Et là aussi, un double objectif s’impose pour comprendre les domaines et aspects de l’utilisation des femmes arabes de ces technologies et de voir où les femmes pouvaient bénéficier d’un soutien dans la lutte contre la discrimination sexuelle. Le SFA a été conçu comme un outil pour soutenir la coopération régionale arabe de façon solide. Il fournit un cadre pour le renforcement de la coopération au développement entre les pays de la région arabe en soutenant le diagnostic de défis partagés du développement et de catalyser des solutions de développement de l’utilisation des nouvelles technologies pour renforcer l’équité genre. Avec ses partenaires régionaux et internationaux, le sommet vise à faciliter la création de réflexions critiques de développement à économique et social à travers les TIC et encourage le développement des dialogues, des processus, des programmes et des politiques fondées sur les meilleures bonnes pratiques partagées au niveaux mondial, régional et sous-régionales. Le sommet abordera également les besoins émergents régionaux et défis qui se présentent -comme la gouvernance, l’éducation et de phénomènes qui prennent forme rapidement et menacent le développement des femmes dans toute la région arabe.

IDENTITE SECRETE

CONTAGION

Realisé par John Singleton, avec Taylor Lautner, Lily Collins, Alfred Molina Nathan Harper a toujours éprouvé la désagréable impression de mener une vie qui n’est pas la sienne. Lorsqu’il tombe par hasard sur une photo de lui, enfant, sur un site de personnes disparues, ses peurs les plus sombres deviennent brusquement réalité. Ses parents ne sont pas les siens, sa vie n’est qu’un mensonge soigneusement fabriqué pour cacher une vérité aussi mystérieuse que dangereuse... Alors qu’il commence à rassembler les pièces du puzzle, Nathan est pris pour cible par des tueurs.

Réalisé par Steven Soderbergh, Avec Marion Cotillard, Matt Damon Une pandémie dévastatrice explose à l’échelle du globe… Au Centre de Prévention et de Contrôle des Maladies, des équipes se mobilisent pour tenter de décrypter le génome du mystérieux virus, qui ne cesse de muter. Le Sous-Directeur Cheever, confronté à un vent de panique collective, est obligé d’exposer la vie d’une jeune et courageuse doctoresse.

WARRIOR Réalisé par Gavin O’Connor, avecJoel Edgerton, Tom Hardy, Jennifer Morrison Ancien Marine brisé, Tommy Conlon rentre au pays et demande à son père de le préparer pour un tournoi d’arts martiaux mixtes qui lui permettrait de gagner une fortune. Personne ne sait ce qu’il espère faire de cet argent. Le propre frère de Tommy, Brendan, décide lui aussi de s’engager dans la compétition pour essayer de sauver sa famille. Entre les deux frères, les années n’ont pas adouci les rancœurs.

DOLPHIN TALE Réalisé par Charles Martin Smith, Avec Harry Connick Jr, Ashley Judd Alors qu’un jeune dauphin femelle s’ébroue, il est pris au piège dans un casier à crabe et se blesse grièvement la queue. Repêché, il est transporté à l’hôpital Clearwater pour espèces marines, où il est rebaptisé Winter. Mais ce n’est que la première étape d’un long combat pour sa survie… Car s’il perd sa queue, Winter risque de mourir. Il faudra toute l’expertise d’un biologiste marin passionné, le savoir-faire d’un brillant prothésiste et le dévouement indéfectible d’un petit garçon pour que l’impossible se produise : sauver Winter.

MOODCAFÉ, LE NOUVEAU COIN BRANCHÉ DE CASABLANCA Comme la célèbre chanson de Jazz de Glenn Miller «In the mood», il y a des endroits qui respirent la joie et la bonne humeur ! C’est le cas du moodcafé qui porte bien son nom. Nouvelle enseigne fraîchement installée au Maroc, vitrine moderne et colorée de l’urban food, le moodcafé est idéalement située en plein cœur de Casablanca, Gauthier, au croisement du Boulevard d’Anfa et de la rue JeanJaurès. Café, restaurant, bar à smoothies, le moodcafé vous accueille dans une ambiance chic et moderne de 7h à 22h. Déco décalée, terrasse urbaine pour des déjeuners ensoleillés, espace lounge à l’étage pour des soirées relax, le tout rythmé d’une programmation musicale étonnante et très trendy. Aux fourneaux, un jeune chef marocain vous concocte des plats sains et savoureux : salades, snacking, pates et plats du chef sont servis à tout moment de la journée. Pour vos déjeuners professionnels du lundi au vendredi, découvrez des formules midi à petit prix. Adresse : 75, Bd. d’Anfa, angle rue Jean-Jaurès. E|E Décembre 2011 Economie|Entreprises

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COURRIER

ee@sp.ma

L’intermodalité est-elle possible ? Très intéressant article. Je me demande s’il y a eu une étude sur le potentiel d’intermodalités avant d’entamer un projet aussi coûteux que le tramway et dont le résultat estompé reste approximatif malgré tout ? K. Kabiri, Rabat.

Erratum Dans l’article paru dans notre dernier numéro relatif au lancement du concept inédit de Web TV par Société Générale Maroc: «Les Salam’alek de Manu sur Alamente TV», entièrement dédié aux Etrangers Résidant au Maroc, une erreur s’est glissée dans le titre «Nouvelle communication pour les MRE» au lieu de «Nouvelle communication pour les ERM ». Nos excuses à la Société Générale.

Décryptage: Akhannouch fait le ménage Si le projet d’Akhanouch de réaliser la bourse agricole se réalise, il aura marqué un coup dans sa carrière de ministre. Connaissant le réseau fermé des intermédiaires qui existe aussi bien dans le secteur agricole que celui des poissons, cela me semble une mission à la limite de l’impossible. On a bien essayé de le faire pour la peche, avec ce que cela demande comme moyens humains et logistique. Cela n’a pas pour autant baissé les prix des poissons. On lui souhaite bonne chance. Abderrahman Lahdoudi

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Fuite des capitaux Le sujet que vous avez relevé dans cette enquête doit être pris plus au sérieux par les autorités. C’est un sujet qui n’a pas à rester tabou et les méthodes utilisées sont très bien connues. Des pays européens mènent une vraie traque des capitaux en fuite et utilisent les moyens forts pour y arriver, à l’image de l’Allemagne. J. Marissi, Rabat.

Fuite des capitaux Très bonne enquête avec une analyse raisonnable. Mais au début de l’article, vous faite une relation entre le retrait de la loi de finances de 2012 avec la taxation des riches, ce qui est à mon avis une conclusion un peu hâtive. Certes, ce sujet fâche beaucoup et constitue toujours un argument très politisé lorsqu’on est dans un contexte d’élections. Mais l’hypothèse du retrait de la Loi de finances à cause de cet élément reste à prouver. Hamid C. Casablanca

Quels programmes économiques ? Programmes recyclés est exactement le terme adéquat. Il n’y a aucun réalisme et surtout aucune conscience que le citoyen a une bonne mémoire et reconnaît ce qui lui a été dit il y a quatre années. C’est même à la limite du comique puisqu’on a l’impression que c’est juste une question d’habillage, le contenu étant presque le même. Cette méthode est démodée, mais malheureusement elle persiste, probablement du fait qu’ils soient fait dans la précipitation. H. L.Mohammedia

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Economie|Entreprises Décembre 2011




