h O magazine trimestriel d’Oxfam-Solidarité
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#OX-FILES La solidarité pour remède au COVID-19
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#Project Menacé.e.s par les criquets et la faim N° 5 - septembre - octobre - novembre 2020
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Iyone Ogbevoen « Aider les gens me rend heureuse
Iyone Ogbevoen a travaillé un an dans un magasin de seconde main Oxfam, dans le cadre d’un programme d’activation professionnelle du CPAS. « Je ne connaissais pas Oxfam. J’ai été surprise de découvrir que tant de personnes s’investissaient bénévolement dans une bonne cause. Ça m’a rendue heureuse.
©Tom Saater/OXFAM
L’hygiène : essentielle contre le coronavirus Plus de 855.000 Rohingyas ont trouvé refuge dans le camps de Cox’s Bazar (Bangladesh) après avoir fui la répression les frappant au Myanmar. L’accès à la nourriture, à l’eau et aux équipements sanitaires de base y est difficile, ce qui les rend d’autant plus vulnérables face au coronavirus. Pour contrer l’avancée du virus, Oxfam installe des toilettes, des réservoirs d’eau et des points de lavage des mains. Nous distribuons également du savon et des kits d’hygiène, et menons des campagnes de promotion de l’hygiène. Nous avons déjà atteint plus de 70.000 réfugié.e.s.
« Chaque jour, nous apprenons que quelqu’un a été contaminé. » « Nous avons reçu du savon et nous utilisons des toilettes installées par Oxfam », explique Laila Begum (65), accompagnée sur la photo ci-dessus par son mari Abu Baker Siddiki. « Des stations de lavage des mains ont également été installées. Elles fonctionnent avec des pompes à pied, ce qui réduit le risque de contamination par les robinets. C’est absolument nécessaire, car chaque jour ou presque nous apprenons que quelqu’un a été contaminé. Nous avons peur et nous restons à l’intérieur. On ne sait pas ce qui pourrait nous arriver. »
J’ai beaucoup aimé y travailler. C’était un réel plaisir, qu’il s’agisse d’être à la caisse, de conseiller les clients, de trier les dons ou même de nettoyer et ranger le magasin. Je suis très sociable, je ris tout le temps et j’ai un caractère ouvert. Aider les gens me rend heureuse. Chez Oxfam, j’ai eu l’occasion de combiner tout cela. C’était une super expérience. Maintenant je cherche un emploi fixe. Mais si j’ai du temps libre, je continuerai à être active comme bénévole pour Oxfam. »
Iyone (27) Née à Benin City (Nigeria) Habite à Belsele Cherche un emploi d’aide soignante ou de vendeuse Aime aider les gens Déteste les légumes
OH-magazine n° 5 – revue trimestrielle d’Oxfam-Solidarité – septembre - octobre - novembre 2020 Rue des Quatre-Vents 60, 1080 Bruxelles, 02-501.67.00, www.oxfamsol.be, info@oxfam.be Editrice responsable : Eva Smets – Rédaction et relecture : Mark Anthierens, Sotiris Gassialis, Thomas Maertens, Leen Speetjens, Kaat Van der Brempt – Rédaction d’images & photos: Tineke D’haese – Lay-out: José Mangano – Coordination : Mark Anthierens – Impression : Gevaert Graphics Vous désirez vous abonner, obtenir le magazine en version digitale ou ne plus le recevoir ? Envoyez-nous un mail à maquestion@oxfamsol.be. Oxfam respecte votre vie privée. Vous avez la possibilité de modifier vos données personnelles, de les supprimer ou de retirer votre consentement à tout moment. Contactez-nous sur maquestion@oxfamsol.be ou téléphonez au 02/501.67.33. Consultez notre charte de confidentialité sur www.oxfamsol.be/vieprivee. Oxfam-Solidarité et Oxfam-Wereldwinkels/Fair Trade unissent leurs forces sous le nom d’Oxfam Belgique. @oxfam_sol
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Ce magazine est imprimé sur du papier FSC - MACO SILK 135 Gr
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CARTE BLANCHE Anna Samulski Chargée de plaidoyer humanitaire, Oxfam en Algérie
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La communauté Internationale a abandonné les réfugiés sahraouis
