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NOËL façon Grand Est
Bulles étoilées
Fondée en 1929, Les Orfèvres du vin est une cave regroupant quelque 70 adhérents à Charnay-lèsMâcon. Parmi leurs réalisations, cette Cuvée impériale est un Crémant de Bourgogne fait d’un assemblage de trois millésimes (2014, 2016 et 2018). Le résultat ? Un flacon d’une belle harmonie et d’une intense complexité. Sa robe légère d’or pâle, sa couronne de mousse persistante et ses bulles cascadantes en font le partenaire idéal des fêtes. Quant à son nez, il offre de subtiles notes de brioche avant de laisser place à une bouche onctueuse. # R.Z.
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orfevresduvin.com
Rouge merveille
Vignoble unique de 235 hectares situé au cœur de l’Alsace, la Cave de Ribeauvillé regroupe des terroirs prestigieux. Le Pinot noir Saint Hippolyte (2017) dévoile une robe rouge grenat avec une belle brillance. Le nez révèle des notes de petits fruits rouges bien mûrs, framboise et mûre en tête. La bouche est souple, agréable, fruitée. La finale, d’une grande finesse, est délicatement soulignée par des tanins soyeux ainsi qu’une belle acidité venant allonger le vin. Il accompagne à merveille un rôti de veau. Attention, il convient de carafer avant dégustation ! # R.Z.
vins-ribeauville.com
Sur la table des fêtes
ILS FONT NOËL
Thierry et la chocolaterie
Sixième livre signé Thierry Mulhaupt, Chocolat(e) est un Carnet d’émotions, de recettes et d’expériences. Rencontre avec un artisan-artiste strasbourgeois, pâtissier et chocolatier engagé dans la production durable. # Hervé Lévy
Ce livre reflète votre philosophie “tree to bar” (de l’arbre à la tablette) allant encore plus loin que “bean to bar” (de la fève à la tablette) : comment en définir les contours ?
Nous maîtrisons désormais toute la chaîne de production, puisque nous avons acquis une ferme de dix hectares en Colombie, dans le piémont de la Cordillère des Andes, avec 8 000 cacaoyers (produisant neuf variétés endémiques sur environ 10 000 répertoriées) et 800 caféiers. Notre démarche est aisée à résumer : biodiversité, agroforesterie, cacao durable… Pour les cacaos d’autres provenances, “bean to bar” est bien évidemment toujours de mise, grâce à des producteurs sélectionnés avec soin aux quatre coins du monde.
Que contient cet ouvrage abondamment illustré ?
Il décrit cette aventure colombienne mais permet aussi d’entrer dans les secrets du travail agricole – récolte, écabossage, fermentation, séchage – et de la fabrication du chocolat en détaillant ses principales étapes. Un tri des fèves visant à éliminer impuretés et corps étrangers précède la torréfaction, le concassage, le broyage, le conchage et l’affinage ! J’ai également souhaité que le livre renferme des conseils pour la dégustation du chocolat, qui monopolise les cinq sens contrairement à ce qu’on imagine trop souvent.
Vous avez aussi rassemblé une soixantaine de recettes : quel critère a présidé à leur choix ?
Il s’agissait de proposer avant tout des choses faciles à réaliser [rires]. L’objectif est de pouvoir confectionner un repas 100 % cacao avec des apéritifs, des plats salés comme le thon mi-cuit au grué de cacao ou la poitrine de porc fermier au cacao – et bien entendu des desserts, à l’image d’un Paris-Bogota – on aura compris la référence [rires] – ou d’une simple tarte au chocolat. J’y ai adjoint des recettes de base : pâte à choux, différentes crèmes anglaises, etc.
Chaque année, vous créez en outre une nouvelle bûche pour Noël : comment décrire Javahiti, le cru 2021 ?
Elle est réalisée avec du chocolat pure origine Java dont l’équilibre est parfait entre acidité fruitée, puissante touche d’amertume et léger côté boisé. Il rencontre la vanille de Tahiti, une des plus rares du monde, au goût extraordinaire avec sa légère pointe anisée.
