Globo 59 : Comprendre, le premier pas avant d'agir (dossier éducation)

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TRIMESTRIEL D’OXFAM-SOLIDARITÉ – SEPTEMBRE 2017 – NUMÉRO 59 Editeur responsable : Stefaan Declercq, Rue des Quatre-vents 60 - 1080 Bruxelles

Cultiver du fourrage dans le désert ? > Page 6

Dossier éducation

COMPRENDRE, le premier pas avant d’agir

A chacun sa part d’impôt

Plans catastrophes et chèvres à louer

Les multinationales paient-t-elles leur juste part d’impôt ?

Au Laos, Oxfam et ses partenaires mettent en place des plans pour mieux se préparer aux catastrophes naturelles.

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©Tineke D’haese/Oxfam

coverstory Sur la photo, une élève de l’Athénée Royal de Schaerbeek s’est mise dans la peau d’une agricultrice bolivienne. Elle défend ses droits lors d’un Sommet mondial fictif sur le changement climatique. Car l’éducation et l’empathie sont les premiers pas vers un avenir meilleur.

sommaire 3

PêLE-MêLE

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La question

Retrouvez le dossier éducation page 7

Edito

Armés pour le futur

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• Rien à cacher ? Les festivaliers se sont engagés cet été pour demander plus de transparence fiscale de la part des multinationales • Comment vous avez changé la vie des productrices de lait de Bittou (Burkina Faso) • Au Yémen, une grave épidémie de choléra fait des ravages sur fond de conflit et de manque de nourriture.

Comment cultiver du fourrage dans le désert ?

dossier education COMPRENDRE, LE PREMIER PAS AVANT D’AGIR

J

’ai toujours aspiré à plus de justice. Mais j’ai eu une vraie prise de conscience après mes études de droit, lorsque j’ai travaillé 9 mois en Equateur dans un projet de coopération au développement. Il a fallu que je sois réellement confrontée à la pauvreté et à d’autres réalités pour sentir avec mes tripes que je ne voulais pas rester passive face à l’injustice et aux inégalités. Travailler avec des partenaires locaux dans différents pays d’Amérique latine engagés aux niveaux social et politique m’a donné la motivation de m’engager pour un monde meilleur. C’est aussi à ce moment-là que j’ai compris que l’éducation pouvait être ici un levier essentiel. Informer et sensibiliser les gens ici est une manière aujourd’hui bien reconnue de faire de la coopération au développement. On parle d’Education à la citoyenneté mondiale et solidaire. Pour changer le monde, nous devons développer notre esprit critique, comprendre et faire comprendre comment les problèmes mondiaux sont liés les uns aux autres. Le sort des pays en développement est intimement lié au nôtre, et inversement. Ce n’est qu’après avoir pris conscience d’un problème que nous pourrons y trouver une solution. Comment notre manière de consommer a-t-elle un impact sur le changement climatique ? Quelles sont les conséquences de la production des smartphones sur la vie des Congolais ? Pour permettre de comprendre ces problèmes en profondeur, Oxfam-Solidarité organise depuis 25 ans déjà des ateliers d’immersion, pour des classes de jeunes étudiants et de leurs professeurs, mais aussi pour des groupes d’adultes. Ils y développent leurs connaissances et font des liens entre les différents enjeux. Une manière ludique et créative de mieux comprendre le monde, de développer son esprit critique et enfin de donner l’envie de s’engager. Pourquoi nous le faisons ? Parce que rien ne changera si nous ne continuons pas à développer notre esprit critique (et ce surtout dans nos pays riches et industrialisés), à encourager la solidarité et à mettre la pression sur les politiciens. Parce qu’un mouvement global de personnes qui partagent les mêmes idées a le pouvoir d’exercer une forte pression politique et, lentement mais sûrement, de rendre la société plus durable. Quel que soit l’endroit où nous habitons, en apprenant comment le monde fonctionne, nous serons mieux armés et pourrons faire les bons choix, en connaissance de cause. L’éducation nous rend plus forts et plus empathiques. C’est l’un des piliers essentiel de l’action d’Oxfam. En Belgique, mais aussi dans les pays où nous travaillons avec des organisations partenaires. L’empowerment – le fait de rendre les gens plus forts -, est une composante importante de la stratégie d’Oxfam pour lutter contre la pauvreté et les inégalités. Nous échangeons des connaissances avec les personnes et les organisations partenaires un peu partout dans le monde, ce qui les aide et nous aide à construire un avenir plus juste. Pour ce qui est du partage et de la solidarité, nos sociétés occidentales et les politiques menées par nos pays ne sont pas toujours un modèle. Et le point de départ doit rester les citoyens : ceux qui, ici, peuvent amener le changement et ceux qui, là-bas, sont directement concernés. Il faut développer une vision tous ensemble. Cela ne suffit pas d’apporter une aide ponctuelle à ceux qui vivent dans la précarité, sans remettre en cause le système. Cela ne suffit pas de démontrer les conséquences désastreuses du changement climatique et de la mondialisation, sans agir. Ce que nous devons faire, c’est trouver des solutions et les mettre en œuvre. Car elles existent. Et l’éducation est l’une de nos armes les plus puissantes pour changer le monde.

Emma Krug, Collaboratrice du Service Education d’Oxfam-Solidarité

• Alimentation saine ou incubateurs de startups : étudier, ça change la vie • La solidarité au cours de géo • Les inégalités commencent à l’école.

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REGARDS DU SUD

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BENEVOLE A L’HONNEUR

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SECONDE MAIN

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1,2,3 action !

Au Laos, comme dans beaucoup de pays d’Asie, les catastrophes naturelles s’enchaînent : inondations, glissements de terrain et ouragans détruisent tout sur leur passage. Mais le chaos qui s’en suit n’est pas une fatalité. Les citoyens peuvent s’y préparer.

Guy a connu l’Oxfam Trailwalker dès la naissance du projet. Et pour la 10e édition de cette marche solidaire de 100 km, il était encore fidèle au poste comme bénévole.

Venez tester le Fairphone dans le magasin d’Ixelles.

Globo

Périodique trimestriel n°59 - Troisième trimestre 2017 Rue des Quatre-Vents 60, 1080 Bruxelles - Belgique Tel.: +32 (0)2 501 67 00 - Fax: +32 (0)2 511 89 19 - www.oxfamsol.be Abonnement gratuit (ou désabonnement) par e-mail : globo@oxfamsol.be. EDITEUR RESPONSABLE : Stefaan Declercq • RÉDACTION ET RÉDACTION FINALE : Esther Favre-Félix, Julien Lepeer, Leen Speetjens, Thea Swierstra, Lieve Van den Bulck • COORDINATION : Lieve Van den Bulck • ONT COLLABORÉ : Emma Krug, Tineke Schatteman, Floor Overbeeke • MISE EN PAGE : José Mangano • PHOTOS : Tineke D’haese

Art. 4 Loi 8.12.92 - Arr. Min. 18.03.93. Oxfam-Solidarité asbl, rue des Quatre-Vents 60 à 1080 Bruxelles, gère une base de données automatisée afin d’organiser les relations avec ses donateurs et sympathisants. Vos données y sont enregistrées. Vous avez le droit de demander toutes les données vous concernant et de les faire modifier le cas échéant. Adressez votre demande écrite à : Oxfam Fichier donateurs, rue des Quatre-Vents 60, 1080 Bruxelles. Oxfam-Solidarité est enregistrée sous le numéro 000500836 du Registre national de la Commission pour la protection de la vie privée. Si respectées qu’elles soient, les opinions des personnalités et partenaires interviewés dans ce magazine n’engagent pas Oxfam-Solidarité. Aucun extrait de ce Globo ne peut être repris ou copié sans l’autorisation écrite préalable de la rédaction. Ce Globo a été imprimé sur du papier recyclé Cyclus Print 90 gr.

Management environnemental vérifié Siège social : Rue des Quatre-Vents, 60 B-1080

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Texte : Esther Favre-Félix, Julien Lepeer, Leen Speetjens, Thea Swierstra, Lieve Van den Bulck

A chacun sa part d’impôt Comment être sûr que les multinationales paient leur juste part d’impôt ? Qu’elles ne cachent leur argent dans des paradis fiscaux ? La transparence fiscale, évidemment !

L

es impôts, personne n’aime les payer. Pourtant, tout le monde sait que ça sert à préserver de nombreux services publics et sociaux, comme l’enseignement, la santé, les allocations de chômage,... Bref, cela permet de financer tous nos filets de sécurité. Mais comme personne n’est ravi de se séparer d’une partie de ses revenus, l’Etat a mis en place toute une série de lois. Par exemple, un employé donne actuellement à la collectivité au moins 45 % à 50 % de son salaire. Il est donc logique que les multinationales participent à cet effort collectif, surtout au vu des milliards d’euros qu’elles génèrent chaque année.