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Imaginez-vous vivre dans un camp de réfugié.e.s au milieu du désert, où la température frôle les 50 degrés l’été et peut descendre en dessous de zéro les nuits d’hiver. L’eau est rare et ne vous parvient que par des camions-citernes et des canalisations vétustes. Faire pousser quoi que ce soit relève presque de l’impossible. Dès lors, votre famille dépend des quelques kilos de fruits et légumes distribués chaque mois par les agences humanitaires pour vivre. Si vous voulez offrir une éducation à vos enfants, vous devez les envoyer à des milliers de kilomètres de chez vous, car il n’y a pas d’école secondaire dans les camps. Et si vous deviez tomber malade en pleine pandémie, vous seriez accueilli.e dans un centre de santé qui manque de lits, d’équipement de protection, de respirateurs et même de savon. Dans l’impasse depuis 45 ans Le mois prochain marquera le 45e anniversaire du conflit qui oppose le Maroc au Front Polisario dans le Sahara Occidental et qui a déplacé 173.000 Sahraoui.e.s dans le désert algérien. Depuis 1975, ces personnes souffrent de malnutrition aiguë et vivent dans l’attente d’une solution politique à ce conflit qui mettrait enfin un terme à leur exil. Mais en 45 ans, aucun progrès réel n’a été accompli et la communauté internationale s’est largement détournée de leur sort. Les limites de l’aide humanitaire Cela fera aussi bientôt 45 ans qu’Oxfam apporte une aide humanitaire dans les camps en Algérie. Mais comme la crise du coronavirus l’a encore récemment démontré, dépendre éternellement de l’aide humanitaire n’est pas une solution durable. Les réfugié.e.s sahraoui.e.s ne pourront pas vivre dignement tant qu’une solution politique juste et durable prévoyant l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ne sera pas trouvée. Aujourd’hui plus que jamais, il est temps de trouver une solution et d’agir au niveau mondial en faveur de la paix.
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SNAP Shot
14 ANS DE BLOCUS
© Rehaf Batniji/Oxfam
Jadis, le secteur de la pêche dans la bande de Gaza était prospère, se souvient Munther Abu Amera, un pêcheur palestinien de 38 ans. Son butin de pêche lui rapportait 37 euros à chaque sortie en mer. Aujourd’hui, il gagne à peine 2 euros par jour. Selon lui, le tournant s’est produit en 2006 lorsqu’Israël a augmenté les restrictions imposées aux pêcheurs. Depuis, Munther et les 5.000 autres pêcheurs gazaouis ne sont plus autorisés à pêcher au large, dans les eaux les plus foisonnantes en poissons. Pour les soutenir, Oxfam réhabilite leurs bateaux, leur fournit du matériel de pêche ainsi que des sommes d’argent.
Oxfam réhabilite leurs bateaux
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TRENDS & TRIGGERS
Dans les starting
blocks ! Scannez ce QR-code pour trouver un magasin près de chez vous
Les vacances sont finies et vos jeunes sportifs et sportives reprennent les entraînements dans leur club favori. Danse, gymnastique, natation, football… les possibilités sont nombreuses, de même que les besoins en équipement. Pourquoi ne pas venir faire un tour dans nos magasins de seconde main ? Vous y trouverez le nécessaire pour un relooking sportif des pieds à la tête.
L’économie du donut
La campagne 2020 d’Oxfam-Magasins du monde Oxfam-Magasins du monde a lancé le 5 juin sa campagne sur ‘l’économie du donut’ pour rappeler la nécessité d’une transition écologique et sociale à la fois forte, rapide et équitable avec le Sud. Pour marquer ce lancement, l’organisation a distribué des donuts dans ses magasins bruxellois. En même temps, des interviews de personnalités (Olivier De Schutter, Arnaud Zacharie, Isabelle Durand) étaient publiées en ligne. OxfamMagasins du monde sera présente au festival ‘Maintenant’ début octobre à Louvain-la-Neuve ainsi qu’à l’évènement ‘Derrière l’étiquette’ à Bruxelles le 10 octobre.