Jean-Noël Schellenberger
Haute tradition
Maître artisan en boucherie-charcuterie, voilà quinze ans que Jean-Noël Schellenberger, installé à Colmar (place de l’École), s’est spécialisé dans la confection d’un foie gras d’exception, dans la plus pure tradition alsacienne. Il transforme la matière première seul, laissant le foie s’affiner un bon mois après assaisonnement pour un résultat tout en élégance, sans épices superflues, récompensé année après année des Médailles d’Or ou d’Argent du Concours général agricole. Une de ses spécialités ? Le foie gras d’oie entier truffé, avec ses arômes racés de melanosporum. Une tuerie ! # S.V.
artisan-foiegras.com
Choco bon
Cacao experience est née de l’association de deux frères. Étienne fabrique des chocolats d’exception à partir de fèves issues de l’agroforesterie labellisée bio. Romain dessine à chacun une parure mettant en valeur son originalité. Sélectionnés en Amérique du Sud, aux Antilles, en Afrique et en Asie, les cacaos fins sont transformés à Strasbourg. Noirs ou mêlés à différents laits – animaux et végétaux –, toute une gamme à découvrir, entre tablettes, gourmandises à offrir, pâtes à tartiner et préparations pour de délicieux chocolats chauds. # F.G.
cacaoexperience.fr
X-mas in Beyrouth
Houmous, fallafels, confiture de rose, bzourat et noix rôties, vins gorgés du soleil de la vallée de la Bekaa… Déjà une référence pour les gastronomes mulhousiens amateurs de cuisine libanaise, Le 961 Boutique a ouvert une deuxième épicerie fine à Strasbourg (rue du Faubourg-de-Pierre). Pour les fêtes, Marc Salloum a concocté, non seulement une offre traiteur, mais aussi un alléchant menu de Noël qui régalera toutes les papilles avec un chapon accompagné d’une délicate sauce aux fruits rouges, pignons de pin, épices, légumes poêlés et châtaignes (commandes 48h à l’avance). Sahten ! # A.S.
/ Le961Strasbourg 961-boutique.com
Des chalets par milliers
Voici enfin revenu le temps de l’Avent, avec ses marchés illuminés comme des contes de fées. Notre sélection.
À RETROUVER P.38 À RETROUVER P.40 À RETROUVER P.36
© Vincent Schneider
Haguenau l'inspiré
Artisans, commerçants et associations caritatives sont rassemblés dans 50 chalets, sans oublier la patinoire (Cours de la Décapole). L’espace Saint-Martin accueille de plus la Crèche de Madrid : avec ses 16 mètres de long, elle a été imaginée par Fernando Cruz-Avalos.
Jusqu’au 30/12 noelahaguenau.fr
Sélestat l’enchanté
La première mention du sapin de Noël remonte à 1521, à Sélestat : pour fêter ce 500e anniversaire, l’arbre se décline de 1 521 façons… La Poste émet un timbre pour célébrer cet événement ! Sur les places du centre-ville, les chalets accueillent les visiteurs.
Jusqu’au 30/12 ville-selestat.fr
À RETROUVER P.8 À RETROUVER P.48
Barr l'Authentique
La ville se met aux diapason des fêtes, invitant tous les amoureux de l’authenticité à déambuler dans rues et venelles éclairées à la découverte de maisonnettes en bois regorgeant de douceurs. Il est aussi possible d’y admirer (et d’acquérir si affinités) crèches sculptées, couronnes de l’Avent et autres décorations ainsi que de déguster confitures et bredele. Cette année, la cité a mis la barr(e) très haut !
Jusqu’au 19/12 barr.fr
À RETROUVER P.37
Strasbourg l’étoilé
© Vincent Muller
Haut-Kœnigsbourg le médiéval
Plus que jamais “Capitale de Noël”, la cité a choisi pour thème “Allumons les étoiles” pour des festivités magiques, féeriques, authentiques et solidaires. De l’historique Christkindelsmärik (place Broglie) au responsable et engagé Marché OFF, en passant par le Village de l’Avent et le Village de l’Après (square Louise Weiss), chacun y trouve son Noël ! Notre coup de cœur ? 1,2,3,4... Allumons les étoiles : rendez-vous chaque samedi (à 18h) pour découvrir un nouveau spectacle aux alentours du barrage Vauban.
