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La folie des animaux de compagnie

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Envies&Plaisirs

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La m eteodes M odes La folie des animauxde compagnie

Les couples des jeunes générations repoussent souvent le moment de faire un enfant, et les animaux de compagnie deviennent leur nouvelle lubie. Ils les considèrent comme une sorte de premier enfant, pour fonder une famille version bêta, avant d’en fonder une vraie. Un substitut provisoire, qui se choisit avec attention et se traite avec égards. Selon Vincent Grégoire: «Les élites et les people vont montrer qu’elles sont éduquées avec des chats. On se fait photographier avec eux, parce que c’est une façon d’exposer son intérieur, son intimité, sa vulnérabilité. Les gens simples, les couches plus populaires, sont plutôt en mode chien, comme pour prouver leur respectabilité. Pour eux, c’est un accessoire de statut social. En Chine, notamment, où certains mangent encore des chiens et des chats parce qu’ils ont du mal à se nourrir, avoir un animal de compagnie est une exception sociale, un signe d’aisance, si ce n’est de richesse. Au Japon, il y a des parcs où l’on arrive avec sa laisse, achetée chez Hermès ou chez Vuitton, et où on loue un chien pour une heure, pour parader. C’est un élément hyper-valorisant pour engager la conversation.»

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Il y a des animaux à la mode: toujours des bêtes graphiques et visuelles, instagrammables évidemment. Pour les chiens, bouledogues et chihuahuas, pour les chats, le bengale, une petite boule de nerf avec des taches comme un oslo, le sheep cat, avec sa fourrure frisottée, et bien sûr le «tiny cat», le chat miniature. En Russie, la tendance est plutôt au chat sphynx, avec ses grandes oreilles et sa peau glabre.

Et il y a la mode pour animaux: le «dog wear». La plateforme multimarque canadienne Ssense a lancé avec plusieurs créateurs de renom, Marine Serre, Ashley Williams, sa catégorie Prêt-à-porter canin. Une ligne éclectique d’imperméables siglés, pulls à capuche VIP, doudounes Moncler, molleton Versace, colliers et laisses de luxe. Valentino propose de numériser son animal de compagnie, d’en faire une sorte de personnage de dessin animé, comme une mascotte, et de l’imprimer sur son sac. Loewe a sorti des sacs à main avec Totoro. Chez Miu Miu, on peut faire imprimer sur son tee-shirt des chiens et des chats super cute. Fendi, Louis Vuitton, Prada, Tiffany&Co, avec sa ligne monochrome bleue, leur consacrent maroquinerie et bijoux.

On soigne leur environnement déco: arbres à chat conçus par des designers, à des prix qui montent jusqu’à des milliers d’euros. On leur offre des soins de beauté, Glossier, notamment, tandis qu’Amo Petric leur formule des baumes antirides. On les divertit, avec des chaînes dédiées: DogTV, qui occupe les chiens lorsque leur propriétaire est absent. Cat VR immerge les chats dans une expérience de réalité virtuelle, au milieu de poissons qui nagent, de pelotes de fils géantes et de rayons laser… Jusqu’à la food, avec des boxes en abonnement et des régimes végétariens comme Butternut Box, NomNomNow, Mixlab, et même du CBD, qui s’infiltre dans les croquettes pour chiens Fab CBD. Autre aspect du phénomène, les lieux à la mode: Smith&Whistle, le bar londonien, s’équipe d’une carte de «dogtails» et de bières pour chiens; Space, le clubhouse pour chiens de la compagnie Penny’s Food Studio à Pékin, Petco, une cantine new-yorkaise où des chefs leur concoctent des repas fins. ELLEN WILLER