Petits cadeaux et chemins détournés Selon la loi, les grandes entreprises doivent payer 33,99% d’impôts sur leurs profits, bien que les nouveaux accords budgétaires prévoient de descendre jusqu’à 25% en 2020. Mais ça, c’est la théorie. Les pays du monde entier jouent en effet des coudes pour attirer les multinationales sur leur sol. Ce qui fait qu’elles y paient parfois moins d’1% d’impôt sur un bénéfice qui se calcule en milliards ! De plus, dans certains cas, les grandes entreprises utilisent toutes les ficelles légales pour diminuer les impôts qu’elles doivent payer. En juillet dernier, Oxfam a publié un rapport sur les pratiques fiscales de

Comme tous les étés, des centaines de festivaliers sont venus rendre visite au stand Oxfam pour y montrer leur engagement. l’entreprise RB (voir encadré ci-contre), qui produit notamment Vanish, Dettol ou Durex. Nous avons pu démontrer que cette multinationale avait réussi à contourner les lois fiscales en créant des sièges dans des pays qui lui offraient plus d’avantages. Cette pratique tout à fait légale nuit pourtant à tous, car elle prive de nombreux pays et leurs habitants de rentrées fiscales qui pourraient renforcer leur sécurité sociale. Mais le rapport d’Oxfam n’a pas pu rentrer dans tous les détails car beaucoup des informations financières des entreprises restent secrètes. Dès lors, comment savoir quelles sont les acti-

Et les impôts s’évanouissent... Après avoir épluché les comptes annuels de la multinationale britannique RB (Vanish, Calgon, Durex…), les experts d’Oxfam ont montré comment l’entreprise a profité des failles du système fiscal pour éviter de payer des taxes. RB a ainsi créé 3 sièges régionaux là où ils obtenaient les taux d’imposition les plus favorables : aux Pays-Bas, à Dubaï

et à Singapour. Cela leur permet d’éviter de payer des taxes dans d’autres pays, comme en Belgique, entre autres. Résultats, dans le monde entier RB a réussi à éviter de payer 200 millions d’euros en trois ans et rien qu’en Belgique, 25 millions d’euros. Même RB a reconnu qu’il fallait renforcer les lois fiscales, comme le demande Oxfam depuis des années.

vités réelles d’une entreprise dans tel ou tel pays ? Quels impôts y paie-t-elle réellement ? Y a-t-il de l’argent qui part vers les paradis fiscaux ?

CBCR, quoi ? Le Parlement européen a récemment voté une nouvelle directive en faveur de la transparence fiscale connue sous le nom de ‘reporting pays-par-pays’ ou via son acronyme en anglais CBCR. Ce CBCR vise justement à obliger les entreprises à déclarer toutes leurs activités, leurs bénéfices et les impôts qu’elles payent dans chaque pays où elles sont actives. Cependant, la mesure votée n’est pas parfaite : elle offre des portes de sortie aux grandes entreprises si jamais leurs intérêts sont en jeu.

La transparence fiscale n’est qu’un premier pas Quoi qu’il en soit, c’est un pas dans la bonne direction, mais cette mesure doit encore être approuvée par la Commission européenne en septembre. « La balle est maintenant dans le camp des Etats-Membres de l’Union européenne », insiste Johan

Langerock, responsable du plaidoyer Justice fiscale pour Oxfam. « À eux de ne pas bloquer ces réformes, sans quoi le système fiscal restera taillé sur mesure pour servir les intérêts du capital au détriment de ceux des citoyens. Malgré les scandales comme Luxleaks ou Panama Papers, beaucoup de décideurs politiques semblent toujours privilégier les multinationales par rapport aux citoyens ou aux petites et moyennes entreprises. »

Ensemble pour la transparence fiscale C’est pour ça qu’Oxfam met la pression avec vous pour que les responsables politiques passent enfin à l’action. Pendant les Ardentes, Dranouter, les Fêtes de Gand, Pukkelpop ou la Fête des Solidarités, les festivaliers avaient l’occasion de se faire prendre en photo (voir photo) et de montrer qu’ils n’avaient rien à cacher. Au passage, ils signaient également une pétition adressée à notre premier ministre Charles Michel et au ministre de l’Economie Kris Peeters pour demander à la Belgique de s’engager pour obtenir plus de transparence fiscale. SIGNEZ LA PÉTITION : oxfamsol.be/exigez-une-fiscalité-plustransparente

8 vs 3,5 milliards

100 milliards €

5.000 personnes

Les 8 plus grandes fortunes du monde possèdent autant de richesses que les 3,5 milliards de personnes les plus pauvres de la planète.

C’est la somme qui échappe aux pays en développement à cause de l’évasion fiscale. De quoi scolariser 124 millions d’enfants.

Plus de 5.000 personnes ont mis la pression sur le gouvernement belge au stand d’Oxfam sur les festivals cet été.

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Le Sénégal aussi s’habille chez Oxfam O

xfam envoie des vêtements récoltés en Belgique ou en Grande-Bretagne à Frip Éthique, une entreprise d’économie sociale au Sénégal. De cette manière, nous pouvons donner une seconde vie à ces vêtements tout en proposant des vêtements à petits prix au Sénégal. « Il s’agit de vêtements qui ne sont plus à la mode chez nous, mais qui sont toujours parfaitement portables », explique Franck Kerckhof, qui travaille dans le département Seconde main d’Oxfam. « Pour ces vêtements, nous cherchons toujours de nouvelles destinations. Pour être certains que les vêtements arrivent au bon endroit, nous collaborons avec Frip Éthique. »

Un premier conteneur est parti de Belgique au mois de juin.

Soutiens-gorge Ces vêtements de seconde main sont fort appréciés par la clientèle locale et les soutiens-gorge de seconde main, par exemple, sont très demandés. L’entreprise d’économie sociale Frip Éthique emploie au total quarante personnes, surtout des femmes. Elles trient et revendent les vêtements à des petits commerçants. En échange, elles reçoivent un salaire correct, un emploi stable, un accès aux soins de santé et elles peuvent épargner pour leur pension. Le profit des ventes de vêtements est quant à lui destiné à la lutte contre la pauvreté au Sénégal. Oxfam examine actuellement les possibilités de collaborer d’une façon similaire avec la population locale au Burkina Faso, au Ghana, en Uruguay ou encore au Chili.

©Oxfam Burkina Faso

Depuis cet été, Oxfam vend ses vêtements de seconde main non plus seulement en Belgique, mais aussi au Sénégal.

Grâce au crouwdfunding organisé par Oxfam, les productrices de lait à Bittou et Fada (Burkina Faso) sont mieux équipées.

Du lait local de qualité Le crowdfunding organisé par Oxfam a permis d’installer de nouveaux équipements dans deux mini-laiteries burkinabè.

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n juin 2016, Oxfam-Solidarité organisait sa première action de crowdfunding. 291 personnes se sont mobilisées pour soutenir la mini-laiterie de Bittou, au Burkina Faso. Leur générosité a même dépassé les premiers objectifs. Résultat : avec l’argent supplémentaire, des équipements ont aussi pu être achetés pour la mini-laiterie de Fada. Tongoudé Diallo, productrice de lait à Bittou : « Avant, on perdait beaucoup de temps et d’argent à cause de mauvais équipements. Mais désormais, notre mini-laiterie peut produire plus de lait, de meilleure qualité. Aujourd’hui, je gagne deux fois plus d’argent, parfois plus. »

Concurrence déloyale ©Rachel Manns/Oxfam

A Bittou, les productrices ont acheté une machine pour pasteuriser le lait, un frigo à énergie solaire, des emballages et de la nourriture pour

Au Sénégal, les soutiens-gorge de seconde main d’Oxfam rencontrent un grand succès.

le bétail. Celles de Fada ont également acheté des emballages et de la nourriture pour bétail mais aussi un congélateur ainsi qu’un frigo capable de stocker des centaines de litres de lait. Augmenter la qualité du lait local, c’est l’une des clés pour les productrices du Burkina Faso qui doivent faire face à la concurrence du lait en poudre importé. En Europe notamment, on produit trop de lait, et l’excédent est transformé en lait en poudre, exporté ensuite à très bas prix. Cette surproduction crée une concurrence déloyale pour les producteurs locaux, comme au Burkina Faso, mais aussi en Belgique, où les plus petits producteurs n’arrivent pas à suivre les prix imposés par les multinationales du lait. C’est pour cela que producteurs belges et burkinabè se sont unis avec le soutien d’Oxfam. En Belgique, le lait équitable Fairebel a vu le jour il y a plusieurs années, et les producteurs belges ont apporté leur savoir-faire aux producteurs burkinabè pour les aider à créer Fairfaso, un label de lait local de qualité.

« Je gagne maintenant deux fois plus d’argent qu’avant »

« J’espère un jour vivre de nouveau avec vous » Les migrants forcés à quitter leur maison trouvent parfois un logement sûr en Europe, mais ils ont peu de chances de réussir leur regroupement familial.

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l arrive souvent que des migrants et des réfugiés soient séparés de leur famille pendant leur voyage. Des enfants sont ainsi séparés de leurs

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parents et de leurs grands-parents, des frères de leurs sœurs,... Les mois passés, Oxfam a interviewé des personnes arrivées en Grèce. Nous leur avons demandé de témoigner sous forme de lettres de leur voyage périlleux ainsi que de la séparation de leur famille. Abdul Alfagar Ahmadi était l’une des personnes a avoir écrit une telle lettre. « J’embrasse très fort ma femme Zahra Ahmadi et mon cher fils Mohamad Taha Jan qui sont maintenant à Hambourg en Allemagne.

