Journal Budget Bourgogne

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Les pôles de compétitivité inventent les emplois de demain PAGE 11

Logement

Innovation

Priorité aux économies d’énergie

Fiscalité

Budget régional…

Ce qui change en 2011 PAGE 19

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Hors-série dudu conseil régional dealBourgogne 2011 21 Hors-Sériedu dumagazine m ma agazine Conseil rég région iona de Bour Bourg gogFévrier ne • Fé Fév vrier n° 2011 ●

l a i c é p S t e g d u b 2011

“ Les formations financées par la Région ont permis de conforter nos emplois et revaloriser nos métiers ” Etienne Coquet, Technicien chez ACE, Dijon

A quoi sert l’argent de la Région ?


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Budget

Sommaire Entretien avec François Patriat

P4 Le président du conseil régional livre sa vision du budget 2011.

Mesures phares

P 6-9 Découvrez les grandes mesures du budget 2011.

Attractivité

P 10-12 Toutes les actions pour faire de la Bourgogne une région attractive.

Février 2011

le budget en

Aménagement du territoire

P 13-15 Santé, transport, logement, environnement… la Région soutient les services de proximité.

co d’œ

1

LYCÉES ET ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

Culture et sport

Aider les jeunes à réussir pour leur avenir

P 16-17 La Région agit pour que chacun puisse s’épanouir.

173,02 M€

Canaux

P 18

4

L’aménagement des canaux et de leurs berges.

Fiscalité

P 19 Pour mieux comprendre les enjeux de la réforme fiscale pour les régions.

Bourgogne notre région Hors-série budget Février 2011 Bourgogne notre région est le magazine du conseil régional de Bourgogne 17 bd de la Trémouille BP1602 – 21035 Dijon Cedex. Directeur de la publication : François Patriat. Directeur de la rédaction : Benoît Chaumont. Conception/Création/ réalisation : Opérationnelle et Synergence. Rédaction : conseil régional de Bourgogne : Edith Choumiloff, Christophe Dutard, Michel Giraud, Anne Laudin, Marie Caseiro, Audrey Maigret, Marie-Elise Trahand, Stéphanie Guillemaud. Opérationnelle et Synergence : Brigitte Jaron, Joseph Gicquel, Catherine De Naurois, Soumia Chani, Sandrine Lamy. Crédits photos : Michel Joly, Pierre Combier, Vincent Arbelet, Michel Ferchaud, Sergueï Rosenblum, Seb (P.10), Vitagora (p.11), Aït Balkacem (p.16), CarPostal Mâcon (p.9) Illustrations : Laurence Berthel (p.2-3, 13 et 19) , Jiho (p.6), Oxo La Terre (p.8), A2A Architecture-Dijon (p.15), ISSN : 1775-8769. Les articles contenus dans la rubrique Expression des groupes politiques du conseil régional n’engagent pas la responsabilité du directeur de la publication.

TRANSPORT Faciliter les déplacements en préservant l'environnement

223,18 M€

FORMATION PROFESSION ET APPRENTI Garantir l’accès à l’emploi par une formation adaptée


Budget

Février 2011

up œil

Le budget 2011 s’élève à 819.26 M€. Il a été adopté par l’Assemblée régionale les 24 et 25 janvier derniers. Vos 57 conseillers régionaux ont débattu pendant une journée et demie pour adopter le budget 2011 de la Région. Ils ont examiné l’ensemble des actions qui seront conduites pendant toute cette année. Dans une situation de crise, avec des recettes en berne, la Région a construit un budget rigoureux en faisant en sorte que chaque euro soit dépensé utilement en faveur des Bourguignons. La priorité régionale reste plus que jamais l’emploi avec le soutien aux entreprises qui bâtissent des emplois stables, non délocalisables et la construction des emplois de demain grâce aux aides à l’innovation. La formation des jeunes et des salariés permet d’anticiper les débouchés

AMÉNAGEMENT DES TERRITOIRES Garantir les mêmes services à tous les Bourguignons

Le chiffre :

millions d’euros professionnels et d’y répondre. Le conseil régional souhaite un développement durable et harmonieux des territoires afin de protéger les citoyens les plus fragiles et donner à tous un accès égal aux services. ■

CULTURE, SPORT ET JEUNESSE

42,48 M€

Favoriser l’épanouissement et l’intégration de chacun a

28,46 M€ MAISON DE SANTÉ

ENVIRONNEMENT

Préserver et me#re en valeur notre patrimoine

8,31 M€

NELLE SSAGE

154,63 M€

FONCTIONNEMENT DE L'ADMINISTRATION GÉNÉRALE

ACTION ÉCONOMIQUE Favoriser l'emploi et lu#er contre la crise

37,42 M€ 87,69 M€

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Entretien

Chaque

euro sera

Février 2011

util “ Nous devons

préparer les emplois de demain pour l’avenir de la Bourgogne ”


Entretien

Février 2011

le

à tous les

Bourguignons

Entretien avec François Patriat, président du conseil régional de Bourgogne Le conseil régional a approuvé, le 25 janvier, le budget 2011 au terme d’une journée et demie de débats. François Patriat, président, commente les choix qui ont été effectués et alerte les Bourguignons sur les menaces qui vont priver la Région de toute marge de manœuvre. Bourgogne Notre Région : CeKe année, vous avez consacré plus de temps à l’examen du budget 2011. Pourquoi ? François Patriat : D’abord, j’ai souhaité que les vice-présidents prennent le temps nécessaire pour présenter chaque action par grands thèmes : transport, formation, éducation, etc. Les Bourguignons qui ont suivi nos débats ont pu vérifier que chaque euro dépensé l’est utilement conformément à nos engagements. Il fallait également expliquer comment le gouvernement envoie les régions dans le mur, en diminuant leurs recettes, tout en imposant de nouvelles dépenses.

Vous avez dénoncé, une fois de plus, les “mauvais coups” que le gouvernement porte aux régions… Et je veux le refaire ici ! Mon constat est celui que font tous les présidents de Région. Le gouvernement nous « fait les poches » et nous étrangle en même temps ! Nos recettes vont au mieux stagner alors que nos charges, sous l’effet de l’inflation, augmentent. Dans le même temps, l’Etat nous demande de financer ses politiques, dans le cadre d’appels à projets dont il définit seul les contours !

Vous envisagez même un « désastre » d’ici à 3 ans… Oui, car nous ne sommes qu’au début de l’application de la réforme fiscale. Si la situation perdure, dans trois ans, les régions seront asphyxiées. Elles ne pourront plus faire face à leurs engagements et n’auront plus aucune marge de manœuvre pour préparer l’avenir.

L’opposition vous accuse d’augmenter les dépenses de fonctionnement… C’est faux. Les chiffres le prouvent. Les dépenses de l’administration régionale baissent et ne représentent que 4% du budget global ! En 2011, nous privilégions les investissements pour soutenir l’activité économique et l’emploi. Dans le contexte actuel, c’est une prouesse ! Même l’opposition a fini par le reconnaître lors de nos débats.

Pourtant, vous avez dû renoncer à certains dispositifs… L’évaluation de nos politiques nous a conduit à arrêter l’aide aux équipements solaires ou le prêt à taux zéro. Dans le premier cas, au bout de deux années, l’aide a permis à la filière de se développer ! Dans le second cas le dispositif mis en place par l’Etat, rendait le nôtre moins efficace. Dans un autre domaine, nous avons fait le choix d’aider à la pérennisation des 1082 emplois tremplins existants plutôt que d’en créer de nouveaux.

Quelles priorités ont guidé vos actions ? Je n’ai qu’une priorité : l’emploi ! J’affirme que toutes nos actions visent à favoriser la création d’emplois en Bourgogne, directement ou indirectement, aujourd’hui et pour l’avenir.

la précarisation de leurs salariés et à développer une gestion plus respectueuse de l’environnement dans le cadre d'une charte de responsabilité sociétale et environnementale.

La recherche et l’innovation sont un objectif majeur auquel vous êtes personnellement aKaché. Comment le budget 2011 poursuit-il son soutien aux filières et projets ? En 2004, la Région n’avait pas investi ce champ d’intervention : peu de projets, pas de plan pour la recherche et l’innovation, et peu d’interactions entre le monde de la recherche et les entreprises. En cinq ans, nous avons restructuré notre dispositif, avec la création d’un Espace régional de l’innovation et de l’entrepreneuriat (ERIE) qui va voir le jour à Dijon et qui

“ ma priorité c’est l’emploi ! ”

C’est la raison pour laquelle nous préparons les emplois de demain et nous aidons les jeunes à s’y former. Nous mettons tout en œuvre pour que les Bourguignons améliorent leurs parcours professionnels grâce à la formation et à la mobilité. Nous participons au financement du permis de conduire pour les jeunes afin de leur permettre de trouver plus facilement un emploi.

Et les aides seront désormais conditionnées, subordonnées à des critères précis… Oui, car nous amorçons la transition vers une économie durable en aidant les entreprises qui garantissent des emplois stables tout en respectant l’environnement. Prenons l’exemple des chaufferies bois. Ces installations sont positives pour l’environnement et font travailler d e n o m b re u x c o r p s d e m é t i e r s. Cela favorise une économie locale de transformation du bois et de ses résidus directement sur place. Nous soutiendrons aussi les projets des entreprises qui s’engagent à garantir les emplois, agir contre

sera le siège de la future technopole régionale. Nous avons accompagné la structuration d’un pôle de recherche et d’enseignement supérieur regroupant les universités de Bourgogne et Franche-Comté, ainsi que la création d’un polytechnicum fédérant nos grandes écoles. Sept projets viennent d’être retenus par l’Etat, trois au titre des appels à projets « Equipements d’excellence » pour le Grand emprunt, quatre au titre des « grappes d’entreprises ».

Au final, vous n’êtes pas si pessimiste ! La Bourgogne est située entre les deux régions les plus riches de France. Quand on considère ses atouts, quand on voit les perspectives que nous avons amorcées, on se dit qu’elle doit progresser. En 2003, l’INSEE pronostiquait une baisse de la population bourguignonne. Nous avons déjà inversé la tendance mais c’est encore insuffisant. Ensemble, responsables publics et privés, nous devons réunir nos forces, conjuguer nos efforts. C’est l’objectif que je poursuis en espérant que l’Etat aura une attitude plus responsable. ■

ZOOM Les dépenses de fonctionnement Les dépenses de fonctionnement de la Région sont pour l’essentiel des subventions attribuées aux collectivités, aux associations, aux lycées, aux CFA, aux entreprises, aux particuliers sur des projets qui ne portent pas sur des investissements. Les dépenses d’investissements financent les immobilisations matérielles comme les constructions, les équipements, etc. Seuls 4 % du budget global de la Région sont consacrés au fonctionnement de l’administration régionale.

La réforme fiscale L’Etat a initié une réforme fiscale qui a des conséquences directes pour les collectivités locales. Pour les régions, en particulier, cette réforme fiscale implique la suppression, à terme, de leurs marges de manœuvre. En effet, avec la suppression de la taxe professionnelle et de la part régionale de la taxe foncière, la Région ne perçoit plus d’impôts directs des citoyens. Son budget est donc principalement conditionné aux dotations de l’Etat, en constante diminution.

Les priorités du budget Le budget 2011 doit permettre à la Région de résister à la crise, de protéger les plus faibles et de préparer l’avenir. L’exécutif a choisi notamment de préserver les politiques volontaristes directement utiles aux Bourguignons : la culture, la santé et le sport.

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Nos mesures phares

Février 2011

Retrouver un emploi c’est possible

grâce à la

formation LE CHIFFRE 155 M€ alloués à la formation

Sur les 820 millions d’euros du budget de la Région, 155 millions d’euros sont consacrés à la formation professionnelle et à l'apprentissage, soit un cinquième du budget 2011.

Valorisez votre expérience ! Obtenir un diplôme, un titre ou un certificat de qualification professionnelle de niveau CAP à bac+5, tout en étant engagé dans la vie active, c’est possible grâce à la VAE (Validation des Acquis de l’Expérience)! Une seule condition : avoir au moins 3 ans d’expérience professionnelle en rapport avec le titre convoité. Ce projet de VAE peut être financé par la Région à hauteur de 700 euros (en moyenne). Pour en savoir plus , rendez-vous sur : www.cr-bourgogne.fr

La FOAD qu’est-ce que c’est ? La Formation Ouverte et à Distance (FOAD) permet à une personne, une entreprise ou une collectivité de bénéficier de formations individualisées et à distance grâce notamment aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. Le site internet de la FOAD offre aux professionnels de l’emploi et de la formation de Bourgogne un portail unique. Vous y trouverez les actualités de la FOAD, un agenda des événements et de nombreux outils utiles, dont le catalogue régional des formations ouvertes et à distance. www.foad-bourgogne.org

La Région poursuit la mise en place du Service public régional de formation continue et renforce son action dans les territoires. «Je suis sans emploi depuis 3 ans et souhaiterais trouver un secteur qui embauche », «nous avons des postes à pourvoir en métallurgie mais les candidats ne sont pas qualifiés». La Région veut faire le lien entre les besoins des entreprises et ceux des Bourguignons. Pour 2011, le conseil régional a deux priorités : mettre en place des comités locaux sur le territoire et développer les plates-formes d’accompagnement à la qualification.