If you want a trendy pet, then start with something as Instagram-friendly as possible, like a pug and bulldog, or for cats, Bengals, Selkirk Rex (sheep cats) or miniatures. (In Russia, sphynx cats are apparently the beast to have.) Then there’s animalwear: Ssensestocks a line of pet accessories, such as dog sweaters by Ashley Williams, a MonclerGenius “Dog Couture Edition Laminated Moondog Cloak Jacket,” and leashes by Thom Browneand Versace. Fendi,Louis Vuitton, Pradaand Tiffanyhave also produced collars and accessories. To keep your animals amused there are expensive designer toys and dedicated TV channels, while special beauty products keep them looking amazing. There are thousands of different healthy food options now – even some containing CBD – and if you need to take your dog out for pre-dinner drinks, then head over to Smith & Whistlein London, a bar with a special “dogtail” menu featuring dog beer and wine.

Timothée Chalamet

«Salut !» lance Timothée Chalamet, cet acteur franco-américain de 25ans, dans son français charmant, débordant d’énergie juvénile. Regard pur, boucles de néo-dandy: un ange. Toujours le mieux habillé, le plus audacieux, le moins prétentieux, tout ce qui, trois ans après sa mémorable nomination à l’Oscar du meilleur acteur pour Call Me By Your Name, a fait souffler un vent d’air frais à Hollywood. Son ascension planétaire rappelle celle de Leonardo DiCaprio, avec qui il vient justement de tourner Don’t Look Up, d’Adam McKay, avec Jennifer Lawrence, l’histoire de deux astronautes qui doivent prévenir l’humanité de la collision imminente d’une comète avec la Terre. Pas mal, pour cette star montante aussi formidable chez Wes Anderson que dans Dune, dont la suite pourrait se tourner dès l’an prochain. Il va également retrouver son mentor Luca Guadagnino pour Bones&All –un film d’épouvante, cette fois ! –, incarner le chocolatier Willy Wonka, jeune, pour la Warner… La «chalamania» ne fait que commencer.

D’étudiant en art à nouvelle idole des jeunes : comment voyez-vous votre trajectoire ?

TIMOTHÉE CHALAMET.Mes années scolaires ont entièrement formé l’acteur que je suis devenu. J’ai étudié un an à Columbia, mais surtout à LaGuardia High School of Music, Art and Performing Arts, un lycée new-yorkais public préparant aux arts. Une expérience géniale. Je n’ai pas vraiment su que je voulais être acteur avant l’âge de 13ans. Comme je viens d’un milieu artistique (il est né à New York d’un père français travaillant pour l’Unicef et d’une mère américaine danseuse et actrice de Broadway; sa sœur aînée, Pauline, commence aussi à se faire un nom, ndlr), je connaissais la dure réalité de ce métier: c’est-à-dire tourner dans des pubs pour grappiller un petit chèque… J’ai tourné très jeune dans des pubs. Mais on nous enseignait aussi l’autre aspect du métier : l’art du jeu, et comment le développer. J’ai toujours gardé à l’esprit

«Maintenant, il va falloir durer. Et ce ne sont pas les tapis rouges qui le permettront. Seul mon talent d’acteur décidera de ma carrière»

l’enseignement «non commercial» qui m’a été inculqué, loin des notions de vedettariat et de box-office. Après mon diplôme, j’ai décroché le rôle du fils de Matthew McConaughey dans Interstellar, de Christopher Nolan, ce qui m’a permis de pouvoir choisir mes projets : Call Me By My Name, Beautiful Boy, TheKing,Ladybird, LesQuatre Filles du Docteur March… Le cinéma indépendant m’attire. En même temps, lorsque des réalisateurs aussi bons que Greta Gerwig ou Denis Villeneuve vous proposent un projet, la démarche est la même : on ne se pose pas la question de savoir si on fait un film indépendant ou une grosse production, on salue la chance, on fonce ! Et ensuite… on continue (Rires).