J’espère que vous vous portez bien tous les deux et qu’une forte vitalité vous anime. J’espère de tout cœur qu’un jour je me retrouverai à vos côtés et que nous vivrons à nouveau ensemble. »

Le droit à la vie en famille De combien de personnes s’agit-il ? En 2015, près d’un million de personnes ont traversé la mer Égée (entre la Turquie et la Grèce). Selon une enquête de début 2016 en Grèce, 44 % des Syriens et 20 % des Afghans sont arrivés dans

l’espoir de pouvoir rejoindre des membres de leur famille en Europe. Mais il n’y a pas de routes sûres qui mènent au regroupement familial. Voilà pourquoi les migrants se tournent vers les passeurs. Oxfam appelle les autorités grecques et celles des autres États membres de l’UE à honorer d’urgence leurs obligations et à assurer à chaque être humain son droit à une vie en famille. > oxfamsol.be/migration


Lutter contre le choléra au Yémen En guerre depuis 2015, le Yémen fait face à une grave crise alimentaire à laquelle s’ajoute une dramatique épidémie de choléra.

En mars, Oxfam a lancé un appel d’urgence avec le Consortium 12-12 face a la famine qui menace 4 pays : le Soudan du Sud, la Somalie, le Nigéria et le Yémen.

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Le spectre de la famine L’économie du pays est anéantie. D’innombrables habitations et une grande partie des infrastructures ont été détruites. Les services de base comme la santé ou l’approvisionnement en eau s’effondrent. Les prix des denrées alimentaires continuent d’augmenter, alors que nombre des personnes les plus pauvres ont perdu toute source de revenus. 60% de la population souffre de faim et de malnutrition, et 7 millions de personnes sont même menacés de famine. Avant le début du conflit, le Yémen importait 90% de sa nourriture. Mais cet approvisionnement est fortement entravé par l’intensification des violences. En octobre 2016, le pays n’avait réussi à importer que 40% des denrées nécessaires.

Une épidémie record A cela s’ajoute une épidémie de choléra. « Pour beaucoup de personnes, affaiblies par la guerre et la faim, le choléra est le coup fatal »,

Oxfam est déjà venue en aide à plus de 2 millions de personnes :

NOURRITURE

©Gabeez/Oxfam

a population yéménite fait face à l’une des plus graves crises humanitaires au monde. Plus de 50.000 personnes ont été tuées ou blessées dans le conflit qui oppose d’une part la coalition de pays du Golfe dirigée par l’Arabie saoudite et le gouvernement du Yémen et d’autre part le mouvement Ansar-Allah (les « Houthis »). Plus de 3 millions de personnes ont dû fuir leur maison à cause des violences. Près de 19 millions de personnes, soit 70% de la population, ont besoin d’une aide d’urgence.

Oxfam agit face à la famine

La grand-mère de Khulood, atteint de diarrhée aigüe, l’amène se faire soigner à la capitale. Nombre de leurs voisins sont morts du choléra. témoigne Nigel Timmins, directeur humanitaire d’Oxfam. Depuis le début de l’épidémie, on suspecte que plus de 360.000 personnes auraient été atteintes du choléra en seulement 3 mois. C’est d’ores et déjà un triste record. Et la saison des pluies, de juillet à septembre, augmentera le risque de propagation de la maladie.

« Pour beaucoup de personnes, le choléra est le coup fatal » Depuis fin avril, on estime que près de 2.000 personnes seraient mortes du choléra. Une maladie dont la propagation pourrait pourtant être stoppée par des mesures simples. « De l’eau propre et des sanitaires décents ainsi que des choses simples, comme du savon, pour prévenir les maladies. Actuellement plus de 15 millions de personnes sont sans accès adéquat à l’eau potable et à des sanitaires. »

L’action d’Oxfam Depuis juillet 2015, Oxfam a porté assistance à plus d’un million de personnes de part et d’autre des lignes de front. Notre aide consiste notamment à distribuer de l’argent en liquide pour permettre aux familles vulnérables d’acheter de la nourriture, à apporter des soins au bétail des éleveurs et à lancer des programmes d’emplois temporaires rémunérés en espèces pour soutenir les familles les plus vulnérables. Oxfam fournit également de l’eau potable et des sanitaires, y compris dans des zones difficiles d’accès, en acheminant l’eau par camion-citerne et en réparant les systèmes de distribution d’eau et les latrines. Plus spécifiquement face à l’épidémie de choléra, Oxfam a déjà soutenu plus de 472.000 personnes dans 4 provinces, en coordination avec d’autres ONG internationales. Nous leur fournissons de l’eau potable, des filtres et des bidons, construisons des latrines et menons des programmes de sensibilisation à l’hygiène.

• Distribution de nourriture, d’ustensiles de cuisine, de semences, d’outils agricoles et de matériel de pêche. • Aide à l’achat de bétail et au lancement de petits commerces. • Transfert d’argent direct aux personnes vulnérables.

EAU & HYGIENE • Distribution d’eau potable et purification d’eau contaminée. • Creusage, réhabilitation de puits • Construction et rénovation de toilettes et de douches. • Distributions de kits d’hygiène et promotion de bonnes pratiques d’hygiène.

PROTECTION • Garantir l’accès à un lieu sûr aux personnes déplacées et faire en sorte que chaque personne dans le besoin ait bien accès à l’aide à laquelle elle a droit. • Repérage des personnes les plus vulnérables et mise en place de comités de protection. • Assistance spécifique pour les femmes qui ont été confrontées à des violences sexuelles et à l’exploitation. Infos & dons : www.oxfamsol.be/famine

Organisez un petit déjeuner Oxfam dans votre commune Les 18 et 19 novembre prochains, c’est le retour DU rendez-vous équitable de l’année. Et votre « p’tit dej », il sera où ?

C

’est parti pour la 26e édition des petits déjeuners Oxfam ! Cette année, ils auront lieu le week-end des 18 et 19 novembre. Des dizaines de milliers de personnes se rendront dans une école ou une salle communale pour prendre un petit déjeuner équitable. Ce sont en effet plus de 200 petits déjeuners qui sont organisés chaque année par des bénévoles dans toute la Wallonie et à Bruxelles.

Ce sera l’occasion pour vous de faire découvrir ou redécouvrir à votre entourage et aux habitants de votre commune les saveurs équitables des produits Oxfam, comme le café et le chocolat FairTrade mais aussi des produits locaux.

Un guide rien que pour vous Envie vous aussi de faire partie de cette aventure ? Devenez organisateur ou organisatrice. Il suffit de vous entourer de quelques proches et de trouver un lieu où l’organiser. Attention, les inscriptions seront clôturées très bientôt. Le 8 septembre, c’est la date limite. Pour vous aider, un guide complet est à votre disposition avec des suggestions de menu, des exemples

d’affiches, des trucs et astuces pour vous aider à faire de ce petit déjeuner Oxfam, un moment extraordinaire...

Une autre mode est possible Chaque année, les petits déjeuners sont aussi des lieux de découvertes de nos campagnes. En 2017, la question de la filière des vêtements est au cœur des débats. Réclamer une production éthique, promouvoir la réutilisation et réparer les vêtements abimés, voilà comment chacun peut agir pour montrer qu’une autre mode est possible ! Infos et inscriptions : www.oxfammagasinsdumonde.be/ petits-dejeuners-oxfam-2017

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LA QUESTION

Comment cultiver du fourrage dans le désert ?

Culture hors sol

Panneaux solaires

AU CŒUR DU DÉSERT ALGÉRIEN, des réfugiés du Sahara occidental parviennent à cultiver de l’orge pour leur bétail malgré un environnement des plus extrêmes. La solution ? L’hydroponie : une méthode qui permet de cultiver des plantes hors du sol, leurs racines plongées dans un mélange d’eau et de nutriments.

DU FOURRAGE FRAIS À BASE D’ORGE GERMÉ peut ainsi être produit dans une « unité hydroponique » munie de panneaux solaires, en utilisant une quantité d’eau minimale (10% de l’eau nécessaire à la culture en sol) et aucun engrais. La récolte ? 60 kg de fourrage par jour par unité, soit assez pour nourrir 20 animaux (qui appartiennent à environ 7 familles).

Lutter contre la malnutrition CELA FAIT PLUS de 40 ANS QUE DES MILLIERS DE SAHRAOUIS SONT RÉFUGIÉS EN ALGÉRIE. Au coeur du désert, ils n’ont peu ou pas de possibilité de commerce ou d’agriculture. Cela fait donc des décennies qu’ils doivent se nourrir d’un « panier sec » distribué par le PAM : riz, farine, blé, soja… Aujourd’hui, 25% d’entre eux souffrent de malnutrition chronique. Mais ces unités hydroponiques rendent viable l’élevage de petit bétail et donc une production de lait et de viande, assurant ainsi à terme une diversification du régime alimentaire des réfugiés. Ce programme d’Oxfam a été rendu possible grâce à un soutien financier du Programme alimentaire mondial (PAM).