12 comités écoutent les territoires Présidés par un élu de la Région, 12 comités territoriaux seront constitués et se réuniront une à deux fois par an pour recueillir les avis des f o rc e s é c o n o m i q u e s e t sociales des bassins d'emploi. L’objectif : instaurer un dialogue avec les acteurs des territoires afin de mieux identifier leurs besoins et adapter l’offre régionale de formation. Pour apporter une solution efficace et de proximité aux personnes pas ou peu qualifiées et en recherche d’emploi, la Région souhaite aussi créer une plate-forme d’accompa-

“ Le Service public régional de la formation professionnelle continue, c’est l’assurance pour chacun d’accéder à un parcours de formation adapté afin d’obtenir une qualification reconnue, gage d’une insertion professionnelle durable. ”

POINT DE VUE “Accompagner encore plus efficacement l’évolution professionnelle des salariés fragilisés par la crise ” Par Fadila Khattabi,

gnement à la qualification dans chaque territoire. Elle a, en effet, incité les acteurs à se regrouper pour proposer un parcours et un accompagnement des plus adaptés aux situations individuelles.

Déjà deux plates-formes Début 2010, deux platesformes ont été ouvertes, à Dijon et à Mâcon. Cette année, huit autres seront constituées. Leur rôle : aider à acquérir les fondamentaux nécessaires pour accéder à une formation qualifiante et obtenir, in fine, un emploi. Armelle Gillet, responsable de la plate-forme du Dijonnais, explique : « La démotivation ou le besoin d'argent peuvent, en effet, rendre caduques certaines formations. Notre mission est aussi de sécuriser les parcours jusqu'à ce que la personne ait obtenu une qualification. » Contacts des plates-formes sur www.cr-bourgogne.fr ■

vice-présidente en charge de la formation professionnelle et de l’apprentissage

« Plus 30 % de deman deurs d’emploi en deux ans en Bourgogne : le chômage touche parti culièrement jeunes, femmes et seniors. Pour aider les salariés des entreprises en difficulté, le conseil régio nal a déjà mis en place un dispositif de formation, l’AREFE : plus de 5000 bénéficiaires depuis 2008. L’objectif : développer leurs compétences pour consolider les emplois dans notre région et faciliter leur mobilité professionnelle. Nous souhaitons aller plus loin en 2011 avec la mise en place d’un vrai plan de continuité professionnelle destiné prioritairement aux salariés les plus fragiles. L’idée est de faire évoluer et conforter le dispositif existant, avec nos partenaires, pour éviter les ruptures dans les parcours profes sionnels et accompagner encore plus efficacement l’évolution professionnelle des salariés. Nos efforts porteront prioritairement sur les PME, notamment celles de moins de dix salariés qui ont des moyens plus limités pour la formation. Ce nouvel accompagnement sera présenté en juin. » ■

Ils ont été aidés par le conseil régional Emmanuelle Gautheron,

Ali Adam, ancien de l’Ecole

responsable emploi formation

de la 2e chance

«L'UIMM Côted'Or (Union des industries et des métiers de la métallurgie), la Région et ses partenaires ont lancé Boost’Avenir, un guichet emploi-formation pour la métallurgie en Haute Côte-d'Or. Avec Boost’Avenir, les entreprises disposent d’un interlocuteur unique. Ouvert depuis 2010, le guichet est associé au dispositif Job Evolution, qui informe les demandeurs d'emploi sur les métiers du bassin et les oriente vers la bonne formation. »

« Quand je suis arrivé en France, je ne parlais pas un seul mot de français et je ne savais pas vers quel métier me tourner. En intégrant l'Ecole de la deuxième chance, à Nevers, j'ai très vite appris à parler français et j’ai trouvé ma voie. J’ai commencé une formation de menuisier en alternance, trois semaines en entreprise et une semaine en cours. J’ai été embauché en CDI en tant que menuisier. Cette formation était le meilleur moyen de m’en sortir. »

Pascal Ehret,

Alain Roulon,

ambulancier

Directeur général d’ACE

« J'ai été chauffeur de poids lourds jusqu'à ce que l'entreprise dépose le bilan. En regardant les offres d'emploi sur internet, je me suis rendu compte qu'il y avait beaucoup de postes d’ambulancier. Je me suis donc qualifié. La Région a pris à sa charge la moitié du coût de la formation et l'hébergement. Le poste que j'occupe actuellement devrait déboucher sur un CDI. Sans ma formation je n'aurais pas pu trouver du travail dans ce domaine. »

« ACE a affronté une baisse d’activité sans précédent de 30 %. Il fallait tout faire pour sauvegarder l’entreprise. Avec le soutien de la Région, nous avons mis en œuvre un programme ambitieux, « les fondamentaux », dont 91 salariés ont bénéficié, soit 4 420 heures de formation. 52 salariés ont obtenu un Certificat de Qualification Paritaire de la Métallurgie. A ce jour, ACE n'a procédé à aucun licenciement économique. »


Nos mesures phares

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Quand la crise frappe,

la Région est

au côté

des entreprises

“Aider les entreprises de l’avenir” Denis Clerc,

Dans un contexte de crise, le conseil régional souhaite recentrer ses aides aux entreprises autour de trois enjeux majeurs : l’innovation, le développement à l’international et l’environnement. Pour soutenir les entreprises, la Région met en place de nouveaux modes d’attribution des aides en faveur de l’emploi, sous forme de prêts, de garanties ou d’avances remboursables. Pour y prétendre, l’entreprise devra soit être dans une phase de création, de transmission ou d’implantation, soit avoir un projet environnemental, d’innovation, ou de développement à l’international.

Fondateur du magazine Alternatives économiques

Priorité au développement durable Une aide sous la forme d’une subvention pourra être accordée à l’entreprise si son projet répond aux priorités régionales, en par ticulier la démarche RSE (responsabilité sociétale de l’entreprise), la création et l’environnement. La RSE est une démarche volontaire de l’entreprise qui intègre dans son fonctionnement les trois piliers du développement durable : économique, social et en vi ron nemental. Avec l’aide de la Région, seize entreprises de la

Fédération régionale des travaux publics Bourgogne (FRTP) ont choisi de se lancer. Elles ont d’abord réalisé un diagnostic avec pour objectif de « passer à la loupe l’ensemble des pratiques de l’établissement, de la stratégie jusqu’au traitement réservé à l’environnement », explique Elodie Bidault, chargée de mission à la FRTP. Le résultat ? Des actions en faveur de l’environnement, de l’insertion et de la gestion de l’emploi. La Région

propose également un système d’aides aux actions collectives, notamment en faveur des clusters ou grappes d’entreprises – dont quatre ont été sélectionnés dernièrement par l’Etat – et des filières.

Cluster agro-matériaux Marjolaine Conte, qui anime et gère le cluster AgroComposites Entreprises (ACE), explique : « Etre lauréat de l’appel à projets va permettre à l’association qui gère le cluster ACE de

développer un business d’agromatériaux (des matériaux à base de matrice plastique et de fibres naturelles) dans les entreprises. A nous de démarcher les futurs clients pour leur proposer l’expertise des PME membres du cluster. » Afin de partager ces nouvelles orientations avec les partenaires économiques, la Région tiendra au premier semestre des Etats généraux du développement économique. ■

L’innovation, un Pari pour l’avenir Face à la crise, la Région mise sur le développement des entreprises par l’innovation grâce à un plan d’action régional, le PARI, et à la future technopole. La Région poursuit la mise en œuvre du PARI - le plan d’action régional pour l’innovation - afin de stimuler et d’encourager l’innovation dans les entreprises et les laboratoires. Objectif : développer la compétitivité des entreprises et faciliter ainsi la sortie de la crise.

Rapprocher les acteurs Le plan vise notamment à réorganiser complètement le système d’innovation sur le territoire bourguignon grâce à la création de l’ERIE (espace régional de l’innovation et de l’entrepreneuriat), à proximité du campus dijonnais, et d’une technopole régionale déployée sur le territoire. Ce nouvel espace en cours d’aménagement réunira, au sein de la Maison de l’innovation, les acteurs du développement technologique et de l’accompagnement de l’innovation. Il

accueillera aussi des équipements de recherche et de transfert de technologies dans des domaines de pointe et permettra l’implantation de jeunes entreprises innovantes pour le démarrage de leur activité.

Des sites technopolitains Le cœur de la technopole sera situé à La Maison de l’innovation, en cours de construction. Mais la technopole s’organisera aussi en réseau dans les quatre départements bourguignons sur plusieurs sites technopolitains : Auxerre, Nevers, Chalon-sur-Saône, le CreusotMontceau, Mâcon et Sens. Elle animera l’ensemble de ces acteurs intervenant dans la détection et l’accompagnement des projets innovants. Toujours dans le cadre du PARI, la Région prévoit de soutenir la mise en place d’un réseau de pépinières technologiques pour accueillir le démarrage de nouvelles activités et d’entreprises innovantes, en leur apportant un soutien technique, des conseils et des services. ■

POINT DE VUE “La Bourgogne est la seule région à adopter ce concept technopolitain fédérateur régional” Par Houriah Ghebalou, directrice de Premice et chargée de la préfiguration de la technopole

« Le conseil régional de Bourgogne et l’Etat ont souhaité mettre en place une technopole à l’échelle de l’ensemble du territoire bourguignon, ce qui fait l’originalité du projet. Cette future technopole donnera lieu à une réorganisation du réseau régional de l’innovation qui permettra d’optimiser les relations entre les différents acteurs (chercheurs, entrepreneurs, structures interface). Structurée en sites départementaux, elle aura un triple rôle : l’animation du nouveau réseau des acteurs de l’innovation, l’ingénierie, c’est-à-dire l’accompagnement des projets de création d’entreprises et leur développement, notamment la structuration de grappes d’entreprises, et enfin le marketing territorial, un nouvel outil de communication visant à valoriser les richesses et renforcer l’attractivité du territoire. La Bourgogne est la seule région à adopter ce concept technopolitain fédérateur régional. Les acteurs y verront, chacun, un moyen d’amplifier leurs actions et de les rendre plus visibles à l’égard des entreprises, au niveau régional mais aussi dans les contextes nationaux et internationaux. » ■

« Mieux vaut aider les entreprises de l’avenir que celles qui ont du mal à affronter le présent : le dynamisme professionnel et économique y gagne. Toute la difficulté est de discerner ces entreprises d’avenir. Concernant l’environnement, tout ce qui contribue à une croissance plus sobre (moins de déchets) se traduira à terme par une meilleure compétitivité. Les choses sont plus compliquées concernant l’innovation : il y a toujours le risque que l’innovation soit un échec. Il ne faudrait pas que, dans ce domaine, les pertes soient pour les contribuables et les réussites pour les entreprises. L’aide à l’innovation doit donc être proportionnée aux apports de fonds privés et s’accompagner de clauses de remboursement en cas de réussite. Enfin, l’aide aux entreprises qui se développent à l’international me semble pertinente s’il s’agit de mutualiser des coûts qu’elles ne pourraient supporter seules. »

PAREX, la Bourgogne mise sur l’export Le conseil régional mise sur le développement à l’international des entreprises. Son nouveau plan, le PAREX (plan d’action régional à l’export) vise à inciter les entreprises, déjà présentes ou non sur des marchés étrangers, à exporter, grâce à neuf nouvelles mesures (développement de nouvelles méthodologies de détection et de mutualisation des besoins des entreprises, renforcement du travail en réseau entre partenaires, promotion des VIE, soutien spécifique aux projets innovants…). Aujourd’hui, quelque 40 jeunes volontaires internationaux en entreprise (VIE) sont déjà missionnés dans un pays étranger. Une représentation efficace et à moindre coût pour les entreprises. Un budget d’1,8 million d’euros est prévu cette année pour mettre en place le PAREX.

Vers une université fédérale Un ensemble universitaire de référence est en train de voir le jour avec le projet de pôle de recherche et d’enseignement supérieur (PRES), constitué par les universités de Bourgogne et de Franche-Comté. Les deux établissements vont ainsi partager leur savoir-faire, leurs moyens et proposer une nouvelle carte de formations et de recherche. L’intérêt ? Les rendre plus visibles et plus attractifs. Le futur pôle sera soutenu par les conseils régionaux de Bourgogne et de FrancheComté.


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Nos mesures phares

Février 2011

Avec la Région,

le permis c’est

possible! QUE

PENSEZ-VOUS DE L’AIDE AU FINANCEMENT

DU PERMIS ? “ L’aide tombe à pic ” Emmanuelle Lonjarret, 19 ans (Montceau-les-Mines)

« Un BEP vente en poche, je recherche actuellement un emploi. Je prospecte également pour ouvrir un petit commerce en zone rurale. Je viens d’avoir le code et l’aide tombe à pic car je ne savais pas comment financer mes leçons de conduite. Avec le permis, je vais pouvoir rechercher plus efficacement du travail. »

“ Les jeunes hésiteront moins ” Nicolas Joly, moniteur d’auto-école à Montchanin « Les élèves n’ont souvent pas le budget suffisant pour passer leur permis sereinement. Ils le préparent en fonction de leurs ressources, à un rythme décousu et le nombre de leçons est parfois insuffisant pour réussir l’examen. L’aide financière de la Région n’est pas négligeable : les jeunes hésiteront moins à se lancer dans l’aventure. »

“ Enfin de nouveaux horizons ” Nathalie Cabrespines, directrice de la mission locale de Châtillon-sur-Seine

« C’est un sérieux coup de pouce à nos jeunes qui ont du mal à trouver un travail sans permis. Nous avons travaillé activement avec la Région à la finalisation de ce dispositif qui ouvre de nouveaux horizons. Nous guidons le jeune dans sa démarche pour l’obtention du permis et faisons appel si nécessaire à d’autres fonds. »

La Région s’engage, avec le Pack Autonomie Jeunesse, à aider cette année les moins de 26 ans à financer leur permis de conduire, outil indispensable pour accéder à l’emploi. Le constat est sans appel : le permis coûte cher. Il représente en moyenne un budget de 1 200 à 1 500 euros et cette somme augmente dans le cas, pas si rare, ou le jeune doit le repasser. Hors, au jour d’hui, l’absence de permis est un véritable obstacle à la recherche d’emploi et à la for ma tion. C’est pourquoi la Région a choisi de mettre en place une aide au permis de conduire, premier pilier d’ u n dispositif plus vaste, le Pack Au tonomie Jeunesse. Ce programme a pour objectif de donner aux moins de 26 ans les moyens de leur autonomie et à favoriser

leur accès à l’emploi. Il proposera des mesures pour faciliter leur accès au logement en 2012 et à la santé en 2013.