Plus d’infos sur : omdm.be/donut
©JC Guillaume
Fier Tou.te.s les élèves confiné.e.s à la maison n’avaient pas forcément un ordinateur à leur disposition. Ibrahim Ouassari, co-fondateur de l’écosystème tech Molengeek, a dès lors lancé un appel aux dons de PC portables. « On ne voulait pas que le confinement accentue l’écart entre les élèves qui avaient un ordinateur pour suivre les cours à distance et les autres. Nous sommes fiers d’avoir aidé les écoles dont celles des quartiers dits fragilisés à passer à l’e-learning ». Oxfam a répondu à l’appel en livrant 50 laptops prêts à l’emploi début avril.
6.724
signatures Appuyé par 150 dirigeant.e.s à travers le monde, Oxfam a lancé une pétition exigeant la gratuité du futur vaccin contre le coronavirus. 6.724 Belges l’ont signée afin de soutenir une distribution équitable du vaccin, sans distinction entre pays riches et pauvres. Au niveau mondial, plus de 40.000 signatures ont été récoltées. Ensemble, nous luttons contre les inégalités.
Merci
De beaux chiffres pour Oxfam en 2019 2019 a été une bonne année pour Oxfam-Solidarité. Grâce au soutien de nos donateurs et donatrices, bénévoles, sympathisant.e.s et collaborateur.rice.s, nous avons obtenu de nombreux succès dans la lutte contre la pauvreté et les inégalités.
programmes, soit une hausse de 5 millions par rapport à 2018. Au total, 61 projets ont été financés dans 24 pays. Ces projets concernaient par exemple l’agriculture durable, la lutte contre les paradis fiscaux européens ou encore la protection sociale des plus vulnérables.
Au niveau mondial, les actions d’Oxfam ont touché 19,5 millions de personnes, dont 52% de femmes et de filles.
Vous trouverez des informations détaillées sur nos actions et résultats dans notre Rapport annuel 2019. Vous pourrez également en apprendre plus sur Oxfam, ce que nous faisons et pourquoi nous le faisons à travers des exemples concrets.
Oxfam-Solidarité est intervenue pour sa part dans 16 pays touchés par des conflits ou des catastrophes. 27 millions d’euros ont pu être investis dans nos
Retrouvez le rapport annuel sur
www.oxfamsol.be/rapportannuel
Le soutien du public belge ne cesse de croître d’année en année et nous vous en sommes extrêmement reconnaissants. En 2019, vos dons ont représenté 34,5 % de nos recettes. Ce superbe résultat a notamment été atteint grâce à l’arrivée de 27.211 donateurs et donatrices mensuel.le.s supplémentaires.
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12.000 morts
chaque jour
Les effets collatéraux du Covid-19 seront-ils plus meurtriers que le virus lui-même ? Selon notre dernier rapport, nous prenons le chemin de ce scénario en laissant croître l’insécurité alimentaire. L’aide humanitaire pourrait atténuer le problème mais seulement 9% des fonds requis pour lutter contre la faim ont été mobilisés depuis le début de la crise. Si rien n’est fait, 12.000 personnes pourraient mourir de faim chaque jour d’ici fin 2020, soit plus que les victimes du virus.
« Certains sont dans des méga-yachts tandis que d’autres s’accrochent aux débris qui dérivent. » António Guterres, Secrétaire général de l’ONU, à propos du Covid-19.
Dans le camp de Cox’s Bazar, au Bangladesh, toutes les prÊcautions sont prises pour limiter la propagation du coronavirus.
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OX-FILES
La solidarité pour remède texte
Thomas Maertens -
photo
Fabeha Monir/Oxfam
Dès le début de la crise, Oxfam a intensifié ses actions partout dans le monde afin de prévenir la maladie et de venir en aide aux populations les plus vulnérables. Avec au cœur de notre engagement, une certitude : personne n’est en sécurité tant que toutes et tous ne le sont pas.