Une Envie question de donner sur Oxfam vous brûle vos vêtements lesau lèvres ? profit d’Oxfam? 6

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N’attendez pas : posez question à GLOBO, rue des ⇒ Apportez vosvotre vêtements dans un magasin deQuatre-Vents seconde main60, 1080Oxfam Bruxelles un mail à globo@oxfamsol.be (voirou p. envoyez 15) Il est⇒possible que votre question nedans soit pas reprise paràmanque de place. Déposez vos vêtements un conteneur vêtements d’Oxfam


Au Guatémala, des militantes indigènes ont participé à une formation pour les informer de leurs droits et comment se protéger des violences, dont les femmes sont surtout victimes.

Dossier : education

COMPRENDRE, le premier pas avant d’agir Avoir l’opportunité d’élargir ses connaissances, c’est détenir une arme de taille contre la pauvreté et les inégalités. Enfants ou adultes, sur les bancs de l’école ou en formations professionnelles en passant par des ateliers d’immersion : l’éducation a le pouvoir de transformer nos vies, et même celles des autres.

contenu : • Alimentation saine ou incubateurs de startups : étudier, ça change la vie • La solidarité au cours de géo • Les inégalités commencent à l’école

• Ont collaboré : Tineke Schatteman, Emma Krug, Floor Overbeeke • Texte : Leen Speetjens, Thea Swierstra, Lieve Van den Bulck • Photos : Tineke D’haese

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Dossier : education

Alimentation saine ou incubateurs de startups : étudier, ça change la vie L’objectif : s’assurer que ces enfants connaissent mieux les fruits et légumes frais et sachent comment les préparer le plus sainement possible. « Ils ont appris, par exemple, qu’il est plus sain de manger des tomates crues que cuites », explique Hakim. Un autre aspect essentiel pour une alimentation saine est de manger équilibré, dans la mesure du possible. « On leur explique les différentes catégories d’aliments en des termes qu’ils peuvent comprendre », raconte Mademoiselle Lehdia. « Ceux pour aider à grandir (protéines), ceux pour donner de l’énergie (féculents) et ceux qui protègent (vitamines). »

Les ONG laotiennes sont souvent encore jeunes et demandeuses d’appui

Dans un camp de réfugiés, des jeux permettent aux écoliers d’en savoir plus sur la nutrition.

Si l’ignorance apporte parfois un sentiment d’impuissance, la connaissance, elle, apporte définitivement du pouvoir : celui d’améliorer son propre avenir, et même celui des autres.

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lle Lehdia tend en l’air une pomme de terre en plastique. « Qu’est-ce que je tiens en main ? » demande-t-elle. « Une pomme de terre » répondent en cœur une vingtaine d’enfants âgés de 7 à 8 ans. « Et qu’est-ce qu’une pomme de terre ? » « Un légume ! », s’exclame la classe. « En êtes-vous sûrs ? N’est-ce pas un fruit ? », tente Lehdia. « Non ! Non ! », hurlent les enfants. La pomme de terre en plastique reprend sa place dans le sac de légumes avec la tomate en plastique, le poivron, la grappe de raisins, l’oignon et le concombre. Les enfants, enthousiastes, applaudissent et se tiennent prêts pour le prochain jeu. Dagne, 7 ans, a les yeux bandés par un foulard et doit deviner quel fruit en plastique on lui met entre les mains. Elle reçoit des indications de ses camarades de classe : « c’est vert ! » et « tu le manges en salade ! », et réussit ainsi à reconnaître le concombre. Le fait que des enfants de 7 et 8 ans doivent encore apprendre les bases à propos des fruits et des légumes n’est pas exceptionnel dans le camp de réfugiés sahraouis d’Ausserd, au cœur du désert algérien. Devant vivre

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dans un environnement aride et isolé, sujet à des températures extrêmes, le régime alimentaire des réfugiés sahraouis n’est pas vraiment varié. Ils doivent essentiellement se nourrir d’aliments secs provenant de colis humanitaires, complétés par un approvisionnement irrégulier en fruits et légumes frais (notamment via Oxfam). Ces familles sahraouies ne retrouvent donc que peu de vitamines dans leur assiette. Une situation qui trouve racine dans un conflit vieux de plus de 40 ans, qui a forcé ces réfugiés à quitter leur terre natale, le Sahara occidental, et à vivre depuis dans des camps de réfugiés ‘temporaires’. « Dans notre société, on fait avec les aliments disponibles », raconte Hakim Bakar, un employé d’Oxfam dans le camp de réfugiés sahraouis. « Et certains jours on mange un seul type d’aliment. »

« L’école peut apporter la connaissance mais aussi déconstruire des préjugés » « Du coup, il y a des problèmes d’équilibre nutritionnel dans la communauté, notamment de carence en fer. Et nous avons remarqué que les gens achetaient des vitamines à la pharmacie lorsqu’ils avaient des carences, au lieu d’adapter leur alimentation. » Voilà pourquoi 692 enfants du camp d’Ausserd ont reçu des séances de formation en nutrition.

Les enfants rapportent leurs nouvelles connaissances chez eux, où ils aident souvent leurs parents dans la préparation des repas. L’impact des formations s’en trouve ainsi multiplié. « L’école peut apporter la connaissance mais aussi déconstruire des préjugés », explique la directrice d’école, Ghalia Mafud. « Ces formations sont concrètes et les enfants vont ensuite en parler à la maison, dans leur famille. » Une manière de mettre en place de bonnes habitudes culinaires afin d’extraire le plus de nutriments possible de la nourriture restreinte disponible.

ONG made in Laos

11.000 kilomètres plus loin, ce sont des adultes qui écoutent attentivement un expert venu leur parler de législation applicable aux organisations civiles. Ils sont tous actifs (de manière rémunérée ou bénévole) dans l’une des 40 organisations de développement indépendantes que compte le Laos, et la formation a lieu à la capitale, Vientiane, dans la Learning House for Development (LHD). La LHD

L’importance des partenariats LE TEMPS OÙ LES ONG INTERNATIONALES PENSAIENT SAVOIR TOUT MIEUX QUE TOUT LE MONDE EST DÉFINITIVEMENT RÉVOLU – ET TANT MIEUX. A travers les 90 pays où elle travaille, Oxfam le fait toujours en collaboration avec des organisations et des réseaux locaux. Les programmes qu’Oxfam finance et met en œuvre sont ainsi directement basés sur les besoins de la population locale. Et nous les aidons aussi toujours à faire valoir leurs droits.

Kofi Annan

Paulo Freire

Ex-secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies

Réformateur brésilien de l’enseignement

« La connaissance a du pouvoir. L’information est libératrice. L’éducation est la prémices du progrès dans chaque société, dans chaque famille. »

« L’enseignement, c’est la liberté. »


Dossier : education

Au Vietnam, notre partenaire organise des rencontres entre des étudiants en droit et des travailleurs de la zone industrielle de Hanoi. rassemble des dizaines de start-ups laotiennes à vocation sociale : ONG au profit d’enfants ayant un handicap, de défense de la biodiversité, coopérative de cultivateurs de café... La LHD les met en contact les unes avec les autres, met des espaces de bureau à leur disposition, leur permet de suivre des ateliers concernant la gestion financière, les législations en vigueur, la communication… Depuis quelques années, le gouvernement du Laos (état dirigé par un parti unique, communiste) se montre plus ouvert aux initiatives citoyennes. Les organisations à but non lucratif qui se sont développées dans l’ensemble du pays sont donc souvent encore très jeunes.

Au Vietnam, les travailleurs ne connaissent souvent pas leurs droits et risquent de se faire exploiter Elles sont donc demandeuses d’un peu d’appui, pour se renforcer et pouvoir ainsi travailler plus et mieux au développement de leur pays. « Avant 2010, la société civile était très éclatée au Laos », raconte Khouanfa Siriphone, employé à la LHD. « Maintenant, il existe donc une organisation indépendante, la LHD. Il y a toutefois un manque de compréhension de ce que nous faisons de la part du gouvernement, voire de la méfiance. Il se demande ce que nous envisageons de faire sur le long terme. »

C’est la raison pour laquelle pendant 3 ans, OxfamSolidarité a aidé la LHD à mieux s’organiser et à se positionner en tant qu’organisation clé pour faire le lien entre les organisations de développement, le gouvernement et les autres partenaires. Une manière de renforcer l’autonomie du secteur associatif laotien.