Une contrepartie sous forme de bénévolat La nouvelle aide forfaitaire du conseil régional permet de financer, à hauteur de 500 euros, le permis de conduire des jeunes de moins de 26 ans inscrits dans un parcours professionnel (en CAP, baccalauréat professionnel, en apprentissage ou demandeur d’emploi en formation continue). En contrepartie, le bénéficiaire s’engage à effectuer 20 heures de bénévolat portant sur des activités d’intérêt général, de l’alphabétisation à l’aide aux devoirs en passant par l’accompagnement des personnes âgées, dans une association de son choix. ■

“ LE PERMIS, C’EST UNE CLÉ POUR L’EMPLOI ”

Pour bénéficier de l’aide

Pour solliciter l’aide de la Région, le jeune doit s’adresser à la mission locale de son secteur. La Bourgogne en compte seize, réparties dans tous les départements : à Dijon, Beaune, Châtillon-sur-Seine, Château-Chinon, Cosne-sur-Loire, Nevers, Autun, Chalon-sur-Saône, Gueugnon, Le Creusot, Louhans, Mâcon, Auxerre, Sens, Tonnerre et Migennes. ■

LE CHIFFRE

40 M€

seront investis pour entretenir et rénover les lycées publics.

SCOLARITÉ ÉGALITÉ

GRATUITÉ En 2011, la Région maintient la gratuité des manuels scolaires pour les 56 000 lycéens et apprentis bourguignons.

POINT DE VUE

“Après le permis, l’accès au logement puis à la santé ” Nisrine Zaïbi, vice-présidente chargée de la jeunesse

« La mobilité, le logement et la santé figurent parmi les premières préoccupations des jeunes. Le Pack Automonie Jeunesse répondra à ces trois priorités. Une première étape est aujourd’hui franchie avec l’aide au permis de conduire, réclamé par un employeur sur deux ! Nous travaillons avec les missions locales pour veiller à la bonne gestion de ce dispositif qui vient parfois en complément d’autres. Les antennes du conseil régional à Mâcon, Nevers, Sens joueront un rôle important dans l’octroi des aides. Pour le second volet du Pack - l’aide au logement en 2012 -, nous allons mobiliser l’ensemble des acteurs, notamment les agglomérations, afin de mettre en place une politique globale d’accès au logement pour les jeunes. Enfin, dès 2013, le troisième pilier proposera des actions en faveur de la santé. »

UN VISAGE UNE

HISTOIRE

“ Le conseil régional a financé ma tenue professionnelle ”

Cindy Henri, apprentie à Auxerre

Cindy Henri, 18 ans, est en première année CAP restaurant au CIFA d’Auxerre. Comme tous les apprentis bourguignons, elle bénéficie d'aides de la Région pour mener ses études dans des conditions optimales. « Grâce au soutien du conseil régional, je n'ai eu qu'à donner un chèque de caution pour obtenir ma tenue professionnelle : une jupe, un chemisier, un boléro et un nœud papillon. » L'apprentie est employée par le restaurant Le cheval blanc à Véze-

lay, village où elle réside. Elle utilise donc le TER pour se rendre au CIFA « Je prends le train à Avallon, et comme j'ai la carte Bourgogne liberté, je bénéficie de 50 % de réduction, c'est vraiment appréciable ». A Auxerre, Cindy, qui ambitionne de devenir meilleure apprentie, est hébergée au foyer des jeunes travailleurs. Une situation qui pourrait évoluer avec la construction d'une nouvelle résidence pour les apprentis, à deux pas du CIFA. ■


Nos mesures phares

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Conjuguer

les différents modes de déplacement et améliorer les déplacements à l’intérieur des 800 hectares du centre. »

TÉMOIGNAGE

Covoiturage

Favoriser la mobilité pour tous, en tous points du territoire, tout en limitant l’usage de la voiture : c’est le défi que veut relever la Région. Pour y parvenir, elle propose des aides aux entreprises pour les inciter à mettre en œuvre des Plans de déplacements (PDE) et favorise l’usage des transports collectifs ou partagés.

L’exemple du CEA Valduc Michel Drouin est chargé des relations extérieures au CEA Valduc (Commissariat à l’énergie atomique), en Côte-d’Or : « Depuis de nombreuses années, nous sommes engagés dans une démarche auprès de nos salariés. Ils sont un millier, dont 50% résident dans le Grand Dijon, d’autres à Issur-Tille, à Montbard ou ailleurs. Nous avons aujourd’hui 23 lignes de bus privées qui assurent des trajets domicile-travail. Il s’agit de leur faire faire des économies, tout en limitant le stress et le risque d’accidents de la route. Aujourd'hui, nous voulons aller plus loin, en nous engageant dans un Plan de déplacements d’entreprise. Nous souhaitons par exemple développer le covoiturage

Plans de déplacements d’entreprises

La Région est aussi engagée dans la création d’une plate-forme régionale de covoiturage sur le site www.mobigo-bourgogne.fr. L’objectif : limiter les trajets domicile-travail avec son véhicule individuel et faciliter les déplacements des personnes qui n’ont pas de moyens de transport. Enfin, pour aller plus loin, la Région organisera des assises de la mobilité regroupant les autorités organisatrices de transport, les territoires et plus largement l’ensemble des acteurs intervenant sur la mobilité. ■

IDÉE

Laissez votre vélo en gare ! Vous vous rendez en gare de NuitsSaint-Georges, Beaune ou Chagny à vélo ? Vous êtes abonné TER ou titulaire d'une carte Bourgogne liberté ? Choisissez la formule Bourgogne vélo, proposée par le conseil régional et la SNCF. Pour 10 € par an, vous pouvez laisser votre vélo en toute sécurité dans un parc fermé. Modalités et formulaire d’abonnement sur www.cr-bourgogne.fr, rubrique Intermodalité.

“Louer un véhicule pour 5€ par jour” Laurence Laprée, responsable de la plate-forme mobilité du Charolais-Brionnais

La plate-forme mobilité du Charolais Brionnais ouvre ses portes le 1 er mars pour répondre aux problèmes de déplacement de son territoire. C’MOBIL est une centrale d’information sur les moyens de transports existants et les aides à la mobilité financées par les acteurs de l’insertion. Nous allons offrir, en lien avec les travailleurs sociaux, un service de location de véhicules ou de scooters pour 5 euros par jour. Nous souhaitons aussi initier des actions, telles que le covoiturage, dans le Charolais-Brionnais, afin de créer une dynamique de la mobilité. Renseignements : Mission locale du Charolais 03 85 85 81 38 cmobil@mlbourgogne.fr. ■

Les nouveaux enjeux pour la filière bâtiment TÉMOIGNAGE “ J’interviens très en amont ” Marine Jacques-Leflaive, architecte, atelier zéro carbone Architectes à Nuits-Saint-Georges « Mon approche est globale : au-delà de la consom mation énergétique, je m’intéresse au bien-être des occupants, à la qualité des matériaux, à la gestion de l’eau… J’interviens très en amont et, quand je peux, lors de l’élaboration des cahiers des charges. J’ai créé un groupement d’entreprises avec lequel je travaille dès la conception du projet. Ensemble, nous imaginons comment répondre le mieux aux objectifs fixés avec le maître d'ouvrage. En les impliquant, je suis aussi assurée qu’ils ont en tête la globalité du projet, ce qui est essentiel pour sa réalisation. » ■

■ Le pôle scolaire à basse énergie de Châtillon-sur-Seine.

Comment répondre aux demandes croissantes de bâtiments économes en énergie ? Comment rénover et construire massivement des bâtiments au standard BBC (la norme l’année prochaine) à des coûts acceptables ? Comment accompagner l’évolution des métiers et des pratiques des profes-

sionnels ? Pour répondre à ces enjeux, le conseil régional, avec ses principaux partenaires, a lancé le Plan bâtiments de demain. Quatre priorités : la diffusion des bonnes pratiques et un retour d’expérience sur les 120 projets pilotes soutenus par le conseil régional et l’Ademe (agence de l’envi-

ronnement et de la maîtrise de l’énergie), dans le cadre de leurs appels à projets sur les bâtiments économes ou producteurs d’énergie. C’est le rôle de « Bourgogne bâtiment durable » et de son site www.bourgogne-batimentdurable.fr. Deuxième priorité : la poursuite d’expérimentations innovantes. Troisième priorité : la mise en place de programmes de recherche et développement, avec un focus sur les matériaux de demain et l’industrialisation des procédés constructifs. Enfin, la Région proposera un vaste programme de formation en direction des professionnels, des demandeurs d’emplois et des formateurs. Une plateforme sur l’étanchéité à l’air sera créée à Autun avec le CETE d’Autun (Centre d’études techniques de l’équipement), spécialiste français de la question. ■

La Région, l’ADEME et la chambre de commerce et d’industrie de Côte-d’Or accompagnent les entreprises dans la mise en place de leur plan de déplacements d’entreprises (PDE) ou inter-entreprises (PDIE). Pour encourager cette initiative, deux types d’aides sont proposés : pour recourir au prestataire qui réalisera le diagnostic et accompagnera la démarche ou pour animer une démarche inter-entreprises. Pour plus d’informations www.cr-bourgogne.fr

15 plates-formes mobilité En Bourgogne, 15 platesformes mobilité sont à votre service. Pour l’Yonne : Auxerre, Avallon, Tonnerre, Sens. Dans la Nièvre : le Nivernais-Morvan, avec Nevers et alentours. En Saône-et-Loire : Le Creusot, Bourbon-Lancy, le Louhannais, le Chalonnais, Montceau-lesMines, l’Autunois-Morvan et le Charolais-Brionnais. En Côte-d’Or : le Châtillonnais, la plaine de Saône-Vingeanne et le Pays-Seine-et-Tille. Pour plus d’informations : www.cr-bourgogne.fr.

Une aide à la connexion WiMax La Région aide les particuliers à l’installation d’équipements nécessaires à la connexion WiMax, à hauteur de 250 €. Jusqu’au 31 janvier dernier, la Société NetBourgogne, en charge du déploiement, de l’exploitation et de la commercialisation du réseau régional WiMax « Bourgogne Haut Débit », assurait la gratuité de l’installation aux utilisateurs. Après cette date, la Région prend le relais pour assurer une égalité de traitement pour les futurs abonnés.


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Attractivité

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Depuis 1944, l’entreprise installée à Selongey en Côte-d’Or, a ancré sa réussite en Bourgogne !

SEB

c’est bien! SEB - Société d’Emboutissage de Bourgogne – est née en 1944, à Selongey. « En 2011, près de 1 000 personnes travaillent toujours pour SEB à Selongey, mais aussi Is-sur-Tille et Tournus. On y fabrique des autocuiseurs, des friteuses, des fours électriques, des machines à pain, des poêles et des casseroles en inox », précise Sandrine Vannet, directrice des ressources humaines. A proximité de ces usines

où l’on fait les 3 x 8 pour satisfaire les commandes, le groupe dispose sur place de centres stratégiques en recherche et développement. « Selongey est devenu, en janvier 2010, le siège de la direction générale de l’activité cuisson électrique culinaire », ajoute Philippe Crevoisier, directeur général de ce pôle qui représente un tiers du chiffre d’affaires total du Groupe SEB, soit près d’1,2 milliard d’euros.

UN SUCCÈS UNE

Chez SEB, on simplifie

HISTOIRE Tout est donc parti du génie inventif de la famille Lescure. Du passe-lait embouti à la cocotte-minute (1953), -le produit emblématique de la société pendant des décenniesde la friteuse électrique sans odeur, puis sans huile, aux autocuiseurs diététiques, SEB aura révolutionné notre façon de cuisiner et d’apprécier les saveurs. Fort de ses nombreux succès commerciaux et d’une capacité à innover hors du commun, SEB a enrichi au fil des ans son catalogue. En 1976, le siège s’installe à Ecully, dans la banlieue lyonnaise. L’entreprise élargit sa gamme aux soins domestiques, entre en bourse et rachète Téfal, Rowenta, Calor, Moulinex, Krups, Lagostina, développe son réseau commercial dans 150 pays, séduit les consommateurs des cinq continents, et construit des usines pour ses 20000 collaborateurs. Aujourd’hui SEB, qui réalise 80 % de son chiffre d’affaires à l’export, est en capacité de sortir 200 nouveaux produits par an pour ses vingt marques, de la poêle anti-adhésive à la table à induction, en passant par l’aspirateur sans sac ou la machine à expresso… ■

« Nous avons rapatrié des unités implantées à Caen et à La Défense et créé 90 emplois ici ». SEB continue de veiller sur notre santé avec la mise sur le marché de friteuses sans huile (déjà 3 millions !), d’autocuiseurs intelligents économes en énergie. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter ! L’entreprise a une histoire industrielle intimement liée à la Bourgogne avec un attachement jamais démenti. ■

le quotidien Logique que l’innovation et la recherche fassent partie de la culture d’entreprise… 60 millions d’euros y sont investis tous les ans ! SEB est l’une des entreprises qui dépose le plus de brevets en France ! En Bourgogne, on trouve des « apporteurs de solutions » dans les laboratoires de Selongey et d’Is-sur-Tille : des ingénieurs en matériaux, des techniciens en mécanique, des designers, des pros du marketing, mais aussi des chercheurs en agroalimentaire, des diététiciens et des chefs cuisiniers, histoire de tester et de passer à l’épreuve du goût les trouvailles qui arriveront un jour prochain dans nos cuisines. A Selongey, on travaille plus spécifiquement sur les articles à base d’inox, dont l’autocuiseur santé-saveur Nutricook. A Is-surTille, on réfléchit et on améliore sans cesse la gamme électrique culinaire. L’Actifry, la friteuse révolutionnaire sans friture, y a été conçue. Le four Vita délice y est né. ■

SEB a rejoint le pôle de compétitivité régional Vitagora, la Fondation de coopération scientifique des universités de Bourgogne-Franche-Comté et conclu des partenariats avec l’école d’ingénieurs Sup’Agro et l’Ecole de commerce de Dijon.