Jusqu’au 26/12 noel.strasbourg.eu
De l’Avent à la fête des rois, le château s’habille de décorations retraçant l’histoire de Noël : chants grégoriens et sapins ornés comme au Moyen-Âge de pommes et d’hosties. Une toute nouvelle installation transforme les lices nord en forêt mystérieuse avec fresques, petits personnages fantastiques et constructions végétales parlant du cycle des saisons… Certains jours, Saint-Nicolas ou Christkindel se tiennent à l’entrée de la forteresse. Sinon, c’est l’un des habitants d’antan qui vous fait faire le tour du propriétaire.
Jusqu’au 24/12 haut-koenigsbourg.fr
Bischwiller fête Noël !
De la place de la Mairie au parc du Château, la magie de Noël envahit la ville de sa féérie le long de La balade des lumières. Une balade en poneys, un manège “La belle époque” pour enfants qui auront précédemment été maquillés, raviront les familles qui se délecteront d’illuminations tout autour du marché de Noël. Avec sa hotte remplie de friandises, le Père Noël est l’invité de marque du village où trouver des cadeaux pour les fêtes : bijoux artisanaux, écharpes et sacs faits main, décorations de Noël et paniers garnis de douceurs.
Jusqu’au 19/12 ville-bischwiller.fr
Ferme Diemer
L’esprit de Noël à Schiltigheim
Au marché des Halles du Scilt de Schiltigheim, l’esprit des fêtes se conjugue avec terroir, artisanat local et économie circulaire. # Annika Schönborn
Avec ses commerçants permanents et invités chaque week-end, de grands événements organisés tout au long de l’année, des rendez-vous comme les Apéros Music’Halles, et de nombreuses expositions programmées au premier étage, le marché couvert des Halles du Scilt est un lieu de vie hybride, unique en son genre, qui marie culture et gastronomie depuis 2016. Durant les fêtes de fin d’année, cet espace emblématique du centre-ville mettra ses 700 m2 à l’heure de Noël. Pour la table, on y trouve réunis tous les produits du terroir et autres mets indispensables au réveillon : des pièces de viande et charcuteries traditionnelles de la boucherie Au Couteau d’Or, les fruits et légumes bios de la ferme Diemer, les poissons frais de Loïc, les “Cheese box” personnalisées de L’Épicier grand cru, les terrines et foies gras artisanaux du maître cuisinier Yannick Duchemin... Sans oublier la gamme de vins naturels, bios et biodynamiques de Nicolas Jaegert ! Concernant les présents à glisser sous le sapin, créatrices et créateurs du cru présentent moult articles faits main, depuis les bijoux en verre de Murano filés au chalumeau d’Élodie Gaillard aux céramiques, couronnes de l’Avent et autres créations textiles, etc. Le week-end des 18-19/12, l’artisanat éco-circulaire sera même à l’honneur, avec des artisans travaillant à partir de matériaux de récupération ou matières recyclées.
Des étoiles plein les papilles et les yeux
Et parce que la période est propice au partage et à la solidarité, le collectif HUMANIS sera présent aux Halles du Scilt tous les jours (17/11-24/12), proposant à la vente, pour la neuvième année consécutive, ses Soupes Étoilées de chefs alsaciens, dont un mémorable velouté des sous-bois au riesling et croûtons aux épices d’Alexis Albrecht… De quoi régaler ses papilles tout en soutenant les projets du collectif d’associations de solidarité ! Pendant que les plus petits profitent des ateliers organisés par tous les lutins des Halles et s’émerveillent devant le Père Noël – oui, oui, le vrai, on vous promet ! –, en profitant même pour lui rappeler combien ils ont été sages l’année passée (les 11, 18, 22 & 23/12, 15h-17h). Mais attention, il ne faut surtout pas quitter la féérie de ce sympathique marché de Noël écolo-circulo-solidaire sans se jeter en immersion dans l’exposition présentée à l’étage : Jim Curious – version jungle (jusqu’au 09/01/22). Lunettes à filtre rouge et bleu sur le nez, le spectateur éberlué s’enfonce dans les profondeurs de la jungle, happé par la profondeur et le relief des mirifiques décors en 3D créés par l’artiste Matthias Picard à partir des pages de son somptueux livre tout en anaglyphes, Jim Curious, Voyage à travers la jungle (paru aux éditions 2024). Quand on vous dit qu’au marché des Halles du Scilt, vous trouverez des cadeaux qui seront du plus bel effet sous le sapin !