UN SUPPLÉMENT D’ECONOMIE ENTREPRISES

Supplément - Décembre 2011

METALLURGIE-MECANIQUE

LE SECTEUR SORT LE GRAND JEU SPONSORS



Edito

Sommaire

C’EST LE MOMENT DE BATTRE LE FER Généralement, on identifie un secteur à travers son produit fini. Ainsi, l’automobile est le secteur qui fabrique des automobiles, l’agroalimentaire est celui des produits alimentaires, l’aéronautique pour la production d’avions, etc. Mais il y a des secteurs dont les produits finis prennent l’étiquette d’autres. C’est le cas des industries métallurgiques et mécaniques (IMM). Par exemple, une cimenterie, une usine automobile, une plateforme de stockage de gaz, des installations d’énergie éolienne, etc. Tous ces ouvrages gigantesques sont fabriquées par des entreprises appartenant au secteur IMM mais ce n’est pas à ce secteur qu’on les attribue a priori. Cette situation de méconnaissance de ce que fait le secteur, il en beaucoup pâti. C’est peut être la raison pour laquelle d’autres industries tels que l’automobile, l’électricité et électronique ou encore l’aéronautique se sont vus sélectionnés pour faire partie des métiers mondiaux du Maroc avec à la clé aides et contrats programmes, pas le secteur des IMM. En tout cas, pas encore. Juste pour rappel, ces secteurs faisaient auparavant partie d’une seule et même fédération aux côtés des entreprises IMM. Mais aujourd’hui, forts de ses champions nationaux, le secteur IMM compte bien jouer les premiers rôles et arracher la place qu’il estime mériter. Ses opérateurs sont plus que jamais conscients qu’il faut avoir dans sa voiture en plus du casque de l’ingénieur, le costume branché du communicateur. Aller en bourse est une conséquence naturelle de cette prise de conscience. Ainsi, en 2011, année d’hésitation par excellence, le secteur présente deux de ses joyaux au marché financier. Mieux, elles sont les seules à s’est être introduites en bourse cette année-là : Stroc et Jet alu. Sans elles, la place casablancaise aurait fini l’année avec zéro introduction. Cette prise de risque est toute à l’honneur du secteur des IMM. Derrière elle, il y a bien sûr le goût du challenge, et le désir de réussir le coup de maître lorsque personne n’y croit mais il y a aussi et surtout un sens du patriotisme prononcé chez ces forgerons des temps modernes. C’est peut être, en grande partie, cela qui les pousse aujourd’hui à réclamer une contribution plus grande à la construction du Maroc nouveau et viser une participation plus importante dans les grands chantiers en cours. C’est le moment où jamais de battre le fer. Nabil Taoufik

126 126 ETAT DES LIEUX TRANSVERSAL ET FIER DE L’ÊTRE ! 128 EXPORT GROS POTENTIEL CONFIRMÉ 132 ENERGIES RENOUVELABLES LE BUSINESS DES 30 PROCHAINES ANNÉES

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132 BOURSE LES ENTREPRISES IMM EN PIVOTS 134 FORMATION/R&D ON N’A PAS FINI DE SE METTRE À NIVEAU 138 FILIERES GRANDE EXPERTISE BEAUCOUP D’MBITIONS 140 COUTELLERIE LA CONCURRENCE ÉTRANGÈRE FAIT DES VICTIMES

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142 ENTRETIEN ABDELHAMID SOUIRI PRESIDENT DE LA FIMME

Réalisé par Nabil Taoufik Conception et maquette|Bouchra Hammouche

Décembre 2011 Supplément EE

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INDUSTRIES MÉTALLURGIQUES ET MÉCANIQUES

ETAT DES LIEUX

TRANSVERSAL ET FIER DE L’ÊTRE ! Partout en même temps, c’est le cas de le dire lorsque l’on s’intéresse aux industries métallurgiques et mécaniques (IMM). Fournisseur de pratiquement tous les secteurs, il se trouve ainsi dans une position centrale au niveau de l’économie nationale.

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’est le secteur transversal par excellence. Les industries métallurgiques et mécaniques sont en effet des fournisseurs de pratiquement tous les autres secteurs. Ainsi, leurs produits sont utilisés comme intrants dans bien des secteurs importants tels que le BTP, l’énergie, le génie civil, l’automobile, l’aéronautique, etc. D’ailleurs, jusqu’il n’y a pas longtemps, ces deux derniers étaient membres de la FIMME (Fédération des Industries Métallurgiques, Mécaniques et Electromécaniques) avant de constituer leurs propres représentations. Cela comme un autre secteur tout aussi important, à savoir les industries électriques et électroniques. Il est intéressant à ce niveau de relever un constat qui a toute son importance. Automobile, aéronautique, ainsi qu’électricité et électronique, sans parler du BTP ou l’énergie, sont des secteurs qui font l’objet d’un traitement de choix dans le cadre des politiques publiques. Une bonne partie d’entre eux figurent parmi les secteurs retenus dans le cadre de la stratégie Emergence en tant que métiers mondiaux du Maroc. Ce n’est pas le cas des IMM. Ce questionnement, on le retrouve chez les professionnels du secteur qui se disent «manquer de reconnaissance», bien que leur secteur soit

Supplément EE Décembre 2011

l’un des plus grands contributeurs dans le PIB, la fiscalité et les emplois du pays. En effet, selon des données sectorielles, les IMM participent à hauteur de 10% dans le total de la TVA collectée. Et ce sont 42.000 salariés qui vont tous les jours travailler dans les 1.200 entreprises du secteur. Mais, coup de pouce public ou pas, les IMM affichent une volonté inébranlable de tirer profit de la dynamique de croissance que connaît le pays depuis une décennie. A ce titre, le secteur aligne des taux de croissance de l’ordre de 10% en moyenne annuelle sur la période 2000-2010. «Ce taux est de 16% entre 2006 et 2008», selon une étude réalisée par le cabinet Ucotra pour le compte de la FIMME. La même étude montre que les IMM sont le 3ème secteur en termes d’investissements, après l’agroalimentaire et la chimie-parachimie avec une enveloppe globale de près de 3


INDUSTRIES MÉTALLURGIQUES ET MÉCANIQUES

milliards de dirhams et 3ème secteur également en termes de CA et de production industrielle avec un output total frôlant les 37 milliards de dirhams. Merci les grands chantiers Fortement corrélées à la dynamique des autres secteurs, les IMM ont ainsi su s’agripper à la dynamique de croissance exceptionnelle qu’a connu l’économie marocaine ces dernières années. A ce titre, la politique des grands chantiers a été bénéfique pour le secteur. La mise en place de grandes infrastructures routières, et des moyens de transport, la construction de plateformes offshore, de centrales électriques, de stades, d’hôpitaux, de zones industrielles intégrées, etc. Tout cela, bien que concernant divers secteurs, a profité aux IMM vue sa position centrale et transversale. Cela est révélateur d’une caracté-

CHIFFRES CLÉS

1.200 Entreprises

42.000 Salariés

40,3 MDS DH De chiffres d’affaires estimé en 2008

16% De croissance entre 2006 et 2008

7 MDS DH De chiffre d’affaires à l’export en 2008

2,7 MDS Investissement total en 2008

8,5 MDS DH De valeur ajoutée en 2008

Les IMM ont une ferme volonté de tirer profit de la dynamique de croissance que connaît le pays ristique assez intéressante dans ce secteur, c’est qu’il est très tourné vers le marché et la demande intérieure. L’export ne représente en effet qu’une petite partie dans le total du chiff re d’affaires sectoriel (près de 7 milliards de dirhams sur un total de près de 41 milliards de dirhams en 2008). Cet ancrage dans l’économie nationale permet aux IMM d’être assez protégées face aux aléas du marché international. Ainsi, dans les années les plus difficiles à l’échelle mondiale, la performance globale ne varie que trop peu. Mais, ce n’est pas pour autant que le secteur ne cherche pas à s’internationaliser. Mieux, développer les exportations figure en bonne place sur la liste des axes stratégiques de la FIMME. Et l’on compte plusieurs entreprises du secteur qui ont tenté l’expérience de la conquête de marchés extérieurs avec un succès indiscutable. L’on peut citer à ce niveau les exploits des entreprises de chaudronnerie et construction métallique (DLM, Buzzichelli, etc.) qui sont présentes dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, notamment avec carrément des usines clés-en-main. Filières d’excellence En plus de la chaudronnerie et construction métallique, l’on recense sept autres branches qualifiées de filières d’excellence par l’étude Ucotra. Cela dans le cadre de la conception d’une stratégie de développement sectorielle à l’horizon 2015. Il s’agit de la sidérurgie, les Tubes et profilés, la fonderie, l’usinage, les meubles en métal, les machines et équipements mécaniques et réparation navale. Il faut ajouter à ces filières un ensemble d’activités de conseil et de services qui gravitent autour d’elles et que l’on range sous la bannière des divers.