Le meilleur du riz Dans le cadre du programme "Nutrice", initié par Vitagora, autour du riz, SEB s'est logiquement positionné comme chef de projet. Le conseil régional de Bourgogne finance à hauteur de 180 000 euros les recherches qui vont être menées autour de cette céréale, de sa germination à sa cuisson. Elles devraient permettre d'améliorer les modes de culture et de tirer le meilleur de la graminée servie dans nos assiettes. ■


Attractivité

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Les pôles de compétitivité :

l’emploi en ligne de mire La Bourgogne compte deux pôles de compétitivité : goût nutrition santé et nucléaire, soutenus par le conseil régional. Le Pôle Nucléaire Bourgogne (pôle de compétitivité de l’industrie des composants et des services du nucléaire) représente 148 adhérents, dont 70 % sont présents sur la Bourgogne. Bertrand Gauvain en est le délégué général : « depuis l’origine du pôle en 2005, les entreprises liées à ce secteur ont progressé en terme d’emploi. Une progression jusqu’en 2008. Puis la crise est passée par là. Aujourd’hui on est sur un palier, et les perspectives sont très bonnes. »

Un pôle de compétitivité est, sur un territoire donné, une association d’entreprises, de centres de recherche et d’organismes de formation engagés dans des projets innovants en direction d’un marché. nus à 600 emplois directs et un millier d’emplois indirects, notamment dans la production et le commerce », explique Christophe Breuillet qui dirige Vitagora.

Le pôle affiche sa volonté de coller au plus près des emplois de demain. « Nous venons de faire une évaluation des emplois et des compétences nécessaires à nos adhérents. Il faut que les formations puissent délivrer des diplômes, des compétences qui répondent aux attentes, et faire en sorte qu’on délivre plus de Bac + 2, + 3 sur le marché. L’enquête a aussi montré une demande dans des fonctions de maintenance, de conducteur de ligne de production, des besoins aussi en termes d'internationalisation. Il faut être en mesure d’y répondre rapidement ». ■

TÉMOIGNAGE

Jessica Gobbo,

Perspectives positives pour le Pôle Nucléaire Bourgogne

bénéficiaire du dispositif « Pari Jeunes chercheurs entrepreneurs »

Le Pôle Nucléaire Bourgogne devrait par exemple bénéficier de l’effet de levier que va créer EDF. « L’entreprise s’apprête à lancer un important programme dans ses centrales « 1300 Mégawatts », précise Bertrand Gauvain. Elle va commander dans les prochains mois des composants très importants pour son industrie. Et l’emploi bourguignon devrait en profiter ». 2011, c’est aussi le moment choisi par le pôle pour lancer une enquête sur les besoins de main-d’œuvre de ses adhérents. Comme en 2007, « nous souhaitons nous adapter aux besoins réels des uns et des autres en renouvellement de salariés et en personnel supplémentaire ».

En créant le dispositif « Jeunes chercheurs entrepreneurs », le conseil régional a souhaité susciter de nouvelles vocations parmi les jeunes chercheurs de l'Uni versité de Bourgogne. Etudiante en deuxième année de doctorat « recherche cancérologie », à la faculté de médecine de Dijon, Jessica Gobbo bénéficie de cette double formation. « Je fais mon doctorat, et parallèlement, j’assiste, une semaine par mois, aux cours de Master II « Administration des entreprises ». C’est une réelle opportunité, car j’aimerais créer mon entreprise, pourquoi pas une start-up en nanotechnologie. Dans cette formation, par exemple, on fait du droit, domaine ignoré dans une filière scientifique. Ainsi, en sortant, de ma thèse, je disposerai d’une double compétence pour m’ouvrir un maximum de portes. » ■

Vitagora enquête Chez Vitagora, l’emploi est aussi au rendez-vous. Le pôle a mis en œuvre 127 projets en cinq ans, qui ont permis de redynamiser ce secteur. « Avec ces projets, nous avons pu développer des activités nouvelles créatrices d’emploi : on évalue ainsi les retombées des projets soute-

POINT DE VUE “Premier semestre 2011 : les Etats généraux de l’ESS en Bourgogne ” Par Philippe Hervieu, vice-président en charge de l’Economie sociale et solidaire

En 2011, le conseil régional s’associe à une initiative nationale, aux côtés de ses partenaires, pour mettre en place les Etats généraux de l’ESS en Bourgogne, autour de trois thèmes : ESS et territoires, ESS et emploi, innovation sociale. Chaque Bourguignon peut participer aux réunions organisées par la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire dans chaque département, au cours du premier semestre. Un espace collaboratif est en ligne sur le site Internet de la Région et des réunions plénières sont prévues à Dijon, les 22 mars et 10 mai. La restitution générale se fera les 18 et 19 juin à Paris et en Bourgogne. Les Etats généraux permettront de mieux faire connaître les valeurs de l’ESS, ses pratiques et ses résultats afin de convaincre de sa pertinence et de son efficacité sociale et économique. ■

“ Une double compétence ”

■ Le pôle Vitagora affiche sa volonté de coller au plus près des emplois de demain.

Quand la solidarité crée du travail 6 000 entreprises, sous la forme de coopératives, mutuelles, associations, et plus de 57 000 emplois en Bourgogne : le secteur de l’économie sociale et solidaire assure 12 % de l’emploi régional. Ce qui les distingue de l’économie classique : la recherche d’une plus-value sociale ou environnementale plutôt que du gain financier. L'engagement du conseil régional dans ce domaine, depuis 2004, a permis de poursuivre cette véritable dynamique. Cette année, la Région continue de placer l'économie sociale et solidaire comme un axe prioritaire de l'économie régionale en renforçant notamment les actions en faveur de l'insertion et de la reprise d'entreprise.

Nevinox : une Scop à Nevers A Nevers, d'anciens salariés de l'usine Westfalia, spécialiste des cuves dédiées au refroidissement du lait, ont ainsi pu bénéficier d'un prêt à la création d'entreprise de 80 000 euros qui leur a permis de contrecarrer la fermeture de leur site. Lancée il y a plus de deux ans, la Scop Nevinox emploie désormais 18 personnes. « Grâce à la Scop, nous avons pu pérenniser les emplois et rester à Nevers », se réjouit le gérant Pascal Arribat.

L’association chalonnaise, Musique Pluriel, quant à elle, tisse depuis plus de dix ans du lien social grâce à la musique. Elle se lance dans un

bien joli projet, Porteurs de rêves, dont le principe est simple : des chanteurs, chantent des berceuses à domicile. ■

Le Relais Bourgogne redonne un emploi aux vêtements et aux hommes Depuis plus de 25 ans, le Relais lutte contre l’exclusion par la collecte et la valorisation des textiles. Installée à SaintMarcel, en Saône-et-Loire, la société coopérative de production (Scop) emploie 98 salariés qui collectent, trient, réemploient ou recyclent les textiles. « Notre politique est de créer des emplois pour les personnes en grandes difficultés économiques et sociales. Nous leur laissons le temps de prendre confiance en elles, d'acquérir des qualifications », explique Nathalie Fernand, la re s p o n s a bl e d u R e l a i s Bourgogne. Grâce au conseil régional, la Scop a pu faire appel à un prestataire extérieur qui vient tous les mois rencontrer les salariés pour les aider à bâtir leur parcours professionnel. ■


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Attractivité

Des acteurs du tourisme expérimentent les bâtiments écologiques Dix projets exemplaires de construction et de réhabilitation de bâtiments dans les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration, de l’hébergement rural et de plein air sont suivis attentivement par le conseil régional et l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Leur spécificité : l’intégration de critères environnementaux. Les objectifs de leurs maîtres d’ouvrages: les économies d’énergie, la performance de leurs équipements, un management environnemental et l’accession à l’éco-label européen. L’accompagnement de ces opérations pilotes va déboucher à la fin du premier trimestre 2011 sur le lancement d’un appel à projets par la Région et l’Ademe pour soutenir une dizaine de nouvelles initiatives.

Les vins de Bourgogne ont la cote Consciente de son terroir exceptionnel, la Bourgogne soutient la filière vitivinicole et son développement à l’export. Pour 2010, c’est une hausse de plus de 11 % qui a été enregistrée et en moyenne une bouteille sur deux vendue à l’étranger. Le plus important ratio de tous les vignobles français. Cette notoriété est un atout majeur pour la candidature des climats du vignoble bourguignon au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Des arbres au service des terres agricoles Le conseil régional lance, en 2011, un appel à projets à destination des agriculteurs souhaitant planter des arbres sur leurs terres agricoles. Son objectif : favoriser une production durable et préserver la biodiversité. Ces plantations contribuent à enrichir les sols cultivés, à développer la présence d’espèces animales variées et pourront constituer une réserve de bois de chauffage. Plus d’infos sur www.cr-bourgogne.fr

Les fermes bio plus nombreuses en Bourgogne 730 structures bourguignonnes ont été certifiées fermes biologiques en 2010 soit 137 nouveaux producteurs ! Avec son aide à la certification biologique, le conseil régional permet de maintenir et développer le nombre d’exploitations labellisées sur son territoire. Concrètement, il prend en charge une partie des coûts, supportés par les producteurs bio ou en conversion, liés aux contrôles de certification (AB).

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Quand nos savoir-faire

deviennent des

atouts

économiques

Escargots, moutarde, cassis : ces produits emblématiques de la Bourgogne à travers le monde constituent un pan important de notre économie. Marc Désarménien dirige la Moutarderie Fallot à Beaune. Il préside aussi Vive la Bourgogne , une association qui regroupe une vingtaine de fromagers, de fabricants de pain d’épices, de cassis et de maisons de vin. « Les consommateurs reviennent aux produits locaux. Les Locavores comme on les appelle ont besoin d’être rassurés sur le lieu de production et sur l’origine des matières premières des produits qu’ils achètent. La grande distribution suit le mouvement et s’intéresse de plus en plus aux spécialités régionales. Cela nous offre des perspectives intéressantes pour nos entreprises mais aussi pour l’emploi en Bourgogne. »

L’export en progression Parallèlement, les produits bourguignons continuent de gagner des parts à l’étranger : « En ce qui concerne la moutarde Fallot, nous sommes présents dans 55 pays, et l’export représente 50% de notre chiffre d’affaires. On intègre chaque année de nouveaux pays : l’Inde, la Roumanie ou la Pologne en 2010. » Même son de cloche à Flavigny-sur-Ozerain, où les célèbres anis sont connus jusqu'en Australie ou à Dubaï. L’entreprise familiale est passée, en 20 ans, de 16 à 28 salariés. Et sa vitalité a valu à sa dirigeante, Catherine Troubat, un prix national en 2010. Celui des petits entreprises à l’export, décerné par le magazine Chef d’Entreprise et BFM. Preuve que nos produits ont un bel avenir. ■

Filières courtes : manger bien, manger local UN VISAGE UNE

HISTOIRE

“ Du local dans l’assiette au lycée Cassin à Mâcon ” Patrick Champion, chef cuisinier 10 % de la production agricole bourguignonne est actuellement vendue en circuits courts (sur les marchés locaux et en vente directe à la ferme), et la demande va croissante. Conscient des nouveaux besoins alimentaires, le conseil régional a décidé de soutenir la création d’une plateforme d’information sur les achats agricoles et agroalimentaires de Bourgogne, qui mettra en contact des producteurs et des acheteurs. L’objectif : faire coïncider l’offre de produits issus de l'agriculture locale avec la demande en Bourgogne. A la clé, de nouveaux débouchés pour nos agriculteurs et un impact positif sur l'environnement grâce à la réduction des kilomètres parcourus par les produits entre producteurs et consommateurs. Le conseil régional incitera aussi les acheteurs publics (notamment ses lycées) et privés (hôpitaux, résidences pour personnes âgées, entreprises, etc.) à s’approvisionner via cette plate-forme. ■

« Pourquoi ne pas privilégier les producteurs locaux dont nous maîtrisons la qualité des produits et qui parcourent peu de kilomètres avant d’être dans nos assiettes ? » L’idée émerge en pleine crise bovine au cœur des cuisines du lycée René-Cassin à Mâcon. Depuis 10 ans, Patrick Champion, chef cuisinier, privilégie les produits de sa région, tout en respectant le coût imposé des repas, 2,40€ dans l’assiette. Soutenu par son établissement, au côté de la Région qui a lancé en 2005 l’opération Bien dans mon assiette - le chef a tissé un réseau local de petits producteurs, souvent bio, qui le fournissent en produits laitiers, viande charolaise, fruits et légumes. « Cultivé à Mâcon, cuisiné à Mâcon, mangé à Mâcon » devient sa devise. Sa meilleure récompense « les 1 250 assiettes vides à la fin des services ! » ■


Aménagement du territoire

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Une journée

à la maison de santé de Givry Depuis l’ouverture de la maison de santé fin 2007, avec le soutien du conseil régional, les habitants de Givry, en Saôneet-Loire, disposent sur place de treize professionnels. La maison de santé pluridisciplinaire est un bourdonnant lieu de vie qui ne désemplit pas, un véritable atout pour la qualité

de vie des habitants de la côte chalonnaise. Pour le Dr Chassery, instigateur du projet de regroupement de ces professionnels de la santé jusqu’alors dispersés dans la commune, c’est clair et net : « exercer la médecine dans un lieu comme celui-ci n’a que des avantages ». Un avis partagé par les patients

de tous âges, ravis de trouver sous le même toit des médecins généralistes, des masseurs-kinésithérapeutes, des infirmières et une gynécologue.