Les samedis 11 & 18/12 (9h-18h), dimanches 12 & 19/12 (9h-13h), mercredi 22 et jeudi 23/12 (9h-19h)
ILS FONT NOËL
Le sens des fêtes
Depuis 2016, le Marché OFF offre une alternative engagée et solidaire au célèbre marché de Noël de Strasbourg. Un projet collectif, que le jeune Noé Thirion coordonne avec enthousiasme. Rencontre. # Francis Gérardin
Comment a débuté votre aventure au Marché OFF ?
C’était en 2017. Je revenais à Strasbourg terminer un master en Politique et gestion de la culture initié à Paris, après des études de philo et d’histoire de l’art. Comme beaucoup de visiteurs, je n’ai vu du Marché OFF que son décorum : le dôme, le sapin, les containers maritimes en guise de chalets… sans réaliser ce qui était derrière. Deux ans plus tard, j’ai postulé au poste de chargé de mission pour le coordonner.
Le OFF, c’est quoi exactement ?
Il a été imaginé en 2016 par la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire et la Chambre de consommation d’Alsace, appuyées notamment par la Ville de Strasbourg. L’idée est de profiter d’un temps fort de consommation pour présenter une économie alternative, qui place l’humain au centre, avant le profit, et permet de donner du sens aux achats des fêtes de fin d’année. Pour ce faire, une trentaine d’acteurs de l’économie circulaire, du commerce équitable, de l’insertion et de l’agriculture bio avaient été fédérés autour du thème des transitions écologiques et sociales.
Comment sont choisis les exposants ?
On parle plutôt de partenaires. C’est un processus de co-construction permanent. Nombre des “historiques” sont toujours là : Artefact-Ososphère, Carijou, Les Jardins de la Montagne-verte, etc. D’autres nous rejoignent encore cette année, comme Chanvr’eel, Labonal ou Cooproduction.
L’édition 2021 réserve-t-elle des nouveautés ?
Le changement le plus visible, c’est le remplacement du grand dôme par une vaste halle, plus adaptée aux spectacles et aux concerts.
Car le OFF ne se limite pas à un marché éthique et responsable…
Non, et c’est bien ce qui m’a séduit. Il est à la croisée de mes deux principaux centres d’intérêt : l’engagement solidaire et le spectacle. Ici, on réfléchit et on fait la fête. Le programme de cette édition est particulièrement riche, avec des rendez-vous hebdomadaires, tels les PUR’brunchs musicaux du dimanche ou les mercredis enfants, et des temps forts : le festival Paye ton Noël (03-05/12), la journée des voyages alternatifs et durables (12/12) ou le S’Cabaret de Noël (23/12). Au total, on compte pas moins d’une centaine d’animations, dont une vingtaine de spectacles. Je dois avouer que c’est travailler sur celles-ci qui me plaît le plus.
Mon beau cadeau Les idées de la rédaction
Quête de saëns
L’année 2021 marque le centenaire de la disparition de Camille Saint-Saëns. Pour rendre hommage au compositeur français, la violoniste native de Strasbourg Geneviève Laurenceau publie un très joli CD. Pétrie de tendresse, son interprétation du premier Concerto séduit (accompagnée par un brillant Orchestre de Picardie mené avec finesse par Benjamin Levy). La virtuose donne une parfaite illustration de l’esprit français qui traverse une partition piquetée de fougueuses réminiscences baroques. Lyrique en diable, elle livre un Saint-Saëns intime et chaleureux. # H.L.
