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« Je ne peux pas imaginer qu’au niveau du ministre et même de la présidence de la République, il ne se passe rien dans un futur proche. »
by Or Norme
On l’espère vraiment. Pour nous, Région et Eurométropole, il est évident que d’ici la fin de cette année, il faut parvenir à mettre parfaitement en œuvre ce qui était prévu à partir du 11 décembre dernier. Certaines lignes vont ensuite être mises en concurrence : celles vers Lauterbourg, celle de la vallée de la Bruche et la liaison transfrontalière entre Strasbourg et Offenbourg. Je pense que la SNCF a encore le temps et la capacité de se rattraper, mais il y a quand même péril en la demeure, c’est certain…
La capacité technique et logistique, pourquoi pas, mais a-t-elle la capacité financière pour opérer ce redressement ?
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Il est vrai que depuis des décennies, de gros investissements ont été réalisés sur les trains à grande vitesse et que le train du quotidien, comme je l’appelle, a pris beaucoup de retard. L’État devrait beaucoup plus se mobiliser pour doter la SNCF des budgets dont elle a besoin. Un simple exemple, mais il est révélateur : en huit mois, l’État a mis 7,5 milliards d’euros sur la table pour les aides à la pompe. En même temps, il a mis 300 millions d’euros pour aider les différentes autorités de transport dans leurs projets, 200 millions pour l’Ile-de-France et 100 millions pour le reste du pays. Cela a des conséquences directes sur le REME : quand on voit l’état délabré du réseau entre Strasbourg et Lauterbourg, par exemple.
C’est simple, il n’est pas question d’augmenter le cadencement sur cette ligne, c’est impossible, techniquement. On ne peut en vouloir ni à la SNCF ni à la Région, mais à ces politiques publiques qui ont fait que le train du quotidien a été délaissé et est devenu comme anecdotique. Un peu partout, il a fallu se battre pour que certaines lignes ne ferment pas…
Une dernière question. Pensez-vous réellement et en toute franchise qu’à la fin de la présente année, le REME strasbourgeois sera activé pleinement comme il devait l’être il y a trois mois ?
Oui, je le pense intimement. Je pense que la SNCF va se mobiliser désormais beaucoup plus pleinement et je ne peux pas imaginer qu’au niveau du ministre et même de la présidence de la République, il ne se passe rien dans un futur proche. Les enjeux sont tellement gigantesques : les transports représentent à eux seuls le tiers des émissions de gaz à effet de serre. On ne peut pas de permettre de laisser filer, comme on dit. Le développement du train du quotidien est aussi une réponse à des enjeux liés à l’aménagement du territoire. Et cet enjeu transgresse les options politiques des uns et des autres, ce qui est un atout aussi… » c
Jean-Luc Fournier Nicolas Rosès