Remplacé au pied levé « Le quotidien du médecin de campagne n’est pas une sinécure », ajoute le Dr Vétu. « Dans une maison de santé, on peut s’appuyer sur les confrères, sur un secrétariat efficace, être remplacé au pied levé en cas d’absence grâce aux dossiers médicaux partagés et garantir aux patients une offre de soins élargie sans aller forcément à chalon ». Autre atout, et non des moindres, cette mutualisation des moyens et des compétences semble séduire les jeunes praticiens. S’installer en milieu rural et pouvoir concilier vie professionnelle et vie familiale devient possible.

Ecole du diabète Les cinq généralistes délivrent annuellement plus de 25 000

ordonnances. Dire qu’il y a « du passage » dans la salle d’attente n’est donc pas qu’un euphémisme. « Nous avons eu l’idée d’en faire une salle d’Artente, un lieu d’exposition qui accueille tous les mois un artiste différent, voire des concerts de musique classique », explique le Dr Chassery. De quoi soigner l’âme, tout près de la salle de soins aménagée pour traiter les petits bobos ou garder des malades en obser-

vation quelque temps avant de les laisser repartir. La maison médicale se transforme même en Ecole du diabète plusieurs demi-journées par an, histoire de faire prendre aux diabétiques les bonnes habitudes. Les Givrotins ne pourraient plus s’en passer ! ■

Le réseau des maisons de santé La région Bourgogne soutient l’implantation des maisons de santé pluridisciplinaires et de garde. Elles sont 16 en activité, bientôt 25, couvrant tous les territoires. Une attention particulière est portée cette année sur la mise en place d’actions de prévention, d’accompagnement des patients dans leurs soins, et de conseils nutritionnels. L’idée est aussi de favoriser l’échange de bonnes pratiques entre les maisons. ■

Aider le transport des patients Améliorer l’accès aux soins sur tout son territoire : c’est l’une des priorités du conseil régional dans le domaine de la santé. La Région finance deux hélicoptères sanitaires (SAMU), basés à Dijon et Auxerre, permettant ainsi aux patients en situation d’urgence d’accéder rapidement à une structure de soins adaptée. Elle développe en parallèle une aide au transport non médicalisé en zone rurale, pour les personnes en difficulté (handicap, âge, isolement, précarité…), souhaitant se rendre de leur domicile à l’une des maisons de santé. ■

UN VISAGE UNE

HISTOIRE

“J’ai choisi la Bourgogne pour exercer ” Charline Bureau, future kinésithérapeute

Charline Bureau est étudiante en troisième année de massokinésithérapie à Dijon. En juin, une fois son diplôme en poche, la jeune femme intègrera l’hôpital de Vitteaux, en Côte-d’Or. Charline est en effet une des bénéficiaires du dispositif Réciprosanté mis en place par le conseil régional : « depuis le début de ma deuxième année d’études en 2009, je touche une allocation de 600 euros par mois. En contrepartie, je m’engage dès la fin de mes études à intégrer pour trois ans l’hôpital de Vitteaux. Pour moi, ce dispositif est une vraie chance. Il m’a permis de payer la totalité de mon école. J’ai fait ça aussi parce que je ne voulais pas débuter en libéral, mais dans une structure encadrée. Trois ans, c’est une courte durée, et c’est idéal pour s'aguerrir. Ce contrat me permet aussi d’avoir un travail assuré. Enfin pourquoi Vitteaux ? Parce que j’habite à 10 kilomètres. » ■

LE CHIFFRE

UNE SOLUTION

222 étudiants ont

Des consultations à distance

bénéficié de l’Allocation Bourgogne médecin. Ce dispositif a pour vocation d’encourager les futurs praticiens à effectuer leur stage obligatoire en zone rurale ou dans les quartiers d’habitat social.

Le conseil régional s’attache à offrir à tous les Bourguignons la même qualité de prise en charge médicale, quel que soit le lieu d’habitation. Il finance des applications de télémédecine pour permettre des consultations à distance avec des spécialistes dans les domaines de la cardiologie, la dermatologie, la neurologie et la pédiatrie.


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Aménagement du territoire

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TER, un service

sur mesure Horaires adaptés, confort amélioré, gares accessibles à tous, tarifs attractifs... la Région investit pour les voyageurs. Quand un déplacement en TER coûte 100 €, le voyageur ne paie que 27 €, les 73 € restants étant pris en charge par la Région. C’est dire son investissement en faveur du TER Bourgogne.

Confort et modernité Depuis janvier 2002, le conseil régional définit l’offre TER : dessertes, horaires, tarifs... Il est aussi responsable de la modernisation du matériel roulant et investit dans les gares. Pour prendre en compte tous les besoins, le conseil régional s’est attaché à revoir les dessertes TER. L’offre a ainsi augmenté de près de 30 % entre 2002 et 2009. Sur de nombreuses lignes, un caden cement (départ des trains toutes les heures ou toutes les deux heures) a été mis en place : DijonMâcon, Dijon-Auxerre, DijonParis, Dijon-Nevers… Les matériels roulants ont nettement rajeuni. Leur moyenne d’âge

est passée de 35 ans en 2002... à 15 ans en 2010 : 90 % des trains bourguignons sont aujourd'hui neufs ou rénovés. La Région a aussi participé au financement d’un vaste pro gram me de moderni sation des gares. Résultat : 119 gares accueillantes et confortables.

Des tarifs attractifs pour tous Plébiscités par les voyageurs, les tarifs attractifs conçus par la Région facilitent l’accès de tous aux TER. Bourgogne liberté, Bourgogne fréquence, Bourgogne emploi... chacun peut choisir ce qui correspond le mieux à ses besoins. Créés par le conseil régional et ouverts à tous, les huit comités de lignes TER sont là pour mieux connaître les besoins des usagers.

colère et son exaspération auprès de Guillaume Pépy, président de la SNCF, pour dénoncer le sort réservé aux usagers des TER en Bourgogne. Face à l’attitude inacceptable de la SNCF qui a fait le choix de privilégier les clients TGV au détriment de ceux utilisant le TER, François Patriat a annoncé qu’il prendra toutes les mesures nécessaires, y compris contentieuses, pour contraindre la SNCF à respecter ses obligations. ■

François Patriat dénonce Depuis quelques mois, de nombreuses réclamations font suite aux perturbations à répétition et au manque d’informations. La Région a clairement pris position au côté des usagers. François Patriat, président du conseil régional a, à plusieurs reprises, exprimé sa

POINT DE VUE “La Région a permis un pas en avant considérable ” Jean-Paul Guigue président régional de la FNAUT (Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports)

« Toutes les actions qui offrent des alternatives aux modes de transport routiers sont bienvenues. Le train est une solution collective ap pré ciable et nous sommes conscients que la Région, malgré une situation financière tendue, a consacré des investissements lourds au développement du TER. Il faut dire aussi qu’elle a hérité, en 2002, d’un matériel ferroviaire franchement vétuste ! Nous souhaitons que nos relations avec la Région continuent d’être aussi constructives qu’elles l’ont été jusqu’à maintenant. Les comités de lignes, entre autres, sont des lieux privilégiés d’échange entre la Région, autorité organisatrice, la SNCF et les usagers. S’il est vrai que la situation dégradée du dernier trimestre ne peut pas rester en l’état, notre méthode n’en reste pas moins la recherche commune des meilleures solutions aux problèmes rencontrés. La Région a permis un pas en avant considérable, elle doit garder le cap et songer aux investissements futurs pour répondre à une demande croissante. » ■

TGV : de nouveaux horizons Avec le projet LGV RhinRhône, la Bourgogne va conforter sa place de carrefour de l’Europe. Première Ligne à Grande Vitesse province-province, cette voie ferrée va rapprocher la Bourgogne de la FrancheComté, de l’Alsace et, au-delà, de la Suisse et de l’Allemagne. Elle va mettre la Bourgogne au cœur d’un axe qui reliera l’Europe Centrale au Sud de la France et à l’Espagne. La branche Est, une toute nouvelle ligne entre Dijon et Mulhouse, permettra de raccorder deux grandes diagonales européennes : Nord-Sud entre l’Allemagne et la Médi-

terranée, Est-Ouest entre l’Angleterre, la Belgique et la Suisse. Le conseil régional s’est engagé dans ce grand projet de desserte du territoire à hauteur de 75 millions d’euros (sur les 2,6 milliards d’euros du projet). Générateur d’emplois, il rend la Bour gogne plus attractive. La branche Est, dans sa première phase (140 km sur 190), sera mise en service en décembre 2011.

Des liaisons en plus La nouvelle offre ouvrira onze liaisons quotidiennes à grande vitesse entre Dijon et Mulhouse (temps de parcours

moyen 1h10), avec aussi deux allers-retours par jour entre Dijon et Strasbourg. La pression insistante de la Région a permis de disposer également de trois allers et retours Dijon-Bâle et DijonZürich.

LGV Paris – ClermontFerrand – Lyon Le futur TGV reliant Paris, Orléans, Clermont-Ferrand et Lyon (POCL), quant à lui, est à l’étude. Quatre scé narios ont été élaborés et feront l’objet d’un débat public en 2011. La Région soutient le passage de cette ligne à Nevers et à Mâcon. ■


Aménagement du territoire

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logements

sociaux

enfin économes en énergie Des logements sociaux à basse consommation d’énergie sortent de terre, avec le soutien de la Région. Des logements économes en énergie ? Double avantage : on allège les factures et on respecte l’environnement. Le conseil régional soutient la construction de ces bâtiments à basse consommation (BBC). Sur les 250 bâtiments qu’il a aidés dans le cadre de ses trois appels à projets, plus d’un tiers sont des bâtiments d’habitation à loyer modéré, soit 1100 logements sociaux, rénovés ou créés par l’ensemble des bailleurs sociaux. La Région intervient à deux niveaux : elle a recruté un bureau d’études qui accompagne les lauréats dans leur projet et elle subventionne les travaux.

Bois, soleil et végétaux

■ 39 futurs logements sociaux passifs à Dijon.

ECO villages avenir Mieux vivre en milieu rural avec éco villages avenir Depuis plusieurs années, le conseil régional aide au développement d’une offre de logements locatifs de qualité dans les centres bourgs des communes de moins de 3 500 habitants et favorise la construction d’habitats groupés, économes en énergie et intégrés dans leur environnement. Ses dispositifs Cœurs de villages, Cœurs de villages Plus et Villages Avenir sont très appréciés des maires. En témoignent les 2 500 logements locatifs, locaux commerciaux et artisanaux créés en dix ans, dans le respect des traditions architecturales et paysagères bourguignonnes. Le nouveau dispositif Eco villages avenir regroupe et simplifie ces opérations, avec pour priorités la qualité et le respect de l’environnement. .

Opération

A Sanvignes-les-Mines, les 18 logements sociaux à ossature bois construits par l’OPAC de Saône-et-Loire avec le soutien du conseil régional consomment 2,5 fois moins d’énergie qu’un bâtiment ordinaire, grâce notamment à une isolation renforcée, des menuiseries double vitrage, des chaudières gaz à haut rendement et des panneaux solaires pour la production d’eau chaude sanitaire. A Dijon, l'agence d’architectes A2A a imaginé les 39 futurs logements sociaux passifs, très peu consommateurs d’énergie, sans sortir du budget imposé. Le principe ? Pas de solutions technologiques coûteuses mais un travail sur les qualités architecturales du bâtiment, comme le précise Philippe Vionnet, responsable du projet. « La structure en béton armé assure une bonne inertie, les façades en bois une excellente isolation. Des vitrages plein sud procurent des apports solaires gratuits et la chaleur des eaux usées est récupérée pour préchauffer l'eau chaude sanitaire. Une seule gaine technique par logement, une architecture cubique sans surface inutile ont permis de maîtriser les coûts ! » ■

zéro pesticides dans nos villes et villages La France est le premier consommateur européen de pesticides, et la Bourgogne n’échappe pas à la règle. L’agriculture n’est pas seule en cause : les pesticides utilisés pour l’entretien des jardins, des espaces publics ou des voiries contaminent aussi les milieux naturels. Avec des conséquences directes sur la santé, pour ceux qui les utilisent... et leurs voisins !

