Rapport annuel 2018 Oxfam-Solidarité

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oxfam-SolidaritĂŠ

rapport annuel 2018


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Contenu CHIFFRES CLÉS......................................................................................... 2 EDITO........................................................................................................ 3 QUI SOMMES-NOUS ? Combattre les inégalités pour vaincre la pauvreté............................. 5 Oxfam dans le monde............................................................................ 8 Un monde, un Oxfam............................................................................ 11 PLAN STRATÉGIQUE Le pouvoir citoyen contre la pauvreté............................................... 12 NOTRE APPROCHE Un mouvement mondial pour le changement.................................... 14 Agir de toute urgence......................................................................... 16 Vers un monde plus durable............................................................... 18 Changer le système............................................................................. 22 NOTRE FONCTIONNEMENT Soutenir Oxfam pour bannir la pauvreté............................................ 27 Pour une économie sociale et circulaire........................................... 30 2014 bénévoles s’engagent pour Oxfam........................................... 33 Accompagner la croissance............................................................... 34 Un plan d’action contre les abus et l’exploitation............................ 35 Faciliter le changement interne......................................................... 36 Les jeunes montrent la voie............................................................... 37 Une forte attention médiatique ......................................................... 38 RÉSULTATS FINANCIERS Investir dans l’avenir........................................................................... 41 L’AVENIR Oxfam-Solidarité prépare le futur....................................................... 47

©EleanorFarmer/Oxfam

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OXFAM DANS LE MONDE

22,3 53 % dont

Nous avons atteint

MILLIONS DE PERSONNES

de femmes et de filles

Nous avons mobilisé

1,8 MILLIONS DE PERSONNES

autour d’une cause

OXFAM-SOLIDARITÉ Nous avons soutenu

66 PROJETS

23 633

Nous avons gagné le soutien de

avec des partenaires locaux dans 25 pays

NOUVEAUX DONATEURS

D’OÙ VIENNENT LES REVENUS ? AUTRES SUBSIDES 30 %

DONS DU PUBLIC 33,8 %

Nous avons répondu à des besoins humanitaires dans SUBSIDES DE LA COOPÉRATION BELGE 36,2 %

DÉPENSES DANS LES PROGRAMMES PAR RÉGION ASIE 13 %

MOYEN-ORIENT ET MAGHREB 16 % INTERNATIONAL 11 %

AFRIQUE 44 % BELGIQUE 12 %

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AMÉRIQUE CENTRALE ET CARAÏBES 4%

79 % DES BELGES RÉCOLTE DE FONDS 13 % ADMINISTRATION 10 %

CAMPAGNES D’INFORMATION ET EDUCATION 8%

16 PAYS

font confiance à Oxfam

OÙ SONT INVESTIS NOS FONDS ?

PROGRAMMES ET PLAYDOYER POLITIQUE 69 %


ENSEMBLE, EN TOUTE CONFIANCE En 2018, Oxfam a encaissé un coup dur. En février, la branche britannique d’Oxfam faisait la une des journaux : quelques anciens collaborateurs avaient eu des rapports tarifés avec des prostituées en 2011 en Haïti. Ils avaient abusé de leur position de force vis-à-vis de femmes vulnérables. Le public a réagi avec indignation, tant aux niveaux national qu’international. Nos collaborateurs et bénévoles ont été profondément choqués car de tels comportements vont à l’encontre de nos valeurs. Mais Oxfam s’est empressée de réagir. Une semaine plus tard, la confédération internationale annonçait un plan d’action mondial pour combattre les abus au sein de l’organisation. Les trois organisations belges d’Oxfam (Oxfam-Solidarité, Oxfam-Wereldwinkels et OxfamMagasins du monde) sont elles aussi passées à l’action. À la demande du ministre de la Coopération au développement Alexander De Croo, des experts indépendants ont examiné nos politiques et procédures en matière d’intégrité. Et ils en ont conclu que les trois organisations belges d’Oxfam prennent très au sérieux leur intégrité financière et morale.

Nous avons répondu à des besoins humanitaires dans

Mais ces leçons tirées du passé n’ont pas été notre seul accomplissement en 2018. Comme toujours, la priorité d’Oxfam a été de soutenir des millions de personnes vulnérables à travers l’aide humanitaire, la coopération au développement durable et le plaidoyer. En 2018, Oxfam a atteint 22,3 millions de personnes, dont 53 % de femmes et de filles. Pour y parvenir, nous avons collaboré avec 3 600 organisations partenaires locales. Ensemble, nous avons mobilisé 1,8 million de personnes autour de nos objectifs.

Notre priorité : soutenir les personnes vulnérables.

S’il est impossible de citer ici l’ensemble du travail réalisé par Oxfam-Solidarité en 2018, je suis particulièrement fière de nos interventions en faveur des victimes du tsunami qui a frappé l’île de Sulawesi en Indonésie, de celles du virus Ebola à l’est du Congo, des réfugiés de guerre au Yémen et des migrants en Belgique. Nous avons également soutenu les paysans d’Afrique de l’Ouest dans leur combat contre l’industrie laitière européenne. Et nous avons remis les 13 778 signatures d’une pétition exigeant des impôts équitables au Vice-Premier ministre et Ministre fédéral de l’Économie Kris Peeters. Sur le plan personnel, 2018 a été une année particulière pour moi. En avril, j’ai pu commencer ma fonction de nouvelle directrice générale d’Oxfam-Solidarité. Je suis honorée de pouvoir servir une vision et une mission qui mobilisent les Belges depuis 1964 dans la lutte contre l’inégalité et la pauvreté. Je tiens tout spécialement à remercier toutes les personnes qui ont soutenu Oxfam en 2018 : nos donateurs, nos bénévoles, nos partenaires et nos collaborateurs. C’est grâce à votre soutien que nous avons pu clore l’année 2018 en beauté, avec notamment un record de 23 633 nouveaux donateurs mensuels – notre meilleur résultat à ce jour. Je vous remercie de la confiance que vous continuez de nous témoigner. Ensemble, dans un esprit solidaire, nous poursuivons notre mission avec enthousiasme en 2019.

Eva Smets directrice générale

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QUI SOMMES-NOUS ?

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©Tineke D’haese/Oxfam


QUI SOMMES-NOUS ?

COMBATTRE LES INÉGALITÉS ENSEMBLE POUR VAINCRE LA PAUVRETÉ Oxfam est un mouvement mondial, rassemblant des hommes et des femmes qui luttent ensemble contre les inégalités afin de vaincre la pauvreté. Lorsque des crises surviennent, nous sauvons et protégeons des vies et nous aidons les victimes à reconstruire ces vies.

dans lequel chacun est mieux préparé et protégé face aux catastrophes, aux conflits, à l’injustice ou encore au changement climatique. Bref, un monde dans lequel les droits humains sont reconnus, et où chacun peut prendre sa vie entre ses mains.

Nous collaborons avec des femmes et des hommes à l’élaboration de solutions durables qui leur permettent de mener une vie sans pauvreté. Nous influençons les détenteurs de pouvoir afin qu’ils impliquent les personnes pauvres dans les décisions qui ont un impact sur leurs familles ou leurs communautés entières.

Mais le travail est loin d’être terminé. L’année dernière, 65 millions de personnes ont dû quitter leur foyer à la suite de guerres et de persécutions. Parmi les personnes tuées lors de guerres, neuf sur dix sont des civils. 3,4 milliards de personnes vivent en situation de pauvreté et 1 sur 7 s’endort le ventre vide. Trop d’hommes, de femmes et d’enfants vivent chaque jour dans l’angoisse que leur récolte échoue ou qu’une facture médicale les pousse à nouveau dans la pauvreté.

Les droits des femmes occupent une place centrale dans tout ce que fait Oxfam. En effet, dans le monde entier, les femmes souffrent davantage de la pauvreté et des inégalités que les hommes. Quand les droits des femmes sont respectés, la sécurité alimentaire et l’environnement en bénéficient aussi. Les études démontrent que si les femmes se voyaient offrir les mêmes chances que les hommes, la faim dans le monde diminuerait de 17 %*.

NOTRE VISION Nous avons remporté beaucoup de succès dans la lutte contre la pauvreté. Au cours des 15 dernières années, plus d’un milliard de personnes se sont extirpées de la pauvreté extrême**. D’avantage de filles vont à l’école, et plus de familles ont accès à de l’eau propre.

La pauvreté est une des conséquences les plus visibles des inégalités.

Ensemble, nous œuvrons à un monde plus juste et plus sûr,

De plus, le gouffre entre les 1 % les plus riches de la planète et le reste de la population ne cesse de s’approfondir. En 2018, la fortune combinée de tous les milliardaires a augmenté de 12 %, soit 2 milliards d’euros par jour. Au cours de la même période, les avoirs des 3,8 milliards de personnes les plus pauvres ont reculé de 11 %.

* https://www.oxfam.org/en/grow/empowering-women-farmers-end-hunger-and-poverty ** D’après la Banque Mondiale, toute personne gagnant moins de 5 € par jour vit sous le seuil de pauvreté et toute personne gagnant moins de 1,7 € dans une pauvreté extrême.

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QUI SOMMES-NOUS ?

Les inégalités s’expriment dans de nombreux domaines : entre riches et pauvres, éduqués ou non, hommes et femmes, malades et en bonne santé, libres et opprimés, influents et ignorés… Oxfam prête attention à toutes les inégalités en s’attaquant au mal par la racine. La pauvreté est une des conséquences les plus visibles des inégalités et nous nous efforçons donc de mettre à nu les mécanismes par lesquels les plus riches continuent à s’enrichir aux dépens des plus pauvres. Personne ne devrait avoir à subir la misère et les persécutions. Tout le monde a droit à la sécurité, l’éducation, la santé, un toit, de la nourriture et de l’eau. C’est pour ces droits que nous luttons jour après jour, tant pour les obtenir que pour les préserver. Nous ne sommes pas seuls dans ce combat. Nous le menons avec de nombreuses personnes, organisations et autorités. Parce qu’ensemble, nous sommes plus forts. Ensemble, nous avons la force de combattre les inégalités et de vaincre la pauvreté.

NOS VALEURS Chez Oxfam, nous effectuons notre travail avec passion. Avec des milliers de sympathisants, nous formons un mouvement grandissant. Un mouvement particulièrement important, parce que la force des gens est la meilleure arme pour lutter contre les inégalités et la pauvreté. L’humain est au cœur de toutes nos activités. Nous osons rêver, mais restons ancrés dans la réalité. En tant que professionnels, nous basons nos actions sur des faits. Nous identifions ce qui fonctionne mal dans le système et cherchons des solutions innovantes et concrètes. Nous prenons nos responsabilités. Nous accordons beaucoup d’importance à la confiance. C’est pourquoi nous sommes honnêtes dans notre communication et transparents à propos de nos finances. Nous recherchons toujours une cohérence entre nos paroles et nos actes. Le respect est un principe de base. Que ce soit dans notre collaboration avec nos organisations partenaires, nos bénéficiaires, nos donateurs ou autres interlocuteurs : nous veillons toujours à un respect de la diversité et de l’identité de chacun.

Nos actions sont imprégnées de nos valeurs humanitaires : liberté, responsabilité, justice, tolérance, pluralisme et diversité.

QUE FAISONS-NOUS ? Oxfam aide les gens à combattre les inégalités et la pauvreté à travers trois domaines de travail : l’aide humanitaire, la coopération au développement et le plaidoyer. Agir simultanément dans ces trois domaines permet d’obtenir des solutions durables. Un exemple : nous apportons une aide humanitaire aux personnes touchées par des sécheresses extrêmes ou la famine. Mais quand la phase la plus critique est passée, nous restons sur place pour aider les paysans en leur distribuant des semences et du matériel agricole. Enfin, pour faire changer les choses à long terme, nous promouvons des méthodes agricoles adaptées au climat changeant et nous aidons à constituer des réserves alimentaires. En outre, nous faisons pression sur les gouvernements et les institutions internationales, avec nos partenaires et nos alliés. C’est la seule façon de s’attaquer aux causes structurelles de l’inégalité et de la pauvreté. Nous faisons en sorte que des thèmes comme le droit foncier, les systèmes alimentaires durables, le changement climatique et la discrimination des femmes trouvent une place centrale dans les débats et choix politiques. Ce sont en effet les personnes les plus vulnérabilisées qui en subissent le plus les conséquences.