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ès le 18 mars 2020, quelques jours après que l’Organisation mondiale de la Santé ait officiellement déclaré la pandémie, Oxfam a fait de son intervention face au coronavirus une priorité dans le monde entier. Durant cette période, nous avons renforcé ou créé des partenariats avec 344 organisations locales, dans 62 pays. À l’heure d’écrire ces lignes, en juillet, nous sommes déjà venu.e.s en aide à plus de 4,5 millions de personnes, avec l’objectif d’en atteindre 14 millions au total. Une aide rendue possible grâce à la générosité de nos sympathisant.e.s dans le monde entier et le soutien des bailleurs de fonds institutionnels. Voici quelques exemples parmi tant d’autres de la manière dont nous avons lutté ensemble contre la maladie. De l’eau et du savon Se laver les mains est un geste simple et efficace pour limiter le risque de propagation des maladies. Un « geste barrière » nettement plus compliqué quand l’accès à l’eau est un défi quotidien. Comme au Bangladesh, dans le camp de Cox’s Bazar, qui accueille des dizaines de milliers de Rohingyas fuyant la répression au Myanmar. « Quarante mille personnes s’entassent par kilomètre carré ici », observe Enamul Hoque, d’Oxfam. « C’est deux fois la densité de la population de Dhaka, la ville la plus peuplée du monde. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point les camps sont surpeuplés. »
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OX-FILES Mais les installations de lavage des mains existantes, bien qu’efficaces contre les maladies diarrhéiques, auraient pu être des vecteurs de contamination du coronavirus. Hoque et son équipe ont entrepris de créer un système plus sûr. Leur mission : retirer tous les robinets d’eau à manivelle et les remplacer par des pédales actionnables par le pied, afin de limiter le risque de contagion par contact avec les robinets. Les femmes du camp, en première ligne dans le respect des pratiques d’hygiène au sein des familles, ont été incluses dans la réflexion. « Nous avons installé un prototype dans le camp et interrogé 43 personnes l’ayant utilisé », explique Iffat Fatema, promotrice de santé pour Oxfam. « Toutes leurs suggestions d’améliorations ont été prises en compte. Tout a été fait pour rendre cette station de lavage des mains agréable et sûre à utiliser. » La faim, autre conséquence de la pandémie Le ralentissement spectaculaire de l’économie mondiale, conjugué à de sévères restrictions à la circulation, a entraîné des pertes massives d’emplois au cours des derniers mois. Sans revenu
ni soutien social, des millions de personnes n’ont plus de quoi s’acheter à manger. Oxfam apporte donc une aide alimentaire en nature et en espèces aux personnes qui en ont le plus besoin, dans plus de 15 pays à travers le monde. Comme en Syrie, où vit Wardeh. Les combats ont poussé cette veuve de 40 ans à fuir la ville d’Alep avec ses 7 enfants. Dans la minuscule maison d’une pièce où ils ont trouvé refuge, tout n’est pas simple. « Les prix ont plus que triplé avec cette crise », explique Wardeh. « Je travaillais au jour le jour pour nourrir mes enfants, mais le couvre-feu m’empêche de travailler. Comme de nombreux magasins ferment à cause du coronavirus, c’est parfois très difficile de trouver quelque chose à acheter. » Wardeh a pu bénéficier d’une aide financière d’Oxfam pour se fournir en quelques produits essentiels. « Cette aide est arrivée dans un moment de grand besoin », se réjouit-elle. « Grâce à l’argent reçu, j’ai pu acheter quelques vêtements et des provisions pour ma famille. J’espère maintenant que la situation ne va plus durer, afin que les prix baissent et que je puisse à nouveau travailler. »
40.000 personnes s’entassent par kilomètre carré dans le camp de réfugié.e.s de Cox’s Bazar.