Vers une suppression progressive des pesticides Il existe pourtant des techniques alternatives qui respectent la biodiversité et protègent les ressources en eau : binettes, paillage, désherbage thermique… La

Région a déjà soutenu depuis 2007 les initiatives d’une soixantaine de communes. Il s’agit maintenant de passer de l’expérimentation à la généralisation ! C’est pourquoi elle lance l’opération Objectif zéro pesticides dans nos villes et villages, menée sur quatre ans en partenariat avec trois agences de l’eau et l’Union européenne. Un appel à candidatures sera lancé au printemps en direction des communes de moins de 10 000 habitants, situées dans les zones les plus contaminées. Les services techniques des communes lauréates seront accompagnés et formés par des prestataires spécialisés, pour aller progressivement vers la suppression des pesticides. ■

Du neuf pour les jeunes auxerrois Les Résidences jeunes de l’Yonne, à Auxerre, ont bénéficié d’importants travaux de rénovation, en partie subventionnés par la Région : rénovation des 86 chambres et des parties communes, création de 20 studettes équipées. « Les jeunes bénéficient aussi d’un restaurant et d’une laverie en libre service », précise Jacques Hojlo, président de l’Office Auxerrois de l’Habitat, maître d’ouvrage de l’opération.

“La rénovation a donné du punch à notre bourg” Michel Maya maire de Tramayes (Saône-et-Loire)

« L’opération Cœurs de villages nous a permis de sauver un bâtiment qui n’avait pas connu de travaux depuis plus de 50 ans. y avons aménagé une halte-garderie, une salle de classe et réhabilité cinq appartements que nous n’avons aucune difficulté à louer. Nous avons profité de l’opération pour rénover la place du village et les façades du centre bourg, avec une palette de couleurs respectant les tons naturels de la région. Le four à pain a été construit avec les jeunes volontaires d’un chantier international. Tout neuf, gai et coloré, le bourg est devenu plus agréable et plus dynamique ! »

Un label « lycée écoresponsable » La Région porte une attention particulière à la formation des jeunes bourguignons. Parmi les priorités de 2011 : une meilleure implication de tous les acteurs dans une démarche citoyenne, l’éducation des lycéens au respect de l’environnement. Le label lycée éco-responsable sera lancé cette année. Il encouragera, par des aides financières et un accompagnement, la mise en place de projets et de nouvelles pratiques en matière d’économies d’énergie, de gestion des déchets, de consommation des fluides, d’équilibre alimentaire... L’objectif est de valoriser les actions concrètes et innovantes dans les lycées.


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Culture

Février 2011

LA

culture

pour tous,

en Bourgogne

La Région encourage la création et la diffusion des spectacles sur tout le territoire bourguignon. Rendre la culture accessible au plus grand nombre, c’est l’objectif de la Région qui lui consacre, cette année, 18,5 millions d’euros. Une partie de ce budget est consacrée aux nombreux festivals qui animent villes et villages des quatre coins de la Bourgogne. Certains ont une renommée dépassant la région comme le festival international d’opéra baroque de Beaune, Chalon dans la rue ou Les Rencontres musicales de Vézelay. Ouverts à toutes sortes de musiques (blues, jazz, musique classique, chant choral…), aux spectacles vivants (théâtre de rue, danse…), ils sont également l’occasion de déguster de grands crus bourguignons (Festival des Grandes Heures de Cluny, Festival du Chablisien…).

Entraide à la diffusion Face aux difficultés rencontrées par les diffuseurs de spectacles vivants, la Région prête cette année son soutien à l’association Affluences, à l’origine d’un nouveau réseau de diffusion à l’échelle régionale. « Nous (les diffuseurs) sommes partis du constat que de nombreuses compagnies théâtrales ont très peu de visibilité – la plupart ne jouent que trois ou quatre représenta-

Le conseil régional apporte son aide chaque année à une petite centaine de festivals. Il soutient également des scènes de musiques actuelles, des opéras, des scènes nationales ou encore des théâtres (création et diffusion). tions – et qu’il n’existe pas de culture d’entraide entre les divers lieux de diffusion », explique Jean-Michel Baudoin, président du nouveau réseau et directeur du théâtre Gaston-Bernard à Châtillon-sur-Seine. « De plus, nous remarquons un très faible renouvellement des compagnies. Nous avons donc lancé un appel à la constitution d’un réseau bourguignon de coopération d’action culturelle.» Il s’agit pour les adhérents de mettre en commun leurs propres moyens de production pour créer et promouvoir des spectacles sur les quatre départements. La structure vise aussi bien les petites scènes en milieu rural que les scènes nationales.

Le cinéma en numérique Parmi les priorités 2011 du conseil régional, le cinéma n’est pas en reste. Dans le cadre du passage au tout numérique, un nouveau dispositif de soutien à la numérisation des salles vient

■ Les danseurs de la compagnie Tango Sumo, présents au Festival “Les Zaccros d’ma rue” l’été dernier à Nevers.

d’être lancé. Cette aide va permettre à une majorité d’établissements bourguignons d’acquérir de nouveaux équipements de projection, sous conditions : ne pas appartenir à un circuit de plus de 50 écrans, posséder un à

trois écrans et ne pas bénéficier de soutien de la part des distributeurs. La Région est susceptible de financer 10 % maximum du montant des travaux dans un établissement projetant au moins cinq séances par semaine, 30 % si

ce n’est pas le cas. Dans un souci d’aménagement culturel du territoire, elle a en effet souhaité aider davantage les petites salles qui ne peuvent bénéficier du soutien du Centre national du cinéma et de l’image animée. ■

TÉMOIGNAGES

LE CHIFFRE

45 M€ pour la politique culturelle

18,5 M€ sur le budget culture auxquels s’ajoutent 8,13 M€ au titre du soutien à l’aménagement des territoires (aide aux projets culturels des pays, des quartiers…), 16 M€ pour les emplois tremplins dans les associations culturelles, et 2,27 M€ en faveur des lycéens.

UNE SOLUTION

“ La Région va m’aider à passer au numérique"

Le nouveau réseau de diffusion des spectacles

Pour intégrer le réseau bourguignon du spectacle vivant Affluences, il faut prendre contact avec l’association en expliquant son projet culturel. Pour tout savoir sur les conditions, il suffit d’écrire à : Affluences Route de la Chapelle BP 7 89330 Saint-Julien-duSault

“ Luzy est en attente du numérique ”

Régis Faure

Jean-Louis Rollot,

directeur du cinéma Majestic, géré par l’associ ation Panacéa, à Digoin (Saône-et-Loir e)

directeur du cinéma Vox, géré en régie par la mairie de Luzy (Nièvre)

«Pour passer à une diffusion numérique, il faut compter 70 à 100 000 euros par écran, c’est précisément notre chiffre d’affaires annuel ! Nous attendons donc impatiemment l’aide allouée par le conseil régional, qui complètera les fonds que nous avons dû réunir pour équiper notre unique salle. Cette aide servira à financer un projecteur numérique, un serveur ainsi qu’une bibliothèque informatique. Des outils qui seront beaucoup plus souples d’utilisation que les vieilles pellicules ! » ■

« Nous avons adressé un dossier de numérisation au CNC mais son aide nous a été refusée car il donne la priorité aux cinémas programmant au moins cinq séances par semaine – nous n’en avons que trois – et aux communes d’au moins 5 000 habitants. Le CNC nous donne rendez-vous dans deux ans : j’ai bon espoir qu’il révise ses critères. En attendant, nous avons demandé des informations au conseil régional sur le nouveau dispositif. » ■


Sport

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Des équipements

tout neufs En Bourgogne, une commune sur trois est équipée d’un terrain de sport, 5 000 clubs accueillent près de 400 000 sportifs licenciés. Ces chiffres sont à l’image de l’investissement de la Région : soutenir le sport pour tous sur tout le territoire. Alors que le sport n’est pas une compétence obligatoire des conseils régionaux, la Région Bourgogne mène une politique volontariste en faveur du sport, avec au centre de ses préoccupations, la pratique féminine, encore trop peu développée.

De nouveaux équipements Depuis 2004, la Région soutient, en effet, les projets des dirigeants de clubs ou sportifs de haut-niveau, propose un accès équitable aux pratiques sportives compétitives ou de loisirs, accompagne l’éducation physique et sportive dans les établissements scolaires et dote la

Bourgogne en équipements performants.

Halle des sports à Mâcon Le conseil régional a financé à hauteur de 150 000 euros la nouvelle halle des sports de la ville de Mâcon. Gilles Vechambre, directeur des sports de la ville, se réjouit de la construction de ce nouvel espace sportif : « Cette salle au sol sportif dynamique et polyvalent permettra d’accueillir le club de roller-hockey mâconnais qui n'avait plus d'espace pour s'entraîner. Nous pourrons aussi répondre aux besoins des associations, écoles et sportifs.» Après vingt ans de bons et loyaux services, le terrain multisports de Monéteau retrouve un second souffle grâce à l’aide du conseil régional. Intégré à merveille dans l’espace, il allie gazon et sol synthétique souple pour une pratique du football, volley-ball et basket-ball en toute sécurité. En accès libre,

“ La confiance qu’on m’accorde me fait avancer ” Charles Rozoy, 9 fois champion de France de natation et 6 fois médaillé d'or aux championnats du Canada et des États-Unis.

« Suite à un accident de moto, j'ai commencé à faire du handisport. Ma rage de réussir est née. Aujourd'hui, ce qui me fait avancer, c'est toute cette confiance qu'on m'accorde, pour preuve la médaille de la Région que Safia Otokoré, vice-présidente du conseil régional, m'a remise. Cela donne envie de continuer et de se surpasser. Je suis fier de représenter la France mais aussi la Bourgogne, à travers le monde. »

■ Le terrain multisports de Monéteau, dans l’Yonne

400 000 LICENCIÉS 5 000 CLUBS 67 LIGUES

SPORTIVES

POINT DE VUE “Nous voulons du sport partout en Bourgogne” Safia Otokoré, vice-présidente chargée du sport

« Défendre une politique sportive est essentiel : la Région a financé le sport bourguignon à hauteur de 51 millions d'euros depuis 2004. Proposer une offre équitable dans toute la Bourgogne, valoriser les clubs et les dirigeants qui les animent, continuer à développer les pratiques individuelles et soutenir le sport et l’emploi en milieu rural : tels sont les objectifs

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que nous poursuivons. Cette année, nous accorderons une attention particulière à l’amélioration des déplacements des clubs ainsi qu’à la formation des sportifs en vue de leur insertion professionnelle. Il faut noter aussi que la Bourgogne est la seule région où toute personne atteinte d’un handicap ne paie pas sa licence sportive. En 2011, nous mettrons encore plus l’accent sur l’accompagnement des clubs féminins, dans l’élaboration de leur dossier, sur la reconnaissance de leurs valeurs. » ■

il est éclairé jusque tard le soir pour une utilisation maximale.

Le plus bel équipement sportif couvert du département de l’Yonne La première phase de la réhabilitation du complexe omnisports de Sens s’est achevée. Gérald Packo, directeur des sports revient sur le projet : « La salle de gymnastique, financée en partie par la Région, est terminée. La construction d’un ensemble de vestiaires, de locaux techniques et de gradins supplémentaires se fera dans un second temps. Bureaux des associations et logement pour le gardien font partie de la 3 e phase de ce projet qui s’achèvera avec la rénovation des équipements déjà existants : la salle centrale pour la pratique du handball, basket-ball, volleyball, la salle d’haltérophilie et la salle dédiée à la boxe ». Autant d’équipements qui laissent présager de nombreux nouveaux champions. ■

“Le nerf de la guerre, c'est le coût du déplacement” Catherine Lepetz, directrice régionale du Service régional de l’Union Nationale du Sport Scolaire

« Le nerf de la guerre, c'est le coût du déplacement. Une association sportive ou un établissement qui n'a pas les moyens de se déplacer, se prive des championnats. Plus la Région les aide, plus les sportifs atteindront le haut niveau. L'UNSS effectue les remboursements en fonction du nombre de personnes déplacées et de la distance parcourue. Une autre partie des subventions est consacrée à l'hébergement des sportifs au niveau national. L'impact est énorme ! »

UN VISAGE UNE

HISTOIRE

“ En plein dans le mille ” Bérengère Schuh,

médaillée de bronze aux JO de Pékin 2008

Il ne lui a fallu que quelques tirs pour que les premières flèches lui aillent droit au cœur et que naisse sa passion pour le tir à l’arc. 4e au classement mondial en 2009, Bérengère Schuh débute à l’âge de 12 ans. Seule fille au sein du club, elle devient, en seulement trois ans, championne d’Europe cadette. Mordue de compétition, l’archère veut aller encore plus loin. Elle intègre alors l’équipe de France, remporte le titre de championne du Monde senior devant 5000 personnes à Nîmes en 2003 et participe aux Jeux Olympiques de Pékin en 2008 où elle décroche une médaille de bronze. Bérengère Schuh devient en mai 2009 la première archère professionnelle en France. Cette sportive de haut niveau, licenciée au club La Sentinelle de Brienon-sur-Armançon, dans l’Yonne, ne compte pas en rester là et vise maintenant la médaille d’or en compétition individuelle aux Jeux Olympiques de Londres en 2012. ■

“ Le judo avant tout ! ” Hélène Recevaux, championne du monde de judo

Bulgarie, Japon, Maroc, Bosnie Herzégovine… Hélène Receveaux, judokate depuis l’âge de sixans, s’est illustrée dans de nombreux pays cette année et devient ainsi l’une des plus grande fierté de l'Alliance Dijon Judo 21. Titrée en septembre dernier aux championnats d'Europe junior en Bulgarie, elle réalise, à 19 ans, un doublé en remportant également les mondiaux de judo à Agadir au Maroc. Trop jeune à quatre ans pour monter sur le tapis, elle attend deux années en observant ses deux frères combattre. Sous le charme de ce sport de contact, la jeune judokate prend tout de suite goût à la compétition. Le plus grand moment de sa jeune carrière : la Marseillaise lors des championnats du monde. « J’imaginais la joie de ma famille, de mes amis, de mon entraîneur en Bourgogne. J’étais contente de leur faire plaisir. Mon prochain objectif : les Jeux Olympiques ! » ■

Boladé Apithy ou l'art du sabreur Médaillé de bronze aux championnats d'Europe d'escrime 2010.