Plus forts par la connaissance

Acquérir des connaissances, c’est aussi une manière efficace de changer sa propre vie. Car détenir le pouvoir de revendiquer ses propres droits, c’est une première étape pour échapper à la pauvreté. C’est le cas, par exemple, au Vietnam, où le partenaire d’Oxfam « Centre for Development and Integration » (CDI) a organisé des rencontres entre des étudiants en droit et des travailleurs de la zone industrielle de Hanoi. Les étudiants y ont informé les travailleurs sur leurs droits. Beaucoup de ces travailleurs quittent en effet les campagnes pour la ville dans l’espoir d’une vie meilleure, mais souvent, ils ne connaissent pas leurs droits. Ils peuvent dès lors se faire exploiter plus facilement. Ailleurs, à Quetzaltenango, au Guatemala, des militantes indigènes ont participé à une formation du partenaire d’Oxfam AMES sur la convention n°169 de l’OIT (Organisation Internationale du Travail). Cette convention traite des droits des peuples indigènes et tribaux, qui sont souvent victimes de discrimination de la part du reste de la population.

Et le Guatemala ne fait pas exception. Plus spécifiquement, le gouvernement guatémaltèque n’agit pas assez pour lutter contre les violences faites aux femmes, souvent indigènes. Il y a trop peu de dispositifs légaux prévus, et surtout pas de budget qui y soit alloué. En connaissant mieux cette convention, ces militantes sont mieux armées pour se défendre elles-mêmes, et pour défendre d’autres femmes. Parce qu’accéder à la connaissance, c’est pouvoir prendre le contrôle de son avenir.

Se renforcer face à la pauvreté Les partenaires d’Oxfam travaillent à permettre aux citoyens de défendre leurs propres droits. « C’est un élément essentiel de la stratégie d’Oxfam », explique Floor Overbeeke, directrice Programmes & Plaidoyer chez Oxfam. « Notre approche consiste à soutenir des organisations de la société civile, des réseaux et des institutions, à leur permettre de développer leurs capacités. Ensuite, Il est question de transparence, de responsabilisation et du suivi des lois. La bonne gouvernance, c’est aussi garantir que les organisations de la société civile connaissent bien leurs droits ; elles peuvent ainsi les défendre vis-à-vis des responsables, des dirigeants et du secteur privé. »

Nelson Mandela

Malala Yousafzai

Ancien leader de la lutte contre l’apartheid

Lauréate du Prix Nobel de la Paix

« L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde. »

« Les talibans peuvent nous enlever nos crayons et nos livres, mais ils ne peuvent pas empêcher nos cerveaux de penser. »

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Dossier : education

Solidarité au cours de géographie « Lorsqu’ils réalisent que tu peux toi-même faire une petite différence, c’est déjà un pas en avant. » Ou comment l’enseignante Maria-Anna apprend à ses élèves à regarder au-delà de leur propre rue.

C

ela fait déjà bien longtemps que le concept de regarder au-delà des frontières coule dans les veines de l’enseignante Maria-Anna Wirix, 25 ans, qui vient de Maasmechelen. Lorsqu’elle-même était encore écolière, elle a mis sur pied un projet pour Oxfam et a vendu du chocolat équitable dans le but de faire connaître le commerce équitable aux gens de sa commune. Elle a versé les bénéfices aux projets de développement d’Oxfam. Maria-Anna a continué d’élargir sa vision du monde par la suite. Durant ses études d’enseignante, elle a visité un atelier d’immersion au siège d’Oxfam à Bruxelles, où elle a beaucoup appris sur la mondialisation, la consommation durable et le changement climatique mais aussi sur l’impact de ces phénomènes sur les personnes à l’autre bout du monde. Convaincue, elle a même imaginé un atelier d’immersion pour la ville d’Hasselt comme travail de fin d’études. L’année passée, Maria-Anna a franchi une nouvelle étape en partant 3 mois en stage à Kabwe, une ancienne ville minière de Zambie, pour y donner cours. « Kabwe a le deuxième plus grand bidonville d’Afrique subsaharienne », explique Maria-Anna. « Dans l’école où je donnais cours, il y avait des enfants des rues et des enfants pauvres. Les élèves étaient habitués à rester tranquilles, à écouter et à noter. Mais ma façon d’enseigner est très différente, avec plus d’interaction. J’ai essayé de les inciter à oser s’asseoir ensemble et discuter. »

Climat dans la salle de classe

De retour en Belgique, Maria-Anna continue d’encourager les élèves à se poser des questions sur le monde. « L’année dernière, j’ai donné cours de géographie et de sciences naturelles aux premières et deuxièmes secondaires. Les leçons portent sur l’agriculture et l’industrie, et on peut faire de nombreux liens avec des thèmes internationaux. Nous comparons les différents types de climat qui existent dans le monde et parlons de l’endroit où pousse telle ou telle culture. On peut lier cela à l’actualité. Par exemple, aux grandes périodes de sécheresses qui sévissent en ce moment. »

De la grêle en Hesbaye

Maria-Anna estime qu’il est important de faire réfléchir ses élèves. « Quelquefois, ils peuvent choisir eux-mêmes le thème sur lequel ils vont travailler en classe. Ils choisissent souvent un

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L’enseignante Maria-Anna Wirix, 25 ans : « Je parle avec les élèves des moussons ou de El Niño, et de l’impact qu’ils ont sur les gens et l’agriculture. » thème proche de leur environnement. Je peux vous citer une fois où nous avons parlé de tempêtes de grêle dans la région hesbignonne. Les élèves sont surpris et intéressés quand on leur explique que ce genre de chose se passe aussi dans d’autres parties du monde. Je peux alors leur parler des moussons ou du phénomène météorologique El Niño, et de l’impact qu’ils ont sur les gens et l’agriculture. Je trouve important que les élèves apprennent à regarder plus loin que dans leur rue et leur commune. Plus important encore : qu’ils s’attardent un moment sur la question ‘Comment puis-je moi-même faire une petite différence ?’ S’ils peuvent y réfléchir, c’est déjà beaucoup. »

Les ateliers d’immersion Oxfam PRÉPAREZ-VOUS À EN PRENDRE PLEIN LA VUE ! Comme Maria-Anna, vous voulez en savoir plus sur le changement climatique ou les produits que vous consommez ? Venez donc avec vos collègues, votre association ou votre classe aux ateliers d’immersion Oxfam. Vous entrerez dans le monde d’un activiste bolivien qui lutte contre le changement climatique, d’un mineur congolais ou d’un ouvrier au Cambodge. > www.oxfamsol.be/ateliers-dimmersion

Michelle Obama

Mary J. Blige

Ex-Première dame des Etats-Unis

Chanteuse et productrice

« La seule chose que les gens ne peuvent pas vous enlever, c’est votre éducation. Et l’investissement en vaut la peine. »

« J’aurais voulu comprendre plus tôt que l’enseignement était la clef. A présent, je vois que la connaissance nous fait avancer. »


Dossier : education

Les inégalités commencent à l’école Que se passerait-il si vos parents avaient peu d’argent et si vous ne pouviez pas aller à l’école ? Ou si vous deviez aller dans une mauvaise école ?

L

es inégalités dans l’enseignement vont de pair avec les inégalités sociales. C’est pourquoi Jyoti et Thailla revendiquent leurs droits, avec succès. Bada Lewa. Inde. Un groupe d’enfants est assis sous un grand arbre. « Comme c’est l’été, nous voulons que tous les ventilateurs soient vérifiés, dans chaque salle de classe. » C’est Jyoti Devi, 12 ans, qui parle. Elle est la présidente du Bal Panchayat – le conseil des élèves. Le conseil est composé, entre autres, d’un ministre de l’Enseignement, d’un ministre de la Propreté, d’un ministre des Repas et d’un Trésorier. Le partenaire d’Oxfam, Samarth Foundation, organise des formations pour ces enfants. Ils deviennent plus autonomes et mieux au courant de leurs droits.

L’école de Jyoti est située à Bada Lewa, un village de l’état indien d’Uttar Pradesh. Son école (publique) fait partie des 8 % d’écoles en Inde qui respectent les normes définies par la loi sur le Droit à l’Éducation (Right to Education Act) (voir encadré). Il y a encore du pain sur la planche avant que la nouvelle loi soit mise en œuvre dans toutes les écoles, mais les statistiques sont là : 199 millions d’enfants en Inde (chiffres de 2015) vont à l’école et étudient. Une semaine type dans l’école de Jyoti commence par une activité appelée « repérage ». Le conseil des élèves parcourt le village pour repérer les enfants qui ne sont pas à l’école. Ils parlent avec les parents et cherchent ensemble une solution. Au cours d’une de ces missions de repérage, Jyoti s’adresse ainsi à un vieil homme. « Dadaji (NDLR : grand-père), pourquoi Anjali n’est-elle pas à l’école ? » Après une brève discussion, l’homme décide d’envoyer sa petite-fille de 7 ans à l’école. Cette approche fonctionne bien car les villageois connaissent les enfants et leurs parents. Depuis le début du programme de repérage, le taux de fréquentation a augmenté de 40 %.