Nos entreprises méritent un traitement spécifique Quel est le souhait des industriels aujourd’hui ? Nous souhaiterions que notre industrie soit protégée. Je n’appelle pas au Mohamed Errafai protectionnisme Président de l’Union dans son sens clasde la Métallurgie sique visant à fermer la porte devant la concurrence étrangère, loin de moi cette idée. Mais, en revanche, il ne faudrait pas que ce soit devant l’industrie nationale que ces portes soient fermées surtout lorsqu’il s’agit de marchés publics et de grands chantiers du pays. De quoi s’agit-t-il concrètement ? Il s’agit d’avoir un accès plus important aux appels d’off re de l’Etat pour des grands chantiers. Pour y arriver, il y a plusieurs niveaux sur lesquels des actions devraient être portées. Il s’agit entre autres de la question de part locale dans la sous-traitance. Actuellement une part locale est prévue par les appels d’off res mais celle-ci est utilisée généralement pour la mise à disposition de main d’œuvre et pour des prestations à faible valeur ajoutée. Il y a également la TVA. Lorsqu’une société étrangère obtient une commande, les fournitures et prestations qu’elle pourrait confier à des entreprises marocaines sont soumises à la TVA. La récupération de la TVA étant très difficile pour une entreprise étrangère, cette dernière inclue la TVA dans l’off re des sociétés marocaines pour la comparaison avec les concurrents étrangers qui sont payés en HT à l’étranger. Ceci défavorise donc l’entreprise marocaine. Il s’agit aussi du fait que les entreprises marocaines ne soient pas consultées pour de nombreux appels d’off res internationaux car elles ne disposent pas actuellement, soit de la taille, soit du savoir-faire.

Décembre 2011 Supplément EE

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INDUSTRIES MÉTALLURGIQUES ET MÉCANIQUES

EXPORT

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GROS POTENTIEL CONFIRMÉ Elles sont aujourd’hui une centaine d’entreprises IMM à exporter. Des études commandées par la FIMME démontrent que ce chiffre peut être le double ou le triple. Une option qui peut s’avérer porteuse lorsque les marchés-cibles sont de la taille de la Chine ou la Russie.

S

ept milliards de dirhams. C’est le chiff re d’affaires réalisé aujourd’hui à l’export par les industries métallurgiques et mécaniques. C’est peut-être une Supplément EE Décembre 2011

performance comparée à D’ailleurs, le rang dans le exportateurs.

qui peut paraître faible celles d’autres secteurs. secteur occupe le 7ème classement des secteurs Mais pour apprécier ce

chiff re à juste valeur, il faut regarder dans le rétroviseur pour voir d’où l’on est parti. En effet, comme l’affirme un responsable dans la FIMME, «il y a quelques années de cela, le chiffre d’affaires à l’export n’atteignait même pas le milliard». Entre 2005 et 2008, «le taux de croissance annuelle moyen de cet indicateur a été de 17%», selon une étude du cabinet Ucotra Consulting sur la stratégie de développement des exportations à l’horizon 2015. Le cabinet s’est ainsi intéressé à l’off re exportable du secteur dans l’objectif d’identifier les niches à fort potentiel à l’export. Il ressort de ce travail que les IMM marocaines concentrent 32 activités à potentiel exportateur. Ces


INDUSTRIES MÉTALLURGIQUES ET MÉCANIQUES

PUBLI-REPORTAGE

Bien qu’elle n’ait pas encore un an d’existence, Rivera Metal entend jouer les premiers rôles sur le marché des armatures. C’est que l’entreprise, filiale d’un grand groupe, a le leadership dans les gènes. Zoom.

Rivera Metal affiche des ambitions de leader 15% de part de marché en moins accès à un carnet d’adresses prestid’une année d’activité! Des en- gieux comptant des leaders natiotreprises capables de réussir une naux du secteur BTP. Du côté des percée aussi fulgurante, on ne les achats, le groupe va faire bénéficier croise pas tous les jours, surtout sa jeune filiale des effets de syneren ces temps de crise gies en lui permettant mondiale.Mais,comun accès à la meilleure me pour confirmer ressource au prix de gros. l’exception marocaiQuant à la logistique, Rine, le pays abrite une vera Metal s’appuie sur entreprise qui a réussi une flotte groupe de 250 cette performance incamions-remorques en vraisemblable. Il s’agit Abdelmajid BELMEKKI plus de 30 camions-rede Rivera Metal. Spé- PDG - Belmekki Groupe morques détenus en procialisée dans les armapre. Mais, Rivera Metal tures (armatures coua également ses propres pées-façonnées et aciers tréfilés) atouts à faire valoir. Il s’agit nopour BTP et pour génie civil, cette tamment d’un outil de production société meknassie a pu en seu- qualifié d’«utlra-moderne» par lement quelques mois s’imposer Nadia BOUAYAD, la jeune et comme «le troisième opérateur de dynamique Directrice Générale son secteur», comme l’affirme son de l’entreprise. Une technologie PDG, M.BELMEKKI Abdel- performante accouplée à des Resmajid. Derrière cette montée ex- sources Humaines impliquées, ponentielle, il y a un grand groupe. cela a de quoi faire pousser des Rivera Metal est en effet filiale du ailes et envisager des perspectives groupe BELMEKKI, leader na- aussi exceptionnelles que le détional dans la fourniture des maté- marrage. C’est peut-être pourquoi riaux de construction, notamment Nadia BOUAYAD reste imperdu rond à béton où il détient une turbable lorsqu’elle annonce son bonne part de marché. Ainsi, dès objectif pour l’année 2012: «35% sa naissance, Rivera Metal a su ca- de part de marché»! La saga des pitaliser sur l’expérience commer- Belmekkis ne fait visiblement que ciale de sa maison-mère en ayant commencer. A suivre.

«Nous sommes partenaires de plusieurs grands chantiers» En bref CRÉATION LÉGALE Juin 2009 MISE EN SERVICE Décembre 2010 CAPITAL 60 millions de dirhams EFFECTIF 170 personnes permanentes et 200 emplois indirects INVESTISSEMENT 220 millions de dirhams CAPACITÉS DE PRODUCTION 160.000 tonnes par an PRODUITS armatures coupées-façonnées, aciers tréfilés, panneaux treillis soudés et poutrelles nues.. QUALITÉ Deux démarches de certification en cours, NM 01.4.097 pour les produits sidérurgiques-armatures et ISO 9001pour le système de Management avec un ERP pour une gestion intégrée, plusieurs conventions de partenariats avec les principaux bureaux de contrôle marocains, Adhésions aux organismes institutionnels du secteur (FIMME, FMC , CETEMCO, CGEM …)

NADIA BOUAYAD Directrice Générale Rivera Metal

Quels sont les atouts de votre entreprise ? Nous disposons de plusieurs atouts dont notamment un outil de production ultra-moderne et des équipes très impliquées. Notre appartenance à un grand groupe nous permet également d’avoir une position très compétitive sur le marché. Quelles sont vos valeurs? Nos valeurs résident dans l’accompagnement de nos clients dans la révolution que connaît leur secteur. Cela exige de nous que l’on soit en constante veille et innovation. L’objectif ultime étant de permettre la création d’une plus grande valeur ajoutée aussi pour nous que pour nos partenaires. Dans ce sens, la satisfaction clients revêt une importance capitale allant jusqu’à s’engager auprès d’eux en amont et en aval dans le respect total et avec l’assurance d’avoir des produits et une prestation de qualité. La même attention est accordée en interne à nos collaborateurs. Quelques références ? Nous sommes fournisseurs de la majorité des grands projets structurants du pays tels que le port Tanger Med II, le complexe industriel Haliopolis d’Agadir, autoroute Ksar Kebir-Tanger Med, ainsi que plusieurs autres ponts, complexes résidentiels et commerciaux, etc. Décembre 2011 Supplément EE