Le couvre-feu mis en place en Syrie depuis le début de la pandémie empêche Wardeh de travailler. Grâce au soutien d’Oxfam, elle peut nourrir sa famille.
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OX-FILES Un risque certain de pauvreté accrue Selon un rapport d’Oxfam paru en avril, les retombées économiques de la pandémie de coronavirus pourraient précipiter un demimilliard de personnes supplémentaires dans la pauvreté. Au premier rang, les travailleuses et travailleurs du secteur informel (paysan.ne.s, vendeur.euse.s de rue, etc) et les femmes. Thibaut Hanquet, directeur pays Oxfam au Laos, constate que les effets se font déjà sentir dans ce pays : « La fermeture de la frontière avec la Thaïlande a privé de travail un grand nombre de personnes qui se rendaient chaque jour dans ce pays pour faire vivre leur famille. Les nombreuses personnes ayant un travail informel (vendeurs de rue, etc.) ont été privées de leur revenus. Nous sommes en train d’identifier les nouveaux défis économiques et sociaux, afin d’adapter notre réponse sur le terrain. » Avec d’autres, Oxfam fait pression auprès des gouvernements des pays du G20 et des institutions financières internationales. Trois priorités à nos yeux : l’annulation de la dette, une assistance du FMI à travers l’émission de droits de tirage spéciaux et une aide internationale suffisante pour que les pays et les communautés pauvres gardent la tête hors de l’eau. Après la crise, un monde plus juste ? Le coronavirus est un signal d’alarme : celui de la nécessité de mettre en place un monde plus juste, plus solidaire et plus durable. Afin de sortir de cette crise, chaque gouvernement, institution et individu doit prendre ses responsabilités. Ce sont les fondations même de notre société qu’il faut reconstruire, sans répéter les erreurs du passé. Nous pourrions rebâtir un système très ressemblant, avec toutes ses inégalités structurelles, ses discriminations et ses exploitations, ou inventer un monde meilleur, en particulier pour celles et ceux qui en ont le plus besoin. Nous ne surmonterons cette crise – et celles qui risquent de nous toucher à l’avenir – que si chaque pays, chaque individu dispose des moyens pour le faire. Personne n’est en sûreté tant que tout le monde ne l’est pas.
+4,5 MIL. de personnes déjà aidées par Oxfam durant la pandémie
Geert de Kegel
Directeur seconde main oxfam belgique
62 pays dans le monde ou Oxfam est intervenue
4.500
kits d’hygiène distribués au Yémen
107
points d’eau installés ou remis en état au Burkina Faso
« Des ordinateurs pour les plus vulnérables » « Quand les écoles ont fermé, les élèves devaient travailler de chez eux. Mais dans de nombreux quartiers dits vulnérables de Bruxelles, l’accès à un ordinateur n’est pas une évidence. Grâce à un don de la SNCB, Oxfam et MolenGeek ont pu collaborer et mettre à disposition des ordinateurs pour 50 familles de Molenbeek. Nous avons aussi donné une trentaine d’ordinateurs à Mentor Escale, une ASBL de soutien aux demandeurs d’asile mineurs non accompagné. Oxfam lutte depuis des années contre les inégalités et la pauvreté dans le monde entier. La crise du coronavirus affecte les communautés les plus vulnérables, y compris chez nous. Avec cette coopération, nous voulons assumer notre responsabilité en Belgique également. » MolenGeek est un incubateur de startups qui a pour but de rendre le secteur technologique accessible à toutes et tous, indépendamment de l’origine ou du niveau d’éducation.
Galed Ali s’occupe des derniers chameaux de sa famille.