Si les femmes avaient les mêmes opportunités que les hommes, la faim dans le monde serait réduite de 17 %.

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Avec des milliers de mouvements locaux et d’organisations de citoyens, nous renforçons les capacités des gens à changer eux-mêmes leur vie. Pour y parvenir, nous combinons programmes de développement durable, campagnes et activités de plaidoyer.


QUI SOMMES-NOUS ?

©Aurelie Marrier d’Unienville/Oxfam

NOTRE RÉSEAU Depuis 54 ans, Oxfam-Solidarité croit dans la force des gens. Chaque jour, nous voyons comment le changement peut se réaliser grâce à l’entraide et à la collaboration. Forts de cette constatation, nous rapprochons les gens pour lutter contre les inégalités et pour aider les personnes les plus vulnérables à améliorer leur situation. Nous aidons les communautés à faire entendre leur voix et à allier leurs forces à celles de leurs partisans, partenaires et alliés. Nous formons ainsi un mouvement à l’échelle mondiale, constitué de millions de personnes qui cherchent à améliorer leurs conditions de vie, ensemble. Oxfam-Solidarité est l’une des 19 organisations nationales indépendantes d’Oxfam. Ensemble, nous formons la confédération Oxfam International. Nous partageons toutes le même Plan Stratégique – « Le pouvoir citoyen contre la pauvreté » – (voir page 16). Parce qu’ensemble, nous allons plus loin.

Oxfam-Solidarité, Oxfam-Wereldwinkels et OxfamMagasins du monde forment ensemble Oxfam-enBelgique. Oxfam-Wereldwinkels et Oxfam-Magasins du monde sont spécialisées dans le commerce équitable (fair trade) et proposent un large assortiment de produits équitables. Chaque organisation mène des campagnes pour informer et sensibiliser le public et les décideurs politiques à la nécessité d’un modèle de société social et durable. En 2018, nous avons aidé quelque 22,3 millions de personnes à changer leur vie, dans 90 pays à travers le monde. Nous avons pu réaliser cela notamment grâce à la collaboration de 1,8 million de personnes qui ont participé à nos actions en 2018. La force combinée des gens, des organisations et des autorités a fait diminuer de moitié la pauvreté extrême au cours des 15 dernières années. Nous pouvons aller encore plus loin en poursuivant la lutte pour les droits des femmes et en réduisant les inégalités. Ensemble, nous pouvons faire la différence. ^

Au cours des 15 dernières années, plus d’un milliard de personnes se sont extirpées de la pauvreté extrême.

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OXFAM À TRAVERS LE MONDE AU NIVEAU MONDIAL, OXFAM ATTEINT

22,3 millions de personnes DANS

90 pays DONT

53 % de femmes et de filles Belgique

OXFAM-SOLIDARITÉ EST ACTIVE DANS

25 pays

Algérie, Sahara Occidental Cuba

Tchad

Guatemala

Mali Niger

El Salvador

Burkina Faso

Nicaragua

Nigeria République démocratique du Congo

Cette carte n’est pas totalement à l’échelle. Elle a néanmoins été réalisée avec la plus grande précision possible. Ni Oxfam International, ni Oxfam-Solidarité ou leurs organisations affiliées, partenaires, entrepreneurs ou fournisseurs ne peuvent être tenus responsables pour d’éventuels dommages résultant d’une erreur ou d’un oubli sur cette carte. Les frontières et dénominations reprises sur cette carte ne sont en aucun cas officiellement approuvées ou ratifiées par Oxfam. * Les chiffres repris pour Oxfam International concernent la période du 1 avril 2017 au 31 mars 2018 ; et pour Oxfam-Solidarité du 1 janvier 2018 au 31 décembre 2018.

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Nombre de personnes aidées par Oxfam % % de femmes et de filles Nombre de partenaires Pays où Oxfam International est active (90) Pays où Oxfam-Solidarité est active (25)


QUI SOMMES-NOUS ?

Liban

Territoires palestiniens occupés / Israël Yémen

Vietnam Laos

Bangladesh

Cambodge

République centrafricaine Ouganda

Indonésie

Burundi Tanzanie Mozambique

Amérique latine et Caraïbes

1 800 000 61 % 781 moyen-orient et afrique du nord

7 000 000 53 % 372

afrique orientale et centrale

asie

2 900 000 54 % 1 409 Océan pacifique

150 000 46 % 129

5 600 000 54 % 279 afrique du sud

1 600 000 56 % 285

Afrique de l’Ouest

1 700 000 48 % 364 autres

400 000 50 %

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QUI SOMMES-NOUS ?

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©Barrio Fondo


QUI SOMMES-NOUS ?

UN MONDE, UN OXFAM

Afin de pouvoir mieux réagir aux rapports de force changeants dans le monde et renforcer les collaborations, Oxfam International a adopté une nouvelle structure d’organisation sous le nom One Oxfam. En 2018, cette structure est devenue tout à fait opérationnelle.

Le passage au modèle One Oxfam, initié en 2016/17, a entraîné toute une série de changements organisationnels au sein de la confédération. La nouvelle structure prévoit que tous les départements d’Oxfam dans les pays où l’organisation est présente collaborent au sein d’une seule et même structure de management. Auparavant, plusieurs directeurs pays pouvaient être présents dans un même pays et gérer chacun leurs propres programmes d’investissements. Une organisation d’une complexité tout à fait inutile.

Nous sommes plus fort en tant que One Oxfam.

Grâce au nouveau modèle, c’est en tant qu’une seule Oxfam que : • Nous sommes mieux ancrés dans les pays où nous sommes présents. • Nous pouvons influencer plus profondément les changements mondiaux, régionaux et nationaux pour éradiquer la pauvreté et les inégalités. • Nous simplifions notre façon de travailler en vue de réduire les coûts, tout en renforçant notre efficacité. • Nous parvenons à mieux partager nos connaissances, nos arguments et notre expertise afin de pouvoir mener des programmes encore plus qualitatifs.

Depuis 2017/18, tous les départements d’Oxfam cèdent une partie importante de leurs fonds à un compte de la Confédération qui finance les coûts de base des programmes d’Oxfam dans 90 pays.

Dans la nouvelle structure, une différence est faite entre les Partner Affiliates et les Executing Affiliates. Tous les départements d’Oxfam qui obtiennent des fonds des pouvoirs publics, d’entreprises et de donateurs multilatéraux au profit d’un pays sont Partner Affiliates. Par ailleurs, les départements d’Oxfam qui offrent un soutien spécifique pour l’organisation et la gestion des processus (comme l’IT, les RH, la logistique et les finances) de bureaux dans d’autres pays sont Executing Affiliates. Il n’y a qu’un seul Executing Affiliate pour chaque pays où travaille Oxfam. Oxfam-Solidarité est Partner Affiliate dans 25 pays et Executing Affiliate dans deux régions, à savoir le Laos et le Sahara occidental (Algérie). ^

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PLAN STRATÉGIQUE

LE POUVOIR CITOYEN CONTRE LA PAUVRETÉ Le Plan Stratégique 2013-2019 est un fil rouge pour la confédération internationale Oxfam. Nous savons que nous pouvons contribuer aux changements nécessaires en aidant les gens à revendiquer ensemble leurs droits. Et c’est ensemble aussi que nous pouvons vaincre de nouvelles menaces et mettre en place un développement durable. 6 ENGAGEMENTS POUR CHANGER LE MONDE 3,4 milliards de personnes vivent dans la pauvreté. C’est mieux qu’il y a quelques décennies. Mais il est possible de faire mieux, partout dans le monde. La pauvreté, l’inégalité et les changements climatiques sont des problèmes internationaux qui exigent une approche globale. Notre Plan Stratégique international 2013-2019 contient six objectifs pour un monde sans pauvreté et sans inégalités.

leur rôle. Ils signent des traités en faveur des droits humanitaires internationaux, des droits des réfugiés et des droits humains. Nous veillons au respect de ces engagements. Tous les pays doivent protéger les droits des personnes qui fuient ou ont besoin d’aide suite à un conflit ou une catastrophe. Les gouvernements et la communauté internationale peuvent-ils et veulent-ils encore s’acquitter de ces devoirs ?

4. Sécurité alimentaire 1. Le droit d’être entendu Chacun doit pouvoir mener sa vie et exprimer ses opinions librement. Mais cette liberté ne peut exister que si nous avons la possibilité de participer au processus de décision politique (par exemple grâce au droit de vote) et de dénoncer les abus avec l’appui d’une justice équitable.

Les personnes en situation de vulnérabilité doivent pouvoir subvenir à terme à leurs propres besoins. Il s’agit d’une pierre angulaire du travail effectué par Oxfam depuis plusieurs décennies. Nous aidons les petits paysans à réaliser cet objectif en mettant sur pied des programmes de développement avec des partenaires locaux, en soutenant l’innovation agricole et en menant des campagnes pour un commerce international plus équitable.

2. Plus d’égalité entre femmes et hommes Une femme sur trois est victime de violences physiques et psychologiques au cours de sa vie, tant au sein de son foyer que dans la rue. Cette discrimination systématique est à la fois une cause et une conséquence des inégalités de genre. Oxfam soutient les femmes dans toutes leurs luttes : contre l’injustice, pour l’accès aux ressources naturelles, actions d’opposition contre les abus ou violences physiques et sexuelles, ou encore inclusion aux processus démocratiques.

3. Sauver des vies, maintenant et à l’avenir Nous aidons les gens qui ont été touchés par une catastrophe ou un conflit. Mais les pays et leurs responsables politiques doivent eux aussi jouer

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5. Répartition équitable des ressources naturelles Les petits producteurs, les paysans locaux, les peuples autochtones et les citadins subissent une pression croissante au fur et à mesure que la lutte pour l’accès et le contrôle des terres agricoles et des ressources naturelles s’intensifie. Dans le combat pour le contrôle des terres et des ressources, les petits paysans ne peuvent pas se mesurer aux puissants groupes de pression ou aux multinationales. Ils restent sans alternative pour leur propre subsistance. Les femmes et les jeunes sont les plus durement touchés. Oxfam les rassemble et les aide à revendiquer, ensemble, les terres et les ressources qui leur reviennent.


PLAN STRATÉGIQUE

6. Financement du développement durable et des services de base

3. Nous rendons des comptes sur nos activités

Les restrictions budgétaires et la réduction des subsides touchent depuis plusieurs années les organisations qui s’occupent de développement durable. C’est pourquoi il est essentiel de trouver des moyens financiers supplémentaires pour la lutte contre la pauvreté et le développement durable. Des impôts équitables pourraient en être la source principale : si tout le monde (y compris les multinationales et les super-riches) contribuait de manière équitable, nous pourrions financer les services publics essentiels auxquels chaque citoyen a droit. À savoir les soins de santé, l’enseignement, l’accès à l’eau potable et à une énergie abordable, le traitement de déchets et la gestion des risques liés aux catastrophes. Des impôts équitables aident à lutter contre l’inégalité, parce qu’ils permettent d’allouer des moyens de subsistance aux plus pauvres.

Nous avons des responsabilités, qu’il s’agisse de la gestion de notre organisation ou des ressources humaines. Nous sommes - et nous nous sentons – responsables vis-à-vis des communautés avec lesquelles nous interagissons : supporters, donateurs, autres parties prenantes... C’est la base éthique de nos relations et cela contribue grandement à renforcer l’impact de nos programmes de développement.

Ensemble, nous pouvons aider plus de personnes à sortir de la pauvreté.

6 ENGAGEMENTS POUR CHANGER NOTRE FAÇON DE TRAVAILLER Le monde évolue en permanence, et par conséquence notre façon de vivre ensemble et nos conditions de vie. Cette évolution permanente se traduit aussi dans notre manière de travailler. Notre Plan Stratégique 2013-2019 contient ainsi six objectifs visant à accompagner les changements globaux de la manière la plus sociale et durable possible.