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INDUSTRIES MÉTALLURGIQUES ET MÉCANIQUES

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32 activités correspondent en fait aux activités dans lesquelles opèrent les 96 entreprises exportatrices recensées. L’idée ensuite était de mettre la main dans ces filières sur des entreprises similaires aux 96 déjà exportatrices, mais qui n’exportent pas encore. La somme des deux ensembles constituerait ainsi le potentiel total du secteur à l’export. Après un tri dans un groupe de 1.054 entreprises, 193 ont été retenues comme potentiellement exportatrices. Le tri a été effectué selon deux critères. Le premier concerne l’investissement qui doit être supérieur ou égale à 1 million de dirhams. Pour le deuxième critère, l’entreprise doit avoir un effectif d’au moins 30 personnes. Au final, le secteur des IMM dispose d’une force exportatrice de 289 entreprises. Force est de constater à ce niveau que les entreprises qui peuvent exporter, mais qui ne le font pas sont plus que le double de celles qui exportent effectivement

Plus de 289 entreprises du secteur IMM ont un potentiel de s'exporter (193 contre 96). Le manque à gagner est donc considérable. Cette situation s’explique essentiellement par le fait que l’export ne représente pas une priorité pour les entreprises du secteur. Celles-ci orientent leur stratégie vers la satisfaction du marché intérieur. Produits exportés Dans les 7 milliards d’exportations du secteur IMM, il y a 70% de demi-produits divers, de produits finis divers d’équipements mécaniques et de tôles également. Dans le détail, les de-

Fabrication de pièces moulées en acier et fonte alliées ou non alliées Fabrication de pièces en Aluminium sous pression

w w w. f a m . m a

Supplément EE Décembre 2011

19, Chemin des pivoines Ain Sebaâ - Casablanca Tél. : +212 5 22 35 58 88 / +212 5 22 35 65 72 Fax : +212 5 22 35 39 63 - E-mail : fam@wanadoo.net.ma

mi-produits divers exportent pour 1,9 milliard de dirhams, soit une part de 27,4% du total des exportations. Les produits finis divers d’équipements industriels arrivent deuxième avec un chiff re d’affaires à l’export de 1,78 milliard de dirhams et une part de 25,4%. Les tôles réalisent un chiff re d’affaires de 1,14 milliard de dirhams à l’export et viennent quatrième après la ferraille de fer. Celle-ci avait vu ses exportations représenter en 2008 plus de 22,7% du total avec un montant de 1,6 milliards de dirhams. Un niveau qui n’a pas cessé de reculer depuis suite aux doléances formulées par les professionnels des IMM pour un meilleur encadrement de ce type d’exportations (voir article sur la ferraille). Destinations diverses Quant aux destinations des exportations des industries métallurgiques et mécaniques, l’on retrouve sans surprise la France et l’Espagne comme premiers clients des entreprises marocaines du secteur. A eux seuls, ces deux pays reçoivent près de 40% des exportations IMM du Maroc (1,6 milliard de dirham pour la France et 1,1 pour l’Espagne). Viennent ensuite des destinations peu attendues comme la Russie, la Chine ou encore la Turquie. En fait, la structure des exportations IMM marocaines par pays de destination représente une force qui mérite d’être mise en relief. Il s’agit en effet d’une diversification assez importante. Ainsi, plus de 20 différents pays contribuent aux 7 milliards de chiff re d’affaires réalisé à l’export en achetant chacun plus de 100 millions de dirhams des produits IMM made in Morocco. Cela signifie que le secteur a tout intérêt à jouer davantage la carte de la diversification hors UE et il a des atouts certains dans cette perspective. Au bout, c’est peut-être le jackpot, notamment sur des marchés qui sont de la taille de l’UE ou plus, mais à la croissance dix fois plus importante, tels que la Chine ou la Russie.



INDUSTRIES MÉTALLURGIQUES ET MÉCANIQUES

ENERGIES RENOUVELABLES

LE BUSINESS DES 30 PROCHAINES ANNÉES

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L

es énergies renouvelables, c’est du pain béni pour les industriels des IMM. Flairant tout le potentiel de développement que recèle ce secteur d’avenir, les entreprises métalliques et métallurgiques ont adopté une démarche d’anticipation et de réactivité pour ses

BOURSE

positionner en bonne place. « Le contexte est extrêmement porteur pour les différents intervenants de notre secteur, grâce aux objectifs ambitieux fixés par la stratégie nationale en matière d’énergie, qui consistent à diversifier les sources d’énergie et à produire 42% de l’énergie consommée à partir des

sources renouvelables en 2020 », assure Abdelhamid Souiri, président de la FIMME. C’est ainsi qu’en marge de la deuxième édition des Assises de l’Energie, la FIMME a été signataire de deux conventions de partenariats avec les différents départements ministériels. La première est relative à la mise en place et la gestion des instituts de formation aux métiers des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. La deuxième convention concerne l’intégration industrielle dans le secteur de l’énergie, notamment pour l’accompagnement des projets marocains intégrés de l’énergie solaire et éolienne. La FIMME a procédé à un réel travail d’identification des principales entreprises ayant les capacités d’intégrer les composants des éoliennes et les centrales thermo solaires ainsi que les composants intégrables au sein de l’industrie. Selon des données de la FIMME, le business des énergies renouvelables devrait profiter à plus d’une quarantaine d’entreprises du secteur.

LES ENTREPRISES IMM EN PIVOTS

C

’est la crise. Tout le monde le dit. Mais, ces industriels du secteur IMM ont un goût prononcé pour les défis. C’est pourquoi leurs entreprises ont été parmi celles qui ont le plus animé la place de Casablanca en cette année 2011, avec pas moins de deux introductions en bouse au moment où plusieurs hésitent. Ainsi, en juin dernier, Stroc, spécialiste de la construction métallique, procède à une augmentation de capital pour lever 100 millions de dirhams. «C’est pour accélérer notre plan de développement que Supplément EE Décembre 2011

nous y sommes allés», explique le mangement de l’entreprise. Le flottant de Stroc en bourse s’élève aujourd’hui à 23%. Novembre 2011, une autre entreprise du secteur cède à l’appel du marché financier. Il s’agit de la société Jet alu. Selon la note du CDVM, celle-ci vise un objectif de 235,2 millions de dirhams à lever à travers l’émission de 400.000 actions et la cession de 416.667 autres au prix unitaire de 288 dirhams. Spécialisée dans les travaux de façades légères et architectures transparentes, «notre société occupe aujourd’hui

une place capitale sur le marché marocain du bâtiment et des travaux publics et s’impose comme le partenaire idéal pour vous accompagner dans toutes vos réalisations», affirme les dirigeants de Jet alu. L’introduction en bourse devra leur permettre de confirmer cette position et d’aller de l’avant dans leurs projets de développement. Stroc et Jet alu rejoignent en fait le cercle assez restreint des entreprises du secteur déjà présentes en bourse telles que Sonasid, Aluminium du Maroc, Delattre Leviver Maroc ou Delta Holding.



INDUSTRIES MÉTALLURGIQUES ET MÉCANIQUES

FORMATION/R&D

ON N’A PAS FINI DE SE METTRE À NIVEAU Le secteur des IMM doit aller jusqu’au bout de sa mise à niveau. Il doit également et parallèlement se dote d’une R&D performante. Pour l’heure, les moyens et les priorités vont plus à la mise à niveau. Quand à la R&D, les entreprises peuvent toujours compter sur le Cerimme, le centre sectoriel dédié.