Et une suite de Duneest déjà dans les starting-blocks ! J’espère vraiment que la suite va se concrétiser. Ce serait un rêve. Denis Villeneuve, comme David Michô, qui a réalisé TheKing, est si doué. Je me sentais très reconnaissant à l’idée qu’il pense à moi et de devenir un des petits maillons dans le processus géant de son film. Denis est québécois, nous communiquions en français. Tourner ce film a été l’honneur de toute une vie. Un film énorme au premier abord, le tournage a duré cinq mois, mais où, comme le dit si bien mon amie Zendaya, il suffisait de se laisser guider.

«Lorsque des réalisateurs aussi bons que Greta Gerwig ou Denis Villeneuve vous proposent un projet, on ne se pose pas la question de savoir si on fait un film indépendant ou une grosse production, on salue la chance et on fonce !»

Un mot sur la «marche des sables» que

vous exécutez dans Dune? C’est Benjamin Millepied, l’un des meilleurs chorégraphes du monde, qui l’a créée, en nous envoyant d’abord une vidéo de lui exécutant cette marche sur une plage de Santa Monica… avant que je ne la reproduise dans le désert d’Abu Dhabi où nous avons tourné une partie du film. J’adore la danse. J’en redemande !

Vous incarnez l’exubérance de la jeunesse…

J’avais adoré, dans LesQuatre filles du Docteur March de Greta Gerwig, qu’elle fasse une adaptation qui ne se base pas sur les genres, féminin ou masculin, mais qu’elle emporte tout en mettant en scène ce tourbillon fou de la jeunesse. Quand on grandit comme moi dans les années 2000, les gens attendent que vous sachiez déjà tout de la vie. Or l’un des mystères et l’une des beautés d’être un humain, c’est que vous n’avez pas besoin de tout savoir.

Etes-vous resté proche de vos racines françaises ?

«Quand on grandit comme moi dans les années 2000, les gens attendent que vous sachiez déjà tout de la vie. Or l’un des mystères et l’une des beautés d’être un humain, c’est que vous n’avez pas besoin de tout savoir»

Oui. Ma double nationalité m’a donné une bonne compréhension à la fois de la culture américaine et française. Cela aide mon travail d’acteur, pour appréhender l’ambiguïté de l’identité. Je dois surtout à mon père de m’avoir fait comprendre les problèmes de l’Amérique, et je me revois grandir avec ses disques de Jacques Brel. Ma mère, elle, écoutait des musiques de comédies musicales de Broadway, et moi j’étais fan de hip-hop. Je vis maintenant à Los Angeles pour le travail, mais je serai toujours un New York boy cosmopolite.

Thimothée Chalamet dans «Don’t Look Up», d’Adam McKay.

Votre image mélange avec élégance les codes masculins et féminins. Vous sentez-vous comme le porte-parole d’un nouvel homme moderne ?

Je l’ignore, même si c’est un sujet dont je parle avec mes parents, comme je parle de ma carrière avec eux. Je suis mes goûts et mes inspirations du moment. Mais ce qui compte le plus pour moi, comme chez ces acteurs qui sont mes modèles, Joaquin Phoenix, Al Pacino, Christian Bale, Leonardo DiCaprio, c’est de travailler avec de bons réalisateurs.

Que faites-vous entre les tournages ?

J’essaie de me reposer et j’ai mes vieux amis new-yorkais qui ne sont pas du tout impressionnés par le statut de star. Je peux compter sur eux pour me garder la tête froide (Rires). Il y a tant d’excellents acteurs et actrices pour si peu d’opportunités. Mes copains de lycée n’ont pas encore percé, alors qu’ils sont si talentueux. C’est pourquoi j’aime l’explosion des séries, cela aide un peu à réduire le chômage chez les acteurs. Je suis jeune et j’ai déjà fait beaucoup. Le simple fait de répondre à vos questions est une chance, même si je ne veux ennuyer personne avec ma vie. Maintenant, il va falloir durer. Et ce ne sont pas les tapis rouges qui le permettront. Seul mon travail d’acteur décidera de ma carrière.

