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PARA LL EL V O L U M E I — L A B E L L E A F FA I R E

• DYLAN REYES • GUILLAUME KAYAKAN • KAFFE BERLIN • JENS INGVARSSON • ARTHUR «WEEGEE» FELLIS • BRUNO MARIC • PIERRE GAIGNARD • BENJAMIN COLLET •

d e r o l o C 1 # n o Editi

RACHEL HILBERT BY JENS INVARGSSON TOUT DROITS RÉSERVÉS

— OCTOBRE 2012 —

FROM HEAVEN WITH LOVE


behind.

PARA LL EL

FROM HEAVEN WITH LOVE RÉDACTEUR EN CHEF ADRIEN BELAICH — belaichadrien@gmail.com DIRECTION ARTISTIQUE & DESIGN ADRIEN BELAICH — belaichadrien@gmail.com VIRGIL DJOPWOUO — virgil4@googlemail.com RÉDACTION ADRIEN BELAICH — belaichadrien@gmail.com VIRGIL DJOPWOUO — virgil4@googlemail.com ABDEL BENSMAIL — bs.abdel@hotmail.fr MATHILDE CORBET — matcorbet@gmail.com PHOTOGAPHIE & RETOUCHES GUILLAUME KAYACAN — guillaumekayacan@gmail.com BRUNO MARIC — info@brunomaric.com DYLAN REYES — info@brunomaric.com COLONNISTES ADRIEN BELAICH — belaichadrien@gmail.com VIRGIL DJOPWOUO — virgil4@googlemail.com REMERCIEMENTS PIERRE-MARIE "P.M." NAULEAU, LE KAFFEE BERLIN ET SA BIÈRE FRAICHE, ABDEL "COLONEL" BENSMAIL, LE THÉATRE DES CÉLÉSTINS ET SON ÉQUIPE TALENTUEUSE, MARINE REED ET SON ÉQUIPE, LES JOYEUX LURONS DE LA RUBRIQUE PLAYLIST. CONTRIBUTIONS & INFOS ADRIEN BELAICH — belaichadrien@gmail.com SUIVEZ-NOUS TUMBLR — www.parallel.tumblr.com FACEBOOK — www.facebook/parallel.com TWITTER — www.twitter.com/parallelmag SOUNDCLOUD — soundcloud.com/parallelmagazine OCTOBRE 2012 — PARALLEL MAGAZINE


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THEDOOR BETWEEN DREAM & REALITY IS IN YOUR MIND

PARA LL EL FIRSTISSUE


FROM HEAVEN WITH ALL MY LOVE ATMOSPHERIC PRESSURE PHOTOGRAPHE JENS INGVARSSON MODEL RACHEL HILBERT



NOW DEATH CAN WAIT. FROM HEAVEN WITH LOVE PHOTOGRAPHE GUILLAUME KAYACAN M.U.A UNKOWN STYLING UNCOWN MODEL ALEC






«Quant à ma vie, elle était toujours aussi lamentable qu’au jour de ma naissance. Une seule chose avait changé : maintenant, et ce n’était jamais assez souvent, je pouvais boire de temps en temps. Boire était la seule chose qui permettait de ne pas se sentir à jamais perdu et inutile. Tout le reste n’était qu’ennuis qui ne cessaient de vous démolir petit à petit. Sans compter qu’il n’y avait rien, mais alors ce qui s’appelle rien d’intéressant dans l’existence. Les gens vivaient en-deçà d’euxmêmes, les gens étaient prudents, les gens étaient tous pareils. «Et dire qu’il va falloir continuer à vivre avec tous ces connards jusqu’au bout», pensais-je (...). Il était évident que je ne serais jamais capable de me marier et d’avoir des enfants. Et pourquoi l’aurait-il fallu alors que je n’étais même pas foutu de me trouver un boulot de plongeur dans un restaurant ?»