A 134

l’image de l’économie du pays, le secteur des IMM doit à la fois rattraper le retard des années passées tout en ne ratant pas le train en marche. Cette donne se confirme davantage pour ce qui est de la formation et R&D dans le secteur. En effet, le secteur, comme l’explique Abdesalam Halouani, secrétaire général de la FIMME, «doit à la fois faire face à des besoins de mise à niveau considérables et préparer en même temps les réponses adaptées aux challenges d’aujourd’hui et de demain d’où la néces-

sité d’investir, parallèlement à la mise à niveau, dans la formation et la R&D». Pour l’heure, trop peu sont les entreprises qui disposent d’une R&D en propre. Cela n’empêche qu’elles sont actrices de plusieurs innovations, mais cela a davantage trait au marketing, design, organisation, management, etc. Mais, le secteur dispose d’un instrument d’une grande valeur mis à la disposition des entreprises pour des besoins de R&D. Il s’agit du Cerimme, (Centre d’Etudes et de Recherche des Industries Métallurgique, Mécaniques,

Electriques et Electromécaniques). Créé en 1996, ce centre offre plusieurs prestations aux entreprises du secteur. «Il s’agit des activités de laboratoires (essais, recherches, expérimentation). Il s’agit également d’assistance technique comme la maintenance industrielle, la réalisation de formations de perfectionnement pour des salariés du secteur ou de prestation d’innovation en accompagnant les entreprises industrielles dans l’identification et la mise en œuvre de leurs besoins en matière de projets d’innovation ou de développement technologique», affirme Rachid Friat, directeur du Cerimme. En 2011, le centre a traité plus de 400 dossiers et effectué plus de 8.000 tests et essais. Côté innovation, il est sur des projets de partenariat dans le domaine de la revalorisation des déchets et d’amélioration de la résistance de matériaux. Le centre est également connecté aux établissements similaires dans le monde dans l’objectif de «bénéficier de l’expertise des pays développés en la matière et d’être au fait des dernières innovations dans le domaine», souligne Halouani. Dans un soucis d’accompagner les politiques publiques de développement industriel, le Cerimme s’est vite positionné sur des secteurs comme l’automobile ou l’énergie en nouant des partenariats avec des centres étrangers spécialisés ainsi qu’en cherchant à être certifié pour la réalisation des tests et essais spécifiques à ces secteurs.

Le Cerimme sera toujours là pour accompagner les entreprises

Abdesalam Halouani Secrétaire général de la FIMME

Supplément EE Décembre 2011

Comment évaluez-vous la prestation du Cerimme ? Aujourd’hui, le Cerimme réalise un chiffre d’affaires de 8 millions de dirhams par an alors qu’il devrait en générer une cinquantaine. Ce gap est dû essentiellement au fait que l’on soit encore essentiellement dans des priorités liées à la mise à niveau du secteur. Mais, la tendance devra vite s’inverser parce que nos entreprises sont conscientes du caractère important et indispensable de l’innovation pour être plus compétitives et mieux faire face à la concurrence. En tout, le Cerimme, dont la

vocation est tout sauf lucrative, sera toujours là pour les accompagner aussi bien dans le perfectionnement des RH que dans la mise en place de politique R&D et innovation. Quels sont les besoins des entreprises en matière de formation? Il faut distinguer trois niveaux de besoins. Il y a la formation initiale, la formation continue et la formation perfectionnement. A travers le Cerimme, nous agissons au niveau de la formation perfectionnement. Nous intervenant également au

niveau de la formation continue en partenariat avec l’OFPPT. Pour ce qui est de la formation initiale, il est nécessaire d’agir pour permettre une meilleure adéquation avec les besoins du marché. Aujourd’hui, les entreprises peinent à trouver des métrologues, soudeurs ou assembleurs qualifiés. Cela risque de s’accentuer car le secteur est de en plus en plus réglementé et la liste des normes à respecter ne cesse de s’allonger chaque jour. Ainsi, pour certains métiers, il ne suffit plus d’avoir un diplôme, il faut en plus avoir des certificats spécifiques.


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PUBLI-REPORTAGE

Stroc L’un des piliers du secteur des ensembliers industriels au Maroc Que ce soit pour le plan de l’émergence industrielle, le développement de la filière logistique ou pour les grands donneurs d’ordres traditionnels, la petite entreprise familiale désormais devenue une entreprise cotée à la bourse de Casablanca, se pose plus que jamais comme un partenaire dévoué aux projets de développement que connaît le Maroc.

C

réée il y a plus de 20 ans, en 1989, par un ingénieur de l’Ecole Mohammadia des Ingénieurs (EMI) STROC est aujourd’hui une entreprise portée par une équipe de managers professionnels aux profils très techniques et de collaborateurs engagés, qui aime se définir comme une entreprise de service à l’industrie. En effet, comment expliquer la croissance remarquable de cette petite société familiale à la base (action-

nariat majoritairement familial) qui a porté son chiffre d’affaire en 2010 à 467 millions de dirhams, sans cet état d’esprit fait d’humilité et de volonté de mettre le client au centre des préoccupations. La maintenance industrielle fut sa première activité (dont elle ne s’est jamais départie), pour le compte de la SAMIR. Au début des années 1990, comprenant qu’elle pouvait offrir plus encore, la société s’est dotée de moyens de fabrication et de montage afin de contribuer aux projets neufs. A

partir de ce moment, l’entreprise a précisé sa vocation : aider les industriels à bâtir leurs projets. Cette idée sera la ligne directrice de toutes ses futures actions de développement. Service et qualité sont ainsi les deux piliers sur lesquels l’entreprise fonde sa réputation. Chaque projet réussi sert de référence et convainc de nouveaux clients du bien fondé de faire appel à Stroc. Les réalisations s’enchaînent, car l’objectif reste de toujours «s’assurer de la maîtrise de la qualité des produits


et prestations que nous délivrons à nos clients ainsi que la maîtrise des délais», explique le management de Stroc. En 2002, la société automatise sa ligne de fabrication de structures métalliques tout en augmentant régulièrement sa capacité de production Elle a, entre temps, intégré toutes les compétences nécessaires pour offrir des prestations clés-en-main à ses clients, telles que les études et le génie civil. En 2006, STROC livre clés-en-main au groupement TOTAL et AFRIQUIA (SEJ) l’un

des plus gros dépôts de stockage privés d’hydrocarbures au Maroc avec une capacité de 105.000 m3. Aujourd’hui, l’expertise et la fiabilité de STROC ne sont plus à démontrer. En 2011, l’entreprise a ajouté à sa longue feuille de références de nouvelles livraisons clés-en-main. La livraison d’une usine clés-en-main pour le compte de la société SNOP, un leader européen de l’équipement pour l’industrie automobile, installée dans la Tanger Free Zone puis une autre pour le compte de l’équipe-

mentier Américain VISTEON, à Tétouan. Durant ses 22 ans d’existence, Stroc a su convaincre les donneurs d’ordre nationaux et internationaux les plus prestigieux. Parmi lesquels, l’on dénombre des entreprises comme OCP, ONE, Afriquia, Total, Holcim, Sonasid, Mamnagem, Lafarge, CGI, ONCF, Kawazaki, etc. Parions que STROC, continuera son chemin avec autant de satisfaction pour ses dirigeants pour encore de nombreuses années, c’est en tous cas leur souhait.


INDUSTRIES MÉTALLURGIQUES ET MÉCANIQUES

FILIERES

Sidérurgie La locomotive

GRANDE EXPERTISE BEAUCOUP D’AMBITIONS L’industrie métallique et métallurgique marocaine compte au moins un demi-siècle de avoir-faire accumulé. Cela en fait un secteur aux bases solides capable de relever le challenge de la modernité et de la compétitivité.