Propos recueillis par JULIETTE MICHAUD

Timothée Chalametcomes bounding in full of youthful energy. Four years after his breakout – Oscar-nominated –performance in Call Me by Your Name, the 25-year-old FrancoAmerican actor is more than ever a global superstar. Soon to be seen in Adam McKay’s Don’t Look Upwith Leonardo DiCaprio and Jennifer Lawrence, and as part of an all-star cast in Wes Anderson’s The French Dispatch, he is currently promoting his leading role in Denis Villeneuve’s acclaimed adaptation of sci-fi classic Dune. Born in New York to an American mother and a French father, he studied at the LaGuardia High School of Music & Art and Performing Arts, which he says was a great experience. After graduating, he was cast as Matthew McConaughey’s son in Christopher Nolan’s Interstellar, “which allowed me to choose my projects: Call Me by Your Name, Beautiful Boy, The King, Ladybird, Little Women. I’m always attracted by independent films, but then when directors as good as Greta Gerwig or Denis Villeneuve offer you a project, you don’t ask yourself if it’s an independent film or a blockbuster, you just say yes!” The sequel to Duneis already in preparation and Chalamet can’t wait. “Making that film was the honor of a lifetime,” he says. He feels that his double nationality is always helpful: “It’s given me a good understanding of both American and French culture, which helps with acting and understanding the ambiguity of identity.” Moving forward, he will continue to be guided by his tastes and inspirations, all driven by one overriding desire: “The most important thing –just like for my acting role models, Joaquin Phoenix, Al Pacino, Christian Bale, and Leonardo DiCaprio – is to work with great directors. I have to keep going over the long term and it’s not red carpets that will do that: only what I do as an actor will decide what happens next in my career.”

KristenStewart

«La célébrité est difficile à gérer: tout est scruté à la loupe, et vous pouvez vous sentir comme un animal»

La splendide affiche de Spencer,de Pablo Larrain, LadyDi vue de dos effondrée dans une robe de conte de fées, dit tout. Comme dans Jackie, le précédent biopic du jeune réalisateur chilien, il est question d’une femme emprisonnée dans une cage dorée. La “captive”, c’est l’actrice la plus libre, la plus magnétique, la plus rebelle d’Hollywood. Starifiée par les Twilightet Charlie’s Angels, émancipée par Olivier Assayas, Kristen Stewart, 31ans, insuffle à ce poème filmé l’écho de sa propre célébrité, de ses propres doutes, et apporte au rôle autre chose qu’une ressemblance: son mystère, sa fragilité et sa force. Une interprétation qui déclenche des rumeurs d’Oscar, car chacune des apparitions de cette princesse aux yeux électriques éblouit. Spencer sortira chez nous directement sur Amazon Prime Video. Traitement pas très royal. Raison de plus pour ne pas le manquer.

Après Joan Jett, après Jean Seberg, vous voici dans la peau de la princesse de Galles…

KRISTEN STEWART.Lorsque Pablo m’a parlé du projet, il ne l’avait pas encore écrit. Il m’a demandé: “As-tu jamais pensé jouer le rôle de Diana? Je suis en train d’écrire un film sur elle, et je pense que tu es le personnage.” Ma réaction a été de lui dire… qu’il était dingue! Essayer de reproduire une personne aussi inimitable peut être un sacré piège, car chacun a sa propre version de LadyDi. Mais je me suis déjà glissée dans la peau de personnages réels, ça fait partie de mon job d’actrice. En fait, ma grande irresponsabilité a été d’accepter le scénario avant de l’avoir lu. Genre: “Qui suis-je pour refuser un tel défi?”(Rires.)

Qu’est-ce qui vous touche chez Diana, et pourquoi, àvotre avis, a-t-elle touché autant de gens?