Sabreur dijonnais, Boladé Apithy jongle entre sa vie étudiante et sa carrière sportive de haut-niveau. Déterminé, il gère la pression et ne manque pas de se faire plaisir lors des compétitions. Après avoir remporté les médailles d'argent et de bronze en compétition par équipe à l'occasion des championnats d'Europe de 2008 et 2009, il décroche une médaille de bronze en individuel lors des championnats d'Europe d'escrime 2010.


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Canaux

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La Bourgogne

une histoire

d’eau POINT DE VUE “Les Bourguignons doivent se réapproprier les canaux ”

■ La halte nautique de Fragnes en Saône-et-Loire

Edith Gueugneau, vice-préside nte en charge du tourisme et d es canaux

Péniches-hôtels, bateaux de plaisance... la Bourgogne arrive en tête des régions françaises pour son tourisme fluvial. Le cadre exceptionnel de ses canaux et rivières attire de nombreux touristes, notamment étrangers. Mais encore trop peu de Bourguignons en profitent. Cette année, le conseil régional met en place de nouvelles aides pour inciter les acteurs des canaux à mettre en œuvre des activités, des services, des loisirs susceptibles d’attirer les Bourguignons sur leurs berges et d’offrir une alternative au coûteux tourisme de plaisance. Le conseil régional intensifiera

cette année la réhabilitation des ouvrages (écluses, barragesréservoirs, digues) pour assurer la sécurité des visiteurs sur ces lieux de baignade, de pêche ou de randonnée.

Loisirs et services Nouveauté en 2011, la Région soutient les activités de loisirs : bateaux-promenades proposant des mini-croisières insolites, aménagement d’aires de jeux au bord de l’eau, de plages à proximité des barrages-réservoirs, comme à Grosbois-enMontagne... La Région aide aussi à transformer les maisons éclusières en lieux d’accueil :

restaurants, bistrots, épiceries, services de dépannage vélo, guinguettes…

Entre la terre et l’eau Enfin, le conseil régional encourage la création ou l’aménagement de ports de plaisance et de haltes nautiques. L’objectif : proposer aux plaisanciers et visiteurs (cyclistes, propriétaires de camping-cars, randonneurs) toute une gamme de services (bornes d’eau et d’électricité, alimentation…). Comme à Fragnes, en Saône-et-Loire, où le développement de la halte a permis de créer et d’animer un centre-bourg au bord de l’eau. ■

UN VISAGE UNE

HISTOIRE

est un coin “ Mon écluse Evelyne de paradis ” éclusière Vermenot, sur le canal du Nivernais « Je suis devenue éclusière par hasard, il y a déjà 38 ans ! Je suis tombée amoureuse de ce métier et de l’écluse d’Anizy, dans la Nièvre. Je suis chargée de faire passer l’écluse aux bateaux, bien sûr, mais aussi d’entretenir les abords du canal. Mon rôle d’accueil est primordial. C’est incroyable le passage que draine la véloroute sur les chemins de halage. Le parcours manque de

petits commerces. Je dépanne: lait, farine, confiture... Je peux même proposer les légumes de mon jardin ! Mais les gens sont très demandeurs d’endroits où se restaurer, acheter quelques bricoles, réparer leur vélo. Nous manquons aussi de ports d’hivernage : la flotte des bateaux particuliers s’est beaucoup agrandie ces dernières années ». ■

« Nous avons tourné le dos aux canaux. L’enjeu pour la Région - qui expérimente sur trois ans la gestion des 574 kilomètres de voies d’eau - est de créer les conditions pour que communes et Bourguignons se réapproprient ce patrimoine exceptionnel. En 2011, nous lancerons un plan de soutien aux projets touristiques tournés autour des canaux. Si les voies d’eau attirent une clientèle aisée et étrangère, nous voulons aussi favoriser un tourisme fluvial accessible au plus grand nombre en aidant, par exemple, les haltes nautiques à s’équiper de bateaux électriques en location à la journée ou en soutenant des activités autour du canoëkayak, de la pêche... Nous travaillons aussi au développement de la fréquentation autour des canaux. Nous souhaitons aider la création d’activités et de services accessibles au plus grand nombre (location de vélos, boucles de découverte des territoires traversés, ateliers pédagogiques….). Cette expérimentation par la Région crée une dynamique favorable au développement des projets. » ■

LE CHIFFRE

30

574 km

millions d’euros

de voies navigables sont aujourd’hui gérés par le conseil régional de Bourgogne :

Ce sont les retombées économiques, sur les territoires traversés par les canaux, générées par le tourisme fluvial en 2010

390 écluses et 410 maisons éclusières 15 barrages-réservoirs et 4 étangs 4,6 km de tunnels 75 ports ou haltes nautiques


Fiscalité

Février 2011

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Fiscalité

ce qui

change2011

L’autonomie fiscale de la Région devient une vraie peau de chagrin. Sur fond d’incertitude le conseil régional maintient ses priorités. Depuis 2010 et la suppression de la taxe professionnelle, les entreprises ne paient plus d’impôts directement aux régions. A partir de 2011, il en ira de même pour les particuliers propriétaires fonciers. Ainsi, pour la première fois dans l’histoire de la décentralisation, les régions ne voteront plus aucun taux de fiscalité directe. Exit la taxe professionnelle et les taxes foncières ! Un mécanisme complexe de remplacement par redistribution de nouveaux impôts est mis en place (voir encadré). C’est l’Etat qui en impose les clés de répartition entre les régions, leur ôtant ainsi toute marge de décision.

Des dotations d’Etat en berne Par ailleurs, la diminution des consommations de carburant et la stagnation des immatriculations rendent les autres recettes (TIPP et

Fin de la fiscalité directe régionale Trois dispositifs sont supposés venir compenser le manque à gagner considérable laissé par la perte de la fiscalité directe : la cotisation sur la valeur ajoutée (CVAE), les impositions forfaitaires sur les entreprises de réseau (IFER), et enfin des dotations de

en

cartes grises) peu dynamiques. De plus, l’Etat a annoncé le gel, pour les trois prochaines années, des dotations de décentralisation (destinées à financer les compétences transférées aux collectivités) et la baisse de ses dotations globales de fonctionnement des régions. Au final, avec la part aléatoire des impôts nationaux et les dotations en baisse, on obtient un contexte plus que contraignant, décidé unilatéralement par l’Etat.

La TIPP Grenelle : piège politique

Des priorités réaffirmées Face à ses recettes stagnantes et aux incertitudes sur celles à venir, la Région a souhaité faire preuve d’une vigilance accrue sur les engagements pluriannuels. Elle ne prendra pas d’engagements qu’elle ne pourra tenir. Le budget 2011 doit permettre à la Région de résister à la crise, protéger les plus faibles et préparer l’avenir des Bourguignons et de la Bourgogne. Ses orientations prioritaires seront donc l’enseignement, l’action économique, la formation et l’apprentissage. ■

l’Etat, qui en fixe le niveau, de même que les taux des nouveaux impôts. La CVAE, calculée sur la valeur ajoutée, présente un risque d’évolution négative en période de crise économique durable. L’IFER taxe les matériels roulants voyageurs, mais le fret en est exclu, de même que la fibre optique, que l’Etat demande pourtant aux régions de cofinancer. ■

Depuis 2010, les dotations de l’Etat ne sont plus indexées sur l’inflation avec pour conséquence une perte de 4 M€ pour la Région en 2011.

INTERVIEW “Comment l’Etat nous asphyxie” Michel Neugnot, vice-président en charge des finances et de l’évaluation

On parle beaucoup de la fiscalité des collectivités. Dans quel contexte avez-vous abordé le budget 2011 ? Ce budget est l’aboutissement d’un travail de plus de six mois qui s’est déroulé dans un climat d’incertitude totale sur le niveau de nos recettes pour 2011 et les années suivantes. Pour la première fois depuis 2004, les dotations de l’État sont soit bloquées sans tenir compte de l’inflation, soit en diminution. La fiscalité perdue pour les régions est supposée être compensée par des recettes calculées sur la base des recettes fiscales de 2008. L’Etat nous impose unilatéralement beaucoup de contraintes et des incertitudes inquiétantes pour demain. Vous n’avez donc plus de marge de manœuvre décisionnelle ? Il n’en reste qu’une ! La taxe sur les cartes grises est notre dernière variable d’ajustement. Au cours du premier mandat, nous avions pris la décision de geler cette contribution. Dans le nouveau contexte financier imposé par l’Etat, nous avons été contraints de l’augmenter cette année comme l’ont fait beaucoup d’autres régions. ■

Des choix responsables En dépit d’une situation financière incertaine, la Région a choisi de préserver les politiques directement utiles aux Bourguignons : culture, santé, sport, emplois tremplin… Ces dispositifs sont là pour soutenir les plus démunis et favoriser l’égalité des chances sur l’ensemble du territoire. C’est le premier fil rouge de la nouvelle mandature.

Tenir le cap Second fil rouge : tenir les engagements pris, l’œil rivé sur l’évolution des recettes. Le conseil régional met en œuvre la première mesure du Pack autonomie jeune avec une aide au permis de conduire. Un « Plan de continuité professionnelle » renforcera les dispositifs déjà engagés en sécurisant les parcours et adoucissant les transitions. La mobilité partout et pour tous favorisera les systèmes alternatifs à la voiture particulière. Le virage amorcé vers une économie durable se poursuit avec le développement des filières (bâtiment, éolien, agro-matériaux…), la formation aux métiers de demain, le soutien à une production agricole de proxi-

La loi de finances 2010 donne aux régions la possibilité de majorer la part régionale de la TIPP (Taxe intérieure sur les produits pétroliers) lorsqu’elles ont des projets d’infrastructures listés par la loi Grenelle. C’est le cas de la Bourgogne avec les trois branches de la LGV Rhin-Rhône. L’Etat, ne pouvant plus assumer seul ses politiques, prie donc la Région de taxer l’automobiliste pour les financer !

mité et de qualité, les éco-lycées...

Les collectivités locales financent plus de 70% des investissements en France…

Des aides conditionnelles Troisième fil rouge : introduire des critères d’écoconditionnalité et de responsabilité sociétale de l’entreprise dans l’attribution des aides. Les appels à projets, plus systématiques, permettront de mieux maîtriser les enveloppes budgétaires et d’aider les projets les plus pertinents et les plus efficaces. Des aides bonifiées seront accordées aux projets répondant aux objectifs prioritaires définis par l’assemblée régionale.

Evaluation des politiques Quatrième fil rouge : la culture de l’évaluation permanente a conduit l’assemblée à arrêter certains dispositifs (aide au photovoltaïque, prêt écologement) ou à en aménager d’autres (adaptation de l’offre TER). La Région poursuivra cette politique d’évaluation car c’est le seul moyen de conserver des marges de manœuvre. Quand les ressources se font rares, chaque euro dépensé doit être le plus utile possible. ■

… mais elles pèsent moins de 10% de la de"e nationale

Part des collectivités

Part de l'Etat

A quoi sert l’empunt ? L’emprunt ne peut être destiné qu’au financement des dépenses d’investissement. Pour les 260 M€ d’investissements inscrits au budget 2011, le conseil régional a prévu un emprunt maximum de 161 M€. Les 99 M€ restants proviennent de l’autofinancement. Le suivi et la gestion rigoureuse de la dette permettent de maintenir les grands équilibres financiers de la collectivité, avec une dette globale par habitant de 271 €. ■


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Tribunes

Février 2011

Libre expression Rien ne va plus ! L’Éducation nationale en danger Aucun tabou si ce n’est, je l’annonce, que l’on fera cette réforme sans enlever un centime et sans supprimer un poste au niveau du lycée », tels sont les engagements pris par le chef de l’Etat à St Lô, à l’occasion de ses vœux adressés aux enseignants ! Deux ans plus tard, le budget 2011 voté par la majorité UMP-Nouveau Centre à l’Assemblée nationale prévoit la suppression de 16 000 postes d’enseignants alors que 60 000 élèves supplémentaires seront accueillis à la rentrée prochaine. La saignée est terrible et fait suite à des suppressions massives dans l’Education nationale depuis 2002. En perdant dans le second degré, lycées et collèges, 1734 postes depuis 2001 sur un total initial de 11 233, notre académie paie un large tribu à cette dégradation nationale. En 10 ans, de 2001 à 2011, le nombre d’élèves dans les collèges et lycées de Bourgogne a diminué de 9% alors que le nombre de postes baissera

de 15 %. Dans les lycées bourguignons ce sont près de 200 postes supprimés à la rentrée 2011. Et pendant ce temps là, comme pour faire oublier la réalité, plan sciences, anglais à trois ans… les opérations de communi cation du ministre de l’Edu cation nationale se suivent et se ressemblent. Derrière les incantations, les références aux «bonnes vieilles méthodes » et aux «fondamentaux » ou les plans qui se veulent innovants, le Ministre ne propose rien de neuf pour apprendre aux élèves à résoudre des problèmes et à raisonner. Aider les élèves à acquérir goût et aptitudes, en mathématiques comme en langues, nécessite des enseignants formés. Alors que leur formation professionnelle est laminée, que les jeunes enseignants sont envoyés sans aucune expérience devant des classes à temps complet, les « plans » gouvernementaux n’ont aucune crédibilité. La proposition du Ministre de créer des «modules » de formation en sciences serait risible si la situation des nouveaux enseignants et de leurs élèves

n’était pas si tragique. Avec plus d’élèves et moins d’enseignants, ce sont plus d’enfants par classe, moins de possibilité pour les équipes de se concerter pour mener des projets pluridisciplinaires, moins d’attention à porter à chacun des élèves… et un casse-tête insoluble des proviseurs pour élaborer les emplois du temps. Les membres des conseils d’administration des lycées en seront les témoins. L’empilement de mesures hétéroclites, mal pensées, non concertées, jamais évaluées, ne saurait masquer l’essentiel. La politique budgétaire idéologique du gouvernement prive aujourd’hui l’Éducation nationale des moyens d’assurer la réussite de tous.