PRODUITS DE LA SIDERURGIE L’offre de la branche sidérurgique reprerésente la caractéristique d’être complète et intégrée

138 Billette Panneaux sandwich

Rond à béton

L’activité de sidérurgie est l’un des piliers du secteur des IMM au Maroc. Ce n’est donc pas un hasard si elle contribue à hauteur de 32% dans le chiffre d’affaires global du secteur avec un CA de près de 13 milliards de dirhams en 2008, en croissance de 95% par rapport à deux plus tôt, ce qui est pour le moins impressionnant. Ces performances sont aujourd’hui largement dépassées grâce à l’arrivée sur le marché de nouveaux opérateurs (Ynna Steel, Somasteel, Comalam, Atlantic Steel Industry). L’activité regroupe des aciéries et des laminoirs. Les produits issus de ces unités sont les billettes, le rond à béton, le fil machine, les aciers plats et les laminés marchands (voir infographie). L’étude Ucotra Consulting recense plusieurs points forts de cette branche. Il s’agit notamment de l’importance des cap pacités de production installées et de ll’utilisation de technologies de fabriccation de pointe performantes. L’on éévoque également l’importance des rrelations de partenariat tissés entre d des sidérurgistes marocains et des actteurs reconnus sur le plan internation nal tels que les partenariats Sonasid-

SIDÉRURGIE SID Fil machine

Tôle laminée à froid

12,74 MDS DH 12, De chiffre d’affaires réalisé en 2008

2,4 MDS DH De valeu valeur ajoutée en 2008

13 MDS DH 1 Laminés marchands

Tôle laminée à chaud

D D’investissements cumulés en 2008, dont 7,9 Mds DH cumulés à partir de 2006 M

Slab

3820 3 Source: FIMME-Etude Ucotra Consulting

Supplément EE Décembre 2011

DD’emplois directs et 7.000 emplois indirects


INDUSTRIES MÉTALLURGIQUES ET MÉCANIQUES

Arcelor Mittal, Longofer-Demirsan (donnant naissance à Univers Acier) et Morrocan Iron Steel-Gupta Steel (donnant naissance à Atlantic Steel Industry). Parmi les forces de la sidérurgie marocaine, il est question aussi de la maîtrise du savoir-faire, «appuyée par une expérience de plus de 40 ans dans la sidérurgie des produits longs et de plus de 14 ans dans la sidérurgie des produits plats». L’importance de la capacité de financement et des initiatives d’investissement dans le secteur sidérurgique sont un autre atout majeur de la branche. En effet, les investissements cumulés du secteur dépassent la barre des 13 milliards de dirhams.

Construction métallique Exportators La construction métallique est indéniablement l’une des activités emblématiques du secteur des industries métalliques et métallurgiques. Elle compte parmi ses opérateurs des entreprises devenus aujourd’hui des champions à l’export tels que Delattre Levivier Maroc et Buzzichelli Maroc pour ne citer que ces deux.

Le secteur compte en fait plus de 26 principales entreprises opérant aussi bien dans la construction métallique que dans la chaudronnerie ou la tôlerie. En 2008, le chiffre d’affaires global de la branche est évalué à 3,5 milliards de dirhams avec une valeur ajoutée de 1 milliard de dirhams. Un chiffre qu’il convient bien de considérer à la hausse pour les deux dernières années à la lumière des récents marchés remportés par les entreprises du secteur (2009: marché remporté par DLM pour la réalisation d’une nouvelle cimenterie au Sénégal pour

CONSTRUCTION METALLIQUE

3,5 MDS DH De chiffre d’affaires en 2008

1 MD DH De valeur ajoutée en 2008

150.000 T/AN De capacité de production / montage estimée

un montant de 11.000.000 Euros – 2010: marché remporté par Buzzichelli Maroc pour la réalisation, clé en main, d’une centrale de cogénération au Cameroun pour un montant de 500 millions de dirhams). L’étude de la FIMME recense plusieurs points forts de cette activité. Il s’agit notamment d’un «savoir-faire éprouvé grâce à une expérience de plus de 50 ans». «Cela permet ainsi de satisfaire les besoins et les attentes les plus diverses des donneurs d ’ordre», estime les auteurs de l’étude. Il y a également la «réalisation de grands chantiers complexes au Maroc et à l ’export». Les exemples à ce niveau ne manquent pas. L’étude cite la réalisation de laverie clé en main (pour l ’OCP), de plateforme pétrolière offshore, de centrale électrique clé en main, de corps sous pression ainsi que de système sphérique de stockage d ’Ammoniac. Parmi les atouts de cette industrie, l ’on identif ie aussi la disposition d ’«un outil industriel de haute technicité, d ’une capacité allant jusqu’à

Siderurgie, construction métallique, tubes et profilés, fonderie...des piliers des IMM 100mm d ’épaisseur». La compétitivité n’est pas en reste. L’étude met notamment l’accent sur «la qualité, les coûts, les délais et la sécurité». La grande expertise en gestion de projets et maîtrise des grands chantiers à la portée d’entreprises, est un autre mérite à la construction métallique marocaine.

Tubes et profilés L’acier dans tous ses états Cette activité consiste à transformer les aciers plats en tubes rond, carré, rectangulaire, méplats et profilés de Décembre 2011 Supplément EE

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INDUSTRIES MÉTALLURGIQUES ET MÉCANIQUES

différentes sections, selon les besoins. Avec un chiffre d’affaires dépassant les 2 milliards de dirhams, les tubes et profilés contribuent pour 5% dans le chiffre d’affaires du secteur. La branche est caractérisée par l’accumulation d’un «savoir-faire maîtrisé, appuyé par une expérience de plus de 40 ans». Aussi dispose-t-elle d’«un outil industriel performant et automatisé, à cycle continu, basé sur la technologie de formage à froid, et du soudage par induction à haute fréquence, sans apport de métal». Les produits de cette activité sont reconnus pour être «conformes aux normes en vigueur, aussi bien sur le plan national qu’international». Qualité, compétitivité et qualification des ressources humaines sont aussi d’autres atouts que l’on reconnaît à la fabrication des tubes et profilés au Maroc.

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OFFRE DE LA CONSTRUCTION METALLIQUE Cette offre est articulée autour de 5 grandes familles d’ouvrages ou d’élément industriel, à partir de différentes gammes de produits métallurgiques

Installations de manutentions

Unités de stockage et de traitement de produits liquides ou gazeux

Bâtiments industriels, logistiques et tertiaires

Matériels navals

TUBES ET PROFILÉS

1,84 MD/DH De chiffre d’affaires estimé pour 2008

5% De contribution au chiffre d’affaires des IMM

26% De croissance moyenne du CA sur 2006 - 2008

212,9 MDH De valeur ajoutée en 2008

500.000 T/AN De capacité de production estimée

Fonderie Battre le fer… La fonderie contribue pour 2% dans le chiffre d’affaires total des industries métallurgiques et mécaniques avec un CA estimé à 682,4 millions Supplément EE Décembre 2011

Matériels ferroviaires Source: FIMME-Etude Ucotra Consulting

de dirhams pour l’année 2008 en croissance de 21% par rapport à 2006. Cette activité consiste au formage des métaux à travers leur coulée dans un moule pour reproduire, après refroidissement, une pièce métallique. Elle intègre la conception, la fabrication de moules, la fusion, l’usinage et le traitement thermique. La fonderie se décline en deux activités principales. Il s’agit de la fonderie des métaux non ferreux et la fonderie des métaux ferreux. L’on recense une quinzaine d’entreprises principales opérant dans le secteur. «L’offre marocaine en fonderie est de plus en plus présente sur les marchés d ’exportation», peut-on lire dans l’étude de la FIMME au sujet de la capacité exportatrice de la fonderie marocaine. Différentes zones du monde sont ainsi couvertes : Europe, Moyen Orient, Maghreb, Afrique de l’Ouest, etc. «Ce positionnement à l ’export, à travers des partenariats

FONDERIE

15 Principaux sites de production

682,4 MDH De chiffre d affaires estimé pour 2008

21% De croissance du CA entre 2006 - 2008

249,5 MDH De valeur ajoutée estimée à en 2008 avec les industriels étrangers (cimenteries, industries minières, ferroviaires, de phosphate, etc), témoigne de la compétitivité des entreprises en termes de qualité des produits, de la haute valeur ajoutée de l ’offre marocaine, du respect des délais, de coûts et de service».