«Souvenirs d’un pas-grand-chose» Charles Bukowski — 1982





effortless

SOPHI STICA TION Question de valeurs perçues : Castro n’aurait jamais porté une montre américaine. Cependant, sa Rolex en acier une Submariner était selon lui fonctionnelle et indestructible. Gageons donc que la Submariner fut destinée aux sportifs de l’extrême et aux professionnels des métiers à risques tout en gardant une certaine « excellence horlogère ». – Fidel amoureux des prestigieux gardes temps de luxe ? Pour ce qui est de notre tyran cubain, il peut être considéré — de par sa fonction — soit comme un sportif de l’extrême ou comme exerçant un métier à risques, de ce fait on comprend cette passion pour la marque à la couronne. Qui a dit que les révolutionnaires ne peuvent pas porter des montres de luxe ? Pas Ernesto Guevara alias le Che en tout cas. El Che est un fan de montres de Rolex il exhibe une Rolex, le modèle de Maître GMT. Revenons à la Master GMT du Che, destinée dans un premier temps pour les pilotes de ligne, celle-ci a été conçue afin d’afficher deux fuseaux horaires différents. Doté d’un boitier en or elle devient peu à peu la montre des PDG et cadre supérieur en perpétuels voyages d’affaires. El Che en grand PDG d’une multinationale communiste ? Ou s’est-il offert une Rolex GMT master afin de ne pas perdre le Nord dans la jungle bolivienne lors de ces stages au sein de guérilla ? La question subsiste. Ironie de l’histoire, l’homme au béret étoilé qui inspira tant de jeunes révolutionnaires, arborait le jour de sa mort le puissant symbole des élites au pouvoir, l’emblème ultime de la réussite capitaliste : une Rolex.

PHOTOGRAPHE UNKOWN TEXTE ABDEL BENSMAIL


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CLASS S M I L E F O R M E N O W, D A R L I N G . PHOTOGRAPHE GUILLAUME KAYACAN MODEL ALEC


RUSTY DREAM PHOTOGRAPHE DYLAN REYES WWW.brunomaric.com MODEL NATALIA www.nextmodels.com

« Mes idées ne changent point ce que vous êtes en effet, les anges sont demeurés brillants, quoique le plus brillant soit tombé. et quand tout ce qu’il y a d’odieux se présenterait sous les traits de la vertu, la vertu n’en conserverait pas moins son aspect ordinaire. »






kaffee berlin 88% allemand 11% industriel 1% conforme PHOTOGRAPHE MARINE REED TEXTE ADRIEN BELAICH PAROLES THOMAS DUFOUR


"Straight Up and Fly Right" des pimpantes Andrew Sisters dans l’oreillette, c’est assoiffé et l’estomac creux (le tout servi avec quelques minutes de retard) que je franchis le seuil de la porte de cette place tendance à la lisière de Berlin en plein centre de Lyon. Je scrute la salle dévisageant chaque visage tour à tour à la recherche du gérant, alors que je l’aperçois, Thomas ce grand gaillard amateur de tatouages me fait signe d’approcher. Je meurs de faim, mais je m’interroge sur la nature des mets proposés. Mon hôte, bienveillant le sourire aux lèvres m’explique qu’ici, seuls le dynamisme artistique, la vie nocturne (et bien sûr la bière) ne sont partagés, donc pas de ragoût à l’Hambourgeoise ou de boudin noir de Bavière en vue. Dieu merci. Une blonde et on repart ; l’inspection peut alors commencer. Devant le cadre si particulier, représentatif de la culture minimaliste allemande, la question me brûle les lèvres. La fraîcheur de la bière carresse mon  gosier arride pendant que j’écoute Thomas m’expliquer qu’ il -