Paru chez Naïve (16,99 €) naiverecords.com
Les pieds sur terre
Sapins, épicéas, mélèzes… Le coffret de chaussettes “Au cœur de la forêt” (19 €) met les Vosges à nos pieds ! Dessinées, tricotées et confectionnées en France, les chaussettes Storks (prononcez “chtorks”, les “cigognes” en alsacien) sont fabriquées à base de coton bio et de matières premières recyclées dans quinze ateliers partenaires. Créée par Emmanuel Sieger en 2012, l’entreprise basée à Fegersheim élabore aussi sweats, polos et jeans responsables, en pré-commande uniquement, pour une consommation raisonnée et raisonnable. # A.S.
storks.fr
gion é O TC Mulhouse et sa r © Saturn Anonyme Fr ancis Gérardin ©
Japan style
L’édition 2021 du traditionnel tissu de Noël mulhousien s’offre aux amateurs de déco d’intérieur comme un délicat petit poème en trois vers. Signée par la styliste Marie-Jo Gebel, Haïku, poésie d’hiver s’inspire de la collection japonaise du Musée de l’Impression sur Étoffes de la cité. Élaborée à partir d’une mousseline de laine imprimée selon une technique mixte au katagami (sorte de pochoir) et pinceaux brosses, le textile, vendu au mètre (en ligne et jusqu’à la fin décembre dans la Boutique aux étoffes, place de la Réunion), se décline aussi en nappe, serviettes, chemin de table, etc. # S.V.
tourisme-mulhouse.com
La tête en l’art
La fondation Desperados, du groupe Heineken, revient pour ses Impressions partagées et offre 500 sérigraphies de street artistes bisontins et grenoblois au public. Les talents sélectionnés pour Besançon ? Simone Découpe, Clown, Justine Cadoual et Saturn. Chaque œuvre a été tirée à 65 exemplaires. Une création est dévoilée par jour sur le site et le compte Instagram de la Fondation, que l’on peut réserver à partir de 18h. L’opération se poursuit jusqu’au 12/12. Mais il faut être plus vif que l’éclair, les sérigraphies partant en quelques minutes à peine ! # A.S.
fondationdesperados.com
Hotte solidaire
Il paraît que les magasins de jouets seront en pénurie pour Noël… Pas de risque que ça arrive à Carijou ! Dans ses rayons, des centaines d’articles ayant trouvé une seconde vie grâce aux salariés en insertion qui les nettoient, les complètent et les réparent avec soin. À l’arrivée, des jouets, des peluches, des livres et des jeux (même vidéo) vendus jusqu’à 80 % moins cher que les neufs. De quoi faire vivre le véritable et solidaire esprit de Noël, tout en faisant plaisir à ceux qu’on aime. En boutique, en ligne et sur le Marché OFF. # F.G.
caritas-alsace.org/etablissements/carijou
Silence, on ferme !
Des livres à offrir aux grands…
C’est l’histoire de quatre mecs, Téo, Rachid, Gérard et Jean-Pierre, tous ouvriers chez Daewoo à MontSaint-Martin. Nous sommes au début des années 2000, en Meurthe-et-Moselle. La France plonge dans la crise et, les unes après les autres, les usines des fleurons de l’industrie ferment, pour mieux rouvrir quelque part entre la Pologne et la Moldavie. Le jour où le patron véreux de Daewoo stoppe les lignes de fabrication du site, les quatre O.S. décident que trop, c’est trop, et passent à l’action directe. Objectif : emmerder les cols blancs, en les arrosant de purin. Adaptation en BD du roman du longovicien Zilber Karevski, Vive la F.A.R.C.E. est un polar social teinté d’humour et d’humanité. Sous les coups de crayons noirs et profonds du thionvillois Manolo Prolo, on assiste à la lutte acharnée et touchante de ces gueules cassées, qui se débattent face au rouleau compresseur du grand capital, entre rage et désespoir. # S.V.