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PROJECT
Menacé.e.s par les criquets et la faim Cela fait un moment que les conditions météorologiques extrêmes et la faim frappent les habitant.e.s de la région Somali, en Éthiopie. Depuis un an, des milliards de criquets pèlerins se répandent à travers l’Afrique de l’Est. Ils dévorent des milliers d’hectares de cultures, sans rien laisser aux bergers et à leur bétail. Avec nos partenaires, nous y soutenons des familles vulnérables. texte
I
smaël Mohammed et son chameau Addawee rentrent chez eux. Le dos d’Addawee est chargé de sorgho. Dans la vallée de Fafan, plutôt fertile, cette céréale est une source alimentaire importante pour les habitant.e.s et leurs animaux. Ismaël nous explique qu’il a déjà tout récolté, même si le sorgho n’était pas encore tout à fait mûr. Il craignait que les criquets ne dévorent tout. « Les criquets sont venus de l’autre côté des montagnes, amenés par le vent », raconte-t-il. « Ils ont tout mangé. » Ismaël se voit obligé de puiser dans ses stocks de sorgho pour nourrir son bétail. Il veut éviter que les animaux ne meurent de faim. « Nous survivons », poursuit-il. « Mais je ne sais pas combien de temps nous allons pouvoir tenir le coup. » Des milliards de criquets dévorent tout Depuis juin de l’année dernière, des milliards de criquets pèlerins se répandent à travers l’Afrique de l’Est. C’est la plus grande invasion en 70 ans. Ils
Leen Speetjens -
photos
Patterik Wiggers/OXFAM
ravagent de nombreuses terres agricoles. La région Somali en Éthiopie, où vit Ismaël, a elle aussi été durement touchée. Beaucoup de gens ont récolté trop tôt, dans une tentative désespérée de sauver ce qui pouvait être sauvé. Les pâturages où paissent chameaux, vaches, chèvres et moutons sont tout pelés. Par conséquent, les familles de bergers et leur bétail doivent parcourir de grandes distances à la recherche de terres fertiles. Leur bétail est en danger de mort. Pas de nourriture pour le bétail Addawee est le dernier chameau vivant d’Ismaël. Il a une blessure à la bouche, ce qui inquiète Ismaël. « Perdre un chameau, c’est comme perdre un enfant », déplore-t-il.
Ali Mohamud : « Nous survivons avec un repas par jour. »
« Quand il n’y a pas d’herbe, les chameaux mangent des cactus », explique Million Ali, expert en alimentation d’Oxfam. « Leurs épines provoquent des infections qui peuvent s’avérer mortelles, parce qu’elles empêchent les animaux d’avaler quoi que ce soit. » Million administre un antibiotique à Addawee et assure à Ismaël qu’il ira mieux dans quelques jours. Ali Mohamud a lui aussi perdu une grande partie de son troupeau. Avec sa famille, il a dû fuir son village en raison d’un conflit armé. Pendant que son fils Galed s’occupe des chameaux restants, il raconte son histoire : « Ma famille et moi dépendons de la générosité de ce village. Nous survivons avec un repas par jour. » Le gouvernement éthiopien tente de contenir l’invasion en pulvérisant des insecticides sur de vastes zones, mais ceux-ci menacent la santé du bétail et des gens. « La semaine dernière encore, il y a eu des pulvérisations », affirme Ali. « Nous avons dû rester à l’intérieur et pouvions à peine respirer. »
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PROJECT
Muhubo Mohamed Hassen : « Les semences et le soutien d’Oxfam me redonnent de l’espoir. »
Le coronavirus aggrave la situation La pandémie de coronavirus entrave la lutte contre les criquets et la faim. Muhubo Mohamed Hassen, mère de sept enfants, le confirme : « Le virus bouleverse nos vies. Nous ne pouvons plus nous déplacer librement, ni acheter ou vendre de la nourriture sur le marché. Avant, nous acheminions du lait de la campagne à la ville pour le vendre. Ce n’est plus autorisé. Nous avons perdu notre source de revenus. »
de maïs, de sorgho et d’oignon à planter pour la saison prochaine. Elle touche également 50 $ par mois pour acheter de la nourriture pour sa famille. « Cela me redonne de l’espoir », dit-elle. « Avec ce soutien, ma famille peut progressivement reprendre une vie normale. Je me sens soulagée d’un énorme fardeau. »
Sauter des repas est devenu la nouvelle norme pour de nombreuses personnes. « Nous ne mangeons qu’un peu de maïs ou de sorgho le matin », poursuit Muhubo. Semences, outils et soutien financier Oxfam soutient les familles touchées de la région en leur fournissant des semences, des outils et de l’argent pour les aider à acheter de la nourriture et autres biens essentiels. Nous formons également les gens aux moyens de lutter contre les criquets. Muhubo est l’une des 7.500 personnes de la région Somali que nous soutenons. Elle reçoit des graines
Vous voulez soutenir nos projets en Ethiopie et dans le monde ? Scannez le code QR ou surfez sur www.oxfamsol.be/support
BE37 0000 0000 2828
Invasion de criquets en Afrique de l’Est
22,8 mil.