Certaines personnes sont nées avec une énergie qui vous stimule; elle en faisait partie. J’étais attristée par la contradiction entre son apparence, lumineuse de décontraction, amicale instinctivement, maternelle, et le nuage gris de solitude qui l’entourait. Elle donnait aux gens une lumière pour les accompagner dans la vie, et tout ce qu’elle demandait en retour, c’était un peu de cette lumière. Nous sommes toutes et tous les miroirs les uns des autres. Vous recevez ce que vous donnez. Mais Diana ne recevait pas en retour ce qu’elle donnait. Ça en dit beaucoup sur son milieu, la royauté, censé faire rêver… J’aime aussi sa timidité. Plutôt que de nouvelles révélations, c’est sa vie intérieure, vraiment poétique, qui porte tout le film.

Lady Di, c’est bien sûr aussi son style. Vous qui affolez les tapis rouges, comment le voyez-vous ?

La mode veut donner du rêve, transformer votre apparence. Mais Diana, même lors de ses apparitions les plus élégantes donnaient l’impression de pouvoir «Diana avait un à tout instant envoyer valser ses sens du style escarpins, vous prendre par le bras incroyable, et vous demander comment va et elle savait votre vie. L’honnêteté émanait utiliser sa garde- d’elle. C’est ça que je préfère chezrobe comme une Diana. Oui, elle avait un sens du armure. Mais rien n’y faisait, puisqu’elle portait son cœur en bandoulière» style incroyable, et elle savait utiliser sa garde-robe comme une armure. Mais rien n’y faisait, puisqu’elle portait son cœur en bandoulière.

Le film montre que personne ne peut vous enseigner comment être célèbre. Avec le côté sombre…

Je ne connais qu’une infime partie de ce que Diana a connu, rien en comparaison de cette “icône du peuple”. Dans la vie, on ne peut pas tout contrôler. La célébrité est difficile à gérer: parfois, même en interview, vous voulez revenir en arrière et dire: “Non, ce n’est pas ce que je voulais dire, attendez, je vaux mieux que ça!” (Rires.)Tout est scruté à la loupe et vous pouvez vous sentir comme un animal. Mais il faut aussi savoir relativiser…

Kristen Stewart en Lady Diana dans «Spencer», de Pablo Larrain.

C’est un rôle à la fois très libre et physique, on vous voit courant à perdre haleine ou dansant dans des salles de bal vides. Votre état d’esprit sur ce film?

Je ne me suis jamais sentie aussi vivante que sur ce tournage. Nous avons tourné ces séquences un peu chaque jour à la fin de chaque journée de tournage, de façon improvisée, syncopée. Nous avions dans l’emploi du temps un moment réservé pour que je puisse danser dans un lieu différent chaque soir. Un peu comme du free jazz, même si Pablo me mettait toutes sortes de musiques, de Miles Davis à Nirvana, en passant par Sinnead O’Connor. Je voulais juste habiter l’espace, prendre ce que j’avais appris de Diana dans la journée, et le faire vivre d’une autre façon. Car nous ne faisions pas un biopic conventionnel. Il ne fallait pas tomber dans le piège de l’imitation de Diana, et d’ailleurs je n’aurais pas pu. Nous avons voulu faire vivre son esprit libre et moderne. Du moins tel que nous l’imaginions.

Avez-vous conservé des manières royales?

Ma politesse s’évanouissait dès que je quittais le plateau (Rires). Je ne faisais que suivre les conseillers en protocole royal. Je suis américaine, Pablo vient du Chili, nous ne sommes pas très aristocratiques. Mais, au moindre faux pas, une personne était là pour me rappeler à l’ordre!

Vous venez de tourner Crimes of the Future, du trou-

blant David Cronenberg, avec Viggo Mortensen et Léa Seydoux. Qu’attendez-vous d’un réalisateur ?