Paru aux Éditions Paroles de Lorrains (20 €) parolesdelorrains.com
Liaison fatale
Strasbourgeois d’adoption, Timothé Le Boucher signe un thriller psychologique glaçant de quelque 400 pages, l’ambitieux 47 cordes. On y suit un harpiste prénommé Ambroise pris au piège d’un étrange personnage féminin. Obsédée par le jeune homme, la séductrice métamorphe change d’aspect dans l’espoir d’arriver à le conquérir un jour. Quel visage prendre pour se faire aimer ? Qui être pour lui plaire ? La quête amoureuse prend des airs de chasse et le jeu de manipulation met à nu les mécanismes pervers de l’emprise, entre tensions sensuelles et relations toxiques. # A.S.
Paru chez Glénat (25 €) glenat.com
Me, myself & I
Et dire que c’est sa première BD ! Léa Murawiec signe aux éditions 2024 Le Grand vide. Une plongée dans un monde dystopique où une jeune femme, Manel Naher, se débat avec l’injonction à la « présence ». Comme dans un épisode de Black Mirror où les réseaux sociaux auraient mal tournés, les gens ne survivent que si on pense à eux. Sauf que notre héroïne n’a que faire de ce délire égotique qui fait des malheureux en quête d’une seconde d’attention et des immortels adulés par les foules. À grands coups de plume et de pinceaux, Léa Murawiec éclate les cases à l’encre de chine pour donner un mouvement dantesque à ses personnages, multiplie les vues à la géométrie vertigineuse d’une mégalopole tout en verticalité où les buildings sont couverts de noms… présence oblige. Manel quitterait bien tout ça avec l’un de ses deux seuls amis pour le grand vide, cet espace sub-urbain redouté, car dépeuplé, sauf qu’une chanteuse à succès se trouvant être son homonyme met tout à plat. Elle se prend au jeu, devenant son pire ennemi, pour une descente aux enfers faisant redouter au lecteur la fin qui approche. # T.F.
Paru aux éditions 2024 (25 €) editions2024.com
Chicago Voyage en Italie
Après une première collaboration réussie, Lutte des corps et chute des classes, le scénariste Thomas Gosselin et le dessinateur (alsacien) François Henninger récidivent. Chicago Paris express est une BD étrange et fascinante, dont la ligne graphique évoque curieusement la Figuration libre. Entre théâtre de l’absurde et polar métaphysique, les expérimentations esthétiques se multiplient au service d’une intrigue abracadabrantesque débutant en 1945 à Chicago, où gangsters et flics se tirent encore et toujours la bourre. # H.L.
Paru chez Cambourakis (19 €) cambourakis.com
Après Quéquette Blues et Les Années Spoutnik, l’auteur nancéien Hervé Baruléa – plus connu sous le nom de Baru – a imaginé une nouvelle saga avec Bella Ciao, trilogie en BD dont sort le second tome. Convoquant le souvenir de la trentaine de personnes qui se trouvaient, quarante ans plus tôt, au repas de sa communion, le narrateur, Teodoro Martini fait se télescoper les époques, de la Guerre de 14 à la mort des hauts-fourneaux. S’esquisse alors une histoire de l’immigration italienne en France à hauteur d’individus, posant d’universelles et actuelles questions. # H.L.
Paru chez Futuropolis (20 €) futuropolis.fr
… et aux petits
Petits malicieux
Après La Grande École en 2020, Nicolas Mathieu et Pierre-Henry Gomont sortent un second album chez Actes Sud junior. Sous la plume du romancier nancéien, lauréat du Goncourt pour Leurs Enfants après eux, le petit Kléber – rien à voir avec le célèbre général, rassurez-vous – « très très très attentif » découvre Le Secret des parents : celui d’avoir oublié quels enfants ils étaient autrefois ! Du haut de ses six ans trois quarts, lui qui sait vraiment regarder les choses se fait la promesse de ne jamais oublier. Il met en place tout un tas de stratégies, se laisse des dessins de têtes d’indiens ou de plumes un peu partout, s’écrit sur le bras, croqué avec brio par le style ciselé de Pierre-Henry Gomont. Mais l’usine école, ce long tunnel nous recrachant directement dans un job sur-mesure, se révèle être une machine à oubli des choses essentielles. Ce n’est qu’une fois papa, grâce à l’odeur d’une tarte lui rappelant celle de sa grand-mère, que notre héros devenu grand se mettra en quatre pour ses propres bambins, redevenant le sauvage avide d’aventures de son enfance. Dès 5 ans. # I.S.
