L’Institut de France, les ors du savoir
Reportage Antoine Lorgnier / Only France
Couloir des bustes
Académicien et Châteaubriand
Lucien Clergue, photographe
Pierre Cardin
Hélène Carrère d’Encausse,
secrétaire perpétuel de l’Académie française et
le chancelier de Broglie
Le chancelier de Broglie
Valéry Giscard d’Estaing et l’Aga Khan Depuis 2007, Karim Aga Khan est membre associé étranger de l’Académie des Beaux-Arts ; il a été élu au fauteuil de l’architecte Kenzo Tange décédé en 2005.
Ci-contre, à droite, sortie de Coupole,
Edouard Balladur
L’institut de France, F
ondé en 1735, l’Institut de France regroupe l’académie française, l’académie des sciences, l’académie des beaux-arts, l’académie des sciences morales et politiques et l’académie des inscriptions et belles lettres. Visite d’un lieu tout empreint de savoir et de sagesse sous les ors de la République.
est le sentiment fort d’appartenir à une famille : « Quand quelqu’un disparaît, c’est toujours très triste, dit-elle. Quarante personnes, c’est une petite famille. Par tradition, il y a toujours parmi nous un ecclésiastique qui se charge des mariages, des baptêmes et des enterrements ! ». Si chaque académie a son fonctionnement propre, les règles de vie sont quasi identiques et se déroulent selon un rituel immuable. Surtout lors des assemblées sous la coupole. C’est alors que se déploie tout le faste de l’Institut et de ses membres.
Madame Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuel de l’Académie française, prend un malin plaisir à parler des académiciens, plus particulièrement des siens, les Immortels, qui veillent depuis 1636 sur la destinée de la langue française, l’enrichissement du dictionnaire L’habit fait l’académicien et des bibliothèques de l’Institut. L’Institut de France s’installe dans Les anecdotes sont légions mais le collège des Quatre-Nations, face ce qui ressort de cette rencontre
au Louvre, en 1805. De nombreux agrandissements auront lieu tout au long de l’histoire (passerelle des Arts en 1804, bibliothèque Mazarine en 1824, aile Le Vau en 1846…) mais de tout le bâtiment, l’endroit le plus important est sans conteste la fameuse coupole, imaginée par l’architecte Le Vau en 1662. C’est là que sont reçus les nouveaux académiciens et les personnalités importantes, là que les académies remettent leurs prix, se réunissent lors des séances solennelles. Chaque membre se fait alors un devoir de paraître dans le célèbre costume noir brodé de feuilles d’olivier approuvé en 1801 par Bonaparte. Et ce n’est pas une mince affaire que de l’enfiler. Pantalon, chemise, gilet, veste, épée et bicorne… cela prend
, les ors du savoir… du temps, heureusement les Académiciens ont un vestiaire et des huissiers pour les aider. Là aussi, avec le temps, quelques libertés ont été prises avec le code vestimentaire. Désormais, l’uniforme ne fait plus seulement l’académicien, il traduit aussi sa personnalité. Et c’est dans l’épée que celle-ci laisse court à sa créativité. Tout cela a un coût, pas moins de 50 000 euros et c’est alors toute une chaîne de supports qui se met en marge afin d’offrir le costume au nouvel élu ! Une fondation autonome L’Institut gère un patrimoine pour l’essentiel constitué de dons de particulier. Patrimoine foncier (Maison Monet à Giverny, Musée
Jacquemart-André, château de Chantilly…), artistique (collections d’œuvres d’art), financier ou pécuniaire… cela représente désormais une véritable petite entreprise qui, comme dans tout modèle économique, doit apprendre à gérer les dépenses et assurer sa pérennité. Hélène Carrère d’Encausses en est charge de deux châteaux et de plusieurs exploitations agricoles et doit donc régulièrement se plonger dans les comptes, s’ouvrir au monde agricole et à l’évolution des techniques ! Le tout pour 150 euros d’indemnités par mois plus, il est vrai, la jouissance d’un magnifique appartement de fonction sur le quai Conti. Si tous les académiciens sont bénévoles, l’Institut emploie un grand nombre de « petites
mains » pour assurer l’entretien des bâtiments, s’occuper de la communication (l’Institut possède sa propre radio) et de l’administration (les huissiers). Les bibliothèques, riche de plus de plusieurs millions d’ouvrages, exigent aussi un personnel qualifié. Il faut entretenir les livres, les dépoussiérer, refaire les couvertures, indexer les livres entrants, assurer le service de prêt pour le grand public à la bibliothèque Mazarine. Bref, c’est tout un univers qui, à l’abri des murs ancestraux de l’Institut, ne vit que pour assurer la transmission du savoir aux générations futures.
Antoine Lorgnier
Remise du premier dictionnaire.
La petite salle des sĂŠances
La bibliothèque Mazarine
La Coupole
La Coupole et remise des prix.
L’Institut et la passerelle des Arts
L’Institut vu du lanterneau.
L’Institut de France, les ors du savoir Reportage Antoine Lorgnier / Only France