INDUSTRIES MÉTALLURGIQUES ET MÉCANIQUES

COUTELLERIE

LA CONCURRENCE ÉTRANGÈRE FAIT DES VICTIMES Ils étaient une dizaine, il n’y en a plus qu’un seul. Le secteur de la coutellerie a vu ses opérateurs disparaître l’un après l’autre au fur et à mesure que le marché s’ouvrait à la concurrence étrangère. L’heure est aujourd’hui à la restructuration tous azimuts.

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C

e n’est peut-être pas la branche la plus importante du secteur des IMM. Mais, ses produits, on les retrouve dans pratiquement tous les foyers marocains. La coutellerie est l’activité consistant à fabriquer des articles ménagers à base de métal: couteaux, fourchettes, cuillères, etc. Actuellement, la coutellerie traSupplément EE Décembre 2011

verse des moments ttrès difficiles et fait face à un une concurn pas dire rence rude pour ne «L’envi mortelle. «L’environnement est aujourd’hui beaucoup plus con concurrentiel. L’on fait face à la concurrence r des pays avec lesquels le Maroc a signé des d ALE l ’Egypte et la Turquie, mais aussi de la part de pays asiatiques comme la Chine notamment», affirme Khalid Sekkat, PDG de Lamacom. Bien que ce dernier précise qu’il ne s’agit pas d’un bouleversement majeur, il est tout de même intéressant de constater que l’ouverture et l’arrivée de concurrents étrangers a provoqué la disparition pure et simple

d’une dizaine d’entreprises marocaines du secteur. Lamacom, quant à elle, a su engager les réformes nécessaires pour continuer à exister. Elle affiche même des chiff res en croissance d’une année à l’autre. Ainsi, son chiff re d’affaires «est passé de 102 millions de dirhams en 2010 à plus de 112 millions en 2011», affirme Sekkat. Cela bien que les produits de l’entreprise soient la cible d’une contrefaçon répétée. «Notre logo, nos marques et designs sont copiés et vendus 30 à 40% moins cher. Cela nous fait un manque à gagner de pratiquement 60% de ce qu’on

L’arrivée de concurrents étrangers a provoqué la disparition d’une dizaine d’entreprises marocaines du secteur aurait pu réaliser dans des circonstances normales», insiste Sekkat. Pour défendre et confirmer son leadership, Lamacom a dû concevoir tout un plan de bataille avec des investissements et des mises à niveau tous azimuts. Ainsi ,plus de 50 millions de dirhams ont été investis sur les dix dernières années. La restructuration a concerné aussi bien les gammes, qui ont été réduites, que les méthodes, le management, les machines, la logistique, la communication et l’image de marque, etc. Par ailleurs, l’entreprise prospecte de plus en plus de nouveaux marchés plus ou moins proche du marché marocain comme les pays du Maghreb ou d’Afrique Subsaharienne (Sénégal, Mali en particulier). Pour ce qui est de la contrefaçon, l’entreprise a engagé plusieurs actions en justice et a saisi la FIMME pour faire entendre sa voix et défendre sa cause.



INDUSTRIES MÉTALLURGIQUES ET MÉCANIQUES

«NOUS ASPIRONS A UN MAROC INDUSTRIEL» En sa qualité de représentant des entreprises du secteur, la FIMME joue un rôle important. Une légitimité qu’elle doit essentiellement à son engagement pour la défense des intérêts des professionnels et aux acquis réalisés pour ses adhérents. Abdelhamid Souiri, président, détaille ici les axes stratégiques autour desquels la fédération strcture son action.

mie nationale. C’est en fait un accompagnement au service des entreprises. Ainsi, en partenaire de l’entreprise, la FIMME développe son expertise sociale, économique et bientôt juridique et fiscale pour la mettre au service des opérateurs du secteur. Si elle apporte en toute transparence son concours à l’élaboration de textes normatifs et réglementaires, elle aide aussi les entreprises à mettre à niveau les compétences humaines par l’approche de la formation continue, l’apprentissage par alternance et veille à l’adéquation entre les besoins de l’entreprise et l’orientation de la formation, en étroite collaboration avec l’OFPPT.

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Quelle évaluation faites-vous de la prestation de votre Fédération ? Notre organisat ion professionnelle a pour vocation de représenter et de promouvoir les intérêts des entreprises des IMME de toutes tailles et couvrant de nombreuses activités. Sa légitimité repose notamment sur l’ancienneté de sa création, avec plus de 60 ans d’accompagnement des mutations économiques et sociales, et sur la contribution considérable des secteurs qu’elle représente dans l’éconoSupplément EE Décembre 2011

Nous travaillons sur plusieurs axes prioritaires comme la formation et l’intégration industrielle des entreprises dans les grands chantiers

Quels sont les axes prioritaires de votre action ? Nous travaillons sur plusieurs axes prioritaires au quotidien. A titre d’exemple, et pour ne citer que ceuxlà, les axes de la formation et de l’intégration industrielle des entreprises de notre secteur dans les grands chantiers sont fondamentaux dans notre vision. Certes, il y a encore un accompagnement à apporter et une régulation à opérer concernant le volet «Formation», ainsi qu’un réel dialogue social à effectuer, pour lequel nous avons déjà réalisé des avancées palpables avec nos partenaires sociaux. Par ailleurs,


INDUSTRIES MÉTALLURGIQUES ET MÉCANIQUES

la FIMME est impliquée dans la formation des ressources nécessaires aux nouveaux métiers de la production de l’électricité propre, afin de mieux servir notre secteur dans ce domaine. En effet, notre fédération est un acteur majeur dans la création de trois instituts dédiés à la formation des compétences de demain, dans le domaine des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. Deuxième volet, notre implication et l’accompagnement de notre secteur dans le projet de l’intégration économique dans les domaines des énergies renouvelables, ainsi que celui de la future «Ligne à Grande Vitesse» notamment, constituent des axes créateurs de richesse pour les entreprises des IMME. Disposez-vous d’une stratégie et d’un plan d’actions bien définis pour la mise en œuvre de ces axes ? Nous sommes des acteurs économiques également et la notion de résultat nous interpelle aussi dans nos responsabilités associatives. Nous avons une vision claire et une stratégie bien concertée au sein de notre comité de gestion. Chaque axe repose sur une structure, doté des moyens nécessaires à sa mise en œuvre et est accompagné d’un plan d’actions aisément mesurable. Votre secteur peine à avoir ses contrats-programmes au même titre que d’autres. Quelle lecture faire de cette donnée ? Contrairement à ce qui a pu être dit, les pouvoirs publics sont à nos côtés et sont résolument disposés à nous accompagner le moment opportun. Nous sommes une fédération qui s’attarde sur le fond et avec efficacité. Notre secteur est assez disparate et comporte beaucoup de spécificités, ce qui rend sa gestion un peu complexe. Il est quasi présent dans tous les métiers, comme le textile par exemple et bien d’autres. Avec l’essor et l’épanouissement de métiers comme la