1. Nous mettons sur pied un réseau mondial d’influence Au cours de la période que couvre le Plan Stratégique, Oxfam vise des changements ambitieux pour éradiquer la pauvreté et l’injustice. Pour y parvenir, nous travaillons dans le monde entier afin d’influencer les politiques mises en place. Nous ciblons ainsi des changements durables dans les développements politique, économique, démographique et social.

2. Nous mesurons et évaluons la qualité de nos programmess Oxfam est une organisation qui mise sur l’innovation et la formation, et améliore constamment ses propres connaissances. Cette approche a pour objectif d’accroître l’impact et la qualité de notre travail et celui de nos partenaires, d’identifier nos succès et de combler nos éventuelles lacunes.

4. Nous investissons dans l’humain Oxfam est une organisation basée sur l’humain. Nos collaborateurs et nos bénévoles donnent chaque jour le meilleur d’eux-mêmes et réalisent nos objectifs. À nos yeux, il est essentiel de les mettre en valeur, de les comprendre et de les inspirer. Pour mener le Plan Stratégique à bien, tous doivent travailler aux mêmes objectifs ; avec le soutien d’un leadership, d’une culture d’entreprise, de processus et de systèmes partagés par toutes et tous.

5. Nous sommes une organisation efficiente Le Plan Stratégique contient des objectifs ambitieux. Pour pouvoir les réaliser, nous devons investir dans notre organisation. Nous faisons tout ce qui est possible pour organiser nos programmes de développement et notre travail dans le meilleur rapport coût/efficacité.

6. Nous définissons une stratégie pour nos revenus En s’investissant dans ce Plan Stratégique avec toute la confédération, nous pouvons mieux exploiter le potentiel important en termes de récolte de fonds. Nous poursuivons notre recherche de sources de revenus propres, aidés par notre structure de gestion unifiée et notre identité de marque forte et globale. Nous devons accroître la collaboration et l’innovation au sein de toutes les organisations affiliées. Cela nous permet également de faire appel à davantage de revenus de donateurs institutionnels et à de plus importants revenus nets de donateurs individuels. De quoi renforcer notre organisation au niveau mondial et dans chaque pays. Nous recherchons le bon équilibre entre des moyens financiers souples et structurels, de façon à pouvoir atteindre nos objectifs à long terme (au travers par exemple de nos programmes de développement), mais aussi à rester flexibles (par exemple via nos actions d’aide humanitaire). ^

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NOTRE APPROCHE

UN MOUVEMENT MONDIAL POUR LE CHANGEMENT

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NOTRE APPROCHE

Oxfam-Solidarité s’attaque tant aux causes qu’aux effets de la pauvreté et de l’inégalité. Notre approche intègre les niveaux local, national et international. Nous sauvons des vies lors de situations de crise, soutenons des projets de développement durable et influençons les décideurs politiques. Cette approche combinée nous rend efficaces dans la lutte contre la pauvreté et les inégalités. APPROCHE INTÉGRÉE En 2018 Oxfam-Solidarité a poursuivi son travail sur les trois priorités de son programme : aide humanitaire, approvisionnement alimentaire durable et protection sociale. Pour sauver des vies en situation de crise, nous apportons de l’aide humanitaire, notamment de l’eau potable, de la nourriture, des kits d’hygiène de base, un environnement sûr et des abris. Et là où c’est possible, nous allons plus loin en participant à la reconstruction, au développement durable et à la résilience face aux catastrophes à venir. Construire un système alimentaire durable est une autre de nos priorités. Dans cette optique, nous avons soutenu nos partenaires tant dans la production locale que dans le traitement et le marketing d’aliments. Nous nous battons pour la mise sur pied de conditions alimentaires et commerciales équitables au niveau international et luttons contre le dérèglement climatique. Enfin, nous agissons pour une justice fiscale en soutenant des programmes liés à la sécurité sociale. Nous sommes en faveur d’une citoyenneté active. Nous voulons faire en sorte que les citoyens puissent défendre leurs droits et demander des comptes à leurs gouvernements. Pour mettre fin à la pauvreté et à l’inégalité, le plus efficace est de veiller à ce que les gens puissent revendiquer eux-mêmes un travail et un revenu décents et travailler ensemble à une amélioration de leur niveau de vie. Oxfam-Solidarité les aide à y parvenir. Nous coopérons avec des communautés locales et faisons pression sur les autorités nationales. Nous menons des campagnes dans le monde entier pour encourager des pays à changer leurs politiques qui provoquent ou font perdurer les inégalités et la pauvreté. L’égalité de genre joue un rôle essentiel dans toutes nos démarches.

Nous soutenons les citoyens et citoyennes dans leur lutte pour leurs droits.

NOTRE RÉSEAU, NOTRE FORCE La dimension internationale de nos missions fait notre force. Oxfam-Solidarité fait partie d’Oxfam-en-Belgique, elle-même membre d’un réseau de 19 organisations Oxfam, active dans plus de 70 programmes-pays et comptant 3 500 partenaires locaux. Nous participons activement à un nombre important de réseaux, plateformes, alliances et autres formes de collaborations et nous coopérons avec d’autres organisations belges, européennes et internationales. Cela nous permet de relier les différents projets et acteurs. Notre plaidoyer politique se joue tant au niveau local, national qu’international. Cette approche nous permet de combattre les causes profondes de la pauvreté et de l’inégalité. En 2018, nous avons contribué ainsi à plus de 60 projets dans 25 pays, pour un total de près de 19 millions d’euros. Plus de la moitié de ces projets concernent des actions humanitaires. ^

©Pablo Tosco/Oxfam

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NOTRE APPROCHE

©Hariandi Hafid/OxfamAUS

SAUVER DES VIES

AGIR DE TOUTE URGENCE Fournir de l’aide humanitaire est une part importante du travail d’Oxfam. Les personnes moins privilégiées sont plus vulnérables face aux catastrophes et autres crises humanitaires. Nous mettons tout en œuvre pour sauver un maximum de vies à la suite d’une catastrophe ou d’un conflit. Pour que les victimes puissent reconstruire une vie aussi normale que possible.

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NOTRE APPROCHE

En 2018, Oxfam-Solidarité a entrepris des actions humanitaires dans 16 pays : Belgique, Burkina Faso, Cambodge, Cuba, RD Congo, El Salvador, Indonésie, Yémen, Laos, Liban, Nicaragua, Niger, Territoires palestiniens occupés & Israël, Tchad, Ouganda et le Sahara occidental. Ci-dessous, nous nous penchons sur deux exemples qui ont particulièrement attiré l’attention des médias.

Nous avons entrepris des actions humanitaires dans 16 pays.

TSUNAMI EN INDONÉSIE Le vendredi 28 septembre 2018, le nord de l’île de Sulawesi, en Indonésie, a été frappé par un grave séisme suivi d’un tsunami. Les conséquences se sont avérées désastreuses : 2,4 millions de personnes touchées, plus de 1 600 morts, 67 000 maisons gravement endommagées, 300 000 personnes sans abri et près de 62 500 réfugiés. Immédiatement présente sur place, Oxfam a établi un programme d’aide humanitaire de trois mois et d’aide pour la reconstruction et la réhabilitation de six mois. Nous avons installé des unités de traitement de l’eau et distribué des kits de purification d’eau. Nous avons pu ainsi fournir de l’eau propre à quelque 500 000 personnes. Par ailleurs, des équipes de prévention ont sensibilisé la population à l’importance de l’hygiène. Dans plusieurs communautés, nous avons établi des installations d’urgence et des points d’approvisionnement en eau.

d’aide humanitaire. Cette même année, OxfamSolidarité a reçu 1 835 581 euros de la Direction Générale Coopération au Développement et Aide Humanitaire pour le Yémen. Cela nous a permis de mettre sur pied 14 systèmes d’approvisionnement d’eau, de construire 500 latrines familiales, de mener 24 campagnes sur l’hygiène et de distribuer 2 700 kits d’hygiène. De cette manière, nous avons pu aider au total 95 910 personnes. Par ailleurs, nous avons donné de l’argent à 1 245 familles pour acheter de la nourriture et octroyé 200 prêts destinés à assurer la subsistance de nombreuses familles. Au total, 10 115 personnes ont bénéficié de ces programmes d’aide alimentaire. Une action dans le cadre de De Warmste Week (une campagne de la radio flamande Stubru) a permis de récolter 43 579 euros pour le Yémen et de générer beaucoup d’attention des médias pour cette guerre civile. ^

Dès mi-octobre, Oxfam a démarré des programmes visant à impliquer les populations locales dans les travaux de déblayage et la gestion des déchets en échange d’argent liquide. ©Irwan Firdaus/Oxfam

Le budget total de l’intervention d’Oxfam s’élevait à 8,8 millions d’euros, dont 2 935 500 euros pour les six premiers mois. Oxfam-Solidarité y a contribué à hauteur de 400 000 euros. Nous avons obtenu ce montant via le Consortium 12-12, un rassemblement de six ONG, qui font appel à la solidarité d’une seule voix lors de catastrophes ou de crises humanitaires.

GUERRE CIVILE AU YÉMEN Le 26 mars 2015, une guerre civile éclatait au Yémen et provoquait une catastrophe humanitaire. Depuis, elle a causé la mort de plus de 5 500 civils et forcé 3 millions de personnes à fuir leur maison. En 2018, la nourriture est devenue impayable et l’eau potable rare, tandis que le choléra et la diarrhée faisaient des ravages. 69 % des Yéménites étaient au bord de la famine, 22 millions d’entre eux en besoin

Mas’ad est l’une des personnes qui ont bénéficié de la distribution de vêtements et des bâches par Oxfam. Après le séisme, elle a vécu avec ses trois enfants et d’autres membres de sa famille dans un campement de tentes provisoire près de Dampal, où se trouvait sa maison.

« Grâce à Oxfam, nous avons reçu une bâche et des vêtements. Je voudrais monter la tente près des décombres de ma maison, ce sera plus facile lorsque les travaux de reconstruction débuteront. » 17


NOTRE APPROCHE

©Tineke D’haese/Oxfam

SOLUTIONS DURABLES

VERS UN MONDE PLUS DURABLE En 2018, Oxfam-Solidarité a apporté un soutien structurel à 66 projets dans 25 pays. Nous laissons à chaque fois à nos partenaires locaux l’initiative de combattre les différentes causes de la pauvreté et de l’injustice. Cela nous permet d’atteindre des résultats durables.

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NOTRE APPROCHE

SYSTÈMES ALIMENTAIRES DURABLES En 2018, nous avons accompagné des programmes visant des systèmes alimentaires durables en Amérique latine – au Nicaragua, à Cuba et au Guatemala – et en Afrique, où nous avons soutenu 27 organisations partenaires au Mali, au Burkina Faso, en RDC et au Mozambique. Au total, ce sont 493 associations membres ou organisations locales, représentant 8 034 femmes et 4 582 hommes, qui ont bénéficié de notre appui. Une de nos priorités est de voir nos 27 organisations partenaires renforcer leurs propres compétences organisationnelles. En outre, nous les avons aidés dans la production et la commercialisation de produits agricoles en veillant à ce que des valeurs durables imprègnent toute la chaîne de production. Nous avons également investi dans des formations en lien avec l’égalité de genre.

RAPPORTS DE FORCE ET ÉGALITÉ DE GENRE Au Mali, nous avons obtenu des résultats en termes d’application effective de la loi sur la propriété foncière. Dans plusieurs villages, nos partenaires ont mis sur pied des commissions foncières. Celles-ci veillent à ce qu’aucune terre ne soit vendue sans l’autorisation des propriétaires. Au Burkina Faso, nos partenaires ont obtenu de la part du Ministère de l’Agriculture la promesse formelle que l’égalité de genre sera intégrée au Plan National pour les terres rurales. Au Mozambique, 433 femmes ont pu démarrer une entreprise horticole et au Nicaragua, les producteurs de café et de haricots qui suivaient notre programme ont obtenu une augmentation salariale.

Au Salvador nous avons amélioré les conditions de vie de quelque 60 000 habitants de 150 communautés rurales.