ETUDIANTS AU BRÉSIL

Thailla, 18 ans, habite dans un quartier pauvre de la métropole brésilienne de São Paulo. Elle est membre d’un mouvement étudiant. En 2015, elle était en dernière année du secondaire, dans une école publique. L’infrastructure y était franchement lamentable. « Dans mon école, le plafond d’une salle de classe s’est effondré. Après cela, certains enseignants ne sont plus venus », témoigne Thailla. « L’école n’avait même pas une table à laquelle s’asseoir. » En dépit de certaines améliorations récentes, le

©Oxfam India

« Anjali n’est pas à l’école ? »

Jyoti Devi, 12 ans, est la présidente du conseil des élèves. Ensemble, ils participent à un programme destiné à scolariser un maximum d’enfants. Et ça marche ! Brésil est l’un des pays les plus inégalitaires au monde. Et c’est dans l’enseignement que c’est le plus évident. Les enfants issus de familles pauvres fréquentent les écoles publiques, dispensant un enseignement de moindre qualité et n’offrant que de maigres perspectives d’avenir. Les enfants riches vont dans des écoles privées, ayant une meilleure infrastructure. Ceux-là peuvent aller à l’université et plus tard, trouver un emploi bien rémunéré.

ouvertes et a été en pourparlers avec la direction de l’école. Après l’occupation de 200 écoles par les étudiants, le gouvernement a abandonné ce projet et maintenu les écoles ouvertes. Certaines écoles ont même été rénovées.

« Je peux avoir un bon enseignement, tant que je revendique mes droits »

SIT-IN CONTRE LE GOUVERNEMENT

En 2015, Thailla s’est opposée au projet du gouvernement de fermer 94 écoles, dont la sienne. Elle a participé à des sit-in, a organisé des classes

Obligation scolaire en Inde La loi sur le Droit à l’Education est en vigueur depuis le 1er avril 2010. La loi fixe l’obligation scolaire pour les enfants jusqu’à 14 ans et prévoit la gratuité de l’enseignement. La loi comprend des directives détaillées sur le développement des programmes d’étude, la formation des enseignants et l’importance d’un enseignement adapté à l’enfant.

« C’est grâce à nos protestations que le gouvernement a abandonné ses plans. Nos voix ont été entendues, et c’est très important pour nous. » A présent, Thailla lutte contre une nouvelle réforme radicale de l’enseignement (PEC 241) qui vise à geler les dépenses publiques en matière d’enseignement pour les 20 prochaines années. L’impact potentiel de ce gel est énorme pour les générations futures, mais Thailla est plus combative que jamais. Les victoires qu’elle a obtenues par le passé la poussent à y croire. « Le mouvement étudiant m’a appris que je peux avoir un bon enseignement, tant que je revendique mes droits. Je suis citoyenne brésilienne et je suis jeune. J’ai droit à un enseignement correct. »

Benjamin Franklin

Rihanna

Père fondateur des Etats-Unis

Chanteuse et lauréate du Harvard Humanitarian Award 2017

« L’investissement dans la connaissance est celui qui rapporte le plus d’intérêts. »

« Nous voulons tous une chance. Une chance d’avoir une vie, un accès à l’enseignement. En résumé, une chance d’avoir un avenir. »

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Les familles les plus pauvres reçoivent un appui d'Oxfam, par exemple sous la forme de petits animaux. Ainsi une famille recevra quelques chèvres et en prendra soin jusqu’à ce qu’elles mettent bas. Les petits sont ensuite donnés à une autre famille et ainsi de suite.

Plans catastrophes et chèvres à louer Petit pays du sud de l’Asie traversé de part en part par le majestueux fleuve Mékong, le Laos est sujet à des catastrophes naturelles récurrentes, notamment pendant la mousson. Mais il existe des moyens de limiter leur impact.

C

es dix dernières années, les catastrophes liées à des phénomènes météorologiques ont touché pas moins de 4 milliards de personnes. Sur ces 4 milliards, 3,7 milliards vivaient en Asie. Une disproportion qui peut s’expliquer par les nombreux bassins versants, plaines inondables et autres zones géographiquement vulnérables que compte la région ainsi qu’une densité de population élevée dans les zones à risques. Et le Laos ne fait pas exception.

Vulnérabilité et pauvreté Cependant, des phénomènes naturels récurrents ne deviennent pas forcément des catastrophes récurrentes : un phénomène climatique extrême amène à un désastre quand il frappe des communautés déjà vulnérables, qui n’ont pas les capacités nécessaires pour y répondre et s’en protéger. Les inégalités et la pauvreté jouent ici un

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rôle essentiel. En cause ? Des éléments comme des logements peu résistants, des exploitations agricoles installées par défaut dans des zones à risques, une absence d’épargne, d'accès à l’information et un manque général de stratégies d’adaptation solides et d'implication des plus pauvres dans les prises de décisions. Tout cela fait que les personnes les plus pauvres sont aussi les plus durement touchées par l’impact des phénomènes naturels, et qu’elles mettent aussi plus de temps à s’en relever. Au Laos, 23% de la population vit sous le seuil de pauvreté et une grande partie de la population n’est pas en mesure de faire face à de telles catastrophes, notamment ceux qui vivent dans des zones inondables, touchées chaque saison par la mousson.

« Les inondations et les ouragans sont nos principales menaces » Des zones comme le district de Feuang, où vit Mme Siphay, la directrice de l’Union des Femmes laotiennes, partenaire d'Oxfam. « Les inondations et les ouragans sont nos principales menaces », raconte cette mère de deux

enfants. « Les gens se retrouvent sans abris, sans nourriture ni eau potable. Leurs champs dévastés. Pour nous c’est un coup dur. Mais la seule chose que nous faisions était de réparer la situation après coup. »

Changement climatique

Se relever après ces catastrophes récurrentes devient de plus en plus dur. M. Sengchan, 46 ans, vit avec sa famille dans le village de Sisaath. La vie dans ce village a beaucoup changé ces 15 dernières années, avec l’arrivée d’une route goudronnée, de l’électricité et de l’eau courante. Mais à côté de ces nouveautés appréciées, le changement climatique a apporté son lot de nouveaux phénomènes extrêmes et imprévisibles, perturbant les récoltes et le mode de vie de cette petite communauté agricole. « Sur beaucoup de plans, notre vie est meilleure que celle de nos parents. Mais à cause des changements que nous voyons dans la météo, ma plus grande peur c’est les catastrophes naturelles : inondations, glissements de terrain, sècheresses, ouragans. » Le changement climatique aggrave la fréquence, l’intensité et l’imprévisibilité des phénomènes climatiques extrêmes, ce qui veut dire que des populations déjà vulnérables doivent faire face à de plus en plus de catastrophes. C’est

pourquoi il est essentiel de travailler à renforcer leur résistance à ces phénomènes.

Réduction des Risques de Catastrophes

Pour réduire les dégâts causés par les ouragans et autres inondations, une méthode a fait ses preuves : en jargon on parle de RRC (Réduction des Risques de Catastrophes). Il s’agit de s’attaquer aux causes profondes de la vulnérabilité des populations face à ces phénomènes météorologiques.

« Nous avons un haut-parleur pour diffuser les messages d’alerte » La RRC, c’est avant tout construire des maisons plus résistantes aux vents violents ou encore installer des digues et des canaux de drainage pour faire face aux inondations. Mais la RRC, c’est aussi travailler directement avec les communautés concernées pour leur permettre de mieux comprendre les risques auxquels elles sont exposées (risques qui changent constamment en raison du changement climatique). Par exemple en leur permettant de dessiner leur propre plan d’action pour


Textes : Esther Favre-Félix

regards du sud

Les inégalités pèsent sur les femmes Face aux catastrophes naturelles, les femmes et les hommes ne partent généralement pas sur un pied d'égalité. En cause ? Les inégalités entre les genres au sein de la société et les rôles auxquels ils sont souvent respectivement confinés. Par exemple, les femmes et les filles ont statistiquement moins de chances d’avoir appris à nager, ce qui veut dire qu’elles auront moins de chances de survie en

faire face à la prochaine catastrophe et de mettre en place des systèmes d’alerte précoce quand le désastre approche, afin de minimiser les pertes. « Maintenant, nous avons un hautparleur que nous utilisons pour diffuser les messages d’alerte, pour que nous puissions nous préparer au mieux, avant et pendant les catastrophes », raconte Mme Siphay. « Oxfam et le Comité du district [en charge de la RRC] nous ont aidés à organiser des simulations de catastrophes et des formations dans les communautés pour définir ensemble des instructions à suivre lors des prochaines urgences. » Oxfam mène des projets de RRC au Laos depuis 2010, notamment pour aider les autorités locales à implémenter des stratégies de RRC au niveau national. Mais s’assurer que les pratiques de RRC soient complètement intégrées dans la routine de chaque villageois est un processus de longue haleine. C’est pourquoi Oxfam travaille actuellement avec le ministère laotien de l’Emploi et des Affaires sociales : organisation de formations de RRC pour les membres du gouvernement, mise en place de comités de districts

partenaire d’oxfam : MLSW

cas d’inondations. De plus, elles ont plus de chances de se retrouver à la maison au moment du désastre, ce qui rend leur situation plus dangereuse en cas de tremblement de terre ou de glissements de terrain. Ainsi en 2004, lors du tsunami qui a frappé l’Asie du Sud-est, une étude d’Oxfam a mis en lumière le fait que dans de nombreux villages de la province d’Aceh (Indonésie) et dans certaines régions d’Inde, plus de 70% des décès concernaient des femmes et des filles. Et en 1991, lorsqu'un cyclone a frappé le Bangladesh, 90% des victimes étaient des femmes. Au Laos aussi, les femmes sont plus vulnérables face aux catastrophes. Elle sont moins informées, moins consultées lors des prises de décisions de la communauté, et ont moins d'accès aux ressources et aux services de base. C’est pourquoi dans son travail de Réduction des Risques de Catastrophes au Laos, Oxfam travaille à inclure les femmes et les groupes de femmes le plus possible, notamment en s’assurant qu'elles soient bien incluses dans les groupes de travail et que leurs préoccupations soient prises en compte.

