â
Cette référence présente les principes de prise en charge diagnostique et thérapeutique des mésothéliomes pleuraux malins (MPM) confirmés histologiquement, ainsi que les aspects professionnels.
â
Le mĂ©sothĂ©liome pleural malin (MPM) est une tumeur cancĂ©reuse trĂšs agressive dĂ©veloppĂ©e aux dĂ©pends des cellules mĂ©sothĂ©liales de la plĂšvre (dâautres prolifĂ©rations mĂ©sothĂ©liales peuvent atteindre le pĂ©ricarde, le pĂ©ritoine ou la vaginale testiculaire). |
Maladie rare, elle touche 800 Ă 1000 personnes par an en France (estimation du Programme National de Surveillance des MĂ©sothĂ©liomes (PNSM) 2015-2016 : 801 cas masculins, 302 Ă 311 cas fĂ©minins) et est dâenviron 20 par million en Europe avec un pic de frĂ©quence attendu entre 2015 (observĂ© en France) et 2030 (Grande-Bretagne, Finlande) soit 20 ans en moyenne aprĂšs le banissement de lâutilisation industrielle de lâamiante.
|
Il existe une nette prédominance masculine : 16 cas/106 et 1,6 cas/106 pour les femmes.
|
LâĂąge moyen est de 75 ans.
|
Réputée peu sensible à la chimiothérapie.
|
Une rĂ©section chirurgicale nâest quâexceptionnellement possible.
â
Lâamiante est le principal agent Ă©tiologique du MPM par lâinhalation de fibres minĂ©rales rĂ©parties en 6 groupes : chrysotile (serpentine), crocidolite, amosite, anthophyllite, atremolite et actinolite (amphiboles les plus toxiques). Câest la granulomĂ©trie (taille) des fibres qui conditionne leur cardiogĂ©nicitĂ© dans le tissu pulmonaire pĂ©riphĂ©rique et la plĂšvre (biopersistance (en fibre/g de tissu pulmonaire). Plus les fibres sont longues, plus le risque de cancĂ©risation est Ă©levĂ©. La dose cumulĂ©e inhalĂ©e (en fibres/mL/annĂ©e) peut ĂȘtre Ă©valuĂ©e dans certaines industries (mais le plus souvent inconnue).
â
Dâautres facteurs de risque sont suspectĂ©s : fibres naturelles ou industrielles (cĂ©ramiques, nanotubes de carbone), radiations ionisantes (irradiation en mantelet des lymphomes thoraciques).
â
Le tabac nâest pas un facteur de risque mais un facteur multiplicatif du risque de cancer bronchique.
â
Des facteurs gĂ©nĂ©tiques Ă©mergent, notamment lâinactivation germinale du gĂšne codant pour BAP1 (BRCA Associated Protein 1) dont lâexpression est alors perdue. A lâorigine dâun syndrome rare de susceptibilitĂ© familiale Ă des cancers rares (mĂ©sothĂ©liome, mĂ©lanome uvĂ©al, cancer du rein Ă cellules claires ou des lĂ©sions Ă potentiel incertain : naevus mĂ©lanocytaire de Spiyz, typique ou atypique au niveau cutanĂ©). Dans lâimmense majoritĂ© des cas, la perte de BAP1 est somatique au sein de la tumeur et non hĂ©ritĂ©e.
© NEON/ONCOBFC/ONCORIF - Guide ONCOLOGIK THORAX - Juin 2021
79