Je réponds aux appels des metteurs en scène plus que je ne les provoque. J’ai beaucoup grandi chez Olivier Assayas. J’aime être surprise et, sur Spencer,j’ai vraiment été surprise. Pour saisir toutes les émotions sur mon visage, la caméra de Claire Mathon, notre chef opératrice française, me suivait au plus près, me touchait presque parfois. Et Pablo me suivait partout où j’allais. A un moment, j’ai crié: “Mais laissez-moi respirer, j’ai besoin d’une distance, vous allez me frappez avec cette caméra, écartez ce putain de truc de moi!” Mais je ne pouvais pas y échapper. Cette méthode collait à l’histoire que Pablo voulait raconter: me faire plus encore sentir prisonnière d’une condition dont je voulais, comme Diana, sortir… mais c’était parfois suffocant!

Propos recueillis par JULIETTE MICHAUD

«Spencer», de Pablo Larrain, à voir sur la plateforme Amazon Prime Video.

«Ma politesse s’évanouissait dès que je quittais le plateau. Je suis américaine, Pablo vient du Chili, nous ne sommes pas très aristocratiques» AfterJackiein 2016, about Jackie Kennedy, Pablo Lorrain’s latest study of a woman in a gilded cage is Spencer, his hothouse version of the life of Princess Diana. His choice to play her, even before he had finished the screenplay, was Kristen Stewart. Now aged 31, Stewart’s wide-ranging choices since her breakout role in the Twilightseries have seen her become both a box-office hit and indie favorite. When Lorrain first asked her to play the role of the late princess, her first reaction was to tell him he was crazy. “Trying to play a person as inimitable as her could have been a trap, because everyone has their own version of Lady Di. But I’d already played real people” – Joan Jett and Jean Seberg – “because it’s part of being an actor. Basically, my first mistake was to have accepted the screenplay without having read it! [Laughs] But then I was like, ‘Who am I to refuse such a challenge?’” For Stewart, there was something luminous about Diana, despite the gray cloud of solitude that surrounded her. “She gave people a light to accompany them through life, and all Diana wanted back was some of that light. But she received nothing in return.” Stewart says that she likes to be surprised “and with Spencer, I was really surprised. To capture all the emotions on my face, I was followed really closely by our French cinematographer Claire Mathon’s camera; it was almost touching me at times. Pablo would also follow me everywhere I went. I even shouted at one point, ‘Let me breathe! I need some space! You’re going to hit me with the camera!’ But I couldn’t get away – and that was part of the story Pablo wanted to tell. He made me feel like Diana, a prisoner of a situation I wanted to escape.”

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Prime est une star suivie par 1,6millionde personnes sur YouTube qui s’exprime rarement. Nous l’avons rencontré, en exclusivité: l’occasion de découvrir une personnalité attachante et authentique doublée d’un entrepreneur hyperactif. De la cité des 4000, à La Courneuve, à la scène de l’Olympia, en passant par les terrains de football américain, les jeux vidéo et la mode, Prime, 28 ans, raconte un parcours exceptionnel qui promet encore de nombreuses surprises.

Votre vie ressemble à un film : enfance dans les quartiers, ascension par le sport, rêve américain, puis blessure, démêlés avec la justice, la chute… avant la résurrection à travers YouTube et la musique... D’où vient votre force de caractère?

Chaque fois que je me retrouve au plus bas, je parviens à relativiser. Je me dis que je ne peux que remonter ! Ma vie n’est pas un roman mais une suite d’événements où je me bats et où je réussis. Je n’ai pas peur des situations difficiles. C’est ma philosophie de vie. Je vis mes cauchemars à fond, pour, ensuite, vendre du rêve aux gens. Pour moi, réussir, c’est normal quand tu sacrifies tout.

“Prime, c’est Prime !” : une façon de dire que vous êtes quelqu’un de

spécial ? Prime signifie “premier”, un surnom qu’on m’a donné sur les terrains de football américain car je sortais toujours un gros jeu quand l’équipe en avait besoin pour remporter un titre. Mais je n’étais pas un footballeur américain, j’étais Prime qui joue au football américain ! Je veux être moi-même et exprimer ma personnalité sincèrement. Je me suis toujours battu contre les cases dans lesquelles la société veut te ranger mais qui te réduisent. Je ne changerai pas pour entrer dans une case.