et de comités des villages, partage de bonnes pratiques... Les comités de districts, formeront ensuite à leur tour les membres des comités des villages et les organisations locales comme l’Union des Femmes laotiennes. M. Sivilay membre du comité de RRC du village de Sisaath M. Sivilay, du village de Sisaath, est membre d’un de ces comités de village depuis 2015. « Une fois que nous avons reçu l’information du comité de District concernant ce projet [de RRC], nous avons mis en place notre propre comité, pour promouvoir la préparation aux catastrophes dans notre village. Nous discutons aussi ensemble du changement climatique. » Le village de Sisaath a aussi préparé son propre plan de préparation et de réponse aux urgences. « Maintenant les gens du village savent comment se préparer quand une catastrophe arrive, par exemple ils mettent leurs possessions, leur riz et leurs semences au deuxième

Qui ? Le département des Affaires sociales du ministères Laotien du Travail (Laotian Ministry of Labor and Social Welfare - MLSW) Quoi ? Le département des Affaires sociales travaille au niveau national à coordonner les plans de gestion des catastrophes, à prodiguer des conseils et contrôler l’implémentation des plans de réduction des risques de catastrophes au niveau local, notamment en promouvant les échanges de bonnes pratiques entre les provinces et les districts.

Laos

Le Laos est un Etat dirigé par un parti unique, communiste. La plupart des Laotiens vivent de l’agriculture et de l’élevage. Mais ces activités sont extrêmement sensibles aux phénomènes climatiques extrêmes qui frappent régulièrement le pays (inondations, ouragans…) surtout lors des pluies annuelles de la mousson. CHINE VIETNAM

MYANMAR

LAOS Vientiane

THAILANDE CAMBODGE

étage ou à l'abris dans un endroit sûr, pour éviter qu’ils ne soient gâtés par les inondations. Ma vie est plus sûre depuis qu’on a mis en place ce plan », ajoute M. Sivilay.

Chèvres à louer

Mer de Chine méridionale

de nombreuses chèvres, et ils peuvent en rendre au comité du village qui les donne à d’autres familles. C'est un projet durable. » Et ces personnes ont par la même occasion une nouvelle source de revenus.

Un autre aspect crucial de la RRC est de permettre aux communautés concernées d'adapter leur mode de vie au changement climatique. Par exemple en introduisant de nouveaux types de semences plus résistantes ou encore en diversifiant leurs sources de revenus, via des « fonds de résilience » : les membres les plus pauvres de communautés frappées régulièrement par des catastrophes reçoivent un appui temporaire d'Oxfam, sous la forme de semences mais aussi de petits animaux. Ainsi une famille recevra par exemple quelques chèvres et en prendra soin jusqu’à ce qu’elles mettent bas. Les petits sont ensuite donnés à une autre famille qui s’en occupera et ainsi de suite. Un soutien qui arrive à point nommé selon Mme Siphay : « Les gens qui ont souffert de la dernière catastrophe ont été bien aidés par ce 'fonds' ; maintenant ils ont

« Ma vie est plus sûre depuis qu’on a mis ce plan en place » « IIs peuvent vendre certaines chèvres pour acheter des légumes par exemple, ou pour répondre à d’autres besoins », explique ainsi M. Sivilay.

Une vie plus sûre

Oxfam va continuer à mettre en œuvre ce projet au Laos dans les années à venir, grâce à un financement de l’Union européenne. « Les plans d’action en cas d’urgence, les comités locaux, les haut-parleurs pour diffuser les messages d’alerte précoce, le fonds de subsistance durable avec les animaux... Tout cela fait que les gens se sentent en sécurité et heureux », constate Mme Siphay.

205 millions

47%

23%

En moyenne, 205 millions de personnes sont touchées chaque année par des catastrophes liées à des phénomènes météo.

Durant les dix dernières années, les inondations représentaient 47% de toutes les catastrophes liées au climat.

Au Laos, 23% de la population vit sous le seuil de pauvreté.

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Bénévole à l’honneur

Oxfam Trailwalker, une marche solidaire de 100km en 30 heures, a fêté sa 10e édition en août. Et Guy Di Cesare a répondu présent chaque année. D’abord marcheur, puis bénévole. Et il n’est pas près de s’arrêter là…

« En 20 08, Oxfa ma l’Oxfam Trailwalk lancé er, et comme j’ai les défis toujours aimé u été un d n peu fous, j’ai es prem ie ‘je vais le faire’. rs à dire J e suis originair e de la région e parcour t j’ai u les Fa gnes pendan t to jeuness ute ma e, alors j’a aidé à r epérer le i aussi parcour s. »

amis, 0km avec mes « J’ai fait les 10 ment re liè -70 km régu on marchait 60 t dans t « 100km ? C’es alors on s’est di d, et la isait très chau la poche ! ». Il fa ppelle rbe, on s’en ra nuit était supe ès belle. tr s 4, une nuit encore tous le les Fagnes. » C’est magique

« Depuis 2 nettem 013, on a une v ent mie ux. L’éq raie équipe, ça vendred uipe es i et pas t au com tourne se de l’ext plet érieur, ç tout le weekend ens dès le a se se équipe. n em t qu’on e C’est trè st une b ble. Même s choue o tte, on est vraim nne ent liés .»

14 globo • SEPTEMBRE 2017

« Ma sp écia l’électric lité, c’est ité. Don c comme ncé à ê en 2009, j’ai tre bén pour l’o évole rga Trailwalk nisation d’Oxfa m er, en tr ava groupes électrog illant aux ènes pa exemple r . En 200 9 et 201 l’ai fait 0, je tout se ul. A pa 2011, j’a rtir d i fait le montag e avec Ma e ha et c’éta madou (à droit it déjà m e); ieux ! »

Envie, vous aussi, de devenir bénévole ? Rendez-vous sur : www.oxfamsol.be/fr/benevolat

cheurs équipes de mar s le , 16 20 en sées, et du « A l’arrivée s épaules, épui le r pa nt na te haient venaient en se le sol et trébuc s pa t en ai rd ga lution de coup elles ne re trouver une so llu fa a il : au te sur un po e. » dernière minut


Où trouver les magasins de seconde main Oxfam ? wallonie

ANS : Rue de l’Yser 185A, 4430 Ans • 04 371 20 44 • lu au sa : 10-17h45h • vêtements, livres, brocante, informatique • Également Oxfam-Magasins du monde CHARLEROI : Rue de Montigny 66, 6000 Charleroi • 071 31 80 62 • ma au ve : 10-17h30, sa 10-16h • vêtements, brocante CINEY : Rue St. Gilles 61, 5590 Ciney • 083 67 85 04 • ma au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique DINANT : Rue Grande 61-63, 5500 Dinant • 082 66 68 50 • ma au ve : 10-17h, (été 18h) sa : 11-17h (été 18h) • vêtements, brocante, livres, informatique EUPEN : Kirchstrasse 39B (City-Passage), 4700 Eupen • 087 35 23 60 • ma au ve : 10-18h, sa 10-14h • vêtements, brocante, livres, informatique HERSTAL : Rue Grande Foxhall e 99, 4040 Herstal • 04 240 08 01 • lu : 12-16h45, ma au ve : 10-16h45, sa : 12-16h (fermé sa en juillet/août) • vêtements, brocante, livres, informatique HUY : Rue Montmorency 2, 4500 Huy • 085 23 32 98 • me : 9-16h, ve : 10-17h, sa : 10-12h et 14-16h • vêtements LIÈGE : Rue de la Casquette 19b, 4000 Liège • 04 223 27 87 • lu au ve : 10-18h, sa : 10-17h (été) • vêtements, brocante, livres, informatique LIÈGE : Rue St Séverin 117, 4000 Liège • 04 221 49 58 • lu au sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres LIÈGE : Rue Puits-en-sock 137, 4020 Liège • 04 341 18 00 • lu au ve : 9-16h45 , sa : 9-1h • vêtements, livres, brocante, informatique LIÈGE : Rue St. Gilles 29, 4000 Liège • 04 222 24 42 • lu au ve : 10-17h30, sa : 10-17h • Bookshop MARCINELLE : Chée de Philippeville 290/292, 6001 Marcinelle • 071 37 65 05 • ma au sa : 10h-18h • vêtements, brocante, livres, informatique MONS : Rue de Houdain 5b • 7000 Mons • 065 84 75 04 • lu au sa: 10-18h • informatique, livres NAMUR : Rue de Bomel 9, 5000 Namur • 081 22 22 22 • lu au ve : 11-18h, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres, informatique NAMUR : Av de la Plante 27, 5000 Namur • 081 26 28 38 • ma au ve : 11-18h, sa : 10-15h • informatique NAMUR : Bas de la Place 12-14, 5000 Namur • 081 22 91 22 • lu au sa : 9h30-18h • Bookshop NIVELLES : Rue de Namur 36, 1400 Nivelles • 067 77 34 85 • ma au ve : 9h30-17h30, sa 9-13h • vêtements, brocante, livres, informatique