Le programme pour plus d’égalité de genre que nous avons démarré en 2017 au Mozambique a été étendu au Burkina Faso, au Mali et en RD du Congo. L’expérience nous a permis d’améliorer et de renforcer le programme Gender Action Learning. L’objectif est de remettre en question les perceptions des rapports de force entre les femmes et les hommes et entre les jeunes et les plus âgés, tant d’un point de vue individuel qu’organisationnel et communautaire. Nous avons veillé avant tout à ce que plus de jeunes femmes et hommes puissent intervenir au sein de leurs organisations et à ce que les filles issues de communautés d’éleveurs de bétail puissent aller plus souvent à l’école. Au Mali, une organisation partenaire a réussi, grâce à sa connaissance de la politique nationale en matière de genre, à obtenir l’accès à la propriété foncière pour les femmes. Par ailleurs, des formations pour médiateurs en genre ont été lancées au Mali et au Burkina Faso.

STIMULER UNE CITOYENNETÉ ACTIVE

Nous avons apporté un soutien à 66 projets projets dans 25 pays.

En 2018, au Salvador, nous avons poursuivi le programme en cinq ans démarré en 2017 qui vise à améliorer les conditions de vie de quelque 60 000 habitants de 150 communautés rurales. À travers ce programme, nous avons appuyé trois partenaires locaux qui ont accompagné 50 organisations dans leurs actions visant à réduire l’inégalité, l’injustice et l’impunité. Une attention particulière a été accordée aux droits des femmes. En collaboration avec les trois organisations

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NOTRE APPROCHE

locales, nous avons obtenu des résultats probants. La principale réalisation de 2018 aura été le blocage d’une proposition de loi qui menaçait de privatiser l’eau, avec pour conséquence potentielle des tarifs impayables. En outre, nous avons soutenu des groupes locaux dans leur exigence d’un système fiscal équitable, tant pour les revenus que pour les dépenses de l’État. Ce thème a eu toute son importance à l’approche des élections présidentielles, le 3 février 2019. Au Nicaragua nos partenaires ont fait pression sur les autorités locales, régionales et nationales afin d’obtenir plus de droits pour les femmes et les jeunes. Plus spécifiquement en termes d’accès à la terre, d’investissements dans la politique agricole et de soutien à la vente des produits locaux. Nos partenaires ont informé leurs membres à propos des lois existantes, de leurs droits et des manières de les défendre.

EXIGER UNE PROTECTION SOCIALE

©Tineke D’haese/Oxfam

Kadiha Abdelfatah Mohamed (26) vit dans un camp pour réfugiés Sahrawi au sud de l’Algérie. Elle a appris comment cultiver suffisamment de nourriture pour ses chèvres grâce à l’hydroponie.

« Nous avons de la nourriture saine et pas chère pour nos chèvres. Elles nous donnent chaque jour du lait nourrissant. »

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En Asie du Sud-Est 50 000 personnes ont été soutenues dans leur travail de plaidoyer.

L’Asie du Sud-Est se caractérise par une croissance économique forte, tandis que les clivages entre riches et pauvres ne cessent de s’approfondir dans de nombreux pays. Au Laos, au Cambodge et au Vietnam, par exemple, certaines parties de la population ne sont pas ou trop peu protégées. Il s’agit notamment de petits paysans, de femmes actives sur un marché du travail non régulé ou dans l’économie informelle, de jeunes sans emploi ou de personnes migrant de la campagne à la ville. En 2018, afin d’offrir une meilleure protection sociale à ces gens, Oxfam a renforcé la capacité de 15 partenaires et a participé à la construction d’un réseau régional dans ces pays. Nous avons accordé une attention particulière aux travailleuses, car elles sont les premières à se retrouver sans ressources dès qu’elles doivent combiner leurs activités économiques avec le soin d’enfants ou de membres plus âgés de leur famille. En deux ans d’activité, nos partenaires sont parvenus à informer 50 000 personnes, dont 62 % de femmes, à les organiser en groupes et à les préparer à un travail de plaidoyer. Ces groupes sont menés de préférence par des femmes. Au Vietnam, ils ont notamment aidé des migrants à accéder aux organismes d’assurance et aux cliniques locales. Ils ont également obtenu un tarif équitable pour l’électricité et une meilleure sécurité dans les immeubles de locataires. ^


NOTRE APPROCHE

LAIT LOCAL VS. POUDRE DE LAIT En Afrique de l’Ouest, les éleveurs laitiers et les vendeurs de lait font face à une concurrence croissante du lait en poudre importé d’Europe. Les multinationales laitières européennes profitent de la surproduction de lait européen pour acheter le lait à bas prix, l’écrémer et le transformer en poudre de lait enrichie à l’huile de palme, avant de la vendre en Afrique de l’Ouest… à un prix 30 % inférieur au prix du lait local. Pour dénoncer ces pratiques, des organisations composées de paysans, d’éleveurs laitiers et d’institutions de recherche ont lancé le 1er juillet 2018, avec l’aide d’Oxfam-Solidarité, la campagne « Mon lait est local ». Une pétition leur a permis de rassembler des milliers de signatures. Elles ont entamé un dialogue avec la Communauté

économique des États de l’Afrique de l’Ouest. Oxfam-Solidarité a fait écho à la campagne en Europe, avec l’intention de faire interdire toute forme de dumping de produits laitiers et de poudres enrichies de graisses végétales sur le marché africain. Nous avons mis sur pied cette action avec nos partenaires suivants : APESS (Association pour la promotion de l’élevage au Sahel et en Savane), FENALAIT (Fédération Nationale des Producteurs de Lait), FERLAIT (Fédération Régionale des producteurs de lait), RBM (Reseau Billital Maroobé), ROPPA (Réseau des organisations paysannes et de producteurs de l’Afrique de l’Ouest) et l’UMPLB (Union Nationale des mini-laiteries et producteurs de lait).

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NOTRE APPROCHE

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INFLUENCER LA POLITIQUE

CHANGER LE SYSTÈME Oxfam est convaincue que les causes de l’inégalité et de la pauvreté extrêmes sont liées à des systèmes politiques et économiques inéquitables. C’est pourquoi nous voulons changer ces systèmes. Pour réaliser un changement structurel, nous influençons les décideurs politiques et menons des campagnes auprès du public.

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NOTRE APPROCHE

METTRE FIN À L’ÉVASION FISCALE

13 778 signatures pour des impôts justes.

En 2018, nous avons lancé une pétition par laquelle nous demandions au gouvernement belge de soutenir la proposition européenne d’obliger les multinationales à effectuer un rapportage pays par pays de leurs comptes annuels. Cela permettrait de vérifier si les multinationales s’acquittent effectivement de leurs impôts dans les pays où elles sont actives. Avec ces informations, il serait possible de mettre fin à l’évasion fiscale. Car les multinationales et les super-riches se verraient alors forcés de payer leur part équitable de contributions.

pourraient en effet être consacrés à des services sociaux de base comme l’enseignement et les soins de santé.

Cette pétition a vu le jour dans le cadre de la campagne internationale Even It Up, que nous menons depuis 2014. Avec cette campagne, nous cherchons à enrayer les inégalités croissantes. Aujourd’hui, la répartition des richesses est particulièrement inéquitable. Si nous parvenons à mieux les répartir, nous pourrons aider plus de gens à s’extirper d’une pauvreté extrême. Les revenus supplémentaires issus d’impôts équitables

Par le biais de nos canaux de communication numériques, nos magasins de seconde main et différents festivals d’été, nous avons collecté pas moins de 13 778 signatures pour cette pétition. Nous les avons remises en mai au Vice-Premier ministre et ministre de l’Économie Kris Peeters. Il nous a exprimé son soutien et a annoncé que la Belgique défendrait la proposition européenne.

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Le 23 mai 2018, Eva Smets et Maaike Vanmeerhaeghe d’Oxfam-Solidarité ont remis 13 778 signatures exigeant plus de transparence fiscale de la part des multinationales au ministre de l’Économie Kris Peeters.

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NOTRE APPROCHE

EN MASSE DANS LES RUES POUR LE CLIMAT 2018, c’était aussi l’année de la plus importante manifestation pour le climat qu’ait connu la Belgique. Le 2 décembre, pas moins de 70 000 personnes se sont réunies à Bruxelles pour demander à notre gouvernement de s’atteler à une véritable politique climatique. Le changement climatique est directement lié à la lutte contre la pauvreté et l’inégalité. En effet, ce sont les populations les plus pauvres qui en subissent le plus les conséquences, alors même qu’elles en sont les moins responsables. C’est pourquoi Oxfam-Solidarité a aidé à mobiliser les gens pour cette manifestation au sein de la Coalition Climat, dont nous faisons partie depuis 2008. Fin 2018, nous étions également présents à la COP24, la conférence internationale pour le climat dans la ville polonaise de Katowice. Nous y avons rencontré les quatre ministres belges responsables de l’Environnement, ainsi que quelques membres du parlement. À notre question posée devant les caméras, les quatre ministres ont répondu que notre pays doit se montrer plus ambitieux dans sa politique climatique.

70 000 personnes ont manifesté pour une meilleure politique climatique.

Enfin, nous avons participé à la rédaction des positions du Conseil Fédéral du Développement Durable à propos du plan Énergie de la Loi climat. Avec la Coalition Climat, nous avons également collaboré aux plans climat de différentes instances régionales. Par cette combinaison de plaidoyer politique et de mobilisation publique, nous avons contribué à ce que le climat occupe une place prioritaire à l’agenda politique.

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NOTRE APPROCHE

GARANTIR DES SYSTÈMES ALIMENTAIRES ÉQUITABLES Grâce à une coopération avec les producteurs de lait européens, la direction générale de la coopération internationale et du développement de la Commission européenne a voté en faveur d’une cohérence plus forte entre la nouvelle politique agricole et les objectifs de développement. Toujours au niveau européen, nous nous sommes intéressés aux pratiques néfastes au sein du secteur alimentaire privé. Celles-ci résultaient en négociations où les grands acheteurs de produits agricoles avaient trop de pouvoir vis-à-vis des agriculteurs. L’Union européenne a réagi en adoptant des nouvelles règles afin de renforcer la position des fournisseurs – les agriculteurs donc – dans leurs relations commerciales avec des entreprises européennes privées. Oxfam a pu convaincre la Belgique et des membres du parlement belge d’inclure les paysans du Sud dans ces nouvelles règles.

PROTÉGER LES VIES MENACÉES 2018 n’a pas vu la situation des Palestiniens à Gaza s’améliorer. Au cours d’un débat parlementaire à propos d’une attaque d’Israël à Gaza, nous avons aidé des parlementaires à mettre sous pression le gouvernement. En conséquence, le gouvernement s’est exprimé publiquement en faveur d’une enquête indépendante suite à cette opération. Peu après, lors du Conseil

Tant que des armes seront fournies, le conflit persistera au Yemen.

La Belgique condamne de plus en plus vivement les violences israéliennes à Gaza.

des droits de l’homme de l’ONU, la Belgique n’a pu que maintenir cette position. Depuis, la Belgique condamne toujours plus clairement les destructions israéliennes à Gaza et demande des compensations. En outre, notre pays encourage les autres États-membres de l’UE à faire de même. En 2018, le Yémen, où sévit une guerre civile depuis 2015, a retenu toute notre attention. Outre l’aide humanitaire apportée sur place, nous avons organisé en Belgique quatre ‘lobby tours’. L’objectif était d’attirer l’attention tant du public que des décideurs politiques sur le conflit et de souligner que des armes vendues par les entreprises belges à l’Arabie Saoudite sont utilisées dans cette guerre civile. Si nous ne sommes pas parvenus à atteindre des résultats concluants au niveau wallon, au niveau fédéral, le ministre de la Coopération au développement Alexander De Croo notamment s’est exprimé contre le commerce d’armes avec l’Arabie Saoudite. Oxfam a souligné aux Nations Unies que tant que des armes – notamment belges – seront livrées à cette région, le conflit ne fera que perdurer et empirer. ^

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NOTRE FONCTIONNEMENT

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NOTRE FONCTIONNEMENT

SOUTENIR OXFAM POUR BANNIR LA PAUVRETÉ

Pour financer son fonctionnement, Oxfam-Solidarité génère également des revenus propres. En 2018, nous avons récolté 10 361 080 euros auprès du public. Nos fonds propres constituent donc 35,6 pour cent du budget annuel total d’Oxfam-Solidarité.