porte haut dans son coeur le style postindus et le béton brut de décoffrage flirtant avec les formes géométriques du Bauhaus. L’heure tourne et ma curiosité s’aiguise : c’est troublant d’avoir en face de soi, un type aussi déterminé avec autant de sympathie et de vécu dans le regard, bas les masques je m’aventure : « De quoi diable es-tu fait ? » Éclectique rompu à l’art de la rhétorique il me répond enthousiaste qu’il est animé par l’envie de voyager et de mixer les cultures, et là il me lâche le morceau… « J’étais propriétaire d’une boulangerie-pâtisserie dans le centre de Lyon ! L’envie de bosser à mon compte était déjà là, mais les années de fêtes, de voyages et de rencontres s’accumulant, je me sentais de plus en plus déconnecté de mon milieu professionnel d’origine… » Ma bière est vide et je suis sous le choc. On ne peut plus se fier à personne de nos jours. Cette jeunesse-là est vraiment dingue. Merci à l’équipe du Kaffe Berlin pour son catalogue conséquent de bières... Kaffe Berlin —26 Cours Albert Thomas , 69008 Lyon


TALK ABOUT ME AND MYSELF


PHOTOGRAPHE BRUNO MARIC WWW.brunomaric.com MODEL MARGEAUX www.nextmodels.com

—By Bruno Maric




BY VIRGIL

DJOPWOUO

« UNE CERTAINE IDÉE DE L’ART EN FRANCE, JUSQU’AUX LIMITES IRRÉELLES DU FLOWING LAND. » lyon, france

T O R F I A

H E W N D E F U L L O W N G L N D . VI


Quelle est l’origine du projet ? La résidence de Marseille initié par Sextant en résidence à l’école supérieure des Beaux-Arts de Marseille avec Sophie Dejode et Bertrand Lacombe. Le film « Flowing Land » rejoue l’énergie de ce duo, exponentielle et lyrique, à l’échelle de maquette.

Qu’est-ce qui vous pousse à faire de l’art comme ça ? J’aurais en tête quelques tournures de phrases préfabriquées et bien pensantes...

La musique vous inspire? Oui ! On écoute beaucoup Lunatic mais aussi du Hip-Hop comme Odd Pouvez-vous définir votre flowing land en 5 mots, 3 couleurs, 2 Future, Rick Ross ou Lil’ Wayne. La musique est là où l’on croit en musiques et 3 matériaux sans réfléchir ? permanence que rien n’est établi et que tout est possible.... Le fait Futur, futur, futur, futur, futur, vert fluo, vert fluo, vert fluo, bois, bois, aussi que tout support peut-être prétexte à développer un nouveau 3D, et la musique... Mais ça, c’est encore une autre histoire... On en projet. Un clip de musique peut devenir la séquence d’un futur film ou parle juste après! d’une future sculpture. Si vous ne faisiez pas de l’art, vous feriez… ? Vous faisiez quoi samedi soir ? ... De l’art. On n’arrive pas trop à se départager (Ben’ me parle Un « rougaille-saucisse », plat typiquement réunionnais. Et un bon d’architecture, moi je pense plus à la politique en l’occurence...) paquet de cocktails à base de rhum... Que représente le thème de l’utopie dans votre travail ? En premier lieu l’espoir et puis l’idée qu’il y a des solutions partout même si elles ne sont que temporaires et mal foutues. L’idéal que VIRGIL DJOPWOUO nous tentons vainement d’atteindre c’est le concept d’une énergie PHOTOGRAPHE MODEL BENJAMIN GAIGNARD & PIERRE COLET fédératrice.




Authenti(c) [Original Parallel Playlist / Electro Groovy / Deep Dept.]

MONDAY OCTOBER

01 Monte - True (Jeudi Records)

02 • Nhar - Close Up (200 Records) 03 • Walker & Royce - You're Not Welcome (Crosstown Rebels) 04 • Mercury - Old Man's House, Martin Dawson Remix (Gomma) 05 • Roland Clark, Andre Crom, Martin Dawson - Back To The Future (Exploited Records) 06 • Doctor Dru & Adana Twins - Blackjukebox EP (Exploited Records) 07 • Sound Stream - All Night (Sound Stream) 08 • Kosme & Rémi Bertolino - Mariam (Caramelo 001) 09 • Can't Hold Back (Your Loving) - Kano (Full Time Records) 10 • Givin It Up - The Charms (Biram) 11 • Chromatics - Kill For Love (Italians Do It Better) 12 • Gorge - Terry’s Café Vol.13 (Plastic City) 13 • BeachHouse - Bloom (Sub Pop - Cooperative Music) 14 • Terranova - Hotel Amour (Kompakt) 15 •My Favorite Robot - Barricade EP (Life And Death) 16 • Mina Tandle - Taranta (Believe Records)