seconde main

Apportez vos vêtements chez e5 Du 13 au 23 septembre, Oxfam relance sa collecte bisannuelle de vêtements dans les magasins e5. Avez-vous des vêtements que vous ne portez plus, mais dont vous vous dites qu’il serait dommage de les jeter ? Apportez-les dans un magasin e5 entre le 13 et le 23 septembre. Oxfam trie et revend les vêtements collectés à des prix démocratiques dans ses magasins de seconde main. Le bénéfice est investi dans des projets Oxfam dans le monde entier. Pour chaque sac plein, vous recevez un chèque-cadeau que vous pouvez faire valoir chez e5. « Cette action de collecte a toujours un succès énorme », explique Sara, vendeuse chez e5 à Beveren. « En échange d’un sac de vêtements pour la

bonne cause, les gens reçoivent un bon de réduction de 10 € à faire valoir sur un achat de 50 €. Et c’est une formule qui a fait ses preuves. Surtout auprès de la clientèle fixe. Ces clients s’y préparent déjà des semaines à l’avance. » Oxfam et e5 organisent cette collecte deux fois par an : en mars et en septembre. En mars, Daniel a apporté ses sacs au magasin d’Anderlues, dans la province du Hainaut. « En apportant les vêtements que je ne porte plus, je peux faire quelque chose de bien pour Oxfam », se réjouit-t-il. « Oxfam peut récupérer ces vêtements et c’est aussi bon pour l’environnement. »

bruxelles

BRUXELLES : Rue de Flandre 102-104, 1000 Bruxelles • 02 522 40 70 • lu : 14h30-18h, ma au sa : 11-18h • vêtements vintage, brocante, livres BRUXELLES : Rue Haute 243, 1000 Bruxelles • 02 502 39 59 • ma au ve : 11-17h30, sa : 11-17h30, di : 11-15h • vêtements, brocante BRUXELLES : Rue des Chartreux 37, 1000 Bruxelles • 02 502 30 03 • ma au ve : 11-18h, sa : 13-18h • Oxfam Kids : vêtements, accessoires pour enfants BRUXELLES: Rue des Renards 19, 1000 Bruxelles • 02 513 83 23 • ma au ve : 11-15h, sa : 10-17h30, di : 10h30-15h • vêtements hommes, accessoires ETTERBEEK: Chée de Wavre 295, 1040 Etterbeek • 02 640 09 25 • lu : 14-18h, ma au ve : 11-18h, sa : 11-15h • vêtements, livres, brocante FOREST : Chée de Neerstalle 66, 1190 Forest • 02 332 59 91 • lu au sa : 10-18h • vêtements, livres, brocante, informatique IXELLES : Chée d’Ixelles 254, 1050 Ixelles • 02 648 58 42 • lu au sa : 10-18h • Bookshop IXELLES : Chée d’Ixelles 252, 1050 Ixelles • 02 647 48 51 • lu au sa : 10-18h • informatique JETTE : rue Auguste Hainaut 9, 1090 Jette • 02 427 25 75 • lu au ve: 10-18h, sa : 10-17h • vêtements, livres, brocante, informatique SCHAERBEEK : Av de la Brabançonne 133, 1030 Schaerbeek • 02 732 72 68 • ma au sa : 9-15h • vêtements UCCLE : Rue Vanderkinderen 248, 1180 Uccle • 02 344 98 78 • lu au sa : 10-18h (été 13-18h) • Bookshop

flandre

ANVERS: Lange Koepoortstraat 49A, 2000 Antwerpen • 03 707 11 61 • lu au sa: 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique ANVERS : Quellinstraat 28, 2000 Anvers • 03 227 44 82 • lu au sa : 10-18h • Bookshop ANVERS : Brederodestraat 27, 2018 Anvers • 03 238 24 60 • ma au ve : 10-18h, sa : 10-17h • Oxfam Boutique : vêtements, brocante, livres BRUGES : Leopold II-laan 19, 8000 Bruges • 050 31 04 51 • ma au sa : 10-17h30 • vêtements, brocante, livres, informatique COURTRAI : Budastraat 21, 8500 Courtrai • 056 31 26 22 lu au sa : 10-18h • Bookshop, informatique GAND : Sint-Amandstraat 16, 9000 Gand • 09 233 42 13 • lu au sa : 10-18h • Bookshop GAND : Bij Sint-Jacobs 12, 9000 Gand • 09 223 13 53 • me au sa : 10-18h, dim : 10-13h • Oxfam Boutique : vêtements, brocante GAND :Steendam 73, 9000 Gent • 09 224 02 80 • ma au sa 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique GENK : Vennestraat 147, 3600 Genk • 089 30 42 69 • ma au sa : 10-18 • vêtements, livres, brocante, informatique HASSELT : Dorpsstraat 21, 3500 Hasselt • 011 21 50 11 • lu au sa : 10-18h • bookshop KNOKKE-HEIST : Elizabetlaan 141, 8300 Knokke-Heist • 050 51 04 51 • lu au sa : 10-12h30, 14-18h • vêtements, livres, informatique, brocante. Également Oxfam-Wereldwinkel LOUVAIN : Parijsstraat 60, 3000 Louvain • 016 50 07 05 • lu au sa : 10-18h • livres MALINES : O.L. Vrouwestraat 53, 2800 Malines • 015 43 67 10 • lu au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres OSTENDE: Torhoutsesteenweg 641, 8400 Ostende • 059 51 87 78 • ma au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique ROULERS : Westlaan 210, 8800 Roulers • 051 25 24 55 • lu au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique SAINT-NICOLAS : Ankerstraat 44, 9100 Sint-Niklaas •03 776 72 59 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres, informatique WILRIJK : Jules Moretuslei 157, 2610 Wilrijk • 03 828 83 33 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres, informatique

Essayez le Fairphone 2 dans l’Oxfam Shop d’Ixelles Depuis le début de l'année, les intéressés peuvent essayer le Fairphone 2 dans un Oxfam Shop à Ixelles. Oxfam et Fairphone veulent ainsi promouvoir l’électronique durable et équitable. Les achats du Fairphone se font le plus souvent en ligne. Ce qui fait que les acheteurs découvrent en réalité le téléphone au moment où il arrive dans leur boîte aux lettres. Maintenant, vous pouvez donc prendre en main et essayer le Fairphone 2 à l’Oxfam Shop d’Ixelles. Ce n’est pas une coïncidence que Fair-

phone ait choisi le magasin informatique d’Oxfam à Bruxelles. « Pour le marché belge, Fairphone cherchait un point de vente où il pourrait montrer son téléphone. Nous avons des magasins informatiques et Fairphone trouvait cela particulièrement intéressant, » explique Frédéric Van Hauteghem, du département seconde main d’Oxfam-Solidarité.

Pourquoi Annika est bénévole dans l’Oxfam-Shop d’Eupen ? « Je soutiens le concept d’Oxfam. Tous ceux qui ont un lien avec Oxfam en profitent. Voilà pourquoi je suis bénévole. » Annika Rutté est coresponsable de l’Oxfam Shop à Eupen. SEPTEMBRE 2017 • globo 15


Action e5

Les ateliers d’immersion d’oxfam

sont-ils faits pour vous ? Dénouez les fils du mystère de la mondialisation ou réglez vous-même les problèmes climatiques en Bolivie. QUI ? Groupes de jeunes (16+) ou adultes OÙ ? Bruxelles PRIX ? 5 euros par personnes (gratuit pour les accompagnateurs (-trices))

donnez une nouvelle vie à vos vêtements Du 13 au 23 septembre, apportez vos vêtements dans les magasins e5 et soutenez les projets Oxfam. Vous avez des vêtements en bon état qui trainent dans vos armoires ? En les déposant dans un magasin e5, vous permettez à Oxfam de les revendre à petit prix et de financer ses projets à travers le monde pour lutter contre la pauvreté. QUAND ? Du 13/09 au 23/09 OÙ ? Le magasin e5 le plus proche de chez vous QUOI ? Les vêtements en bon état que vous ne portez plus

inscriptions :

> www.oxfamsol.be/ ateliers-dimmersion

infos :

> www.oxfamsol.be/ action-e5

sportifs du dimanche ou confirmés ? OXFAM WINTERTRAIL :

Envie de tester vos limites pendant un événement sportif et de soutenir par la même occasion les projets Oxfam ?

60 km dans la neige France (vallée d’Abondance) 10-11 mars 2018

OXFAM PEACEWALKER : 42 km dans le Westhoek Flandre occidentale 19 mai 2018

FOR

Inscrivez ici une equipe

> www.doitforoxfam.be

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