Ces fonds propres sont primordiaux pour financer des interventions lors de crises pour lesquelles tant la levée de fonds que l’attention médiatique s’avèrent insuffisantes. En outre, le soutien de nos donateurs mensuels nous octroie un certain poids politique dans notre plaidoyer national et international contre les causes de l’inégalité. 2018 aura été un véritable challenge en termes de récolte de fonds. À la suite du scandale en Haïti, le fonctionnement et la légitimité de notre organisation ont été remis en question. Ce fut d’autant plus rassurant de voir la grande majorité de nos donateurs poursuivre leur soutien. De manière générale, le public belge a maintenu sa confiance en notre organisation. En 2018, nous avons même pu compter sur 23 633 nouveaux donateurs mensuels, notre meilleur résultat à ce jour !

Le recrutement de rue nous a permis d’accueillir 23 633 nouveaux donateurs mensuels en 2018.

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NOTRE FONCTIONNEMENT

La dixième édition de l’Oxfam Trailwalker a mobilisé 186 équipes.

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UNE ÉVOLUTION POSITIVE Ces dernières années, l’évolution des revenus (hormis les dons pour les actions d’aide humanitaire) est positive. En 2018, nous avons récolté un peu moins de fonds qu’en 2017, année au cours de laquelle nous avions reçu un don exceptionnel. Mais au fil des ans, nous constatons une vraie croissance.

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2018

9 825 922 €

2017

10 163 555 €

2016

7 751 049 €

2015

6 921 230 €

2014

6 866 541 €

2013

5 491 827 €

2012

5 484 932 €

2011

5 260 835 €

Nous avons clôturé 2018 avec plus de 75 000 donateurs mensuels, pour un montant total de 7 599 270 euros. Le don mensuel moyen est de 9,22 euros.

DONS MENSUELS 7 599 270 € TOTAL 10 361 080 €

DONS UNIQUES 768 683 € EVÉNEMENTS 688 041 €

LEGS 372 615 €

AIDE HUMANITAIRE 535 158 € ENTREPRISES ET AUTRES REVENUS 397 313 €


NOTRE FONCTIONNEMENT

EVÉNEMENTS ET DONS UNIQUES La dixième édition de l’Oxfam Trailwalker a mobilisé 186 équipes. Lors de cet événement annuel, les participants parcourent 100 km en 30 heures, en équipes de quatre, au profit d’Oxfam. Chaque équipe récolte au moins 1 500 euros. 3 914 personnes ont décidé de sponsoriser généreusement ces équipes. Ensemble, elles ont donné 347 815 euros. Sans oublier les 121 500 euros des 1 815 donateurs pour la troisième édition de l’Oxfam Peacewalker en mai (42 km), qui a rassemblé 115 équipes. Ces deux événements ont rapporté ensemble 469 315 euros. Les courriers de récolte de fonds nous ont permis de récolter 470 628 euros en 2018, dont 114 266 euros de dons spécifiquement destinés aux victimes du tsunami et du séisme en Indonésie. Et grâce à une collaboration avec Radio 1, nous avons pu, dans le cadre de l’action De Warmste Week, récolter 43 579 euros pour les personnes touchées par la guerre civile au Yémen.

Matthias De Vriendt (26) est un consultant IT indépendant. En 2018, il a effectué un don généreux à Oxfam-Solidarité.

« Oxfam est une des rares organisations active dans d’aussi nombreux domaines. »

OXFAM DANS VOTRE TESTAMENT En 2018, nous avons mené une campagne pour convaincre les gens de reprendre Oxfam dans leur testament. La campagne « Make Poverty History » soulignait qu’un legs à Oxfam constitue la façon idéale de construire ensemble un monde où les générations futures pourront mener une vie plus juste. ^

Nous avons clôturé 2018 avec plus de 75 000 donateurs mensuels.

RÉCOLTE DE FONDS ÉTHIQUE L’Association pour une Ethique dans les Récoltes de Fonds (AERF) a été cofondée par Oxfam en 1996. Elle regroupe des organisations sociales et humanitaires signataires d’un Code Ethique et d’un règlement interne. Ces organisations veulent ainsi garantir au public l’intégration de certaines normes morales dans leur récolte de fonds, ainsi que la transparence de leurs comptes.

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NOTRE FONCTIONNEMENT

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POUR UNE ÉCONOMIE SOCIALE ET CIRCULAIRE Les magasins de seconde main d’Oxfam-Solidarité jouent un rôle important dans la réalisation de nos objectifs. Ils génèrent des revenus pour financer nos projets. Et en vendant uniquement des articles de seconde main, ils soutiennent une économie circulaire.

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NOTRE FONCTIONNEMENT

Nos magasins de seconde main offrent également un travail à des personnes qui ne trouvent pas leur place sur le marché du travail ordinaire. Ils contribuent ainsi à combattre durablement la pauvreté, par le biais d’une économie plus sociale. Sans oublier que nos magasins constituent aussi un canal de communication puissant pour diffuser l’impact de nos missions et notre message. Leur ancrage local nous permet d’entrer directement en contact avec des clients, donateurs et bénévoles.

Bruxelles – ont fermé, deux ont fusionné pour ouvrir à un meilleur emplacement commercial (Marolles – Bruxelles), un nouveau magasin a été ouvert (à Fléron) et un magasin a déménagé à un meilleur emplacement (Stationstraat – Genk). Nous avons mis en place un plan de sauvetage pour sept magasins, notamment ceux d’Ans, Anvers (Lange Koe), Eupen, Genk, Lambermont, Hasselt (BS) et Roeselare. Pour faire tourner les magasins, nous collaborons avec de nombreuses personnes. Outre 100 employés, pas moins de 1 219 bénévoles s’investissent pour nous dans les magasins. Les magasins de seconde main vendent les produits suivants : textile (principalement des vêtements), informatique, livres et divers articles de brocante.

UNE VITRINE LOCALE En 2018, Oxfam-Solidarité comptait 44 magasins de seconde main, soit deux de moins qu’en 2017. Il y a 10 magasins à Bruxelles, 18 en Wallonie et 16 en Flandre. Deux magasins – Saint-Séverin à Liège et Forest à

Résultats

Rentrées Subsides Bénéfice

2017

2018

6 319 893 € 1 016 656 € 379 003 €

6 972 803 € 974 317 € 112 581 €

RECETTES

2013

2014

2015

2016

Autres 847 830 € 585 513 € 704 860 € Coordination 84 397 € 60 918 € 34 378 € Magasins 4 296 309 € 4 482 987 € 4 200 278 € Centres de tri 1 090 874 € 1 149 734 € 1 060 987 € TOTAL 6 319 410 € 6 279 152 € 6 000 504 €

2017

2018

Différence 2017

467 182 € 589 601 € 561 219 € -5 % 38 911 € 83 930 € 11 928 € -86 % 4 500 979 € 4 583 737 € 4 498 006 € -2 % 1 035 594 € 1 062 625 € 1 168 061 € 10 % 6 042 666 € 6 319 893 € 6 239 215 €

RECETTES par type de produit - RÉPARTITION VENTES EXTERNES 2017 2018 DIFFÉRENCE CONTRIBUTION

Textile Informatique Livres Petite brocante Grande brocante Autres recettes TOTAL

3 184 897 € 1 181 320 € 808 389 € 601 805 € 187 951 € 355 531 € 6 319 893 €

3 292 745 € 881 233 € 812 122 € 624 717 € 156 873 € 471 525 € 6 239 215 €

2017

3 % -25 % 0 % 4 % -17 % 33 %

AUX RENTRÉES

53 % 14 % 13 % 10 % 3% 8%

RECETTES moyennes par magasin :

102 227 €

Bénéfice moyen par magasin :

29 191 €

RECETTES ANNUELLES DANS LES TROIS MAGASINS LES PLUS RENTABLES EN 2018

RECETTES annuelles des trois magasins subissant les pertes les plus importantes en 2018

Namur Bruges Wilrijk

RÉSULTAT

195 378 € 120 713 € 109 139 €

CHIFFRE D’AFFAIRES

393 064 € 287 449 € 270 625 €

Anvers (LKP) Lambermont New Genk

RÉSULTAT

CHIFFRE D’AFFAIRES

-32 056 € -31 059 € -18 015 €

76 521 € 7 024 € 8 442 €

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NOTRE FONCTIONNEMENT

RÔLE DE SENSIBILISATION Nous n’évaluons pas que les chiffres d’affaires, mais également le rôle que jouent les magasins dans la sensibilisation du public. En 2018, les magasins ont participé à quelque 80 activités externes : le soutien aux campagnes, la collecte de signatures pour les pétitions, la mobilisation de nouveaux bénévoles, la motivation des personnes à participer à des manifestations, etc. Les magasins nous permettent de toucher des publics diversifiés et parfois vulnérables, que nous ne parvenons pas toujours à atteindre par nos canaux de communication traditionnels.

MIEUX TRIER En 2018, le nouveau centre de tri au quai Demets, à Bruxelles, a fonctionné à plein régime. Le centre est en charge du tri des textiles, qui atterrissent ensuite dans les quatre principaux magasins de seconde main de la région bruxelloise. Il s’agit des magasins de Jette (Belgica), Bruxelles-Centre (Marolles et rue de Flandre) et Schaerbeek (Brabançonne). Le centre de tri se veut un projet pilote, qui nous permettra d’évaluer si le tri à grande échelle peut être reproduit à d’autres endroits en Belgique. Oxfam planifiera la collecte, le traitement et la vente de textile de seconde main pour les trois années à venir en fonction des résultats du centre Demets. En 2018, il a permis de fournir du travail à 15 employés, 6 bénévoles, 12 stagiaires et 8 personnes issues de l’économie sociale. Ces dernières bénéficient, après leur période d’emploi chez Oxfam, d’un soutien et d’un accompagnement dans leur quête d’une place sur le marché du travail et dans la société.

UN RELOOKING EFFICACE En 2017, Oxfam-Solidarité avait entamé le relooking de ses magasins de seconde main. Nous avons poursuivi ce travail en 2018, avec le réaménagement de quatre magasins (Marolles-Bruxelles, BrederodestraatAnvers, Stationstraat-Genk & Rue Saint-Gilles-Ciney). Les codes couleur et éléments graphiques d’Oxfam y ont été intégrés, afin de renforcer l’identité de notre organisation et sa reconnaissance par le public. Le prix moyen de ces rénovations se montait à 13 000 euros par enseigne. Après la réouverture, le chiffre d’affaires des magasins a augmenté en moyenne de 15 %.

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©Tineke D’haese/Oxfam

Aline Brolet (25) a un master en management culturel. Elle est bénévole dans le magasin de seconde main des Marolles.

« Le travail d’Oxfam est totalement en adéquation avec mes convictions. »

UN PRIX ÉQUITABLE ET JUSTE En 2018, le plan d’action « Juste Prix » a démarré. Une étude de comparaison des prix du marché de seconde main belge a démontré qu’Oxfam vendait ses produits d’entrée de gamme à un prix un peu plus élevé que la concurrence. D’autre part, les produits de marque, de plus grande valeur, étaient mis en vente à des prix trop bas. En outre, des différences de prix importantes ont été constatées entre nos magasins. Pour éviter ces prix aléatoires, nous avons établi une « Liste de Prix justes » pour le textile au niveau national. Notre politique de prix est désormais plus cohérente à travers le pays. Cela a permis de renforcer la position concurrentielle des magasins de seconde main d’Oxfam, et a favorisé un chiffre d’affaires plus stable. ^


NOTRE FONCTIONNEMENT

2 014 BÉNÉVOLES S’ENGAGENT POUR OXFAM À travers le monde, des milliers de bénévoles aident Oxfam dans sa lutte contre la pauvreté et les inégalités. En Belgique, Oxfam-Solidarité est gâtée. Pas moins de 2 014 personnes se sont investies en tant que bénévoles en 2018, dans des tâches très diversifiées. La contribution des bénévoles est fondamentale pour le fonctionnement d’Oxfam-Solidarité. Ils font fonctionner un nombre important de magasins de seconde main et fournissent une aide indispensable au siège, lors d’événements et lors des collectes et tris de vêtements. Sans leur engagement, de nombreuses initiatives seraient impossibles. Leurs tâches sont très diversifiées, de l’appui administratif à la gestion de magasins, la vente, la logistique, la traduction, la récolte de fonds, la gestion de caisse, etc.