Original Parallel Playlist / Electro Groovy / Deep Dept. Everybody Dance at : www.soundcloud.com/parallelmagazine




PHOTOGRAPHE DYLAN REYES M.U.A UNKOWN STYLING UNCOWN MODEL INGRID


ARTHUR «WEEGEE» FELLIS THE PUBLIC EYE OF N.Y.C. PHOTOGRAPHIES PAR ARTHUR FELLIS VOIR LES SÉRIES SUR WWW.PARALLELMAG.TUMBLR.COM




L’atmosphère enfumée d’un cinéma de Newark dans les années 30, velours rouge dans l’obscurité balayé par les rayons furtifs d’un projecteur crasseux. Silence plat brisé par les voix nasillardes des injonctions d’un policier miteux de série B sur une interpellation tonitruante aux sonorités hollywoodiennes. Un vieux travesti et son acolyte d’un temps, flashés au phosphore, déambulant ivres et apprêtés dans la nuit sombrement festive de Manhattan. Voilà le tableau sublime et inquiétant que nous dresse avec une parfaite minutie, Arthur Fellig dit « Weegee », ce photographe devenu maitre dans l’art pointu de l’immortalisation à vif. Voyeur inconnu ou génie incompris, étriqué dans un costume beige poussiéreux à bretelle, Fellig tassé dans sa Chevrolet est attentif, branché sur la radio de la police débitant sans cesse la voix placide d’un inspecteur de la police signalant une classique altercation d’ivrognes en mal de sensations. En attente d’un événement croustillant à se mettre sous la dent, il embarque avec lui quelques cigares odorants, un épais morceau de salami luisant sous les projecteurs urbains et un studio de développement portatif rudimentaire à 5 dollars l’épreuve argentique. Fellig est un œil omniscient, il est partout et voit tout, il rend compte de la société américaine de son temps et nerveusement. Pas le temps, la une d’un canard l’attend demain, 6h00 à la rédaction. C’est au sein d’Acme Pictures, société créée en 1925 par William Scripps, fournissant des photographies d’actualité à plus de 100 journaux américains qu’Arthur Felig se voit attribué son surnom aux sonorités onomatopéiques ; Weegee est une référence à un jeu mystique qui voudrait que la communication avec les défunts soit possible, en effet, selon le personnel féminin de l’agence, Felig donnait l’impression de savoir l’avenir en dénichant les évènements intéressants. Mais la fiction n’avait rien à voir dans ce mystère et la raison à cela était un ingénieux système mis en place par Weegee : branché sur la radio de la police il était automatiquement tenu au courant et en temps réel du moindre des événements. Chargé de rendre compte de la réalité de la société américaine dans sa splendeur et dans sa décadence, il investigue New York dans chacun de ses recoins emblématiques et tout particulièrement la vie nocturne (cabarets, restaurants, refuges de nuits…) en épousant sa propre formule : « Je cherche à montrer combien, dans une ville de dix millions d’habitants, les gens vivent en complète solitude ». En 1938, « Weegee the Famous » est le seul photographe à avoir le privilège d’être branché sur la radio de la police. Arrivant sur les lieux de crimes, d’accidents, d’incendies, de suicides, en même temps que les policiers, voire avant eux, il fait crépiter les flashs rendant compte de ces scènes encore chaudes où les traces laissées ne sont pas nettoyées et rendues à une certaine normalité de la vie quotidienne par le travail des policiers. Personnage atypique dans sa création comme dans son mode de vie, Weegee passe ses nuits dans sa voiture et dort n’importe où pour être réactif aux évènements. L’aménagement de sa voiture répond à des critères d’ordre minutieusement pensés, abritant un laboratoire photographique dans le coffre, de nombreux appareils photographiques préchargés en plaques, ainsi qu’un stock d’ampoules de flash et une machine à écrire pour signer ses photos. Afin de tenir le rythme effréné de la nuit, Weegee a également du salami, une boîte remplie de cigares et un costume de rechange. Ses principaux clients sont, entre autres, Herald Tribune, The Daily Mirror, New York Daily News, Life, Vogue, Sun. Grâce à cette autonomie, Weegee a contribué à éclairer une facette des plus méconnues de la société américaine durant la Grande Dépression de l’entre-deux-guerres et nous adresse une vision polysémique de la société américaine, flashant tour à tour la vie et la mort au travers d’un trou de serrure esthétique et puissant dans lequel dansent les utopies perdues d’une humanité délétère.