Aviez-vous des modèles étant enfant ? Aucun.

Les Flash, équipe de football américain, vous ont

Ma famille ne s’occupait pas vraiment de ce que je faisais. Ma mère a élevé une famille nombreuse seule et elle travaillait beaucoup. Mon père n’était pas là. Je n’ai pas appris, j’ai “fait”, le mieux possible. Il n’y a pas d’excuses ! Je ne voyais pas de logique entre ce que l’on nous apprenait et ce qui se passait dans la vraie vie. Alors, j’ai commencé les petits business, comme vendre dans la cité des jeux vidéo que j’achetais moins cher sur internet.

sauvé ? Oui, un peu. J’ai commencé par le foot, mais avoir un ballon dans les pieds me limitait, je cours beaucoup trop vite pour ça. Il me fallait quelque chose de plus athlétique, de plus explosif, de plus rapide. Je suis donc passé au foot américain. Ça a tellement bien marché que je suis parti jouer au Canada. Sans un sou, sans avoir rien préparé.

Au début, je dormais dehors. Mais c’était une opportunité et ça a été fantastique. Je n’ai perdu que trois matchs !

Jusqu’à ce qu’une blessure mette fin à votre

rêve américain ? Je suis rentré en France, et, pour financer mon opération, comme je n’avais plus de droits Sécu, j’ai été poissonnier pendant deux mois ! Avec une attelle au genou !

Comment êtes-vous devenu une star de YouTube suivi aujourd’hui par 1,6 million de

personnes ? J’ai commencé YouTube durant ma convalescence, quand j’étais alité. Le business m’attirait et j’ai foncé dans cette voie. Il y avait des gens comme Norman ou Cyprien, mais les jeux vidéo étaient sous-exploités. J’avais la tchatche, ma personnalité, et je me suis mis à jouer tout en me filmant. Je commentais mes matchs sur Fifa, puis des jeux d’horreur, et ça a démarré très vite. En créant ma chaîne, Lavide, qui raconte aussi ma vie quotidienne de manière spontanée. Je voulais montrer qu’on peut partir de rien, si l’on croit suffisamment en soi, atteindre ses objectifs et réussir tout ce que j’ai réussi.

Comment être un rappeur qui remplit le Bataclan et l’Olympia sans maison de disques ? Tout le monde n’est

pas capable de composer de la musique ! Mais si ! Tu appuies sur le bouton record et c’est parti ! Pour savoir faire de la musique, il faut faire de la musique comme pour savoir jouer au football il faut jouer au football ! YouTube censurait mes vidéos car je n’avais pas les droits des musiques que je mettais dessus. Ça aurait fait une bonne excuse pour arrêter, mais je l’ai surmonté en composant mes propres instru ! Je suis parti de zéro et, aujourd’hui encore, je ne sais pas ce qu’est un sol ou un fa. Mais ce n’est pas grave, la musique sort directement de ma tête ! Je la diffuse sur YouTube, Spotifiy et Deezer. Et c’est ainsi que j’ai rempli les salles de concert.

Demeurer indépendant est essentiel ? Une maison de disques me permettrait de grossir. Si cela se fait, ce sera à mes conditions. L’artistique passe avant tout et je ne veux pas être un produit. L’art, c’est l’art, et je le traite en tant que tel. Quand je fais une musique, elle vient de mon cœur, pas d’une réunion marketing avec des gens que je viens à peine de rencontrer et qui vont investir 300000 euros sur ma tête. Déjà, je peux les mettre tout seul, et pourquoi donner 90 % de mes gains à une maison de disques? Je dois me développer tout seul pour dégager le cash-flow dont j’ai besoin pour réaliser mon art. Je suis mon propre mécène!