Oxfam-Solidarité cherche à établir un programme qualitatif pour le bénévolat. En 2018, nous avons ainsi revu les aspects légaux et institutionnels du travail bénévole, développé en concertation avec les magasins un nouveau concept pour l’engagement des bénévoles, étudié la pertinence d’un label spécifique pour le travail bénévole pour Oxfam-Solidarité et organisé trois journées de rencontre communes avec d’autres organisations Oxfam d’Europe.

INVESTIR Nombre de bénévoles par type d’activité 2015 2016 2017 2018 Fonctionnement des magasins de seconde main 1 055 1 154 1 107 1 219 Événements Festivals & campagnes Collecte textile E5

375 401 412 378 54

( 35 )

(jusqu’au 01/05/2018) -

Total

40

347 242 273 260

Parc Maximilien Collaborateurs au siège

51

- 40 44

Une étape de taille aura été le travail préparatoire consacré à « Investing in Volunteers », un label de qualité en matière de gestion des bénévoles. Autre moment important : l’organisation de « Cafés Dialogue » à Bruges, Anvers, Bruxelles, Liège et dans le Hainaut. Lors de ces rencontres, les bénévoles peuvent partager leur opinion, lancer des idées et interpeller directement la direction d’Oxfam à propos de sujets qui leur tiennent à cœur. Nous veillons chaque fois à ce que leurs témoignages et leurs souhaits fassent l’objet d’un suivi. ^

32 40 63 73 1 863

1 872

1 946

2 014

MOTIVER Par leur engagement et leur présence, les bénévoles traduisent la mission et les valeurs d’Oxfam en actions concrètes dans les domaines de l’économie durable et de la solidarité. C’est pourquoi il est primordial à nos yeux que tous les bénévoles se sentent appréciés et soutenus dans leur travail. Nous les suivons de près et leur proposons un certain nombre de formations, afin de nous assurer qu’ils assimilent les valeurs et la culture d’Oxfam et puissent évoluer dans leur rôle.

REPRÉSENTER OXFAM, ÇA S’APPREND Dans leurs contacts quotidiens avec les clients, les responsables et les bénévoles des magasins de seconde main représentent les valeurs et la mission d’Oxfam. Afin de renforcer leurs compétences en communication et de mieux les familiariser avec le travail et les thèmes d’Oxfam, nous organisons en permanence des formations. Les bénévoles apprennent également comment construire des relations durables avec la clientèle, gérer l’organisation d’un magasin, le planning, la gestion d’une caisse, les techniques de présentation et de création d’étalage, etc.

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NOTRE FONCTIONNEMENT

ACCOMPAGNER LA CROISSANCE En 2018, le personnel d’OxfamSolidarité a augmenté de cinq collaborateurs à temps plein. Nous renforçons notre force de travail afin de faire face à des défis toujours plus nombreux. En 2018, le service du personnel a établi un plan d’action contre les comportements sexuels (et autres) indésirables, introduit une charte d’intégrité et mis en route un processus de changement interne. En outre, nos collègues des RH ont développé un plan de suivi des risques psychosociaux et nommé une personne de contact par département pour l’implémentation de la politique RH.

PROTECTION CONTRE LES ABUS La crise liée au scandale en Haïti, qui a éclaté en février, a placé le reste de l’année sous le signe de l’intégrité. Nous avons établi un code de conduite adapté que tous les collègues ont dû signer et que tous sont tenus de respecter. Et nous avons mis sur pied un plan d’action contre les abus et l’exploitation (lisez-en plus à ce sujet sur la page suivante).

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SUIVI DES RISQUES PSYCHOSOCIAUX Fin 2017, Oxfam-Solidarité a organisé une analyse des risques psychosociaux (stress, burn-out, conflits, harcèlement, etc.) et une enquête de satisfaction auprès du personnel. Sur base des résultats, nous avons développé un plan d’action en 2018 pour faire face aux principaux problèmes. Trois thèmes prioritaires ont été retenus : renforcer la communication interne, introduire une culture du feedback et mieux gérer la pression liée au travail. Pour s’assurer que le plan d’action colle toujours à la réalité quotidienne du travail, un groupe de feedback pour tous les collaborateurs d’Oxfam a été démarré en octobre 2018.

ÉQUILIBRE SOCIAL DÉPARTEMENT

NOMBRE DE COLLABORATEURS

Gestion 38 Engagement public 38 Programmes & plaidoyer 29 Seconde main 104 Total 209 En 2018, le nombre de collaborateurs à temps plein chez Oxfam-Solidarité a augmenté de 5 effectifs, pour parvenir à un total de 209 collaborateurs. 44 personnes ont quitté l’organisation, tandis que 51 nouvelles personnes ont été engagées. ^


NOTRE FONCTIONNEMENT

UN PLAN D’ACTION CONTRE LES ABUS ET L’EXPLOITATION Début février 2018, les médias révélaient qu’en 2011, certains anciens collaborateurs de la branche britannique d’Oxfam avaient fait appel à des prostituées en Haïti. Afin d’éviter ce genre de situation à l’avenir, Oxfam a mis sur pied un plan d’action international contre les comportements indésirables, notamment d’ordre sexuel. Le plan d’action contient 10 mesures. Ces mesures ont été introduites chez toutes les organisations d’Oxfam International et s’appliquent également aux tiers avec qui nous collaborons. Mis en œuvre en 2018, le plan d’action se poursuit en 2019.

NOUS APPLIQUONS LA TOLÉRANCE ZÉRO Les dix mesures suivantes ont été mises en place : 1. La nomination d’une commission indépendant d’experts sur les droits des femmes, qui a réalisé un audit chez Oxfam sur les comportements sexuels répréhensibles et la culture interne de l’organisation. 2. L’engagement à coopérer avec toutes les autorités compétentes, y compris les législateurs et les gouvernements. 3. La réouverture d’enquêtes relatives à des affaires précédentes, dans le cadre desquelles nous cherchons à inciter d’autres témoins ou victimes à s’exprimer. 4. L’augmentation de l’investissement dans la politique d’intégrité. 5. Le renforcement des processus internes, notamment par la création d’une base de données mondiale des employés et de leurs références et la mise en place d’une ligne téléphonique d’alerte indépendante. 6. Le renforcement de la tolérance zéro en matière de harcèlement, abus ou exploitation. 7. La collaboration de collègues de l’ensemble du secteur pour lutter contre les abus physiques, sexuels et émotionnels. 8. Une implication active avec des partenaires et des alliés, en particulier les organisations de défense des droits des femmes. 9. Écoute du public. 10. Un engagement plus fort en faveur de la justice de genre et une intensification de l’attention pour ce thème.

NOUS AVONS SUBI UN AUDIT INDÉPENDANT En 2018, à la demande du ministre de la Coopération au développement Alexander De Croo, des experts indépendants ont sondé l’intégrité financière et morale des trois Oxfams en Belgique : Oxfam-Solidarité, Oxfam-

Wereldwinkels et Oxfam-Magasins du monde. Ils ont analysé la politique et les procédures existantes et interrogé des membres du personnel, des bénévoles et quelques personnes clés. Les conclusions de l’enquête ont indiqué que les collaborateurs et bénévoles chez Oxfam-en-Belgique prennent fort à cœur l’intégrité financière et morale de leurs organisations respectives. Les experts ont notamment souligné que le code d’intégrité pour les collaborateurs avait récemment été revu, que sur le terrain, des procédures ont été introduites et des vérifications menées auprès des organisations partenaires d’Oxfam, et qu’il existe un système de ‘peer review’ au sein du réseau des 19 organisations Oxfam dans le monde.

NOUS AVONS SUIVI LES RECOMMANDATIONS Afin d’optimaliser le respect des règles d’intégrité, les experts ont formulé des recommandations dans leur rapport. Celles-ci ont été réalisées au cours de l’année 2018. Il s’agit notamment de la formalisation du code de conduite existant par le Conseil d’administration, de l’application du code de conduite par les employés et bénévoles des trois Oxfams en Belgique et enfin, d’une meilleure promotion des procédures de dénonciation internationales existantes.

NOUS AVONS SIGNÉ UNE NOUVELLE CHARTE D’INTÉGRITÉ Outre ces mesures, en Belgique, une nouvelle Charte d’Intégrité pour le secteur des ONG a vu le jour. Elle a été signée en 2018 par Oxfam-Solidarité, Oxfam-Wereldwinkels et Oxfam-Magasins du monde et approuvée par le ministre de la Coopération au développement Alexander De Croo. Par l’adhésion à cette Charte, Oxfam-en-Belgique identifie l’intégrité et le respect comme des valeurs fondamentales de toutes les organisations d’Oxfam en Belgique, qui s’engagent à appliquer une approche claire de l’intégrité à l’aide de mesures concrètes issues de cette charte. Ainsi, le département des Ressources Humaines d’OxfamSolidarité a fait de l’intégrité l’un des éléments centraux de toutes ces procédures internes. ^

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NOTRE FONCTIONNEMENT

FACILITER LE CHANGEMENT INTERNE En 2018, Oxfam-Solidarité a mis en route le processus de changement interne « Changing Together Lab ». Avec ce processus, nous avons renforcé le fonctionnement interne de l’organisation dans plusieurs domaines clés. En décembre, un évaluateur externe nous a attribué un label « committed to excellence » pour ce travail. Le Changing Together Lab a été mis en place en 2017 pour renforcer le fonctionnement d’Oxfam-Solidarité. À la suite d’une consultation et de discussions de groupe en interne, un plan d’action a été élaboré en 2018 afin de convertir les principaux résultats en actions et mesures concrètes. Quelques-uns de ces changements ont été réalisés et achevés en 2018 ; d’autres sont encore en cours, comme le parcours leadership et l’actualisation de la stratégie de genre.

CHOIX THÉMATIQUES En 2017 et 2018, Oxfam-Solidarité a organisé huit séances plénières pour dégager, avec ses collaborateurs, les choix thématiques à privilégier dans le processus de changement. Les choix suivants ont remporté les suffrages : 1. La vision en pratique : nous avons mené des discussions thématiques, dans le but de clarifier à l’égard de tous le lien entre la vision, la mission

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et la stratégie d’Oxfam, et de mettre ce lien en pratique dans le processus de décision. Parmi les sujets abordés, le rôle du secteur privé, le genre et le travail en Belgique. Le résultat final : un cadre de coopération avec le secteur privé, ainsi qu’une nouvelle vision autour du genre. 2. Planning stratégique : nous avons développé un processus de planning stratégique et décidé d’élaborer le plan stratégique 2021-2027 en 2019. 3. Leadership et culture : en novembre 2018, nous avons démarré un cycle de formation pour renforcer les capacités de leadership des responsables d’équipe. Ceux-ci et celles-ci ont l’opportunité de participer chaque mois à une séance de formation. 4. Communication interne : nous avons distribué un manuel de communication interne qui reprend les directives de base pour quelques outils de communication, dont Workplace, Box et le courrier électronique. Ce travail se poursuit en 2019.