PS: La vie d’Athur Fellig a donné lieu à une belle adaptation en noir et blanc sur grand écran en 1992, avec l’infatigable gangster Scorcesien Joe Pesci dans le rôle de Weegee ; «L’Oeil Public».


NEXTISSUE

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SOON FROM HEAVEN WITH LOVE K R I S T I N E B Y G U I L L A U M E K AYA C A N

PARALLEL FROM HEAVEN WITH LOVE



RAC— ON T ARDS Été 1971, Villefranche-sur-Mer. Daniel a tout juste 20 ans, et une plume élégiaque qui éclipsent son physique ingrat. Il est critique musical, et son acuité sensorielle lui ouvre les portes boisées de la villa de Nellcôte. Ian Stewart, Brian Jones, Nicky Hopkins, Bobby Keys côtoient les Stones. Déboires à débordement. Vous parlez Rock’ n Roll ? La joyeuse troupe consomme, et compose l’histoire d’un genre, jusqu’à la décomposition. Les traces s’alignent sur les tables en verre, pareilles à des cordes de guitares, et s’accordent frénétiquement aux énergies créatrices. Les nuits retentissent, tandis que les jours sont baignés d’une délétère accalmie. Daniel se nourrit de talent, s’abreuve des sources inspiratrices, intarissables qui alimentent le flux détendu qui circule dans le microcosme. Le temps est suspendu au-dessus de la villa, et Daniel à leurs lèvres empourprées. Trêve de plaisanterie, l’été touche à sa fin, les exilés de Main Street s’envolent pour les States, déferler sur d’autres côtes, le jeune Daniel dans leur sillon. Six ans plus tard, Daniel trace toujours, sa route et d’autres lignes blanches. Il transpire à grosse goutte, du côté de LA.

Il vivote, balade son Perfecto sur les sentiers sinueux de l’Amérique underground. Il ne jure que par la musique, celle qui vous fouette les sens autant que l’âme. Été 1977, Daniel écrit à ses proches de chez Iggy « l’Iguane » pop, ses yeux sont creusés par l’épuisement et son foie ruiné par le Bourbon. Qu’importe, il chevauche la tornade de la décadence, fuyant l’ennui et son aube grise. Il part pour Hawaï. Pour Paringaux, où il coupe de la canne à sucre. Au bout de deux ou trois ans, ses racines et sa petite amie finissent par le rapatrier au bercail. Été 1992, ses pieds ne martèlent plus frénétiquement le plancher sur des rythmes endiablés, mais le corps de sa petite amie de coups de cannes, dans un accès de beuverie. Il plonge pour dix ans dans les entrailles obscures de la prison, flanqué de ses guenilles de pêcheur. À sa sortie, comme à ses débuts, il n’a rien d’autre que sa mémoire et sa liberté, les seules choses pour lesquelles il était heureux de vivre. Daniel Vermeille est retrouvé mort à 58 ans dans un parking, ce 23 janvier. Dans l’inégal match de boxe opposant Daniel son destin, la victoire revient fatalement à celui des deux adversaires qui est doté du sens de l’ironie le plus tordu.

Par Mathilde Corbet Inspiré de faits rééls.




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