Avec Karmine Corp, l’équipe d’e-sport que vous avez créée avec les streamers Kameto et Kotei, vous ambitionnez d’être la première équipe rentable sur ce

marché… Dans l’e-sport, il n’existe pas encore de modèle économique stable qui ne soit pas basé sur la spéculation. Ce sont des investisseurs qui financent les équipes. Nous, nous avons mis notre propre argent et nous avons monté une sorte de syndicat des clubs français pour enfin toucher les droits télé... Je fais avancer le sport-business. Notre équipe est à l’équilibre et affiche déjà un beau palmarès européen, notamment sur League of Legends. «Dans l’e-sport, il n’existe pas encore Narcissique, c’est par amour de la mode oude modèle écono- c’est juste une autre opportunité de mique stable qui business ? J’ai une vraie sensibilité à la mode.ne soit pas basé sur Je sais coudre et, enfant, je prenais des vieillesla spéculation. fringues que je retravaillais. Et ça plaisait : j’enCe sont des inves- ai vendu au collège et au lycée ! J’ai fait aussi untisseurs qui finan- peu de mannequinat à mon retour en France.cent les équipes. J’ai constaté que les gens manquent souvent Nous, nous avons d’estime d’eux-mêmes, ils croient plus facilemis notre propre ment en des inconnus qu’en eux-mêmes. argent et nous Le vêtement aide à donner l’image de soi queavons monté une l’on souhaite. Pour ma marque de mode, j’aisorte de syndicat cherché un mot, qui sonne certes négative-des clubs français ment, mais que l’on peut retourner en positif:pour enfin toucher Narcissique, écrit à l’envers ! Une idée quiles droits télé... change la donne. Les gens voient le mot à l’en-Je fais avancer le vers et ne le comprennent pas, mais quand tu sport-business» te regardes dans le miroir tu le vois écrit à l’endroit et c’est bon pour toi !

En fait, vous êtes un entrepreneur touche-à-tout animé

de la mentalité américaine de la performance ? J’essaie juste d’optimiser ma life au max ! D’être libre d’utiliser mon temps comme je le souhaite pour mon art: c’est ça, la vraie richesse. Mes journées commencent à 6heures du matin, je fais du sport et j’enchaîne réunions, rendez-vous et séances de création jusqu’à l’épuisement. Je ne dors qu’une nuit sur deux et je veux faire chaque jour le maximum de ce que je peux faire. Je suis maladivement exigeant avec moi-même. Quelle est votre définition de la réussite ? Faire des choses qui changent les vies et resteront après ma mort. C’est ambitieux, mais je ne suis pas né pour avoir peur de vivre ! Propos recueillis par PHILIPPE LATIL Primeis the French star you’ve probably never heard of. He was born and raised in the projects outside Paris, an environment he describes as an example of “social determinism”, where “I didn’t learn, I did. I was like a crash-test dummy: I saw how things were done and I found a solution if necessary.” One was selling video games to his classmates, the next came when he began playing for a local football team. (“I began with soccer, but I ran far too fast.”) The result? He was signed by a pro team in Canada, until injuries stopped him in this tracks. Recovering back in France, he worked as a fishmonger and began a YouTube channel in which he commented on video games and filmed his life, including his rapping (current subscribers: 1.6 million). He wrote some music to go with his rhymes and suddenly he was selling out prestigious venues in Paris, without even having signed a record deal. The next business to conquer was fashion, so he created Narcissique– narcissist in French – with a reversed logo so people could read it in a mirror; this was accompanied by Karmine Corps, an e-sports team, with which he hopes to “push forward the sports business.” Prime is just 29 and he’s only just getting started. “I’m trying to optimize my life to the max,” he says. “I want to do things that change lives and live on after me. It’s ambitious, but I wasn’t born to be scared to live!”

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