Nous avons compris que c’est à nous de faire l’effort nécessaire pour être reconnus auprès des décideurs construction métallique, la sidérurgie et aujourd’hui l’éolien et le solaire, il est temps de parler de contrat-programme pour notre secteur. Et je vais vous faire la primeur nous sommes en phase d’élaboration d’un projet de contrat programme pour l’accompagnement des exportateurs de notre secteur. N’est-ce pas par manque de relais au niveau des cercles de décision ? Absolument pas, nous ne sommes pas isolés. Nous entretenons, au contraire , d’excellentes relations de travail avec les cercles de décision comme vous dites. Qu’entendez-vous entreprendre comme actions pour recouvrer la reconnaissance réclamée ? Il est vrai que notre secteur jouit d’une grande notoriété, mais souff rait en revanche d’un problème de reconnaissance. Cette difficulté puise sa source dans sa spécificité et sa diversité (secteur transverse). Il faut bien comprendre que le regard porté sur nos produits finis n’est pas le même, comparé à d’autres secteurs. En effet, quand on parle de l’automobile ou de l’avion par exemple, le message est vite perçu. Paradoxalement, dès lors que l’on évoque la construction d’une centrale thermique, d’une structure métallique, d’une cimenterie, d’une plateforme pétrolière en off shore, de mâts pour des éoliennes ou d’un pont métallique… et j’en passe, le message nécessite plus d’effort pour être assimilé. Nous avons compris que c’est à nous de faire l’effort en question pour

être reconnus, afin d’être mieux accompagnés par les pouvoirs publics. La reconnaissance aujourd’hui est un mal du passé, nous sommes partenaires avec les pouvoirs publics sur beaucoup de chantiers, tels que le projet de l’intégration économique de notre secteur dans les projets de l’énergie propre, le Train à Grande Vitesse, la mise en place de trois instituts de formation dans les domaines énergétiques. L’on peut également citer notre participation active au côté du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle pour la mise en place des observatoires des métiers de l’IMME et bien d’autres projets à caractère technique et promotionnel comme le CERIMME ou la BNSTP. Votre secteur s’appuie considérablement sur le marché intérieur. Que comptez-vous faire pour protéger cette position, notamment avec l’ouverture du marché sur la concurrence internationale ? Absolument, notre secteur s’appuyait sur le marché intérieur de par sa spécificité et la complexité d’exportation que rencontraient quelques branches d’activité. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, nous assistons à un courant d’exportation loin d’être négligeable et qui concerne aussi bien les biens d’équipements que les services. Notre secteur est inscrit depuis un certain temps déjà dans la globalisation et a beaucoup œuvré pour sa mise à niveau, même s’il reste toujours quelques chantiers à finaliser. Exporter, qu’est-ce que cela peut rapporter lorsque l’on est bien servi chez soi ? Nous aspirons à un Maroc industriel, acteur régional voire international. Le marché marocain reste attractif, certes, mais pas suffisant pour que nos entreprises puissent exister économiquement et porter haut et fort les ambitions de notre pays. Décembre 2011 Supplément EE

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In Fine Par Nawal Houti

La rupture, un vœu pieux ? Comme vous pouvez l’imaginer, l’actu est tellement brulante et passionnante qu’il serait inconcevable de faire l’impasse sur les élections législatives du 25 novembre. Mais, vu que notre magazine ne paraîtra qu’après la publication des résultats finaux, on va essayer de se projeter plutôt sur les différents scénarii de l’après 25 novembre! Mais d’abord, permettez-moi de faire

gnée par deux ministres RNIste sortant, en l’occurrence Zenagui et Salaheddine Mezouar, la veille des élections législatives, seraitelle un signe avant-coureur de la couleur qu’aura le prochain gouvernement? La question reste entière, mais moins évidente aujourd’hui, puisqu’au moment où nous mettions sous presse, les premiers résultats les plaçaient au 3ème rang. Il est tout de

d’un peuple qui met en doute la légitimité même de son parti! Cette alliance cocotte minute, selon certains observateurs, aurait plutôt desservie le RNI. C’est ainsi que le PJD (Parti de la Justice et du Développement, d’inspiration islamiste) qui, depuis 1997, a progressivement tissé sa toile, serait donné comme Le gagnant de ces législatives (en tout cas les premiers résultats du scru-

philosophies s’opposent, mais qui in fine promettent l’amélioration de la vie des Marocains, apporteront-ils le véritable changement auquel nous tous aspirons et que nous appelons de tous nos vœux? C’est le terrain qui le montrera et bien entendu les alliances partisanes qui se tisseront. Maintenant, il y a une crise économique doublée d’une crise sociale. Qui saura résoudre

«L’enjeu majeur de ces élections new-wave restera avant et surtout la transparence et l’authenticité du scrutin, sinon quel que soit le résultat, on ne saura pas, encore une fois, si c’est ce que veulent vraiment les Marocains !»

146 un constat: comment se fait-il qu’en cette période électorale nous ayons ce soudain réveil du secteur financier avec trois introductions en bourse qui se profilent avant la fin de l’année? Serait-ce le présage d’un regain de confiance des opérateurs dans la gouvernance future de notre pays ou juste une coïncidence de calendrier? Un autre élément est venu s’ajouter à ce constat et il restera sans doute gravé dans l’histoire du gouvernement sortant. Il s’agit de l’arrivée d’un fonds souverain qatari de 4 milliards de dollars, qui sera libéré en deux temps et investi dans le Tourisme. La signature de cette convention s’est déroulée en présence du Souverain et elle est le fruit d’un road-show qu’avait effectué une délégation marocaine menée par le ministre du Tourisme, Yassir Zenagui. Cette convention siEconomie|Entreprises Décembre 2011

même intéressant de décrypter cet événement qui ne serait pas aussi fortuit qu’il peut en avoir l’air. Il s’agit du fruit du travail de ministres RNIstes. Leur parti, le RNI (Rassemblement National des Indépendants), présidé par le charismatique Mezouar et dont les ministres sortants sont pratiquement tous des technocratespolitiques modernes ayant réussi de jolies réalisations durant leur quinquennat, a su mener une campagne plus ou moins correcte, contrairement aux campagnes folkloriques menées tambour battant par la majorité des autres partis. Toutefois, le tour n’est pas encore joué, même si le RNI fait partie d’une coalition d’inspiration libérale formée de huit partis, désormais nommée G8, dont le PAM, le parti de Fouad Ali El Himma, un proche du Roi qui a vu sa cote de popularité fondre comme neige au soleil auprès

tin au moment où nous mettions sous presse le disent), au point où même nos plus hauts dignitaires le cautionneraient et voudraient le voir remporter ces élections; peut-être qu’enfin créeront-ils cette rupture tant attendue après l’adoption de la nouvelle constitution. Effectivement, durant leur campagne, ils n’ont eu de cesse de se présenter comme un parti modéré à l’image de l’AKP Turc, arborant un soutien indéfectible à la monarchie et faisant de la lutte contre la corruption et l’égalité des chances leur credo. Finalement, le message de Abdelilah Benkirane, secrétaire général du PJD, aurait été perçu jusqu’au tréfonds des différentes couches sociales marocaines, puisque beaucoup d’électeurs blasés parlaient de leur donner leur chance vu que leur programme était bien structuré et même crédible. Enfin, ces deux bloques dont les

cette équation complexe le plus vaillamment possible, en respectant ses engagements? Seule l’issue définitive des urnes nous le dira, et cela aussi constituera une véritable rupture avec le passé. Le débat est passionnant, encore faut-il que les appels au boycott et les intimidations des jeunes du mouvement du 20 février et surtout les piètres campagnes menées par la majorité des partis n’aient pas entamé l’enthousiasme du peuple et son optimisme quant à l’avenir. Car l’enjeu majeur de ces élections new-wave restera avant et surtout la transparence et l’authenticité du scrutin, sinon quel que soit le résultat, on ne saura pas, encore une fois, si c’est ce que veulent vraiment les Marocains! Et enfin, à l’occasion du nouvel an de l’hégire, l’élection du PJD serait-elle un cadeau du ciel …. ! E|E nhouti@sp.ma




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