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700e Anniversaire

La copie du masque mortuaire de Dante au Palazzo Vecchio de Florence

DANTE SOUS LA DENT !

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Dante est à peu près synonyme d’enfer (on entend à tour de bras que « ce fut dantesque » qu’il s’agisse d’une étape du Tour de France ou d’une journée de météo capricieuse), on oublie toujours qu’il a aussi écrit La Vita Nova, Le Purgatoire et surtout Le Paradis, entre autres et eut une vie très remplie. Et ce tout jeune homme n’est mort que depuis 700 ans cette année ! Allegretto !

Dante Alighieri est né en 1265 à Florence et est mort en 1321 à Ravenne.

Quand il rencontre Béatrice, il a 9 ans.

Ils font partie des grands couples d’amoureux mythiques, comme Pétrarque et Laure, comme Tristan et Yseult ou Roméo et Juliette. Béatrice est morte très jeune, Dante ne l’a jamais oubliée.

Par ailleurs il développera toute sa vie un engagement très démocrate dans la vie politique, après avoir étudié le droit et la philosophie. Il sera condamné à mort pour ces activités et s’exilera. Surtout il commence à écrire, Le convive, bien d’autres livres, puis La Divine Comédie. Il meurt à Ravenne à 56 ans.

PARLONS DU PARADIS, POUR UNE FOIS…

Que nous apporte Dante aujourd’hui ? Une vision, une incroyable vision : une proposition de résurrection de Béatrice (c‘est à dire de l’amour) dans Le Paradis, projet qu’il a lui-même en secret depuis un rêve fait après la mort de sa jeune amoureuse. Autrement dit, porter un projet toute une vie, faire d’une personne un mythe.

C’est-à-dire aussi, donner du sens à sa vie, à nous les multi-causes.

Le Paradis n’est pas moins puissant que L’Enfer, tant de fois décrit à travers ses neuf cercles parcourus en compagnie de Virgile (les mêmes cercles auxquels Jérôme Bosch aura consacré sa vie à sans parvenir à les achever).

Alors parlons du Paradis, pour une fois. Il n’est que mouvement, traversée de neuf cieux jusqu’au dernier ciel, dit le ciel immatériel, tout y est nimbé de lumière, et l’ascension s’y fait d’une planète à l’autre. Rien de terrestre, sauf le voyageur. C’est la beauté de plus en plus étincelante de Béatrice retrouvée qui donne au voyageur sa certitude d’approcher le paradis tout de blancheur et de scintillement. Au loin une « petite aire », notre terre, sinon ce n’est qu’étoiles, astres, pureté, extase. Le paradis, toujours devant nous, est promesse, mais promesse tenue, au-delà des passages initiatiques nombreux.

« La fin reporte au commencement ». Le présent nous renvoie aussi au passé. Le passé envoie vers l’avenir. C’est Dante mais aussi Proust.

DANTE, SINON RIEN…

Traduire Dante relève, comme pour tout grand texte, de la gageure. Il y a bien des écoles, des querelles, des désaccords. Mais tout le monde tombe comme une mouche devant l’intensité et la beauté du livre. Il se lit comme un roman, bien qu’en vers.

Certes, pour y parvenir, les épreuves ne manquent pas, après tout c’est de bonne guerre… Leçon de littérature, leçon de vie.

Dante aujourd’hui ? Ce tout jeune poète écrit quoi ? Une chose que tout un chacun devrait chercher dans sa vie, éternité du sentiment, bien autrement célébré qu’en sms :

« L’amor che chove il sole e l’altre stelle. »

« L’amour qui meut le soleil et les autres étoiles. »

Quoi dire d’autre ? Rien.

Dante, sinon rien. a

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