COMMITTED TO EXCELLENCE Nous avons fait examiner les résultats obtenus grâce au Changing Together Lab par l’European Foundation For Quality Management (EFQM). Cette organisation est spécialisée dans l’évaluation de la cohérence entre le fonctionnement d’une organisation, sa structure et ses objectifs. EFQM a désigné un évaluateur externe et indépendant qui s’est rendu chez nous le 3 décembre, afin d’évaluer le travail effectué ces deux dernières années dans le cadre du Changing Together Lab. Il nous a octroyé le label « committed to excellence » pour notre travail, et noté la conclusion suivante dans son rapport : « Même si les projets ne sont pas encore achevés, on peut déjà constater de beaux résultats qui donnent de l’espoir pour l’avenir. » ^


NOTRE FONCTIONNEMENT

LES JEUNES MONTRENT LA VOIE Les jeunes de 16 à 35 ans constituent un groupe cible très important pour Oxfam-Solidarité. L’avenir, c’est eux ! Afin de mieux leur faire connaître et les faire s’engager dans les thèmes sociétaux qui mobilisent Oxfam, nous cherchons à les toucher avec des messages sur mesure. Outre notre présence sur les réseaux sociaux (Facebook et Instagram), nous développons ou adaptons nos activités – comme les campagnes sur les festivals et nos actions pour le climat – à ce public. Par le biais de nos ateliers d’immersion Mondiapolis et Bolivie – installés dans notre siège bruxellois – nous entrons directement en contact avec des jeunes de tout le pays. Dans ces deux ateliers, ils réalisent un parcours interactif en se mettant par exemple dans la peau d’un paysan bolivien ou d’un ouvrier cambodgien du secteur textile. Ils peuvent ainsi mesurer les conséquences concrètes du changement climatique ou de l’économie mondialisée. En 2018, 207 groupes ont participé à ces ateliers d’immersion. 135 d’entre eux venaient du milieu scolaire, 72 étaient constitués d’adultes. Au total, 3 701 personnes – en incluant les accompagnateurs – ont participé aux ateliers, dont 2 398 jeunes. Ces derniers étaient des élèves de l’enseignement secondaire et des étudiants qui suivent une orientation pédagogique en haute école. Nous collaborons aussi directement avec les jeunes, par le biais d’Oxfam-en-Action. Ces groupes d’action locaux rassemblent des jeunes qui ont envie d’agir concrètement autour des thèmes d’Oxfam. Les participants décident ensemble quelles activités ou actions ils veulent organiser. En 2018, près de 100 jeunes ont ainsi mené des actions en rue, dans leur campus, sur les festivals ou en ligne. Les points d’orgue de cette année auront été la campagne autour de la justice fiscale menée lors des festivals et, vers la fin de l’année, la mobilisation autour du climat. ^

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NOTRE FONCTIONNEMENT

UNE FORTE ATTENTION MÉDIATIQUE AU COEUR DE LA TEMPÊTE Le 9 février, un article sur une affaire de prostitution datant de la période suivant le séisme en Haïti en 2011 faisait la une du journal britannique The Times. Des collaborateurs de la branche britannique d’Oxfam étant impliqués, Oxfam International a été prise dans une véritable tempête médiatique. En outre, le fait qu’un des principaux protagonistes était belge n’a pas manqué d’attirer toute l’attention des médias du pays. Le sujet a été mentionné plus de 1 200 fois au total avec un impact considérable pour le travail d’Oxfamen-Belgique. Dès le premier jour, nous avons mené une communication transparente, tant envers la presse qu’envers notre personnel, nos bénévoles, nos sympathisants et les autorités belges. Afin de regagner la confiance du public et de rétablir la crédibilité de l’organisation, Oxfam a mis sur pied un plan en dix points peu après la crise (voir page 35). Depuis février 2018, nous communiquons tous les trois mois à ce sujet.

Cette approche a porté ses fruits. Bien que nous ayons perdu 3.000 donateurs suite au scandale, nous avons pu accueillir pas moins de 23.633 nouveaux donateurs au cours de la même année. Une enquête menée au mois d’août auprès de 1.000 Belges a indiqué que 79 % des personnes interrogées gardaient confiance en l’organisation et ses collaborateurs.

QUAND LA COMMUNICATION FAIT LA DIFFÉRENCE Fin janvier, comme chaque année à l’approche du Forum Économique Mondial à Davos, Oxfam publiait son rapport sur l’inégalité croissante. La presse a largement relayé notre constat qu’en 2017, les 1 % les plus riches de la population mondiale avaient amassé 82% des nouvelles richesses créées, tandis que pour la moitié la plus pauvre de la population mondiale, rien n’avait changé. Plus tard, la campagne contre l’évasion fiscale internationale était soutenue par plusieurs autres rapports qui ont eux aussi obtenu l’attention des principaux médias.

©Jolanda Flubacher/WEF

Winnie Byanyima, directrice d’Oxfam International, attira l’attention de la presse internationale durant le forum économique mondial à Davos avec ses déclarations sur l’injustice fiscale.

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NOTRE FONCTIONNEMENT

79%

des Belges font confiance à Oxfam. Autres dossiers importants dans le cadre desquels Oxfam a été abordée dans la presse : le dérèglement climatique, le conflit au Yémen et le séisme suivi d’un tsunami qui ont frappé l’Indonésie en 2018. Sans oublier le don d’1,2 million d’euros effectué par une Liégeoise à Oxfam.

NOS SYMPATHISANTS, LE CŒUR (BATTANT) D’OXFAM-SOLIDARITÉ À travers notre communication vers le public, nous expliquons à nos sympathisants et au grand public en quoi leur soutien fait la différence. De plus, nous incitons nos sympathisants à poursuivre leur soutien à Oxfam et nous convainquons de nouvelles personnes de se joindre à nos actions. L’engagement des jeunes est particulièrement important à nos yeux. C’est pourquoi nous faisons toujours davantage appel aux canaux de communication numériques, comme Facebook ou Instagram. Un autre avantage de ces derniers est qu’ils nous permettent de tenir mieux compte des attentes et besoins de nos publics cibles et de leur proposer une communication sur mesure. Pour mener à bien cette tâche, nous avons créé la nouvelle fonction transversale de Digital Engagement Strategist. Le système de Customer Relationship Management (CRM), dont nous avons poursuivi le développement en 2018, joue un rôle important dans cette approche. ^

DES SYSTÈMES INFORMATIQUES SÛRS En 2018, nous avons collaboré avec Deloitte, expert indépendant, pour analyser la sécurité des systèmes informatiques d’Oxfam-Solidarité. Cet audit nous a appris quelles améliorations nous devons apporter à notre système informatique. Au cours de l’année écoulée, nous avons assuré le suivi de ces recommandations. Nous avons notamment installé un système de monitoring de tous nos serveurs et mis sur pied un Disaster Recovery Plan (DRP) comportant un backup de toutes nos données dans un centre de données externe. Par ailleurs, notre service informatique s’est concentré sur l’amélioration des outils informatiques, en faisant notamment passer tous les employés d’Oxfam-Solidarité sur Microsoft 365. Nous avons également conclu un nouveau contrat avec Telenet pour l’ensemble de nos canaux de communication. Cela a permis de renforcer la sécurité de nos connexions externes, à savoir celles avec nos magasins. Le passage au réseau Telenet se poursuit en 2019. En 2018 nous avons adapté nos bases de données et nos canaux de communication afin d’être en adéquation avec le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD). Ces adaptations ont eu des conséquences sur la manière dont nous contactons nos supporters et conservons leurs données personnelles ainsi que sur la façon dont nous recrutons de nouveaux supporters. Enfin, le nouveau système CRM a été stabilisé, ce qui nous permet de mieux gérer nos relations et notre communication avec l’ensemble de nos contacts.

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RÉSULTATS FINANCIERS

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©Tineke D’haese/Oxfam


RÉSULTATS FINANCIERS

INVESTIR DANS L’AVENIR Combattre les inégalités et la pauvreté est un objectif ambitieux. Cela demande des solutions pratiques, un engagement à long terme et une gestion financière méticuleuse. Poussés par notre mission, nous avons cette année encore investi de manière responsable et durable où cela était davantage nécessaire.

NOS COMPTES ANNUELS Le résultat net de l’année 2018 a été de 89 758 €, témoignant d’une équilibre général solide entre les revenus et les dépenses. En 2018, Oxfam a pu compter sur le support toujours croissant de ses donateurs individuels réguliers, ainsi que sur une augmentation du support des bailleurs de fonds institutionnels. Ces revenus complémentaires nous ont permis d’atteindre un niveau historique record pour les investissements dans nos programmes.

RECETTES

28,4 MIO

2014

33,3 MIO

2015

31,5 MIO

2016

33,2 MIO

2017

DÉPENSES

35,9 MIO

2018

27,7 MIO

2014

33,1 MIO

2015

32,5 MIO

2016

30,1 MIO

2017

RÉSULTAT NET

35,8 MIO

2018

3 187 254 735 437 210 366 -950 850 2014

2015

2016

89 758 2017

2018

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RÉSULTATS FINANCIERS

RECETTES Nos sources de revenus restent principalement les dons du public belge et les subsides en provenance de la DGD (Coopération belge Ministère des affaires étrangères). Année après année, le support du public belge augmente et nous permet d’atteindre un niveau d’indépendance supérieure.

TYPES DE REVENUS

FONDS PROPRES VS FONDS AFFECTÉS

RECETTES AFFECTÉES 56,3 %

SUBSIDES 19,7 MIO €

RECETTES NON AFFECTÉES 43,7 %

DONS ET LEGS DU PUBLIC 10 MIO €

VENTES DES MAGASINS 6 MIO €

DÉPENSES En 2018, nous avons investi plus de 22 millions d’euros dans nos programmes de développement à long terme, notre plaidoyer politique, nos campagnes de sensibilisation ; ainsi que dans des projets humanitaires. Cela représente une augmentation de 4,6 millions € par rapport à l’année 2017.

OÙ SONT INVESTIS NOS FONDS ?

RÉCOLTE DE FONDS 13 % ADMINISTRATION 10 %

PROGRAMMES ET PLAYDOYER POLITIQUE 69 %

CAMPAGNES D’INFORMATION ET EDUCATION 8% Exprimé en pourcentage du total des dépenses. Exclut le département de la Seconde Main.

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RÉSULTATS FINANCIERS

NOUS CONTRÔLONS CHAQUE ANNÉE LE RESPECT DE CERTAINS RATIOS DANS LE CADRE DE NOS INVESTISSEMENTS La part dédiée à la récolte de fonds Ce ratio représente le total des dépenses effectuées pour la récolte de fonds par rapport aux dons reçus. Il est légèrement plus élevé en 2018 que les années passées. Les dons liés aux campagnes humanitaires et aux legs ont en effet été inférieurs en 2018, soit deux facteurs conjoncturels hors du contrôle de l’organisation.

Ratio de la récolte de fonds

28,9 % 34,1 % 33,6 % 27,0 % 35,6 % 32,1 %

2014

2015

2016

2017

2018

Les coûts administratifs Ce ratio représente le total des dépenses administratives exprimé en pourcentage des dépenses totales. Ce ratio correspond à nos attentes pour 2018. Le degré d’investissement dans nos programmes Ce ratio représente le total des dépenses dans les programmes (développement, plaidoyer politique, campagnes de sensibilisation, humanitaire) exprimé en pourcentage des dépenses totales. En 2018, nous avons investis 4,6 millions € de plus dans nos programmes qu’en 2017.

INVESTISSEMENTS DANS NOS PROGRAMMES

MOYENNE DES 3 DERNIÈRES ANNÉES

Ratio des coûts administratifs

11 %

9%

8%

11 %

10 %

2014

2015

2016

2017

2018

10 %

MOYENNE DES 3 DERNIÈRES ANNÉES

RATIO DE L’INVESTISSEMENT DANS LES PROGRAMMES

16,6 MIO

21,2 MIO

20,8 MIO

17,4 MIO

22,0 MIO

79 %

81 %

81 %

76 %

77 %

2014

2015

2016

2017

2018

2014

2015

2016

2017

2018

77 %

MOYENNE DES 3 DERNIÈRES ANNÉES

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RÉSULTATS FINANCIERS

INVESTISSEMENTS DANS NOS PROGRAMMES Oxfam supporte des programmes structurels de développement qui renforcent durablement les communautés et les partenaires locaux. En cas de catastrophes naturelles ou autres urgences, Oxfam intervient rapidement afin de fournir l’assistance vitale nécessaire.