de personnes vivent dans l’insécurité alimentaire.
190.000
c’est le nombre de personnes que nous voulons soutenir.
€ 5 mil. €
c’est le montant dont nous avons besoin pour y parvenir.
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en mission avec ...
mundo martens #Anvers
Responsable recrutement en rue et porte -à-porte Mundo martens •
Mundo martens •
Mundo martens •
17/6 #MEETING #READYTOGO
17/6 #ENACTION
17/6 #DISTANCIATIONSOCIALE
Chaque jour, nos équipes essaient de convaincre de nouvelles personnes de soutenir nos projets. Pour beaucoup de donateur.rice.s, c’est le premier contact avec Oxfam. Aujourd’hui, je les accompagne en rue. Motivé !
À cause du confinement, les équipes n’ont pas pu travailler durant 3 mois. Les activités ont repris début juin. Brintly parcourt les résultats de la semaine afin de voir combien de nouveaux donateurs ont rejoint Oxfam.
Nous appliquons les mesures anti-corona, comme garder une distance suffisante. Notre solution : un tapis de 1,5 mètre de long déroulé au sol afin que chacun puisse se sentir en sécurité.
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17/6 #YÉMEN
17/6 #SELFIE #MOTIVATION
17/6 #SOLIDARITÉ #MERCI
Alexander explique comment nos équipes et partenaires luttent contre le virus à travers le monde. Il donne l’exemple du Yémen, où nous distribuons de l’eau propre à 1 million de personnes dans les zones de guerre.
Brintly et Alexander viennent de convaincre leur premier donateur. Nous prenons un selfie et l’envoyons aux autres équipes pour les motiver !
Rencontrer tant de gens prêts à soutenir nos projets fait chaud au cœur. C’est ce qui nous pousse à faire ce travail.
OH - magazine trimestriel d’Oxfam-Solidarité Septembre - Octobre - Novembre 2020 P501325 - Bureau de dépot Gand X
4 raisons
DE DEVENIR BÉNÉVOLE DANS NOS MAGASINS DE SECONDE MAIN
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Intéressé.e ? Postulez sur
www.oxfamsol.be/benevolat
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Vous mettez vos talents à contribution
Vous avez un bon contact avec les gens et aimez communiquer avec eux ? Vous êtes un.e vendeur.euse né.e ou vous savez monter un étalage ? Vous êtes doué.e pour les tâches de gestion ou d’administration ? Il y a forcément un rôle qui vous conviendra et dans lequel vous pourrez vous épanouir.
Vous rencontrez des gens qui partagent vos valeurs Tout comme vous, les bénévoles que vous rencontrez s’engagent et donnent de leur temps pour soutenir la lutte contre la pauvreté et les injustices.
Vous participez à rendre le monde plus juste
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Votre bénévolat a un réel impact sur les activités d’Oxfam. À votre manière, vous soutenez des hommes et des femmes partout dans le monde dans leur lutte pour leurs droits. Vous leur donnez les moyens d’améliorer leur vie de manière durable, et de la vivre en liberté et sécurité.
Vous changez des vies
Rejoindre Oxfam, c’est rejoindre un mouvement mondial qui soutient des milliers d’associations locales et d’organisations citoyennes. Ensemble, nous changeons des vies sur toute la planète.
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