Plus que jamais priorité à l’emploi A la question « Vous demandez aux collectivités locales, en quasi-totalité à gauche, de vous épauler ? » le tout nouveau Ministre du travail répond : « J'adresse un message aux régions et aux départements : je souhaite que la question de l’emploi

soit abordée sans esprit partisan, les élections présidentielles et législatives sont encore loin, travaillons ensemble. Si par exemple sur l'apprentissage, dans le cadre des nouveaux contrats d'objectifs et de moyens, l'Etat met un euro, je dis aux régions : mettez aussi un euro. Cela permettra d'être plus actifs et plus efficaces. » Dans ce domaine, comme dans bien d’autres, nous assistons à une double démarche de la part de l’Etat. D’une part, une recentralisation de l’ensemble des dispositifs alors que l’expér i e n c e p ro u v e q u e l a décentralisation est la solution d’avenir de tous les pays modernes. D’autre part, l’assèchement organisé des recettes des Régions et un appel de plus en pressant de cofinancement des politiques de l’Etat. Comme l’a rappelé François Patriat au cours de la session budgétaire des 24 et 25 janvier, « L’Etat nous étrangle et nous fait les poches en même temps ! ». Cette attitude se double d’une communication démagogique du chef de l’Etat qui, concern a n t l’ a p p re n t i s s a g e,

annon ce le 10 février le déblocage de 500 millions supplémentaires alors qu’en 2010 l’enveloppe exceptionnelle du plan de relance s’élevait à 1,5 milliard d’euros. Manque 1 milliard au bout du compte ! De plus la promesse déjà entendue en 2009 de doubler le nombre d’apprentis se heurte dans les faits à l’instauration du Bac pro en 3 ans ainsi qu’à la suppression des primes Etat aux employeurs. Et pendant ce temps, le chômage atteint un niveau de plus en plus intolérable, notamment en Bourgogne avec près de 100 000 demandeurs d’emploi et la dis parition depuis 2008 de 20 000 emplois dont 8 000 industriels. ■

Michel Neugnot Président du groupe socialiste et radical de gauche

Pour des politiques régionales encore plus solidaires La réforme des collectivités territoriales, pour les budgets des régions, c'est le gel des dotations d'état, la fin de la taxe professionnelle et l’absence de compensation financière à la hauteur des enjeux.

Les élus communistes ont contribué à un budget offensif qui respecte nos engagements de campagne : maintien et développement des services publics, poursuite de la gratuité des livres scolaires et de l’aide aux familles, aide à la demi-pension, équi-

pement des lycéens et apprentis et ont permis le développement de la démocratie participative : doublement des comités de lignes SNCF et la création d'une commission de suivi et recommandation des aides économiques, visant à

conditionner les aides régionales aux entreprises à des critères d'efficacité sociale et écologique. Au cours de cette année 2011, notre groupe continuera d’œuvrer pour rendre les politiques régionales plus solidaires et engagera de

nouvelles réflexions quant à la gestion de l’eau, l’accès à la santé ou à la culture. ■

Nathalie Vermorel-de Almeida Présidente du groupe communiste


Tribunes

Février 2011

P 21

Conformément à la loi démocratie de proximité, les différentes composantes de l’assemblée disposent d’une tribune dans les supports d’information de la collectivité.

L’écologie gagne du terrain en Bourgogne La Région a voté son budget annuel : ses grandes lignes tracent la feuille de route politique de notre collectivité. La crise que nous traversons n’épargne pas la Bourgogne. Elle n'est pas qu’économique et écologique, c’est aussi une crise de sens. Au sein de la majorité, les élus Europe-éco-

logie-les-Verts portent le principe de la conversion écologique et sociale de la région : c’est-à-dire un engagement vers un nouveau modèle de développement. Cela ne se fait pas facilement. Nous sommes seuls lorsqu’il s’agit de défendre un projet de parc naturel. Seuls encore lorsqu’il s’agit de refuser l’ar-

rêt de lignes TER, jugées pas assez rentables… Mais nos idées progressent : cela se traduit en actes. Au soutien que la Région accorde aux énergies renouvelables, aux agro-matériaux, aux filières agricoles bio et de qualité, à l’économie sociale et solidaire (qui sont autant de sources d’emplois) s’ajou-

te désormais une approche novatrice dans la gestion des lycées. Notre vice-présidente, Nicole Eschmann, a engagé un travail de fond pour assurer leur rénovation. A la clé, ce sont d’importantes économies d’énergies et un meilleur cadre de travail. Et des lycées « éco-responsables », qui

seront à la fois lieux de vie et d’apprentissage, de l’égalité des chances, de la citoyenneté et du développement durable. L’écologie gagne du terrain en Bourgogne. Les temps changent. ■ Philippe Hervieu Président du groupe Europe Ecologie Bourgogne

Budget 2011 : la Bourgogne navigue à vue et les Bourguignons écopent Le Président de la majorité l'a dit luimême, le budget 2011 est un budget de continuité : comprenez que faute de courage et de réelle évaluation de nos politiques publiques, la région va continuer de confondre l'intérêt général avec la somme des intérêts particuliers. Pourtant, le contexte économique appelait à une véritable recentralisation de l'action régionale. Au lieu de cela, le débat budgétaire ne fut rien d’autre que l’expression d’une véritable fuite en avant des finances

régionales, dont l'augmentation repose sur un endettement systématique. Le coupable est tout trouvé : une fois de plus l'Etat est responsable de tous les maux de la Région. Enfermé dans cette politique du bouc-émissaire, la région n'a plus d'autres choix que de faire payer aux bourguignons son absence de choix politiques au travers de l’augmentation de 20 % de la taxe sur les cartes grises des véhicules (passant de 35 €/CV en 2010 à 42 €/CV en 2011). Déjà nos concitoyens étaient mis à forte contribution lorsqu'ils

faisaient leur plein d'essence (+ de 20M€ du budget régional proviennent du produit de la modulation des tarifs sur les carburants), mais la majorité a décrété que ce n’était pas assez. Ainsi, l'augmentation des impôts semblant être la seule variable d'ajustement de la majorité régionale, nous ne pouvons que nous féliciter, et les Bourguignons avec nous, de la réduction de son pouvoir de variation des taux liée à la réforme territoriale et à celle de la taxe professionnelle. Nous avons donc logique-

ment voté CONTRE un budget au travers duquel notre région appréhende cette nouvelle année sans cap déterminé et en faisant payer aux administrés son manque d'ambition. Une autre politique est pourtant possible. Celle-ci passe par un état des lieux précis et objectif de notre territoire, une évaluation des dispositifs mis en place depuis 2004 ainsi qu'une définition des objectifs à atteindre dans l'intérêt de la Bourgogne. Tels sont les préalables à la définition des actions qui nous permettront de redresser la

barre... et il serait temps ! En revanche, notre groupe se félicite du vote de son vœu lors de la session des 24 et 25 janvier dernier, visant à exprimer les réserves du conseil régional quant au projet de parc national de zones humides en basse vallée du Doubs. C’est là, un premier pas en direction des acteurs économiques locaux, gravement impactés par ce projet, qui font vivre et avancer notre région. ■ Emmanuelle Coint Présidente du groupe Bourgogne dynamique

Communautarisme = menace Le mot communautarisme, naguère absent du dictionnaire n’apparaît qu’à partir des années 1990. Il s’est en quelques années emparé du terrain et a colonisé bien des esprits… En langage clair, le communautarisme c’est l’éclatement de la Nation en ensembles cultivant des identités diffé-

rentes de la majorité, pour finalement revendiquer des droits particuliers satisfaisant une volonté de marginalisation. Certains imaginent le phénomène du communautarisme soluble dans la République, c’est exactement le contraire qui arrive. Le pseudo-chantage exercé par des « artisans communautaires » non

représentatifs, rencontrant une certaine complaisance médiatique et bénéficiant de différents soutiens politiques, tente d’effacer le peuple souverain en gérant une division et une concurrence communautaire. La seule conclusion possible est dans la Constitution : la République ne reconnaît aucune communauté, elle est

une et indivisible. Le communautarisme représente la rupture totale avec le principe d’identité nationale. Refuser le communautarisme, c’est nous protéger d’une grave atteinte à nos traditions et à nos institutions, et conserver le socle laïque et républicain. Nous, Front National combattons fermement toute

forme de communautarisme, seule compte pour nous la sauvegarde de la Nation et des Français. ■

Edouard Ferrand Président du groupe Front national


P 22

Vos conseillers régionaux

L’assemblée régionale est composée de 57 conseillers régionaux. Son président, François Patriat, a été élu le 26 mars 2010. Il est secondé de 15 vice-présidents.

Février 2011

L’assemblée régionale

GROUPE socialiste et radical de gauche PS • 71 Philippe Baumel

PS - 89 Jean-Yves Caullet

PS - 58 Frédérique Colas

PS • 58 Blandine Delaporte

PS • 71 Jérôme Durain

PS • 21 Hamid El Hassouni

PS • 71

PS • 21

PS • 21

PS • 58

PS • 21

PS • 58

David Marti

Sylvie Martin

Michel Neugnot

Florence Ombret

Safia Otokoré

Christian Paul

EEB • 71

EEB • 89

EEB • 71

EEB • 21

EEB • 89

EEB • 58

Alain Cordier

Chantal Dhoukar

Nicole Eschmann

Philippe Hervieu

André Lefebvre

Wilfried Séjeau

UMP • 71

UMP • 89

UMP • 21

UMP • 21

UMP • 71

UMP • 21

Jean-Paul Anciaux

Aurélie Berger

Pierre Bolze

Emmanuelle Coint

Arnaud Danjean

Sylvie Dupaquier

FN • 21

FN • 71

FN • 89

FN • 71

FN • 21

FN • 58

Rémy Boursot

MarieChristiane Colas

Edouard Ferrand

Christian Launay

Josette Romualdo

Marcel Stephan

GROUPE Europe Ecologie Bourgogne

GROUPE Bourgogne dynamique

GROUPE Front national


Vos conseillers régionaux

Février 2011

PS • 89 Guy Férez

PS • 71 Edith Gueugneau

PS • 21 Fadila Khattabi

PS • 71 Karim Khatri

PS • 71 Jean-Claude Lagrange

PS • 21 Isabelle Lajoux

PRG • 89 Dominique Lapôtre

PS • 21

DVG • 71

PS • 71

PS • 21

PS • 58

PS • 21

PS • 71

François Patriat

Jacques Rebillard

Florence Rognard

Françoise Tenenbaum

Martine Vandelle

Stéphane Woynaroski

Nisrine Zaïbi

PCF • 89

PCF • 58

PCF • 21

PCF • 71

Patrick Blin

Jean-Paul Pinaud

Alain Renault

Nathalie Vermorelde Almeida

P 23

PS • 71 Sophie Lasausse

GROUPE Communiste

UMP • 71

NC • 21

UMP • 71

UMP • 89

NC • 58

UMP • 89

UMP • 71

UMP • 21

Gérald Gordat

Pascal Grappin

Marie-Claude Jarrot

Guillaume Larrivé

Jean-Luc Martinat

Henri de Raincourt

Christine Robin

Catherine Vandriesse

Pour joindre les groupes politiques du conseil régional Groupe socialiste et radical de gauche

Groupe Europe écologie Bourgogne

5, avenue Garibaldi 21000 Dijon Tél. : 03 80 49 98 20 Fax : 03 80 58 93 60

5, avenue Garibaldi 21000 Dijon Tél. : 03 80 30 07 12 Fax : 03 80 30 82 54

Groupe communiste 5, avenue Garibaldi 21000 Dijon Tél. : 03 80 49 97 44 Fax : 03 80 49 82 80

Groupe Bourgogne dynamique

Groupe Front national

5, avenue Garibaldi 21000 Dijon Tél. : 03 80 30 14 13 Fax : 03 80 30 35 61

5, avenue Garibaldi 21000 Dijon Tél. : 03 80 58 90 17 Fax : 03 80 58 91 01


Permis : le coup de pouce pour bien démarrer ! moins de 26 ans la Région Bourgogne finance

500 €

sur votre permis de conduire.

Sans voiture, se former loin de chez soi ou chercher un travail, ce n’est pas si facile ! Et passer son permis, ce n’est pas donné… Pour aider les jeunes de moins de 26 ans à être plus mobiles pour bien démarrer leur vie active, le Conseil régional de Bourgogne finance une partie du permis de conduire à hauteur de 500 €.

Pour en bénéficier ? Il faut être inscrit dans une auto-école bourguignonne depuis le 1er janvier 2011 et effectuer un parcours professionnel en Bourgogne (CAP, Bac Pro, apprentissage, etc.) ou être demandeur d’emploi en formation continue. En contrepartie de l’aide financière du conseil régional, il vous est demandé de donner 20 heures de votre temps à une association de votre choix.

Pour en savoir plus :

www.cr-bourgogne.fr

Déposez votre demande à la mission locale la plus proche de chez vous.


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