DÉPENSES DANS LES PROGRAMMES PAR RÉGION

ASIE 13 %

MOYEN-ORIENT ET MAGHREB 16 %

INTERNATIONAL 11 %

Grâce aux donations du public belge et des subsides publics, nous avons supporté quelques grands projets d’aide humanitaire au niveau international : • 1.3 million € : Crise « sécheresse et famine » au Nigéria • 1.1 million € : Support alimentaire aux réfugiés soudanais en Ouganda • 1.0 million € : Crise « sécheresse et famine » au Niger • 0.8 million € : Réponse d’urgence au Kasai, République démocratique du Congo • 0.7 million € : Moyens de subsistance aux populations du Sud de la Cisjordanie, Palestine • 0.5 million € : Support alimentaire, Nord du Mali • 0.4 million € : Production agricole locale, Sahara Occidental Évidemment, nous faisons bien plus que de répondre à des crises humanitaires. Nos programmes de développement pluriannuels visent des changements structurels : • 0.8 million € : Support aux femmes paysannes au Mozambique • 0.7 million € : Support aux producteurs agricoles en République démocratique du Congo • 0.5 million €: Amélioration de la gouvernance des instances publiques en Tanzanie • 0.5 million € : Support aux producteurs agricoles au Mali • 0.5 million € : Amélioration de la protection sociale au Cambodge • 0.4 million € : Sensibilisation du public belge sur les enjeux de la solidarité internationale • 0.4 million € : Support aux femmes paysannes au Burkina Faso dans le secteur du lait • 0.4 million € : Support aux producteurs agricoles au Nicaragua

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AFRIQUE 44 % BELGIQUE 12 %

AMÉRIQUE CENTRALE ET CARAÏBES 4%

PERSPECTIVES FINANCIÈRES La situation financière d’Oxfam reste solide, comme cela fut le cas au cours des décennies précédentes. Le support inconditionnel du public belge reste la clé du succès de notre organisation et contribue à son indépendance. On constate également une augmentation à moyen terme du volume des subsides en provenance des bailleurs de fonds institutionnels nationaux et internationaux. Cela témoigne de la confiance renouvelée de ces institutions envers Oxfam-Solidarité et de la reconnaissance de notre savoir-faire. Nos perspectives financières sont saines. Pour qu’elles se maintiennent à ce niveau, nous devons veiller à rester une organisation agile, résiliente et efficace. C’est ainsi que nous pourrons continuer à promouvoir la justice sociale et à lutter contre les inégalités. Nous nous tournons vers le futur avec confiance et remercions tous les donateurs pour leur support constant et leur générosité. ^


RÉSULTATS FINANCIERS

ÉTAT DES RÉSULTATS

REVENUS 2018 2017 Dons du public 9 621 102 10 078 892 Legs 372 615 977 838 Subsides Direction générale Coopération au développement et Aide humanitaire (DGD) 10 746 919 9 124 444 Union Européenne 2 515 063 1 019 030 Autres instances publiques belges 2 263 986 1 728 138 Autres subsides 4 140 889 3 859 991 Autres revenus opérationnels Ventes des magasins 6 011 369 6 207 346 Produits financiers 27 494 144 227 Produits exceptionnels 99 544 60 414 Autres recettes 105 015 97 867 Revenus totaux 35 903 996 33 298 187 Dépenses Programmes et Projets Programmes dans le Sud et plaidoyer politique 19 658 120 15 257 853 Campagnes d’information et d’éducation en Belgique 2 437 828 2 211 251 Total des dépenses liées aux programmes et aux projets 22 095 948 17 469 104 Coûts de récolte de fonds 3 702 504 3 120 482 Coûts d’administration 2 830 061 2 532 298 Coûts liés aux activités du département de Seconde Main 7 185 725 6 989 050 Dépenses totales 35 814 238 30 110 934 Résultat net de l’année 89 758 3 187 253

Actif Actifs Immobilisés Frais d’établissement et Immobilisations incorporelles 6 965 674 5 760 748 Immobilisations corporelles 3 084 272 2 793 594 Immobilisations financières 377 672 375 353 Total actifs immobilisés 10 427 618 8 929 695 Actifs circulants Créances à plus d’un an 17 100 31 600 Créances à un an au plus 6 096 019 5 933 857 Placements de trésorerie et disponibles 13 570 120 14 199 888 Comptes de régularisation 844 258 1 511 070 Total actifs circulants 20 527 497 21 676 415 Total de l’actif 30 955 115 30 606 110

Passif Fonds social Patrimoine de départ 1 108 475 1 108 475 Fonds affectés 3 661 624 3 964 461 Bénéfice reporté 6 633 876 6 241 280 Subsides en capital 3 051 0 Total fonds social 11 407 026 11 314 216 Provision Provision pour risques et charges 194 276 122 000 Total provisions 194 276 122 000 Dettes Dettes financières à plus d’un an 314 333 341 000 Dettes financières à un an au plus 617 931 418 414 Dettes commerciales 1 400 947 888 586 Dettes fiscales, salariales et sociales 1 529 706 1 429 212 Dettes diverses 1 336 909 1 217 695 Comptes de régularisation 14 153 987 14 874 987 Total dettes 19 353 813 19 169 894 Total du passif 30 955 115 30 606 110

Ce rapport financier est un aperçu des comptes annuels complets de l’organisation. Des copies des comptes annuels et du rapport du réviseur d’entreprise peuvent être obtenues en s’adressant au Directeur des Opérations ou en consultant le site www.oxfamsol.be. 45


L’AVENIR

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©Tineke Dhaese/Oxfam


L’AVENIR

OXFAM-SOLIDARITÉ PRÉPARE LE FUTUR

Le monde change à toute allure. Si elle veut rester pertinente et continuer à remplir sa mission à l’avenir, notre organisation doit s’adapter aux tendances actuelles et aux défis de demain. D’après l’Eurobaromètre de novembre 2018, le Belge se soucie avant tout de la migration, de la crise climatique et de la baisse du pouvoir d’achat. Ce sont d’ailleurs les thèmes qui ont fait sortir les gens dans les rues en 2018 : mouvements pour ou contre le pacte de Marrakech, gilets jaunes et mobilisation record lors des manifestations pour le climat. Avec ses campagnes pour un système fiscal plus juste, des règlementations efficaces en matière de climat et une politique migratoire humaine, Oxfam-Solidarité aborde les thèmes qui concernent le Belge aujourd’hui.

L’INÉGALITÉ NE FAIT QU’AUGMENTER Les inégalités extrêmes continuent à progresser : en 2018, la fortune des milliardaires à travers le monde a augmenté de 12 %, soit 2,5 milliards de dollars

par jour. Au cours de la même période, les moyens financiers des 3,8 milliards de personnes qui forment la moitié la plus pauvre de la population mondiale ont diminué de 11 %. Chaque année, grâce à l’évasion fiscale, les multinationales escamotent environ 450 milliards d’euros. Parallèlement, les services publics sont gravement sous-financés ou subissent des privatisations dans de nombreux pays. Chaque jour, 262 millions d’enfants ne vont pas à l’école et 10 000 personnes meurent faute d’accès à des soins de santé abordables. Et ces drames ne se jouent pas uniquement loin de nous : au sein de l’UE, 1 citoyen sur 4 vit dans une situation de pauvreté ou d’exclusion sociale. Loin d’être un hasard, l’inégalité découle des décisions politiques. Ce sont majoritairement les femmes et les jeunes filles qui en subissent les conséquences. C’est sur ces décisions politiques que nous devons continuer à peser.

LE CHANGEMENT CLIMATIQUE FAIT DES VICTIMES Jamais auparavant la concentration de gaz à effet de serre n’avait été aussi élevée dans notre atmosphère. Les décideurs politiques belges se montrent peu efficaces en la matière. Notre pays compte quatre ministres de l’environnement qui ne collaborent pas. Depuis 2014, nos émissions ont recommencé à augmenter. Et nous n’avons pas de plan climat pour la période 2013-2020. En bref, la volonté politique

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L’AVENIR

de rester sous la barre d’un réchauffement de 1,5 °C semble absente, tandis que de l’autre côté du monde, des pays pauvres subissent déjà de plein fouet les conséquences du changement climatique. C’est pourquoi Oxfam compte poursuivre sa participation active au mouvement climatique.

RÉDUCTION DES BUDGETS Le budget fédéral pour la coopération au développement ne cesse de diminuer. D’après l’OCDE, il devrait passer de 0,42 % du Produit Intérieur Brut en 2015, à 0,38 % en 2019. Le gouvernement sortant remet en question la valeur ajoutée de l’aide au développement officielle et mise plutôt sur les investissements privés. Nous serons donc toujours davantage incités à collaborer avec des acteurs non-traditionnels de la coopération

L’inégalité découle des décisions politiques. au développement, comme les entreprises. Dans un tel contexte, comment pouvons-nous garantir que les gens et les groupes avec lesquels nous collaborons dans les pays où nous sommes actifs aient encore leur mot à dire dans la mise en place et la réalisation des programmes qui les concernent ?

L’ESSOR INTERNATIONAL DES INITIATIVES CITOYENNES Du Printemps arabe aux jeunes Belges qui sèchent les cours pour le climat, le monde voit essaimer partout des collectifs citoyens spontanés qui se préoccupent des grands défis de notre époque. Ces nouvelles formes de protestation civile contrastent énormément avec notre fonctionnement moins flexible et plus institutionnalisé. Comment les ONG traditionnelles peuvent-elles soutenir

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au mieux ces actions spontanées sans compromettre ce qui fait leur identité ?

L’ESPACE DÉMOCRATIQUE ENTRAVÉ Les mouvements qui défendent les droits humains vivent des temps tumultueux, y compris en Europe. Entre juin 2016 et septembre 2017, 72 pays à travers le monde ont adopté une législation qui restreint la liberté d’opinion des activistes. Les accords sur la migration conclus avec des régimes qui ne respectent pas eux-mêmes les droits humains sont difficilement conciliables avec nos obligations à l’égard du droit international. En 2018, un rapport d’Oxfam a dévoilé que dans la petite ville italienne de Ventimiglia, des enfants âgés d’à peine 12 ans ont été maltraités et emprisonnés. En Belgique, au mois de novembre, 12 personnes qui avaient abrité des migrants ont dû comparaître devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, pour participation présumée à la traite d’êtres humains. Plus que jamais, nous devons défendre l’espace démocratique dans notre lutte pour un avenir durable.

PRÉPARÉS À L’AVENIR Pour répondre à cette problématique et à bien d’autres, Oxfam-Solidarité a décidé en 2018 d’élaborer un nouveau plan stratégique pour la période 2021-2027. En se basant sur sa vision et sa mission, Oxfam-Solidarité va tenter de mieux déterminer au cours de l’année 2019 son rôle en tant qu’organisation, tant au sein de la confédération que vis-à-vis de la population belge. Cet exercice se déroule en parallèle avec un autre mené par Oxfam International et qui mènera à un nouveau plan stratégique pour la période 2020-2030 pour l’ensemble de la confédération Oxfam. Notre ambition est de faire d’Oxfam-Solidarité un acteur pertinent, aujourd’hui et à l’avenir, grâce à une flexibilité face aux tendances sociétales et économiques. Ce n’est que de cette façon que nous pourrons mener notre lutte contre les inégalités et éradiquer la pauvreté. ^


Colophon Oxfam-Solidarité 60 Rue des Quatre-Vents 1080 Bruxelles Belgique www.oxfamsol.be +32 (02)2 501 67 00 oxfamsol@oxfamsol.be Editrice responsable : Eva Smets Rédaction & relecture : Mark Anthierens, Bert Dhondt, Sotiris Gassialis, Thomas Maertens, Eva Smets, Leen Speetjens, Lieve Van den Bulck Traductions : Mark Anthierens, Sotiris Gassialis, Julie Fueyo, Thomas Maertens Coordination : Mark Anthierens Photographie : Tineke D’haese Mise en page : Comm’sa, Luc Roels Impression : Ligue Braille

©Kieran Doherty/ Oxfam

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©Tineke D’haese/Oxfam


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