Paru chez Actes Sud junior (16,50 €) actes-sud-junior.fr
Petits inconscients
Petits aventuriers
Au Japon, les chatons fripons du cultissime mangaka Noboru Baba sont des stars chez les moins d’un mètre trente ! Drolatiques héros, souvent victimes de leur insouciance, ils emportent les jeunes lecteurs dans leurs loufoques et rocambolesques aventures, toujours pleines de rebondissements. Entre références au folklore nippon et humour absurde, Onze chatons et un cochon, deuxième tome de la série, les suit en balade à la campagne, où ils s’installent pour la nuit dans une vieille bâtisse à l’abandon. Jusqu’à ce qu’un étrange cochon pointe le bout de son groin… Dès 3 ans. # S.V.
Paru aux éditions 2024 (14,50 €) editions2024.com
Après son quatrième album de Tulipe, Sophie Guerrive signe le second tome du Club des Amis. L’ancienne pensionnaire des Arts décoratifs strasbourgeois, lauréate du prestigieux Fauve Jeunesse du Festival d’Angoulême 2021, lance ses jeunes héros (Tulipe, Violette et Crocus) dans une aventure palpitante et remplie de dangers. Mignons comme tout, ils n’hésitent pas à braver l’eau qui monte suite à des pluies torrentielles pour voguer vers leur destin. Sur leur route, ils croisent de bien étranges monstres, comme cette blissoire des mers aux traits de plat de spaghetti. Dès 5 ans. # T.F.
Paru aux éditions 2024 (14 €) editions2024.com
Petits rusés
Cela aurait pu être une de ces truculentes fables dont La Fontaine a le secret, où la ruse du batracien l’emporte toujours sur la force brute du félin. Que nenni ! Le Tigre et la grenouille est en réalité un conte traditionnel bhoutanais, que Véronique Lagny Delatour, fondatrice du Verger des Hespérides – maison d’édition nancéienne des plus inspirées et dynamiques, comptant déjà une trentaine d’albums tirés de contes venus d’ailleurs – retranscrit dans un ouvrage bilingue. Joliment illustré par Giulia Ecchili et accompagné d’un CD composé par Guillaume Louis, on y écoute l’histoire en français et en langue originale. Une merveille. Dès 3 ans. # S.V.
Paru aux éditions Le Verger des Hespérides (19 €) editionlevergerdeshesperides.com
Petits audacieux
Nombre d’histoires terribles se passent en forêt. Le Petit Poucet, Hansel et Gretel… Mais celle que nous content les déjantés rockeurs strasbourgeois de Weepers Circus, avec la complicité de leur pote Tchéky Karyo, nous ne sommes pas prêts de l’oublier ! De mémoire de corbeau, jamais on ne s’est autant déhanché qu’en lisant-écoutant Panique dans la forêt. Porté par le dessin malicieux de Clotilde Perrin, ce quatrième album-disque pour enfants voit les quatre compères (« le craintif, le pénible, le fort et le naïf », sic) pénétrer dans la Forêt interdite et s’y perdre en pleine nuit. Les inconscients ! Au son d’une playlist habitée par Léopoldine HH, Oldelaf, Antonia de Rendinger ou encore Sanseverino, ils y croisent un Hibou borgne, un Cyclope myope, une Licorne à la crinière arcen-ciel qui fait des cacas en chocolat, la tribu des Barbus et autres « personnages fort dangereux comme le Seigneur qui fait peur, l’Ours qui bouffe des gosses… Ce genre de trucs. » Le spectacle, lui, tournera dans tout le pays au cours des deux années à venir. Dès 3 ans. # S.V.
